REVUE-CNV-2013

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Éditeur responsable : Françoise Dardenne ­– rue du Discobole, 2/33 à 1348 Louvain-la-Neuve
Le Christ
t'appelle
à être signe
www.vocations.be
d'espérance
Seigneur Jésus,
Toi le Ressuscité,
tu connais les doutes,
les hésitations, les peurs
de ceux et celles qui aujourd’hui
ont à faire des choix qui engagent leur vie,
une vie qui t’est consacrée et pour laquelle
ils ont envie de se donner à fond,
sans réserve.
Tu portes sur chacun d’eux
un regard d’amour
et tu leur parles au cœur.
À ceux et celles qui se risquent
ainsi à te suivre,
donne des frères et sœurs
qui les accompagnent
et les font grandir dans la foi.
Donne des signes qui les encouragent
et confirment leur choix.
Donne-leur confiance et paix.
Pour ta gloire.
Et pour la joie de ton Église !
Amen.
Mgr J. Kockerols
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En cette année anniversaire de l’ouverture
du Concile Vatican II, la relecture de Lumen
Gentium ravive en nos mémoires l’appel
universel à la sainteté : « Les disciples du Christ
sont véritablement devenus par le baptême fils
de Dieu, participants de la nature divine et, par
conséquent, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la
grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur
vie… » (ch.V).
Toute vie chrétienne est donc réponse au
don de Dieu qui appelle chacun à vivre de
son amour. Quel baptisé n’a pas cherché
à découvrir le chemin que le Seigneur
lui propose d’emprunter, la mission qu’Il
souhaite lui confier ? Quel cœur touché
par la grâce n’a pas cherché à trouver
le lieu où son désir pourra rejoindre le
désir du Seigneur ? Entendre l’appel c’est
toujours envisager la possibilité de choisir
la réponse, le travail à la vigne est varié : les
uns labourent, les autres taillent, d’autres
encore sont engagés pour la récolte,…
Le prêtre, le diacre, le moine ou la moniale,
le missionnaire ou le religieux apostolique
sont des visages relativement bien connus
dans l’Église. Mais il existe bien d’autres
manières de vivre la grâce du baptême.
À chaque époque, l’Esprit Saint suscite
des réponses neuves aux questions des
hommes.
À travers les pages de cette brochure 1,
nous voudrions proposer une meilleure
connaissance de vocations laïques. Après
un rapide survol de l’histoire du laïcat
dans le christianisme, nous donnerons la
parole à des membres d’associations de
fidèles. Impossible d’offrir une tribune à
toutes tellement elles sont nombreuses,
signes d’une vitalité inouïe que l’Esprit
insuffle à l’Église ! Les membres de ces
associations restent laïcs, certains deviennent des laïcs consacrés. Notre choix a
voulu rendre compte de la grande diversité
de ces groupes. Les uns habitent dans nos
villes avec discrétion, les autres travaillent
publiquement au service de leurs frères et
à l’annonce de l’évangile. Une association
est née au début du XX° siècle, d’autres à la
fin. Une a vu le jour en Belgique, les autres
ailleurs en Europe2. En solitude ou dans la
vie communautaire, toutes conjuguent vie
spirituelle et engagement apostolique.
En son message pour la 50 ème Journée
mondiale de prière pour les vocations, le
pape Benoît XVI nous exhorte tous, quelle
que soit notre vocation, à la prière pour
« les vocations, signe de l’espérance fondée sur
la foi… Dieu ne nous laisse jamais seuls… Dans
le Seigneur ressuscité, nous avons la certitude de
notre espérance… ».
Quand le Christ appelle, il envoie. Que tous
ceux qui l’entendent consentent à devenir
signes d’espérance pour les hommes de ce
temps.
 Sr Françoise Dardenne, fdm
CNV
1. Les années précédentes, les brochures éditées par le Centre
National des Vocations ont cherché à mieux faire connaître la
vocation baptismale(2009), le prêtre (2010), la vie consacrée
(2011), le diaconat permanent (2012). Brochures toujours
disponibles au CNV.
2. Voir site du Conseil Pontifical pour les Laïcs : http://www.laici.va/content/laici/fr.html
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Message papal
Réflexion
pour la 50ème
Journée Mondiale
de Prière pour
les Vocations
Chers frères et sœurs,
En cette 50ème Journée Mondiale de Prière
pour les Vocations, célébrée le 21 avril 2013,
quatrième dimanche de Pâques, je voudrais
vous inviter à réfléchir sur le thème : « Les
vocations, signe de l’espérance fondée sur la
foi », qui s’inscrit bien dans le contexte de
l’Année de la Foi et dans le 50ème anniversaire de l’ouverture du Concile Œcuménique
Vatican II. Le Serviteur de Dieu Paul VI, pendant
l’Assemblée conciliaire, institua cette Journée
d’invocations unanimes adressées à Dieu le
Père pour qu’il continue d’envoyer des ouvriers
pour son Église (cf. Mt 9,38). « Le problème du
nombre suffisant de prêtres – soulignait alors
le Pontife – touche de près tous les fidèles :
non seulement parce que l’avenir religieux de
la société chrétienne en dépend, mais aussi
parce que ce problème est le signe précis et
indéniable de la vitalité de la foi et de l’amour
des communautés paroissiales et diocésaines
particulières, et le témoignage de la santé
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morale des familles chrétiennes. Là où l’on vit
généreusement selon l’Évangile, là jaillissent de
nombreuses vocations à l’état clérical et religieux » (PAUL VI, Radio message, 11 avril 1964).
Ces dernières décennies, les diverses communautés ecclésiales répandues dans le monde
entier se sont retrouvées spirituellement unies
chaque année, le quatrième dimanche de
Pâques, pour implorer de Dieu le don de
saintes vocations et pour proposer à nouveau
à la réflexion de tous l’urgence de la réponse à
l’appel divin. Ce rendez-vous annuel significatif
a favorisé, en effet, un engagement fort pour
mettre toujours plus au centre de la spiritualité,
de l’action pastorale et de la prière des fidèles,
l’importance des vocations au sacerdoce et à la
vie consacrée.
L’espérance est attente de quelque chose de
positif pour l’avenir, mais qui en même temps
doit soutenir notre présent, souvent marqué
par les insatisfactions et les insuccès. Où se
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fonde notre espérance ? En regardant l’histoire du peuple d’Israël racontée dans l’Ancien
Testament, nous voyons émerger, même dans
les moments de plus grande difficulté comme
ceux de l’exil, un élément constant, rappelé
en particulier par les prophètes : la mémoire
des promesses faites par Dieu aux Patriarches ;
mémoire qui requiert d’imiter l’attitude exemplaire d’Abraham, rappelée par l’Apôtre Paul,
« espérant contre toute espérance, il crut et
devint ainsi père d’une multitude de peuples,
selon qu’il fut dit : telle sera ta descendance »
(Rm 4,18). Une vérité éclairante et consolante
qui émerge de toute l’histoire du salut est la
fidélité de Dieu à l’alliance, dans laquelle il s’est
engagé et qu’il a renouvelée chaque fois que
l’homme l’a trahie par l’infidélité, le péché, de
l’époque du déluge (cf. Gn 8,21-22) à celle de
l’exode et de la traversée du désert (cf. Dt 9,7) ;
fidélité de Dieu qui est allée jusqu’à sceller la
nouvelle et éternelle alliance avec l’homme, à
travers le sang de son Fils, mort et ressuscité
pour notre salut.
À tout moment, surtout dans les moments les
plus difficiles, c’est toujours la fidélité de Dieu,
authentique force motrice de l’histoire et du
salut, qui fait vibrer les cœurs des hommes et
des femmes et qui les confirme dans l’espérance de rejoindre un jour la « Terre promise ».
Là se trouve le fondement sûr de toute espérance : Dieu ne nous laisse jamais seuls et il est
fidèle à la parole donnée. Pour cette raison, en
toute situation, heureuse ou défavorable, nous
pouvons nourrir une solide espérance et prier
avec le psalmiste : « En Dieu seul repose-toi,
mon âme, de lui vient mon espoir » (Ps 62,6).
Espérer signifie donc se confier dans le Dieu
fidèle, qui garde les promesses de l’alliance.
Foi et espérance sont ainsi étroitement unies.
« De fait ‘espérance’ est un mot central de
la foi biblique – au point que, dans certains
passages, les mots ‘foi’ et ‘espérance’ semblent
interchangeables. Ainsi, la Lettre aux Hébreux lie
étroitement à la ‘plénitude de la foi’ (10, 22) ‘l’indéfectible profession de l’espérance’ (10, 23).
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Réflexio
De même, lorsque la Première Épître de Pierre
exhorte les chrétiens à être toujours prêts à
rendre une réponse à propos du logos – le
sens et la raison – de leur espérance (cf. 3, 15),
‘espérance’ est équivalent de ‘foi’ » (Enc. Spe
salvi, n. 2).
