MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 1PANORAMA © Office fédéral de la statistique, mars 2017
La politique monétaire de la
Banque nationale suisse en 2015
En 2015, la reprise de l’économie mondiale s’est poursuivie.
Contrairement aux attentes, la croissance n’a toutefois pas gagné
en vigueur. L’environnement économique global a de nouveau été
marqué par de grandes incertitudes, suscitées notamment par
la crise de la dette en Grèce, les tensions géopolitiques telles
que le conflit en Ukraine ainsi que les confrontations armées
au Proche-Orient. La crainte de nouveaux attentats terroristes
a également augmenté dans le monde. L’appréciation du franc
consécutive à la suppression du cours plancher le 15 janvier
et le ralentissement de la conjoncture internationale au second
semestre ont placé l’économie suisse devant de grands défis
en 2015. La situation économique s’est dégradée au premier
trimestre et ne s’est redressée que lentement jusqu’à la fin de
l’année. Le produit intérieur brut (PIB) aux prix de l’année pré-
cédente a progressé de 0,8% en 2015, contre 2,0% en 2014.
Monnaie, banques, assurances
Panorama
La politique monétaire de la
Banque nationale suisse en 2015 1
Les banques en Suisse 2015 3
Le marché des assurances en 2015 5
Vers fin 2014, les intervenants sur les marchés s’attendaient
à un durcissement de la politique monétaire aux Etats-Unis, tan-
dis qu’un nouvel assouplissement se profilait dans la zone euro.
L’euro a ainsi perdu de sa valeur vis-à-vis du dollar des Etats-Unis,
ce qui a également conduit à un affaiblissement du franc face au
dollar. Par rapport à l’euro, le franc s’est par contre apprécié,
restant à un niveau proche du cours plancher.
En janvier 2015, la Banque nationale a dû intervenir sur le
marché des changes pour des montants toujours plus élevés afin
de faire prévaloir le cours plancher. Après avoir minutieusement
pesé les coûts et les avantages du maintien du cours plancher,
la Banque nationale a aboli ce dernier le 15janvier.
Alors qu’elle supprimait le cours plancher, la Banque natio-
nale a également abaissé le taux d’intérêt négatif et adapté vers
le bas la marge de fluctuation du Libor à trois mois, la fixant entre
–1,25% et –0,25%. Quelques semaines plus tôt, le 18décembre
2014, elle avait abaissé pour la première fois dans la zone néga-
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 2PANORAMA © Office fédéral de la statistique, mars 2017
–2%
–1%
0%
1%
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3%
4%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Taux d’intérêt à court terme: marge de fluctuation du Libor
G 12.1
Marge de fluctuation adoptée par la BNS
Libor
pour dépôts à 3 mois en francs suisses
tive la marge de fluctuation du Libor à trois mois, dès lors com-
prise entre –0,75% et 0,25%, contre 0% 0,25% auparavant.
Après une vive réaction initiale, le Libor à trois mois s’est
établi dans la zone médiane de la marge de fluctuation, aux envi-
rons de –0,75%. Les taux d’intérêt à long terme ont également
baissé. De ce fait, l’écart entre les taux suisses et étrangers
s’est accru, tant pour les taux d’intérêt à court terme que pour
les taux à long terme, ce qui a contribué à affaiblir le franc.
En décembre 2015, la monnaie centrale, qui englobe les bil-
lets de banque en circulation et les avoirs à vue que les banques
détiennent à la Banque nationale, dépassait d’environ 80milliards
de francs son niveau de la même période de l’année précédente.
La hausse enregistrée en janvier s’expliquait essentiellement par
les achats de devises effectués par la Banque nationale avant
et après la suppression du cours plancher. La Banque nationale
a procédé à de nouveaux achats de devises, principalement fin
juin, alors que la Grèce provoquait l’incertitude sur les marchés
en annonçant son intention d’organiser un référendum sur le
plan de sauvetage de l’UE. L’accroissement de la monnaie cen-
trale tient principalement à l’augmentation des avoirs à vue des
banques à la BNS.
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 3PANORAMA © Office fédéral de la statistique, mars 2017
Les banques en Suisse 2015
Compte de résultat. Parmi les 266établissements recensés,
228 ont réalisé un bénéfice (19,6milliards de francs au total)
et 38 ont subi une perte (3,8milliards au total). Le résultat de
la période s’est ainsi établi à 15,8milliards de francs. Il a été
sensiblement influencé par les produits extraordinaires élevés
enregistrés dans la catégorie des grandes banques (10,7mil-
liards de francs).
Malgré le bas niveau des taux, le poste Résultat brut des
opérations d’intérêts s’est accru de 1,1 milliard, passant à
24,8milliards de francs. Les charges d’intérêts ont à nouveau
reculé plus fortement que le produit des intérêts. Le résultat
des opérations de commissions et des prestations de service a
reculé de 1,5milliard de francs, s’établissant à 22,4milliards. Le
résultat des opérations de négoce et de l’option de la juste valeur
s’est inscrit à 8,6 milliards de francs, et les autres résultats
ordinaires, à 8,9 milliards. Les charges d’exploitation ont pro-
gressé dans l’ensemble de 4,4milliards de francs, pour s’établir
à 44,8milliards. Il en a découlé un résultat opérationnel – c’est-
à-dire avant prise en compte des produits et des charges extraor-
dinaires – de 6,9milliards de francs (+2,5milliards).
