EVALUATION DE LA DOULEUR CHEZ L’ENFANT POLYHANDICAPE L’EXPERIENCE DU CENTRE ANTOINE DE SAINT EXUPERY Dr Philippe PERNES, Neuropédiatre, et l’équipe du CLUD du Centre de Soins Antoine de Saint Exupéry (62880 Vendin le Vieil) Cette intervention n’a pas pour objectif de présenter une nouvelle fois l’échelle d’Hétéro évaluation de la douleur de San Salvadour (DESS), présentée à de nombreuses reprises lors de colloques antérieurs et maintenant bien connue : nous n’en ferons qu’un bref rappel. Nous nous intéresserons essentiellement à l’évaluation de l’utilisation de cette échelle chez l’enfant polyhandicapé par les personnels de notre établissement, à partir de deux audits cliniques effectués en 2009 dans le cadre de l’évaluation de nos pratiques professionnelles. Présentation de l’Etablissement et étude de la population accueillie Le centre Antoine de Saint Exupéry est un établissement de Soins de Suite Spécialisé situé dans la région Lensoise accueillant 82 enfants, adolescents et maintenant jeunes adultes polyhandicapés « médicalisés » et 12 enfants en état végétatif chronique ou pauci relationnel. Tous présentent une dépendance totale de l’adulte pour tous les actes de la vie quotidienne ; 97% présentent une quadriplégie et n’ont pas acquis la station assise voire même la tenue de tête, 90% ont des troubles majeurs de la déglutition entraînant la nécessité d’une nutrition entérale dans 69% des cas, 78% une épilepsie, 31,4% une cécité, 72% une scoliose grave et 43 ,2% des troubles respiratoires entraînant des besoins en oxygène dans près de 25% des cas. 8% sont porteurs d’une trachéo(s)tomie. 4% sont en ventilation invasive ou non invasive. Un service de Psychiatrie de 26 lits accueille des adolescents ou jeunes adultes présentant une psychose déficitaire. Douleur et Polyhandicap Généralités L’existence de phénomènes douloureux fait partie du quotidien des jeunes Polyhandicapés. La prise en charge de leur douleur constitue donc une priorité et doit faire l’objet d’un questionnement permanent dans la réalisation de chaque geste de la vie courante. Elle est une priorité car elle est un préalable obligatoire à toute prise en charge, quelle soit de nursing, éducative ou rééducative car elle peut bloquer un processus relationnel déjà limité. Difficultés d’évaluation L’évaluation de la douleur est difficile chez ces enfants sans aucun langage verbal et aux possibilités de communication réduites. L'interrogatoire des parents et de l'entourage revêtira ici une importance primordiale. L'existence de lésions neurologiques pourra de même diminuer ou empêcher l'expression d'un langage corporel. La possibilité de troubles du comportement et de la personnalité pourra aussi altérer la compréhension de modifications comportementales liées à la douleur. Les signes particuliers de l’expression de la douleur chez l’enfant polyhandicapé Interrogatoire Régression psychique = enfant triste prostré, perte de l’intérêt a l’environnement Apparition ou accentuation des manifestations psychotiques Examen clinique Modalités → environnement calme, examen plutôt à 2 personnes, utilisation de la vidéo Résultats a) OBSERVATION Pleurs et/ou cris Gémissements – pleurs silencieux Mimique = signe primordial Attitude antalgique spontanée ou dans le mouvement Augmentation des troubles du tonus et des mouvements spontanés – schémas pathologiques – dystonie – spasticité – mouvements anormaux b) PALPATION Réaction de défense Protection des zones présumées douloureuses Troubles de la sensibilité = zones d’hyperesthésie cutanee ⇒ Effleurement avec peluches → zones d’allodynie ou d’hyperpathie = douleurs neuropathiques : y penser dans les encéphalopathies progressives, mais aussi dans les encéphalopathies fixées L’échelle d’hétéro évaluation de San Salvadour (DESS) : Elle reprend tous ces éléments cliniques. Nous employons au centre cette échelle mise au point par l’équipe de l’Hôpital San Salvadour à Hyères depuis sa validation fin 1998. Elle est basée sur l’observation des modifications du comportement de l’enfant par rapport à un état basal considéré comme non douloureux. Nous l’employons également