EXPERTISE NATURALISTE COMMUNE DE GRAVELINES ANNEE

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EXPERTISE NATURALISTE
COMMUNE DE GRAVELINES
ANNEE 2013
SOMMAIRE
2
PREAMBULE / P.4
L’ACCOMPAGNEMENT DU PROJET ENVIRONNEMENT DE LA COMMUNE DE GRAVELINES ................................................................................................................................ 5
LA COMMUNE DE GRAVELINES AU SEIN D’UN CONTEXTE PAYSAGER ET REGLEMENTAIRE ............................................................................................................................... 6
PARTIE 1 : VALEUR ECOLOGIQUE DE LA COMMUNE / P.10
LA FLORE ................................................................................................................................................................................................................................... 12
LES OISEAUX NICHEURS ................................................................................................................................................................................................................. 31
LES OISEAUX NON-NICHEURS (MIGRATEURS ET HIVERNANTS) ................................................................................................................................................................ 36
LES REPTILES ............................................................................................................................................................................................................................... 37
LES AMPHIBIENS .......................................................................................................................................................................................................................... 41
LES PAPILLONS DE JOUR (LEPIDOTPERES RHOPALOCERES) ..................................................................................................................................................................... 43
LES LIBELLULES ET DEMOISELLES (ODONATES) .................................................................................................................................................................................... 47
AUTRES DONNEES OPPORTUNISTES.................................................................................................................................................................................................. 50
PARTIE 2 : LES HABITATS NATURELS EN LIEN AVEC LE PROJET ARCH / P.52
LE PROJET ARCH – ASSESSING REGIONAL HABITAT CHANGE ............................................................................................................................................................... 53
LES RESULTATS SUR LA COMMUNE DE GRAVELINES ............................................................................................................................................................................. 56
PARTIE 3 : BILAN ET PERSPECTIVES / P.60
PARTIE 4 : PREMIERES PRECONISATIONS DE GESTION / AMENAGEMENTS ECOLOGIQUES / P.62
PARTIE 5 : ANNEXES / P.72
3
PREAMBULE
4
L’ACCOMPAGNEMENT DU PROJET ENVIRONNEMENT DE LA COMMUNE DE GRAVELINES
Contexte général
Depuis plusieurs années, le CPIE Flandre Maritime accompagne la commune de Gravelines dans la réflexion, la conception et la mise en œuvre de projets
environnementaux. Cela se traduit depuis l’année 2013 par des actions intégrées dans une convention pluriannuelle d’objectifs couvrant la période 2013-2015. Plusieurs
actions ont été réalisées en 2013, réparties en plusieurs objectifs complémentaires :
- Objectif 1 : sensibilisation de tous les publics aux thématiques environnementales :
o Visites guidées grand public de découverte de la biodiversité communale ;
o Organisation de l’événement « 1,2,3, Environnement » à destination des accueils de loisirs ;
o Accompagnement renforcé de la Maison de quartier de Petit-Fort-Philippe sur des sessions de sensibilisation au développement durable
- Objectif 3 : formation des acteurs du territoire :
o 2 journées de formation théorique et pratique sur le sol et la biodiversité à destination des responsables espaces verts ;
o 1 journée de formation théorique et pratique sur la biodiversité à destination des guides de l’office de tourisme ;
o 1 journée de formation théorique et pratique sur la biodiversité à destination des écogardes et des responsables du centre équestre.
L’objectif 2 concerne la connaissance scientifique de la biodiversité de la commune. Ces éléments sont détaillés dans ce rapport.
Visite guidée de découverte des amphibiens
La communication, l’une des thématiques abordées lors des temps de formation
5
L’expertise écologique de la commune
La Ville de Gravelines, de manière volontaire, a décidé de s’engager plus avant dans la prise en compte de la biodiversité dans son quotidien. L'objectif est de
comprendre l’état de la biodiversité sur son territoire (quelles sont les espèces présentes ? Sont-elles rares, communes, protégées, patrimoniales ?), ses perspectives
d’évolution (les espèces rares et/ou protégées sont-elles « fragilisées » ?) et les façons de la conserver et de la valoriser (quelles actions de gestion écologique ? quelle
communication spécifique ?). Cette expertise est ainsi un véritable outil d’aide à la décision pour les élus et décideurs locaux.
LA COMMUNE DE GRAVELINES AU SEIN D’UN CONTEXTE PAYSAGER ET REGLEMENTAIRE
Contexte paysager
La commune de Gravelines est située à la jonction entre deux grandes entités paysagères définies dans le cadre de l’Atlas des paysages de la région Nord-Pas de Calais
(cf. DIREN, 2008) : la plaine maritime (ou Blootland – « Pays nu ») et les dunes de la Mer du Nord. Les deux sont compris dans les « Paysages du Bas-Pays ».
L’une des cartes de l’Atlas des Paysages ©DIREN
6
Point de rencontre entre deux planes infinitudes, la plaine maritime et la mer du Nord, le cordon littoral le plus septentrionnal de France apparaît comme un axe de
symétrie horizontal. Si les « limites littorales » de ce grand paysage sont géographiques à l’ouest, quand la dune cède le pas à la falaise, elles sont politiques au nord-est,
puisque la frontière ne termine pas le cordon dunaire qui se prolonge en Belgique, sous une forme beaucoup plus urbaine. Quand aux limites terrestres au sud, c’est la
distance jusqu’à laquelle l’influence directe de la mer se fait sentir qui le délimite : quelques kilomètres de sable (et d’air marin).
Le cordon dunaire qui marque notre littoral extrême nord appartient aux archétypes des paysages nordiques, rencontrés ensuite en Belgique et aux Pays-Bas. Les
soixante kilomètres de dunes ourlant la plaine des wateringues et les immenses plages de sable de ce littoral sont un espace symbolique majeur pour le Nord-Pas de
Calais. La diversité spécifique de cet espace est fortement liée au voisinage étroit entre milieux naturels et espaces habités.
Du fait de son originalité géomorphologique, paysagère, historique et bien entendu écologique, et malgré son apparente homogénéité, la Plaine maritime flamande
représente une mosaïque d’habitats naturels, semi-naturels et artificiels. Cet ensemble poldérisé (soumis à un pompage et un drainage permanents) a malgré tout
conservé une réelle valeur biologique, tant pour les paysages, les écosystèmes, la flore et la faune. A cet égard, elle représente certainement une des régions les plus
caractéristiques des plaines du Nord de l’Europe et abrite encore malgré son exploitation agricole de plus en plus intensive, de nombreuses espèces animales et
végétales rares et des habitats tout aussi remarquables, pour la plupart inféodés aux multiples réseaux aquatiques de drainage à ciel ouvert, aux nombreuses mares des
huttes de chasse parsemant ces plaines basses inondables et aux vestiges de systèmes prairiaux et marécageux subsistant en divers secteurs de cette plaine maritime. La
caractéristique topographique (plaine très basse et très plate) associée à l’omniprésence de l’eau constitue l’élément écologique le plus marquant, à l’origine de l’intérêt
biologique actuel et passé de cet ensemble.
Contextes naturel et réglementaire
La commune de Gravelines est située au cœur d’espaces de nature très intéressants, dont certains sont classés réglementairement. Les Zones Naturelles d’Intérêt
Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) sont des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation. Il en existe 2 types :
- les ZNIEFF de type I : secteurs de grand intérêt biologique ou écologique ;
- les ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes.
Les ZNIEFF sont aujourd’hui des éléments majeurs de la politique de protection de la nature, et doivent être prises en compte dans le cadre de projets d’aménagement
du territoire (document d’urbanisme, création d’espaces protégés, élaboration de schémas départementaux de carrière…).
Une partie de la commune de Gravelines est concernée par deux ZNIEFF de type I. Il s’agit du site « Dunes de Gravelines » (Code 310030011) et du site « Héronnière de
Gravelines » (Code 310030014). En limite sud de la commune, une ZNIEFF de type II est présente. Il s’agit du site n°310014024 intitulé « Plaine maritime flamande entre
Watten, Loon-Plage et Oye-Plage ». Pour plus de renseignements sur ces sites, voir sur la page de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN http://inpn.mnhn.fr).
La commune de Gravelines est bordée d’autres espaces naturels d’intérêt :
- à l’est, sur la commune de Loon-Plage, la ZNIEFF de type I n° 310007020 « Dune du Clipon » ;
- à l’ouest, la Réserve naturelle nationale du Platier d’Oye (également classée en ZNIEFF de type I avec les plages du Fort-Vert sous le code 310007286)
- au sud, la ZNIEFF de type I « Tourbière saumâtre de Poupremeete, canal de Bourbourg, marais David et prés Saint-Georges » – codifiée 310013738
7
Les possibilités de connexions entre ces espaces sont liées à la présence d’une trame verte et
bleue assez développée à proximité, constituant un maillage écologique sur le territoire
permettant aux espèces d’effectuer des déplacements vitaux et coloniser de nouveaux
espaces. La trame verte correspond à l’ensemble des continuités écologiques terrestres, la
trame bleue aux continuités aquatiques. Les deux trames sont constituées de deux éléments
principaux :
-
les réservoirs de biodiversité (ou cœurs de nature) : ce sont des espaces où la
biodiversité est la plus riche et où les espèces peuvent exercer l’ensemble de leur cycle
de vie : alimentation, repos, reproduction…
-
les corridors écologiques (ou biologiques) : ce sont des voies de déplacement
empruntées par la faune et la flore reliant les réservoirs de biodiversité. Ces liaisons
fonctionnelles entre écosystèmes permettent la dispersion et la migration des espèces.
Les corridors sont classés en trois types :
o structures linéaires : haies, chemins et bords de chemins, ripisylves…
o structures en « pas japonais » : ponctuation d’espaces-relais, mares,
bosquets…
o matrices paysagères : type de milieu paysager, artificialisé, agricole…
La gestion des deux composantes de la trame verte et bleue doit permettre d’assurer aux
espèces des conditions favorables à leur nutrition, reproduction et repos pour les réservoirs de
biodiversité, et à leur dispersion et migration pour les corridors. La finalisation du travail
d’expertise sur le territoire communal, à horizon fin 2015, mettra en avant ces notions de
trames verte et bleue sur la commune et aux alentours.
La cartographie présentée en page 9 reprend visuellement les éléments de contextes naturels et réglementaires décrits ci-dessus.
8
9
PARTIE 1 : VALEUR ECOLOGIQUE DE LA COMMUNE
10
La valeur écologique de la commune de Gravelines sera étudiée à partie de plusieurs composantes :
- Les inventaires de terrain réalisés par le CPIE Flandre Maritime ;
- La consultation de données historiques issues de la bibliographie ;
- Les données issues de communications orales indépendamment de toute étude spécifique – par exemple les données recueillies lors de visites guidées grand
public ou celles issues de projets de sciences participatives et citoyennes comme l’opération « Un Dragon ! Dans mon jardin ? » ;
- Les données issues d’inventaires spécifiques récents réalisés par les partenaires techniques du CPIE Flandre Maritime, notamment la section Flandre Maritime
du Groupe Ornithologique et Naturaliste du Nord-Pas-de-Calais concernant les données ornithologiques.
Ce travail partenarial a pour objet de présenter à la Ville de Gravelines les espèces animales et végétales présentes sur le territoire communal. Ces données sont
analysées quantitativement et qualitativement. Une mise en avant des espèces les plus intéressantes (espèces protégées, patrimoniales, rares, emblématiques… mais
aussi les espèces exotiques envahissantes) permet d’aiguiller les opérations de gestion et/ou d’aménagements spécifiques à réaliser sur la commune.
Bien entendu, tous les éléments contenus dans cette étude sont
vrais à un instant T et sur un territoire donné : pour l’année
2013, ils permettent d’avoir une vision objective de l’état de la
biodiversité dans le centre-ville de Gravelines.
Les prospections se poursuivront en 2014 et 2015 sur le reste du
territoire communal. L’objectif est que la commune s’approprie
les documents issus de cette étude, afin de conserver la
biodiversité existante, mais également la protéger et la valoriser,
avec pour but que les listes d’espèces inventoriées se gonflent
année après année de nouvelles espèces intéressantes.
En 2013, le territoire inventorié est le suivant :
11
LA FLORE
Présentation générale
La flore vasculaire sauvage (fougères, prêles, lycopodes, conifères, dicotylédones et monocotylédones) de la région Nord-Pas de Calais compte un peu plus de 1100
espèces (environ 4800 en France). Cette relative pauvreté (notamment en regard des flores méditerranéennes ou alpines) est comparable à celle des régions de plaines
voisines et plus généralement à celle des pays voisins (Belgique, Pays-Bas). Elle est le fruit de la longue histoire du climat de cette partie de l’Europe où, pendant les
glaciations du Quaternaire, une grande partie de la flore a été éliminée.
Mais la flore régionale n’en est pas moins originale. Les différents milieux de vie présents permettent à une flore spécifique de se développer. Pour le contexte local, les
dunes hébergent des espèces aquatiques et amphibies rares en France dans les dépressions oligotrophes humides alimentées par les eaux pluviales.
Comme dans toutes les régions du monde et particulièrement là où la pression démographique est importante, la flore subit d’importantes régressions. Les causes sont
bien connues, et correspondent la plupart du temps à des modifications écologiques fortes affectant leur habitat :
- destruction et/ou fragmentation des milieux de vie ;
- pollutions diverses, eutrophisation ;
- utilisation généralisée des produits phytosanitaires ;
- drainages extensifs ;
- sur-fréquentation des espaces naturels ;
- cueillette et arrachage ;
- concurrence avec les espèces invasives…
Face à cette érosion du patrimoine végétal sauvage, des mesures réglementaires ont été prises. La législation en matière de protection de la flore s’appuie
essentiellement sur la loi du 10 juillet 1976 (« Loi de protection de la nature ») et la réglementation issue des arrêtés successifs parus au Journal Officiel. Citons
notamment :
- l’arrêté du 20 janvier 1982 (JO du 13 mai 1982) modifié par l’arrêté du 31 août 1995 (JO du 17 octobre 1995), qui dresse la liste des 434 espèces végétales
protégées sur l’ensemble du territoire national ;
- l’arrêté du 1er avril 1991 (JO du 17 mai 1991), qui fixe la liste des espèces végétales protégées en région Nord-Pas de Calais, complétant la liste national.
L’arrêté du 1er avril 1991 concerne la protection de 149 espèces et 5 sous-espèces. La réglementation vise dans son objet à « prévenir la disparition d’espèces végétales
menacées et permettre la conservation des biotopes correspondants ». Elle interdit notamment « la destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage, la cueillette ou
l’enlèvement, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente, l’achat de tout ou partie des spécimens sauvages des espèces citées à l’annexe I » et réglemente « le
ramassage ou la récolte, l’utilisation, le transport, la cessions à titre gratuit ou onéreux » de celles citées à l’annexe II. Contrairement à une confusion fréquente, la
protection des espèces végétales par l’annexe I de l’arrêté de 1982 (les espèces « protégées en France ») et par les arrêtés fixant les listes d’espèces protégées dans les
différentes régions françaises (1991 pour le Nord-Pas de Calais) a la même portée juridique. Seuls les territoires d’application changent.
12
Protocoles utilisés
Le protocole d’inventaire de la flore à suivre est fourni par le Conservatoire Botanique National de Bailleul (CBNBl). L’objectif est d’obtenir une image la plus
représentative possible (tendant vers l’exhaustivité) de la composition floristique de la commune considérée. Dans ce but, l’échantillonnage a été orienté selon les unités
topographiques et paysagères, et par grands types de milieux ou de végétation.
Afin de constituer une référence précise et utilisable quel que soit le format de restitution, les données floristiques de base collectées sur le terrain, l’ont été sur des
unités géographiques les plus fines possibles. Chaque parcours de prospection n’a pas excédé quelques centaines de mètres de linéaires, inclus dans sa totalité sur une
seule maille UTM (1 × 1 km) – question de protocole ne se posant pas sur le centre-ville de Gravelines. De plus, afin de constituer une base de données écologiques, les
relevés ont été effectués sur des unités écologiques homogènes.
Le plan d’échantillonnage a pris en compte les périodes optimales d’observation. Plusieurs passages ont
été réalisés pour documenter, en plus de l’optimum (mai-juillet), la flore vernale (avril à début mai) et
les taxons tardifs (août-septembre). Le bordereau de terrain (forme papier) du CBNBl a été utilisé, 1
exemplaire étant complété par milieu et/ou date de passage. Toutes les plantes ont été identifiées à
vue, au besoin à l’aide d’une loupe botanique, en utilisant comme référence la 5ème édition de la
Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des régions
voisines (LAMBINON et al., 2004) et la dernière version de l’Inventaire de la flore vasculaire du Nord-Pas
de Calais (Ptéridophytes et Spermatophytes) : rareté, protections, menaces et statuts (TOUSSAINT,
2005).
Comme pour tout inventaire, certaines informations sont indispensables à la bonne prise en compte de
la donnée :
- date ou période d’inventaire ;
- observateur(s) ;
- lieu d’observation ;
- liste des taxons observés.
Un suivi particulier a été réalisé (avec parfois géolocalisation) sur les espèces d’intérêt patrimonial,
singulièrement les plus rares (R, RR, E) et menacées (VU, EN, CR), les espèces protégées, ainsi que les
espèces exotiques envahissantes.
Inventaire des pelouses communales
Afin d’avoir la liste la plus exhaustive possible, des contacts ont été pris avec les nombreux naturalistes botanistes arpentant la commune de Bergues (à des fins
professionnelles ou personnelles), pour que leurs données puissent être versées à l’inventaire général. Ces demandes ont toujours reçu un accueil favorable. De plus, le
CBNBl a procédé à un export de sa base de données DIGITALE pour fournir les données d’ores et déjà encodées sur le territoire communal.
13
Résultats des inventaires
En plus des classiques colonnes « nom scientifique » et « nom vernaculaire », le tableau p.16 en présente d’autres donnant plus de signification à l’inventaire.
« STATUTS » : il s’agit de présenter les statuts d’indigénat ou d’introduction des plantes. Par exemple, le code « I » indique que la plante est « Indigène », c’est-à-dire
ayant colonisé le territoire pris en compte par des moyens naturels ou bien à la faveur de facteurs anthropiques, mais, dans ce dernier cas, présente avant 1500 après JC.
A l’opposé, le code « C » est synonyme d’une plante faisant l’objet d’une culture intentionnelle dans les espaces naturels, semi-naturels ou artificiels (champs, jardins,
parcs…). Ces éléments peuvent être schématisés comme suit :
Les plantes les plus intéressantes pour notre territoire sont les « indigènes », l’intérêt décroissant à mesure qu’on se rapproche des « cultivées ».
14
« RARETE » : ce code désigne l’indice de rareté de la plante au niveau régional, indice basé sur un coefficient : la région Nord-Pas-de-Calais est divisée en 885
« mailles » de 4 x 4km, la rareté est calculée selon un rapport entre le nombre de mailles où l’espèce est présente et le nombre total de maille. Par exemple, une plante
exceptionnelle (notée « E ») se rencontrera dans 1 à 4 mailles régionales. A l’inverse, une espèce très commune (« CC ») va être observée dans plus de 562 mailles. Les
divers statuts de rareté rencontrés sont :
- E : exceptionnel ;
- RR : très rare ;
- R : rare ;
- AR : assez rare ;
- PC : peu commun ;
- AC : assez commun ;
- C : commun ;
- CC : très commun.
La Pulicaire dysentérique, une espèce « Commune » en Nord-Pas-de-Calais
« LEGISL. » (= Législation) :
- R1 = Protection régionale. Taxon protégé dans la région Nord/Pas-de-Calais au titre de l’arrêté du 1er avril 1991. La lettre « p » en plus du symbole signifie que
le statut concerne partiellement le taxon (le statut se situant à un rang inférieur), exemple : R1p = taxon concerné partiellement par l’arrêté du 1er Avril 1991 ;
- C = taxon inscrit dans l’arrêté du 5 octobre 1992 (Journal officiel du 26 octobre 1992) relatif à la liste des espèces végétales sauvages pouvant faire l’objet d’une
réglementation préfectorale permanente ou temporaire. La lettre « p » en plus du symbole signifie que le statut concerne partiellement le taxon.