Chers frères et sœurs, en quoi consiste la
fidélité de Dieu à laquelle nous devons nous
confier avec une ferme espérance ? En son
amour. Lui, qui est Père, répand son amour
dans notre être le plus profond, par l’Esprit Saint
(cf. Rm 5,5). Et cet amour précisément, manifesté pleinement en Jésus Christ, interpelle
notre existence, requiert une réponse sur ce
que chacun veut faire de sa propre vie, sur ce
qu’il est disposé à mettre en jeu pour la réaliser
pleinement. L’amour de Dieu suit parfois des
chemins impensables, mais rejoint toujours
ceux qui se laissent trouver. L’espérance se
nourrit donc de cette certitude : « Et nous, nous
avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous,
et nous y avons cru » (1 Jn 4,16). Et cet amour
exigeant, profond, qui dépasse la superficialité,
nous donne courage, nous fait espérer dans
le chemin de la vie et dans l’avenir, nous fait
avoir confiance en nous-mêmes, dans l’histoire
et dans les autres. Je voudrais m’adresser tout
particulièrement à vous les jeunes et vous
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redire : « Que serait votre vie sans cet amour?
Dieu prend soin de l’homme, de la création
jusqu’à la fin des temps, lorsqu’il mènera à bien
son projet de salut. Dans le Seigneur ressuscité
nous avons la certitude de notre espérance! »
(Discours aux jeunes du diocèse de San MarinoMontefeltro, 19 juin 2011).
Comme il advint dans le cours de son existence terrestre, aujourd’hui encore Jésus, le
Ressuscité, marche au long des routes de notre
vie, et nous voit plongés dans nos activités,
avec nos désirs et nos besoins. C’est justement
dans le quotidien qu’il continue de nous adresser sa parole ; il nous appelle à réaliser notre
vie avec Lui, le seul qui soit capable d’étancher
notre soif d’espérance. Aujourd’hui encore,
Vivant dans la communauté des disciples qui
est l’Église, il appelle à le suivre. Et cet appel
peut nous rejoindre à n’importe quel moment.
Aujourd’hui encore Jésus répète : « Viens !
Suis-moi ! » (Mc 10,21). Pour accueillir cette
invitation, il faut ne plus choisir soi-même son
propre chemin. Le suivre signifie immerger
sa propre volonté dans la volonté de Jésus,
lui donner vraiment la priorité, le mettre à la
première place par rapport à tout ce qui fait
partie de notre vie : la famille, le travail, les
intérêts personnels, soi même. Cela signifie Lui
remettre notre propre vie, vivre avec Lui dans
une intimité profonde, entrer à travers Lui en
communion avec le Père dans l’Esprit Saint et,
en conséquence, avec les frères et sœurs. Cette
communion de vie avec Jésus est le « lieu »
privilégié où l’on fait l’expérience de l’espérance et où se réalisera une vie libre et remplie !
Les vocations sacerdotales et religieuses naissent de l’expérience de la rencontre personnelle avec le Christ, du dialogue sincère et
confiant avec Lui, pour entrer dans sa volonté.
Il est donc nécessaire de grandir dans l’expérience de la foi, comprise comme relation
profonde avec Jésus, comme écoute intérieure
de sa voix, qui résonne en nous. Ce chemin, qui
rend capable d’accueillir l’appel de Dieu, peut
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advenir à l’intérieur de communautés chrétiennes qui vivent un intense climat de foi, un
témoignage généreux d’adhésion à l’Évangile,
une passion missionnaire qui conduit au don
total de soi pour le Royaume de Dieu, alimenté
par la fréquentation des Sacrements, en particulier de l’Eucharistie, et par une fervente vie
de prière. Cette dernière « doit, d’une part, être
très personnelle, une confrontation de mon
moi avec Dieu, avec le Dieu vivant. D’autre part,
cependant, elle doit toujours être à nouveau
guidée et éclairée par les grandes prières de
l’Église et des saints, par la prière liturgique,
dans laquelle le Seigneur nous enseigne continuellement à prier de façon juste » (Enc. Spe
salvi, n. 34).
La prière constante et profonde fait croître la
foi de la communauté chrétienne, dans la certitude toujours renouvelée que Dieu n’abandonne jamais son peuple et qu’il le soutient en
suscitant des vocations spéciales, au sacerdoce
et à la vie consacrée, pour qu’elles soient signes
d’espérance pour le monde. Les prêtres et les
religieux, en effet, sont appelés à se donner
d’une manière inconditionnée au peuple de
Dieu, dans un service d’amour de l’Évangile et
de l’Église, un service de cette ferme espérance
que seule l’ouverture à l’horizon de Dieu peut
donner. Ainsi, avec le témoignage de leur foi
et avec leur ferveur apostolique, ils peuvent
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transmettre, particulièrement aux nouvelles
générations, le vif désir de répondre généreusement et promptement au Christ qui appelle
à le suivre de plus près. Quand un disciple de
Jésus accueille l’appel divin pour se dédier
au ministère sacerdotal ou à la vie consacrée,
se manifeste un des fruits les plus mûrs de la
communauté chrétienne, qui aide à regarder avec une particulière confiance et espérance vers l’avenir de l’Église et vers sa mission
d’évangélisation. Cela nécessite toujours en
effet de nouveaux ouvriers pour la prédication
de l’Évangile, pour la célébration de l’Eucharistie, pour le Sacrement de la Réconciliation. Par
conséquent, que ne manquent pas les prêtres
zélés, qui sachent accompagner les jeunes
comme « compagnons de voyage » pour les
aider à reconnaître, sur le chemin souvent
tortueux et obscur de la vie, le Christ, Voie,
Vérité et Vie (cf. Jn 14,6) ; pour leur proposer,
avec courage évangélique, la beauté du service
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de Dieu, de la communauté chrétienne, des
frères ! Des prêtres qui montrent la fécondité
d’un engagement enthousiasmant, donnant
un sens plénier à leur propre existence, parce
que fondé sur la foi en celui qui nous a aimés le
premier (cf. 1 Jn 4,19) ! Je souhaite également
que les jeunes, au milieu de tant de propositions superficielles et éphémères, sachent cultiver l’attrait pour les valeurs, les buts élevés, les
choix radicaux, pour un service des autres sur
les pas de Jésus. Chers jeunes, n’ayez pas peur
de le suivre et de parcourir les voies exigeantes
et courageuses de la charité et de l’engagement généreux ! Ainsi vous serez heureux de
servir, vous serez témoins de cette joie que le
monde ne peut donner, vous serez les flammes
vives d’un amour infini et éternel, vous apprendrez à « rendre raison de l’espérance qui est en
vous » (1P 3, 15) !
 Du Vatican, le 6 octobre 2012
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L’engagement des laïcs
dans l’Église au cours de l’histoire
Le thème de cet article paraît simple à première
vue ! Mais quand on l’approfondit, on voit surgir la
difficulté : dans la Bible, il n’y a pas de laïcs ; ni de
clercs, d’ailleurs. Pourtant l’Église insiste beaucoup
aujourd’hui sur les laïcs. S’agit-il d’une invention
tardive ? Pour y voir plus clair, examinons comment le
mot et le concept de laïcs apparaissent et se développent dans l’histoire, jusqu’aujourd’hui.
Pas de laïc
dans le Nouveau Testament
Le mot « laïc » (« qui concerne le peuple ») n’apparaît pas dans le Nouveau Testament1. Mais on
y voit le mot grec « laos », qui signifie « peuple ».
Lorsqu’il est employé au sens de « peuple de
Dieu », il recouvre souvent une allusion à l’Ancien
Testament, comme dans la phrase de Mt 2,6,
reprise de Michée 5,1, et appliquée au Christ : « Il
fera paître mon peuple Israël ». Par cette notion
de peuple, appliquée à toute l’Église, le Nouveau
Testament souligne la dignité, l’identité et la
mission des chrétiens en tant que communauté.
Pour Paul, le fait que juifs et païens se retrouvent
dans l’assemblée chrétienne est la preuve de la
nouveauté de ce peuple : « Il nous a appelés non
seulement d’entre les juifs, mais d’entre les païens.
C’est bien ce qu’il dit dans Osée : ‘Celui qui n’était
pas mon peuple, je l’appellerai Mon peuple (…) ;
ils seront appelés fils du Dieu vivant’ » (Rm 9,2526). Faire partie du peuple, être « laïc », signifie
donc appartenir à une communauté nouvelle, qui
réunit d’anciens ennemis et bénéficie de l’intimité
avec Dieu. Dès lors c’est toute la communauté qui
relève du « laïcat », et il n’existe pas de distinction
entre des laïcs et des clercs, pas de frontière claire
entre des chrétiens engagés et chrétiens ordonnés. Certes, le Nouveau Testament présente des
ministres ordonnés, qui reçoivent l’imposition des
mains : presbytres, épiscopes et diacres. Mais il
1. Il n’apparaît pas non plus dans l’Ancien Testament, sauf une
fois, dans la traduction grecque de 1 Sam 21,4-5 par Aquila,
où il désigne le pain « profane » que David voudrait manger
dans le temple.
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évoque souvent la présence de nombreuses activités apostoliques et ministérielles chez des chrétiens non ordonnés, qu’il s’agisse de prédication,
de service de la communauté, de ministère de la
prière, etc. Qu’on pense par exemple aux descriptions faites par saint Paul des différents services
dans la communauté (Rom 12,4-8 et 1 Cor 12,2830). Le Concile Vatican II, dans son décret sur
l’Apostolat des laïcs (Apostolicam actuositatem)
évoquera ces activités ministérielles et missionnaires des premiers chrétiens, telle la diffusion de
l’évangile à Antioche par des chrétiens provenant
de Jérusalem (Ac 11,20), et en fera le modèle de
l’activité des laïcs. Mais à l’époque du Nouveau
Testament, la notion de laïc n’existait pas et les
caractéristiques qu’on leur attribue valent pour
tout chrétien, y compris les ministres ordonnés.
