améliorer le recours au traitement post-exposition du vih

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Congrès SFLS 2016 - Montpellier
AMÉLIORER LE RECOURS AU TRAITEMENT POST-EXPOSITION DU VIH
RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ANRS-QUALIPEP
G. Quatremère(1), S. Roduit(1), N. Charpentier(1), X. Mabire(2), D. Spittler(1), E. Guillois(1), V. Laguette(2), C. Martin(1), D. Rojas Castro(1, 2, 3), M. Préau(2,3)
(1) AIDES , (2) Université Lyon 2, GRePS EA4163, (3) Inserm, UMR912 (Sesstim)
Contact : Guillemette Quatremère, [email protected]
INTRODUCTION
MÉTHODOLOGIE
Malgré des recommandations d’experts-es depuis
plusieurs années (Lert & Pialoux, 2010), le traitement
post-exposition (TPE), disponible depuis 1998 en France,
reste encore mal connu et sous-utilisé. Des difficultés
persistent concernant l’accès au TPE et des opportunités
manquées de recours sont constatées (EMIS, 2010).
Réalisée en partenariat entre le GRePS (Groupe de Recherche
en Psychologie Sociale, Université Lyon 2 EA 4163) et
l’association de lutte contre le VIH et les hépatites virales
AIDES, l’étude ANRS-QualiPEP (2015) s’appuie sur 29
entretiens semi-directifs menés dans la région Rhône-Alpes
avec des personnes connaissant le TPE.
Une recherche communautaire a été mise en place pour :
Des personnes ayant eu recours au TPE dans les 12 derniers
mois (n=11), des personnes ayant eu besoin d’un TPE sans
cependant en bénéficier (n=9), et des professionnels-les
intervenant dans la prise en charge (n=9) ont été interrogés-es.
n
n
mieux connaître les freins et leviers du recours au TPE ;
interroger l’acceptabilité de nouvelles formes de délivrance.
CONCLUSION
n
n
n
Les données ont été analysées via des analyses textométrique (IRaMuTeQ) et thématique-catégorielle (Nvivo).
n
voir recours au traitement post-exposition impose de
A
dépasser des déterminants psychosociaux et structurels
à chaque étape du recours.
a qualité de la relation avec les professionnels-les et le
L
fait d’être soutenu apparaissent comme des facilitateurs.
Il apparaît que l’attitude et les pratiques des médecins
ont une importance dans l’accès au TPE et l’observance
thérapeutique (Peyre et al., 2016).
e nouvelles formes de délivrance du TPE apparaissent
D
comme des facteurs facilitant le recours : la délivrance
des premiers comprimés par des acteurs communautaires, ou plus généralement la délivrance hors du milieu
hospitalier.
Il est important de faire évoluer les recommandations
quant à la prescription de première intention, les modalités d’accès au TPE et l’accompagnement en santé
sexuelle (Morlat, SFLS 2016).
RÉSULTATS
Les personnes interrogées sont majoritairement des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes proches de l’association AIDES. Pour celles qui sont allées jusqu’à
un lieu de délivrance (les 11 personnes du G1 et 2 personnes du G2), 7 sont allées aux Urgences, 4 dans un centre de dépistage, 2 dans d’autres lieux (clinique, Cegidd en action hors
les murs). Les prescripteurs-rices interrogés-es exerçaient en service d’infectiologie (1 médecin), aux Urgences (4 médecins, 1 interne) en Cegidd (2 médecins, 1 infirmière).
Le parcours aboutissant au recours effectif du TPE est jalonné de plusieurs étapes, recelant chacune des obstacles. Un ensemble de déterminants et de pistes d’améliorations ont
aussi pu être identifiés.
LES ÉTAPES
Évaluation du risque
LES
DÉTERMINANTS
DU RECOURS
Prise de décision
• Connaissance des modes
de transmission du VIH.
• État d’esprit (stress,
fatigue).
• Capacité à évaluer son
exposition au VIH sur une
échelle de risques.
• Être sous influence de
produits psychoactifs.
• Confiance accordée dans
le partenaire
(protection symbolique).
Accès au TPE
Les usagers-es :
• Longue durée d’attente pour
être prise en charge.
• Connaissance du
dispositif : savoir
comment cela va
se passer, où aller.
• Jugements de la part des
professionnels-les concernant
les prises de risque sexuelles,
la « récidive » de TPE, l’orientation
sexuelle (homophobie).
• Précédents recours
au TPE.
Les professionnels-les :
Prise du traitement
• Les effets indésirables
peuvent être une cause
de renoncement au
TPE. Ils sont peu pris
en compte par les
professionnels-les
(pas de modification
de traitement ou de
médicaments de
confort proposés).
• Contraintes de mobilité : • Difficulté d’évaluer le risque.
être véhiculé ou pas,
aîtrise aléatoire des protocoles.
distance géographique. • M
Et le TPE communautaire ?
Le TPE communautaire =
la délivrance du starter kit
hors milieu médical.
Pour une large majorité
des personnes
interrogées (n=24/29)
il apparaît comme
une offre complémentaire
acceptable car c’est :
• un accès sans jugement ;
• via un-e seul-e
interlocuteur-rice ;
• un accès par opportunité.
• Horaires.
LES PISTES
ET POINTS
DE VIGILANCE
ÉVOQUÉS
PAR LES
PARTICIPANTS-ES
Augmenter le niveau d’information afin :
• Diminuer l’attente aux Urgences.
• Améliorer la prise
en compte des effets
• Délivrer systématiquement la
indésirables
première prise sans délai puis
des traitements.
réévaluer
le
besoin.
• d’avoir une meilleure connaissance du traitement délivré :
• Améliorer la
type de traitement, effets indésirables éventuels,
• Élargir l’offre de TPE pour réduire
communication avec
durée du traitement, etc. ;
les distances et les délais :
le médecin pendant
pharmacie de garde (« comme une
le suivi.
• d’avoir une meilleure connaissance de l’accessibilité
pilule du lendemain »), starter kits
du traitement : lieux, horaires, etc.
à domicile (« trousse de secours »).
• d’être en meilleure capacité d’évaluer la prise de
risque ;
• Délivrer uniquement
le starter kit (prescription
par un-e médecin
spécialiste ensuite).
• Former les intervenants-es
communautaires.
• Former les soignants-es (attitude,
protocole).
• Développer un lieu de délivrance
alternatif plus discret, plus
confidentiel, sans jugement.
RÉFÉRENCES
EMIS 2010: the European Men-Who-Have-Sex-With-Men internet survey: findings from 38 countries, www.ecdc.europa.eu
MF. Lert, G. Pialoux, Mission RDRs. Prévention et réduction des risques dans les groupes à haut risque vis-à-vis du VIH et des IST, Paris, 2010
Morlat, P., Reco VIH 2016, Plénière au Congrès de la Société française de lutte contre le VIH, 2016
Peyre, M., Gauchet, A., Roustit, M., Leclercq, P., & Epaulard, O., « Influence of the First Consultation on Adherence to Antiretroviral Therapy for HIV-infected Patients », The Open AIDS Journal, 10(1), pages 182–189
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