pour les patients du Service de Psychiatrie. Rappelons que cette échelle comporte 10 items que l'on peut catégoriser en 3 groupes, chaque item traduisant une caractéristique particulière du comportement de l'enfant algique. Quand remplir une fiche douleur (exemples) • • • • • • • Devant toute suspicion de douleur, même si évidente, spontanément, sans attendre une prescription médicale : intensité initiale – référence. Devant tout comportement anormal (auto/hétéro-agressivité, atonie psychique). Evaluation et réévaluation régulière d’un traitement antalgique, médicamenteux ou non. Lors de tout soin (vie quotidienne, rééducation…) présumé douloureux → efficacité de la prémédication. Avant Cs du médecin de rééducation ou à sa demande. Avant Cs multidisciplinaire avec le chirurgien orthopédiste (une échelle remplie 3x/jour systématiquement 3 jours de suite avant la Cs). Systématiquement au retour d’une hospitalisation, surtout après intervention chirurgicale. La douleur liée aux soins chez l’enfant polyhandicapé : Il s’agit d’abord des soins de la vie quotidienne : soins au sens large de « prendre soin de » : toilette, transferts, mobilisations, alimentation, mise en place des appareillages, prises en charges rééducatives,… Ne pas oublier à contrario que la non mobilisation des enfants peut engendrer des douleurs et qu’ils doivent absolument être mobilisés régulièrement et bénéficier de changements de position fréquents Organisation de la prise en charge de la douleur au Centre St EXUPERY CLUD depuis janvier 1997, multidisciplinaire, coordonné par un médecin Neuropédiatre. 6 réunions annuelles+ groupes de travail. - Réalisations : → Utilisation DESS depuis 1998, création du dossier de base de chaque enfant, élaboration de la fiche de cotation, création d’une rubrique douleur dans chaque dossier de soins, → Réalisation de plusieurs cycles de formation interne sur la douleur → Écrits, colloques régionaux et nationaux, réalisation du film « Le temps d’une toilette » en collaboration avec le CNRD, participation à l’écriture du livre « Vivre et grandir polyhandicapé » paru en 2010. → Formations extérieures (IFSI, IRTS, Hôpitaux, IME…) → Discussion de dossiers. → Élaboration de protocoles : - En priorité non médicamenteux : alimentation, toilette, transferts, installations, mise en place d’appareillages… - Médicamenteux : Consensus médicaux, Protocoles pré établis, datés et signés par un médecin et que l’infirmière est habilitée à entreprendre. - Protocoles de soins infirmiers ou médico-infirmiers - Evaluation de l’utilisation de la DESS chez l’enfant polyhandicapé par les personnels du centre : étude réalisée en 2009/2010 dans le cadre de l’évaluation de pratiques professionnelles (EPP) Chaque dossier du patient comporte : Un dossier de base douleur reprenant chacun des 10 items de la l’échelle DESS : Il est rempli après chaque admission et réévalué régulièrement. L’Echelle DESS : Une Fiche de cotation Douleur où sont reportés les scores douleur, ainsi que ses circonstances, sa durée, les mesures prises….. I– Justification du choix du sujet - Sujet défini comme prioritaire pour notre population. - Fréquence des épisodes douloureux et des causes potentielles de douleur - Fiches de cotation douleur non remplies systématiquement et pas toujours suffisamment complétées dans la pratique quotidienne. - Personnel récemment embauché non formé à l’évaluation - Caractère multidisciplinaire de la prise en charge de la douleur - Marge d’amélioration prévisible : documents existants insuffisamment utilisés ou remplis de façon incomplète. II– Objectifs de l’évaluation - mieux évaluer la douleur du patient, mieux la traiter et améliorer sa qualité de vie - mesurer les écarts entre la pratique et les protocoles validés - connaître les difficultés éprouvées par le personnel dans l’utilisation de l’échelle et dans le remplissage de la fiche de cotation - définir et mettre en place des actions d’amélioration - former le personnel médical, paramédical ou éducatif non initialement formé et réactualiser les connaissances des personnels par le biais de formations ciblées III – Réalisation III-1 Premier audit portant sur le remplissage des fiches de cotation douleur : étude sur 100 cotations.) Lors de chaque évaluation d’une douleur chez un patient, une fiche de cotation est remplie : Elle comprend 12 items renseignant les caractéristiques de la douleur exprimée. La traçabilité de chaque item a été analysée. o critères d’inclusion : tout patient (ensemble des services SSR et Psychiatrie) non communiquant pour lequel une évaluation de la douleur a été réalisée et une fiche de cotation remplie dans l’année qui précède la recueil. o outils utilisés : grille de recueil élaborée par l’équipe du CLUD et comportant les 12 critères de la fiche de cotation • • • • • • • • • • • • o o o Éléments faisant évoquer l'existence d'une situation douloureuse notés : Origine présumée ou certaine de la douleur notée : Date de la cotation notée : Heure de la cotation notée : Période d'observation notée : Observateur (s) notés : Graphique correctement rempli Total indiqué : Traitement lors de la cotation noté Suite donnée notée Épisode(s) douloureux : circonstances notées Épisode(s) douloureux : durée notée type d’étude : Audit clinique sur un mois - approche rétrospective taille de l’échantillon : 100 cotations douleur, soit 20 par unité, les dossiers ayant été étudiés par ordre alphabétique, recueil et analyse des données : par l’équipe du CLUD Resultats Critères tracés 1- Éléments faisant évoquer l'existence d'une situation douloureuse notés : 2 -Origine présumée ou certaine de la douleur notée : 3- Date de la cotation notée : % 52.8% 50% 97% 4 - Heure de la cotation notée : 5- Période d'observation notée : 14% 6 - Observateur (s) notés : 89% 7 - Graphique correctement rempli 8 - Total indiqué : 96% 9- Traitement lors de la cotation noté : 10 - Suite donnée notée : 23% 11- Épisode(s) douloureux : circonstances notées 12 - Épisode(s) douloureux : durée notée Fiche » exploitable « Commentaires 88% 97% L’absence de date invalide la fiche Les 2 critères 4 et 5 ne sont pas renseignés conjointement dans 7% des observations, ce qui rend les fiches invalides Mais le score est à 0 dans 56%des cas, donc tableau forcément correctement rempli dans ces cas Dans 56 cas, le score est à 0, donc absence de douleur. Dans ces cas les critères 10, 11 et 12 ne doivent pas être notés. Ces trois critères sont donc comptabilisés sur un total de 44 Faible score, mais beaucoup de cas de cotations systématiques avant venue du chirurgien consultant chez des patients à priori sans traitement antalgique. 54.6% 75% 34.1% 81% Une fiche a été considérée comme exploitable si les critères 3, 4 ou 5, 7, 8, 11 sont conjointement renseignés : il y a eu douleur, elle est cotée, les circonstances sont notées, ainsi que la période de survenue ou plus précisément son horaire. Ces critères sont réunis dans 81% des cas. Certains items sont insuffisamment tracés (critères 1, 2, 4, 9, 10 et 12) et peuvent nuire à l’appréciation de l’épisode douloureux par le médecin Commentaires : Points forts : dans plus de 80% des cas • la date et la période d’observation sont mentionnées • le nom de l’observateur est indiqué • le graphique est correctement rempli avec traçabilité du score total Points faibles • heure de cotation notée dans 14% des cas • traitement lors de la cotation mentionné dans 23% des cas (celui-ci peut être retrouvé dans la rubrique prescriptions médicales du dossier patient ou les plans de soins infirmiers) • suite donnée décrite dans 54,6 % des cas • circonstances de l’épisode douloureux dans 75% des cas • Durée de l’épisode douloureux dans 34,1% des cas III1 - 2 Deuxième audit portant sur l’utilisation de l’échelle d’hétéro évaluation : auto questionnaire remis à l’ensemble du personnel o o o o o outils utilisés : Questionnaire élaboré par les membres du CLUD en comportant 19 critères avec possibilités de commentaires libres. Personnes concernées : l’ensemble du personnel soignant, rééducatif éducatif de l’établissement. recueil et analyse des données: par l’équipe du CLUD période d’évaluation : sur un mois le questionnaire : présenté de manière simplifiée, faute de place suffisante : peut être obtenu par demande par mail : [email protected] Centre de Soins Antoine de St Exupéry EVALUATION DE L’UTILISATION DE LA DESS CHEZ LA PERSONNE POLYHANDICAPEE PAR LES PERSONNELS DU CENTRE : AUTO QUESTIONNAIRE Unité de soins : Profession : Année d’entrée dans l’établissement : Avez-vous eu depuis votre arrivée une formation interne sur l’évaluation de la douleur : oui / non / NR (Non Réponse) Avez-vous lu les protocoles d’utilisation de l’échelle San Salvadour : oui / non / NR En général pensez-vous que l’emploi de l’échelle soit utile dans le dépistage d’une douleur aigue : oui / non / NR En général pensez-vous que l’emploi de l’échelle soit utile dans le dépistage d’une douleur chronique : oui / non / NR Pensez vous que les fiches de cotation soient toujours analysées par les médecins : oui / non / NR Avez-vous déjà personnellement utilisé cette échelle : oui/non Si oui En cas de suspicion de douleur l’utilisez-vous : toujours / parfois / jamais L’utilisez-vous le plus souvent :oui / en binôme / NR L’utilisez-vous le plus souvent : spontanément / sur prescription médicale / NR L’utilisez vous pour le suivi d’un traitement antalgique : oui / non / NR Quel temps mettez-vous pour remplir une fiche de cotation : moins de 5mn / 5 à 10mn/plus de 10mn / NR Vous référez vous au dossier de base douleur pour remplir la grille : oui / non / NR Avez-vous des difficultés à utiliser l’échelle : oui / non / NR Si oui quelles en sont les raisons : Certains items vous semblent mal adaptés à notre population : Si oui cochez lesquels (une case pour chacun des 10 items) Certains items sont mal compris en raison de termes trop techniques Si oui cochez lesquels : (une case pour chacun des 10 items) Le temps de remplissage vous parait trop long : oui / non / NR la Fiche de cotation (doc. Joint) vous semble mal adaptée : oui / non / NR Si oui, quelles propositions d’amélioration pouvez vous proposer (commentaires libres) Autres difficultés d’utilisation de l’échelle (commentaires libres) En résumé, concernant l’utilisation de l’échelle de San Salvadour au centre, vous diriez vous : Très satisfait / satisfait / Moyennement satisfait / Peu satisfait / Non satisfait / NR Quels autres commentaires souhaitez vous apporter à ce questionnaire ? (commentaires libres) Analyse des résultats : la grille complète des résultats (avec analyse par catégories professionnelles) peut être obtenue par mail : [email protected] • Participation au questionnaire : Fonction AS.AMP et Aux. IDE Psychomotriciens, Ergothérapeutes Orthophonistes Educ. Spé et EJE TOTAL Effectif global (organigramme) Répondants au questionnaire % 66 55% 86 Effectifs présents au moment du questionnaire % corrigé 74 120 34 104 63.5% 30 16 8 50% 13 61.5% 136 74 54.4% 117 63 .25% • Les points forts : - Près de 90% des soignants ont lu les protocoles d’utilisation de l’échelle San Salvadour - Concernant l’utilisation de l’échelle, la satisfaction globale est importante : 87.7% de personnes très satisfaites, satisfaites ou moyennement satisfaites. Cependant les personnes moyennement satisfaites représentent un pourcentage élevé à 47.7%. - Près de 80% estiment son emploi utile dans le dépistage d’une douleur aigue et 88% ont déjà utilisé l’échelle - Près de 70% l’utilisent pour le suivi d’un traitement antalgique - Le temps de remplissage, estimé trop long dans un premier questionnaire datant de 1998, soit un an après sa mise en place, est considéré, l’habitude de la remplir aidant, comme correct dans 60% des cas. - La fiche de cotation apparaît adaptée dans 46,2%, contre 33.8% (non réponse 13.8%) • Les points faibles - - L’utilisation spontanée (26.2%) est bien inférieure à celle sur prescription médicale (64.6%) Près de 60% des personnes disent ne pas avoir bénéficié de formation interne : ces chiffres sont un peu étonnants par rapport à la réalité. Près de la moitié du personnel estime que les fiches de cotation ne sont pas analysées systématiquement par les médecins (mais pas de traçabilité actuellement) 4/5 des personnes questionnées rencontrent des difficultés de remplissage de l’échelle, soit en raison d’items