G.Lécrivain DCG3 Management CH25 La fonction comptable et financière 5
III. LE CONTROLE DE GESTION
A. Une fonction qui a évolué
1) Présentation de la fonction
Les entreprises évoluent dans des contextes environnementaux de plus en plus incertains et turbulents. De
fait, il est extrêmement complexe d’établir des prévisions. Ainsi, d’une fonction originelle de calcul de
coûts et d’écarts budgétaires, le contrôle de gestion est désormais une fonction tactique et stratégique du
pilotage du changement au service de la stratégie d’entreprise.
2) Les facteurs d’évolution de la fonction contrôle de gestion
A l’origine, le contrôle de gestion se limitait essentiellement à contrôler le respect des budgets et des prix
de revient. Or différents facteurs,ont fait évoluer cette fonction :
- intensification de la concurrence et nouvelles approches marketing centrées sur
l’anticipation de la demande
- Polyvalence des machines et des technologies qui sont exploités pour plusieurs
produits en même temps remettant ainsi en cause le principe de l’homogénéité des coûts complets et de
l’approche par les coûts complets.
- Les coûts sont de plus en plus » hors production » (marketing, publicité,
logistique, distribution, …)et partagés entre différents produits, voire différentes activités. Ainsi, il y a 30
ans, les coûts directs représentaient 90% du coût total et ils n’en représentent plus qu’en moyenne 30%
aujourd’hui. (coûts indirects : R/D, études de marché, ….)
3) Des méthodes et approches du contrôle de gestion
a) la méthode des coûts complets :
Cette méthode permet de redistribuer les valeurs de charges de la comptabilité générale, réfléchies en
comptabilité analytique, par destination. Des comptes de section vont recevoir les valeurs ventilées. Il en
existe trois sortes :
•
Les sections intermédiaires
•
Les sections de production
•
Les sections de stocks et d’en cours.
Les sections intermédiaires sont ventilées périodiquement dans les sections de production. Les sections de
productions alimentent les sections de stocks et d’en cours.
En vérité cette méthode est difficile à employer pour de très nombreuses raisons.
•
Elle est extrêmement lourde et demande un appareil d’enregistrement des éléments détaillés dont
le coût a pu être longtemps considéré comme hors de proportion avec le gain de fiabilité par
rapport à des méthodes plus empiriques.
•
Elle est largement arbitraire. Les clefs de répartition qui doivent régler la ventilation des sections
ne sont pas toujours évidentes à imaginer et encore moins à constater. Ce qui aboutit à des
constructions parfois bancales et peu significatives.
•
La sortie des résultats peut se faire attendre très longtemps. Attendre plusieurs mois pour avoir des
chiffres éventuellement arbitraires a découragé plus d’une entreprise.
Mais surtout elle entraîne une variation arbitraire du coût complet d’un produit en fonction de
circonstances qui ne sont pas de la responsabilité des producteurs. De ce fait elle ne permet pas un
dialogue fécond pour l’amélioration de la gestion.