Complainte du Partisan (…) Hier encore nous étions trois Il ne reste plus que moi Et je tourne en rond Dans la prison des frontières Le vent passe sur les tombes Et la liberté reviendra On nous oubliera! Nous rentrerons dans l’ombre. Emmanuel d’Astier Londres, 1943 Emmanuel d’Astier de La Vigerie (1900­1969) écrivain, journaliste et homme politique français.Il fonde le mouve­ ment de résistance Libération­Sud et le journal Libération, puis devient, en novembre 1943 et jusqu’en septembre 1944, Commissaire à l’Intérieur de la France libre. 2 !" Le Fort de Romainville érige au XIXe siècle a été transformé par les allemands en camp d’internement. Plus de 7000 personnes y ont été enfermées, 200 furent fusillés. On peut encore voir sur les murs les pensées écrites par d’anciens prisonniers. !" Paul Tessier, un agent spécial du Spécial Operations Exécutive, un service secret britannique opérant pendant la seconde guerre mondiale a eu le droit à plusieurs distinctions. Une Tombe dans le cimetière communal de Lagny-sur-Marne évoque Paul Tessier. La libération du territoire et (A partir du cours d’Histoire et des extraits de films proposés par Ciné-Histoire à l’Hôtel de Ville de Paris le 2 décembre 2013) Le CNR dans sa définition même prépare la libération et le retour à la République : « Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en œuvre pour atteindre ce but qui est la libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques groupés au sein du CNR proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la libération… » Le mot « Libération » : Les premiers numéros de Libération paraissent en 1941 dans la zone sud, à l’initiative d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie. À la fin de 1943, le journal tire à 145 000 exemplaires. Le premier numéro parisien paraît le 21 août 1944. LES OPÉRATIONS DE LIBÉRATION ! En 1944, les Résistances (intérieure et extérieure) participent à la libération du territoire aux côtés des Alliés et évitent ainsi à la France d’être considérée comme un pays vaincu, soumis à l’autorité militaire alliée comme l’Allemagne ou l’Autriche. ! Au printemps 1944, la Résistance voit ses effectifs augmenter. Elle s’organise pour le combat final. Ses troupes sont réunies dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Le Conseil national de la Résistance (CNR) définit un plan d’action. À Alger, le Conseil national français de Londres (CNFL) se transforme en Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). ! Lors du débarquement allié en Normandie en juin 1944, la Résistance appuie les opérations alliées. Elle fixe l’ennemi ou sabote ses lignes de communication. Les représailles sont terribles (Tulle, Oradour-sur-Glane). Les FFI libèrent les Alpes, le Jura, le Massif central et le Sud-Ouest. LA LIBÉRATION DE PARIS ! C’est en constatant le mercredi 7 juin 1944 au matin, gare Montparnasse, l’annulation de tous les trains en direction de l’ouest que les Parisiens encore incrédules se rendent compte qu’il ne s’agit pas d’une rumeur de plus : les alliés ont bien débarqué en Normandie ! La veille, le 6 juin 1944, le DDay, 300 000 soldats américains, britanniques, canadiens ont débarqué sur les plages du Cotentin. De Gaulle est accueilli par une population enthousiaste à Bayeux le 14 juin et il installe le premier commissaire de la République de métropole. La bataille de Normandie se poursuit pendant plusieurs semaines. 4 intérieure ne voulait pas se laisser déposséder de ses prérogatives, au jour de la Libération par les gaullistes. Alexandre Parodi, l’agent et le porte-parole de de Gaulle eut par exemple à trancher la « querelle du COMAC » qui s’ouvrit lorsque cette commission militaire du C.N.R. entendit diriger les F.F.I à la place du général Kœnig. Parodi imposa les vues du Gouvernement provisoire tout en ménageant l’unité de la Résistance. Lorsque la Résistance s’empara de la Préfecture de Police, le 19 août 1944 à l’aube, l’insurrection parisienne venait d’éclater : informé de la faiblesse de l’armement des forces résistantes, Parodi se résolut finalement à ne pas attendre le feu vert du général de Gaulle : Il fallait sauver l’unité de la résistance. Parodi chercha dès lors à gagner du temps, dans l’attente des troupes de Leclerc. Il salua la trêve proposée par le consul général de Suède Nordling, négociée le lendemain avec le commandement allemand. Dans l’après-midi du 20 août, alors qu’il circulait