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Unité de recherche d’accueil EA 4358 Glyco-MEV, Université de Rouen
Sujet de thèse Défense naturelle des plantes: Recherche de nouvelles
substances élicitrices des défenses naturelles (SDN) et
caractérisation des réponses moléculaires.
Contacts Jean Claude Mollet, Jean-claude.mollet@univ-rouen.fr
Les plantes de grandes cultures sont soumises à de nombreux stress biotiques (insectes,
nématodes, mollusques, bactéries, champignons, oomycètes, …) et la mise en compétition avec de
multiples plantes adventices. L’impact sur la production et/ou la valeur ajoutée du produit peut
s’avérer dramatique, ce qui implique inéluctablement des apports de pesticides et/ou herbicides.
Dans l’objectif de réduire les intrants chimiques, la connaissance du fonctionnement de lacellule
végétale et des interactions avec les microorganismes sont indispensables pour mieux appréhender
les stratégies de bioprotection de la plante. Ainsi, un moyen de réduire l’apport des pesticides est, en
anticipant les attaques, de préparer la plante à mettre en place ses propres mécanismes de défense
comme on le ferait en vaccinant. Cette étape peut être réalisée par l’ajout exogène de substances de
défenses naturelles (SDN) ou éliciteurs capables d’induire les défenses des plantes sans modifier
leurs valeurs commerciales (réduction des rendements, de la qualité des produits isolés…).
Ce projet de thèse en relation avec l’axe thématique 2 du GRR VASI : Nouvelles stratégies de lutte
biologique dérivant du projet ALTERAGRO entre dans ce contexte et vise à caractériser de nouvelles
SDN capables d’induire une meilleure résistance des plantes en utilisant des molécules d'origine
naturelle (comme les produits homologués iodus40 ou stilfénia) et ainsi de proposer une alternative
aux pesticides actuels. Un criblage à haut débit par lecteur de plaques à fluorescence (PRIMACEN)
de chimiothèques (2500 composés), a été réalisé sur une suspension cellulaire et consistait à mettre
en évidence suite à l’élicitation une induction des formes réactives de l’oxygène (FRO), impliquées
dans les premières étapes de réactions de défenses. 17 composés ont été retenus car (1) ils étaient
capables d’induire une plus forte production de FRO que des éliciteurs connus (laminarine,
peptidoglycan, stifénia et chitosan) et (2) n’affectaient pas la viabilité cellulaire (Zahid et al., non
publié). Les travaux seront réalisés principalement sur la plante modèle Arabidopsis thaliana dont le
génome a été
séquencé (disposant d’une ressource bioinformatique et de banques de plantes mutantes
considérables), et appartenant à la même famille qu'une plante de grande culture régionale: le colza
ou le chou. Des essais seront tout de même réalisés sur des plantes d'intérêt agronomique (lin en
particulier). 1. Etude macroscopique des effets des SDN sur le phénotype des plantules Les
molécules candidates seront éprouvées sur des plantules d'Arabidopsis en croissance. Les effets
doses-réponses,
cinétiques et réversibles de ces composés seront ensuite étudiés d'une part sur l'aspect qualitatif et
quantitatif de la croissance et du développement (système racinaire et aérien) par rapport aux plantes
non élicitées. Certaines observations fines seront réalisées par microscopie électronique à balayage
(Plateau technique GRR VASI). L'innocuité des molécules sera aussi testée sur les cellules
contenant les cellules spermatiques mâles, les tubes polliniques, afin de s'assurer que celles-ci ne
provoqueront pas des perturbations dans les mécanismes de reproduction sexuée et une éventuelle
diminution dans la production des graines. 2. Etude microscopique des inductions moléculaires après
élicitation
La paroi étant la première zone de contact, la perception de ces molécules élicitrices démarrent dans
ce compartiment extracellulaire. Après production de ROS et transduction du signal, la synthèse de
nouvelles molécules est induite et certaines s'intègrent dans le réseau pariétal existant afin soit de le
renforcer (callose, extensine, lignine), soit de ralentir la progression du microorganisme grâce à leurs
propriétés antimicrobiennes (protéines PR pour « pathogenesis related proteins » comme les
peptides de type défensines, lipid transfer proteins, ou enzymes de type glucanases ou des enzymes
comme la phénylalanine ammonia-lyase impliquée dans la synthèse des lignines). Dans un premier
temps, une détection des marqueurs de défense induits par l’élicitation sera entreprise. Elle
consistera tout d’abord à déterminer sur les SDN retenus si des FRO sont induites sur les plantules