- A2<>6 = Annexe II du Règlement C.E.E. n°3626/82 du Conseil du 3 décembre 1982 relatif à l'application dans la communauté de la convention sur le commerce
international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
« PATR. » : sont considérés comme d’intérêt patrimonial en Nord-Pas-de-Calais :
- les taxons bénéficiant d’une PROTECTION légale au niveau international (annexes II et IV de la Directive Habitat, Convention de Berne), national (liste révisée au
1er janvier 1999) ou régional (arrêté du 1er avril 1991), ainsi que les taxons bénéficiant d’un arrêté préfectoral de réglementation de la cueillette. Ne sont pas
concernés les taxons dont le statut d’indigénat est C (cultivé), S (subspontané) ou A (adventice) ;
- les taxons déterminants de ZNIEFF (liste régionale élaborée en 2005 – voir colonne 13) ;
- les taxons dont l’indice de MENACE est égal à NT (quasi menacé), VU (vulnérable), EN (en danger), CR (en danger critique) ou CR* (présumé disparu au niveau
régional) dans le Nord-Pas de Calais ou à une échelle géographique supérieure ;
- les taxons LC ou DD dont l’indice de RARETÉ est égal à R (rare), RR (très rare), E (exceptionnel), RR? (présumé très Rare) ou E? (présumé exceptionnel) pour
l’ensemble des populations de statuts I et I ? du Nord-Pas de Calais.
La codification utilisée dans cette colonne est la suivante :
- oui : taxon répondant strictement à au moins un des critères de sélection énumérés ci-dessus
- (oui) : taxon éligible au regard des critères énumérés ci-dessus mais disparu ou présumé disparu (indice de rareté = D ou D ?)
- # : lié à un statut E (cité par erreur), E? (douteux) ou ?? (hypothétique)
- pp : « pro parte » : taxon dont seule une partie des infrataxons est d’intérêt patrimonial
- non : taxon présent dans le territoire concerné mais dépourvu d’intérêt patrimonial selon les critères de sélection énoncés ci-dessus
15
« DET. ZNIEFF » : il s’agit des taxons déterminant de ZNIEFF dans la région Nord-Pas de Calais, sur la base de la liste élaborée en 2005 par le Conservatoire botanique
national de Bailleul dans le cadre du programme régional d’actualisation de l’inventaire ZNIEFF. Outre les indices de rareté et de menace et les statuts de protection, les
notions de limite d’aire et de représentativité des populations à une échelle suprarégionale ont été prises en compte pour l’élaboration de cette liste. Les codes utilisés
dans cette colonne sont :
- oui : taxon inscrit sur la liste des plantes déterminantes de ZNIEFF en région Nord-Pas de Calais
- [oui] : taxon inscrit sur la liste des plantes déterminantes de ZNIEFF en région Nord-Pas de Calais mais cités par erreur (statut = E), douteux (statut = E ?),
hypothétiques (statut = ??) ou uniquement cultivé (statut = C)
- non : taxon non inscrit sur la liste des plantes déterminantes de ZNIEFF en région Nord-Pas de Calais
- pp : « pro parte » : taxon dont seule une partie des infrataxons est déterminante de ZNIEFF en région Nord-Pas de Calais
« EEE » (= Espèces exotiques envahissantes ») : Le terme de « plantes invasives » s’applique à des plantes naturalisées (N ou Z) induisant par leur prolifération dans les
milieux naturels ou semi-naturels des changements significatifs de composition, de structure ou de fonctionnement des écosystèmes. Des impacts d’ordre économique
(gêne pour la navigation, la pêche, les loisirs) ou sanitaire (toxicité, réactions allergiques...) viennent fréquemment s’ajouter à ces nuisances écologiques.
- A : taxon à caractère invasif avéré, relatif à des taxons naturalisés (N ou Z) et manifestement en extension dans la région ;
- P : taxon à caractère invasif potentiel, relatif à des taxons naturalisés très localement (N) ou parfois simplement subspontanés (S) ou adventices (A), voire
actuellement seulement cultivés. Compte tenu des informations relatives à d’autres territoires géographiques, ces taxons risquent à court ou moyen terme de
passer dans la catégorie A « taxon à caractère invasif avéré ».
Pour plus d’informations sur la signification des colonnes et codes, se reporter à la dernière version de l’Inventaire de la flore vasculaire du Nord-Pas de Calais
(TOUSSAINT, 2005). Le tableau suivant présente les espèces floristiques rencontrées à Gravelines sur le territoire d’étude prévu en 2013.
Myosotis des champs
Primevère officinale (ou « Coucou »)
16
NOM VERNACULAIRE
NOM SCIENTIFIQUE
STATUTS
RARETE
PATR.
DET. ZNIEFF
Non
Non
pp
pp
CC
Non
Non
I(C)
CC
Non
Non
Allium vineale L.
I
AC
Non
Non
Alliaire officinale [Alliaire]
Alliaria petiolata (Bieb.) Cavara et Grande
I
C
Non
Non
Angélique sauvage (var.)
Angelica sylvestris L. var. sylvestris
I
C
Non
Non
Anthrisque sauvage [Persil d'âne]
Anthriscus sylvestris (L.) Hoffmann
I
CC
Non
Non
Apère jouet-du-vent [Jouet du vent]
Apera spica-venti (L.) Beauv.
I
C
Non
Non
Arabidopside de Thalius
Arabidopsis thaliana (L.) Heynh.
I
C
Non
Non
Argousier faux-nerprun (s.l.)
Hippophae rhamnoides L.
I(C)
PC
Oui
Oui
Armoise commune [Herbe à cent goûts]
Artemisia vulgaris L.
I
CC
Non
Non
Arroche étalée
Atriplex patula L.
I
CC
Non
Non
Arroche hastée (s.l.)
Atriplex prostrata Boucher ex DC.
I
C
Non
Non
Asperge officinale (s.l.)
Asparagus officinalis L.
Z(ISC)
AR{D,AR,?}
(pp)
Non
Ache nodiflore
Apium nodiflorum (L.) Lag.
I
C
Ache odorante [Céleri]
Apium graveolens L.
I(SC)
R{RR,E}
Achillée millefeuille
Achillea millefolium
I(C)
Agrostide stolonifère
Agrostis stolonifera L.
Ail des vignes
LEGISL.
R1p
Cp
Aster maritime
Aster tripolium L.
I
R
Oui
Oui
Aubépine à un style
Crataegus monogyna Jacq.
I(NC)
CC
Non
Non
Aulne glutineux
Alnus glutinosa (L.) Gaertn.
I(NSC)
CC
Non
Non
Ballote noire (s.l.)
Ballota nigra L.
I(A)
C{C,E}
Non
Non
Bardane à petits capitules (s.l.) [Petite bardane]
Arctium minus (Hill) Bernh.
I
CC
Non
Non
Berce commune [Branc-ursine]
Heracleum sphondylium L.
I
CC
pp
Non
Bouleau verruqueux
Betula pendula Roth
I(NC)
C
Non
Non
Brome mou (s.l.)
Bromus hordeaceus L.
I
CC
pp
pp
Brome stérile
Bromus sterilis L.
I
CC
Non
Non
Bryone dioïque [Bryone]
Bryonia dioica Jacq.
I
CC
Non
Non
Buddléie de David [Arbre aux papillons]
Buddleja davidii Franch.
Z(SC)
C
Non
Non
Buglosse des champs [Lycopside]
Anchusa arvensis (L.) Bieb.
I
PC
Non
Non
Callitriche à angles obtus
Callitriche obtusangula Le Gall
I
AC
Non
Non
Callitriche à fruits plats
Callitriche platycarpa Kütz.
I
AC
Non
Non
Campanule carillon [Violette de Marie]
Campanula medium L.
C(S)
E
Non
Non
Capselle bourse-à-pasteur [Bourse-à-pasteur]
Capsella bursa-pastoris (L.) Med.
I
CC
Non
Non
EEE
A
17
PATR.
DET. ZNIEFF
Cardamine des prés (s.l.)
NOM VERNACULAIRE
Cardamine pratensis L.
NOM SCIENTIFIQUE
I
STATUTS
C
RARETE
LEGISL.
pp
pp
Cardamine hérissée
Cardamine hirsuta L.
I
CC
Non
Non
Cardère sauvage [Cabaret des oiseaux]
Dipsacus fullonum L.
I
C
Non
Non
Carotte commune (s.l.)
Daucus carota L.
I(SC)
CC
pp
pp
Catapode marine
Catapodium marinum (L.) C.E. Hubbard
I
R
Oui
Oui
Catapode rigide
Catapodium rigidum (L.) C.E. Hubbard
I
AC
Non
Non
Centaurée jacée (s.l.)
Centaurea jacea L.
I(C)
CC
Non
Non
Centaurée noire
Centaurea jacea L. subsp. nigra (L.) Bonnier et Layens
I
AC
Non
Non
Centranthe rouge
Centranthus ruber (L.) DC.
Z(SC)
AR
Oui
Oui
Céraiste aggloméré
Cerastium glomeratum Thuill.
I
CC
Non
Non
Céraiste commun (var.)
Cerastium fontanum Baumg. subsp. vulgare (Hartm.)
Céraiste scarieux
Cerastium semidecandrum L.
I
AC
Non
Non
Chardon crépu (s.l.)
Carduus crispus L.
I
C
Non
Non
Chêne pédonculé
Quercus robur L.
I(NC)
CC
Non
Non
Chénopode à feuilles de figuier
Chenopodium ficifolium Smith
I
C
Non
Non
Chénopode blanc (s.l.)
Chenopodium album L.
I
CC
Non
Non
Chèvrefeuille des bois (var.)
Lonicera periclymenum L. var. periclymenum
I
C
Non
Non
Cirse commun
Cirsium vulgare (Savi) Ten.
I
CC
Non
Non
Cirse des champs
Cirsium arvense (L.) Scop.
I
CC
Non
Non
Clématite des haies [Herbe aux gueux]
Clematis vitalba L.
I
C
Non
Non
Cochléaire officinale
Cochlearia officinalis L.
I
E
Oui
Oui
Consoude officinale [Grande consoude]
Symphytum officinale L. subsp. officinale
I
CC
Non
Non
Conyze du Canada
Conyza canadensis (L.) Cronq.
Z
CC
Non
Non
Cornifle nageant
Ceratophyllum demersum L.
I
AC
Non
Non
Crépide à feuilles de pissenlit
Crepis polymorpha Pourr.
I
AC
Non
Non
Crépide capillaire
Crepis capillaris (L.) Wallr.
I
CC
Non
Non
Cymbalaire des murs (s.l.) [Ruine de Rome]
Cymbalaria muralis P. Gaertn., B. Mey. et Scherb.
Z
C
Non
Non
Dactyle aggloméré
Dactylis glomerata L.
I(NC)
CC
Non
Non
Daphné lauréole [Laurier des bois]
Daphne laureola L.
I(SC)
AR
Oui
Oui
Diplotaxe à feuilles ténues
Diplotaxis tenuifolia (L.) DC.
I
C
Non
Non
Doradille polytric (s.l.) [Fausse capillaire]
Asplenium trichomanes L.
I
AC
Non
Non
R1
18
EEE
PATR.
DET. ZNIEFF
Doradille rue-de-muraille [Rue de muraille]
NOM VERNACULAIRE
Asplenium ruta-muraria L.
NOM SCIENTIFIQUE
I
STATUTS
CC
RARETE
LEGISL.
Non
Non
Dryoptéride dilatée
Dryopteris dilatata (Hoffmann) A. Gray
I
C
Non
Non
Dryoptéride fougère-mâle [Fougère mâle]
Dryopteris filix-mas (L.) Schott
I
CC
Non
Non
Égopode podagraire [Herbe aux goutteux]
Aegopodium podagraria L.
I(NSC)
CC
Non
Non
Élodée du Canada
Elodea canadensis Michaux
Z
PC
Non
Non
Élyme rampant [Chiendent commun]
Elymus repens (L.) Gould
I
CC
Non
Non
Endymion de Massart
Hyacinthoides ×massartiana Geerinck
I
PC
Non
Non
Épervière en ombelle
Hieracium umbellatum L.
Épervière fausse-piloselle
Hieracium piloselloides Vill.
Épilobe à petites fleurs
Epilobium parviflorum Schreb.
I
CC
Non
Non
Épilobe hérissé
Epilobium hirsutum L.
I
CC
Non
Non
Épilobe tétragone (s.l.)
Epilobium tetragonum L.
I
CC
Non
Non
Érable champêtre
Acer campestre
I(NSC)
CC
Non
Non
Érable sycomore [Sycomore]
Acer pseudoplatanus
I?(NSC)
CC
Non
Non
Érodion à feuilles de ciguë (s.l.)
Erodium cicutarium (L.) L'Hérit.
I
AC
pp
pp
Érophile printanière (s.l.) [Drave printanière]
Erophila verna (L.) Chevall.
I
CC
Non
Non
Fenouil commun
Foeniculum vulgare Mill.
NS(AC)
R?
Non
Non
Fétuque roseau (s.l.)
Festuca arundinacea Schreb.
I(NC)
CC
Non
Non
Fétuque rouge (s.l.)
Festuca rubra L.
I(C)
CC
pp
pp
Fléole des sables
Phleum arenarium L.
I(A)
AR{AR,E}
Oui
Oui
Fraisier sauvage
Fragaria vesca L.
I(C)
C
Non
Non
Frêne commun
Fraxinus excelsior L.
I(NC)
CC
Non
Non
Fromental élevé (s.l.)
Arrhenatherum elatius (L.) Beauv. ex J. et C. Presl
I
CC
pp
pp
Gaillet gratteron
Galium aparine L.
I
CC
Non
Non
Géranium découpé
Geranium dissectum L.
I
CC
Non
Non
Géranium herbe-à-Robert (s.l.)
Geranium robertianum L.
I
CC
Non
Non
Géranium mou
Geranium molle L.
I
CC
Non
Non
Gléchome lierre-terrestre [Lierre terrestre]
Glechoma hederacea L.
I
CC
Non
Non
Glycérie aquatique
Glyceria maxima (Hartm.) Holmberg
I
AC
Non
Non
Glycérie pliée
Glyceria notata Chevall.
I
AC
Non
Non
Gouet tacheté
Arum maculatum L.
I
CC
Non
Non
19
EEE
PATR.
DET. ZNIEFF
Grande marguerite
NOM VERNACULAIRE
Leucanthemum vulgare Lam.
NOM SCIENTIFIQUE
I(C)
STATUTS
CC
RARETE
LEGISL.
Non
Non
Groseillier épineux [Groseillier à maquereaux]
Ribes uva-crispa L.
I(C)
C
Non
Non
Himantoglosse barbe-de-bouc [Orchis bouc]
Himantoglossum hircinum (L.) Spreng.
I
AR
Non
Non
Houblon grimpant [Houblon]
Humulus lupulus L.
I(C)
C
Non
Non
Houlque laineuse
Holcus lanatus L.
I
CC
Non
Non
Houx commun [Houx]
Ilex aquifolium L.
I(C)
C
Non
Non
Inule conyze
Inula conyzae (Griesselich) Meikle
I
AC
Non
Non
Iris faux-acore [Iris jaune ; Iris des marais]
Iris pseudacorus L.
I(C)
C
Non
Non
Ivraie vivace [Ray-grass commun]
Lolium perenne L.
I(NC)
CC
Non
Non
Jonc articulé
Juncus articulatus L.
I
C
Non
Non
Jonc des crapauds (s.l.)
Juncus bufonius L.
I
C
Non
Non
Jonc glauque [Jonc des jardiniers]
Juncus inflexus L.
I
CC
Non
Non
Knautie des champs
Knautia arvensis (L.) Coulter
I
C
Non
Non
Lagure ovoïde [Queue-de-lièvre]
Lagurus ovatus L.
N
RR
Non
Non
Laîche cuivrée
Carex cuprina (Sándor ex Heuffel) Nendtvich ex A. Kerner
I
C
pp
pp
Laîche des rives
Carex riparia Curt.
I
C
Non
Non
Laîche des sables
Carex arenaria L.
I(N)
PC{AR,R}
Non
Non
Laîche hérissée
Carex hirta L.
I
CC
Non
Non
Laiteron des champs
Sonchus arvensis L.
I
CC
Non
Non
Laiteron maraîcher
Sonchus oleraceus L.
I
CC
Non
Non
Laiteron rude
Sonchus asper (L.) Hill
I
CC
Non
Non
Laitue scariole
Lactuca serriola L.
I(C)
CC
Non
Non
Lamier blanc [Ortie blanche]
Lamium album L.
I
CC
Non
Non
Lamier pourpre [Ortie rouge]
Lamium purpureum L.
I
CC
Non
Non
Lampsane commune
Lapsana communis L. subsp. communis
I
CC
Non
Non
Lenticule à trois lobes
Lemna trisulca L.
I
PC
Non
Non
Lenticule mineure
Lemna minor L.
I
C
Non
Non
Lierre grimpant (s.l.)
Hedera helix L.
I(C)
CC
Non
Non
Liondent à tige nue [Thrincie hérissée]
Leontodon saxatilis Lam.
I
PC
Non
Non
Liondent d'automne
Leontodon autumnalis L.
I
C
Non
Non
Liseron des champs
Convolvulus arvensis L.
I
CC
Non
Non
A2<>6;C(1)
C
20
EEE
NOM VERNACULAIRE
NOM SCIENTIFIQUE
STATUTS
RARETE
PATR.
DET. ZNIEFF
Non
Non
Non
Non
CC
Non
Non
SC(N?)
C
Non
Non
Medicago lupulina L.
I(C)
CC
Non
Non
Luzerne naine
Medicago minima (L.) L.
I
R
Oui
Oui
Luzerne tachée
Medicago arabica (L.) Huds.
I
PC
Non
Non
Lycope d'Europe [Pied-de-loup]
Lycopus europaeus L.
I
C
Non
Non
Lysimaque commune [Herbe aux corneilles]
Lysimachia vulgaris L.
I
AC
Non
Non
Marronnier commun [Marronnier d'Inde]
Aesculus hippocastanum L.
C(S)
AR
Non
Non
Matricaire camomille
Matricaria recutita L.
I
CC
Non
Non
Matricaire discoïde
Matricaria discoidea DC.
Z
CC
Non
Non
Mauve à feuilles rondes [Petite mauve]
Malva neglecta Wallr.
I
C
Non
Non
Mauve sauvage
Malva sylvestris L.
I
C
Non
Non
Mélilot blanc
Melilotus albus Med.
I
C
Non
Non
Mélilot officinal
Melilotus officinalis Lam.
I
AC
Non
Non
Menthe aquatique (s.l.)
Mentha aquatica L.
I
C
Non
Non
Mercuriale annuelle
Mercurialis annua L.
I
CC
Non
Non
Millepertuis perforé (s.l.) [Herbe à mille trous]
Hypericum perforatum L.
I(C)
CC
Non
Non
Morelle noire (s.l.)
Solanum nigrum L.
I(NA)
CC{CC,(RR?)}
Non
Non
Mouron des champs [Mouron rouge]
Anagallis arvensis L. subsp. arvensis
I
CC
Non
Non
Moutarde des champs
Sinapis arvensis L.
I
CC
Non
Non
Myosotis des champs (s.l.)
Myosotis arvensis (L.) Hill
I(C)
CC
Non
Non
Liseron des haies
Calystegia sepium (L.) R. Brown
I
CC
Listère ovale [Double-feuille]
Listera ovata (L.) R. Brown
I
C
Lotier corniculé (s.l.)