dans Paris pour vérifier l’application de la trêve, Parodi fut capturé par les Allemands et traduit devant le commandant du Gross Paris, le général von Choltitz, qui le libéra finalement . Les communistes considéraient la trêve comme une trahison. Au lendemain de la séance plénière agitée ( !) du C.N.R, le 21 août, Parodi dénonça la trêve et relança les forces résistantes dans la bataille en signant l’ordre de reprise des combats. L’insurrection fut généralisée : Les bâtiments officiels furent repris et Parodi présida, à l’hôtel Matignon, le premier conseil des secrétaires généraux provisoires. A la Préfecture de Police où il installa une partie de ses services, il accueillit le capitaine Dronne, premier homme de la 2 e D.B. à gagner la capitale au soir du 24 août 1944. Avec l’arrivée dans la capitale du général de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française, le 25 août, c’est la fin de l’existence de la Délégation générale. Parodi joua encore un rôle politique de premier plan dans les heures décisives, puis dans les jours qui suivirent : Il convainquit de Gaulle de se rendre auprès des représentants de la Résistance intérieure, à l’Hôtel de Ville, à son arrivée. le lendemain, il participa aux côtés du Général au défilé de la victoire. C’est lui qui a empêché Monseigneur Suhard, l’archevêque de Paris compromis avec Vichy, d’être présent lors du Te Deum qui clôturerait la célébration. Le 27 août, le général le fit Compagnon de la libération. Avant d’être nommé ministre du travail et de la sécurité sociale, Parodi fut encore quelques jours durant Commissaire, puis ministre d’Etat aux territoires occupés. Notre démarche Nous avons décidé de présenter notre projet sous forme d’un guide, “Le guide du routard des chemins de la liberté”. La consigne était pour chaque chapitre de notre guide : • chercher comment se préparait la libération (les résistants, les maquis, les sabotages). • trouver les exactions de l’occupant et de Vichy, • noter les étapes de la libération, • choisir des acteurs, • repérer les lieux symboliques, • comprendre le retour à la république (manifestation de joie, comité de libération, commissaire de la république, nouveau maire, désarmement des résistants... mise en place du programme du CNR, vote des femmes, presse libérée...), • étudier les débats actuels (des affaires non élucidées, l’épuration...). Pour mener à bien notre projet, il fallait choisir des documents et travailler sur des sources historiques. Mais aussi réaliser des cartes et des croquis, ainsi que choisir une photo ou concevoir un document qui traduise la libération dans le territoire étudié et qui servirait de première page pour chaque chapitre. Nous avons effectué un voyage de deux jours à Oradour et à Limoges en Janvier 2014. L’exploitation de ce voyage nous a pris beaucoup de temps. Ce qui explique que nous avons consacré une place majeure à cette partie dans notre guide. Nous avons également participé à une séance de préparation par l’association “Ciné-Histoire” à l’Hotel de Ville de Paris, des extraits de films sur la libération de Paris et de Marseille y ont été projetés. Nous avons rencontré deux historiens, Mme Levisse-Touzé et Mr Alfred Grosser qui a vécu la libération de Marseille et Mme Odile de Vasselot, qui avait 17ans en 1944 et qui faisait partie d’un service de renseignement et d’évasion d’aviateurs anglais. 6 X BAYEU REPRENDRE PIED SUR LE SOL FRANÇAIS 6 JUIN 1944, LE DÉBARQUEMENT EN NORMANDIE De Gaulle, arrivé à Bayeux. Le discours du Général de Gaulle à Bayeux !" Le 13 juin 1944, il obtient l’autorisation de se rendre dans la petite ville de Bayeux libérée dès le 7 juin, et le 14 il fait dans la ville une entrée triomphale, suivie d’un discours qui est pour lui le premier qu’il prononce sur le sol français. Les ovations qu’il reçoit ont alors valeur de plébiscite. 