Apparition de la distinction
entre clercs, laïcs et consacrés
Dans l’Église primitive2, le mot « laïc » désigne
d’abord le juif, en tant que membre du peuple de
Dieu (Clément de Rome, vers 90) ; puis, lorsque
la notion de « peuple élu » sera appliquée par
saint Justin (vers 150), aux chrétiens, on commencera à appeler ceux-ci du nom de laïcs, c’est-à-dire
« membres du peuple », souvent pour désigner
des laïcs exemplaires. Mais quand, vers 200, on
désignera les ministres de la liturgie sous le nom
de « clercs » et de « clergé » (du mot grec « klèros »,
qui veut dire héritage, et signifie symboliquement
la terre d’Israël ou son peuple), cela entraînera une
distinction d’avec les « laïcs », et ce dernier mot
désignera les chrétiens qui n’ont pas reçu de ministère ordonné. Au 4e siècle, avec l’éclosion du monachisme, on distinguera un troisième statut dans
l’Église, la vie consacrée. Souvent, dans l’histoire, on
découvre que des laïcs entament une vie associative, basée sur une intuition spirituelle. Ainsi la vie
religieuse est-elle au départ expérience de laïcs qui
se retirent dans le désert, pour mener une vie de
contemplation de Dieu. Petit à petit, ces groupements seront dirigés par un prêtre et le groupe de
2. Alexandre Faivre, Les premiers laïcs. Lorsque l’Église naissait au
monde, Dijon, 1999.
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laïcs devient un groupe de religieux, qui prononce
des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance .
C’est ainsi qu’a commencé la vie monastique avec
saint Antoine du Désert ou avec saint Benoit.
La méfiance envers le laïc,
typique du moyen âge
Au moyen âge, le mot « laïc » est souvent utilisé
péjorativement. Il désigne par exemple ceux qui
s’attaquent aux biens d’Église ou ceux qui, comme
l’empereur, prétendent la diriger de l’extérieur. Les
compétences du ministère sont monopolisées par
les clercs et les religieux. Il fallait donc du courage
pour valoriser le laïcat dans l’Église. C’est ce qu’a
fait saint François d’Assise au 13e siècle : après s’être
converti à une vie de pauvreté, il s’est retiré pour
prier ; des compagnons l’ont rejoint ; il ne s’agit
pas de prêtres ni de religieux, mais de laïcs. Ils s’appelleront « frères mineurs ». Mais rapidement, le
groupement désire avoir une règle de vie et devient
un ordre religieux. Il n’empêche que saint François
ne sera jamais ordonné prêtre. Ainsi une intuition de
laïcs débouche-t-elle sur un engagement spirituel
et missionnaire, et devient-elle une association de
vie consacrée. Cependant autour des nouveaux
ordres religieux, installés désormais dans les villes,
qu’ils soient d’hommes ou de femmes, va se développer un « Tiers ordre », qui est réservé aux laïcs. Ce
troisième ordre réunit des chrétiens voulant adopter
la spiritualité de l’ordre religieux tout en restant insérés dans la vie laïque et en ne prononçant pas de
vœux. On connaît surtout le Tiers Ordre franciscain
et le Tiers Ordre dominicain, avec sa plus célèbre
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représentatrice, sainte Catherine de Sienne. D’autres
mouvements de laïcs ne sont pas devenus des
ordres religieux : pensons aux béguines, fondées à la
fin du 12e siècle. Il s’agit de femmes, veuves souvent,
qui désirent mener une vie de piété et de prière,
tout en restant dans leur maison ou en regroupant
leurs demeures dans des enclos protégés, les béguinages. Elles s’y adonnent à l’accueil des personnes
âgées. Elles ne font pas de vœux, tout en vivant dans
la chasteté. Il en va de même de toutes les religieuses
apostoliques dans la suite. Si elles s’engagent dans le
soin des malades ou d’autres activités sociales, elles
vivent en communauté et sont reconnues comme
« association pieuse », mais pas comme comme
membre d’un institut de vie consacrée. Autour des
paroisses, naissent dès le moyen âge des confréries ;
souvent elles sont liées aux corporations de métiers ;
mais elles peuvent aussi avoir un objectif essentiellement spirituel, comme la vénération d’un saint
patron, la dévotion au S.-Sacrement ou l’accompagnement des mourants. Ces confréries s’amplifient
après la Réforme catholique et sont animées par
les ordres religieux, qui leur donnent leur coloration
spirituelle propre, comme les confréries du Rosaire,
du Carmel, etc.
L’essor des laïcs au 19e siècle face
à la société séculière
Les choses vont changer avec la Révolution française
de 1789 puis la révolution industrielle : l’association
de laïcs devient une nécessité pour répondre aux
défis des temps : défi de la sécularisation, défi de
l’industrialisation. De nombreuses associations de
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femmes voient le jour ; dans un premier temps,
face à l’interdiction de la vie religieuse (de 1794 à
1830 en Belgique), il s’agit d’associations pieuses
de laïcs ; ensuite, grâce à un élargissement des lois
de l’Église sur les congrégations féminines, elles
purent devenir des instituts religieux. C’est ainsi
qu’au 19e siècle, devant la montée des besoins
sociaux, de nombreuses congrégations religieuses,
surtout féminines, voient le jour. À la même époque
naissent aussi les premiers mouvements de laïcs : en
1799, l’abbé Allemand lance à Marseille un patronage pour enfants ; il s’agit au départ de procurer une
aide et un délassement aux enfants pauvres, sous le
patronage des enfants riches, dans le cadre des
paroisses ; l’initiative est prise en 1850 en Belgique. En
1833, la Société de Saint-Vincent-de-Paul est fondée
par Frédéric Ozanam à Paris ; il s’agit de groupes de
bénévoles s’engageant au service direct des pauvres.
En 1844 est fondé en France l’Apostolat de la prière
par François-Xavier de Gautrelet ; il veut développer
le sens apostolique du chrétien par la pratique de
la prière. En Allemagne, en 1850, Adolph Kolping
réunit en fédération les associations de compagnons (Gesellenvereine) ; il fonde ainsi un mouvement pour jeunes travailleurs, destiné à les soutenir
dans leur vie difficile. Un mouvement analogue est
fondé en France en 1871 sous l’impulsion d’Albert
de Mun : les Cercles catholiques d’ouvriers. C’est
donc en réaction au problème social que les laïcs
catholiques se constituent en associations. Pour
réagir à l’État anticlérical, ils lancent en Allemagne en
1848 les Katholikentage (Les Journées catholiques)
et, en Belgique, les Congrès catholiques (1863) ; ces
assemblées contribuent à structurer la pensée et
l’action sociale des catholiques. Elles déboucheront
sur la fondation de partis catholiques (1884 en
Belgique) et de syndicats chrétiens (à partir de 1886,
suite au Congrès catholique de Liège).
L’émergence edes mouvements
de laïcs au 20 siècle
Une impulsion nouvelle se manifeste au début
du 20e siècle, spécialement en Belgique. En
1909 est fondée par l’abbé Abel Brohée l’ACJB
(Action catholique de la jeunessse belge). Les
scouts catholiques voient le jour en 1912 et
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ciblent l’animation des jeunes. Joseph Cardijn
crée en 1919 la Jeunesse syndicaliste chrétienne, qui prend le nom de Jeunesse ouvrière
chrétienne en 1925 (JOC). Parallèlement les
patronages se fédèrent en mouvement en
1921. Une nouvelle intuition a ainsi vu le jour :
il s’agit d’un mouvement animé par les jeunes
eux-mêmes, indépendant des paroisses, et
basé sur le milieu de vie. Il se développera en
d’autres secteurs : le monde étudiant (JEC,
1928) et le monde agricole (JAC, 1930)3. Ainsi se
constitue, en Belgique comme dans les autres
pays, un réseau de mouvements de formation
continue qui seront regroupés dans l’Action
catholique. Celle-ci obtient de l’épiscopat un
mandat pour l’encadrement spirituel des laïcs
de ces mouvements. À la même époque des
groupements spécifiquement spirituels voient
le jour. Les Ligues du Sacré Cœur lancées en
1907 sont une émanation de l’Apostolat de
la prière, destinée à encourager la communion fréquente. Le mouvement de Schönstatt
est fondé en 1914 près de Coblence par le
P. Kentenich, comme groupe de spiritualité
mariale. La Croisade eucharistique est fondée
en 1920 par Edouard Poppe à Gand, pour
former les jeunes à l’esprit eucharistique, ecclésial et apostolique. La Légion de Marie est
fondée à Dublin en 1921 par Frank Duff ; elle
s’adresse d’abord aux femmes et propose une
spiritualité mariale centrée sur la rencontre.
L’Opus Dei est lancé à Madrid par José Maria de
Balaguer en 1928 ; il a comme objectif la sanctification de la vie personnelle, dans le cadre
des activités quotidiennes, grâce au soutien
communautaire. Les Foyers de Charité démarrent en 1936 grâce à Marthe Robin. Les Equipes
Notre-Dame sont fondées en 1938 par Henri
Caffarel et ciblent la vie de couple. Les Focolari
sont fondés à Trente par Chiara Lubich en 1948
et proposent une spiritualité de l’unité, au sortir
de la 2ème Guerre mondiale.
