Pourquo
i
d
eux
tête-à-tête en 6 mois
Le mardi 11 décembre prochain
Bensouda et les
avocats de Gbagbo
convoqués chez
la juge Fernandez
Alafé, Bahi et Bath
ont raconté leurs
expériences, hier
Nasser Seklaoui échappe à une expulsion
L’Ambassadeur du
Rwanda en Belgique :
Après avoir suivi
la présidentielle américaine 2012
Conflit foncier dans la succession de Aduko Ahouré
«Léconomie ne
peut pas marcher
si la politique
est malade»
Voici la France, le préfet et les sous-préfets....
Ouattara
Hollande
CÔTE D’IVOIRE-FRANCE
26 JUILLET 2012-04 DÉCEMBRE 2012
Le quotidien dont vous avez rêvé - 2706 - Du Mercredi 5 Décembre 2012 - Prix : 200 Fcfa / 9ème année
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N°2706
Du Mercredi 5 Décembre
Chronique
Le blog de Yehni Djidji
AU SERVICE DES AUTRES
On passe parfois devant la misère d’autrui sans s’y attarder. Nous
ne sommes pas toujours foncièrement mauvais. Bien souvent, ce
sont nos problèmes personnels qui nous rendent aveugles,
sourds et muets à l’agonie d’autrui et à ses besoins. Quatre amis
ont aperçu un jeune cireur de chaussures étendu à même le sol et
grelotant de froid dans la rue. Le flux de piétons continuait à al-
ler et venir autour de lui, comme si la masse étendue là n’était
pas faite de chair et de sang. Ils se sont approchés. Combien l’au-
raient fait ? Son corps était brûlant de fièvre. Ils lui ont donné des
médicaments pour faire tomber la fièvre avant de le reconduire
chez lui. Quand ils ont demandé où il vivait, il a répondu : «
Anyama ». C’était loin d’être une plaisanterie de mauvais goût.
L’incident a eu lieu à la Riviéra 3. Ils devaient faire au moins deux
heures de route. Malgré la distance, le caractère imprévu du ser-
vice à rendre, l’absence totale de liens de parenté ou d’affinité
avec le cireur de chaussures, ils ont pris sur eux de le conduire
jusque chez lui à Anyama. Combien l’auraient fait ? Un chauffeur
de taxi a découvert dans son véhicule une mallette pleine de
billets de banque. Il a rebroussé chemin et rendu la mallette à
son propriétaire. Combien l’auraient fait ? L’homme abasourdi
n’a pas pu s’empêcher de lui demander :
-Tu as regardé à l’intérieur ?
-Oui !
-Tu as vu ce qui était dans la mallette ?
-Bien-sûr !
-Et tu l’as quand même ramenée ?
Les interventions de l’heureux propriétaire démontraient sans
risque de se tromper qu’à la place du chauffeur de taxi, il ne se
serait pas donné autant de peine. Il a insisté pour récompenser
son bienfaiteur. Evidemment la somme était dérisoire par rapport
au contenu de la mallette. J’imagine aisément que l’entourage du
chauffeur a dû le traiter de tous les noms et l’accabler de toutes
sortes de malédictions une fois rentré chez lui. A sa place, cer-
tains auraient rendu grâce à Dieu pour ce cadeau providentiel.
L’acte banal de ramener un téléphone ou un document égaré à
son propriétaire est appréhendé à présent comme un exploit.
Pourquoi ? Simplement parce que notre monde qui se modernise,
s’occidentalise…s’individualise, perd peu à peu les notions d’en-
traide, de solidarité, de charité. Faire aux autres ce qu’on souhai-
te qu’on nous fasse à nous-mêmes. Ce n’est pas un passage d’un
livre mais une réalité que quelques-uns heureusement vivent au
quotidien. Nul besoin de connaître quelqu’un pour lui venir en
aide. Nul besoin d’être riche comme Crésus avant de ne pas céder
à la tentation de garder l’argent qui ne nous appartient pas.
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(Heures de bureau)
LA COUR PÉNALE internationa-
le a rendu public un communi-
qué daté du mardi 4 décembre
2012, faisant état d’une pro-
bable fixation de la date de
l’audience de confirmation des
charges de l’ex-président ivoi-
rien, détenu à la prison de Sche-
veningen. «Une ordonnance
rendue le 4 décembre 2012
par la Chambre préliminaire I
de la Cour pénale internatio-
nale (CPI) dans l’affaire le
Procureur c. Laurent Gbagbo
programme la tenue d’une
audience de mise en état le
mardi 11 décembre à 14h30».
Ainsi est libellé le communiqué
de l’Unité des affaires p u -
bliques, Cour pénale internatio-
nale. Il s’agira en effet pour la
juge Sylvia De Gurmendi de re-
cevoir des observations sur cer-
taines questions. Primo, la CPI
examinera les possibles dates
pour l’audience de confirma-
tion des charges; secundo, les
questions concernant la divulga-
tion des preuves; et tertio, les
modalités pratiques devant être
prises pour le déroulement de
l’audience de confirmation des
charges, en tenant compte de
l’état de santé de M. Gbagbo.
Si elle note dans cette ordon-
nance que la présence de M.
Gbagbo n’est pas nécessaire,
sans préjudice de son droit à y
assister s’il le désire,la Chambre
souhaiterait, en outre, recevoir
des observations des parties sur
leur intention d’appeler des té-
moins viva voce (Ndlr : de vive
voix) lors de l’audience de confir-
mation des charges. Toutefois, il
est prévu des vacances judi-
ciaires de la CPI du 17 décembre
2012 au 4 janvier 2013. Autre-
ment dit, après la tenue de l’au-
dience du mardi 11 décembre
2012, aucune autre affaire ne
sera instruite pendant ce laps de
temps.
A L’INITIATIVE du CPAD (Comité
de pilotage des actions de la dia-
spora), le samedi 1er décembre
dernier, un peu plus de 200 Ivoi-
riens et partisans africains et euro-
péens de Laurent Gbagbo sont ve-
nus de toute l’Europe pour dénon-
cer l’année de détention de leur
champion dans les geôles de la CPI.
