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édito
Alors que le vieillissement de la population française
continue, de nombreux rapports ont, de 2008 à
2013, fait le constat de carences en France en
matière d’urbanisme, d’équipements et de services adaptés
à l’avancée en âge.
Les établissements d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes, malgré les indéniables progrès réalisés sur
les dix dernières années, restent trop souvent des lieux
que la réglementation, les normes produites, l’histoire
conduisent à assimiler à de «petits hôpitaux» alors que
ces lieux d’hébergement sont d’abord des lieux de vie.
Les questions qui se posent sont nombreuses : comment
améliorer la qualité de vie en établissement ? Quel modèle
souhaitons-nous impulser ? Quel choix de vie définissons-
nous, pour nos aînés aujourd’hui, et pour nous-mêmes
demain ? Ne faut-il pas commencer par apporter des
réponses concrètes aux problématiques les plus fréquem-
ment rencontrées ?
À ces différentes questions, en prise directe avec les en-
jeux de société, les partenaires sociaux gestionnaires de
la retraite complémentaire Agirc et Arrco ont souhaité
répondre de manière engagée. Depuis plusieurs années,
ils ont décidé de déployer au sein des 67 établissements
dont les régimes sont propriétaires, des pratiques repro-
ductibles pour un meilleur confort et une meilleure
qualité de vie des résidents. Ces actions s’inspirent d’expé-
riences initiées au sein même des établissements ou à
l’initiative d’experts du domaine.
La première expérience concrète a consisté à adapter les
établissements médico-sociaux aux déficiences senso-
rielles. Après un audit des sites, des actions de forma-
tion des personnels et de référents ont été mises en
œuvre. De nouvelles consignes ont été prises en compte
dans les plans de travaux et des aménagements ont été
apportés aux établissements. Témoin de cette action, un
guide destiné aux professionnels du secteur a été édité,
incitant à des actions concrètes d’accompagnement des
déficiences sensorielles des résidents, mises en œuvre
dans les établissements du parc Agirc-Arrco.
Fidèle à sa volonté d’innovation, l’action sociale des
régimes Agirc et Arrco a souhaité rééditer l’action en
publiant ce nouveau guide, le deuxième de la collection.
Il ambitionne de partager l’expérience menée dans le
cadre d’un programme de prévention de la santé bucco-
dentaire des personnes âgées vivant en établissement.
De l’état de santé bucco-dentaire vont en effet dépendre
l’appétit, la présence ou non de douleurs, et l’envie de
communiquer avec les autres : autant de facteurs pouvant
contribuer positivement ou négativement à la qualité de
vie des résidents. Il s’agit d’une démarche préventive, qui
s’inscrit dans une limitation de recours aux soins et qui
présente donc aussi un intérêt économique.
Ce type d’initiative ne peut se faire qu’avec des profes-
sionnels experts. C’est le sens du partenariat construit
avec l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD)
à l’échelon national, complété de partenariats locaux.
Ce guide propose une photographie en 2013 de l’état
de santé bucco-dentaire des résidents âgés du parc
Agirc-Arrco (6 900 places), dont la moyenne d’âge est
de 86 ans. Il relaye des recommandations propres à faire
évoluer favorablement et durablement cet état de santé.
Il s’agit donc d’un engagement réaliste et exemplaire
pour l’évolution des établissements d’hébergement des
personnes âgées, autonomes ou non.
Si l’impulsion donnée pourra, à terme, faire évoluer les
pratiques, elle permet dès à présent d’attirer l’attention
sur certains besoins et sur la nécessité de s’adapter et
d’évoluer.
Créer les conditions d’une expérimentation et favoriser
son développement direct ou indirect et son évaluation,
pour mieux passer ensuite le relais dans le domaine
public ou privé, telle est l’orientation prise par les régimes
de retraite Agirc et Arrco au travers de leur action sociale.
Parce qu’initier c’est bien mais partager, c’est mieux !
Jean-Claude Barboul président des Commissions sociales
Agirc et Arrco
Denis Gindre vice-président des Commissions sociales
Agirc et Arrco