ch15 LA FONCTION COMPTABLE ET FINANCIERE

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CH25 - LA FONCTION COMPTABLE ET FINANCIERE
La gestion financière et la comptabilité relève d’enseignements spécifiques. Le chapitre ne consiste pas à
traiter des points techniques, mais à situer la place et les enjeux de ces techniques dans le cadre de
l’organisation et de la stratégie d’entreprise .
I-
LA GESTION DE LA FONCTIONCOMPTABLE
A) Ses finalités et ses moyens
1) Les finalités de la fonction comptable
- Enregistrer les informations micro-économiques
La finalité première de la fonction comptable est de caractériser et de connaître l’état des créances et des
dettes de l’entreprise.
- Justifier et rendre compte :
A partir de cet état des lieux, la comptabilité permet de caractériser l’état du patrimoine de l’entreprise
qu’elle devra justifier et rendre compte à travers des états périodiques (balance) et annuels (bilan, compte
de résultat, annexes, …)
La comptabilité apparaît donc comme l’activité qui rassemble, caractérise, présente et interprète les
informations économiques de l’entreprise.
2) Les moyens exploités
a) Le Système d’Information Comptable (le SIC)
Pour gérer ces différentes dimensions, la fonction comptable s’appuie sur la gestion d’un SIC qui :
-
saisie et enregistre les informations comptables
stocke et traite ces informations
met en forme et qui diffuse les données
b) Les principes comptables à respecter
Plusieurs principes dont surtout :
-
principe de régularité : respecter les règles et les procédures de la normalisation
comptable
principe de sincérité : appliquer de bonne foi les règles
principe de prudence : ne pas engager l’entreprise dans des situations
d’incertitude et de risque
c) La normalisation comptable : le Plan Comptable Générale (PGC)
Son objet est de normaliser les méthodes d’enregistrement comptables, la présentation et le contenu des
documents comptables.
Le PGC s’applique à toute personne physique ou morale soumise à l’obligation légale d’établir des
comptes annuels comprenant : le bilan, le compte résultat et une annexe
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B. Les mécanismes fondamentaux de la fonction comptable :
1) La Comptabilité Générale :
La comptabilité générale est un mode de traitement des données comptables qui est obligatoire et qui
permet de caractériser :
- le bilan : véritable photographie du patrimoine de l’entreprise
- le compte de résultat : qui caractérise l’activité de l’entreprise sur un exercice.
La comptabilité générale conduit donc à enregistrer des comptes, des flux, le plus souvent à partir de
documents commerciaux (factures, chèques, …) pour les consolider dans des documents de synthèse.
Ces documents de synthèse constituent :
- un moyen de preuve des transactions commerciales
- un moyen d’information pour les parties prenantes
- un support de calcul de certaines taxes et impôts : TVA, IS, ….
2. La comptabilité analytique :
Contrairement à la comptabilité générale, sa tenue n’est pas obligatoire … mais indispensable : elle est un
mode de traitement des données comptables qui,à partir des informations enregistrées par la comptabilité
générale permet de :
- calculer des coûts (par produit, coût de revient, d’achat, de production, …
- d’établir des prévisions
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II. L A GESTION DE LA FONCTION FINANCIERE
A) Ses finalités et ses domaines d’action
1. Ses finalités
Définition de Georges DEPALLENS
« La fonction financière a pour but essentiel de mettre à la disposition de l’entreprise, aux moments
opportuns, et par les procédés les plus économiques, les capitaux nécessaires à son équipement
rationnel et à son fonctionnement normal, tout en assurant son indépendance permanente et sa liberté
d’action industrielle et commerciale. »
Deux objectifs principaux :
-
La solvabilité de l’entreprise : mise à la disposition de l’entreprise des fonds nécessaires à son
activité et notamment à satisfaire ses engagements.
La rentabilité : allouer des fonds aux activités de l’entreprise et générés des revenus.
Ces objectifs sont poursuivis par toutes les entreprises, mais les méthodes utilisées varient grandement en
fonction de la taille de l’entreprise. Il y a un lien étroit entre la taille de l’entreprise, sa structure et la place
occupée par la gestion financière.
La fonction financière est une interface entre l’entreprise qui a besoin de ressources et les apporteurs de
ressources (clients et banques notamment)
2. Ses domaines d’action
Deux activités essentielles :
- L’ANALYSE FINANCIERE
Analyse des besoins de financement et étude de synchronisation des besoins et des ressources de
financement (gestion des encaissements et des décaissements)
- LA GESTION FINANCIERE
Prendre des décisions à partir des résultats de l’analyse financière.
Allouer les fonds en fonction de la durée, des coûts, de la rentabilité prévue :
o Gestion de trésorerie (assurer la solvabilité de l’entreprise à moindre coût,)
o Gestion du crédit à la clientèle, gestion des conditions d’emprunt
o Gestion des couvertures pour se protéger des risques de taux, de change…
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III.
LE CONTROLE DE GESTION
A. Une fonction qui a évolué
1) Présentation de la fonction
Les entreprises évoluent dans des contextes environnementaux de plus en plus incertains et turbulents. De
fait, il est extrêmement complexe d’établir des prévisions. Ainsi, d’une fonction originelle de calcul de
coûts et d’écarts budgétaires, le contrôle de gestion est désormais une fonction tactique et stratégique du
pilotage du changement au service de la stratégie d’entreprise.
2) Les facteurs d’évolution de la fonction contrôle de gestion