C’est à onze heures exactement
que les inconditionnels de Laurent
Gbagbo ont bravé une météo ri-
goureuse pour s’ébranler dans les
rues et ruelles de La Haye afin de
rejoindre le quartier balnéaire de
Scheveningen qui abrite le centre
de détention de la Cour pénale in-
ternationale. De la place Maliveld
au centre pénitentiaire de Scheve-
ningen, sur cinq kilomètres, les par-
tisans de l’ancien chef d’Etat ivoi-
rien ont distribué tracts et affi-
chettes montrant les exactions sur
les populations civiles suite à la cri-
se postélectorale. Dans des slogans
en anglais et néerlandais, ils ont
également scandé que Laurent
Gbagbo était injustement détenu
à Scheveningen. Au bout de deux
heures de marche, c’est de l’autre
côté de la rue de l’aile Ouest de la
prison que Me Zokou Séry (porte-
parole du CPAD) et les siens ont
dressé un podium pour recevoir
toutes les interventions qu’ils ont
coordonnées. Sous une glaciale
pluie hivernale, les pro-Gbagbo
n’ont pas renoncé à leur meeting.
Il est un peu moins de 16 heures
quand les organisateurs décident
d’arrêter le meeting qui devait
s’achever à 17 heures.
Jean-Paul Oro,
envoyé spécial à La Haye
CPI / Confirmation des charges _____________________A. Dedi
Gbagbo situé sur la date de
l’audience, le mardi prochain
Laurent Gbagbo attend mardi prochain.
Pays-Bas / Marche de soutien à Laurent Gbagbo à La Haye
Les pro-Gbagbo sur le pavé hollandais
MICHEL GNUI, président de l’Or-
ganisation centrale des produc-
teurs-exportateurs d’ananas et de
bananes (OCAB) était le parrain de
l’investiture du bureau exécutif de
l’Association des N’zima Kotoko
’Obayé Boué’’ résidant à Anou-
mambo et Aliodan dans la com-
mune de Marcory. C’était le di-
manche 2 décembre. A ses filleuls,
Michel Gnui a prodigué des
conseils sur les choix des candidats
aux municipales : «La politique
ce n’est pas la guerre. La poli-
tique ce n’est pas de déchirer le
monde. C’est plutôt de se mettre au service de la commu-
nauté. Choisissez donc la per-
sonne qui peut arranger votre
commune». Mariam Fètigué Kou-
libaly, présidente des femmes du
Rassemblement des Houphoué-
tistes pour la démocratie et la paix
(RHDP) de Marcory a ‘’le profil
idéal’, a conseillé Michel Gnui. A
ce propos, Mathieu Assemien,
président de ‘’Obayé boué’’, a
abondé dans le même sens que
‘’son’’ parrain. «Vous pouvez
compter sur nous pour faire de
Mariam Fètigué Koulibaly, la
première femme maire de Mar-
cory», a-t-il répondu.
Marcory / Elections municipales 2013 _________________H.K
Michel Gnui apporte son soutien à Mariam Fètigué Koulibaly
Michel Gnui (4è à partir de la droite)
a investi le président Assemien Assi.
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N°2706
Du Mercredi 5 Décembre
Des informations brèves, confidentielles et vérifiables. L’Intelli-
gent d’Abidjan au cœur de l’actualité politique, économique, so-
ciale, culturelle et sportive pour comprendre la marche de la
Côte d’Ivoire et du monde.
EBONY : LE PARRAIN GUILLAUME SORO AUX CÔTÉS D’AFFOUSSIATA
BAMBA-LAMINE LE VENDREDI PROCHAIN- Parrain de la Nuit de la com-
munication, le PAN (Président de l’Assemblée Nationale) est très attendu par
ses filleuls les journalistes le 7 décembre prochain à l’hôtel Ivoire. Les Ebony 2012,
retransmis en direct par la RTI, vont marquer la première sortie sociale officiel-
le de Mme le ministre de la Communication, porte-parole adjointe du gouver-
nement. Elle devrait être à côté du président Guillaume Soro dont des proches
rassurent au sujet de la présence, même s’il est en mission depuis quelques jours
aux Etats-Unis.
LES CHOSES SE PRÉCISENT AU PORT AUTONOME D’ABIDJAN- Le nom
du secrétaire général du Port autonome d’Abidjan va être bientôt connu. De-
puis hier, un nom est avancé. A la direction générale du PAA, l’on attend que
les choses s’officialisent.
ALPHA BLONDY RETOURNE À L’OLYMPIA- Il s’y produira le 1er avril 2013
lors d’un concert qui est qualifié d’exceptionnel. Alpha Blondy signe son retour
dans cette salle après la sortie de «Vision» et de son triple album live «Alpha
Blondy Live» et également après deux concerts inoubliables : celui du 27 oc-
tobre 1992 enregistré au Zénith de Paris et celui du 18 octobre 2000 enregis-
tré à Bercy.
KABA NIALÉ GRIPPÉE, FADIKA SARRA SACKO ATTEINTE D’UNE
CONJONCTIVITE- La minsitre chargée de l’Economie et des Finances est ren-
trée du Nord-Est avec une grippe. Malgré son état, Kaba Nialé a défendu le pro-
jet de loi de finances 2013. Quant à Mme Fadika Sarra Sacko, la première vice-
présidente de l’Assemblée nationale, elle traîne une conjonctivite qui l’oblige
à porter des lunettes fumées.
LA CÔTE D’IVOIRE REPRÉSENTÉE À LA CONFÉRENCE MONDIALE DES TÉ-
LÉCOMMUNICATIONS INTERNATIONALES (CMTI)- L’évènement est orga-
nisé tous les 4 ans par l’Union internationale des télécommunications (UIT) et
se tient cette année à Dubaï (Emirats Arabes Unis). Guibessongui Sévérin conduit
la délégation du MPTIC à ce rendez-vous. L’homme qui conduit le projet d’iden-
tification des abonnés mobile va se pencher sur la révision du règlement des
télécommunications internationales, l’un des enjeux de la Conférence.