8 « Nous sommes tous émus en nous retrouvant ensemble, dans l’une des premières villes libérées de la France métropolitaine, mais ce n’est pas le moment de parler d’émotion. Ce que le pays attend de vous, à l’arrière du front, c’est que vous continuiez le combats aujourd’hui, comme vous ne l’avez jamais cessé depuis le début de cette guerre et depuis juin 1940. Notre cri maintenant, comme toujours, est un cri de combat, parce que le chemin du combat est aussi le chemin de la liberté et le chemin de l’honneur. C’est la voix de la mère patrie. [...] » Puis il met en place sans plus tarder une administration civile et militaire : jusqu’à la libération de Paris le 25 août, c’est Bayeux qui sera la capitale administrative de la France. INSURRECTION DE PARIS La libération de Paris a eu lieu du 19 au 25 Août 1944, marquant ainsi la fin de la bataille de Paris. Cet épisode met fin à quatre années d’occupation par les Allemands. HENRI ROL TANGUY !" Les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) sont une fusion des principaux groupements militaires de la résistance intérieure française. Leur chef est Henri Rol Tanguy et il décrète la mobilisation générale le 18 août. Le 21, un appel est lancé aux parisiens de descendre dans les rues pour y dresser des barricades destinées à isoler les points d’appui allemands Plus de 600 obstacles sont édifiés en l’espace d’une semaine. « Paris voulait se battre. Nous avons préparé et conduit sa bataille » Henri Rol Tanguy (1908-2002) est un militant communiste français, membre dirigeant de la résistance. En octobre 1944, Il devient chef d’état major des FFI d’Ile de france. MAURICE KRIEGELVALRIMONT Maurice Kriegel-Valrimont est un militant communiste qui prit part à la résistance. Il était l’un des trois dirigeants du comité d’action militaire (COMAC) et commandant des FFI de la zone sud. Il organisa la branche militaire du mouvement « Libération » en zone sud. 25 Plan du débarquement des troupes LE JOUR J !" Le général Montgomery est à la tête de la 1ère armée américaine et la 2ème armée britannique Des forces supplémentaires d’appui (Forces B et L) sont basées près de Falmouth et de Nore et 12 dragueurs de mines doivent ouvrir les chenaux vers la côte française en avant des péniches de débarquement. Des forces de bombardement sont désignées pour réaliser l’appui-feu de chaque plage de débarquement : Task Force A pour Utah, Task Force C pour Omaha, Task Force D pour Sword, Task Force K pour Gold et la Task Force E pour Juno. Pour préparer le terrain aux hommes par un bombardement massif et pour défendre les péniches de débarquement des attaques allemandes, l’armada alliée comporte 325 vaisseaux de guerre, dont 101 destroyers. L’appui naval est fourni par 6 cuirassés, 2 monitors, 22 croiseurs et 93 contre-torpilleurs. Une terrible tempête fait rage dans la Mer de la Manche, alors que l’ordre de 10 départ des navires alliés pour la Normandie, le 4 juin 1944 en fin d’après-midi, est donné par Eisenhower, commandant en chef de l’opération Overlord. Les météorologues sont formels, ce serait de la folie d’envoyer les navires de guerre à travers une mer déchainée. L’ordre de départ est annulé et est repoussé de 24 heures. La tempête rassure les officiers allemands qui sont persuadés que les Alliés ne débarqueront pas par un temps pareil. Mais le 5 juin, une éclaircie s’annonce dans la Manche. EISENHOWER, sur qui repose toute la responsabilité de l’opération, aura cette phrase qui est restée célèbre: «O.K. LET’S GO !» (O.K. ON Y VA !) L’armée allemande est surprise de ce débarquement en Normandie, alors qu’elle l’attendait dans le Pas-de-Calais. Les Alliés profitent de ce violent choc pour installer une solide tête de pont et déversent sur les plages des centaines de régiments en renfort. La Bataille de Normandie s’engage. Le port d’Arromanches et le port de Saint-Laurent sont installés dans les jours qui suivent le 6 juin 1944 et le rythme de déchargement de matériels ne cessera pas d’augmenter. Un pipeline sous-marin est installé ; il relie l’Angleterre aux côtes normandes et approvisionne les troupes alliées en carburant. Mais une tempête détruira les deux ports et seul celui d’Arromanches sera récupérable. Le délai de réparation empêchera le débarquement de matériel et une offensive britannique est reportée. Les besoins d’un port en eau profonde comme celui de Cherbourg se font de plus en plus importants, d’où les combats sanglants pour s’emparer de la ville. OPÉRATION DRAGOON !" L’opération Dragoon est une opération militaire menée à partir du 15 août 1944 par les troupes alliées dans le sud-est de la France. À l’origine appelée Anvil (enclume en anglais), le nom a été changé en Dragoon par Winston Churchill car il était contre ce débarquement (il déclara y avoir été contraint dragooned). Le plan définitif, arrêté en Juillet implique onze divisions alliées, dont l’armée B Française du Général de Lattre de Tassigny qui regroupe 10 convois de transport ,5 forces de