leur paraissant mal adaptés, bien que cette échelle soit spécifiquement élaborée pour cette population, ou trop techniques donc mal compris : par ordre de fréquence les items 4 (protection des zones douloureuses) 6 ( Intérêt pour l’environnement), 8 ( Capacité à interagir avec l’adulte), 10 (attitude antalgique spontanée) paraissent mal adaptés, et l’item 9 (accentuation des mouvements spontanés) trop technique L’échelle est moins employée par les éducateurs et rééducateurs (62,5% l’ont déjà employée) que par les soignants (90.9%), et son emploi n’est qu’occasionnel (100%) avec un temps de remplissage toujours supérieur à 5 mn.et des difficultés constantes de remplissage. Parmi les commentaires libres (par nombre décroissant de citations) 1. l’échelle devrait être plus courte avec quelques items mieux adaptés 2. phrases plus simples 3. items peu adaptés ou peu compréhensibles 4. certains items sont répétitifs 5. certains items se ressemblent trop 6. l’échelle ne donne pas d’indications sur le siège de la douleur 7. temps d’utilisation trop long / Manque de temps parfois 8. difficultés pour la population du service de Psychiatrie 9. durée d’observation parfois trop longue : fiches mises en route depuis plusieurs semaines 10. non adaptée si la douleur se prolonge 11. répétitions dans la fiche de cotation 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Propositions (par nombre décroissant de citations) Impliquer l’ensemble du personnel (impression des AS et IDE que les techniciens les utilisent peu) organiser de nouvelles formations supprimer les items inutiles ou mal adaptés simplifier la grille créer une échelle interne avec le personnel concerné créer une échelle adaptée au Polyhandicap (!!) créer une courbe douleur IV) Conclusion : nécessité de : - Sensibiliser le personnel médical et paramédical à l’emploi systématique d’une échelle d’évaluation validée devant toute douleur. - Améliorer la compréhension et l’utilisation de l’échelle d’évaluation ; - Améliorer la qualité de remplissage des fiches de cotation et par ce biais améliorer leur lecture et leur interprétation par les médecins - Instaurer la traçabilité (par signature horodatée) de la lecture des fiches de cotation par les médecins V ) – Mise en place d’actions d’amélioration 1 - former le personnel médical, paramédical et éducatif non initialement formé et réactualiser les connaissances des personnels par le biais de formations ciblées :. Pour ce faire, des formations ouvertes à l’ensemble du personnel ont été réalisées par le président du CLUD assisté de l’infirmière référente douleur lors de 5 séances de 3 heures Lors de ces séances de formation, mais également d’information, ont été abordés les thèmes suivants : • présentation et analyse des résultats des 2 audits précédemment mentionnés • discussion avec le personnel sur les difficultés rencontrées : ces échanges très riches ont permis au personnel de faire des propositions pertinentes reprises dans les nouvelles fiches de cotation et la nouvelle échelle. • Reprise et explication de chacun des items (notamment les 4, 6 et 8) • Validation des nouveaux outils : Version 2 – 2009 du Dossier de base douleur, de la Fiche de cotation et de l’Echelle Douleur Enfant San Salvadour La participation à ces formations a été moyenne avec environ 50% de présence tous personnels confondus (par rapport à l’organigramme), pour 54% corrigés en fonction de la présence effective des personnels. En ce qui concerne les personnels non encore formés, les pourcentages sont équivalents. Actuellement seules 5 IDE sur 36 n’ont jamais bénéficié de formations (13,9%) contre 13 AS, AMP, ou Auxiliaires (15.1%) et 4 Techniciens ou éducateurs. D’autres formations devront être effectuées en 2010, ciblées sur ces personnels non formés. 