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L’installation de nouveaux pouvoirs exécutif et législatif en France
25 août 1944 : libération de Paris, le général De Gaulle s’installe au siège du ministère de la Guerre (hôtel
de Brienne). Constitution d’un « gouvernement d’unanimité nationale » où une large place est faite aux
représentants du CNR (Conseil National de la Résistance), reconnu le 23 octobre comme le gouvernement de
la France par les Alliés.
L’élection d’une Assemblée nationale est repoussée (en attente de la Libération totale du territoire et du
retour des prisonniers et déportés) mais l’Assemblée consultative provisoire (ACP) se transforme en
Assemblée consultative élargie.
En dehors de la capitale, les Commissaires régionaux de la République sont chargés d’asseoir l’autorité du
GPRF. Ils doivent souvent composer avec la Résistance, les Comités de la Libération et les FFI qui intègrent
progressivement l’armée de Libération.
La crise de l’automne 1944
Fin août 1944, installation à Paris du GPRF qui doit mettre en place une organisation administrative
bicéphale alliant les pouvoirs de l’Etat et de la Résistance.
- Le préfet ou le commissaire de la République s’installe dans les chefs lieux de département.
- Les municipalités nommées par Vichy sont remplacées par des Comités locaux de Libération qui prennent
en charge l’épuration et le ravitaillement.
Plusieurs initiatives de De Gaulle pour rétablir l’autorité de l’Etat en intégrant des résistants au sein du
gouvernement, en désarmant et amalgamant des FFI dans l’armée française, en dissolvant les milices
patriotiques… Textes sur le « tour de France » du Général notamment à Toulouse. p.24
Les crimes de guerre ennemis face à l’épuration
(voir Glossaire différence entre l’épuration extrajudiciaire et l’épuration judiciaire).
- Création d’un Service de recherche des crimes de guerre ennemis. Missions : recenser et enquêter sur les
différents crimes + tenter d’en découvrir les auteurs.
Jusque dans les années 50, 2 500 jugements ont été rendus par la justice militaire française dont plus de la
moitié par contumace. La peine de mort est prononcée à 800 reprises mais seulement 47 seront
effectivement exécutées. La répression a surtout touché les rangs des « subalternes ». Procédures longues.
- Les femmes tondues (épuration extrajudiciaire).
Image emblématique et souvent montrée de ces femmes tondues publiquement devant la mairie ou
préfecture (lieu de représentation républicaine), accusées, à tort ou à raison, d’avoir eu des relations
intimes avec un Allemand sous l’Occupation. Puis, elles sont promenées à pied ou sur des camions dans un
défilé à travers la ville. Derniers cas connus en 1946. Estimation à 20 000 femmes ayant subi ce châtiment
surtout lors des journées libératrices. 100 000 à 200 000 enfants seraient nés de ces relations.
Les retours des déportés, des prisonniers et des requis du STO (voir Glossaire)
+ de 1,5 million de Français aspirent à rentrer chez eux. Défi important que de rapatrier toutes ces
personnes (5% de la population française) en quelques mois.
Le retour des prisonniers de guerre (+ de 900 000) est planifié en revanche c’est plus complexe pour les
civils (travailleurs, déportés, Alsaciens Mosellans… dont on ignore le nombre, l’état physique…).