Lotus corniculatus L.
I(NC)
Luzerne cultivée
Medicago sativa L.
Luzerne lupuline [Minette ; Mignonnette]
LEGISL.
A2<>6;C(1)
Myosotis rameux
Myosotis ramosissima Rochel ex Schult.
I
AC
Non
Non
Myriophylle en épi
Myriophyllum spicatum L.
I
PC
Non
Non
Nielle des blés
Agrostemma githago L.
I(C)
E
Oui
Oui
Noisetier commun [Noisetier ; Coudrier]
Corylus avellana L.
I(S?C)
CC
Non
Non
Œillet girofle [Œillet des fleuristes]
Dianthus caryophyllus L.
C(N?)
D
Non
Non
Oenanthe de Lachenal
Oenanthe lachenalii C.C. Gmel.
I
R
Oui
Oui
Onagre à grandes fleurs
Oenothera glazioviana Micheli
Z(C)
PC
Non
Non
Orge queue-de-rat
Hordeum murinum L.
I
C
Non
Non
21
EEE
PATR.
DET. ZNIEFF
Orme champêtre
NOM VERNACULAIRE
Ulmus minor Mill.
NOM SCIENTIFIQUE
I(NC)
STATUTS
CC
RARETE
LEGISL.
Non
Non
Ortie brûlante [Petite ortie]
Urtica urens L.
I
C
Non
Non
Ortie dioïque [Grande ortie]
Urtica dioica L.
I
CC
Non
Non
Panais commun (s.l.) [Panais]
Pastinaca sativa L.
IZ(C)
C{AC,AC}
Non
Non
Pâquerette vivace
Bellis perennis L.
I(SC)
CC
Non
Non
Pariétaire diffuse
Parietaria judaica L.
I
AR
Non
Non
Patience à feuilles obtuses (s.l.)
Rumex obtusifolius L.
I
CC
Non
Non
Patience agglomérée
Rumex conglomeratus Murray
I
CC
Non
Non
Patience crépue
Rumex crispus L.
I
CC
Non
Non
Patience des eaux
Rumex hydrolapathum Huds.
I
AC
Non
Non
Patience sanguine [Sang-de-dragon]
Rumex sanguineus L.
I(C)
C
Non
Non
Pâturin annuel
Poa annua L.
I
CC
Non
Non
Pâturin commun
Poa trivialis L. subsp. trivialis
I(NC)
CC
Non
Non
Pâturin comprimé
Poa compressa L.
I
C
Non
Non
Pâturin des prés
Poa pratensis L. subsp. pratensis
I(NC)
CC
Non
Non
Pâturin des prés (s.l.)
Poa pratensis L.
I(NC)
CC
Non
Non
Pavot coquelicot [Grand coquelicot]
Papaver rhoeas L.
I(C)
CC
Non
Non
Pavot douteux (s.l.)
Papaver dubium L.
I
C
pp
pp
Peuplier blanc [Ypréau]
Populus alba L.
C(NS)
AR?
Non
Non
Peuplier blanchâtre [Grisard]
Populus ×canescens (Ait.) Smith
Peuplier du Canada
Populus ×canadensis Moench
C
#
Non
Non
Phragmite commun [Roseau commun]
Phragmites australis (Cav.) Steud.
I(C)
C
Non
Non
Picride fausse-épervière
Picris hieracioides L.
I
CC
Non
Non
Picride fausse-vipérine
Picris echioides L.
I
C
Non
Non
Pissenlit sp.
Taraxacum sp.
Pissenlit sp.
Taraxacum sp.
Plantain à larges feuilles (s.l.)
Plantago major L.
I
CC
Non
Non
Plantain corne de cerf
Plantago coronopus L.
I(N?ASC)
PC{PC,(R)}
Oui
Oui
Plantain lancéolé
Plantago lanceolata L.
I
CC
Non
Non
Plantain-d'eau commun [Plantain d'eau]
Alisma plantago-aquatica L.
I(NSC)
C
Non
Non
Polypode intermédiaire
Polypodium interjectum Shivas
I
PC
Non
Non
22
EEE
PATR.
DET. ZNIEFF
Porcelle enracinée (s.l.)
NOM VERNACULAIRE
Hypochaeris radicata L.
NOM SCIENTIFIQUE
I
STATUTS
CC
RARETE
LEGISL.
Non
Non
Potamot pectiné
Potamogeton pectinatus L.
I
AC
Non
Non
Potentille des oies [Ansérine ; Argentine]
Potentilla anserina L.
I
CC
Non
Non
Potentille rampante [Quintefeuille]
Potentilla reptans L.
I
CC
Non
Non
Prêle des champs
Equisetum arvense L.
I
CC
Non
Non
Primevère officinale [Coucou]
Primula veris L. subsp. veris
I(C)
C
Non
Non
Prunier épineux [Prunellier]
Prunus spinosa L.
I(NC)
CC
Non
Non
Pulicaire dysentérique
Pulicaria dysenterica (L.) Bernh.
I
C
Non
Non
Renoncule à bulbilles (s.l.) [Renoncule ficaire]
Ranunculus ficaria L.
I
CC
Non
Non
Renoncule âcre (s.l.)
Ranunculus acris L.
I
CC
Non
Non
Renoncule bulbeuse
Ranunculus bulbosus L.
I
AC
Non
Non
Renoncule rampante [Pied-de-poule]
Ranunculus repens L.
I
CC
Non
Non
Renoncule scélérate
Ranunculus sceleratus L.
I
C
Non
Non
Renouée à feuilles de patience (s.l.)
Persicaria lapathifolia (L.) Delarbre
I
CC
Non
Non
Renouée des oiseaux (s.l.) [Traînasse]
Polygonum aviculare L.
I(A)
CC{CC,E}
Non
Non
Renouée persicaire [Persicaire]
Persicaria maculosa S.F. Gray, nom. conserv. propos.
Réséda gaude [Gaude]
Reseda luteola L.
I
C
Non
Non
Robinier faux-acacia
Robinia pseudoacacia L.
NC
PC
Non
Non
Ronce framboisier [Framboisier]
Rubus idaeus L.
I(SC)
C{C,R?}
Non
Non
Rosier des chiens (s.str.)
Rosa canina L. s. str.
I(C)
CC
Non
Non
Sabline à feuilles de serpolet (s.l.)
Arenaria serpyllifolia L.
I
CC
pp
pp
Sagine apétale (s.l.)
Sagina apetala Ard.
I
CC
Non
Non
Sagine couchée
Sagina procumbens L.
I
CC
Non
Non
Salicaire commune
Lythrum salicaria L.
I(C)
C
Non
Non
Salsifis des prés (s.l.)
Tragopogon pratensis L.
I
C
Non
Non
Saule blanc
Salix alba L.
I(C)
CC
Non
Non
Saule cendré
Salix cinerea L.
I(C)
CC
Non
Non
Saule marsault
Salix caprea L.
I(C)
CC
Non
Non
Saxifrage tridactyle
Saxifraga tridactylites L.
I
AC
Non
Non
Scutellaire toque [Toque]
Scutellaria galericulata L.
I
AC
Non
Non
Séneçon commun
Senecio vulgaris L.
I
CC
Non
Non
EEE
A
23
PATR.
DET. ZNIEFF
EEE
Séneçon du Cap
NOM VERNACULAIRE
Senecio inaequidens DC.
NOM SCIENTIFIQUE
Z
STATUTS
AC
RARETE
LEGISL.
Non
Non
P
Séneçon jacobée [Jacobée]
Senecio jacobaea L.
I
CC
Non
Non
Shérardie des champs
Sherardia arvensis L.
I
AC
Non
Non
Silène blanc [Compagnon blanc]
Silene latifolia Poiret subsp. alba (Mill.) Greuter et Burdet
Silène dioïque [Compagnon rouge]
Silene dioica (L.) Clairv.
I
C
Non
Non
Sisymbre officinal [Herbe aux chantres]
Sisymbrium officinale (L.) Scop.
I
CC
Non
Non
Sorbier des oiseleurs
Sorbus aucuparia L. subsp. aucuparia
Statice commun
Limonium vulgare Mill.
I
RR
Oui
Oui
Stellaire intermédiaire [Mouron des oiseaux]
Stellaria media (L.) Vill. subsp. media
I
CC
C1
Non
Non
Sureau noir
Sambucus nigra L.
I(NSC)
CC
Non
Non
Tabouret des champs
Thlaspi arvense L.
I
C
Non
Non
Tanaisie commune [Herbe aux vers]
Tanacetum vulgare L.
I(C)
CC
Non
Non
Torilis des haies
Torilis japonica (Houtt.) DC.
I
CC
Non
Non
Trèfle champêtre
Trifolium campestre Schreb.
I
C
Non
Non
Trèfle des prés
Trifolium pratense L.
I(NC)
CC
Non
Non
Trèfle douteux
Trifolium dubium Sibth.
I
CC
Non
Non
Trèfle rampant [Trèfle blanc]
Trifolium repens L.
I(NC)
CC
Non
Non
Trèfle scabre
Trifolium scabrum L.
I
R
Oui
Oui
Troène commun
Ligustrum vulgare L.
I(C)
CC
Non
Non
Tussilage pas-d'âne [Tussilage]
Tussilago farfara L.
I
CC
Non
Non
Valérianelle potagère [Mâche]
Valerianella locusta (L.) Laterr.
I(C)
AC
Non
Non
Vélar violier [Giroflée des murailles]
Erysimum cheiri (L.) Crantz
ZS(C)
PC
Non
Non
Véronique à feuilles de lierre (s.l.)
Veronica hederifolia L.
I
CC
Non
Non
Véronique de Perse
Veronica persica Poiret
Z
CC
Non
Non
Véronique des champs
Veronica arvensis L.
I
CC
Non
Non
Véronique petit-chêne
Veronica chamaedrys L.
I
CC
Non
Non
Vesce à épis
Vicia cracca L.
I
CC
Non
Non
Vesce cultivée (s.l.)
Vicia sativa L.
I(ASC)
CC
Non
Non
Vesce hérissée
Vicia hirsuta (L.) S.F. Gray
I
C
Non
Non
Violette odorante
Viola odorata L.
I(N?C)
C
Non
Non
Viorne lantane [Mancienne]
Viburnum lantana L.
I(C)
AC
Non
Non
24
PATR.
DET. ZNIEFF
Viorne obier
NOM VERNACULAIRE
Viburnum opulus L.
NOM SCIENTIFIQUE
I(C)
STATUTS
C
RARETE
LEGISL.
Non
Non
Vipérine commune [Vipérine]
Echium vulgare L.
I(C)
C
Non
Non
Vrillée du Japon [Renouée du Japon]
Fallopia japonica (Houtt.) Ronse Decraene
Z(C)
CC
Non
Non
Vrillée liseron [Faux-liseron]
Fallopia convolvulus (L.) Á. Löve
I
CC
Non
Non
Vulpie ciliée (s.l.)
Vulpia ciliata Dum.
I(N?A)
AR{AR,(RR)}
pp
pp
Vulpie queue-de-rat
Vulpia myuros (L.) C.C. Gmel.
I
C
Non
Non
EEE
A
Analyses qualitative et quantitative
Le tableau précédent liste les taxons recensés sur Gravelines, et plus précisément sur le centre-ville, zone étudiée en 2013. Comme toujours dans le cas d’inventaires
effectués sur une grande surface, l’exhaustivité est visée, mais rarement atteinte. La liste d’espèces présentées ici peut donc être considérée comme une « photographie
à un instant T » de la valeur écologique floristique du centre de Gravelines. Le nombre total d’espèces (254 plantes à graines – Spermatophytes – et fougères et plantes
alliées – Ptéridophytes) est à mettre en rapport avec le nombre total d’espèces végétales du Nord-Pas de Calais : 1138. Ce sont donc plus de 20% des espèces régionales
qui peuvent être rencontrées sur le territoire du centre-ville de Gravelines ! Ce nombre est encore plus remarquable s’il est mis en rapport avec la superficie de la zone
d’étude et les milieux rencontrés, qui ne sont a priori pas les plus intéressants de la commune écologiquement parlant.
Les espèces que le CPIE Flandre Maritime considère comme « intéressantes » sont surlignées en bleu dans le tableau. Il s’agit des
espèces à prendre en compte de manière prioritaire dans les propositions de plans de gestion et d’aménagements écologiques. Il
s’agit bien souvent d’espèces rares, protégées, en déclin, patrimoniales, d’espèces peu communes pour le secteur
biogéographique de la Flandre française ou encore des espèces « esthétiques », connues du grand public… Ce sont bien souvent
des espèces dites parapluie : les propositions d’actions qui leur sont favorables le sont également pour un grand nombre
d’espèces associées (flore, mais aussi faune).
Mais il peut également s’agir d’espèces invasives, espèces exotiques pouvant porter atteinte à la biodiversité locale. Sur ce point
particulier, 4 espèces, surlignées en rouge dans le tableau récapitulant les résultats d’inventaires floristiques, ont été
rencontrées :
- 3 espèces dont le caractère invasif est « avéré » : l’Arbre aux papillons, ou Buddléie de David (Buddleja davidii) ; la
Renouée du Japon (Fallopia japonica) ; le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia).
- 1 espèce dont le caractère invasif est réputé « potentiel » : le Séneçon du Cap (Senecio inaequidens)
En plus des espèces observés sur la zone d’étude, 4 milieux de vie (ou habitats) retiennent l’attention quant à leur intérêt
particulier d’un point de vue floristique, et sont décrits pages suivantes : les rives du chenal de l’Aa ; les pelouses ; les
boisements ; les zones de remparts.
Séneçon du Cap
25
Les rives du chenal de l’Aa
Les rives du chenal de l’Aa constituent un milieu d’un très fort intérêt régional par la
présence de nombreuses plantes protégées et sur le déclin en Nord-Pas-de-Calais. Ces rives
sont dominées par des conditions écologiques très particulières dues à l’alternance
périodique d’eaux douces (de l’Aa) et de l’eau salée (entrée d’eaux de mer). Ces conditions
écologiques particulières se rencontrent très peu sur notre territoire et alentours. Les
milieux qui en découlent sont de ce fait rares, tout comme les plantes particulières qui y
vivent. Ces espèces d’intérêt particulier sont présentées ci-après.
La Cochléaire officinale (Cochlearia officinalis) : c’est probablement l’espèce la plus
emblématique des inventaires réalisés en 2013. Les rives du chenal de l’Aa constituent le
bastion de l’espèce en région Nord-Pas-de-Calais. C’est dire l’importance de la
responsabilité de la Ville de Gravelines pour le son maintien ! Si l’espèce semble encore
bien présente sur cette partie du territoire communal, une destruction, modification de
son habitat ou altération conduiraient vite à une disparition rapide de l’espèce. Des
propositions de mesures de conservation sont fournies dans la partie 4 de ce rapport. Pour
rappel, il s’agit d’une espèce :
- « Exceptionnelle » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Menacée d’extinction » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Protégée » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Très rare » en Flandre française.
Les rives du chenal de l’Aa, milieu écologique d’intérêt prioritaire
Autre espèce très intéressante observée sur Gravelines, l’Ache odorante (Apium graveolens) est en forte diminution en Flandre française et au niveau régional. Elle est
encore présente en deux stations sur les rives du Chenal de l’Aa. Ces deux stations sont caractérisées par la présence d’une végétation haute de type roselière à
l’intérieur desquelles l’espèce peut s’épanouir. C’est une espèce :
- « Rare » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Protégée» en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Patrimoniale » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Très rare » en Flandre française
L’Aster maritime (Aster tripolium) est quant à elle caractéristique des zones saumâtres et se plaît en quelques endroits des rives du chenal de l’Aa. La présence de rives
bétonnées semble néfaste à cette jolie plante. Pour rappel, cette espèce est considérée comme :
- « Rare » en région Nord-Pas-de-Calais
- « Très rare » en Flandre française
26
La Catapode marine (Catapodium marinum), espèce de graminée, est typique des fronts de mer rocheux, notamment digues et pierrées. Présente dans les zones
portuaires de Dunkerque et Calais, cette espèce a été découverte en 2013 sur Gravelines, sur une digue le long du chenal de l’Aa. A noter qu’un seul pied a été
découvert ! Pour rappel, il s’agit d’une espèce :
- « Rare » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Patrimoniale » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Très rare » en Flandre française
L’Œnanthe de Lachenal (Œnanthe lachenalii) peut être localement assez abondante sur le littoral et dans les polders. C’est toutefois une plante toujours intéressante à
trouver et sa découverte laisse souvent en présager d’autres. L’Œnanthe de Lachenal est :
- « Rare » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Vulnérable » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Rare » en Flandre française
Enfin, le Statice commun (Limonium vulgare) est probablement LA plante connue et reconnue du grand public des zones de prés salés (vasières). Si de belles populations
existent dans les zones proches du Platier d’Oye et des Hemmes de Marck, ce « Lilas de mer » reste une espèce :
- « Très rare » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Vulnérable » en région Nord-Pas-de-Calais ;
- « Exceptionnelle » en Flandre française
La présence de toutes ces espèces à fort intérêt écologique montre tout l’intérêt de ce milieu. Des propositions de gestion sont fournies en partie 4 de ce rapport. A la
vue de la patrimonialité des espèces, toutes interventions ou travaux sur ces zones méritent une analyse écologique d’impacts préalable. Un groupe de travail composé
de différents spécialistes et experts locaux et régionaux pourrait par exemple être instauré afin d’éclairer la Ville sur ses choix futurs.
Cochléaire officinale et Aster maritime, deux espèces très rares en Flandre française visibles le long du chenal de l’Aa
27
Les zones de pelouses
Les zones de pelouses de la Ville de Gravelines présentent une caractéristique forte, à savoir la présence
d’une très riche diversité floristique. Si les pelouses sont généralement dominées par des espèces de
graminées (les « herbes »), celles de Gravelines présentent un ratio de plantes à fleurs très élevé ! Ainsi, les
pelouses présentent ici une richesse de couleurs (aspect esthétique indéniable pour les habitants de la
commune et les visiteurs) ainsi qu’un bol pollinique (présence de nombreuses plantes mellifères, riches en
nectar pour les insectes) important et riche sur une grande partie de l’année. A noter que les pelouses les
plus intéressantes se situent généralement sur le haut des murailles : le milieu rocailleux est certainement
défavorable à l’enracinement des graminées (espèces recherchant de préférence les sols riches en matière
organique) et laisse donc la place aux plantes à fleurs.
Avec la gestion différenciée de certaines pelouses, celles-ci peuvent évoluer en végétation de type prairial
(végétations dominées par des plantes plus hautes). Le cortège floristique reste riche est intéressant. Ces
végétations de prairie sont d’autant plus intéressantes qu’elles sont situées en zones d’ourlets des
boisements et constituent une transition naturelle entre les espaces boisés et les zones de pelouses.
Végétation de pelouse rase
Si la plupart des espèces sont des espèces communes et répandues (Achillée millefeuille, Mouron rouge, Erodion à feuilles de
ciguë, Géranium à feuilles molles et découpées, Mauve sauvage, différentes espèces de trèfles, vesces et véroniques…),
quelques espèces toutefois retiennent notre attention :
- Le Trèfle scabre (Trifolium scabrum) est une espèce rare et vulnérable en Nord-Pas-de-Calais. Une station a été
découverte dans les pelouses devant la Porte aux Boules où elle pousse dans les zones de contacts entre la pelouse
et le chemin de pierres. Cette espèce est encore relativement bien présente dans les dunes (milieux les plus chauds,
secs et ensoleillés) mais très rarement aperçue dans des situations écologiques telles qu’observées à Gravelines.
- Le Plantain corne-de-cerf (Plantago coronopus), espèce souvent aperçue dans les milieux ouverts du littoral,
présente ici en grand nombre.
