En 1953, il devient membre de l'Académie et est nommé Grand Officier de la Légion
d'honneur l'année suivante. Outre la composition, il a été critique musical et professeur à
l'École Normale de Musique de Paris. Il est également l'un des membres du groupe des Six,
avec Georges Auric, Louis Durey, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre.
Outre les Six, il a fréquenté Paul Claudel, Jean Cocteau, Max Jacob, Pierre Louÿs, Pablo
Picasso, Erik Satie et Paul Valéry, dont certains lui ont fourni des sujets pour ses œuvres.
Son style
Arthur Honegger est un compositeur qui, au premier abord, paraît difficile à cerner à cause de
la diversité de son œuvre, allant de la tonalité à l'atonalité (pour Antigone) en passant par la
polytonalité, utilisant tous les registres, du quatuor à cordes à l'opéra, et respectant autant les
acquis du passé que les apports de ses contemporains. Toute sa vie, il a été marqué par la
double influence germanique (Ludwig van Beethoven, Jean-Sébastien Bach, Max Reger) et
française (Claude Debussy, Florent Schmitt) ce qui marginalise davantage son œuvre. On ne
peut pas lui attribuer un style ou une école, lui-même rejetant les systèmes de classification
trop stricts.
La diversité de la musique d'Honegger reflète la volonté de faire de la musique un moyen de
communication. Pour respecter cette idéologie, il a souvent aspiré à une musique défaite de
trop de formalisme, de trop de séduction et d'habitudes (Cri du monde, 1931). La crainte d'une
surmédiatisation de la musique se reconnaît dans sa recherche d'une musique authentique,
capable de porter un message, parfois philosophique (Symphonie liturgique, 1945). Désireux
de se renouveler à chaque œuvre, il a exploré différents genres et techniques en s'intéressant
tout autant à l'harmonie de Claude Debussy, à la rythmique d'Igor Stravinski, à la forme
Beethovenienne, au génie d'Arnold Schönberg (en excluant le sérialisme) et même à la
musique électronique.
L'apparente simplicité de certains passages de sa musique doit être examinée dans le sens de
l'objectivité. Il ne répugna pas à la complexité lorsque cela lui semblait nécessaire, comme
dans Horace Victorieux (1926) ou dans ses symphonies. Comme d'autres artistes de son
temps, tels Albert Camus, il cherche à émouvoir, notamment au travers d'œuvres religieuses
dont la portée dépasse le cadre de la religion, ce qui explique le succès de Jeanne d'Arc au
bûcher (1935) entre autres.
Connu pour son humanisme, il a parfois émis des jugements sévères mais jamais durant son
travail de critique. Au contraire, il a aidé les compositeurs des générations suivantes tels
qu'Olivier Messiaen, dont il a confirmé après sa première écoute qu'il serait « l'un des plus
grands compositeurs de son temps ».
Principales œuvres
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Musique orchestrale :
Symphonies :
1930 : Symphonie n°1
1941 : Symphonie n°2, pour orchestre à cordes et trompette ad libitum
1946 : Symphonie n°3, liturgique
1946 : Symphonie n°4, Deliciae basiliensis