Bilan. La somme agrégée des bilans des banques éta-
blies en Suisse a reculé de 15,5milliards (soit –0,5%) en 2015,
pour s’inscrire à 3026,2 milliards de francs. Les baisses les
plus prononcées ont été enregistrées par les banques en mains
étrangères (–33,2milliards de francs) et les grandes banques
(–36,0milliards). Par contre, les banques Raiffeisen, les banques
cantonales et les succursales de banques étrangères ont affiché
une progression, respectivement de 16,7milliards de francs, de
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G 12.2
Compte de résultat de toutes les banques
En milliards de francs
14,8milliards et de 13,5milliards. Les opérations en comptes
suisses ont progressé et celles en comptes étrangers ont reculé,
tant du côté des créances que de celui des engagements. Les
positions en euros ont fortement fléchi, du fait de la baisse de
l’euro survenue à la suite de la suppression du cours plancher.
Les liquidités ont augmenté de 43,0milliards au total, pour
atteindre 468,9milliards de francs. Les positions en comptes
suisses se sont fortement accrues (+77,4 milliards; total:
398,9milliards de francs), tandis que celles en comptes étran-
gers se sont repliées d’un tiers (–34,5milliards; total: 69,9mil-
liards). La progression en comptes suisses s’explique par l’aug-
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 4PANORAMA © Office fédéral de la statistique, mars 2017
mentation des avoirs en comptes de virement détenus par les
banques auprès de la BNS à la suite des achats de devises effec-
tués par cette dernière.
Les créances hypothécaires en comptes suisses ont pour-
suivi leur progression en 2015 (+2,6%), atteignant un encours de
924,7milliards de francs, soit plus de 31% de la somme des bi-
lans de toutes les banques. Cet accroissement a été notamment
porté par les banques cantonales (+4,3%; total: 328,9milliards
de francs) et les banques Raiffeisen (+5,0%; total: 158,1 mil-
liards). Par contre, les autres crédits (poste Créances sur la
clientèle) ont reculé de 2,6%, s’inscrivant à 594,4milliards de
francs, soit environ 20% de la somme des bilans. Tandis que les
créances sur la clientèle résidente ont reculé assez fortement
(–7,6%; total: 151,8milliards de francs), celles sur la clientèle
non résidente ne s’est que légèrement repliée (–0,7%; total:
442,7milliards de francs).
Les engagements résultant des dépôts de la clientèle ont
globalement reculé de 2,2%, s’inscrivant à 1723,3milliards de
francs. Les dépôts de la clientèle non résidente ont diminué
(–6,4%; total: 628,5 milliards de francs), tandis que ceux de
la clientèle résidente ont légèrement augmenté (+0,4%; total:
1094,8milliards). En 2015, les engagements résultant des dé-
pôts de la clientèle ont représenté quelque 57% de la somme des
bilans de toutes les banques.
Stocks de titres dans les dépôts de la clientèle. Les
stocks de titres dans les dépôts de la clientèle ont accusé une
légère baisse par rapport au pic atteint l’année précédente
(–1,0%; total: 5587,9milliards de francs).
0
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G 12.3
Effectif du personnel bancaire
En milliers
1
1 Depuis 2000, les emplois à temps partiel, les apprentis et les stagiaires sont
comptés après pondération en fonction du temps de travail (conversion en
équivalents plein temps).
dont en Suisse
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50
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1990 1995 2000 2005 20102010 2015
Primes encaissées par les assurances privées
G 12.4
En Suisse dans l’assurance directe, en milliards de francs
Vie
Accidents et dommages
Total
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 5PANORAMA © Office fédéral de la statistique, mars 2017
Opérations fiduciaires. Le repli ininterrompu depuis 2008
des fonds fiduciaires gérés par les banques s’est poursuivi, mais
à un rythme moins soutenu (–1,6%; total: 113,2 milliards de
francs).
Effectifs. Les banques ont réduit leurs effectifs de
1401équivalents plein temps (EPT), soit de 1,1%; fin 2015, elles
comptaient 123889EPT. La diminution a porté sur 1012EPT en
Suisse (–1,0%; total: 103042EPT) et sur 390EPT à l’étranger
(–1,8%; total: 20847EPT). La proportion de femmes (38,2%)
est restée presque inchangée.
Le marché des assurances en 2015
Les compagnies d’assurance-vie suisses ont encaissé en 2015
dans le domaine de l’assurance-vie directe des primes brutes
de 32,6milliards de francs (comme l’année précédente) et elles
ont calculé pour leurs engagements un capital de couverture
à hauteur de 251,8 milliards de francs (contre 245,3 l’année
précédente; +2,7%). Les recettes de primes sont restées inchan-
gées par rapport à l’année précédente, tandis que le capital de
couverture poursuivait sa nette progression, comme lors des
années précédentes.
Le volume des primes de l’assurance-vie collective de pré-
voyance professionnelle a enregistré une croissance de 0,7%
en 2015 (2014: 1,4%). Le ralentissement de la croissance de
l’assurance collective de prévoyance professionnelle reflète la
retenue des assureurs-vie de garantir les intérêts, compte tenu
de leur niveau historiquement bas. De ce fait, la demande de
sécurité des petites et moyennes entreprises (PME) dans le seg-
ment de la prévoyance ne peut plus être entièrement couverte
par l’assurance complète.
0
10 000
20 000
30 000
40 000
1996 2000 2005 2010 2015
G 12.5
Personnel des institutions d’assurance
Seulement les collaborateurs travaillant en Suisse
Total
Assureurs dommages
Assureurs vie
Réassureurs
Prestations des assurances, en 2015 TT 12.1
Versées en Suisse dans l’assurance directe
Branche d’assurance en mio %
Total 29667 100
Vie 12742 42,9
Maladie 7454 25,1
Véhicules automobiles 3531 11,9
Accidents 1980 6,7
Responsabilité civile 990 3,3
Incendie 853 2,9
Autres 2117 7,1
1 / 9 100%
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