Les héritiers de Zola - Journal Tout l`Emploi

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Hebdomadaire distribué gracieusement à tous les ménages du
Canton de Genève, de l’agglomération de Nyon et de toutes les
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Edité par Plurality Presse S.A. Paraît le lundi
Directeur-Rédacteur en chef: Thierry Oppikofer
Coordination, Publicité,
Gestion des annonces: Patrick Gravante
Maquette: Imagic Sàrl Carouge,
Daniel Hostettler, Sophie Gravante
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Mittelland Zeitungsdruck AG
Distribution: Epsilon SA
13 juillet 2015 – No 686
© Plurality Presse S.A., 2015
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Les héritiers de Zola
Depuis cent trente ans, le fameux roman de Zola – «Germinal» – raconte au monde ce que fut la dure
condition des mineurs au temps du patronat tout-puissant. «Document» mythique de la pédagogie scolaire, ce
roman «naturaliste» est-il le moins du monde «réaliste»? C’est ce que nie un autre livre, paru cent ans plus
tard. Alors, on doit bien se poser la question: qui donc gagne – de tout temps – à noircir le passé?
Z
ola n’enquêtait pas: il cherchait juste de quoi étayer
son opinion toute faite,
disent les deux auteurs de «La
vie quotidienne des mineurs au
temps de Germinal». Ironie de
l’histoire, ce livre de Bernard
Plessy et Louis Challet est sorti
de la même maison où travailla
Emile Zola: Hachette. J’en ai
trouvé une copie en lambeaux
chez la libraire nostalgique «Au
Rameau d’Or». A en juger par le
peu qu’il en reste sur le Web, ce
livre n’a guère entamé la rhétorique sociale des enseignants, ni
celle des militants. De nos jours,
d’autres castes sûres de leur
droit vivent à leur tour du faux
malheur des autres. Mais ce ne
sont plus juste les maîtres de
mines que dénoncent les «amis
du peuple» en quête du titre de
«héros»; c’est l’ensemble du
secteur «marchand» qui leur
fournit un «travail» sans fin. Et
une clientèle sans limite, car
tous les «gentils» veulent être
du «bon» côté: que craint le
plus chacun de nous… être traité
d’ennemi du grand capital ou du
petit peuple? La «Semaine de
mobilisation contre les sociétés
transnationales» (cetim.ch) en
offre un exemple encore plus
comique que tragique.
Lequel des trois est le
mauvais œil?
Que des noms du commerce audessus de tout soupçon puissent
couvrir des menées malhonnêtes, qui le niera? Mais que des
associations démocratiques en
fassent autant, c’est plus étonnant… et pourtant! Comme Zola,
les amis du peuple racontent
des bobards auxquels ils croient
eux-mêmes… ou du moins –
comme tous les tyrans du peuple
-, ils les pensent pour la bonne
cause. Alors, qui dit vrai, sur les
crimes des grands noms de l’industrie, dénoncés chaque jour
par l’opinion publique? Laissons
le miroir déformant de Zola, et
voyons la claire lunette de Galilée, de Larousse, ou de Wales.
Un simple coup d’œil sur une
source plus ou moins neutre
comme Wikipedia dément le plus
souvent les accusations exaltées
des «organisations non gouvernementales». C’est le cas des
affaires Pfizer à Kano, Benetton
à Dhaka, Nestlé et même Chiquita en Colombie, Union Carbide
• Beaucoup d’obscurantisme et
de séduction, les «Lumières»?
à Bhopal et Chevron en Equateur. Prenons ce dernier cas,
objet des plus récentes joutes
oratoires au Palais des Nations:
la lunette ne nous montre pas
d’emblée le vrai, car chaque œil
a son image… mais elle nous
prouve déjà comme le faux peut
faire illusion. Sur l’affaire Chevron, Wikipedia en français dit
l’exact contraire de Wikipedia
en anglais (curieux: il n’y a pas
grand-chose en espagnol). Au
Conseil des droits de l’homme,
je me suis étonné que la «société civile» taise ces témoignages
contraires. Pis, elle n’hésite
pas à clamer dans ses bulle-
TOUT L’EMPLOI & FORMATION • NO 686 • 13 JUILLET 2015
tins que Chevron est «dénoncé
devant le Conseil des droits de
l’homme pour les violations des
droits humains de populations
autochtones et paysannes en
Equateur». «Dénoncé» par euxmêmes, certes… mais la Justice
– à savoir, le dernier Juge qui
ait statué - est d’un tout autre
avis. Les avocats des «victimes»
viennent d’être condamnés par
un tribunal américain pour avoir
truqué un procès antérieur en
Equateur. Mais les ennemis
du grand capital ont toujours
raison, par définition: quand
ils gagnent un procès, c’est la
preuve qu’ils disent vrai… et
quand ils le perdent, c’est la
preuve du complot. Dans cette
«pensée», pas de place pour les
torts de son propre côté. Quant
à l’affaire de Pfizer à Kano,
qu’Amnesty a exhumée pour
en faire son cheval de bataille
lors de la présente campagne
(multinationales.ch), l’avis d’un
expert de nos Hôpitaux Universitaires est qu’il s’agit là
d’un cas-type de «calomnie»
contre une pharma. D’ailleurs,
cette industrie est si coincée
par les règles «éthiques » qu’à
un récent congrès à Palexpo, le
• HISTOIRE
stand Pfizer précisait que (cité
de mémoire) «nous ne pouvons
servir le café aux médecins du
Minnesota», région très à cheval sur les «conflits d’intérêt»
de la branche. Même topo à
propos de la presse soumise à
Dassault: lors d’un congrès de
journalistes, ces jours à Strasbourg (48h.pigiste.org), un
jeune chroniqueur des questions militaires – pourtant bien
ancré à gauche – s’est inscrit
en faux contre ce cliché: «Je
l’entends dire sans cesse, mais
ce n’est pas vrai; d’ailleurs, le
seul journal qui ait osé égratigner le Rafale, c’est le Figaro».
Blanc lumière ou
blanc mouton?
Pourquoi tant de mensonges
sont-ils acclamés chaque jour
par le public, avec l’aval des élites
culturelles et politiques? Qui ont
pourtant juré ne plus jamais
retomber dans les ornières du
stalinisme et autres «ismes»? Et
pourquoi les auteurs qui se plient
en quatre pour ne pas mentir –
comme Albert Sigrist sur la Rus-
sie – sont-ils tout de suite noyés
par l’histoire? Je ne vois qu’une
explication, face à nos héritiers
des «Lumières » qui en ont plus
l’héritage que les lumières. Les
grands esprits de progrès du
passé ont, en effet, écrit de belles
pensées à la craie blanche sur
un tableau trop noir. Mais de nos
jours, il est bien plus facile de
noircir le tableau du passé pour
faire ressortir des slogans creux,
mais tout blancs. De nos jours,
Voltaire dirait: «Si vous voyez une
organisation non gouvernementale sauter par la fenêtre, suivez-
la… il y a de l’argent à gagner». A
la fin du printemps, j’étais à une
réunion au Palais des Nations
sur «l’universalité des droits de
l’homme»: au podium, on n’y a
parlé que de fric, que la société
incivile se devait de verser à la
société civile! N’en croyant pas
mes oreilles, j’ai regardé de plus
près la feuille d’invitation: c’était
organisé par un groupe awid.org
(association for women’s rights
in development). Ça ne s’invente
pas! ■
Boris Engelson
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