3. Jean Pirotte et Guy Zélis, Pour une histoire du monde catholique au 20e siècle, Wallonie-Bruxelles, Louvain-la-Neuve,
ARCA, 2003, p. 335-368.
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L’officialisation
du rôle des laïcs
par Vatican II
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L’ensemble de ces initiatives a poussé l’Église
catholique à préciser sa
position sur la place des
laïcs dans l’Église, lors du
Concile Vatican II (19621965). Jamais pareille
élaboration n’avait été faite.
C’est dans la Constitution
Lumen Gentium que le
laïcat est d’abord décrit et
mis en relief. Le cardinal
Léon-Joseph Suenens
demande qu’on y insère
un chapitre sur le Peuple
de Dieu, regroupant ce qui est commun aux laïcs
et à la hiérarchie. Ensuite, le Concile consacre tout
un chapitre aux laïcs. Il en donne une définition,
qui ne se contente pas de l’approche traditionnelle,
mais développe le côté actif du laïcat : « Sous le nom
de laïcs, on entend ici tous les fidèles, en dehors
des membres de l’ordre sacré et de l’état religieux
reconnu dans l’Église, qui, étant incorporés au Christ
par le baptême, intégrés au Peuple de Dieu, et participants à leur manière de la fonction sacerdotale,
prophétique et royale du Christ, exercent pour leur
part, dans l’Église et dans le monde, la mission qui est
celle de tout le peuple chrétien » (31). Dans l’Église,
« il règne entre tous une véritable égalité » (32). Tous
sont appelés à la sainteté : « les laïcs sont appelés à
coopérer comme des membres vivants au progrès
de l’Église et à sa sanctification permanente », mais
aussi à son apostolat : « L’apostolat de laïcs est une
participation à la mission salutaire de l’Église » (33). Le
décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam actuositatem, reprend ces positions et les précise. Il souligne
que l’Esprit Saint donne aux fidèles « des dons particuliers, les répartissant à chacun comme il l’entend »
(3). Le concile envisage ici les charismes propres
à chacun. Il précise que la triple fonction des laïcs
(sacerdotale, prophétique et royale) se concrétise
comme suit : « Nourris par leur participation active à
la vie liturgique de leur communauté, ils s’emploient
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x
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Réflexio
avec zèle à ses œuvres
apostoliques ; ils acheminent vers l’Église des
hommes qui en étaient
peut-être fort éloignés ; ils
collaborent avec ardeur
à la diffusion de la Parole
de Dieu, particulièrement
par les catéchismes ; en
apportant leur compétence ils rendent plus efficace le ministère auprès
des âmes de même que
l’administration des biens
de l’Église. » Le Concile
distingue ensuite l’apostolat individuel et l’apostolat
organisé.
L’efflorescence d’après Concile
De cette source, de nouveaux engagements de laïcs
naîtront après le Concile. D’une part les laïcs seront
investis dans des organismes paroissiaux et diocésains et contribueront activement à leur gestion ;
ils lanceront autour des paroisses des commuanutés ecclésiales de base. D’autre part, des mouvements spirituels nouveaux verront le jour. D’abord
les mouvements inspirés par le renouveau charismatique, promu par le Cardinal Suenens ; ensuite
des mouvements qui lient la dimension spirituelle
et l’engagement social. On peut ainsi relever le
Chemin néo-catéchuménal (1967, Kiko Argüello),
la Communauté S. Egidio (1968, Andrea Riccardi), le
Chemin Neuf (1973, Laurent Fabre) ou l’Emmanuel
(1976, Pierre Goursat et Martine Laffitte-Catta), et
bien d’autres.
Dans tous les cas une expérience concrète d’Église
et de spiritualité permet de tisser un lien entre les
différentes vocations : le ministère, la vie consacrée
et la vie laïque. La caractéristique première de ces
communautés est certainement qu’elles offrent des
laboratoires de vie spirituelle, permettant de vivre
l’évangile et l’Église de manière concrète, significative et efficace dans le monde d’aujourd’hui.
 Jean-Pierre Delville
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Réflexion
La rue pour cloître
Madeleine Delbrêl
« une des grandes mystiques du XXème siècle » (Cardinal Martini)
Née en 1904, Madeleine Delbrêl fut à l’âge de 20 ans
« éblouie par Dieu » comme elle le dira quelque temps
avant sa mort. Sa vie ne fut que désir de partager cette
expérience d’un Dieu vivant dans une vie « ordinaire »,
celle que tout chrétien peut vivre. Cet éblouissement,
elle l’a aussi traduit dans plusieurs écrits dont ces
quelques extraits donnent un faible aperçu. 1
Un jour de plus commence.
Jésus en moi veut le vivre.
Il ne s’est pas enfermé.
Il a marché parmi les hommes.
Avec moi il est parmi les hommes d’aujourd’hui.
(“Humour dans l’amour”, tome III des Œuvres Complètes
2005, p59)
Chaque petite action est un événement immense
où le Paradis nous est donné, où nous pouvons
donner le paradis.
Qu’importe ce que nous avons à faire : un balai
ou un stylo à tenir; parler ou se taire; raccommoder ou faire une conférence; soigner un malade
ou taper à la machine.
Tout cela n’est que l’écorce d’une réalité splendide, la rencontre de l’âme avec Dieu, à chaque
minute renouvelée, à chaque minute accrue en
grâce, toujours plus belle pour son Dieu…
(La sainteté des gens ordinaires , p30)
« Il y a des gens que Dieu prend et met à part.
Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse et
qu’il ne « retire pas du monde ». Ce sont des gens
qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer
ordinaire ou sont des célibataires ordinaires...
Des gens qui ont une maison ordinaire, des
vêtements ordinaires. Ce sont les gens de la vie
ordinaire. Les gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue…
Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos
forces, que cette rue, que ce monde où Dieu nous
a mis, est pour nous le lieu de notre sainteté…»
(La sainteté des gens ordinaires, tome VII des Œuvres
Complètes 2009, p24)
1. La plupart des textes de cet article sont extraits de
www.madeleine-delbrel.net
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Et nos cœurs iront s’élargissant, toujours plus
lourds du poids des multiples rencontres, toujours
plus lourds du poids de votre amour,
pétris de vous, peuplés de nos frères les hommes.
Car le monde n’est pas toujours un obstacle à
prier pour le monde.
Si certains doivent le quitter pour le trouver,
et le soulever vers le ciel,
d’autres doivent s’enfoncer en lui,
pour se hisser ,mais avec lui, au même ciel.
(“Humour dans l’amour”, p67)
En 1933, elle s’installe à Ivry-sur-Seine, ville communiste, avec des compagnes qui partagent son
projet de vie : vivre l’évangile au quotidien dans
une grande proximité avec les pauvres. Leur
maison devient un lieu d’accueil et de fraternité
pour des gens de tous bords.
« Nous croyons que l’Évangile a été écrit pour être
vécu et nous pensons que Dieu nous appelle à le
vivre ensemble. C’est tout. »
(Nous autres, gens des rues, p 296)
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« Nous désirons être et rester des laïques, c’est-àdire des gens tout pareils aux autres. Nous n’avons
qu’un seul but qui n’est pas un but d’action mais
un but de vie: être à l’image de Jésus-Christ en
vivant son Évangile…nous voudrions recommencer les premières fraternités chrétiennes. »
(Inédit)
« Le célibat choisi est l’état de notre appartenance
à Dieu. Il est aussi pour nous la condition de notre
disponibilité à la charité. » « Nous vivons de notre travail par petites équipes
mettant tout en commun; équipes qui se veulent
accueillantes à tous, attentives aux plus démunis,
vie de frontière ouverte aux plus éloignés de l’Église. »
(Charte des Équipes)
Dans ce texte écrit à Rome en 1956, Madeleine
dit ce qu’elle a voulu vivre avec ses compagnes.
« J’aurais voulu appartenir entièrement et exclusivement à Jésus-Christ.
J’aurais voulu que… Filles de Dieu et Filles de la
Cité, elles aillent toujours « hors les murs »…
J’aurais voulu que, ces murs, sans cesse traversés,
elles les retraversent dans un aller et retour continuel, entre les hommes et entre Dieu…
J’aurais voulu que ces liens au Christ et à son
Église soient pour les hommes clairs comme de
l’eau… J’aurais voulu… la pauvreté que montre
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Réflexio
le Seigneur : le manque de puissance, le manque
de brio… Être des « petits, dans n’importe quel
métier, sans demander avis au devoir d’état des
convenances sociales… Etre surtout seulement
des candidats à la pauvreté car c’est Dieu qui la
donne.
J’aurais voulu un célibat ardent et prudent,
croyant aux brèches que les vraies solitudes font
dans le monde, pour que Dieu vienne.