- La Shérardie des champs (Sherardia arvensis), petite plante délicate aux fleurs bleues pourpres, présente de belles
populations dans les pelouses de la Ville de Gravelines. Cette espèce, probablement sous-observée et apparemment
en expansion, est actuellement considérée comme rare sur le littoral
- La Vulpie ciliée (Vulpia ciliata) est une petite graminée commune des dunes grises. L’espèce semble être en
expansion sur le littoral (espèce probablement sous-observée). Elle est surtout présente sur le haut des murailles
exposées au sud et protégées des vents dominants (espèce xérophile).
- L’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) est une orchidée sauvage que l’on rencontrera dans les pelouses et
surtout végétations plus hautes et denses. Cette espèce patrimoniale en région Nord-Pas-de-Calais et rare sur le
territoire de Flandre Française et présente en 7 stations sur le territoire étudié en 2013.
Orchis bouc
28
Les zones de boisements
Les zones de boisements constituent de belles et vastes zones de nature et de promenade pour les
habitants et visiteurs. Si la Ville de Gravelines a certainement connu des milieux très ouverts il y a
plusieurs siècles (il était coutume de couper les arbres devant les murailles afin d’élargir le champ de
vision), les milieux arborés actuels ne sont pas dénués d’intérêts d’un point de vue floristique. La
relative jeunesse des boisements occasionne la rareté voire l’absence des espèces caractéristiques
des vieilles forêts, espèces quasiment inconnues du territoire du grand Dunkerquois. La végétation
printanière (c’est-à-dire se développant avant que les feuilles des arbres n’empêchent la lumière de
pénétrer dans le sous-bois) a pu être sous-observée du fait des conditions hivernales de 2013, qui se
sont étalées dans le temps. L’intérêt écologique des boisements augmente rapidement avec la
présence de lisières et d’ourlets riches en fleurs.
Quelques espèces retiennent notre attention :
- Le Daphné lauréole ou Laurier des bois (Daphne laureola) ne semble pas être d’origine
sauvage mais probablement subspontané ou naturalisé (peut-être échappé de jardin ?).
- La Listère à feuilles ovales ou Double-feuille (Listera ovata) est une orchidée sauvage
présente en Flandre française dans les boisements et les pannes dunaires humides. Si cette
espèce est assez commune en région Nord-Pas-de-Calais, elle l’est moins sur le territoire du
grand Dunkerquois et garde un attrait indéniable auprès du public, les orchidées constituant
des fleurs encore souvent recherchées par le grand public lors des visites nature.
Paysage de boisement « jeune »
Les remparts
Enfin, les remparts et l’ensemble des monuments liés à la défense militaire de la Ville de Gravelines constituent
un des attraits touristiques majeurs pour la Ville. Leur mise en valeur est d’ailleurs une priorité pour la Ville et le
patrimoine régional. Toutefois, un nettoyage trop intensif peut être néfaste à la biodiversité, le rejointoiement
des cavités empêchant bien souvent les espèces floristiques (parfois d’intérêt patrimonial) de pouvoir se
développer.
Il est possible de distinguer sur Gravelines deux types de murailles :
- Des murailles dites sèches, exposées au sud, non soumises aux pluies dominantes et généralement
éloignées des zones de boisements qui apportent une certaine humidité ambiante.
- Des murailles dites humides, soumises aux pluies dominantes et/ou intégrées dans des zones de
boisements.
Exemple de muraille « sèche »
29
A la vue des conditions écologiques différentes de ces deux milieux, la végétation présentera des profils différents : si les murailles sèches présentent une végétation
clairsemée, celle des murailles humides est souvent riche et abondante, presque luxuriante.
Quelques espèces retiennent ici aussi notre attention :
• La Pariétaire diffuse (Parietaria judaica) est présente sur les murailles sèches. L’espèce est très peu représentée sur le
littoral et n’était pas connue de la Ville de Gravelines jusqu’aux inventaires effectués en cette année 2013.
• Le Centranthe rouge (Centranthus ruber), espèce patrimoniale en région Nord-Pas-de-Calais, est présente sur de
nombreuses murailles sèches. Les populations ne sont probablement pas sauvages, mais plutôt issues d’individus
échappés de jardin. Il en est de même pour une autre plante souvent mise en avant comme espèce ornementale des
jardins, la Giroflée des murailles (Erysimum cheiri).
• La Scolopendre langue-de-cerf (Asplenium scolopendrium) est une espèce de fougère rare en Flandre Française. Elle
pousse sur les vieux murs et exceptionnellement en forêt. Quelques pieds sont observés ponctuellement sur le
territoire de Gravelines étudié en 2013, sur de vieux murs et murailles ombragés mais aussi sur le haut de certains
remparts boisés.
• La Scutellaire toque (Scutellaria galericulata) est une élégante lamiacée (famille des menthes et de nombreuses
plantes aromatiques) à fleurs bleues. Jusqu’ici inconnue sur Gravelines, elle a été découverte en 5 endroits,
essentiellement sur le bas des murailles, à la jonction avec les douves : en effet, c’est une espèce appréciant les
milieux humides.
Scolopendre langue-de-cerf
En dehors de ces 4 grands habitats, hébergeant de nombreuses espèces intéressantes,
les inventaires effectués en 2013 ont permis de rencontrer d’autres espèces à enjeux.
Toutes n’ont pas été retenues dans le cadre du compte-rendu de cette expertise 2013
pour les raisons suivantes :
- Soit elles sont manifestement issues de plantations. C’est le cas dans les
Jardins de l’Arsenal où plusieurs espèces patrimoniales ont été ensemencées : Nielle
des blés (Agrostemma githago), Grande Amourette (Briza maxima)… Ces espèces n’ont,
de fait, pas toujours été notées dans le tableau d’inventaire.
- Soit ces espèces n’ont pas réellement d’intérêt au niveau local. C’est le cas de
l’Argousier faux-nerprun (Hippophae rhamnoides), arbuste considéré comme peu
commun au niveau régional mais très fréquemment observé sur le littoral et
notamment dans les dunes.
Argousier faux-nerprun et Nielle des blés
30
LES OISEAUX NICHEURS
Présentation générale
Les oiseaux nicheurs sont ceux qui, sur la commune de Gravelines, défendent un territoire par le
chant, se reproduisent, s’approprient un nid, pondent et élèvent des jeunes. Majoritairement, ce
cycle se déroule au cours du printemps et de l’été, avec quelques exceptions (rapaces nocturnes par
exemple qui défendent leur territoire de reproduction dès l’hiver).
Si, pour la plupart des espèces présentes, la reproduction est couronnée de succès, d’autres peuvent
échouer de manière ponctuelle. Les causes d’échecs sont les suivantes et peuvent se combiner :
- dérangements intempestifs sur des oiseaux localisés ou nichant en colonie ;
- conditions météorologique défavorables lors de périodes critiques, par exemple lors de la
sortie des jeunes des nids.
Etourneau sansonnet
Les oiseaux nicheurs sont classés en trois catégories, repris ci-dessous à partir des critères retenus pour l’évaluation du statut de reproduction – Codes EBCC – utilisés
dans le cadre de l’atlas des Oiseaux Nicheurs de France Métropolitaine 2008-2012) :
Les nicheurs possibles :
- Espèce observée durant la saison de reproduction dans un habitat
favorable à la nidification
- Mâle chanteur (ou cris de nidification) en période de reproduction
Les nicheurs probables :
- Couple observé dans un habitat favorable durant la saison de
reproduction
- Territoire permanent présumé en fonction de l’observation de
comportements territoriaux ou de l’observation à 8 jours
d’intervalle au moins d’un individu au même endroit
- Parades nuptiales
- Fréquentation d’un site de nid potentiel
- Signes ou cris d’inquiétude d’un individu adulte
- Présence de plaques incubatrices
-
Construction d’un nid, creusement d’une cavité
Les nicheurs certains :
- Adulte feignant une blessure ou cherchant à détourner l’attention
- Nid utilisé récemment ou coquille vide (œuf pondu pendant
l’enquête)
- Jeunes fraîchement envolés (espèces nidicoles) ou poussins
(espèces nidifuges)
- Adulte entrant ou quittant un nid laissant support un nid occupé ou
un adulte en train de couver
- Adulte transportant des sacs fécaux ou de la nourriture pour les
jeunes
- Nid avec œuf(s)
- Nid avec jeune(s) (vu ou entendu)
31
Protocoles utilisés
Au niveau national, la Ligue de Protection des Oiseaux gère la réalisation de l’Atlas des
Oiseaux Nicheurs de France métropolitaine. Ce travail est réalisé avec le soutien du
Muséum National d’Histoire Naturelle et la Société Française d’Ornithologie. Le
protocole retenu repose sur trois paramètres :
- l’inventaire est exhaustif pour ce qui concerne les espèces rares, menacées
de disparition et localisées au niveau national. S’y ajoutent également les
espèces dites coloniales, c'est-à-dire nichant en colonie.
- Pour les espèces communes (généralement abondantes partout), il s’agit de
fournir des fourchettes d’abondance (<10, de 11 à 100, de 101 à 1000,
>1000). A noter que ces fourchettes d’abondance concernent un territoire
plus vaste que la seule commune de Gravelines (carrés de 10x10km,
téléchargeable sur le site http://www.atlas-ornitho.fr/). La plupart des
espèces de Gravelines rentrent dans cette catégorie : Merle noir, Pouillot
véloce, Mésange charbonnière, Chardonneret élégant, Pic épeiche…
- Afin d’avoir la meilleure vision possible de la reproduction d’espèces
« intéressantes » pour le territoire de Flandre française, le recensement
s’est fait de manière plus poussée sur des espèces patrimoniales
localement, bien qu’elles soient (souvent) abondantes en France ou même
dans la région Nord-Pas-de-Calais. C’est le cas du Serin cini, de l’Hypolaïs
ictérine ou encore de la Locustelle tachetée.
Dans le cadre de l’expertise écologique de Gravelines, excepté pour les espèces
patrimoniales, aucune recherche spécifique n’a été réalisée afin de confirmer pour
chacune des espèces son statut de reproduction. En effet, le temps de terrain
nécessaire, mis en face de la primordialité des informations obtenues, semble trop
important. On peut par ailleurs supposer que des espèces communes, qui nichent en
grand nombre dans la commune et qui occupent annuellement un même secteur
arrivent à mener à bien leur période de reproduction.
Chardonneret élégant (©Marc ROCA)
32
Résultats des inventaires
NOM VERNACULAIRE
Accenteur mouchet
NOM SCIENTIFIQUE
Prunella modularis
POP FRANCE
Non menacée
POP REGION
Non menacée
ESPECE INTERESSANTE
Bergeronnette grise
Motacilla alba
Non menacée
Non menacée
Buse variable
Buteo buteo
Non menacée
Non menacée
Canard colvert (domestique)
Anas platyrhynchos
Non menacée
Non menacée
Chardonneret élégant
Carduelis carduelis
Non menacée
Non menacée
Choucas des tours
Coloeus monedula
Non menacée
Non menacée
Corneille noire
Corvus corone
Non menacée
Non menacée
Coucou gris
Cuculus canorus
Non menacée
Non menacée
Cygne tuberculé
Cygnus olor
Exogène
Exogène
Epervier d’Europe
Accipiter nisus
Non menacée
Non menacée
Etourneau sansonnet
Sturnus vulgaris
Non menacée
Non menacée
Faucon crécerelle
Falco tinnunculus
En déclin
Non menacée
Fauvette à tête noire
Sylvia atricapilla
Non menacée
Non menacée
Fauvette babillarde
Sylvia curruca
Non menacée
Non menacée
Fauvette des jardins
Sylvia borin
Non menacée
Non menacée
Fauvette grisette
Sylvia communis
Non menacée
Non menacée
Foulque macroule
Fulica atra
Non menacée
Non menacée
Gallinule poule d’eau
Gallinula chloropus
Non menacée
Non menacée
Geai des chênes
Garrulus glandarius
Non menacée
Non menacée
Oui
Gobemouche gris
Muscicapa striata
Non menacée
En déclin
Oui
Grimpereau des jardins
Certhia brachydactyla
Non menacée
Non menacée
Grive draine
Turdus viscivorus
Non menacée
Non menacée
Grive musicienne
Turdus philomelos
Non menacée
Non menacée
Hibou moyen-duc
Asio otus
Non menacée
Non menacée
Oui
Jeunes entendus
Hypolaïs icérine
Hippolais icterina
En déclin
En déclin
Oui
4 couples
Linotte mélodieuse
Carduelis cannabina
Non menacée
Non menacée
Locustelle tachetée
Locustella naevia
Non menacée
Non menacée
Oui
1 couple
Loriot d’Europe
Oriolus oriolus
Non menacée
Non menacée
Oui
A confirmer, nicheur potentiel
Martin-pêcheur d’Europe
Alcedo atthis
Non menacée
Non menacée
Oui
1 couple (nidification non prouvée)
Oui
NB COUPLES GRAVELINES
A confirmer, nicheuse potentielle
Oui
Oui
Oui
33
NOM VERNACULAIRE
NOM SCIENTIFIQUE
POP FRANCE
POP REGION
Merle noir
Turdus merula
Non menacée
Non menacée
Mésange à longue queue
Aegithalos caudatus
Non menacée
Non menacée
Mésange bleue
Cyanistes caeruleus
Non menacée
Non menacée
Mésange charbonnière
Parus major
Non menacée
Non menacée
Moineau domestique
Passer domesticus
Non menacée
Non menacée
Perruche à collier
Psittacula krameri
Exogène
Exogène
Pic épeiche
Dendrocopos major
Non menacée
Non menacée
Pic vert
Picus viridis
Non menacée
En déclin
Pie bavarde
Pica pica
Non menacée
Non menacée
Pigeon biset domestiqe
Columba livia
Exogène
Exogène
Pigeon colombin
Columba oenas
En déclin
Non menacée
Pigeon ramier
Columba palumbus
Non menacée
Non menacée
Pinson des arbres
Fringilla coelebs
Non menacée
Non menacée
Pouillot véloce
Phylloscopus collybita
Non menacée
Non menacée
Rougegorge familier
Erithacus rubecula
Non menacée
Non menacée
Rougequeue noir
Phoenicurus ochruros
Non menacée
Non menacée
Rousserolle effarvatte
Acrocephalus scirpaceus
Non menacée
En déclin
Serin cini
Serinus serinus
Non menacée
Non menacée
Tourterelle turque
Streptopelia decaocto
Non menacée
Non menacée
Troglodyte mignon
Troglodytes troglodytes
Non menacée
Non menacée
Verdier d’Europe
Chloris chloris
Non menacée
Non menacée
ESPECE INTERESSANTE
NB COUPLES GRAVELINES
Oui
6 couples
Oui
Oui
3 couples
Oui
1 couple (nidification non prouvée)
En plus de la liste des espèces présentes et de l’état des populations en France (POP FRANCE) et
en Nord-Pas-de-Calais (POP REGION), le CPIE Flandre Maritime a ajouté une colonne « Espèce
intéressante ». Cette colonne n’est pas « officielle ». Il ne s’agit pas d’une appellation reconnue,
avec un sens juridique. Il s’agit tout simplement d’une réflexion menée en interne avec les
ornithologues locaux dont l’objectif est de mettre en avant les espèces dont il faut se
préoccuper prioritairement sur le territoire. Ce sont donc les espèces qui mériteraient d’être
mises en avant dans des plans d’actions spécifiques, à mener en lien avec les structures
naturalistes locales. Il peut également s’agir d’espèces « parapluie », c’est-à-dire bioindicatrices d’un état écologique des milieux intéressants, et qui pourra, de fait, être profitable
à de nombreuses autres espèces animales.
Mésange charbonnière (©Stéphane MISZTAL)
34
Analyses qualitative et quantitative
Les oiseaux sont généralement une porte d’entrée pour les publics pour la découverte de la nature. Leurs couleurs chatoyantes, chants et omniprésence en font des
compagnons de route bien connus, ou du moins repérables. La préservation des oiseaux est un exercice difficile : en haut des chaînes alimentaires, ils dépendent de la
préservation et de la vitalité des écosystèmes dans lesquels ils vivent ; migrateurs ils résultent aussi des conditions d’hivernage.
En 2013, sur le territoire retenu, ce sont 50 espèces d’oiseaux qui se sont reproduites sur Gravelines. Deux espèces sont potentielles :
• Une Buse variable a été aperçue en juin au dessus du territoire d’étude. Rien ne prouve qu’elle ait niché sur site, mais elle l’occupe au minimum en tant que
territoire de chasse.
• Le Loriot d’Europe, très bel oiseau jaune et noir de la taille d’une pie, a peut-être été entendu. Il s’agissait de cris d’une femelle. Mais d’autres espèces
peuvent imiter ce cri, notamment le Geai des chênes et l’Etourneau sansonnet. Le chant de mâle, caractéristique, n’a pas été entendu…
Parmi toutes les espèces nicheuses, la plupart sont des espèces communes des jardins, boisements, parcs, espaces urbains. Sur les 50 espèces, 6 toutefois retiennent
particulièrement notre attention :
• L’Hypolaïs ictérine, oiseau encore courant en campagne (grands arbres près des fermes et jardins notamment),
est souvent noté par les ornithologues locaux. Il faut dire que son chant est particulier, composé d’imitations et
de sons « électroniques ». L’espèce est notée en 4 endroits du territoire d’étude.
• La Locustelle tachetée, oiseau en déclin, a semble t-il niché sur le territoire d’étude. Cette espèce se raréfie de
manière alarmante. L’espèce niche dans des fourrés difficilement pénétrables, habitat écologique qui se fait de
plus en plus rare sur le territoire.
• Le Martin-pêcheur d’Europe est un oiseau emblématique pour le grand public et reste un nicheur localisé sur le
territoire dunkerquois. Un individu a été observé au début du printemps dans un secteur favorable. L’espèce,
farouche et ayant de grands territoires de pêche, a pu passer inaperçue au cours des autres inventaires de
terrain. L’espèce niche probablement dans une rive verticale d’une des douves ; le nid caché au milieu de la
végétation. C’est l’espèce présentée en photo ci-contre :
• Le Rougequeue noir est un oiseau dit cavernicole, c'est-à-dire nichant dans des cavités, ici en l’occurrence dans
des orifices d’habitations (toitures, briques manquantes…). Avec la généralisation des habitations
« hermétiques », le Rougequeue noir est un oiseau qui a de plus en plus de mal pour nicher. Trois mâles
chanteurs occupent le centre-ville de Gravelines. Un quatrième a semble t-il tenté de nicher du côté de
l’Arsenal, mais sa nidification a du échoué.
• Le Serin cini est un élégant passereau aux couleurs jaunâtres. L’espèce est très rare sur le territoire
dunkerquois : Bergues, Marck, Oye-Plage. Un couple a niché dans le « grand » jardin qui fait la jonction entre la
©Ludovic SCALABRE
Rue de la Tranquillité et la Rue de la Liberté.
• La Perruche à collier est une espèce exogène, c'est-à-dire n’étant pas sauvage dans nos contrées. Six couples environ se sont reproduits sur le territoire
d’étude, en particulier dans les zones de boisements : elle aussi cavernicole, la perruche utilise des cavités dans les vieux arbres. Un point spécifique sur la
gestion de cette espèce est proposé dans la partie 4 de ce rapport, l’espèce pouvant entrer en compétition avec d’autres, comme le Choucas des tours.
35
LES OISEAUX NON-NICHEURS (MIGRATEURS ET HIVERNANTS)
Présentation générale
Si l’analyse des oiseaux nicheurs donne des indications sur l’état des milieux écologiques aux périodes printanières et estivales, l’étude des oiseaux migrateurs et
hivernants fournit des informations importantes le reste de l’année.
