Hebdomadaire distribué gracieusement à tous les ménages du Canton de Genève, de l’agglomération de Nyon et de toutes les autres communes de la Zone économique 11 (Triangle GenèveGland-Saint Cergue). 168 818 exemplaires certifiés REMP/FRP. Edité par Plurality Presse S.A. Paraît le lundi Directeur-Rédacteur en chef: Thierry Oppikofer Coordination, Publicité, Gestion des annonces: Patrick Gravante Maquette: Imagic Sàrl Carouge, Daniel Hostettler, Sophie Gravante Flashage et impression: Mittelland Zeitungsdruck AG Distribution: Epsilon SA 13 juillet 2015 – No 686 © Plurality Presse S.A., 2015 Rédaction, Administration, Service de publicité: 8, rue Jacques-Grosselin • 1227 Carouge Tél. 022/307 02 27• Fax 022/307 02 22 CCP 17-394483-5 E-mail: [email protected] www.toutemploi.ch Les héritiers de Zola Depuis cent trente ans, le fameux roman de Zola – «Germinal» – raconte au monde ce que fut la dure condition des mineurs au temps du patronat tout-puissant. «Document» mythique de la pédagogie scolaire, ce roman «naturaliste» est-il le moins du monde «réaliste»? C’est ce que nie un autre livre, paru cent ans plus tard. Alors, on doit bien se poser la question: qui donc gagne – de tout temps – à noircir le passé? Z ola n’enquêtait pas: il cherchait juste de quoi étayer son opinion toute faite, disent les deux auteurs de «La vie quotidienne des mineurs au temps de Germinal». Ironie de l’histoire, ce livre de Bernard Plessy et Louis Challet est sorti de la même maison où travailla Emile Zola: Hachette. J’en ai trouvé une copie en lambeaux chez la libraire nostalgique «Au Rameau d’Or». A en juger par le peu qu’il en reste sur le Web, ce livre n’a guère entamé la rhétorique sociale des enseignants, ni celle des militants. De nos jours, d’autres castes sûres de leur droit vivent à leur tour du faux malheur des autres. Mais ce ne sont plus juste les maîtres de mines que dénoncent les «amis du peuple» en quête du titre de «héros»; c’est l’ensemble du secteur «marchand» qui leur fournit un «travail» sans fin. Et une clientèle sans limite, car tous les «gentils» veulent être du «bon» côté: que craint le plus chacun de nous… être traité d’ennemi du grand capital ou du petit peuple? La «Semaine de mobilisation contre les sociétés transnationales» (cetim.ch) en offre un exemple encore plus comique que tragique. Lequel des trois est le mauvais œil? Que des noms du commerce audessus de tout soupçon puissent couvrir des menées malhonnêtes, qui le niera? Mais que des associations démocratiques en fassent autant, c’est plus étonnant… et pourtant! Comme Zola, les amis du peuple racontent des bobards auxquels ils croient eux-mêmes… ou du moins – comme tous les tyrans du peuple -, ils les pensent pour la bonne cause. Alors, qui dit vrai, sur les crimes des grands noms de l’industrie, dénoncés chaque jour par l’opinion publique? Laissons le miroir déformant de Zola, et voyons la claire lunette de Galilée, de Larousse, ou de Wales. Un simple coup d’œil sur une source plus ou moins neutre comme Wikipedia dément le plus souvent les accusations exaltées des «organisations non gouvernementales». C’est le cas des affaires Pfizer à Kano, Benetton à Dhaka, Nestlé et même Chiquita en Colombie, Union Carbide • Beaucoup d’obscurantisme et de séduction, les «Lumières»? à Bhopal et Chevron en Equateur. Prenons ce dernier cas, objet des plus récentes joutes oratoires au Palais des Nations: la lunette ne nous montre pas d’emblée le vrai, car chaque œil a son image… mais elle nous prouve déjà comme le faux peut faire illusion. Sur l’affaire Chevron, Wikipedia en français dit l’exact contraire de Wikipedia en anglais (curieux: il n’y a pas grand-chose en espagnol). Au Conseil des droits de l’homme, je me suis étonné que la «société civile» taise ces témoignages contraires. Pis, elle n’hésite