
AVANT-PROPOS
par
Jean-Michel Charpin
Commissaire au Plan
L’arrivée de l’économie dans la décision publique en matière d’environnement
est un événement récent. De ce fait, les relations entre économistes,
universitaires et décideurs n’ont pas pris dans ce domaine la physionomie
presque routinière qu’elles peuvent revêtir dans des domaines comme la
politique monétaire ou celle des transports. C’est depuis quelques années
seulement que se multiplient les commandes publiques d’études et que prennent
forme des programmes de recherche soutenus par les pouvoirs publics.
Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que ni l’économie de l’environnement
elle-même, ni l’usage qu’en font les décideurs publics, ne soient stabilisés. Au
contraire, il s’agit d’une branche de l’économie qui se présente comme un
archipel d’approches assez diverses et en progression constante. Certaines
administrations et organismes publics sont habitués à travailler avec tout ou
partie des courants de pensée qui coexistent, d’autres sont moins familiarisés.
C’est pourquoi nous avons pensé, avec le ministère de l’Aménagement du
territoire et de l’Environnement et avec la Direction de la Prévision au ministère
de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, qu’il était nécessaire d’organiser
sur le sujet un séminaire, avec un double objectif : bien clarifier ce qui est établi
et ce qui reste en débat dans le domaine, faciliter le dialogue entre universitaires
et responsables publics.
Les deux partenaires du Commissariat général du Plan ont mis à la disposition
de ce séminaire l’ensemble de leurs réseaux dans les milieux académiques et
parmi les responsables, et ont investi beaucoup d’énergie à piloter le séminaire
avec nous. Je les en remercie très chaleureusement. Le petit livre qui résulte de
ce travail collectif, sorte de vade-mecum de l’économie de l’environnement,
devrait contribuer à acclimater encore mieux l’usage de la pensée économique
dans la préparation des politiques environnementales.