soutiens naval et 2000 avions. En face, la 21ème armée allemande ne dispose que de quelques Photos : à gauche : la libération de Marseille. Ci-dessus : Stèle du Maréchal de Lattre de Tassigny. La foule en liesse à Montpellier le 2 septembre 1944. médiocres unités, soutenues par moins de 200 avions, mais bénéficie d’un solide dispositif de fortifications. L’assaut amphibie est lancé le 15 Août au matin. Les pertes des alliés sont relativement faibles. Le succés est quasiment total. La libération de Toulon et Marseille sera effective avant la fin du même mois, très en avance sur les prévisions. LA MÉMOIRE DU DÉBARQUEMENT Cimetière américain de Colleville Batterie allemande à Longues sur Mer 12 de France, les casernes, le parc d’artillerie, l’hôtel militaire... - Troisième temps : la même journée a lieu l’attaque FFI (commandant Thivollet) sur la garnison allemande, pendant huit jours :il y eut beaucoup de morts, de blessés, d’incendies, de bombes, d’otages et de destructions. - Quatrième temps : les survivants du Vercors regagnent les unités de la résistance. Les sénégalais prisonniers de guerre se joignaient à la libération. Le 27 août les chars allemands défoncent les vitrines, ils incendient les maisons où le drapeau français était accroché. Suite à la visite d’officiers allemands dans les hôpitaux, ils ont affirmé que la ville ne serait pas détruite. Le 30 au matin les Allemands partent définitivement, les Américains arrivent par un pont qui n’a pas encore été détruit. Les collaborateurs sont détenus à la caserne de Servan et à la Maternelle de Saint-Just. LIBÉRATION DE GRENOBLE !" La libération de Grenoble en 4 temps : - Premier temps : Dans la nuit du 21 au 22 août 1944, les allemands évacuent la ville. - Deuxième temps : au petit matin du 22 août, les Résistants occupent pratiquement sans coup férir les objectifs qui leur ont été désignés par leurs chefs : la préfecture, l’hôtel de ville, la gare, la radio, les journaux, la banque R U ORADO SUR LES CHEMINS DE LA LIBERTÉ... LA RÉPRESSION, LES EXACTIONS, ORADOUR VILLAGE MARTYR «Oradour n’a plus de femmes Oradour n’a plus un homme Oradour n’a plus de feuilles Oradour n’a plus de pierres Oradour n’a plus d’église Oradour n’a plus d’ enfants» !" Le 10 juin 1944, la division SS Das Reich entre dans le paisible village d’Oradour sur Glane à la recherche d’une cachette d’armes de la résistance. A Oradour, la résistance est inexistante, mais certains habitants tentent de s’enfuir. Tous les habitants, le docteur qui était présent et le maire sont appelés à se rassembler sur la place, où les SS leur expliquent qu’ils cherchent des traces de résistance. La majorité de la population est persuadée qu’il s’agit d’un contrôle de routine et ne réagit pas. Les SS séparent les hommes dans des granges et les femmes et les enfants dans l’église. Quelques coups de feu isolés se font entendre, puis plus rien. Les SS ins14 tallent leurs armes dans les granges. «On a mitraillé une demi-minute, une minute» Heinz Barth, un des responsables du massacre. 180 hommes répartis en 6 lieux d’exécution sont sous les coups de feu. Bilan : 5 survivants. «Puis, l’opération faite, ces Messieurs les bourreaux partent tous, nous laissant seuls. Je les entends, chez le buraliste, par la porte derrière le hangar. Les verres tintent, les bouchons des bouteilles sautent» Dans l’église, plus de 350 femmes et enfants sont enfermés. Les SS disposent une caisse d’explosifs à l’intérieur de l’église pour la faire exploser. La seule survivante Margueritte Rouffranche témoigne. «Les femmes et les enfants à demi asphyxiés et hurlant d’épouvante affluèrent vers les parties de l’église où l’air était encore respirable» Ce massacre marqua à jamais les esprits, un village innocent décimé pour l’exemple, pour réprimer la résistance. Un mémorial sera édifié à Oradour. Oradour Oradour n’a plus de femmes Oradour n’a plus un homme Oradour n’a plus de feuilles Oradour n’a plus de pierres Oradour n’a plus d’église Oradour n’a plus d’enfants Plus de fumée plus de rires Plus de toits plus de greniers Plus de meules plus d’amour Plus de vin plus de chansons. Oradour, j’ai peur d’entendre Oradour, je n’ose pas Approcher de tes blessures De ton sang de tes ruines, je ne peux je ne peux pas Voir ni entendre ton nom. Oradour je crie et hurle Chaquefois qu’un coeur éclate Sous les coups des assassins Une tête épouvantée Deux yeux larges deux yeux rouges Deux yeux graves deux yeux grands Comme la nuit la folie Deux yeux de petits enfants: Ils ne me quitteront pas. Oradour je n’ose plus Lire ou prononcer ton nom. Oradour honte des hommes Oradour honte éternelle Nos coeurs ne s’apaiseront Que par la pire vengeance Haine et honte pour toujours. Oradour n’a plus de forme Oradour, femmes ni hommes Oradour n’a plus d’enfants Oradour n’a plus de feuilles Oradour n’a plus d’église !"