J’aurais voulu un amour non morcelé que le
premier commandement entraîne jusqu’au verre
d’eau, en étant passé par les exigences de la miséricorde et le grand appel apostolique impossible
à mettre en morceaux, s’il est l’amour du Christ. »2
Moins d’un mois avant sa mort, Madeleine Delbrêl
disait dans une conférence : « Nous ne sommes
pas les premiers à devoir, en tant que chrétiens,
étrenner un “temps nouveau”. D’autres ont dû,
avant nous, marcher sur des sols inconnus sans
pouvoir imiter un précurseur, un camarade…
S’il le faut (Dieu) nous envoie des guides… et la
grâce de les reconnaître. »
Comment à notre tour, ne pas reconnaître
Madeleine parmi ces guides des « temps
nouveaux » ?3
2. de BOISMARIN C., Madeleine Delbrêl. Rues des villes chemins
de Dieu 1904-1964, Nouvelle Cité, Paris, 1985, p143-144.
3. LOEW J., Epilogue dans C. de BOISMARIN, Rues des villes…,
p197.
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T é m o i g n a g e
Témoignage
Auxiliaire de l’Apostolat :
une vocation laïque
À l’origine
Pour comprendre l’origine de la vocation d’auxiliaire
de l’apostolat, il faut se situer au début du 20ème
siècle où des nécessités nouvelles se faisaient jour
en Europe.
Le Cardinal Mercier, archevêque de Malines
Bruxelles1, qui a été un innovateur dans de nombreux
domaines, était préoccupé de la déchristianisation
qu’il constatait déjà dans les années 1900-1910.
La bonté et l’amour de Dieu devaient concrètement se manifester dans les milieux où prêtres,
religieux(ses)… ne pouvaient être présents. Des laïcs
devaient prendre le relais.
Par ailleurs, des jeunes filles d’horizons divers, intégrées dans le monde, désireuses de donner leur
vie à Dieu qui les avait séduites et soucieuses des
besoins de leurs contemporains, cherchaient un
chemin d’engagement radical. Elles ont eu l’idée de
demander conseil à leur évêque.
Ces deux attentes se sont rencontrées et l’Église y
a vu l’action de l’Esprit : la vocation d’auxiliaire de
l’apostolat était née. Comme toute vocation, elle
est un don que Dieu a fait à son Église. Très vite des
évêques du monde entier ont confirmé cette intuition et ont appelé des jeunes filles à participer à leur
mission apostolique pour communiquer l’amour de
Dieu au monde.
1. À l’époque, le diocèse comprenait celui d’Anvers et s’appelait
« diocèse de Malines ».
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La spécificité de cette vocation
Pour entrer dans l’esprit de cet « appel », il faut
rejoindre les apôtres qui ont suivi Jésus. En effet la
vocation d’auxiliaire de l’apostolat est une participation au mystère de l’Apostolat2 car l’auxiliaire répond
à l’appel de l’évêque, successeur des apôtres, et
comme les apôtres, elle donne sa vie au service du
Règne de Dieu en répondant au « viens et suis-moi ».
L’auxiliaire reste dans les mêmes conditions de vie
que tous les laïcs. Elle a un métier et une vie sociale
comme tout le monde. Elle partage la vie ordinaire
des laïcs avec les responsabilités que cela comporte.
Elle a cependant répondu à un appel de Dieu et
est devenue, dans son être même, par l’appel de
l’évêque, apôtre de la mission de l’Église. Partout où
elle va et où elle vit, elle est envoyée pour laisser la
trace infiniment discrète et pourtant indélébile de
l’amour créateur : « comme le Père m’a envoyé, à
mon tour je vous envoie. » (Jn 20,21) Elle vit dans
le monde à la manière d’un ferment3, livrée sans
réserve à Dieu4. « La seule structure à laquelle elle se
réfère est celle de l’Église dans le diocèse comme
portion du peuple de Dieu confiée à un pasteur
pour être signe et instrument de la mission de
l’Église. »5Sa vie est une réponse dans l’action de
grâces pour le don reçu.
2. L’apostolat est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour
aider tous les hommes à recevoir le don inouï de Dieu.
3. Cf. AG N°3
4. Ce don implique le seul amour de Dieu et donc le célibat.
5. Mgr Lustiger, 14 février 1998.
T é m o i g n Taé m o ig
g n a gee
Cette réponse au choix de Dieu implique une vie
de contemplation au cœur du monde, dans une
grande docilité à l’Esprit-Saint pour être au service
des hommes. Chaque auxiliaire oriente son temps
pour la gloire de Dieu. Elle participe quotidiennement à l’Eucharistie, source intarissable de communion, d’amour et de miséricorde et vit cette adhésion
à Dieu dans le face à face de la prière ; elle prend
également le temps de méditer le chapelet, lire
l’Écriture, la vie des saints... Une formation solide,
appropriée, entretenue toute
la vie durant, aide l’auxiliaire à
être fidèle à la grâce et à l’appel
reçus.
Les laïcs et Vatican II
Le rôle des laïcs dans la transmission de la foi a été beaucoup plus clairement formulé
depuis le Concile Vatican II.
Deux extraits peuvent nous
aider à approfondir la place de
cette vocation.
Dans la constitution sur
l’Église, « Lumen Gentium », le
chapitre IV développe longuement la question du laïcat.
Et au chapitre V, consacré à
l’appel universel à la sainteté,
le Concile précise les formes
multiples d’exercice de la
sainteté. Il cite les pasteurs, les
prêtres et les diacres et poursuit avec ces mots qui concernent directement la vocation
d’auxiliaire de l’apostolat : « il faut y ajouter les laïcs
choisis par Dieu qui, pour se livrer pleinement aux
travaux de l’apostolat, sont appelés par l’évêque et
travaillent dans le champ du Seigneur, en y portant
beaucoup de fruits. »6
Dans la constitution « Ad gentes » sur l’activité
missionnaire de l’Église, le Concile redit combien
l’Église fait participer tous les hommes à la rédemption et au salut. Tous les membres y participent mais
de manières diverses. « Les laïcs coopèrent à l’œuvre
6. LG n°41.
d’évangélisation de l’Église et participent à titre de
témoins, et en même temps d’instruments vivants à
sa mission salvifique, surtout si, appelés par Dieu, ils
sont pris par les évêques pour cette œuvre »7
Aujourd’hui plus que jamais, Dieu a besoin de
personnes qui se laissent entièrement saisir et façonner par lui, jour après jour, afin de révéler son visage
dans un monde aux traits parfois fort inhumains.
Une joie discrète jaillit dans le cœur de celle qui,
au milieu des combats de ce
monde, « a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit
de la part du Seigneur. »
Comme Marie
Comme Marie « qui gardait
tous ces événements dans son
cœur », l’auxiliaire de l’Apostolat est appelée à être « sentinelle de l’Invisible. »8 « Chaque
jour Marie nous montre ce
qu’est l’amour et d’où il tire son
origine. Dans son Magnificat,
Marie exprime ainsi tout le
programme de sa vie : ne
pas se mettre elle-même au
centre, mais faire place à
Dieu, rencontré tant dans la
prière que dans le service du
prochain – alors seulement
le monde devient bon. Marie
est grande précisément parce
qu’elle ne veut pas se rendre
elle-même grande, mais elle
veut rendre Dieu grand. Elle
est humble : elle ne veut être rien d’autre que la
servante du Seigneur (cf. Lc 1, 38. 48). Elle sait qu’elle
contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant
pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. »9
 www.auxiliairedelapostolat-mbxl.org
7. AG n°41
8. Jean-Paul II, 15.08.04
9. Cf. Benoît XVI, Dieu est amour, n°41
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T é m o i g n a g e
Témoignage
L’Institution Thérésienne
Annoncer l’Évangile dans les mots
et gestes d’aujourd’hui
Les intuitions des origines...
Il y a près de cent ans, un jeune prêtre espagnol, Pedro Poveda, prenait conscience des
tensions qui traversent le monde de l’éducation
dans son pays : alors que les milieux populaires
n’ont pas accès à l’instruction de base, ceux qui
veulent renouveler l’école et les méthodes pédagogiques tournent le dos à l’Église, lui reprochant
son manque d’ouverture aux idées nouvelles.
Pourtant, pour Poveda, donner à tous accès au
savoir, c’est mettre l’Évangile en oeuvre, parce
qu’il a fait l’expérience que la culture, comme
l’Évangile, humanisent. Il sent l’urgence pour
les chrétiens de se former pour affronter la
nouveauté de leur époque, et de se soutenir
mutuellement pour rendre compte de leur
foi dans ce monde qui change. Pour accueillir
la nouveauté, il faut avoir des racines, ce qui
conduit Poveda à dire qu’il faut “commencer par
remplir de Dieu ceux qui doivent mener une véritable vie humaine”. Mais il faut aussi “joindre à la
foi la vertu”, parce que la foi doit s’incarner dans
une vie juste ; “et à la vertu, la science”, puisque
la science et la culture humanisent, quand elles
sont mises au service de l’amour...
Une spiritualité d’Incarnation
Ce dynamisme et ces intuitions donnent naissance à l’Institution Thérésienne, reconnue
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par l’Église comme association internationale
de fidèles et maintenant présente dans 4 continents et une trentaine de pays. Elle regroupe
des femmes qui font le choix du célibat pour
l’Évangile et d’autres personnes, mariées ou
non, qui s’engagent à donner vie à cette
association. Plus largement, le mouvement
Institution Thérésienne rassemble toutes les
personnes qui sont partie prenante de ce
charisme. Cette communauté d’Église cherche
à témoigner qu’éducation, cultures et l’Évangile peuvent se féconder mutuellement pour
annoncer l’Évangile dans les mots et les gestes
d’aujourd’hui.