2 –Simplifier et clarifier l’énoncé de certains items de l’échelle : ceci a été réalisé pour les items 2, 9 et 10 et une nouvelle Echelle Douleur Enfant San Salvadour a été validée (Version 2 – 2009) et jointe en annexe à la version 2 du protocole d’évaluation de la douleur de l’enfant Polyhandicapé (voir annexe 2). Le dossier de base douleur a également été simplifié et une version 2 élaborée. (voir annexe 1) ITEM 2 : Réaction de défense coordonnée ou non à l'examen d'une zone présumée douloureuse (l'effleurement, la palpation ou la mobilisation déclenchent une réaction motrice que l'on peut interpréter comme une réaction de défense). ITEM 9 : Accentuation des mouvements spontanés (motricité volontaire ou non, coordonnée ou non). ITEM 10 : Attitude antalgique spontanée (recherche active d'une posture inhabituelle qui semble soulager) 3 – Apporter des modifications à la fiche de cotation : en premier lieu instaurer la traçabilité de la lecture des fiches de cotation par les médecins : case avec la signature horodatée du médecin modification de l’énoncé de certains items : motif du remplissage, actions mises en place, circonstances et durée, suppression de l’heure de cotation…. Une nouvelle fiche de cotation (Version 2 – 2009) a été validée et annexée au protocole (voir annexe 3). VI ) Mesure des résultats des actions d’amélioration Une réévaluation est prévue durant le dernier trimestre 2010 • par réalisation d’un nouveau questionnaire sur l’utilisation de l’échelle d’hétéro évaluation, suivant les mêmes modalités : ce questionnaire permettra entre autres d’évaluer le nombre de personnes formées après la poursuite des actions de formation ciblées sur les soignants ou techniciens non encore formés (22 personnes) • par réalisation d’un nouvel audit de dossiers. La réalisation de ces actions sera suivie par l’équipe en charge de l’évaluation médicale et la Commission EPP, en coordination avec la Cellule Qualité QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : Collignon P., Guisiano B., Combe J.C. La douleur chez l’enfant polyhandicapé .In « La douleur chez l’enfant », Médecine Sciences Flammarion, 1999,173-177 Pernes P. La douleur chez la personne polyhandicapé.17èmes Journées d’étude APF Formation, Paris, 21 au 23 Janvier 2004 Pernes P., Gourdin E., Présentation du Film « Le temps d’une toilette » 2èmes Journées du CNRD Paris, Maison de la Chimie,19 Octobre 2007 Rondi F., Marrimpoey P., Belot M., Gallois A., Leger J., Pambrun E., Jutand M-A. : Echelle EDAAP – 1. La douleur de la personne polyhandicapée : la comprendre et évaluer ses spécificités d’expression par une échelle. Motricité Cérébrale29 (2008) 45-52 Jutand M-A., Gallois A., Leger J., Pambrun E., Rondi F., Belot M., Marrimpoey P. Echelle EDAAP – 2. Validation statistique d’une grille d’évaluation de l’expression de la douleur chez les adultes ou adolescents polyhandicapés Motricité cérébrale 29 (2008) 93-100 Gatbois E., Annequin D., Prise en charge de la douleur de l’enfant d’un mois à 15 ans Journal de Pédiatrie et de Puériculture, (2008), 21,20-36 Castle K.& al : Being in pain : a phenomenological study of young people in cerebral palsy Dev.Med.Child.Neurol.2007, 49:445-449. FILMS : - « Les ailes du regard » VHS réalisé par l’équipe de l’Hôpital de San Salvadour - « Le temps d’une toilette » DVD réalisé par l’équipe du CLUD du Centre A. de St Exupéry : dispo gratuitement sur le site du CNRD : www.cnrd.fr - L’utilisation du mélange équimolaire de protoxyde d’azote et d’oxygène (MEOPA) chez l’enfant, l’adulte et la personne âgée. Auteur Daniel ANNEQUIN. Production ACNRD Annexe 1 Centre de soins Antoine de Saint Exupéry VENDIN-LE-VIEIL Version 2 – 2009 DOSSIER DE BASE DOULEUR NOM : PRENOM : SERVICE : DATE : EXAMINATEUR : (1) L'enfant crie-t-il de façon habituelle ? Si oui, dans quelles circonstances ? ....................................................................................................................................................... .................................................................................................................................................. Pleure-t-il parfois ? Si oui, pour quelles raisons ? .................................................................................................................................................. ....................................................................................................................................................... (2) Existe-t-il