Contrairement aux oiseaux nicheurs, les oiseaux migrateurs et hivernants n’ont pas de « territoires ». De cette absence résultent des déplacements, essentiellement liés
à une recherche de nourriture. Les conditions météorologiques locales et européennes jouent un rôle crucial dans cette analyse. Globalement, lors des vagues de froids,
les oiseaux se déplacent vers le sud, où les chances de rencontrer des températures plus clémentes sont plus grandes. La faune ornithologique d’un hiver rude est donc
totalement différente lors d’un hiver doux. Lors des grands froids, notamment dans le nord de l’Europe, il n’est pas impossible d’observer des oiseaux qui normalement
n’hivernent pas chez nous. En contrepartie, beaucoup d’espèces fuient nos régions lorsque les conditions deviennent trop rudes pour elles.
Protocoles utilisés
Les inventaires concernant les oiseaux hivernants se déroulent sur les mois de décembre et janvier. Les objectifs de cette
démarche nationale, pilotée par la Ligue de Protection des Oiseaux, sont établis autour de 3 volets :
- volet « qualitatif » : obtenir la distribution spatiale d’un maximum d’espèces présentes sur le territoire
national ;
- volet « quantitatif » : établir des cartes d’abondance par une méthode standardisée des données ;
- volet « dortoir » : évaluer répartition et effectifs des principaux dortoirs de certaines espèces.
Pour cette année 2013, aucun inventaire spécifique sur les oiseaux non nicheurs n’a été effectué, la période d’inventaires
idéale se situant en dehors du calendrier d’actions. Néanmoins, ces suivis seront réalisés (et restitués) en 2014 et 2015.
Le Pinson du Nord, certainement observable en hiver sur Gravelines (©Alexia CAULIER)
36
LES REPTILES
Présentation générale
Les reptiles (dont l’étymologie latine signifie « qui rampe ») sont des animaux ectothermes, c’est-à-dire que leur température corporelle est la même que celle du milieu
extérieur et n'est donc pas produite par l'organisme lui-même. Ils se rencontrent dans notre région uniquement en milieu terrestre. Ils sont reconnaissables à leur peau
sèche et écailleuse. Les espèces les plus couramment observables en Nord-Pas-de-Calais sont les lézards et les serpents. Les premiers partagent le fait d’avoir 4 pattes
(sauf chez l’Orvet fragile), des oreilles à tympan apparent sans conduit auditif externe et la mue. La plupart des espèces sont capables de perdre leur queue en cas
d’agression (= autotomie) et ont des paupières mobiles. Les serpents ont quant à eux le corps allongé et cylindrique, et pas de pattes apparentes. Leurs yeux ont des
paupières soudées et transparentes qui leur confèrent un regard fixe.
En France, les reptiles sont protégés par l’arrêté du 19 novembre
2007. Ce document indique l’interdiction de détruire ou d’enlever
les œufs ou les nids, détruire, mutiler, capturer, enlever,
perturber intentionnellement les animaux dans le milieu naturel,
dégrader ou détruire les sites de reproduction, transporter,
détenir, naturaliser, mettre en vente des animaux.
De manière générale, l’observation, et à fortiori la détermination,
des reptiles n’est pas une chose aisée, pour plusieurs raisons :
couleurs souvent ternes, pas de chant et peu de cris, fuite lors de
l’approche d’un éventuel prédateur (dont fait partie a priori
l’Homme), espèces morphologiquement semblables…
Lézard des murailles
De plus, les périodes d’observations sont assez limitées dans l’année. Lors de la saison froide, la plupart des reptiles cherchent des endroits ayant des conditions de
température relativement stables et entrent en hivernage. Ce sont les conditions climatiques (température et insolation) qui déterminent l’entrée et la sortie
d’hivernage des reptiles, contrairement aux mammifères chez lesquels le phénomène d’hibernation est régi par des phénomènes hormonaux. De même que les
températures basses de la saison froide imposent aux reptiles d’hiverner, une chaleur trop importante les pousse à réduire leur activité et à rechercher la fraîcheur.
Protocoles utilisés
Les inventaires ont été effectués à vue, lors de périodes favorables aux observations : entre mai et août, lors de journées chaudes mais sans ensoleillement excessif, le
matin et en fin d’après-midi. Les milieux prospectés sont ceux a priori les plus favorables à la présence de reptiles : murailles et ses soubassements, haies, broussailles,
tas de bois…
37
Ont été intégrées dans le recensement global les informations orales transmises par les agents communaux ou les naturalistes bénévoles arpentant la commune. Ces
personnes très souvent sur le terrain permettent de faire remonter des informations naturalistes de première importance (ex. sur Gravelines avec les observations de
Lézard des murailles). Enfin, le CPIE Flandre Maritime ayant lancé un « avis de recherche » sur les amphibiens et reptiles depuis 2009, les données issues des sciences
participatives et citoyennes sont également intégrées dans le tableau de résultat d’inventaire, après vérification par un chargé de mission, le plus souvent sur photo.
Résultats des inventaires
NOM VERNACULAIRE
NOM SCIENTIFIQUE
ESPECE INTERESSANTE
Couleuvre à collier
Natrix natrix
Oui
Lézard des murailles
Podarcis muralis
Oui
Lézard vivipare
Zootoca vivipara
Oui
Tortue de Floride
Trachemys scripta elegans
Oui
REMARQUES
Tendance invasive sur notre territoire
Analyses qualitative et quantitative
Sur la commune de Gravelines, les inventaires, la consultation de la bibliographie existante ainsi que les données issues de partenaires naturalistes du CPIE Flandre
Maritime ou des agents de terrain ont permis de recenser 4 espèces. Toutes sont « intéressantes », pour des raisons diverses.
La Tortue de Floride (ou Trachémyde écrite) est une espèce non indigène de la région Nord-Pas-de-Calais. Son aire de distribution naturelle s’étend, grossièrement, des
Etats-Unis au Venezuela en passant par l’Amérique centrale. En 1992, le Ministère de l’Agriculture interdit son importation en France en raison d’une commercialisation
en animaleries ayant atteint des chiffres records (plus de 4 000 000 d’individus vendus entre 1989 et 1994) (cf. PREVOT-JULLIARD et al., 2007). Sous la pression des
animaliers, cette interdiction est levée en 1993. La situation a changé fin 1997 quand l’importation de la sous-espèce « Trachémyde à tempes rouges – Trachemys scripta
elegans » (soit la sous-espèce rencontrée à Gravelines) a été interdite par la communauté européenne grâce au règlement
CE n°2551/97 (15/12/1997). Ce sont donc aujourd’hui d’autres sous-espèces qui sont mises en vente, du moins en théorie.
La Trachémyde écrite est classée parmi les espèces exotiques envahissantes. Elle a été rencontrée sur les territoires de 56
communes en région Nord-Pas-de-Calais, mais n’est pas encore naturalisée : il n’y a pas de preuve qu’elle ait réussi à se
reproduire avec succès dans la région. Les individus rencontrés in natura sont soit des échappés de captivité (peu
nombreux, car ces animaux sont plutôt élevés en aquarium / terrarium qu’en extérieur), soit des individus volontairement
relâchés dans la nature. Ces derniers sont probablement largement majoritaires. Ils sont déposés dans des espaces naturels
quand ils deviennent trop encombrants, voire agressifs, ce qui explique que tous les individus rencontrés dans la région
sont de taille adulte (et donc potentiellement reproducteurs). Pour l’instant, le bilan de l’impact de la Tortue de Floride sur
d’autres espèces des milieux aquatiques est très complexe à estimer objectivement (cf. GODIN 2010).
Tortue de Floride
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Le Lézard des murailles est l’une des espèces les plus emblématiques de la commune de Gravelines. En effet, en Flandre française, la seule population viable est connue
sur Bergues. Quelques individus ont été rencontrés en 2011 sur le Môle 1 du Port de Dunkerque, mais la zone étant en travaux, il est impossible de certifier que les
lézards y soient encore présents. Sur Gravelines, l’espèce a été observée par Eric Flahaut (Ville de Gravelines) sur les remparts à proximité de l’embarcadère de la porte
aux boules. L’espèce est bien entendu très dépendante de la gestion des remparts. Elle a besoin de fissures dans la muraille, où elle trouvera de la nourriture et une
protection contre les prédateurs. Mais cela n’est pas encore suffisant. En effet, le Lézard des murailles est une espèce ovipare, c’est-à-dire que les femelles pondent des
œufs. Ces œufs ne seront pas pondus dans les zones pierreuses directement, mais au pied du rempart, là où la terre est assez meuble pour y creuser des petites cavités
et la végétation assez importante pour soustraire les pontes aux yeux des prédateurs. Une gestion adéquate de l’ensemble du rempart, incluant son pied, est donc
primordiale pour le Lézard des murailles.
Lézard des murailles, ici vu à Bergues
Rempart avec interstices, idéal pour le gîte et le couvert du Lézard des murailles
Autre espèce figurant dans la liste des reptiles de la commune de Gravelines, la Couleuvre à collier n’a pas été observée directement lors des inventaires, mais une
donnée de mue a été rapportée par Sébastien Dal (Ville de Gravelines). D’autres observations ont été relayées par les pêcheurs ou autres utilisateurs des douves de
Gravelines. Il s’agit de la seule espèce de serpent rencontrée en Flandre française. C’est un animal souvent massif, de couleur grisâtre, mesurant jusqu’à 1,5m de long.
Un collier d’écailles blanches ou jaunes présent à la base de la tête lui doit son nom. En Flandre française, des données de Couleuvres à collier ont été mentionnées ces
dernières années sur les communes de Loon-Plage, Cappelle-Brouck, Saint-Pierre-Brouck, Looberghe, Sainte-Marie-Kerque et Watten. Les populations sont plus
importantes dans l’Audomarois.
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C’est une espèce touchée par l’altération et la disparition des zones humides notamment. En effet, la Couleuvre à collier a un mode de vie semi-aquatique et recherche
ses proies aussi bien sur la terre ferme que dans l’eau (poissons, grenouilles, crapauds…). Elle se rencontre potentiellement au cours de sa saison d’activité dans tous les
milieux humides : fossés, mares, étangs…
La Couleuvre à collier, seul serpent observable à l’état sauvage en Flandre (photos ©Jean-Pierre VACHER)
Enfin, des données de Lézard vivipare (Zootoca vivipara) ont été relayées sur la commune de Gravelines
via l’opération « Un Dragon ! Dans mon jardin ? » menée par le CPIE Flandre Maritime. Plus court et
trapu que le Lézard des murailles, il affectionne les milieux herbacés denses et les zones humides. En
cela, il se différencie des autres lézards « gris », plutôt associés aux substrats rocheux. Au niveau
mondial, c’est l’espèce de lézard la plus nordique : il est observable jusqu’au nord de la Norvège ! En
France, il est présent essentiellement au nord de la Loire et dans les régions montagneuses.
En Flandre française, c’est une espèce plus commune que le Lézard des murailles, connue de plusieurs
communes : Bray-Dunes, Leffrinckoucke, Zuydcoote, Ghyvelde, Uxem, Ruminghem, Grand-FortPhilippe, Oye-Plage, Saint-Georges-sur-l’Aa ou encore Watten. A noter que, s’il ne semble pas devoir
être considéré comme une espèce en danger, il est plus menacé dans les territoires où les actions
humaines conduisent à une dégradation des zones humides.
Lézard vivipare
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LES AMPHIBIENS
Présentation générale
Les amphibiens (du grec « amphi-bios » - double biologie) ont cette particularité d’occuper deux milieux de vie : aquatique
et terrestre. Le milieu aquatique est utilisé lors de la phase de vie larvaire (têtards et larves), ainsi que durant la période de
reproduction chez les adultes. En effet, les amphibiens pondent dans les zones humides (mares, fossés, ornières, prairies
humides…). Les têtards et larves commencent leur cycle de vie et leurs premières métamorphoses dans l’eau, étant
incapables de respirer à l’air libre. Le développement de poumons et de pattes leur permettra ensuite de monter sur la
terre ferme, où ils passeront l’été, l’automne et l’hiver à la recherche de nourriture, d’abri contre les prédateurs et de
bonnes conditions d’humidité et de chaleur. A noter que les mois les plus froids de l’année sont passés en hivernage,
léthargie limitant au maximum les besoins en nourriture et oxygène.
Comme les reptiles, en France, les amphibiens sont protégés par l’arrêté du 19 novembre 2007
Protocoles utilisés
Crapaud commun (©N. DERUY)
Les inventaires réalisés sur la commune de Gravelines l’ont été sous plusieurs formes :
- observation directe d’individus adultes, de pontes ou de larves, de jour comme de nuit, en milieux secs ou humides ;
- écoute de chants nuptiaux pour les espèces d’anoures (grenouilles, crapauds) pendant les périodes de reproduction, à
proximité des zones humides ;
- pêche au troubleau dans les mares et fossés les plus favorables, de nuit et notamment pendant la période de
reproduction ;
- récolte d’informations liées à des inventaires antérieurs d’associations naturalistes ;
- récolte de données de particuliers grâce à « l’avis de recherche » sur les amphibiens et les reptiles lancé dans le cadre de
l’opération « Un Dragon ! Dans mon jardin ? », avec vérification par photo ou vidéo.
Ces informations sont parvenues tout au long de la période d’étude : les données d’inventaires de terrain (pêche au troubleau, écoute des chants) sont essentiellement
récoltées au printemps et au début de l’été (période de reproduction des amphibiens dans le nord de la France) ; les données de particuliers ou des services techniques
peuvent s’étaler sur une période beaucoup plus longue : hors période de reproduction, les amphibiens vont gagner des milieux terrestres où ils chercheront de la
nourriture (cloportes, araignées, lombrics, petits insectes…), un abri contre les prédateurs et des conditions d’humidité et de chaleur qui leur conviennent. Ainsi, ils
pourront être observés dans les jardins de particuliers ou dans les espaces verts, même sans zone humide, sous des tas de bois, de pierres, dans des zones d’herbes
folles… et ce tout au long de l’année.
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Résultats des inventaires
NOM VERNACULAIRE
NOM SCIENTIFIQUE
Crapaud calamite
Bufo calamita
Crapaud commun
Bufo bufo
Grenouille rousse
Rana temporaria
Grenouille verte diverse
Pelophylax sp.
Triton ponctué
Lissotriton vulgaris
ESPECE INTERESSANTE
Oui
REMARQUES
1 individu entendu chanter
Oui
Analyses qualitative et quantitative
Les inventaires concernant les amphibiens de la commune de Gravelines ont permis de relever 5
espèces. Parmi celles-ci, c’est le Crapaud calamite qui est le plus remarquable. Au niveau national,
l’arrêté du 19 novembre 2007 fixe les listes des amphibiens et reptiles protégés sur l’ensemble du
territoire et les modalités de leur protection. Le Crapaud calamite fait partie des espèces sur
lesquelles s’appliquent le plus de contraintes :
- sont interdits […] la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction,
la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux
dans le milieu naturel.
- Sont interdites […] la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de
reproduction et des aires de repos des animaux […]
- Sont interdits […] la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en
vente, la vente ou l’achat, l’utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés.
Crapaud calamite
Le Crapaud calamite reconnaissable à la ligne jaune lui barrant le dos et à ses pupilles verdâtres, est plus commun sur le littoral qu’à l’intérieur des terres. C’est une
espèce pionnière, qui affectionne les milieux humides ouverts et est capable de recoloniser rapidement des habitats dégradés (prairies, cultures…).
Les amphibiens sont également représentés sur le centre-ville de Gravelines par d’autres espèces plus ubiquistes, ou se contentant de conditions moins optimales. C’est,
le cas avec la présence de la Grenouille rousse, de la Grenouille verte, du Crapaud commun et du Triton ponctué. A noter que le terme de Grenouille verte correspond
ici à un « complexe de Grenouilles vertes » comprenant dans notre région deux espèces (Pelophylax ridibundus - introduite, Pelophylax lessonae - indigène) et un klepton
(Pelophylax kl. esculentus). Ces espèces s’hybridant, il est très compliqué de les différencier « à l’espèce ». Ainsi, quand nous parlons de Grenouille verte, il s’agira d’une
des trois taxons cités ci-dessus, sans distinction et noté scientifiquement Pelophylax sp., soit « Grenouille verte diverse ». La sauvegarde des amphibiens présents sur la
commune, voire la venue des espèces présentes à proximité, sera liée au maintien de leurs milieux de vie de reproduction (zones humides : fossés, douves, mares…)
mais également d’estivage et d’hivernage (milieux terrestres : sous-bois herbacés, tas de bois ou de pierres, pieds de remparts…). A noter que ces actions seront
bénéfiques à de nombreuses autres espèces animales, mais aussi végétales.
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LES PAPILLONS DE JOUR (LEPIDOPTERES RHOPALOCERES)
Présentation générale
Le nom « lépidoptère » a une origine grecque qui signifie « ailes couvertes d’écailles ». Il s’agit bien sûr
des papillons. Plus de 8 000 espèces ont été décrites en Europe (200 000 dans le monde !). Parmi cellesci, les rhopalocères (papillons de jour) sont très minoritaires (environ 16 000 dans le monde, un peu
plus de 400 en Europe). Ces derniers doivent leur nom à leurs antennes en forme de massue, qui
permet de les différencier des papillons de nuit (ou hétérocères).
En effet, la période de vol des individus n’est pas un critère valide :
- La plupart des rhopalocères volent de jour, mais certaines espèces peuvent également être
aperçues voletant de nuit (les théclas par exemple)
- La plupart des hétérocères volent la nuit, mais certains espèces volent de nuit comme de
jour alors que d’autres ne volent que le jour (ex : zygènes).
Il existe en région Nord-Pas-de-Calais 73 espèces de rhopalocères (cf. HAUBREUX, 2011). La faune des
papillons de jour des Flandres françaises est bien fournie, puisque 42 espèces peuvent être observées
en Flandre (dont 17 n’étant connues que de quelques stations).
Protocoles utilisés
L’inventaire des papillons du centre-ville de Gravelines a porté sur les rhopalocères ou papillons de
jour, leur reconnaissance étant facilitée par leur période de vol. Néanmoins, des données opportunistes
de papillons de nuit peuvent également être fournies le cas échéant, faisant la part belle aux espèces
volant le jour comme la nuit. Comme pour les autres espèces animales, les prospections concernant les
lépidoptères ont été réalisées aux périodes propices (printemps / été essentiellement, journées
ensoleillées sans vent…) et dans les milieux les plus favorables.
Les données ont été récoltées de plusieurs manières :
- Observations directes d’individus adultes ou de chenilles ;
- Capture d’individus au filet puis identification avant relâcher ;
- Compilation d’informations issues d’études naturalistes antérieures ou de particuliers.
Belle-dame, ou Vanesse des chardons
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Résultats des inventaires
NOM VERNACULAIRE
NOM SCIENTIFIQUE
ESPECE INTERESSANTE
RARETE REGION
MILIEUX OCCUPES
Amaryllis
Pyronia tithonus
Commun
Bermes routes, prairies, ourlets
Azuré de la bugrane
Polyommatus icarus
Commun
Pelouses, milieux ouverts
Aurore
Anthocaris cardamine
Oui
Commun
Boisements, jardins
Azuré des nerpruns
Celastrina argiolus
Oui
Commun
Zones boisées
Belle-Dame, Vanesse des chardons
Vanessa cardui
Très commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Carte géographique
Araschnia levana
Oui
Commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Citron
Gonepteryx rhamni
Oui
Commun
Boisements anciens
Collier de corail, Argus brun
Aricia agestis
Oui
Assez commun
Pelouses, milieux ouverts
Cuivré commun
Lycaena phlaeas
Oui
Assez commun
Pelouses, prairies, milieux ouverts
Hespérie de la houque
Thymelicus sylvestris
Oui
Peu commun
Pelouses, dunes, milieux calcaires, zones ouvertes
Hespérie du dactyle
Thymelicus lineolus
Commun
Prairies, ourlets, bermes
Machaon
Papilio machaon
Commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Myrtil
Maniola jurtina
Très commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Paon-du-jour
Inachis Io
Très commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Petite tortue
Aglais urticae
Commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Piéride de la rave
Pieris rapae
Très commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Piéride du chou
Pieris brassicae
Très commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Piéride du navet
Pieris napi
Très commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Procris, Fadet commun
Coenonympha pamphilus
Commun
Milieux secs : dunes, mais aussi pelouses, rocailles, chemins
Robert-le-Diable
Polygonia c-album
Commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Souci
Colias crocea
Commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Sylvaine
Ochlodes venatus
Commun
Prairies, ourlets, bermes
Tircis
Pararge aegeria
Très commun
Zones boisées
Tristan
Aphantopus hyperanthus
Commun
Bermes routes, prairies, ourlets
Vulcain
Vanessa atalanta
Très commun
Jardins et parcs urbains, bois, prairies, bermes…
Oui
Oui
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Analyses qualitative et quantitative
Si à première vue l’inventaire des papillons de jour du centre-ville de Gravelines ne semble pas
« exceptionnel », il doit être mis en relation avec le déclin généralisé des papillons (et de nombreuses
autres espèces de la nature ordinaire) à diverses échelles : locale, régionale, nationale, supranationale.