#$%&'%(#)*'$%+"#$%&'%,""'$ Plus de soirs ni de matins Plus de pleurs ni de chansons. Oradour n’est plus qu’un cri Et c’est bien la pire offense Au village qui vivait Et c’est bien la pire honte Que de n’être plus qu’un cri, Nom de la haine des hommes Nom de la honte des hommes Le nom de notre vengeance Qu’à travers toutes nos terres On écoute en frissonnant, Une bouche sans personne, Qui hurle pour tous les temps. Jean Tardieu !"#$%&'()$*+(%,&-./01-.// ORAGE Plus de fumée plus de rires Plus de toits plus de greniers Plus de meules plus d’amour Plus de vin plus de chansons !" Les échanges étaient fréquents entre ce petit village riant de la campagne et la ville de Limoges. Les produits cultivés à Oradour alimentaient la grande ville, on échangeait du tabac, les nouvelles. A Oradour des enfants juifs et alsaciens étaient protégés par des familles accueillantes. Le temps a effacé des lettres sur cette gare qui était si animée. Oradour est devenu orage! 16 Le temps n’ en finit pas de laisser les traces du massacre... MASSACRE Oradour je crie et hurle chaque fois qu’un cœur éclate sous les coups des assassins une tête épouvantée deux yeux larges deux yeux rouges deux yeux graves deux yeux grands comme la nuit la folie deux yeux de petit enfant : ils ne me quitteront pas !" Une fois les habitants rasssemblés sur la place, la division de SS va séparer les hommes des femmes et des enfants. Les hommes sont répartis dans six lieux d’exécution où devant chacun d’eux «un SS balayait soigneusement un large espace devant la porte, puis y installait une mitrailleuse et installait la batterie face à chaque local». d’autres SS ont lancé des grenades à main à l’intérieur du même édifice, sans aucun doute pour achever la population ». LES TRACES !" Le village a été stoppé en pleine existence. On a l’impression que le temps y est figé, et ce depuis 70 ans. On retrouve d’innombrables objets dans tout le village qui témoignent d’un quotidien paisible avant le massacre. Les habitants ne prennent pas peur. Ils pensent encore qu’il s’agit d’opérations de routine. Le tir des mitrailleuses devant les lieux de détention des hommes se déclenche vers 16 heures. «A l’intérieur, les hommes étaient énervés. […] Alors j’ai ordonné Feu ! et tous ont tiré. Moi-même, j’en ai tué environ douze ou quinze.», Heinz Barth, un des principaux responsable du massacre. Les femmes et les enfants sont rassemblés dans l’église. Les SS y apportent une caisse d’explosif pour détruire l’église. Après l’explosion de la charge, des SS « entrent à l’intérieur de l’église où ils ont tiré des rafales de mitraillettes, tandis que Outre la Peugeot 202, devenue presque figure témoin du village martyr, on a aussi retrouvé des encriers, qui appartenaient certainement aux écoles, ainsi qu’un grand nombre de montres à gousset, figure pertinante de la representation du temps. On a aussi retrouvé de nombreux jouets d’enfants, des outils de couturier et de coiffeur qui montrent que ce village a été figé en pleine activité 17 e rn a M & Seine LIBÉRATION DE LA SEINE & MARNE LIBÉRATION FINALE DE PARIS LES MONUMENTS Lors de l’occupation allemande, de nombreuses fusillades, des internements ont eu lieu dans tout le département. !"Une des plus grandes fusillades est celle de la cascade du bois de Boulogne où, 35 jeunes résistants ont été fusillés par l’occupant le 16 aout 1944 à proximité de la cascade. 17 de ces morts venaient de Chelles. Un monument fût érigé en leur honneur le 6 juillet 1946. 30 PONTAULT-COMBAULT !" Les libérateurs venus de Paris par la nationale 4 arrivèrent au Pavé de Pontault, firent une halte dans l’actuelle route de la Libération et poursuivirent leur chemin vers Roissy. Photo : Les américains à PontaultCombault devant la halle du marché de la gare, rue de l’Est, le 27 août 1944. 