LE DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DE LA BAD CÉLÈBRE SES 25 ANS-
Du 3 au 6 décembre, sous le thème ‘’évaluation pour le développement’’ se tient
la célébration des 25 ans d’existence du département de l’évaluation des opé-
rations (OPEV) de la BAD. L’évènement intéresse des spécialistes de plusieurs or-
ganisations, notamment de la Banque mondiale.
L’EX-COMPTABLE DU LYCÉE LE MAHOU INHUMÉ, HIER- Abattu par des
bandits à son domicile sis à Angré-Extension, Koné Vassiriki, comptable au ly-
cée le Mahou repose depuis hier au cimétière d’Aboboté. Il y a été conduit par
de nombreux parents, amis et connaissances consternés par ce décès brusque
et brutal.
LA CEI OUVRE LES DOSSIERS DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES PAR-
TIELLES DU 03 FÉVRIER 2013-Les dossiers de candidatures au poste de dé-
putés à l’Assemblée Nationale (titulaires et suppléants) pour les élections légis-
latives partielles qui se dérouleront le 03 février 2013 sont ouverts depuis hier.
Ces élections concernent les Circonscriptions électorales : N°42 (Koumassi Com-
mune) N°86 (Bangolo, Gohouo-Zagna, Kahin-Zarabaon et Zou, Communes
et Sous-préfectures), N°102 (Boguédia, Issia et Tapéguia, Communes et Sous-
préfectures), N°125 (Chiepo, Didoko, Nebo et Ogoudou, Communes et Sous-
préfectures; Divo Sous-préfectures).
BAGARRE RANGÉE ENTRE LES COMMERÇANTES DE PORT-BOUËT- A l’ap-
proche des fêtes de fin d’année, une guéguerre oppose les commerçantes de
vêtements pour enfants dans le marché de Port-Bouet. La polémique est née
de l’emplacement des sites entre celles qui sont à l’intérieur et celles qui exer-
cent à la périphérie. Les premières accusent les secondes de concurrence dé-
loyale car une loi municipale assure que cette activité ne doit se faire qu’à l’in-
térieur des bâtisses. Depuis, on assiste à des saisies de marchandises.
GUILLAUME GBATO SE MET LA CORDE AU COU- Le secrétaire général du
Synappci (Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire), Guillaume Gba-
to est dans les préparatifs de son mariage. Il sera devant le maire vendredi pro-
chain.
KOBY AKA BASILE A PASSÉ LA MAIN À KONATÉ FAHKY- Le secrétariat
général de l’Assemblée nationale a un nouveau patron. Me Konaté Fahky a suc-
cédé hier au Pr Koby Aka Basile, au cours d’une cérémonie solennelle présidée
par Mme Fadika Sarra Sacko, première vice-présidente du parlement ivoirien.
UNE GRANDE RENCONTRE POUR CONTRER LES CYBERCRIMINELS- Des
experts de la sécurité informatique se retrouveront bientôt à Abidjan pour trou-
ver les moyens de contrer les cybercriminels. Décideurs du secteur informatique,
responsables d’universités et grandes écoles spécialisées dans les Tic entendent
travailler en synergie pour éradiquer ce fléau.
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D’une superficie de 842
mètres carrés, la villa n°118
dans le lotissement Danga-sud
Cocody, est au centre d’un
conflit qui oppose la famille
Aduko Ahouré Louis Antoine
et l’opérateur économique
Nasser Seklaoui. Notre équipe
de reportage s’est rendue le
mardi 4 décembre 2012 sur le
site pour en savoir davantage.
IL EST 6 H DU MATIN, ce mardi
lorsque nous débarquons à l’ancien
quartier huppé de Cocody connu
sous l’appellation. « Cocody Dan-
ga- sud ». Maître Dadié Digra Syl-
vain, huissier de justice , titulaire de
la 102ème charge, près le Tribunal
de 1ère Instance d’Abidjan et son
équipe, appuyé par un commando
de 7 gendarmes conduit par le
Lieutenant Ouattara. B investissent
les encablures du quartier. Les
tentatives pour entrer en contact
avec M. Nasser Seklaoui, opérateur
économique habitant la villa sont
restées vaines. Cap est alors mis sur
le Palais de la justice au Plateau. Là
, nous prenons connaissance du
dossier qui stipule que le 1er no-
vembre 2003, les héritiers Aduko
ont obtenu l’ordonnance n°521
qui a désigné Maître Koutouan
Véronique pour pourvoir à la liqui-
dation et au partage de la succes-
sion d’Aduko Louis Antoine leur dé-
funt père. En exécution de ce man-
dat judiciaire, le notaire a informé
les Seklaoui que la villa à eux louée
devait être vendue. Le notaire a pré-
cisé que les héritiers ont, à dire d’ex-
pertise, fixé le prix à la succession à
la somme de 38.965.967 FCFA. Sek-
laoui Nasser a payé cette somme et
a accompli toutes les formalités jus-
qu’au certificat de propriété. Pièce
comptable attestant du paiement de
ladite somme par le requérant à la-
quelle s’ajouté le certificat foncier,
la réquisition foncière authentifiant
l’inscription du nom de M. Seklaoui
dans les livres de la conservation fon-
cière. Les héritiers ont accepté le
paiement fait par M. Seklaoui en
sorte que la vente est devenue
parfaite. Dans une lettre explicati-
ve, en date du 21 décembre 2011,
adressée à Maître Serges Roux et
dont nous avons reçu copie, Nasser
Seklaoui dit ceci : « Nous sommes
surpris par la signification d’un ar-
rêt qui nous a été faite le 15 dé-
cembre 2011 dans la mesure, où
nos droits immobiliers acquis sur le
titre foncier n° 11 513 de la circons-
cription foncière de Bingerville. Le
prix de cession a en effet, été acquit-
té et la vente, passée par devant no-
taire, s’est soldée par l’établissement
et la délivrance du certificat de
propriété. Ceci étant, nous ne
sommes guère intéressés par une
bataille procédurale autour de ce
bien immobilier auquel nous
sommes affectueusement attachés.