Une grande partie des espèces de Flandre a tout de même été observée sur le territoire inventorié en
2013. Manquent logiquement les espèces des dunes et autres milieux sableux (Agreste, Petit nacré,
Argus frêle, Grand nacré, Azuré porte-queue – ces espèces étant peut-être présentes dans les espaces
dunaires de la Ville de Gravelines), les espèces liées aux pelouses calcaires (Demi-deuil, Point-de-Hongrie,
Argus vert) et les espèces des grandes zones boisées (Grand Mars changeant, Grande tortue).
Par la mosaïque d’habitats et la présence de boisements, Gravelines est l’une des villes de Flandre
française hébergeant le plus d’espèces ! D’un point de vue qualitatif, certaines espèces présentant des
populations élevées par rapport au reste du grand Dunkerquois. C’est le cas du Citron ou encore du
Machaon, deux de nos plus belles espèces !
Machaon
La reproduction de toutes les espèces (présence de chenilles sur les plantes hôtes) n’est pas prouvée sur la commune. Toutefois, la présence régulière des espèces dans
certains secteurs laisse présager de leur reproduction régulière. Dans le cadre de l’un de ses suivis de terrain, la section Flandre Maritime du GON a défini ce qu’est un
milieu propice aux papillons en Flandre française, éléments transposables à la commune de Gravelines :
Un milieu propice aux papillons est un milieu :
Présentant une belle structure de végétation (zones nues, herbes folles de différentes hauteurs, haies et ourlets). Cette structure de végétation permet aux espèces
notamment de trouver des microsites à l’abri du vent et des zones denses pour s’abriter en cas de mauvais temps.
Présentant une grande variété de fleurs sauvages. Plus un milieu possède d’habitats différents (habitats dans le sens milieu de vie) répartis en mosaïque/patchwork
dans le paysage, plus la diversité de plantes est importante. Cette diversité est importante pour la recherche de nourriture pour les adultes et les chenilles. Pour les
adultes, il est important d’avoir un ‘bol nectarifère’ (ensemble des plantes riches en nectar) important tout au long de l’année. Une végétation dominée par une et une
seule espèce de plante fournira beaucoup de nectar à un moment de l’année mais n’offrira rien en dehors de la période de floraison de cette fleur. Plus le milieu possède
de fleurs sauvages, plus d’espèces de papillons (jour et nuit) peuvent avoir l’opportunité de trouver la plante hôte pour leurs chenilles. Un écosystème sain pourvoit
normalement assez de nourriture pour le cycle biologique des papillons. Parmi les plantes les plus intéressantes : les ronces (fleurs), cirses et chardons (fleurs et feuilles),
orties (feuilles) et Lierre (fleurs) !!! La protection des papillons est un plaidoyer pour les fleurs sauvages malaimées du grand public !
Sans déversement de produits chimiques (biocides tels qu’engrais, pesticides, répulsifs…). Ces produits chimiques non assimilables par la biodiversité toute entière
sont extrêmement néfastes et constituent l’une des principales menaces en Flandre ! Les principes de gestion différenciée (‘généralement’ sans utilisation de biocides)
sont hautement recommandés !
Il va sans dire que les ‘coins désordonnés’ de nature sont des havres de paix incommensurables pour les papillons ! Une trop forte pression humaine peut leur être
défavorable, mais des gestions adaptées permettent de maintenir la diversité. En un mot : gérer, mais pas trop…
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Les papillons se déplacent facilement et peuvent être observés à plusieurs endroits du centre-ville de Gravelines. Quelques secteurs d’intérêt se détachent toutefois :
- Les pelouses, riches en fleurs, hébergent de belles populations d’Azurés de la bugrane, d’Argus bruns, de Procris ou encore de Cuivrés communs. Ces
espèces utilisent préférentiellement les milieux ras et sont accompagnées d’autres à la recherche de nourriture : piérides, Vulcain, Paon du jour…
- Les boisements et surtout leurs ourlets fleuris (végétation herbacée haute de 30-80 cm riche en plantes à fleurs) attirent de nombreuses espèces et en
particulier le Citron. Cette espèce, très rare en Flandre, est assimilée aux boisements. D’autres espèces accompagnaient le Citron, notamment le Souci, le
Machaon, la Belle-Dame, la Carte géographique… La présence de chardons et cirses attirent de nombreuses espèces (plantes mellifères riches en nectar).
Ces zones d’ourlets constituant un milieu très apprécié par des espèces pondant sur les graminées : Sylvaine, Amarylis, Tristan et Myrtil
- Enfin, les parcs, jardins et espaces de fleurissements urbains attirent eux-aussi de belles populations de papillons, parmi lesquels le Machaon, le Vulcain, la
Belle-Dame, le Souci, le Paon-du-jour, le Robert-le-Diable…
Vulcain
Accouplements d’Azurés de la bugrane (haut) et de Soucis
46
LES LIBELLULES ET DEMOISELLES (ODONATES)
Présentation générale
En Europe, les odonates comptent deux groupes bien distincts :
- le sous-ordre des zygoptères, encore appelés demoiselles ;
- le sous-ordre des anisoptères, comportant les libellules vraies.
C’est dans le groupe des anisoptères que se trouvent les espèces à l’origine du terme « Libellule ». Il s’agit de la famille des Libellulidés, et plus particulièrement dans
cette famille du genre Libellula, dont une espèce se trouvent sur Gravelines : la Libellule à corps déprimé (Libellula depressa). « Zygoptère » signifie « ailes jointes ». La
forme de l’aile avant est semblable à celle de l’aile arrière. Les demoiselles se reconnaissent
aussi à leur abdomen fin et leur aptitude à tenir leurs ailes généralement jointes au repos (à
l’exception des lestes). « Anisoptère » signifie « ailes différentes », l’aile arrière étant plus large
que l’aile avant. Par ailleurs, les libellules sont plus corpulentes que les demoiselles, et se
tiennent les ailes généralement écartées au repos.
Les odonates bénéficient de la présence conjointe de deux types de milieux : les milieux
aquatiques et les milieux plus secs. En effet, le cycle de vie des odonates commence en milieu
aquatique : les adultes y pondent des œufs, les larves s’y développent pendant plusieurs
semaines, mois voire années (selon les espèces). Cette période se termine par la sortie
progressive des larves hors de l’eau. Durant cette « émergence », l’adulte (appelé imago) se
libère de sa dépouille larvaire (= exuvie).
Par commodité de langage, nous regrouperons tous ces termes sous un même vocable, celui de
« libellules ».
Femelle de Libellule à corps déprimé
Protocoles utilisés
Toutes les espèces inventoriées ont été observées directement sur le terrain, notamment au-dessus des lieux de reproduction, ou capturées au filet avant identification
et relâcher sur place. La recherche d’exuvies n’a pas fait l’objet d’un protocole spécial, néanmoins celles rencontrées de manière aléatoire ont été récoltées puis
identifiées.
Les prospections ont eu lieu aux périodes les plus favorables, printemps et été notamment. Les zones de prospection ont également été finement choisies pour avoir
une vision objective de la richesse en libellules du centre-ville de Gravelines : zones humides de reproduction, pelouses et prairies utilisées pour le nourrissage…
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Résultats des inventaires
NOM VERNACULAIRE
NOM SCIENTIFIQUE
ESPECE INTERESSANTE
MILIEUX OCCUPES EN FLANDRE FRANÇAISE LORS DE LA REPRODUCTION
Aeschne bleue
Aeshna cyanea
Préférence pour les grandes étendues d’eau riches en végétation
Aeschne mixte
Aeshna mixta
Préférence pour les grandes étendues d’eau riches en végétation
Agrion à larges pattes
Platycnemis pennipes
Watergangs eaux stagnantes, riches en végétation aquatique, canaux
Agrion à longs cercoïdes
Erythromma lindenii
Watergangs eaux stagnantes, riches en végétation aquatique, canaux
Agrion au corps de feu
Pyrrhosoma nymphula
Agrion élégant
Ischnura elegans
Tous types de zones humides et milieux aquatiques
Agrion jouvencelle
Coenagrion puella
Tous types de zones humides et milieux aquatiques
Agrion porte-coupe
Enallagma cyathigerum
Mares riches en végétation en milieu ouvert
Anax empereur
Anax imperator
Préférence pour les grandes étendues d’eau riches en végétation
Leste vert
Lestes viridis
Libellule à corps déprimé
Libellula depressa
Mares peu profondes en milieu ouvert
Naïade au corps vert
Erythromma viridulum
Watergangs eaux stagnantes, riches en végétation aquatique, canaux
Orthétrum réticulé
Orthetrum cancellatum
Mares peu profondes en milieu ouvert
Sympétrum sanguin
Sympetrum sanguineum
Tous types de zones humides et milieux aquatiques
Sympétrum strié
Sympetrum striolatum
Tous types de zones humides et milieux aquatiques
Oui
Oui
Boisements humides, mares forestières
Mares forestières, nécessité de branches surplombant l’eau pour y insérer ses œufs
Analyses qualitative et quantitative
Les libellules, de par leur mode de vie, sont de très bons indicateurs de la qualité des milieux et notamment des zones humides. En effet, si la vie de l’insecte à l’état
adulte est relativement courte, la larve, aquatique, peut vivre 1 à plusieurs années sous l’eau (3 à près de 5 années pour les plus grosses espèces). A ce moment, la larve
est extrêmement dépendante de la qualité de l’eau, et une période de pollution peut nuire à l’ensemble des espèces.
En 2013, 15 espèces de libellules ont été aperçues sur la zone inventoriée. De manière générale, la diversité d’espèces sur la partie inventoriée cette année sur la
commune de Gravelines n’est pas exceptionnelle, et la plupart des espèces sont des espèces communes et abondantes en Flandre française. Plusieurs raisons pourraient
expliquer cette relative faiblesse d’abondance des espèces :
- Des eaux de qualité moyenne (pollution par matière organique) mais aussi et surtout la présence dans les douves, du moins occasionnellement d’eaux
saumâtres : aucune libellule ne se développe dans de tels milieux.
- Une faible diversité de zones humides, et notamment l’absence de mares ouvertes en milieu ensoleillé qui sont es milieux à même d’attirer quelques espèces
supplémentaires. Il en est de même pour des mares aux pentes douces en milieu boisé.
- Le type de zones humides dominant, à savoir les douves aux berges relativement abruptes, n’est pas le milieu le plus fonctionnel d’un point de vue écologique
pour les libellules.
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Malgré ces points négatifs, il faut tout de même souligner la présence de plusieurs espèces se reproduisant de manière certaine dans les douves. Ceci souligne donc que
la qualité des eaux, même si elle ne semble pas optimale, accepte tout de même la reproduction d’espèces situées de surcroît bien souvent en haut des chaînes
alimentaires.
Les douves les plus riches et intéressantes pour les libellules (et bien souvent pour l’ensemble de la biodiversité) sont les douves présentant des berges à pentes douces,
riches en végétation rivulaire (végétation de type roselière-mégaphorbiaie) et dont les eaux sont riches en végétation aquatique (myriophylle, callitriches, potamots…).
Parmi les espèces rencontrées, deux retiennent plus particulièrement notre attention :
- Le Leste vert est une espèce relativement peu courante en Flandre Maritime. Cette espèce reste localisée du fait de son habitat. En effet, le Leste vert pond ses
œufs dans les branches des arbres surplombant les zones humides. Les larves une fois sorties des œufs se laissent tomber dans l’eau pour vivre leur vie
aquatique. Hors la Plaine Maritime est pauvre en espace boisés. Plusieurs douves arborées sur Gravelines offrent des conditions de vie fonctionnelles pour cette
espèce. Elle est courante et abondante dans le reste de la Région et au niveau national.
- L’Agrion au corps de feu est une élégante demoiselle au corps rouge. Cette espèce se rencontre aussi bien aux abords des eaux courantes que stagnantes, mais
présentant une végétation (notamment flottante) abondante. Elle est précoce, puisqu’il est possible de la voir voler dès les premiers jours d’avril.
Agrion à corps de feu
Leste vert ©Denis LAGACHE
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AUTRES DONNEES OPPORTUNISTES
Présentation générale
Certaines espèces faunistiques et floristiques n’ont pu faire l’objet d’un inventaire poussé, et ce pour plusieurs raisons :
• Méconnaissance des espèces : groupes difficiles et/ou méconnus.
• Mœurs de vie nocturne et farouche rendant difficiles la reconnaissance des espèces, leur détection : c’est le
cas notamment de la plupart des mammifères.
• Manque de temps dans le cadre des inventaires pour mener à bien une expertise écologique complète de la
biodiversité.
Bien souvent, l’étude des milieux et des espèces connues (oiseaux, plantes, libellules, papillons, amphibiens, reptiles…)
permettent d’appréhender la fonctionnalité écologique des milieux. L’étude de ces groupes méconnus apporte des
indications complémentaires : étude plus fine des conditions écologiques ambiantes et/ou meilleure appréhension de la
richesse des milieux les plus riches d’un point de vue écologique.
Néanmoins, même sans inventaire spécifique, les espèces connues ou patrimoniales reconnues ont été notées et
présentées ci-dessous.
Lérot ©Arnaud BOULANGER
Protocoles utilisés
Ces groupes difficiles nécessitent souvent des outils d’inventaires spécialisés :
• Bat detector pour les chiroptères (ou chauve-souris) ;
• Produits chimiques pour les lichens ;
• Loupe binoculaire pour les bryophytes (ou mousses et hépatiques)
La non-utilisation de ces outils d’inventaires ne permet pas une analyse complète de ces différents genres. Néanmoins, des données opportunistes ont été recueillies,
essentiellement à vue : observation des traces et/ou individus morts, reconnaissance des lichens identifiables visuellement…
Résultats des inventaires
Les mammifères ont été relativement bien appréhendés, avec une « belle » découverte : la présence d’un Lérot mort en contrebas du pont du Boulevard Lamartine. Une
population existe donc certainement aux alentours, d’autant plus que le milieu semble totalement fonctionnel pour cette espèce. Le Lérot est un rongeur omnivore de la
taille d’un gros hamster, facilement reconnaissable à son bandeau noir sur les yeux. S’il reste assez communément observé sur le littoral, ses populations déclinent suite
50
à une modification de son habitat. Le Lérot est considéré comme une espèce parapluie pour les Flandres françaises, c'est-à-dire que sa présence indique des milieux
fonctionnels d’un point de vue écologique pour de nombreuses autres espèces. En effet, le Lérot a besoin de milieux diversifiés lui permettant de trouver une nourriture
variée et abondante : œufs d’oiseaux, fruits, baies, vers de terre, limaces, escargots…. Cette espèce est patrimoniale pour la région Nord-Pas-de-Calais et fait l’objet de
nombreuses études de répartition et suivi des populations aussi bien en France qu’en Belgique.
D’autres mammifères sont présents sur le territoire étudié. Sans en faire une liste exhaustive, voici quelques éléments marquants des espèces relevées au cours des
inventaires (traces, passages, laissées…) :
• Présence de traces et laissées du Renard roux. La présence de cette espèce en haut des chaînes alimentaires prouve une certaine fonctionnalité des milieux
prospectés. Les traces étaient surtout visibles dans les zones boisées et vases des berges douces des douves.
• Présence du Campagnol des champs (trouvé mort), du Mulot sylvestre (observé à vue se faufilant entre les feuilles de la litière) et de diverses musaraignes
(entendues, trouvées mortes, non déterminées à l’espèce).
• Une analyse des remparts par un chiroptérologue serait intéressante à mener. La Coordination Mammalogique du Nord de la France est considérée comme
experte en la matière au niveau régional. Une sortie crépusculaire a permis d’observer quelques chauves-souris qui survolaient les canaux et larges douves.
Il s’agit peut-être du Murin de Daubenton, mais cela reste à confirmer.
• Enfin, la présence du Lapin de Garenne dans les pelouses est d’un intérêt tout particulier pour leur gestion qu’il est préférable de favoriser et préserver.
Certains talus ensoleillés et verticaux offrent des conditions de vie optimales pour l’installation d’abeilles solitaires Ces abeilles prouvent aussi la bonne santé écologique
des zones prospectées (richesse de plantes mellifères, c'est-à-dire riches en pollen). Ces abeilles solitaires attirent à leur tour des abeilles parasites qui viendront pondre
dans leurs terriers. D’autres abeilles, guêpes, syrphes, mouches… ont été découvertes au cours des sorties de terrain. Toutes ces espèces sont d’un intérêt vital pour la
pollinisation des plantes et donc pour l’Homme. A noter que de manière générale, les insectes à langue longue (abeilles, guêpes, bourdons….) privilégieront les plantes
de couleur bleues, violettes, rouges, tandis que les insectes à langue courte (syrphes, mouches, moustiques…) privilégieront les fleurs de couleur jaunes, oranges,
blanches. La richesse des pelouses en terme de plantes à fleurs est un attrait tout particulier pour l’ensemble de ces espèces, qui trouvent par ailleurs dans les zones
boisées (notamment dans le bois mort), dans les vases des douves, dans les rives abruptes… autant de zones propices à leur reproduction.
Renard roux ©Marc ROCA
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PARTIE 2 : LES HABITATS NATURELS EN LIEN AVEC LE PROJET ARCH
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LE PROJET ARCH – ASSESSING REGIONAL HABITAT CHANGE
Préambule
Le projet ARCH (Assessing Regional Habitat Change) est le fruit d’un défi dans lequel la région Nord-Pas de Calais et le Kent County Council se sont lancés en 2010 :
mettre au point une cartographie transfrontalière des habitats naturels en partant d’approches différentes, mais avec l’ambition commune d’aboutir à un outil de
connaissance performant. Le Kent disposait déjà d’une cartographie des habitats très détaillée et appuyée sur de nombreux inventaires de terrain, initiée dès les années
1990. Son objectif : avoir une solide mise à jour de sa cartographie. Le Nord-Pas de Calais ne disposait que d’informations hétérogènes et très partielles. Son objectif :
créer une première cartographie des habitats naturels couvrant l’ensemble du territoire régional.
Plus de deux ans de travail et d’échanges méthodologiques ont été nécessaires pour parvenir à la première cartographie transfrontalière des habitats naturels ainsi
qu’aux cartographies de chaque région. Une typologie commune de ces habitats a été établie, adaptée de la codification européenne CORINE biotopes. Puis, dans le
Nord-Pas de Calais, un minutieux travail de photo-interprétation a été
mené. Celui-ci a dû résoudre diverses difficultés d’identification de certains
habitats.
Les attentes vis-à-vis des données ARCH sont importantes, tant les
pressions sur les milieux naturels sont fortes et les changements rapides.