Notre nom nous vient de Thérèse d’Avila : son
expérience et ses écrits nous encouragent à
cultiver une relation personnelle d’amitié avec
le Christ. La prière doit être « notre seule force ».
Les premiers chrétiens sont pour nous une autre
référence fondamentale : comme eux nous
souhaitons mettre au cœur de nos vies la prière,
l’eucharistie, la fraternité, l’audace pour témoigner de notre foi par nos paroles et par nos actes.
Ces figures nous appellent à incarner l’Évangile
dans le quotidien de nos vies.
L’Institution Thérésienne
aujourd’hui
Concrètement, en Belgique, nos engagements
personnels et associatifs cherchent à répondre
aux défis suivants :
• Comment donner à tous sa chance à
travers l’éducation ? Le monde de l’éducation est un espace privilégié pour nous.
Cela se traduit par des engagements professionnels au sein du mouvement socio-pédagogique CGé (ChanGements pour l’égalité),
à l’Ecole européenne, dans la formation de
professionnels de la santé. Notre souci de la
formation nous a conduites à être présentes
à Louvain-la-Neuve et à promouvoir l’art et la
musique.
T é m o i g n Taé m o ig
g n a gee
• Comment dire la foi dans les mots d’aujourd’hui ? Des membres collaborent à la
formation chrétienne et à d’autres missions
dans les services pastoraux, en paroisse et
dans le cadre de la formation théologique
(UCL, Lumen Vitae, CEP, …). Nous proposons
également des espaces de formation chrétienne à travers des groupes de cheminement dans la foi, des espaces de prière et des
semaines de rencontres pendant l’été.
• Dans ce monde qui change, comment
accompagner les familles dans leur
parcours de vie et de foi ? Les sessions mises
sur pied chaque été permettent
à des célibataires et des familles,
dans leur diversité, de vivre
un temps fort. Les groupes de
cheminement sont des espaces
où des parents se soutiennent
mutuellement dans leur responsabilité de couples et de parents
et trouvent un lieu où grandir
dans la foi avec leurs enfants.
• Comment faire de la mondialisation une chance pour
le dialogue interculturel et
interreligieux ? Le dialogue interculturel et
interreligieux trouve sa place dans les projets
éducatifs où nous sommes engagés. Le désir
de construire un monde plus fraternel nous
rend sensibles aux enjeux de la construction européenne et à l’accueil chez nous
des réfugiés (JRS). Nos engagements nous
mettent en lien avec l’Afrique, l’Amérique
latine (à travers le BICE), l’Inde… Nous offrons
aussi à des jeunes ou des moins jeunes la
possibilité de partir en volontariat dans des
projets sociaux dans les pays du Sud, pour des
séjours plus ou moins longs.
Le Centre Alameda, que nous animons, accueille
et organise des activités culturelles et socioéducatives pour des adultes, des jeunes et des
familles. Il propose aussi des temps de prière et
d’approfondissement de la foi.
Fraternité et diversité d’engagements
À travers et au-delà de ces défis, être membre de
l’Institution Thérésienne, c’est faire
l’expérience d’une fraternité qui
nous soutient dans notre vie de foi
et nous envoie à la mission. Cette
fraternité passe par le partage de
l’habitat pour certaines, par la participation à des espaces d’échange,
de formation, de célébration et de
prière, à travers le soutien mutuel
aussi.
Les responsabilités sont partagées
et varient selon les engagements :
les femmes engagées dans le célibat sont plus
spécifiquement impliquées dans la coordination de l’association et dans la transmission du
charisme. Mais tous sont corresponsables de la
vie de l’association et appelés à incarner cette
mission au quotidien.
 Catherine Chevalier
Site Web : www.institucionteresiana.com
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T é m o i g n a g e
Témoignage
Qu’est-ce qu’un membre
de Foyer de Charité ?
À Châteauneuf de Galaure, au sud de Lyon, Marthe
Robin reçoit l’appel à fonder le « Foyer de Lumière, de
Charité et d’Amour ». De la rencontre qu’elle vivra le 10
février 1936 avec le Père Georges Finet, naîtra l’œuvre
du Foyer de Charité.
Le Foyer s’inscrit parmi les communautés nouvelles
du XXe siècle et a été reconnu à Rome par le Conseil
pontifical pour les laïcs.
Aujourd’hui il y a 75 Foyers dans le monde.
La vocation de membre de Foyer de Charité
relève en tout premier lieu d’un appel du
Seigneur à lui offrir sa vie dans une certaine radicalité, sans être pour autant un « religieux ». Un
membre de Foyer n’est ni moine, ni moniale. La
communauté est composée de laïcs vivants leur
consécration baptismale dans la complémentarité du sacerdoce ministériel du prêtre, lui aussi
membre de la communauté.
On entre au Foyer pour se donner à Dieu, tout en
étant dans le monde. La vie communautaire fraternelle donne à chacun de s’épanouir dans le service
responsable rendu aux autres et pour la communauté dans son ensemble. Des tempéraments très
divers composent la communauté du Foyer. Seule
la présence de l’Esprit-Saint rend harmonieuse la
cohabitation de ces tempéraments. Très vite, les
membres réalisent que c’est le Seigneur qui est le
ciment de la communauté. C’est lui qui fonde la vie
fraternelle telle que la communauté peut en témoigner. Il est donc important qu’individuellement et
en communauté nous puissions vivre des temps
de ressourcement et de prière. La vie de prière est
un axe important de notre vécu quotidien.
Nous saisissons chaque matin, la main de
la Vierge Marie pour vivre la journée qui est
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www.vocations.be
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2013
donnée. C’est à sa main que nous vivons notre
consécration baptismale.
Le tout est vécu au service de l’évangélisation. Chaque membre met ses compétences,
et parfois en acquiert – tantôt intellectuelle,
manuelle, artistique … – au service des retraitants et de la mission du Foyer.
Chaque membre entre pour se donner avec ce qu’il
« est » et ce qu’il « a ». Ce don de soi en réponse à
l’appel du Seigneur, est confirmé par l’Église lorsque
le membre fait son engagement. Ce don ouvre
chacun à un véritable chemin de joie et de bonheur.
Est-ce pour autant la vie facile ? Non, bien sûr, aucune
vie n’est facile ! À partir du moment où l’on se donne,
aucune vie ne fait l’économie de la difficulté, mais
celle-ci n’empêche pas le bonheur profond de celui
qui s’engage. Ce bonheur le façonne, tout comme
la communauté façonne chacun de ses membres,
car la communauté aide le membre à se découvrir
et bien souvent à se dépasser.
Par notre témoignage de vie communautaire imparfaite, mais avec le souhait que chacun a de faire tout
pour que cela réussisse, ce vécu fraternel, ouvert sur
le monde... et au cœur du monde, interpelle.
Pour œuvrer à l’évangélisation, un aspect particulier des Foyers de Charité concerne la prédication de retraites silencieuses de 6 jours durant
lesquelles toute personne croyante ou non,
en recherche de sens... peut venir découvrir la
beauté et la cohérence de la foi catholique. C’est
T é m o i g n Taé m o ig
g n a gee
ce que nous appelons la retraite fondamentale,
qui visite les fondements de notre foi catholique
en vue d’en redécouvrir toute la saveur.
D’autres activités ou accueils font également
partie de notre mission : accueil de groupes
paroissiaux, de retraites d’écoles, de WE pour
enfants, adolescents ou jeunes adultes... Dans
certains Foyers il y a écoles, dispensaires...
Pour chacune de ces activités c’est toute la
communauté qui s’investit comme dans une
vie de famille où chacun met du sien pour que
l’activité familiale porte le fruit qu’elle est appelée
à porter. Cela, les personnes qui vivent une retraite
ou activité au Foyer le sentent très bien.
Un charisme des Foyers de Charité est très certainement l’accueil de tous, tel Marthe Robin qui
dans sa petite chambre a accueilli plus de 100.000
personnes pour les écouter, les encourager,
donner un conseil... les porter dans sa prière.
Ainsi, le laïc qui se sent appelé au Foyer de
Charité l’est parce qu’il a conscience que le
Seigneur l’y appelle à une vie communautaire au
service de l’évangélisation. Cette vie implique un
don de soi, en vue d’aimer et de faire découvrir
et aimer, le Dieu de Jésus-Christ. Il choisit donc
de s’engager pour vivre à plein sa consécration baptismale au service des chercheurs de
Dieu... tout en ayant conscience qu’il continue
lui-même à Le chercher. Le laïc ainsi appelé, l’est
pour que son bonheur et sa joie profonde puissent se réaliser dans ce don de sa vie.
Il en va de même pour les couples qui se sentent
appelés à s’engager au Foyer, en vivant leur vie
de couple et de famille d’une façon particulière.
Les couples qui entrent au Foyer ont une habitation propre afin de leur permettre de déployer,
tout en étant membre du Foyer, la grâce propre
de leur vie de famille et l’autonomie des enfants.