2014 CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION Lycée Camille Claudel Pontault-Combault Classe de 1ère S1 3 LA NUEVE !"Les premiers détachements de la 9e compagnie entrent dans Paris par la porte d’Italie à 20 h 41, ce 24 août. C’est le char Guadalajara qui franchit le premier les boulevards extérieurs - Guadalajara, du nom d’une victoire républicaine sur les volontaires mussoliniens, alliés de Franco. A 21 h 22, chars et half-tracks se garent place de l’Hôtel-de-Ville. Cent vingt Espagnols et leurs vingt-deux véhicules blindés sont accueillis en libérateurs. Une foule en liesse les entoure. On leur demande s’ils sont américains. On se surprend de les entendre parler en espagnol. Leurs chars portent les noms de batailles de la guerre d’Espagne - Ebro, Teruel, Brunete, Madrid - mais également celui de Don Quijote ou de Durruti, le chef anarchiste. 28 ALEXANDRE PARODI !" A l’Hôtel de Ville de Paris, Madame Levisse Touzé a évoqué le dilemme pour les résistants au moment de la libération de Paris : attendre les alliés ou passer à l’action. Elle a insisté sur le rôle d’Alexandre Parodi, Délégué général du Comité français de libération nationale (CFLN), porteur de l’héritage de Jean Moulin. Qui est donc Alexandre Parodi ? Après le déclenchement des opérations militaires en Normandie, la politique reprit ses droits. La Résistance le retour à la République ! Le 15 août, les troupes américaines et françaises (1ère Armée française du général De Lattre de Tassigny) en Provence débarquent : les soldats alliés et les FFI ont libéré ensemble, en deux semaines le sud-est du pays. A Paris des convois allemands fuient vers l’Est. Des grèves éclatent, les FTP appellent à l’insurrection générale. Le 19 août, le drapeau tricolore flotte sur la préfecture de police. Un peu partout dans Paris et en banlieue, les résistants attaquent les Allemands et prennent d’assaut les bâtiments publics. Henri ROL- Tanguy commande les forces de la Résistance à Paris. Des barricades sont érigées au quartier latin. Dans la nuit du jeudi 24 août, l’avant- garde des chars de la 2ème DB de Leclerc entre dans Paris. Vers 16h le vendredi 25 août de Gaulle entre dans Paris, il prononce son célèbre discours à l’Hôtel de Ville. C’est l’apothéose le 26 août avec la remontée des Champs Elysées et la cérémonie à Notre Dame (épisode de la fusillade sur le parvis filmé par les Allemands et pas des français). ! L’objectif est désormais la libération de l’Alsace-Lorraine. L’armée nouvelle, qui intègre les FFI encadrés par des officiers d’active, poursuit ensuite le combat jusqu’à la victoire de mai 1945 et permet à la France d’être associée aux vainqueurs. L’ÉTAT RÉPUBLICAIN EST RESTAURÉ ! De Gaulle rétablit l’ordre républicain en s’appuyant sur l’Assemblée consultative constituée à Alger en 1943 et en envoyant des commissaires de la République en région. Il obtient la dissolution des états-majors FFI et des milices patriotiques et intègre les FFI dans une armée nouvelle. Les comités départementaux et locaux de libération (CDL et CLL) deviennent des organes consultatifs. Les partis et la vie politique renaissent, tandis que les femmes obtiennent le droit de vote. ! L’épuration châtie les collaborateurs. En dépit des débordements de la Libération (exécutions «sauvages», femmes tondues), elle est vite contenue dans le cadre de la loi. Dès novembre 1994, une Haute Cour de justice juge les responsables du régime de Vichy. Pétain est condamné à mort et gracié. Laval et Darnand sont fusillés. LES IMAGES DE LA LIBÉRATION ! Beaucoup de photographies ont été prises sur le vif ou rejouées (scènes de barricades). ! Des cinéastes ont fait rejouer leur propre rôle à certains acteurs des événements (RolTanguy) ! Des actualités américaines ont fait de la propagande en montrant l’accueil chaleureux réservé à leurs soldats… ! Le cinéma a joué un grand rôle dans la transmission de la mémoire de la libération (« Paris brûle-t-il ? ») 1944 : la libération Sommaire CHAPITRE 1 : REPRENDRE PIED SUR LE SOL FRANÇAIS, 6 JUIN 1944, LE DÉBARQUEMENT EN NORMANDIE La préparation • Le jour J • La mémoire du débarquement CHAPITRE 2 : SUR LE CHEMIN DE LA LIBÉRATION : LA RÉPRÉSSION... LES EXACTIONS... ORADOUR 10 JUIN 1944 Une église détruite • Un mariage empêché • Un village en ruine • 600 victimes • Un village anéanti • Un village figé dans le temps • Un massacre planifié CHAPITRE 3 : LE 3 JUILLET 1944, LA RÉPUBLIQUE EST RESTAURÉE DANS LE VERCORS Jean Prévost, figure résistante • La libération de Grenoble en quatre temps CHAPITRE 4 : LONGUE MARCHE VERS LA LIBÉRATION DE LA PROVENCE ET DE MARSEILLE Libération