LE DIAGNOSTIC EN PARODONTIE
PREMIERE PARTIE : LE DIAGNOSTIC
CLINIQUE
AUTEURS :
Dr. RHISSASSI M. : Maître Assistante
en Parodontologie
Pr. BENZARTI N. : Professeur de
l’enseignement supérieur en
parodontologie
Faculté de Médecine Dentaire de
Rabat.
Université Mohamed V Suissi.
Résumé
Le diagnostic clinique en parodontie consiste à recueillir les informations nécessaires
permettant de donner un nom à la maladie (le diagnostic), de la traiter et d’établir un
pronostic.
Les moyens de diagnostic de la maladie parodontale, même s’ils n’ont pas subi de
changements profonds depuis des décennies, permettent de traduire en clinique les
Introduction
Le diagnostic est l’évaluation d’une maladie par ses symptômes. L’évaluation des symptômes
cliniques et des signes radiographiques des maladies parodontales est primordiale pour
détecter la maladie et déterminer son type et sa sévérité ; la majorité des informations
recueillies lors de l’examen clinique permettent le diagnostic, guident le plan de traitement et
influencent le pronostic.
L’évaluation clinique en parodontie permet la mise en évidence des signes de
l’inflammation et des dégâts tissulaires.
1- Les signes de l’inflammation
Les quatre signes cardinaux de l’inflammation, déjà déterminés par les Grecs et les Romains,
comprennent la rougeur (rubor), l’œdème (tumor), la chaleur (calor), la douleur (dolor)
manifestations pathologiques subies par les tissus de soutien des dents.
On ne dispose pas encore de moyens permettant de prédire une destruction parodontale
future mais on peut de mieux en mieux interpréter les résultats obtenus lors des évaluations
cliniques de nos patients atteints de maladies parodontales.
Mots clés
Evaluation clinique ; inflammation ; sondage parodontal
(CELSUS) auxquels GALEN ajoute un cinquième signe : la perte de la fonction (functio
laesa).
En plus de ces signes cardinaux, les tissus parodontaux inflammatoires peuvent présenter
d’autres signes tels que le saignement au sondage, la suppuration, l’exsudation ou l’ulcération
gingivale.
Tous les cas de gingivite ou de parodontite doivent présenter au moins un de ces neuf signes,
la présence d’inflammation cliniquement détectable indique que les tissus parodontaux ne
sont pas sains.
1-1 Rougeur et œdème
La modification de couleur est un des signes les plus fréquents de l’inflammation gingivale ;
elle est due à l’augmentation de la vascularisation dans les sites enflammés (figure 1).
L’œdème est également fréquent, il est en rapport avec l’accumulation de fluide dans les
tissus, résultat de l’augmentation de la perméabilité vasculaire des tissus inflammatoires.
La présence de ces deux signes n’est cependant pas nécessairement associée à un risque
élevé de développement de la perte d’attache (progression de la lésion).
1-2 Augmentation de la température des tissus parodontaux
La température des sites inflammatoires est ennéral plus importante que celle du reste du
corps, probablement à cause de l’augmentation du flux sanguin et des taux métaboliques.
Depuis quelques années, on s’intéresse à l’utilisation des températures de poches comme
moyen de diagnostic pour l’évaluation quantitative de l’inflammation gingivale ; une sonde
parodontale sensible à la chaleur a récemment été veloppée pour mesurer rapidement la
différence entre la température corporelle et celle des poches parodontales (8; 13 ;14). Des
études utilisant cette sonde indiquent que les poches avec des températures élevées saignent
souvent au sondage, abritent des pourcentages élevés de pathogènes parodontaux tels que
Pg, Aa et Pi et présentent un risque élevé de progression (13 ;14).
1-3 Douleur, ulcération et perte de la fonction
Les maladies parodontales sont relativement peu douloureuses ; la douleur est généralement
associée à des formes avancées avec abcès parodontal et perte de la fonction. La douleur est
associée aux maladies parodontales nécrosantes ainsi qu’à celles rencontrées chez certains
patients HIV-positifs ; dans de tels cas, l’exposition du tissu conjonctif par l’ulcération est la
principale source de la douleur.
La perte de la fonction est souvent un signe de lésions très avancées et n’a donc que peu de
valeur dans la détection des stades précoces des parodontites.
Le saignement au sondage est largement considéré comme un signe relativement objectif
de linflammation (11), il est en rapport avec la présence de micro- ulcérations dans
l’épitlium de poche, permettant le contact de la sonde insérée en sous-gingival et le tissu
conjonctif exposé et la compression des nombreux vaisseaux sanguins fragiles du site
inflammatoire.
De nombreux indices ont été développés pour mettre en évidence l’apparition de saignement
après manipulation douce de la gencive enflammée à l’aide de sondes parodontales, de
tonnets interdentaires ou même de fil de soie dentaire, différentes manières d’utilisation de
la sonde ont été proposées ; pour certains indices, la sonde est déplacée le long de
l’épitlium de poche ( 3 ), d’autres indices prennent en compte le facteur temps dans
l’apparition du saignement (1 ; 6), et d’autres évaluent la quantité de saignement : pas de
saignement, point de saignement, saignement le long de la gencive marginale, saignement
atteignant les dents adjacentes et saignement spontané (20).
le meilleur indice de saignement n’est pas déterminé ; il est par contre établi que la pression
exercée lors du sondage peut influencer le saignement, il est de ce fait recommand’avoir
recours à des sondes parodontales à pression constante lorsque les indices de saignement
sont enregistrés.
En pratique courante, le saignement au sondage indique que les tissus sont enflammés ; sa
valeur pronostique a été largement étudiée et il est démontré qu’un site qui saigne au
sondage ne présente pas nécessairement un risque élevé de perte d’attache supplémentaire
(15;16) ; en revanche, l’absence prolongée de saignement au sondage est un bon indicateur
de la stabilité parodontale, avec une valeur prédictive négative de 98%.
1-4 Exsudation gingivale
On sait depuis plus de 175 ans que les tissus gingivaux produisent un fluide séreux clair qui
se collecte autour des collets des dents ; depuis que l’on sait que le fluide gingival est un
exsudat inflammatoire, la mesure du fluide gingival est utilisée pour quantifier
l’inflammation gingivale ; de nombreuses études montrent que la quantité de fluide gingival
augmente avec la sévéride l’inflammation gingivale, cette association est en rapport avec
l’augmentation de la perméabilité vasculaire dans les sites affectés ( 7 ).
La mesure du bit du fluide gingival peut indiquer le degré d’inflammation gingivale,
cependant, la quantité de fluide gingival libéré n’est pas nécessairement associée avec une
augmentation du risque de progression de la maladie, en plus, en pratique courante,
l’inflammation gingivale peut être déterminée par des méthodes plus simples.
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