Elles viendront soutenir les politiques d’aménagement durable et de
préservation de la biodiversité ; en particulier la dynamique de Trame verte
et bleue en Nord-Pas de Calais et les projets issus du Kent : « BAP » (Plan
d’action pour la biodiversité) et de « Valley of Visions » (qui visent la
conservation du paysage, de la biodiversité et du patrimoine local en y
associant le public et les organisations locales). Elles permettront une
analyse approfondie qui améliorera la connaissance et le suivi de l’évolution
des habitats à enjeux. Ces données sont d’ores et déjà accessibles librement
pour être prises en compte dans les projets d’aménagement.
Un portail de cartographie en ligne facilite l’accès de tout public aux
informations
ARCH
pour
le
Nord-Pas
de
Calais
(www.arch.nordpasdecalais.fr) et un logiciel d’évaluation de l’empreinte des
projets d’aménagement est à la disposition des services d’urbanisme dans le
Kent qui prépare également un portail d’accès aux données ARCH
(www.archnature.eu).
Talus enherbé sur la commune de Gravelines
53
Objectifs
Le Nord-Pas de Calais et le Kent possèdent un héritage naturel commun (massifs forestiers rares, pelouses calcaires, zones humides, etc.) issu de la même base
géologique, et modelé de la même manière par le climat et les activités humaines. Dans le même temps, ces deux territoires sont confrontés à des problématiques
similaires comme la disponibilité de données couvrant de manière homogène la totalité de leurs territoires à une échelle relativement précise et mises à jour sur l’état
des habitats naturels et sur la fragmentation des paysages qui accélère la dégradation des habitats et la perte de biodiversité.
Par ailleurs, les régions du Nord-Pas de Calais et du Kent retiennent dans leurs stratégies respectives d’aménagement du territoire la préservation de la biodiversité
comme une priorité. Ces similarités ont rendu évidente la recherche d’une solution collective aux défis communs, notamment au travers d’une coopération
transfrontalière. Dans ce contexte, le projet partenarial transfrontalier ARCH est donc apparu comme l’opportunité d’améliorer la connaissance, le suivi et la
préservation de la biodiversité à l’aide d’une cartographie transfrontalière et de cartographies régionales des habitats naturels.
Les objectifs du projet :
- évaluer l’évolution des habitats naturels et leur fragmentation dans le cadre d’un projet transfrontalier Nord-Pas de Calais / Kent en développant des méthodes
communes d’évaluation et de restitution cartographique de l’état des habitats naturels ;
- promouvoir l’utilisation des données sur les habitats naturels dans le cadre des projets d’aménagement en développant des outils d’aide à la décision à
disposition des aménageurs et des gestionnaires de l’environnement ;
- élaborer des recommandations pour la mise à jour future des données sur les habitats naturels et de la cartographie ARCH.
Afin d’atteindre ces objectifs, trois activités furent menées conjointement :
- Activité 1 : cartographie transfrontalière et régionale des habitats naturels et de leur évolution ; outil de mesure de la connectivité / fragmentation des habitats
naturels :
o nomenclature commune permettant de caractériser les habitats naturels en utilisant un langage commun entre le Nord-Pas de Calais et le Kent. Des
réunions d’experts, au cours de groupes de travail transfrontaliers, étayées par des visites de terrain ont permis la mise en place de ce référentiel
commun, adapté de la typologie européenne des habitats naturels CORINE biotopes ;
o base de données vectorielle géoréférencée transfrontalière et régionale des habitats naturels couvrant le territoire du projet (mise à jour de la base de
données dans le Kent / premier état dans le Nord-Pas de Calais) fondée sur la combinaison de la photo-interprétation d’images aériennes et de données
de terrain,
o analyse de l’évolution des habitats naturels sur les deux territoires transfrontaliers (entre 2005 et 2009 pour le Nord-Pas de Calais et entre 1991, 2003 et
2008 pour le Kent),
o cartographie transfrontalière et cartographie régionale des habitats naturels et de leur évolution avec une restitution au 1/10 000,
o outil de mesure de la connectivité / fragmentation des habitats naturels pour le Nord-Pas de Calais et le Kent.
- Activité 2 : diffusion des données ARCH :
o outil régional de cartographie en ligne, dans le Nord-Pas de Calais, intégrant différentes données interopérables sur les habitats naturels et la
biodiversité permettant aux aménageurs de prendre en compte ces informations dans le cadre de leurs projets. La région Nord-Pas de Calais ne réalisant
pas l’instruction des dossiers régionaux relatifs aux procédures d’aménagement, il s’agit d’un outil d’accès à l’information ARCH pour les acteurs de
54
-
l’aménagement du territoire et les professionnels de l’environnement rassemblant des données pertinentes autour de l’habitat naturel.
arch.nordpasdecalais.fr
o logiciel d’empreinte de l’aménagement, dans le Kent, outil permettant d’analyser les projets d’urbanisme en termes de présence d’habitats naturels clés
et d’espèces protégées sur la zone d’aménagement étudiée. Pour le comté du Kent, c’est un outil d’appui à l’analyse réglementaire qui sera utilisé par
les différents districts en charge de l’instruction des dossiers ain d’évaluer le potentiel impact d’un aménagement sur les habitats naturels et les espèces.
Un portail web est également développé à destination des professionnels de l’aménagement et de la conservation des habitats ainsi que du grand
public. Il permet de consulter la donnée sur les habitats
naturels
Activité 3 : étude sur l’utilisation de nouvelles technologies de
télédétection afin de suivre l’évolution des habitats à long terme :
o étude des potentialités des nouvelles technologies de
télédétection (satellite optique, infrarouge, radar, lidar,
thermographie, etc.) pour la connaissance et le suivi de
l’évolution des habitats naturels. Il s’agit d’analyser l’apport
de ces technologies d’acquisition d’imagerie satellitaire, en
termes de coûts, de disponibilité, de services et de bénéfices
par rapport à l’imagerie aérienne, pour mettre à jour les
données régionales et transfrontalières.
o recommandations en termes de stratégie de mise à jour des
données « habitats naturels » et du suivi de leurs évolutions,
notamment sur l’appui des données satellitaires issues de la
télédétection spatiale en complément de la photointerprétation sur images aériennes. Il s’agit de garantir que
le processus décisionnel se fonde sur les données les plus
récentes, en facilitant l’actualisation des données
d’évolution des habitats naturels par une méthodologie
durable et rentable.
Extrait des documents d’interprétation des habitats créés dans le cadre d’ARCH
Les habitats naturels
Les définitions de la notion d’habitat sont très nombreuses. Très différentes, elles se recoupent ou non partiellement. Par commodité, dans le cadre du projet ARCH, on
retient qu’un habitat naturel est un ensemble indissociable constitué :
- d’un biotope (ou milieu, correspondant aux conditions physiques et chimiques) caractérisé par l’exposition, la pente, la nature du sous-sol (roche-mère) et du sol
(richesse en nutriments, pH, calcaire actif, composition granulométrique, capacité de rétention de l’eau, existence d’une nappe d’eau superficielle, etc.), le
climat dont les conditions microclimatiques (précipitations, humidité atmosphérique, inondabilité éventuelle, ensoleillement, températures, etc.), les influences
humaines (agriculture, sylviculture, pollutions, autres perturbations, etc.) ;
55
-
-
d’une ou plusieurs communautés végétales caractérisées par une certaine physionomie (muscinale, herbacée, arbustive, arborescente) dépendant des espèces
qui la composent et du milieu qui les accueille et explorant des espaces différents (par exemple, les racines des arbres peuvent s’ancrer profondément dans le
sol, alors qu’une plante annuelle n’en exploite que les premiers centimètres ; les mousses se développant sur un rocher constituent une microcénose différente
de celle de la matrice forestière qui entoure le rocher, etc.) ;
d’une ou plusieurs communautés animales associées, avec des espèces inféodées à une plusieurs espèces végétales, à une végétation, à une « niche
écologique » ou à un microhabitat particulier ou utilisant un territoire plus grand que l’habitat considéré pour exercer leurs diverses activités vitales.
Notons que pour nombre d’habitats végétalisés, l’identification des communautés végétales permet très souvent de qualifier de manière relativement fine les
caractéristiques du biotope et de ses potentialités. Différentes approches de l’écologie végétale et de la phytosociologie permettent d’y parvenir de façon assez précise,
les communautés étant très fréquemment intégratrices et indicatrices de l’ensemble des paramètres physiques, chimiques et biologiques permettant d’identifier les
habitats. C’est la raison pour laquelle, selon la précision de l’approche retenue et selon la finesse de description, on pourra considérer de manière conventionnelle qu’un
habitat rassemble une ou plusieurs communautés végétales (ou végétations) qui « fonctionnent » ensemble et peuvent alors être considérées comme une entité unique.
LES RESULTATS SUR LA COMMUNE DE GRAVELINES
Méthodologie et analyse qualitative
Les données sur les habitats naturels fournies par le projet ARCH sont accessibles de plusieurs manières distinctes :
- une consultation en ligne est possible sur le site http://www.arch.nordpasdecalais.fr/
- l’atlas fournit des cartes toutes faites des habitats naturels à l’échelle du 1/10000ème ;
- l’ensemble des données est téléchargeable pour être réutilisé directement au format SIG.
Le CPIE Flandre Maritime disposant d’un SIG, c’est cette dernière solution qui a été choisie. En effet, la commune de Gravelines étant peu étendue, la cartographie
automatique au 1/10000ème est peu cohérente car très peu lisible au format d’impression A4. Les cartes réalisées grâce au SIG ont été produites en rassemblant plusieurs
grands habitats naturels similaires ou complémentaires :
- habitats anthropiques (p.57) ;
- boisements et habitats associés (p.57) ;
- zones de cultures et habitats associés (p.57).
- habitats littoraux (p.57) ;
- prairies et autres milieux ouverts (p.58) ;
- zones humides et habitats associés (p.58) ;
Il est difficile de faire une analyse des habitats sur la zone d’étude 2013, à savoir le centre-ville de Gravelines. Par contre, les cartographies présentées dans ce document
pour information serviront en 2015, à la fin de la période d’expertise écologique et en complément des données naturalistes récoltées, pour mettre en avant les
possibilités en termes de corridors écologiques, de cœurs de nature, d’espaces à renaturer…
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57
Illustrations
Les douves et fossés, habitats associés aux « zones humides »
Le chenal de l’Aa, dans les « milieux littoraux »
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Remparts boisés, pelouses rases, berges pierreuses ou encore canal, autant de milieux de vie rencontrés sur Gravelines
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PARTIE 3 : BILAN ET PERSPECTIVES
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Dans le cadre de la convention pluriannuelle d’objectifs signée entre l’association et la Ville de Gravelines, le CPIE Flandre Maritime proposait de réaliser un état des
lieux de la biodiversité du territoire communal. En 2013, les zones inventoriées (centre-ville et espaces verts annexes) n’étaient a priori pas les plus intéressantes en
terme de présence d’espèces animales et végétales pour plusieurs raisons : une superficie d’étude relativement faible, un espace très urbanisé et bâti, des milieux peu
diversifiés… Pourtant, et compte-tenu des conditions, de nombreux points remarquables méritent d’être mis en avant :
- le nombre d’espèces est important :
o 1/5 des espèces végétales régionales ;
o La moitié des espèces d’odonates régulièrement visibles en Flandre française ;
o 60% des papillons flamands ;
o Une abondance d’oiseaux avec des espèces patrimoniales (Locustelle tachetée,
Hypolaïs ictérine…) ou méritant une attention particulière (Moineau domestique, dont
les populations s’effondrent depuis plusieurs années, Perruche à collier en tant
qu’espèce exogène…)
- De nombreuses espèces sont remarquables, patrimoniales ou protégées :
o Cochléaire officinale, Ache odorante, Orchis bouc… pour les plantes ;
o Hypolaïs ictérine, Serin cini chez les oiseaux ;
o Lézard des murailles chez les reptiles ;
o Crapaud calamite chez les amphibiens
o Leste vert et Agrion à corps de feu chez les odonates ;
o …
Il va sans dire que la gestion mise en œuvre par les services de la Ville de Gravelines depuis plusieurs
années sur le territoire d’étude contribue grandement à ce résultat positif. La gestion différenciée, la
tendance vers la non-utilisation de produits biocides, la recréation de milieux de vie propices aux
espèces… sont quelques-unes des pistes de réflexion déjà bien explorées par la commune.
Pour autant, l’optimum qualitatif et quantitatif n’est certainement pas atteint. Quelques opérations de
gestion écologique, voire quelques aménagements peu coûteux, pourraient encore améliorer l’accueil
de la biodiversité sur le territoire communal. C’est en ce sens que sont présentées les premières
préconisations de gestion de la partie 4, qui seront à compléter avec les inventaires des années 2014 et
2015 pour avoir une vision complète et objective des actions à mener.
Moineau domestique ©Marc ROCA
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PARTIE 4 : PREMIERES PRECONISATIONS DE GESTION / AMENAGEMENTS ECOLOGIQUES
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Cette première année d’expertises écologiques a permis au CPIE Flandre Maritime de dresser un bilan intermédiaire de la biodiversité présente sur une partie du
territoire communal de Gravelines. La présence d’une biodiversité assez riche est due notamment à la bonne gestion des milieux de la commune par les services de la
Ville. Il est primordial que les méthodes de gestion mises en œuvre soient poursuivies, et les actions valorisées. Les éléments de gestion et d’aménagements écologiques
proposés ci-dessous permettent d’une part de valoriser le travail déjà entrepris et d’autre part d’augmenter encore un peu plus l’état de la biodiversité par des
préconisations à la marge des travaux de gestion entrepris actuellement.
A noter que les préconisations proposées ici ne sont pas exhaustives. Les inventaires qui seront menés sur le reste du territoire communal en 2014 et 2015 permettront
d’affiner ces préconisations de gestion qui feront l’objet d’un rapport plus détaillé à la fin des trois années de suivis. De plus, les services de la Ville ayant les
compétences et connaissances appropriées, il n’est pas nécessaire dans ce document de détailler outre mesure les opérations à mettre en place.
Grands principes
De manière générale, trois grandes règles sont préconisées pour la gestion des espaces de
nature :
- S’interdire l’utilisation de produits chimiques en tout genre, néfastes à l’ensemble de la
biodiversité, Homme compris !
- Favoriser les mosaïques de milieux, c'est-à-dire encourager l’alternance de différents
milieux accueillant chacun une biodiversité spécifique : zones ouvertes, zones boisées,
zones arbustives, zones humides, roselières, talus secs, mares… La présence d’espèces
indigènes et autochtones, adaptées aux conditions écologiques du milieu (hydromorphie
du sol, température, type de sol, Ph…) est également à favoriser (chaque espèce végétale
locale accueillant bien souvent au minimum un invertébré spécifique).
- La préservation de zones de nature ayant un minimum de dérangements humains
(milieux impénétrables) est également un atout certain pour la conservation de la
biodiversité.
- En amont de travaux de gestion ou de génie écologique, il est important de communiquer
afin d’expliquer la démarche aux publics, notamment les habitants. Et, une fois les travaux
achevés, de communiquer sur la plus-value attendue ou d’ores et déjà observée.
La communication, élément indispensable des projets biodiversité
Dans les espaces bâtis
Concernant les espaces bâtis (maisons privées et infrastructures publiques), jardins des particuliers et espaces d’embellissements urbains (jardinières) :
- Favoriser et maintenir les cavités voire entrées dans les hangars et grands bâtiments permettant à une faune spécifique sur le déclin de prendre possession de
ces milieux (Rougequeue noir, Chouette effraie, Martinet noir, Moineau domestique, Bergeronnette grise, chauve-souris…)
- Favoriser les façades végétalisées couvertes de Lierre grimpant, Chèvrefeuille des bois (voire Glycine)
- Favoriser les toitures végétales avec des plantes adaptées (plantes basses style sédums et joubarbe)
63
-
-
Favoriser les jardinières avec des plantes aromatiques
Favoriser les parkings verts perméables, permettant l’infiltration de l’eau à la parcelle et à une microfaune de prendre possession de ces milieux en centre-ville
Favoriser des vergers de maraude sur les bâtiments publics, notamment via l’installation d’arbres fruitiers palissés
Favoriser l’installation de gîtes à chauve-souris et nichoirs pour les oiseaux cavernicoles, notamment sur les nouveaux bâtiments ‘hermétiques’.
Dans les jardinières publiques, favoriser la présence d’espèces vivaces. Favoriser le fleurissement par des espèces locales est un véritable atout écologique
(espèces adaptées aux conditions écologiques du milieu et offrant une grande nourriture aux insectes sauvages) : Achillée millefeuille, Millepertuis perforé,
Brunelle commune, Potentille rampante, Epilobe hérissée, Reine-des-prés, Fleur de coucou, Pulicaire dysentérique… Des jardinières comprenant des plantes
aromatiques sont également très appréciées des insectes : menthes, thyms, romarins, sauges, lavandes…
Favoriser un paillage avec des débris végétaux plutôt qu’un sarclage régulier des zones de plantations floricoles.
Sur les remparts (secs et humides)
Au niveau de ces milieux patrimoniaux, tant d’un point de vue historique qu’écologique, il est intéressant de :
- Favoriser la présence de cavités permettant aux fleurs de s’installer et avec elles l’ensemble de leur chaîne alimentaire
- Limiter la présence des ligneux (essentiellement érables, peupliers et frênes) au sein même de la muraille mais favoriser la présence du lierre
- Favoriser aux pieds des remparts une zone d’herbes folles sur une largeur d’environ 2 à 5 mètres selon l’espace disponible. Ces herbes folles peuvent être
fauchées une fois par an (fin automne) ou une fois tous les deux ans, par alternance (prévoir une exportation des déchets de fauche afin de ne pas enrichir le sol)
- Favoriser l’installation aux pieds des murailles de tas de bois morts et/ou de murs secs, très utiles notamment pour l’hivernage de nombreuses espèces
- Diagnostiquer les cavités dans les murailles avec la
Coordination Mammalogique du Nord de la France qui
sera plus à même de préconiser des aménagements
spécifiques pour les chauves-souris
- Enlever les arbres qui poussent au-dessus même des
murailles, évitant ainsi une dégradation de ce patrimoine
historique par les racines. Veiller toutefois à sauvegarder
les arbres majestueux qui donnent véritablement corps
au paysage
- Pour les remparts humides (riches en mousses et
fougères ou remparts poussant au sein d’espaces
arborés), éviter d’enlever brutalement plusieurs grands
arbres afin de trop exposés la muraille aux rayons du
soleil)
Exemple de gestion différenciée d’une partie de remparts, à Bergues : zone herbacée au pied, interstices pour les plantes à fleurs et le Lézard des murailles…
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Dans les espaces boisés
Concernant les zones de boisements et leurs sous-bois (ceinture arborée de la Ville de Gravelines) :
- Globalement, laisser le boisement vieillir naturellement, notamment les arbres « nobles » (chênes, tilleuls, ormes, frênes, saules, hêtres, charmes, noisetiers…)
- Favoriser le bois mort (sur pied ou au sol) et/ou installer des tas de branches mortes, notamment dans les zones peu fréquentées par le public
- Favoriser l’installation de mares au sein des boisements, notamment dans les zones plus basses
et peu fréquentées par le public. Favoriser les pentes douces et laisser s’épanouir la végétation
rivulaire qui pousse sur les berges des mares et plans d’eau. La présence de tas de bois mort à
proximité de ces mares et un atout supplémentaire.
- Limiter l’envahissement des boisements par des espèces peu intéressantes d’un point de vue
écologique (Peuplier du Canada, Erable sycomore… et toutes les espèces d’arbres et d’arbustes
non autochtones et non indigènes)
- Favoriser un sous-bois dense et impénétrable, notamment en laissant, dans les zones peu
fréquentées par le public, l’opportunité aux ronces de coloniser le sous-bois. Ces ronces seront
d’autant plus intéressantes pour la biodiversité qu’elles seront exposées au sud. La présence
d’arbustes épineux est également à favoriser (prunelliers, aubépines).