Nous ne sommes pas opposés si
cela peut aider, à un rachat de la vil-
la située à Cocody. Dans cette lo-
gique, nous sommes disposés à
payer à nouveau la sommes de 100
millions de FCFA à raisons de 10 mil-
lions de FCFA par mois, de maniè-
re à taire toute vélléité de la part de
la succession Aduko », a t-il propo-
sé. Avant d’ajouter, dans un autre
courrier le 17 janvier 2012, toujours
à maître Serges Roux en ces termes
: « A la suite de la correspondan-
ce que les consorts Aduko vous ont
adressé, je souhaite que vous puis-
siez attirer leur attention sur les
points suivants : la cession, en ce qui
me concerne, ne saurait être qua-
lifiée d’irrégulière. En effet, c’est le
notaire, par eux désigné par voie ju-
diciaire, qui a procédé à la vente
dans le cadre de l’opération de par-
tage de communauté et de liquida-
tion de leur succession. Il leur est
donc loisible, s’ils estiment qu’il exis-
te des irrégularités à eux préjudi-
ciables de demander des comptes
à leur notaire. Le fait pour moi
d’avoir proposé un règlement
amiable ne devrait pas être interpré-
té comme une incapacité de mener,
en droit une défense haute. Ma dé-
marche est plutôt, inspirée de
l’idée qu’il vaut mieux un mauvais
arrangement qu’un bon procès ».
Cependant, Seklaoui est confronté
à la résistance de la famille Aduko
qui lui a laissé une sommation le 18
janvier 2012 en vue de déguerpir
des lieux occupés, soit 9 années plus
tard en ce qu’il serait un occupant
sans titre ni droit. En retour, il a as-
signé tous les héritiers devant le Tri-
bunal (Chambre immobilière) en re-
vendication de propriété, en homo-
logation de vente et en cessation de
troubles. En en croire le document,
les héritiers ont eux-mêmes saisi le
juge d’Instruction d’une plainte
contre leur notaire et Monsieur
Seklaoui en ce qu’ils ont estimé être
victimes d’une escroquerie. Alors
que toutes ces procédures sont en
cours, M. Seklaoui vient de décou-
vrir un acte notarié en date du 24
juillet 2012 aux termes duquel la So-
ciété de gestion financière de l’ha-
bitat (Sogefia) aurait vendu aux re-
quis (les héritiers Aduko), le bien im-
mobilier, objet du titre foncier n°11
513 de la circonscription foncière de
Bingerville. Cette vente selon un rap-
port en notre possession, ne sau-
rait produire des effets de droits à
l’égard de Seklaoui au vu de la dé-
claration suivante : « Les héritiers
Aduko ont, à l’occasion d’une autre
procédure entre les mêmes patries,
produit une sommation « interpel-
lative » en date du 21 mars 2012
dans laquelle la Sogefiha a recon-
nu que le bien immobilier objet de
titre foncier n° 11513 a été cédé a
(feu) Aduko Ahouré Louis Antoine.
Les héritiers ont eux-mêmes produit
un rapport d’expertise le 30 juin
2004 dans lequel, ils ont inventorié
le bien immobilier comme un bien
de la succession Aduko. Le bien im-
mobilier en cause est devenu la pro-
priété des requis par, le mécanisme
de la succession de leur père dès
lors, qu’ils ont accepté cette succes-
sion », a fait savoir le courrier. La
tentative d’expulsion menée hier par
les héritiers d’Aduko a avorté. Une
conclusion a été tentée via le Tribu-
nal. Toutefois les deux parties qui se
sont retrouvées chez le notaire, se
sont encore séparées en queue de
poisson. Une situation qui met à
nouveau Nasser Seklaoui dans le col-
limateur des enfants Aduko, qui
tiennent à procéder à une expulsion,
conformément aux décisions de
justice obtenues. Avec des docu-
ments qui les confortent dans leurs
droits selon eux. Ils réclament au
moins 500 millions de FCFA pal-
pables en 10 mensualités. Autant
dire que le dialogue reste sourd pour
le moment.
Cocody-Danga / Conflit foncier dans la succession de Aduko Ahouré
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AK et ID
Nasser Seklaoui échappe à une expulsion
La villa qui oppose la famille Aduko et Nasser Seklaoui
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N°2706
Du Mercredi 5 Décembre
Quel est l'état des relations
entre le Rwanda et la Bel-
gique?
Nos deux pays entretiennent de
très bonnes relations. Le Rwan-
da et la Belgique ont des liens
anciens et forts. Je voudrais
souligner le caractère affirmé de
la coopération belge au Rwan-
da. La Belgique se place au
3ème rang des grands donateurs
de notre pays, derrière les Etats-
Unis et l'Angleterre. Après la Ré-
publique Démocratique du
Congo, le Rwanda est le deuxiè-
me bénéficiaire de l'aide au dé-
veloppement accordée par la
Belgique. Malheureusement, je
dirai qu'on ne sent pas cette dis-
ponibilité au plan des affaires. La
présence des Belges dans ce
domaine est vraiment timide.
Pourtant, avant 1994, les Belges
participaient activement à l'es-
sor de notre économie, et ce
dans tous les domaines. Je crois
que c'est à cause du choc pro-
voqué par le génocide. A cause
de la tragédie, ils ne sont plus
revenus en masse au Rwanda.
Mais il y a beaucoup de poten-
tiel et nous travaillons pour ac-
tiver les choses.
Pourquoi la Belgique n'a-t-
elle pas été invitée au cin-
quantenaire de votre pays
célébré le 1er juillet der-
nier?
Je vais faire une mise au point.