de Marseille et de la Corse • L’opération Dragoon CHAPITRE 5 : LIBÉRATION DE PARIS, DU 19 AU 25 AOÛT 1944 Insurrection de Paris • Les combats CHAPITRE 6 : LIBÉRATION DE LA SEINE ET MARNE LIBÉRATION FINALE DE PARIS 7 PARIS LIBÉRATION DE PARIS DU 19 AU 25 AOÛT 1944 UN FILM Un film sur la libération de Paris : “Paris, j’écris ton nom liberté” !"Sur les conseils de mon professeur, J’ai regardé le film “Paris, j’écris ton nom liberté” de J. Cherosse et je l’ai commenté. On y découvre les acteurs de ces journées parisiennes et l’on comprend mieux les tiraillements entre résistants et forces alliées. « La population parisienne n’a pas voulu être libérée par les libérateurs mais rencontrer les libérateurs en peuple déjà libre », « je suis un enfant de Paris (…) chaque pierre et visage nous est cher mais l’honneur de Paris nous tient à cœur. Nous ne voulons pas que notre capitale reçoive passivement comme un bienfait sa libération, nous voulons avoir participé c’est pour nous un point d’honneur. Aucune solution n’est acceptable qui ne consacrerait notre combat » ces phrases montrent à quel point la population parisienne s’est défendue contre l’oppresseur. Les groupes de résistants sont réunis et coordonnés par le comité national de la libération (municipalité clandes24 tine). Ils font des sabotages (chemin de fer, usines) et des manifestations (16 juillet). Bien que ces mouvements soient sous le commandement de De Gaulle certains mouvements (FTP) n’écoutent pas les ordres de celui-ci car ces ordres sont peut-être ingénieux sur le plan stratégique mais irréalisables sur le terrain. Les journaux sont très importants pour la victoire car ils ont un effet sur la population et sur les Allemands. Le 18 août, tous les prisonniers sont libérés. Les résistants manquent cruellement d’armes et de munitions. Les armes sont récupérées sur les Allemands vaincus mais cela est insuffisant ; c’est pourquoi la police est désarmée par les résistants. Les Allemands par précaution désarment alors la police mais la police refuse et fait grève. « Avec un couteau on récupère un pistolet, avec un pistolet un fusil, avec un fusil une mitraillette » A un moment les Allemands proposent une trêve et acceptent de ne pas tirer sur les édifices publics mais ils ne la respectent pas et font 49 morts. Après cet incident un appel aux barricades est lancé . Les barricades étaient construites avec tout ce qu’ils trouvaient et tout le monde participait (enfants, femmes). Au fur et à mesure les Allemands perdent du terrain et quand les alliés entrent dans Paris on fait sonner les cloches. Le D-DAY LA PRÉPARATION !" Churchill aurait voulu un débarquement en Méditerranée mais à la conférence de Téhéran (1943), il cède à Staline et Roosevelt. (Staline veut l’ouverture d’un second front pour soulager l’armée rouge/ Roosevelt veut en priorité anéantir le IIIe Reich en s’emparant de la Ruhr). Il faut acheminer les troupes américaines vers le Royaume Uni et préparer le débarquement sur la côte Sud de l’Angleterre. Sous l’ordre du général Eisenhower, une opération amphibie de grande ampleur est lancée. Des opérations d’intoxication poussent les Allemands à attendre un débarquement au nord de la Seine. Le commandement allié choisit de débarquer sur les plages du Calvados et de la Manche. Des janvier 1944, les comtés du Sud de l’Angleterre sont transformés en un vaste camp militaire parce que la clé du succès est l’entraînement intensif des troupes (Les Alliés devaient acquérir la supériorité navale et aérienne).Il a fallu acheminer des tonnes et des tonnes de matériel provenant des usines britanniques, mais aussi américaines et canadiennes. La date du débarquement n’a pas été choisie au hasard pas les Alliés. En effet, l’aviation alliée avait besoin d’un début de nuit sans lune afin que les parachutistes qu’elle larguait sur le sol français ne soient pas repérés par l’ennemi. La pleine lune était nécessaire pour bombarder des cibles précises avant que le débarquement ne puisse débuter. Il fallait une marée qui monte mais qui soit à mi-hauteur au petit matin (si la marée était trop haute, les navires alliés se seraient heurtés aux défenses allemandes sur les plages de Normandie. A l’inverse si la marée était trop basse, les soldats seraient restés trop longtemps à découvert. Toutes ces conditions ne sont réunies que quelques jours par mois. Elles sont réunies entre le 5 et le 7 juin. Initialement le débarquement est prévu le 5 juin, mais à cause d’une tempête il est reporté de 24H, il aura lieu le 6 juin. Photos : Soldats britanniques examinant leur futur secteur d’assaut. Avant de débarquer en Normandie, les soldats devaient apprendre quelques mots de français. 