intérieure ne voulait pas se laisser
déposséder de ses prérogatives, au
jour de la Libération par les gaul-
listes. Alexandre Parodi, l’agent et
le porte-parole de de Gaulle eut par
exemple à trancher la « querelle du
COMAC » qui s’ouvrit lorsque cette
commission militaire du C.N.R. enten-
dit diriger les F.F.I à la place du géné-
ral Kœnig. Parodi imposa les vues du
Gouvernement provisoire tout en mé-
nageant l’unité de la Résistance.
Lorsque la Résistance s’empara de la
Préfecture de Police, le 19 août 1944 à
l’aube, l’insurrection parisienne venait
d’éclater : informé de la faiblesse de l’ar-
mement des forces résistantes, Parodi
se résolut finalement à ne pas attendre
le feu vert du général de Gaulle : Il fal-
lait sauver l’unité de la résistance. Parodi
chercha dès lors à gagner du temps, dans
l’attente des troupes de Leclerc. Il salua
la trêve proposée par le consul général
de Suède Nordling, négociée le lende-
main avec le commandement allemand.
Dans l’après-midi du 20 août, alors qu’il
circulait dans Paris pour vérifier l’appli-
cation de la trêve, Parodi fut capturé par
les Allemands et traduit devant le com-
mandant du Gross Paris, le général von
Choltitz, qui le libéra finalement .
Les communistes considéraient la trêve
comme une trahison. Au lendemain de
la séance plénière agitée ( !) du C.N.R,
le 21 août, Parodi dénonça la trêve et
relança les forces résistantes dans la
bataille en signant l’ordre de reprise des
combats. L’insurrection fut généralisée :
Les bâtiments officiels furent repris et
Parodi présida, à l’hôtel Matignon, le pre-
mier conseil des secrétaires généraux
provisoires. A la Préfecture de Police où
il installa une partie de ses services, il
accueillit le capitaine Dronne, premier
homme de la 2 e D.B. à gagner la capi-
tale au soir du 24 août 1944.
Avec l’arrivée dans la capitale du général
de Gaulle, président du Gouvernement
provisoire de la République française, le
25 août, c’est la fin de l’existence de la
Délégation générale. Parodi joua encore
un rôle politique de premier plan dans
les heures décisives, puis dans les jours
qui suivirent : Il convainquit de Gaulle
de se rendre auprès des représentants
de la Résistance intérieure, à l’Hôtel
de Ville, à son arrivée. le lendemain, il
participa aux côtés du Général au défilé
de la victoire. C’est lui qui a empêché
Monseigneur Suhard, l’archevêque de
Paris compromis avec Vichy, d’être pré-
sent lors du Te Deum qui clôturerait la
célébration. Le 27 août, le général le fit
Compagnon de la libération.
Avant d’être nommé ministre du tra-
vail et de la sécurité sociale, Parodi fut
encore quelques jours durant Commis-
saire, puis ministre d’Etat aux territoires
occupés.