La Belgique a été conviée à cet-
te commémoration. Mais beau-
coup de gens pensaient que le
Rwanda allait inviter le Roi Al-
bert II, qu'on allait à l'instar
d'autres pays, célébrer cet anni-
versaire en grande pompe. Et
que le Roi des Belges serait à
cette fête. Or, nous avions choi-
si de placer le cinquantenaire
sous le signe de la sobriété et du
devoir de mémoire. N'oubliez
pas que l'indépendance du
Rwanda a été acquise dans la
douleur. On a donc plutôt privi-
légié la réflexion, les témoi-
gnages. En lieu et place de la
grande parade.
Nous sommes le mardi 27
novembre. Et au moment
où nous venions vous ren-
contrer pour cet entretien,
nous avons trouvé des
tentes dressées par des
compatriotes devant vos
locaux. Les banderoles por-
tent des messages qui fus-
tigent votre président: ''
Kagamé, assassin ! Kagamé,
criminel ! ''. Les initiateurs
nous ont confié que depuis
deux ans et demi, ils orga-
nisent cette manifestation
tous les mardis, ici même à
l'Ambassade. Qu’en pen-
sez-vous?
Nous avons ici en Belgique une
communauté rwandaise consti-
tuée à plus de 60% de per-
sonnes ayant quitté le Rwanda
en 1994. La plupart parmi eux
sont des nostalgiques de l'ancien
pouvoir. Il y a aussi quelques an-
ciens politiciens qui n'ont pas
apprécié le changement de ré-
gime. Les personnes que vous
avez vues viennent effective-
ment tous les mardis. Mais pas
avec des revendications fon-
dées puisque ce sont des gens
déconnectées des réalités du
Rwanda. Cela fait dix-huit ans
qu'ils n'y ont pas été. Vous
constaterez, par exemple, qu'ils
citeront des cas de prisonniers,
ignorant que ces personnes ont
déjà été libérées. C'est effecti-
vement une opposition compo-
sée d'anciens, mais sans ampleur
particulière. Je ne sais pas com-
bien ils sont à manifester aujour-
d'hui. Généralement, ils sont
en moyenne quatre ou cinq.
Donc pas de quoi prendre
leurs récriminations en
compte?
En tant qu'ambassadeur, j'ai
décidé de consacrer un jour par
semaine (le mercredi) à recevoir
les Rwandais, les écouter, y
compris ceux qui ont des reven-
dications à formuler. C'est aus-
si à cause de ces derniers que j'ai
pris cette initiative. Je voulais
justement prendre le temps de
les écouter et je le fais. Il y en a
qui viennent. D'ailleurs, je suis
informé que le nombre de ma-
nifestants a diminué depuis l'ins-
tauration de cette approche.
Evidemment, je leur conseille
toujours la concertation, au lieu
de passer leur temps à faire un
sit-in devant nos locaux diploma-
tiques, toute la journée du mar-
di, depuis plus de deux ans. La
meilleure façon de procéder,
c'est de venir voir l'Ambassadeur
que je suis. Et il m'appartient de
transmettre leurs revendications
aux autorités concernées. Je
suis ouvert à tout le monde
mais leur procédé n'est pas le
bon. Je pense que c'est beau-
coup plus dû au manque d'infor-
mations. Quand on n'a pas d'in-
formation, on consomme beau-
coup de rumeurs. C'est comme
cela que j'interprète les choses.
Ils ne cherchent pas à connaître
les faits précis auprès de la mis-
sion diplomatique. Il y a par
exemple un programme élabo-
ré par le gouvernement baptisé
: ''Come and see! Go and
tell! '' (Venez voir et retour-
nez raconter!). Il est destiné à
la diaspora, surtout à ceux qui
n'y sont pas retournés depuis le
génocide. On les invite à visiter
le pays, observer, et se rendre
compte de l'évolution des
choses. Pour, à leur retour, ra-
conter ce qu'ils ont vu. Ce
programme initié par le gouver-
nement, parfois même sponso-
risé, est coordonné par l'ambas-
sade. Ça a beaucoup contribué
à équilibrer l'information.
En cette fin d'année, ont
lieu à Kigali la Réunion an-
nuelle du dialogue national
et la Convention de la dia-
spora. Que recouvrent ces
deux événements?
Selon la Constitution du Rwan-
da, le président de la Répu-
blique est tenu d'organiser
chaque année une rencontre
sur le dialogue national, avec
l'ensemble des composantes de
la communauté rwandaise, ain-
si que la diaspora. Tout le mon-
de se retrouve donc autour du
chef de l'Etat, et pendant deux
ou trois jours, il passe en revue
les actions menées pendant l'an-
née écoulée et fait une projec-
tion sur la suivante. C'est un
grand moment interactif pour
prendre en compte les requêtes
et les doléances des uns et des
autres. Ce dialogue est puisé à
la tradition rwandaise et privilé-
gie l'unité, la réconciliation, la
cohésion nationale mais aussi la
bonne gouvernance et d'autres
questions. C'est très démocra-
tique. Les échanges sont re-
transmis en direct par les mé-
dias. Même les absents peu-
vent participer par téléphone.
Cela est valable pour les
membres de la diaspora. Les
ambassades envoient des délé-
gations. Mais ceux qui ne peu-
vent pas faire le déplacement
ont la possibilité d'intervenir au
téléphone. Des lignes télépho-
niques gratuites sont ouvertes à
cet effet et nous les leur commu-
niquons. La Convention de la
diaspora, quant à elle, se dérou-
le tous les deux ans. Les Rwan-
dais éparpillés à travers le mon-
de peuvent être évalués à deux
ou trois millions. Ici en Bel-
gique, nous sommes au moins
trente mille. C'est le moment de
se ressourcer, de se connaître, de
mieux s'organiser pour être da-
vantage utiles à notre pays. Ce
contact direct et physique est
enrichissant à plus d'un titre.
Que savez-vous du pro-
gramme Vision 2020 du pré-
sident Paul Kagamé?