des réactions motrices habituelles lorsqu'on le touche ou le manipule ? Si oui, lesquelles (sursaut, accès toniques, tremblements, agitation, évitement ?) .................................................................................................................................................. ....................................................................................................................................................... (3) L'enfant est-il habituellement souriant ? Son visage est-il expressif ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ (4) Est-il capable de se protéger avec les mains ? Si oui, a-t-il tendance à le faire lorsqu'on le touche ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ (5) S'exprime-t-il par des gémissements ? Si oui, dans quelles circonstances ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ (6) S'intéresse-t-il à l'environnement ? Si oui, le fait-il spontanément ou doit-il être sollicité ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ (7) Ses raideurs sont-elles gênantes dans la vie quotidienne ? Si oui, dans quelles circonstances ? (donner des exemples) ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ (8) Est ce qu'il communique avec l'adulte ? Si oui, recherche-t-il le contact ou faut-il le solliciter ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ (9) A-t-il une motricité spontanée ? Si oui, s'agit-il de mouvements volontaires, de mouvements incoordonnés ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ Si oui, s'agit-il de mouvements occasionnels ou d'une agitation incessante ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ (10) Quelle est sa position de confort habituelle ? ........................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................... Est-ce qu'il tolère bien la posture assise ? ............................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................ Pt. C. Si. 003/02 Annexe 2 Centre de soins Antoine de Saint-Exupéry VENDIN-LE-VIEIL Version 2 - 2009 ECHELLE DOULEUR ENFANT SAN SALVADOUR La cotation est établie de façon rétrospective sur 8 heures et selon le modèle suivant : 0 Manifestations habituelles 1 Modifications douteuse 2 Modification présente 3 Modification Importante 4 Modification Extrême En cas de variation durant cette période, tenir compte de l'intensité maximum des signes. Lorsqu'un ITEM est dépourvu de signification pour le patient étudié, il est coté au niveau zéro. ITEM 1 : Pleurs et/ou cris (bruits de pleurs avec ou sans accès de larmes). 0 : Se manifeste comme d'habitude 1 : Semble se manifester plus que d'habitude 2 : Pleurs et/ou cris lors des manipulations ou des gestes potentiellement douloureux 3 : Pleurs et/ou cris spontanés et tout à fait inhabituels 4 : Même signe que 1, 2 ou 3 accompagné de manifestations neurovégétatives (tachycardie, bradycardie, sueurs, rash cutané ou accès de pâleur) ITEM 6 : intérêt pour l'environnement (s'intéresse spontanément à l'animation ou aux objets qui l'environnent). 0 : Se manifeste comme d'habitude 1 : Semble moins intéressé que d'habitude 2 : Baisse de l'intérêt, doit être sollicité 3 : Désintérêt total, ne réagit pas aux sollicitations 4 : Etat de prostration tout à fait inhabituel Cet ITEM est non pertinent lorsqu'il n'existe aucun intérêt pour l'environnement ITEM 7: Accentuation des troubles du tonus (augmentation des raideurs, des trémulations, spasmes en hyperextension...). ITEM 2 : Réaction de défense coordonnée ou non à l'examen 0 : Manifestations habituelles d'une zone présumée douloureuse (l'effleurement, la 1 : Semble plus raide que d'habitude 2 : Accentuation des raideurs lors des manipulations ou des gestes palpation ou la mobilisation déclenchent une réaction motrice que potentiellement douloureux l'on peut interpréter comme une réaction de défense). 3 : Même signe que 1 et 2 avec mimique douloureuse 0 : Réaction habituelle 4 : Même signe que 1, 2 ou 3 avec cris et pleurs 1 : Semble réagir de façon inhabituelle 2 : Mouvement de retrait indiscutable ou inhabituel ITEM 8 : Capacité à interagir avec l'adulte (communique par 3 : Même signe que 1 ou 2 avec grimace et/ou gémissement le regard, la mimique ou les vocalises à son initiative ou lorsqu'il est 4 : Même signe que 1 ou 2 avec agitation, cris et pleurs sollicité). 