pas à clamer dans ses bulle- TOUT L’EMPLOI & FORMATION • NO 686 • 13 JUILLET 2015 tins que Chevron est «dénoncé devant le Conseil des droits de l’homme pour les violations des droits humains de populations autochtones et paysannes en Equateur». «Dénoncé» par euxmêmes, certes… mais la Justice – à savoir, le dernier Juge qui ait statué - est d’un tout autre avis. Les avocats des «victimes» viennent d’être condamnés par un tribunal américain pour avoir truqué un procès antérieur en Equateur. Mais les ennemis du grand capital ont toujours raison, par définition: quand ils gagnent un procès, c’est la preuve qu’ils disent vrai… et quand ils le perdent, c’est la preuve du complot. Dans cette «pensée», pas de place pour les torts de son propre côté. Quant à l’affaire de Pfizer à Kano, qu’Amnesty a exhumée pour en faire son cheval de bataille lors de la présente campagne (multinationales.ch), l’avis d’un expert de nos Hôpitaux Universitaires est qu’il s’agit là d’un cas-type de «calomnie» contre une pharma. D’ailleurs, cette industrie est si coincée par les règles «éthiques » qu’à un récent congrès à Palexpo, le • HISTOIRE stand Pfizer précisait que (cité de mémoire) «nous ne pouvons servir le café aux médecins du Minnesota», région très à cheval sur les «conflits d’intérêt» de la branche. Même topo à propos de la presse soumise à Dassault: lors d’un congrès de journalistes, ces jours à Strasbourg (48h.pigiste.org), un jeune chroniqueur des questions militaires – pourtant bien ancré à gauche – s’est inscrit en faux contre ce cliché: «Je l’entends dire sans cesse, mais ce n’est pas vrai; d’ailleurs, le seul journal qui ait osé égratigner le Rafale, c’est le Figaro». Blanc lumière ou blanc mouton? Pourquoi tant de mensonges sont-ils acclamés chaque jour par le public, avec l’aval des élites culturelles et politiques? Qui ont pourtant juré ne plus jamais retomber dans les ornières du stalinisme et autres «ismes»? Et pourquoi les auteurs qui se plient en quatre pour ne pas mentir – comme Albert Sigrist sur la Rus- sie – sont-ils tout de suite noyés par l’histoire? Je ne vois qu’une explication, face à nos héritiers des «Lumières » qui en ont plus l’héritage que les lumières. Les grands esprits de progrès du passé ont, en effet, écrit de belles pensées à la craie blanche sur un tableau trop noir. Mais de nos jours, il est bien plus facile de noircir le tableau du passé pour faire ressortir des slogans creux, mais tout blancs. De nos jours, Voltaire dirait: «Si vous voyez une organisation non gouvernementale sauter par la fenêtre, suivez- la… il y a de l’argent à gagner». A la fin du printemps, j’étais à une réunion au Palais des Nations sur «l’universalité des droits de l’homme»: au podium, on n’y a parlé que de fric, que la société incivile se devait de verser à la société civile! N’en croyant pas mes oreilles, j’ai regardé de plus près la feuille d’invitation: c’était organisé par un groupe awid.org (association for women’s rights in development). Ça ne s’invente pas! ■ Boris Engelson T OT UO TU TL ' LE ' ME PM LPOL I O I& &F OF RO MR AM TAI TO I NO N 1 32 2J UJ I UL ILNE T2 02 10 51 5 Cette annonce vous coûterait Fr. 226.80 TTC 2 colonnes x 50 mm 022 307 02 34 FORMATION DIVERS Femme américaine donne COURS D'ANGLAIS INDIVIDUELS OU EN PETITS GROUPES Excellentes références Tél.: 0033 950 47 97 14 Prochaine édition Formation // 23 atelier K architecte associés à Genève recherche 1 architecte 1 chef de chantier 1 dessinateur Capable de travailler de manière autonome Date d'entrée: immédiate ou à convenir Faire offre avec CV et photo [email protected] Lundi 20 juillet 2015 Informations: T. 022 307 02 34 [email protected] - www.toutemploi.ch T. 022 307 02 34 [email protected] w w w. t o u t e m p l o i . c h TOUT L’EMPLOI & FORMATION • NO 686 • 13 JUILLET 2015