C'est une feuille de route élabo-
rée en 2000 qui définit les
grandes orientations de la poli-
tique du président Paul Kagamé
jusqu'à l'horizon 2020. Le Rwan-
da est un pays sous-développé
mais il a l'ambition d'en faire un
pays à revenu intermédiaire à
cette échéance. Alors, il a défi-
ni les stratégies devant lui per-
mettre d'y arriver. Ce program-
me aborde tous les secteurs
clés: la croissance, la réduction
de la pauvreté, le pouvoir
d'achat, etc. Déjà, je suis heu-
reux de vous annoncer que lors
du bilan à mi-parcours dressé
l'année dernière, il a été consta-
té qu'en 2017, on aura déjà at-
teint ce qui avait été fixé initia-
lement comme objectifs. Donc,
nous sommes en train de revoir
ces objectifs à la hausse. Les
Rwandais se sont appropriés le
concept Vision 2020. Des en-
fants sont baptisés Vision 2020
à leur naissance ; des villages,
des restaurants, etc, portent ce
nom. On assiste à une réduction
constante du niveau de pauvre-
té. Sur les cinq dernières années,
elle a baissé de 11 points, pas-
sant de 56% à 45%. Cela est vi-
sible. Surtout quand on sort de
la capitale. A l'époque, les gens
habitaient dans des maisons de
paille. Actuellement, il y a un
programme pour faire dispa-
raître tout cela. L'accent est
mis sur l'accès à l'eau potable,
l'accès aux soins de santé; la
scolarité est devenue gratuite et
obligatoire. Le changement est
palpable et c'est ce qui frappe le
visiteur qui arrive au Rwanda.
En matière d'infrastruc-
tures, quelles sont les prio-
rités aujourd'hui?
Je dirai que c'est l'énergie. Le
président Kagamé a beaucoup
insisté sur l'énergie. Nous avons
fait des progrès en matière
d'électrification rurale. Mais le
gros problème, c'est la produc-
tion d'électricité. Et nous devons
faire plus d'efforts. D'ailleurs, le
président a dit que c'est l'une
des clés de la réussite du pro-
gramme Vision 2020. Evidem-
ment, les autres secteurs sont
prioritaires. Cependant, la prio-
rité des priorités reste le secteur
énergétique.
Qu'est-ce qui est mis en
œuvre pour la promotion
du secteur privé?
C'est le cœur du programme Vi-
sion 2020. Je soulignerai la vo-
lonté politique affirmée et la
réussite de la politique de priva-
tisations. Les entrepreneurs sont
écoutés et soutenus par les pou-
voirs publics. Le gouvernement
a mis en place une réglementa-
tion saine et des facilités d'ac-
compagnement. Le président
voyage rarement sans se faire
accompagner des patrons du
privé. Il veut leur permettre de
découvrir de nouveaux horizons
pour être compétitifs, élargir
leurs réseaux.
Interview / S.E.M. Robert Masozera, Ambassadeur du Rwanda en Belgique : ____
Propos recueillis par Michel Russel Lohoré, à Bruxelles
‘L'économie ne peut pas marcher si la politique est malade’
La tragédie est encore dans toutes les têtes : plus d'un million
de morts en quelques mois, des milliers de déplacés, un peuple
dévasté. Dix-huit ans après le génocide, le Rwanda est résolu-
ment sur la voie du renouveau. Elève modèle pour les institu-
tions financières internationales, le pays du président Paul Ka-
gamé, fort de sa bonne gouvernance et d'un processus de ré-
conciliation réussi, truste les premières places des palmarès afri-
cains du Doing Business. Robert Masozera, son Ambassadeur en
Belgique, a reçu L'Intelligent d'Abidjan, au Rwanda House, au
sud de Bruxelles, pour un éclairage sur les recettes de ce pays
considéré par la Banque mondiale comme le '' réformateur le
plus rapide en matière de réglementation des affaires ''.
S.E.M. Robert Masozera, Ambasadeur du Rwanda en Belgique

Gabarit Intelligent N°2706 MAC_Mise en page 1 04/12/12 23:15 Page4
NATION
/
5
N°2706
Du Mercredi 5 Décembre
La fédération rwandaise du sec-
teur privé est très bien structu-
rée et l'environnement du Doing
Business est favorable. Il est de-
venu facile de créer une entre-
prise, d'avoir accès au crédit. Ça
crée un boom et incite à la
création d'entreprises.
Le Rwanda est cité en
exemple pour la lutte
contre la corruption.
Quelles sont vos recettes?
Cela n'a pas été facile. Encore
une fois, c'est le résultat de la ri-
gueur et de la discipline. J'ai
coutume de dire que notre se-
cret, c'est la mise en place d'ins-
titutions solides et efficaces di-
rigées par des leaders solides et
efficaces. On a un environne-
ment réglementaire très strict. Il
y a certes le pouvoir judiciaire,
mais en amont, il y a la sensi-
bilisation de la population.
Consciente du fléau, la popula-
tion est la première à dénoncer
tout manquement. Et puis, nous
avons une loi qui punit le cor-
rupteur et le corrompu, celui qui
donne et celui qui reçoit. Ils
sont punis de façon exemplaire.
Est-ce juste de dire que
votre pays puise ses forces
dans la tragédie qu'il a
connue?
Oui, je le confirme. C'est une
tragédie qui a donné des leçons,
nous sommes sortis renforcés
par l'épreuve. Le Rwanda a failli
disparaître. Mais les Rwandais ne
veulent plus se souvenir du pays
qu'ils ont connu par le passé.
C'est pourquoi ils disent '' Ne-
ver again ! '' (Plus jamais ça
!). Ils ne veulent plus entendre
parler du génocide. Ils veulent
définitivement oublier tous ces
événements douloureux. On
combat tous les indices de divi-
sion.
Peut-on parler aujourd'hui
d'un peuple réconcilié?