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Père Jean-Marc de Terwangne
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La vie de famille est source de joie. Chaque
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de
peut s'y déployer au service des autres, dans
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pardon l'amour fraternel chaque jou
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révéler l'Amour fou du Père à
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Marie
donné et reçu est une libération intérieure très
gran
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Le partage, tant matériel que
eillir nos
r.
dir dans le don quotidien et m'apprend à accu
J'ai senti et répondu à l'appel du Seigneu
e, une
ent.
reus
ssem
heu
dépa
de
suis
différences. C'est un chemin
Je me sens à ma place, je
s
taire
unau
grande paix m'habite.
Les temps de prière personnels et comm
De plus
eur.
bonh
Jésus m’a aidé à dépasser les difficultés.
sont source de richesses et de
là.
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me
touj
qui
en plus Il est mon tout. Il est
Au Foyer, je vis une appartenance à l'Église
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beso
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voulu
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Je vis dans une communauté, que j'ai
rend heureuse. Le Seigneur
s par les
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coup, qui chaque jour se donne à Jésu
nous pour continuer son Œuvre... Quelle confi
Kathleen mains de Marie. Quelle force !
à Jésus
Je désirais me donner totalement
». C'est
vivant « comme tout le monde d’une
que j'aime au Foyer : la simplicité
et
es
mm
d’ho
ée
communautaire compos
en
ce
vie
de
de, nous
Unis à tous les Foyers de Charité du mon
Dieu, par
voulons faire passer cet Amour Fou de
sa Parole et par notre vie.
Hilda
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T é m o i g n a g e
Témoignage
Ensemble
en chemin
Le Mouvement des Focolari est né à Trente vers 1944. Dans les ruines laissées par la guerre, sa
fondatrice, Chiara Lubich, se demanda ce que rien ne pourrait détruire. Sa réponse fut Dieu… et elle
commença à redécouvrir l’évangile et à le vivre dans la vie quotidienne avec ses compagnes…
Luca, focolarino
À 17 ans, je suis en crise : la foi de mon enfance ne me suffit plus, j’ai soif de
relations authentiques, de réponses aux injustices sociales. Je fais alors la connaissance de jeunes en qui je vois quelque chose de nouveau : respect, écoute,
simplicité, accueil de l’autre ; je me sens en « famille ». La source de cette vie ?
Se laisser quotidiennement mettre en question par l’Évangile, s’imprégner de la
Parole de Dieu pour essayer de la vivre. Mes études finies, je suis sûr d’avoir trouvé
l’idéal capable de me combler mais j’hésite dans mon choix de vie : il y a l’idée de
fonder une famille mais le rapport avec Jésus est devenu beaucoup plus intime et
fondamental pour moi. Je me sens aimé tel que je suis, avec mes défauts et mes
erreurs. Mon choix se précise : oui, je veux répondre à cet amour inconditionnel
en m’offrant totalement à Dieu ! Mon parcours m’amène au focolare (« foyer »),
une des communautés fondées par Chiara Lubich, où vivent des laïcs, consacrés
à Dieu, animés par la chaleur et la simplicité d’une vie de famille à l’image de celle de Jésus
à Nazareth. Nous cherchons à garder toujours vivant l’amour réciproque entre nous pour
réaliser la promesse de Jésus « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu
d’eux ». Les cadeaux de Dieu ne manquent pas ! Arrivé en Belgique, je trouve un emploi qui
me convient parfaitement. Je découvre comment être ferment d’unité dans ma vie professionnelle comme dans ma communauté, être au service de chacun, construire des rapports vrais,
parfois au prix de quelque sacrifice, souvent avec des résultats surprenant. Comme lorsque mes
collègues se sont tous mis à contribution pour me permettre de participer aux JMJ à Madrid !
Kaye, focolarine
Je m’appelle Kaye et je viens des Philippines. À 25 ans, j’ai effectué un an de service
pour les jeunes du Mouvement des Focolari. C’est à travers ce choix de donner ma
vie pour les autres qu’est née ma vocation. Certes, j’ai eu des doutes de tout laisser
derrière moi, y compris les possibilités de carrière ou de vie de famille. Petit à petit
cependant, j’ai compris que c’était peu de choses face à ce que Dieu me réservait,
je l’avais déjà expérimenté : ce serait Lui l’idéal de ma vie, l’unique choix qui me
rendrait profondément heureuse. Aujourd’hui, Dieu m’a élargi le cœur sur toute
l’humanité. Depuis quelques mois je vis au focolare en Belgique, un pays si différent du mien, une nouvelle langue à apprendre, une autre culture à comprendre...
un vrai défi ! Mais j’expérimente combien l’amour de Dieu me conduit pas après
pas dans cette nouvelle aventure. Je ne me sens pas seule, tant est grand l’amour
réciproque que nous vivons au sein du focolare.
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T é m o i g n Taé m o ig
g n a gee
Isabelle, focolarine
Adolescente, j’avais décidé de faire ma vie sans Dieu : prières ou rites me semblaient une
perte de temps. C’est Dieu qui a pris l’initiative de me rejoindre et de m’attirer à Lui. Il m’a
fait découvrir, dans le Mouvement des Focolari, la beauté exceptionnelle d’une communauté d’hommes et de femmes de tous âges, cultures, conditions sociales et langues,
animés par l’Évangile. J’ai été fort touchée par cette «famille» qui dépassait tous les critères
habituels de notre société morcelée. Avec d’autres jeunes du Mouvement, j’ai découvert
peu à peu le secret de cette unité qui dépasse tous les obstacles : l’amour fou de Jésus sur
la croix qui crie « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Au-delà de l’absurde, il s’offre
à son Père alors qu’il semble l’avoir abandonné. Je me suis sentie profondément appelée
à être expression de cet amour de Jésus envers tous ceux qui vivent l’abandon, la déchirure, l’échec. Je voulais que tous puissent découvrir la chaleur de l’amour d’un Père qui
les aime au point d’envoyer son fils unique pour les rejoindre dans leur humanité. C’est le
moteur de ma vie dans le focolare et de mon engagement dans le projet Together4Peace.
Ce projet a rassemblé 120 jeunes de toute la Belgique pour réaliser ensemble la comédie
musicale Streetlight à Tour&Taxis en mai 2012. Depuis, ces jeunes s’engagent à transmettre
à leur tour à d’autres jeunes la joie de partager un style de vie basé sur l’amour du prochain.
Danielle, focolarine mariée
J’ai rencontré le Mouvement des Focolari à travers un spectacle
du Gen Rosso. Son message plein de vie m’a touchée en profondeur, j’y ai trouvé la clé d’une vie en cohérence avec l’Évangile,
j’avais 16 ans… J’ai ensuite participé avec d’autres jeunes à des
rencontres mensuelles de la « Parole de Vie » où nous nous
encourageons à vivre une phrase de l’Évangile pendant un mois
puis nous nous en partageons le vécu.
Découvrir ainsi combien Dieu m’aime a suscité en moi le désir de
lui répondre. J’étais alors fiancée à Damien, lui aussi très proche
de la spiritualité de l’unité. Après notre mariage, j’ai cheminé en
vue de m’engager au focolare. Cette consécration à Dieu comme
focolarine mariée est une vocation personnelle et non comme
couple, même s’il arrive que les deux conjoints ressentent le même appel. Ainsi, avec
Damien, nous cherchons l’unité entre nous au quotidien dans les tous les aspects de la vie
de couple et de famille. Je participe à la vie de la communauté selon mes possibilités. C’est
un moment riche où nous retournons ensemble à la source de cet Idéal pour rayonner
ensuite dans nos milieux de vie. Et comme Marie, qui est un modèle pour le Mouvement,
j’essaie d’être partout « parole vivante », tout simplement.
 Site : focolare.org
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T é m o i g n a g e
Témoignage
« Pas de plus grande joie
que de mettre sa vie
au service de l’Évangile ! »
Entretien avec Christine Janssens
La Communauté de Sant’Egidio est née en 1968 à Rome à l’initiative d’Andrea Riccardi qui, dans le
climat de renouveau du Concile Vatican II, commence à réunir un groupe de lycéens, comme il l’était
lui-même, pour écouter et mettre en pratique l’Évangile. La première communauté chrétienne des Actes
des Apôtres et François d’Assise ont été leurs premiers points de référence. En l’espace de quelques
années, la communauté a beaucoup grandi, elle est présente dans plus de 70 pays en Europe, en
Afrique, en Amérique et en Asie et compte aujourd’hui cinquante mille membres qui se retrouvent pour
prier et qui œuvrent auprès des plus pauvres.
ff Quelle est la vocation de St Egidio, quelles
sont ses caractéristiques ?
• La prière est le premier travail de la communauté.
On se réunit pour prier toutes les semaines à 20h. À
Anvers c’est tous les jours. Chacun essaie de trouver
un espace important dans sa vie pour la prière
personnelle et pour la lecture des Écritures.
• La communication de l’Évangile est le deuxième
fondement de la communauté, une responsabilité, le trésor précieux, la lanterne qui ne peut pas
être cachée. Il s’agit d’une expérience de joie et de
fête qui conduit, à vivre une «fraternité missionnaire» en de nombreux lieux du monde.