0 : se manifeste comme d'habitude ITEM 3 : Mimique douloureuse (expression du visage 1 : Semble moins impliqué dans la relation 2 : Difficultés inhabituelles pour établir un contact traduisant la douleur, un rire paradoxal peut correspondre à un 3 : Refus inhabituel de tout contact rictus douloureux). 4 : Retrait inhabituel dans une indifférence totale 0 : Se manifeste comme d'habitude Cet ITEM est non pertinent lorsqu'il n'existe aucune possibilité de 1 : Faciès inquiet inhabituel communication. 2 : Mimique douloureuse lors des manipulations ou gestes potentiellement douloureux ITEM 9 : Accentuation des mouvements spontanés (motricité 3 : Mimique douloureuse spontanée 4 : Même signe que 1, 2 ou 3 accompagné de manifestations volontaire ou non, coordonnée ou non). neurovégétatives (tachycardie, bradycardie, sueurs, rash cutané ou 0 : Manifestations habituelles 1 : Recrudescence possible des mouvements spontanés accès de pâleur) 2 : Etat d'agitation inhabituel 3 : Même signe que 1 ou 2 avec mimique douloureuse ITEM 4 : Protection des zones douloureuses (protège de sa 4 : Même signe que 1, 2 ou 3 avec cris et pleurs main la zone présumée douloureuse pour éviter tout contact). ITEM 10 : Attitude antalgique spontanée (recherche active 0 : Réaction habituelle d'une posture inhabituelle qui semble soulager) 1 : Semble redouter le contact d'une zone particulière 0 : Position de confort habituelle 2 : Protège une région précise de son corps 1 : Semble moins à l'aise dans cette posture 3 : Même signe que 1 ou 2 avec grimace et/ou gémissement 2 : Certaines postures ne sont plus tolérées 4 : Même signe que 1, 2 ou 3 avec agitation, cris et pleurs Cet ITEM est non pertinent lorsqu'il n'existe aucun contrôle moteur des 3 : Soulagé par une posture inhabituelle 4 : Aucune posture ne semble soulager membres supérieurs ITEM 5 : Gémissement ou pleurs silencieux (gémit au moment des manipulations ou spontanément de façon intermittente ou permanente). 0 : Se manifeste comme d'habitude 1 : Semble plus geignard que d'habitude 2 : Geint de façon inhabituelle 3 : Gémissements avec mimique douloureuse 4 : Gémissements entrecoupés de cris et de pleurs Pt. C. Si. 003/02 FAIRE LE TOTAL : A partir de 2, il y a un doute A partir de 6, la douleur est certaine Annexe 3 Centre de soins Antoine de Saint Exupéry VENDIN-LE-VIEIL Version 2 - 2009 FICHE DE COTATION DOULEUR NOM : PRENOM : DATE DE DEBUT DE COTATION : DATE DE NAISSANCE : POIDS : DATE DE FIN DE COTATION : UNITE : Motif de remplissage : _________________________________________________________________________________________________________________________ _ COTATION DATE : COTATION 4 PERIODE D'OBSERVATION : TOTAL 3 2 OBSERVATEUR (S) : 1 : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 EPISODE(S) DOULOUREUX : ITEMS - Circonstances et durée : TRAITEMENT LORS DE LA COTATION : - Actions mises en place (ex/ Changements de position, médicaments…) (ou mesures prises) - Commentaires - _________________________________________________________________________________________________________________________ _ COTATION DATE : COTATION 4 PERIODE D'OBSERVATION : TOTAL 3 2 OBSERVATEUR (S) : 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 EPISODE(S) DOULOUREUX ITEMS TRAITEMENT LORS DE LA COTATION - Circonstances et durée - Actions mises en place (ex/ Changements de position, médicaments…) (ou mesures prises) - Commentaires - _________________________________________________________________________________________________________________________ _ COTATION DATE : COTATION 4 PERIODE D'OBSERVATION : TOTAL 3 2 OBSERVATEUR (S) : 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 EPISODE(S) DOULOUREUX : - Circonstances et durée 10 ITEMS TRAITEMENT LORS DE LA COTATION : - Actions mises en place (ex/ Changements de position, médicaments…) (ou mesures prises) - Commentaires - Date et signature du Médecin