On peut parler d'un peuple en
voie de réconciliation. C'est un
processus mais je dirai que c'est
une voie de réconciliation qui
avance très vite. Je ne dirai pas
que nous sommes réconciliés à
100% mais les études révèlent
que plus de 80% de la popula-
tion pense qu'elle est réconci-
liée. Nous avons une Commis-
sion Nationale Unité et Réconci-
liation pragmatique et qui a fait
un bon travail. Mais nous avons
aussi une Constitution qui accor-
de une place de choix aux prin-
cipes fondamentaux de l'unité et
de la réconciliation. On fait
beaucoup de choses pour obte-
nir la cohésion. La réconciliation,
c'est une voie qui marche. Le
problème qui reste à régler,
c'est à l'extérieur du Rwanda,
notamment avec la diaspora où
il y a toujours des clivages. Vous
avez relevé le cas de ces compa-
triotes qui manifestent devant
l'Ambassade. Il y a ce problème
parce que les messages de ré-
conciliation ne leur parviennent
pas. Nous allons y mettre un ac-
cent accru. On a compris qu'il
faut travailler collectivement
pour avancer. L'union fait la
force.
Paul Kagamé assure que
l'économie et la politique
vont de pair. Est-ce tou-
jours un binôme gagnant?
C'est correct. Les performances
économiques du Rwanda n'au-
raient pas été possibles sans
fondements politiques solides: la
démocratie, la bonne gouver-
nance, la décentralisation, des
institutions fortes, le dialogue,
etc. Tout cela concourt à instau-
rer la confiance. La population
a d'abord cru dans les institu-
tions. Après, quand il y a la
confiance, on s'épanouit. Donc,
l'économie ne peut pas marcher
si la politique est malade. On y
croit beaucoup. On a beaucoup
investi dans l'éducation civique.
Dans le Doing Business, le Rwan-
da est devenu champion grâce
à la bonne gouvernance.
Quelle place accordez-vous
aux échanges intra-afri-
cains?
Nous y croyons fermement.
C'est inscrit dans le programme
Vision 2020 dont nous avons
déjà parlé. Nous voulons deve-
nir un hub dans la sous-région.
Au sein de la communauté est-
africaine, le Rwanda est entou-
ré de cinq pays, avec 130 mil-
lions d'habitants, une union
douanière et un marché com-
mun. C'est beaucoup plus sti-
mulant pour le ratio écono-
mique et commercial. Le com-
merce intra-états transfronta-
lier serait beaucoup plus ren-
table qu'avec l'Occident. A
l'époque, les échanges com-
merciaux entre notre pays et la
République Démocratique du
Congo étaient fructueux. C'est
pourquoi la situation qui sévit à
l'est de la RDC nous affecte
beaucoup plus qu'on ne le pen-
se. C'est vraiment absurde de
croire que le Rwanda peut être
source de problèmes pour la
RDC alors que c'est nous qui
souffrons de cette insécurité. Le
Rwanda s'inscrit de façon acti-
ve dans une stratégie de l'inté-
gration régionale en adoptant
les meilleurs standards possibles,
en faisant la différence grâce au
développement des infrastruc-
tures. On voit déjà les retom-
bées.
Excellence, malgré les mul-
tiples démentis, les efforts
diplomatiques, les autorités
rwandaises n'arrivent tou-
jours pas à empêcher
l'ONU, la communauté in-
ternationale, les ONG, et
non des moindres, d'attes-
ter que votre pays est le
principal soutien de la ré-
bellion à l'est de la Répu-
blique Démocratique du
Congo.
C'est franchement dommage
que des organisations pensent
que le Rwanda est responsable
de cette situation qui dure de-
puis plus de vingt ans, même de-
puis la colonisation. Mais plus la
situation évolue, les perceptions
aussi changent maintenant. On
commence à réaliser qu'on
s'était trompé et que les mutins
du M23 sont des Congolais. Le
gouvernement congolais per-
siste à dire que c'est le Rwanda
qui les attaque. Depuis la chu-
te de Goma, on commence à
comprendre que c'est un problè-
me congolo-congolais. Ce sont
des Congolais qui étaient dans
l'armée congolaise et qui se
sont rebellés. On avait accusé le
Rwanda de les avoir armés.
Puisque les rebelles du M.23 ont
affaire à une armée très faible,
une armée indisciplinée qui leur
laisse tout leur arsenal, on
constate maintenant que ce
n'est pas le Rwanda qui soutient
la rébellion. Le problème est
très profond. Pour le régler, il
faut toucher aux causes pro-
fondes. Que gagne le Rwanda
en armant les rebelles? Le Rwan-
da est très touché par cette cri-
se. Notre économie en souffre.
Et pourtant, avant la naissance
de cette rébellion, on s'entendait
très bien avec Kinshasa, on tra-
vaillait très bien avec un gouver-
nement élu et légitime. C'est
toujours notre position. Les gens
qui ont rédigé ce rapport de
l'ONU l'ont fait avec mauvaise
foi pour nuire. Le fait que ce soit
un rapport de l'ONU, le fait
que ce soit des experts, ne signi-
fie pas que c'est un rapport
très fiable. On a beaucoup nié
en apportant toutes les évi-
dences. Il y en a qui ont été
convaincus, d'autres non. On es-
père qu'avec le temps, ils chan-
geront d'opinion. Si vous lisez
les résolutions publiées présen-
tement, on ne condamne plus le
Rwanda, on ne sanctionne plus
le Rwanda, on a changé de lan-
gage. Le problème congolais
est la conséquence de la mauvai-
se gouvernance. C'est un pays
vraiment mal géré. C'est pour-
tant un pays qui a des potentia-
lités énormes. C'est pourquoi je
dis qu'il ne suffit pas d'avoir un
grand pays, un pays très riche en
ressources. Quand on n'a pas de
leadership, quand on n'applique
pas la bonne gouvernance, ce
pays va succomber. Pour le cas
de la RDC, il ne faut pas cher-
cher des boucs émissaires.
Pour terminer, quelle est
l'ambition du président
Paul Kagamé pour le Rwan-
da et l'Afrique?
