CHAPITRE 11: La régulation par le marché et par l'Etat. I. La régulation par le marché. (voir polycopié) II. La régulation par l'Etat. A. Les objectifs de l'intervention de l'Etat. 1. Définition de la politique économique. Elle regroupe l'ensemble des décisions prises par l'Etat pour atteindre les objectifs fixés dans les domaines de l'affectation des ressources, de la redistribution, et de la régulation. Ces 3 domaines ont pu être distingués notamment grâce aux travaux de MUSGRAVE. Pour assurer ces fonctions l'Etat doit tout d'abord se fixer des objectifs, puis chercher les instruments pour y parvenir. 2. Les objectifs et instruments économique. L'efficacité des politiques économique est apprécié grâce à 4 variables qui sont autant d'objectifs concrets à atteindre. C'est ce que KALDOR appelle le carré magique. Variation du PIB Solde extérieur Chômage Inflation Ces 4 objectifs sont presque impossible à réaliser en même temps, c'est pourquoi il faut se donner des priorités. L'Etat dispose de plusieurs instruments pour réaliser ces objectifs: ● La politique budgétaire ● La politique de l'emploi ● la politique monétaire ● la politique industrielle ● La politique des revenus,... 3. La politique conjoncturelle et politique structurelle Les politiques conjoncturelles visent des objectifs à courts termes. Elles cherchent à maintenir ou à rétablir les grands équilibres. Les politiques structurelles visent des objectifs à long terme. Elles cherchent à modifier en profondeur les structures de l'économie. B. La politique budgétaire. Elle concerne l'utilisation des dépenses et recettes publiques pour assurer la régulation de l'activité économique. 1. Les fondements théoriques. Pour les keynésiens, Le libre jeu du marché n'assure pas le plein emploi. Le chômage se développe si le niveau de la production ne permet pas d'embaucher tous les salariés. Il faudrait donc augmenter la production pour assurer le plein emploi, le budget de l'Etat financerait la politique de relance. L'efficacité des politiques budgétaire est assuré par l'effet multiplicateur keynésien: par l'investissement public ou privé chaque nouveau revenu distribué créer une nouvelle dépense qui alimente une nouvelle demande sur le marché. ● ● Limite de cette politique: L'augmentation de la demande ne se répercute pas forcément sur le marché intérieur; on assiste alors à une dégradation de la balance du commerce extérieur. Le déficit doit être financé: soit l'Etat recours à la création de monnaie ce qui peut entraîner de l'inflation soit l'Etat recours à l'emprunt, ce qui augmente la dette publique qui faudra bien rembourser un jour. 2. La politique budgétaire des années 2000. Aujourd'hui, la politique budgétaire est encadrée par le pacte de stabilité et de croissance adopté au sommet d'Amsterdam en 1997. Il oblige les pays membres à respecter le ratio de 3% (inflation/an) mais le ralentissement économique de 2002/2003 à entraîner une dégradation des soldes publiques et le déficit public au sens de Maastricht à atteint 4,1% du PIB en France en 2003 et la dette public frôlait les 64% du PIB. C. La politique monétaire. 1. théories. Ce sont les actions menées par les autorités pour contrôler l'évolution de la masse monétaire et le niveau des taux d'intérêt. Les libéraux considère que la politique monétaire ne doit avoir pour objectifs que la stabilité des prix; pour eux, elle est neutre à long terme sur la production et sur l'emploi. FISCHER montre avec la théorie quantitative de la monnaie que le niveau général des prix est déterminé par la masse monétaire et donc que l'inflation est dû à une création excessive de monnaie. Pour les keynésiens, la monnaie n'est pas neutre et a forcément des incidences sur la production et l'emploi. (Ex: des taux d'intérêt faible favorise l'investissement donc la production) 2. Mise en oeuvre. La politique monétaire est mise en oeuvre par les autorités monétaire. Dans la plupart des pays, les banques centrales sont indépendantes des gouvernements. Depuis le 1er janvier 1999, la BCE est responsable de la mise en oeuvre de la politique monétaire dans la zone euro. Le principal objectif de l'Eurosystème est la stabilité des prix. Jusqu'aux années 1970, la politique monétaire devait permettre d'atteindre les objectifs du carré magique. Puis l'objectif à été la stabilité des prix. L'ensemble des BC recours à 2 types d'instrument principaux: les réserves obligatoires et l'open market. D. La politique de l'emploi. Il s'agit de l'ensemble des moyens directs qu'utilisent les pouvoirs publics pour améliorer la situation de l'emploi et réduire les effets du chômage. Les types de mesure prises peuvent être classées en 2 catégories selon l'hypothèse de départ: ● Volume de travail non extensible: il faut donc le redistribuer ou le partager et indemniser ceux qui en sont exclus: indemnisation du chômage et incitation au retrait d'activité. (afin de faire baisser le nombre d'actifs). Ces politiques ne luttent pas contre les causes profondes su chômage on parle de dépenses passives. ● Volume de travail extensible: il faut donc stimuler l'accroissement de l'offre de travail; emploi aidés, actions de formation, réduction généralisée du coût du travail, assouplissement de certains contrat de travail. On parle ici de dépenses actives. E. Les limites de la régulation par l'Etat. les instruments de politiques économiques échappe de plus en plus à l'Etat. Il n'a pratiquement plus aucun contrôle sur la politique monétaire, puisque la BCE est complètement indépendante. De plus les banques centrales sont dépendantes de la globalisation des mouvements de capitaux. Par ailleurs l'Etat a une marge de manœuvre réduite en matière de politique budgétaire, puisque le pacte de stabilité limite le déficit budgétaire. Qu'il s'agisse des politiques keynésiennes ou libérales, elles n'ont pas rencontré le succès escompté. Le rôle de l'Etat dans l'économie reste un sujet de débat aussi bien économique que politique.