9 E L L I E S R MA LONGUE MARCHE VERS LA LIBÉRATION DE LA PROVENCE ET DE MARSEILLE LIBÉRATION DE LA CORSE !"La Libération de la Corse se déroule du 8 septembre au 4 octobre 1943 par une partie de l’Armée française de la Libération et une partie des Forces armées italiennes. Paulin Colonna d’Istria est un militaire français ayant joué un rôle important dans la libération de la Corse en 1943. LIBÉRATION DE MARSEILLE !"La marine a grandement participé à cette libération, tout comme l’aviation et ses parachutistes. Cette opération est une véritable réussite. Au delà des 2000 allemands tués, 11 000 soldats de l’Axe sont fait prisonniers. Dans la matinée du 11 août, Raymond Aubrac âgé d’à peine 30 ans, nommé Commissaire de la République par le Général De Gaulle marche sur le sable de la baie de St Tropez avec un sac de billets de banque. Il est investi de tous les pouvoirs, il a une tache énorme. “Mon premier souci, c’était d’essayer de refaire fonctionner l’image que j’avais de la République” 22 11 S R VERCO LE 3 JUILLET 1944, LA RÉPUBLIQUE EST RESTAURÉE DANS LE VERCORS entre les camps. L’entente sera excellente et la confiance réciproque. Début juin 1944, les compagnies civiles de la plaine montent se joindre aux maquisards, Jean Prévost devient alors le capitaine Goderville et il prend le commandement d’une compagnie. La bataille du Vercors se déroule en juin 1944. Les Allemands vexés de leur nombreux échecs contre les maquisards se décident à lancer une énorme attaque militaire, ils gagnèrent par leur supériorité numérique malgré la vaillance et le courage des maquisards. Jean Prévost a combattu les 13 et 15 juin 1944 devant Saint-Nizier. « Être un esprit libre, un homme libre, c’est prendre sa part des problèmes dont nous dépendons tous, et que personne ne peut résoudre : la destinée et la politique. JEAN PRÉVOST !"Jean Prévost est né le 13 juin 1901, mort le 1er août 1944. Il était écrivain, journaliste et résistant. Avec son ami Pierre Dalloz, il utilise le Massif du Vercors, forteresse naturelle, comme un « cheval de Troie » pour préparer le futur débarquement en Provence. Un comité de combat est chargé de travailler dans le cadre de ce débarquement. Jean Prévost y joue le rôle de passeur, ou plutôt de soudeur 20 Refuser de s’en mêler, c’est s’abandonner aux pires esprits, ceux qui se croient sûrs et s’arrogent l’autorité, aux présomptueux et aux fanatiques. Le courage de choisir la clairvoyance, de choisir pour soi seul, la générosité de vouloir que chacun choisisse, telle serait la liberté : qu’une seule de ces vertus lui manque et elle meurt. » Jean Prévost. Cimetière américain de Colleville LES RUINES !"La ville d'Oradour-sur-Glane a été totalement détruite. 180 hommes ou jeunes et 380 femmes sont entassés dans différents bâtiments brûlés. Jean Pallier est l'une des premières personnes à entrer à Oradour dans la matinée du 11 juin, en compagnie de quelques hommes : « Tous les bâtiments y compris l'église, les écoles, la mairie, la poste, l'hôtel que ma famille habitait, n'étaient plus que ruines fumantes. ». Ces ruines ne sont pas comme n'importe quelle ruine, elles représentent la barbarie et et les capacités de destructions massives des groupes SS. 18 “A partir de ma photo des ruines de la poste, j’ai été interessée par les effets d’ombres et de lumières et j’ai réalisé le dessin ci-dessus” Alice “Emmenez vos enfants à Oradour” Lucie Aubrac 15 Classe de 1ère S1 Lycée Camille Claudel Pontault-Combault ALBENOIS Thomas ANTUNES Philippe APRUZZESE Yann BARBIER Clément BEGGAR Achraf BENONY Marine BOUCHEMMA Réda CABUCHE Simon CARLU Ludovic CARREIRA Rémi CERNOCH Lucas CLUZEAU Alice COURTILLE Alix DA COSTA Lucas DARMON Vincent DE CASTRO Benjamin DELMAS Charlie DELMONTHE Jonathan GASTON Thibaud HARDY Elise HUSSAIN Ahmar KEO Alexandre LAURIER Bryan LAZARRE Brandon NEMMICHE Jessim NGUYEN Richard NICOLAS Matthieu PIVARD Vincent REINIE Léo RICHARD Nicolas SAINT-UPERY Florian SOUSA Kevin THOREAU Anthony XIENGLAY Melissa Itinéraireisre de mémo s n i m e h c Les é t r e b i l a l de 1944 r u o t e r e L e u q i l b u p é à la r udel a l C e l l i m a C Lycée lt u a b m o C t l u Ponta