A l’origine, le contrôle de gestion se limitait essentiellement à contrôler le respect des budgets et des prix
de revient. Or différents facteurs,ont fait évoluer cette fonction :
- intensification de la concurrence et nouvelles approches marketing centrées sur
l’anticipation de la demande
- Polyvalence des machines et des technologies qui sont exploités pour plusieurs
produits en même temps remettant ainsi en cause le principe de l’homogénéité des coûts complets et de
l’approche par les coûts complets.
- Les coûts sont de plus en plus » hors production » (marketing, publicité,
logistique, distribution, …)et partagés entre différents produits, voire différentes activités. Ainsi, il y a 30
ans, les coûts directs représentaient 90% du coût total et ils n’en représentent plus qu’en moyenne 30%
aujourd’hui. (coûts indirects : R/D, études de marché, ….)
3) Des méthodes et approches du contrôle de gestion
a) la méthode des coûts complets :
Cette méthode permet de redistribuer les valeurs de charges de la comptabilité générale, réfléchies en
comptabilité analytique, par destination. Des comptes de section vont recevoir les valeurs ventilées. Il en
existe trois sortes :
•
•
•
Les sections intermédiaires
Les sections de production
Les sections de stocks et d’en cours.
Les sections intermédiaires sont ventilées périodiquement dans les sections de production. Les sections de
productions alimentent les sections de stocks et d’en cours.
En vérité cette méthode est difficile à employer pour de très nombreuses raisons.
•
•
•
Elle est extrêmement lourde et demande un appareil d’enregistrement des éléments détaillés dont
le coût a pu être longtemps considéré comme hors de proportion avec le gain de fiabilité par
rapport à des méthodes plus empiriques.
Elle est largement arbitraire. Les clefs de répartition qui doivent régler la ventilation des sections
ne sont pas toujours évidentes à imaginer et encore moins à constater. Ce qui aboutit à des
constructions parfois bancales et peu significatives.
La sortie des résultats peut se faire attendre très longtemps. Attendre plusieurs mois pour avoir des
chiffres éventuellement arbitraires a découragé plus d’une entreprise.
Mais surtout elle entraîne une variation arbitraire du coût complet d’un produit en fonction de
circonstances qui ne sont pas de la responsabilité des producteurs. De ce fait elle ne permet pas un
dialogue fécond pour l’amélioration de la gestion.
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b) La méthode de l’imputation rationnelle
On sépare les frais généraux qui ne sont pas directement imputables et dans les sections de production on
définit un niveau normal de production. On détermine alors un coefficient d’imputation rationnelle, ratio
entre l’activité normale et l’activité constatée. Les coûts unitaires calculés ne dépendent plus de l’activité,
que ce soit pour un produit donné ou pour l’ensemble des produits Cette méthode peut être raffinée pour
tenir compte des variations saisonnières dans la production de résultats mensuels.
La difficulté de la méthode est évidemment de définir des niveaux « normaux » qui peuvent être définis
soit par rapport au passé, soit par rapport à une prévision soit par rapport à la capacité de l’usine ou de la
ligne de production.
c) La méthode du direct costing
Le direct costing,en introduisant la notion et la distinction entre coût direct/coût indirect , et en la
combinant avec la distinction entre coût variable/ cout fixe , apporte un nouveau regard sur la manière de
présenter le processus de fabrication de la rentabilité . Des outils d'analyse ( précis, rapides et
relativement simples ) et de présentation qui en découlent fournissent une aide appréciable dans des
domaines très utiles comme
- la détermination du seuil de rentabilité : Au total, L'Entreprise est-elle rentable ou non ?
- la tarification (politiques de prix) : Quels sont les produits rentables et non rentables ?
- la mesure du risque : Comment cette rentabilité peut-elle être affectée par une variation des
volumes ? ( à la hausse comme à la baisse )
- la construction des budgets : Comment présenter le tableau de la rentabilité générale ? les
tableaux de rentabilité par produits ?
d) la méthode ABC (Activity Based Costing)
Née au début des années 80, elle cherche à identifier le coût de revient en considérant son impact sur la
création de valeur :
La méthode ABC est une variante des coûts complets qui permet d’aller plus loin que le simple calcul des
coûts de revient. Les méthodes traditionnelles de calcul des coûts ne présentent pas les rapports avec les
facteurs clés de succès sur le marché et l’analyse des causes de performance (ou de dérapage) n’est pas
prépondérante. De plus contrairement aux autres méthodes dont le langage est celui du comptable et non
des opérationnels, qui se trouvent exclus de la compréhension de l’analyse de performance de leur métier,
la méthode ABC permet une meilleure politique de communication interne.
Afin de comprendre le raisonnement à adopter pour la mise en place de la méthode ABC il faut connaître
la signification des mots employés.
Activité : Ensemble de tâches élémentaires réalisées par un individu ou un groupe. Tâches homogènes en
termes de performance permettant de fournir un produit ou un service à un client (externe ou interne). Ces
tâches sont réalisées à partir d’un ensemble de ressources (matériels, heures de travail, jours
travaillés,…).
Ressources Tâches Activités Processus Produit / Service
Pour mettre au point une gestion des coûts par l’activité il faut raisonner en amont :
Quelle est la cause du coût et pas la conséquence ?
Ressources
consomment

consomment
Activités

Produit / Service
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