- Laisser pousser le lierre sur les arbres et au sol dans le sous-bois
- L’installation de vergers de maraude en périphérie des boisements, notamment dans les
secteurs ensoleillés et abrités du vent, apporte une plus-value écologique incontestable pour la
biodiversité. Des nichoirs à Lérots peuvent alors être installés dans les zones alentours de ces
vergers, notamment dans les zones peu fréquentées par le public.
Le Lierre sur les arbres, gîte et couvert pour la biodiversité
Dans les espaces de pelouses et de prairies
Bel exemple de gestion différenciée et de
développement d’une prairie fleurie
Concernant les zones de pelouses et prairies :
- Favoriser de manière globale une transition douce entre les zones ouvertes de pelouses et les zones
arborées par la présence de prairies de fauche
- Par une tonte et/ou fauche moins soutenues, permettre à certaines zones de pelouses d’évoluer en
prairies là où c’est possible : zones moins fréquentées, aux abords des boisements, en limite de clôture…
- Dans les pelouses, augmenter la hauteur de coupe de quelques centimètres (par exemple à 6-8 cm)
permettant aux plantes rases de s’épanouir
- Evacuer au maximum les déchets de fauche afin d’éviter d’enrichir le milieu, banalisant fortement la flore
et évitant l’arrivée de plantes concurrentielles
- Pour les zones de prairies : préférer la fauche avec exportation au gyrobroyage
- Privilégier la tonte et la fauche du centre de la zone vers les périphéries, permettant aux animaux de
trouver refuge dans les zones adjacentes
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Au niveau des douves
Concernant les zones de douves :
- Reprofiler si possible les berges afin de les atténuer, afin de faciliter l’arrivée et la sortie des animaux dans la douve proprement dite et augmentant
sensiblement le nombre d’espèces végétales
- Favoriser l’installation de roselières et zones de mégaphorbiaies le long des berges.
- Eviter les palplanches en bois ou les « trouer » permettant de créer des zones refuges et de reproduction pour la faune aquatique en arrière des palplanches.
- Favoriser le creusement de bas-fonds et/ou mares en connexion directe avec ces douves. Cela permet d’augmenter le nombre d’interstices écologiques et donc
les niches écologiques utilisables par la biodiversité
- Favoriser la végétation rivulaire en ne fauchant pas les herbes folles sur une largeur de 3 à 5 mètres de large. Des zones d’accès aux douves (promenade, pêche,
observation naturaliste…) doivent néanmoins être maintenues.
- Favoriser la présence de tas de bois morts à proximité des douves, notamment dans les zones peu fréquentées par le public et/ou difficiles d’accès.
- Eviter de faucher les végétations rivulaires entre mars et fin septembre, période faste pour la biodiversité
Le cas particulier de la Cochléaire officinale (Cochlearia officinalis)
La Cochléaire officinale est l’une des espèces à plus haute valeur écologique rencontrée en 2013 dans le cadre des inventaires terrain. A la vue de sa très forte
patrimonialité couplée au fait que la commune de Gravelines héberge quasiment les seuls pieds de cette plante en Région Nord-Pas-de-Calais, il est important pour la
Ville de Gravelines d’essayer au maximum de préserver les populations connues et d’en faciliter son expansion. Cette démarche est nécessaire notamment dans le cadre
d’éventuels travaux futurs (agrandissement du port avec la mise en place de nouveaux pontons par exemple).
Analyse bibliographique
Afin de bien prendre en compte la préservation de la fleur, il importe de bien connaître son écologie (« milieux de vie ») et sa biologie (période de floraison,
reproduction, moyens de dispersion…). L’espèce fleurit de mars à juillet et présente des caractéristiques propres.
Une compilation de ces données écologiques et biologiques est accessible sur la Plateforme DIGITALE II du Conservatoire Botanique National de Bailleul. La Cochléaire
officinale est une plante du littoral occupant les milieux suivants : « prés salés, dans les parties supérieures (Armerion maritimae), et secondairement digues maritimes et
rochers littoraux soumis aux embruns salés (plante aérohaline) [Cochleario officinalis-Armerion maritimae] ». Sur Gravelines, les milieux occupés concernent
essentiellement le second habitat, à savoir « les digues maritimes et rochers littoraux soumis aux embruns salés (plante aérohaline) [Cochleario officinalis-Armerion
maritimae] ».
La plante, dit aérohaline, signifie qu’elle supporte la présence d’embruns salés. Le [Cochleario officinalis-Armerion maritimae] est l’association phytosociologique de
cette plante : d’autres espèces demandent les mêmes exigences écologiques que la Cochléaire officinale, la plupart d’entre elles poussant donc ensemble dans les
milieux adéquats. La Cochléaire officinale se développera ainsi en compagnie d’autres plantes poussant sur les digues maritimes et supportant les embruns salés telles
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que l’Obione faux-pourpier (Halimione portulacoides), le Fenouil marin (Crithmum maritimum), diverses Spergulaires (Spergularia sp.), le Lilas de mer (Limonium
vulgare), le Chou sauvage (Brassica oleracea)…
Une autre analyse, fournie par l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) avance les éléments suivants :
« Cet habitat se développe immédiatement au contact supérieur des communautés lichéniques de la partie inférieure à moyenne de l’étage aérohalin. En raison de la
forte exposition aux éléments climatologiques, les conditions écologiques qui régissent la mise en place des communautés végétales sont très contraignantes :
- substrat essentiellement minéral, avec dans certains cas des particules minérales issues de l’altération de la roche mère (éboulis, arènes) et des particules organiques
piégées dans les fissures des rochers ;
- sécheresse estivale, liée aux faibles précipitations et à l’absence d’eau disponible dans le substrat, et accentuée par l’effet desséchant du vent et des embruns ;
- halophilie toujours très marquée, liée à l’influence maximale d’embruns et à la projection de paquets de mer pendant les tempêtes. »
L’ouvrage de référence du Conservatoire Botanique National de Bailleul (« Guide des végétations des zones humides de la Région Nord-Pas-de-Calais ») intègre ces
végétations dans la classe dite de « l’Asteretea tripolii » et précise : « Les espèces caractéristiques de cette classe sont toutes halophiles : Aster tripolium, Plantago
maritima, Puccinellia maritima, Limonium vulgare… En effet, la teneur élevée de l’eau en chlorures oblige, paradoxalement, les plantes de ces milieux à développer des
adaptations anatomiques à la sécheresse physiologique générale par la difficulté à absorber l’eau. Du fait de la rareté des milieux où elles se développent, la majeure
partie de ces espèces est d’intérêt patrimonial, certaines étant toutefois beaucoup plus localisées que d’autres et de ce fait très menacées ».
Extrait de l’Atlas de la flore de Flandre française
Carte issue de DIGITALE II, montrant la position exclusivement littorale de l’espèce
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Analyse des populations de Gravelines et préconisations de préservation
Sur Gravelines, la plupart des Cochléaires officinales poussent sur les digues maritimes du chenal de l’Aa. Ces digues présentent des aspérités et autres cavités dues à
l’érosion marine (notamment dans les joints) dans lesquelles pousse cette élégante fleur. Ces cavités se remplissent de sable et autres éléments apportés par la mer,
dont des embruns salés, permettant à cette plante de se développer.
La plupart des stations connues semblent se localiser sur la carte fournie en annexe (partie 5 de ce rapport, p.80) et l’espèce paraît absente en amont et aval de ces
linéaires de digues. Les digues présentent pour la plupart une pente (maximum d’environ 45°) mais la plante pousse également dans des zones plates, notamment dans
la roselière aux abords du port de plaisance (voir photos ci-dessous).
Exemples d’habitats où la Cochléaire officinale a été observée sur Gravelines
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Il semble important, dans le cadre de la gestion actuelle de l’espèce et de sa préservation en cas d’aménagements futurs :
1/ De mettre en place un groupe de travail comportant des spécialistes environnement du territoire :
o Elus et techniciens de la Ville de Gravelines
o Futures (éventuelles) entreprises de travaux publics
o Conservatoire Botanique National de Bailleul
o DREAL, en particulier le service « Protection des espèces »
o Communauté Urbaine de Dunkerque, en particulier le service « Cadre de Vie »
o CPIE Flandre Maritime
2/ De continuer à autoriser aux eaux marines de pénétrer à l’intérieur du chenal et venir « lécher » les zones de digues maritimes
3/ De préserver les stations existantes situées sur les digues
existantes
4/ Si de nouveaux aménagements doivent prendre place :
privilégier des appontements et digues ayant les mêmes
caractéristiques que celles présentes aujourd’hui (pente,
matériau, interstices…). Il pourrait être intéressant que ces
nouveaux aménagements prennent place non pas sur les
digues existantes mais au milieu du chenal. Des
propositions seront faites lors des comités techniques
réunissant les spécialistes de l’espèce et sont décrites
brièvement ci-dessous.
Zoom sur les fleurs de Cochléaire officinale
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Les schémas suivants illustrent les possibles aménagements favorables à la pérennisation des stations actuelles ainsi qu’un développement des stations par la création
de nouvelles niches écologiques favorables à l’espèce. Ces aménagements doivent au préalable être présentés et discutés au sein du groupe de travail.
- Le premier schéma illustre la situation actuelle : préservation des stations sur les digues existantes, mise en place d’appontements à bateaux au milieu du
chenal. Ces appontements ne permettent pas l’installation de nouvelles stations de Cochléaires
- L’option 1 présente la mise en place d’alvéoles dans les appontements flottants. Les stations de Cochléaires sur la digue sont préservées et de nouvelles stations
pourraient prendre place sur les appontements
- L’option 2 (à voir si elle est réalisable techniquement) prévoit l’installation de nouvelles digues d’appontements au milieu de chenal. L’érosion au fil des années
sera propice à la mise en place de cavités favorables à la Cochléaire.
- L’option 3 est un mélange des options 1 et 2, à savoir l’installation de nouvelles digues présentant des alvéoles. Cette option semble la plus favorable pour une
expansion des stations de cette fleur à très haute valeur patrimoniale.
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Le cas particulier de la Perruche à collier (Psittacula krameri)
La Perruche à collier est un oiseau originaire d’Afrique et d’Asie. Facile à élever en volière, elle est très souvent achetée en animalerie pour être détenue en captivité.
Mais certaines personnes, voulant s’en débarrasser, les relâchent en pleine nature. D’où l’origine de populations dites férales, c'est-à-dire de populations d’animaux non
sauvages ayant réussi à s’acclimater et s’adapter aux conditions écologiques des milieux où elles ont été relâchées. Aujourd’hui en Europe, la plupart des grandes villes
et capitales accueillent cette espèce, notamment dans les parcs urbains mais aussi dans les habitats pavillonnaires présentant de grands arbres. En effet, la Perruche a
besoin de grands et vieux arbres pour se reproduire, le nid se trouvant à l’intérieur de cavités arboricoles. D’où le doute quand à leur bon voisinage avec d’autres
espèces ayant des écologies à peu près similaires : Pigeon colombin, Etourneau sansonnet, Choucas des tours...
A ce jour, il ne semble pas avoir de retours d’expériences négatifs de concurrence importante entre Perruches et espèces indigènes, mais le doute persiste, l’espèce
s’acclimatant facilement et les populations augmentant de ce fait rapidement. La Perruche à collier se nourrit de graines, baies, fruits, jeunes pousses… L’espèce pourrait
apparemment également faire des dégâts dans les pépinières, vergers, mais également dans les mangeoires des particuliers.
A Gravelines, il semblerait qu’il y ait eu environ 6 couples nicheurs en 2013. Le comptage n’est pas aisé (espèce
relativement farouche en période de reproduction), mais un dortoir de quinze à vingt individus prend place sur le
grand arbre à branches mortes qui se trouve devant le « Théâtre de verdure ».
A ce jour, aucun retour d’expériences à grande échelle ne semble avoir été testé en Europe pour éradiquer la
Perruche à collier. Il semble plus facile de limiter l’espèce lorsqu’elle est aux dortoirs (automne-début hiver). La
stérilisation chimique des œufs est préconisée (ce qui nécessite d’avoir une bonne connaissance des cavités
utilisées par les oiseaux et de pouvoir y grimper) ou l’euthanasie des individus. Cette seconde idée semble la plus
pertinente.
Néanmoins à ce jour, au regard du peu d’informations disponibles en bibliographie, le CPIE préconise :
- La parution d’un article dans la gazette communale préconisant de ne plus faciliter le nourrissage des
perruches aux mangeoires (favoriser les mangeoires de petite taille avec des toits ne permettant pas aux perruches
de se poser).
- De lancer un appel à la population afin de connaître les arbres hébergeant les nids.
Le CPIE propose de rester en veille sur les retours d’expériences et de fournir, le cas échéant, davantage
d’informations d’ici la fin de l’expertise écologique (fin 2015).
Perruche à collier (©JP MOUSSUS)
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PARTIE 5 : ANNEXES
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Liste des abréviations et sigles
CPIE : Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement
GON FM : Groupe Ornithologique et Naturaliste du Nord-Pas-de-Calais, section
Flandre Maritime
CMNF : Coordination Mammalogique du Nord de la France
AGUR : Agence d’Urbanisme Flandre Dunkerque
VNF : Voies Navigables de France
ARCH : Assessing Regional Habitat Change
ZSC : Zones Spéciales de Conservation
ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique
DREAL : Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du
Logement
INPN : Inventaire National du Patrimoine Naturel
JO : Journal Officiel
SIRF : Système d’Information Régional Faunistique
SIG : Système d’Information Géographique
MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle
Bibliographie indicative
ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003 : Les Amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze (Coll. Parthenope), 480p.
AGUR & GON, 2011 : Le corridor biologique de la Colme - Identification et transcription dans les documents d'urbanisme. Agence d'Urbanisme de la région Flandre
Dunkerque, 95p. + annexes et atlas cartographique
ARTHUR L., LEMAIRE M., 2009 : Les Chauve-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze (Coll. Parthenope), Muséum National d'Histoire Naturelle,
Paris, 544p.
BELLMAN H., LUQUET G., 2009 : Guide des sauterelles, grillons et criquets d'Europe occidentale. Ed. Delachaux et Niestlé, Coll. Les guides du naturaliste, 383p.
CABARET P. [Coord.], 2011 : Bilan des connaissances sur la distribution des Orthoptères et Mantidés de la région Nord-Pas-de-Calais - Période 1999-2010. Groupe
Ornithologique et Naturaliste du Nord-Pas-de-Calais. Le Héron, 43 (2), 84p.
DENGREVILLE L. [Coord.] : L'Observatoire de la biodiversité en Nord-Pas-de-Calais - Analyse des indicateurs 2011, contexte, méthode et interprétation. ORB, 150p.
DIJKSTRA K.-D. B., 2007 : Guide des libellules de France et d'Europe. Ed. Delachaux et Niestlé, Coll. Les guides du naturaliste, 320p.
DOUCET G., 2011 : Clé de détermination des exuvies des Odonates de France. 2ème édition, Société Française d'Odonatologie, 68p.
FOURNIER A. [Coord.], 2000 : Les Mammifères de la Région Nord-Pas-de-Calais – Distribution et écologie des espèces sauvages et introduites : période 1978-1999. Le
Héron, 33 n°spécial, 192p.
GODIN J., 2011 : Les tortues palustres allochtones dans la région Nord-Pas-de-Calais. Groupe Ornithologique et Naturaliste du Nord-Pas-de-Calais. Le Héron, 43 (3),
pp.161-178
GOFFART Ph. & al., 2006 : Les Libellules (Odonata) de Belgique : répartition, tendances et habitats. Groupe de travail libellules Gomphus et Centre de recherche de la
nature, des forêts et des bois, Série Faune-Flore-Habitats n°1, Gembloux, 398p.
GRAND D., BOUDOT J-P., 2006 : Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze (Coll. Parthenope), 480p.
HAUBREUX D. [Coord.], 2011 : Atlas préliminaire des Lépidoptères Papilionoidea de la région Nord-Pas-de-Calais (2000-2010). Groupe Ornithologique et Naturaliste du
Nord-Pas-de-Calais. Le Héron, 43 (1), 84p.
LAFRANCHIS T., 2000 : Les Papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles. Biotope, Mèze (Coll. Parthenope), 448p.
73
LAMBINON & al., 2004 : Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines - Cinquième édition. Ed. du
Patrimoine du Jardin Botanique national de Belgique, Meise
LESCURE J., DE MASSARY J.-C. [Coord.], 2012 : Atlas des Amphibiens et Reptiles de France. Biotope, Mèze, Muséum National d'Histoire Naturelle (Coll. Inventaires et
Biodiversité), Paris, 272p.
LEVY V. & al., 2011 : Plantes exotiques envahissantes du nord-ouest de la France, 20 fiches de reconnaissance et d’aide à la gestion. Conservatoire Botanique National de
Bailleul, 88p., Bailleul.
MULLARNEY K. & al., 2007 : Le guide ornitho, les 848 espèces d'Europe en 4000 dessins. Ed. Delachaux et Niestlé, Coll. Les guides du naturaliste, 400p.
PREVOT-JULLIARD A.-C., CADI A., SERVAIS V., 2007 : Programme "Tortue de Floride" : exemple d'un programme intégré recherche-gestion-sensibilisation. Le
Biodiversitaire, Actes du 1er colloque de l'Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine, 29/09/2006, Brèves : 73-74
TOMBAL J.-Ch. [Coord.], 1996 : Les Oiseaux de la Région Nord-Pas-de-Calais –Effectifs et distribution des espèces nicheuses : période 1985-1995. Le Héron, 29, 336p.
TOUSSAINT B. [Coord.], 2005 : Inventaire de la flore vasculaire du Nord-Pas de Calais (Ptéridophytes et Spermatophytes) : rareté, protections, menaces et statuts. Centre
régional de phytosociologie agréé Conservatoire Botanique National de Bailleul
TOUSSAINT B., MERCIER D., BEDOUET F., HENDOUX F. & DUHAMEL F., 2008 : Flore de la Flandre française. Centre régional de phytosociologie agréé Conservatoire
Botanique National de Bailleul, 556 p., Bailleul
VACHER J.-P. & GENIEZ M. [Coord.], 2010 : Les Reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze (Coll. Parthenope), Muséum National d'Histoire
Naturelle, Paris, 544p.
DIREN NORD-PAS-DE-CALAIS, 2008 : Atlas des paysages de la région Nord-Pas-de-Calais. Direction Régionale de l'Environnement Nord-Pas-de-Calais
CONSEIL REGIONAL NORD-PAS-DE-CALAIS, KENT COUNTY COUNCIL, 2012 : Guide d'interpretation des habitats naturels ARCH - Cartographie transfrontalière des
habitats naturels Nord-Pas-de-Calais Kent. 162p.
Quelques sites internet utiles :
http://www.sirf.eu/ : base de données du GON
http://www.cbnbl.org/ : site du Conservatoire Botanique National de Bailleul
http://nordpasdecalais.observado.org/ : site de récolte de données naturalistes
http://inpn.mnhn.fr/ : site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel
http://www.arch.nordpasdecalais.fr/ : site du projet Assessing Regional Habitat Change
http://www.cpie.fr/ : le site de l’union nationale des CPIE
http://www.cpieflandremaritime.fr/ : le site du CPIE Flandre Maritime
Cartographies de répartition des espèces les plus intéressantes – Flore puis faune
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Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement - CPIE Flandre Maritime - ADEELI - Rue Jean Delvallez - 59123 ZUYDCOOTE
Tél. 03 28 26 86 76 - Fax : 03 28 26 60 87 - [email protected] - www.cpieflandremaritime.fr
Agréments : Jeunesse et Sports - Education Nationale - Organisme de Formation - Protection de l’Environnement
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