(Il soupire de plaisir). J'aurais
aimé qu'il fût là pour vous ré-
pondre lui-même. C'est une
question qui l'intéresse beau-
coup. Nous avons un président
vraiment panafricain, qui a une
vision pour l'Afrique, qui aime
parler au nom de l'Afrique. Il
rêve de voir son pays, le Rwan-
da, bien intégré dans un conti-
nent stable et fort, qui a de la
poigne, qui n'est pas margina-
lisé. Chaque fois, il s'inquiète de
voir l'Afrique bafouée, rabaissée.
Ça l'énerve. Parfois, il attaque
les chefs d'Etats africains qui ac-
ceptent ça. Le président Kagamé
rêve d'une Afrique décomplexée
et digne. Il dit toujours: '' Aux
problèmes africains, il faut
des solutions africaines ''.

ILS SE COMPTENT par centaines, les
partisans de l’ancien chef de l’Etat ivoi-
rien, Laurent Gbagbo, qui ont trouvé
refuge au Ghana avant ou après le 11
avril 2011. Leur retour au pays n’étant
pas encore à l’ordre du jour, ils vivront
dans ce pays, le déroulement de
l’élection présidentielle et législative du
7 décembre 2012. Des deux ténors qui
s’affrontent, qui supportent-ils? La
question se pose parce que de l’issue
de cette élection, se joue le destin de
certains sous le coup de mandat d’ar-
rêt des autorités ivoiriennes. L’affaire
Katinan toujours pendante devant
les juridictions ghanéennes en est
une illustration. Qui de Dramani et de
Addo constitue une garantie pour eux
? C’est une autre question qui pour-
rait se poser ? Mais pour eux (les pro-
Gbagbo rencontrés à Accra), la ques-
tion ne se pose pas en ces termes. L’en-
jeu se trouve ailleurs à entendre cer-
tains. ‘’C’est la résistance de la dé-
mocratie ghanéenne aux tenta-
tions des démons de la division’,
analyse un ancien ministre du gouver-
nement Aké N’Gbo. De manière gé-
nérale, même s’il y a un penchant pour
le régime qui les a accueillis, les pro-
Gbagbo disent observer une stricte
neutralité. ‘’Ici nous ne faisons pas
de politique et nous ne parlons pas
de la politique ghanéenne. Le fai-
re, c’est s’ingérer dans une affaire
qui ne nous concerne pas’, fait ob-
server le président de l’Efym et ex-
conseiller à la présidence, Ervé Siaba
qui se veut ouvert à toute discussion
en dehors de la politique. C’est à jus-
te titre qu’il est en lobbying permanent
pour l’ex-président de la République de
la Fif, Jacques Anouma. Neutralité mais
aussi discrétion. Ils évitent de parler des
sujets qui fâchent lors de leurs conver-
sations en public. ‘’C’est par le canal
de la presse que nous obtenons
aussi les informations sur ce qui se
passe dans tel ou tel camp’, ajou-
te un autre interlocuteur. Cependant,
on redoute aussi des débordements à
l’issue du scrutin. Une situation qui
contraint un autre groupe d’exilés à
restreindre leur mouvement ces temps-
ci. C’est que à Accra comme à l’inté-
rieur du pays, une opinion est répan-
due, selon laquelle le candidat du NPP
(Akufo-Addo) joue son va-tout et ne
voudra rien céder à son adversaire Ma-
hama du NDC. Les pro-Gbagbo qui
comptent sur la stabilité du Ghana, leur
pays d’accueil, n’osent pas en faire un
commentaire particulier, comptant
sur la maturité des Ghanéens à réus-
sir ces élections à hauts risques. Tou-
tefois, il est prétentieux de se faire une
opinion générale sur leur comporte-
ment, mais ceux que l’on rencontre ne
veulent pas s’ériger en activistes.
LE DÉPUTÉ de Saïoua sera candidat
aux élections régionales dans le Haut-
Sassandra. Alphonse Djédjé Mady a
accédé à la demande formulée, le di-
manche 2 décembre 2012 par les
chefs de cantons, de tribus et de com-
munautés d’Issia et de Nahio. Pendant
deux heures (10h- 12h) à la résiden-
ce du Pr Alphonse Djédjé Mady à
Saïoua, plus de 200 chefs issus de 42
villages du département d’Issia et
ses environs ont formellement deman-
dé au secrétaire général du PDCI
d’être leur candidat pour le Conseil ré-
gional du Haut-Sassandra. Ces leaders
traditionnels ont aussi pris l’engage-
ment de mobiliser leurs collègues de
la région qui regroupe les départe-
ments de Daloa, Issia, Vavoua, Bédia-
la et Zoukougbeu, autour de la can-
didature de Djédjé Mady, le 24 février
2013. Cette demande qui est interve-
nue après celle formulée par les
cadres PDCI de la région, a réjoui Al-
phonse Djédjé Mady. Le député de
Saïoua les a donc engagés à jouer leur
partition pour que leur souhait soit une
réalité au soir du 24 février 2013. Lors
des élections législatives, la commu-
nauté Baoulé de Saïoua avait payé la
caution de 100.000 FCFA afin que
Djédjé Mady puisse se présenter. «
C’est avec beaucoup de plaisir que
j’accepte votre demande », a dit
Djédjé Mady aux chefs traditionnels et
aux chefs des communautés du dé-
partement d’Issia. Des collègues dé-
putés de Djédjé Mady ont été les té-
moins de cette cérémonie, entre
autres, Jean-Paul Soro Souagnon,
député de Gabiadji et Doba, com-
munes et sous-préfectures et San
Pedro sous-préfecture.
Ghana / Duel indécis entre John Mahama
et Akufo-Addo _____
S. Debailly, envoyé spécial à Accra
Voici l’attitude des pro-Gbagbo
Elections régionales / Candidature du secrétaire
général du PDCI dans le Haut-Sassandra
_Olivier Dion
200 chefs traditionnels sollicitent
Alphonse Djédjé Mady
Quel sera le sort des partisans de
Laurent Gbagbo à l’issue du scrutin
au Ghana ?
Alphonse Djédjé Mady a accepté la
demande des leaders traditionnels
d’Issia et de Nahio.
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