• Le service envers les pauvres est le fondement et l’engagement quotidien depuis les
débuts, vécu sous la forme de l’amitié. C’est
une force pour construire ensemble des formes
d’aide et d’amitié au milieu de pauvretés diverses
(personnes âgées seules, immigrés et personnes
sans demeure fixe, malades, enfants en difficulté,
handicapés physiques et mentaux...). À Bruxelles,
nous avons « Kamiano » un restaurant social où
nous accueillons pour un repas chaud et « l’école
de la paix » pour des enfants qui ont besoin d’un
soutien scolaire mais nous désirons aussi qu’ils
grandissent en découvrant la richesse des différentes cultures, religions, nationalités. Le projet
d’éducation à la paix qui y est développé permet
aux enfants de contribuer à une société pacifique
où tous peuvent vivre ensemble. Des jeunes
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aident ces enfants à faire leurs devoirs, puis jouent
avec eux, etc… Les pauvres sont les compagnons
habituels de notre vie, nos amis, ils font partie de
la famille.
• Le dialogue. L’amitié avec les pauvres nous a
conduits à mieux comprendre que la guerre est
la mère de toutes les pauvretés. C’est ainsi qu’aimer les pauvres, dans de nombreuses situations,
est devenu s’engager explicitement pour la paix,
pour la protéger là où elle est menacée, pour
aider à la reconstruire en facilitant le dialogue là
où il est perdu. Tout ce travail pour la paix, pour
l’œcuménisme ne peut pas être dissocié des
autres piliers de la communauté.
ff La communauté Sant’Egidio dans le monde
entier s’engage très concrètement dans les
grands combats tels que celui de la pauvreté,
l’aide concrète aux réfugiés, aux victimes des
guerres et des famines, l’abolition de la peine
de mort… Quel est pour vous en ce moment
en Belgique le combat qui se présente comme
le plus urgent ?
Le combat le plus important se trouve dans notre
cœur sinon on pourrait tomber dans l’activisme,
le militantisme. Je pense que la vocation d’un
chrétien est de continuer toujours à travailler
son cœur pour être plus proche du Seigneur et
vivre davantage de son Esprit. Dans la société
d’aujourd’hui, il y a beaucoup de matérialisme et
d’individualisme qui ne rendent pas les gens plus
T é m o i g n Taé m o ig
g n a gee
heureux. Il y a beaucoup de solitude, la famille
est en crise, le taux de suicide chez les jeunes n’a
jamais été aussi élevé. Signes qui demandent une
réponse mais je pense que la réponse n’est pas
dans les grandes batailles, les grandes manifestations. C’est aussi ce que Noël nous apprend :
un petit enfant pauvre qui naît dans une crèche
mais qui est la lumière pour nous tous. Il s’agit
de témoigner par notre vie d’une joie profonde
et je pense que c’est ça la bataille à faire. Dans ce
sens c’est une lutte contre la résignation qu’il y a
en chacun de nous afin de garder la fraîcheur et
l’enthousiasme de la foi.
ff À Noël, Sant Egidio prépare des repas festifs
dans le monde entier. Cette année à Bruxelles
ce repas s’est organisé dans l’église de Notre
Dame des Riches Claires. Pourriez-nous nous
en parler ?
Ce repas dans une église vient d’une ancienne
tradition de l’Église, de Grégoire Le Grand qui,
le jour de Noël, ouvrait les églises pour les plus
pauvres. L’église comme une crèche où ceux
pour qui il n’y a pas de place dans la société sont
accueillis pour partager ensemble cette joie de la
fête de Noël. Ce n’est pas un repas qui est là juste
à un moment de l’année, c’est une continuation,
le couronnement de l’amitié que nous vivons
avec ces personnes tout au long de l’année.
ff Quelles sont les personnes qui viennent
partager ce repas ?
Il y a des personnes qui vivent dans la rue ou
dans des situations très précaires et que nous
voyons toutes les semaines à Kamiano. Il y a aussi
ces personnes âgées à qui nous rendons visite
tous les samedis. Des personnes qui ont parfois
de grandes difficultés à se déplacer mais qui le
jour de Noël veulent sortir et venir partager avec
nous. Il y a des sans-papiers, des réfugiés, des sans
famille. Des familles qui vivent sans beaucoup
de perspectives de futur se sont jointes à nous,
ainsi que des familles du quartier. Nous avons
commencé depuis peu « une école de la
paix », c’est une amitié qui vient de naître mais
les enfants avec leurs familles étaient là aussi. Il
est bon de souligner que ce n’est pas une fête
pour une catégorie de personnes mais une fête
de famille où tous les âges sont représentés c’est
un peu comme la grande famille de Dieu qui se
réunit.
ff Comment se prépare cette fête ?
Les membres de Sant Egidio la préparent avec
la collaboration de beaucoup de personnes. Ils
viennent de partout et sont de tout âge, néerlandophones, francophones, tous viennent donner
le meilleur d’eux-mêmes pour que la fête soit
réussie.
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r u b r i q u e
Témoignage
Ce n’est pas une fête pour les pauvres mais une
fête avec les pauvres. Ce ne sont pas les gens
qui ont plus de facilités dans la vie qui le jour
de Noël font une bonne action non ! C’est une
fête qui se célèbre ensemble dans l’amitié. Et le
fait de se retrouver tous autour d’un bon repas
fait parfois revenir des souvenirs d’enfance, des
souvenirs heureux mais parfois aussi douloureux
qu’ils ont envie de partager. C’est important de
prendre ce temps-là. Ce sont des personnes
vivant de grandes difficultés, sans logement,
parfois malades avec des problèmes de dépendance, d’alcool ou de drogue et on pourrait dire
que c’est difficile de mettre ces gens ensemble.
La vie dans la rue est parfois très dure, la solitude
est grande pour certains. Ce qui me touche
beaucoup, c’est de voir chaque fois qu’il y a une
ambiance de paix. Ça c’est quelque chose qui
nous dépasse, ça ne vient pas de nous. On sent
qu’il y a comme une bénédiction du Seigneur…
Il y a aussi un cadeau pour chaque personne. Je
me souviens que la première année il y avait le
sapin, la crèche, les cadeaux tout autour et à la
fin du repas, on a commencé à les distribuer. Ils
étaient très étonnés parce qu’ils pensaient que
c’était de la décoration. Ils n’avaient pas imaginé
qu’il puisse y avoir un cadeau pour eux. On
essaie de donner des choses utiles : des couvertures, des gants, des bonnets, des chaussettes,
des vêtements, parfois pour les personnes
âgées des parfums. On essaie de récolter le plus
possible toutes ces choses-là car on n’a pas les
moyens d’acheter pour tant de personnes. 180
pauvres au moins sont venus cette année et
90 personnes pour aider. Mgr Lemmens était
présent, c’était aussi très important pour eux.
Nous sommes aussi en relation avec des
personnes qui ont eu des problèmes et sont
en prison. De là ils nous écrivent « je suis en
prison mais le jour de Noël je pense à vous. »
C’est vraiment très beau et très touchant. En
même temps je dirais que c’est évangélisateur.
Nous n’accueillons pas ces personnes dans
un but de prosélytisme mais parce que le fait
d’avoir quelqu’un à leur côté, quelqu’un qui
s’intéresse à leur vie, qui les aime quel que
soit leur passé leur donne parfois le courage
de remonter la pente. Ils voient une lumière,
un futur. Ça ne marche pas toujours mais
on espère pour chacun et parfois ça prend
beaucoup de temps, des années avant que
quelqu’un retrouve confiance dans la vie. Nous
connaissons une dame qui vient régulièrement
à Kamiano et dont la vie est très difficile, faite
de beaucoup de souffrance et de chagrin. À
Noël, elle nous a confié qu’elle avait souvent
des idées de suicide : « j’en ai parfois marre de la
vie… Alors je viens à Kamiano et ça me donne
du courage, je sais que je ne suis pas seule.
C’est ça qui me fait avancer dans la vie. »
ff Quel message aimeriez-vous dire aux
jeunes aujourd’hui ?
Il n’y a pas de plus grande joie que de mettre
sa vie au service de l’Évangile et il ne faut pas
avoir peur de le faire. Je pense que c’est très
vrai ce que dit l’Évangile : « Il y a plus de joie à
donner qu’à recevoir ». Ce sont les pauvres qui
me l’ont appris.
 Interview de Christine Janssens, membre de
Sant’Egidio, par Sr Béatrice Carbonel
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Témoignage
Être
salésien coopérateur
« Ce n’est pas appartenir à un mouvement en plus,
mais être conscient de vivre un style de vie qui
colore toutes les actions du quotidien! »
L’existence des Coopérateurs remonte à 1841
lorsqu’à Turin Don Bosco accueille les garçons
abandonnés. Il cherche de l’aide pour se
consacrer à l’éducation et à l’évangélisation de
la jeunesse pauvre et abandonnée.
En 1876, le pape Pie IX reconnaît l’association des Salésiens Coopérateurs. Ils partagent
l’esprit et la mission de Don Bosco dans le
monde. Vatican II le confirme: «Le propre
de l’état des laïcs étant de mener leur vie au
milieu du monde et des affaires profanes,
ceux-ci sont appelés à y exercer leur apostolat
à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur
de leur esprit chrétien.»
Le Coopérateur exerce son apostolat en
famille, dans son milieu de vie, dans sa réalité
Une vocation vécue en couple
Notre vocation nous est tombée dessus sans prévenir !
L’internat Don Bosco venait de déménager à
Ganshoren près de chez nous. Nous sommes allés
à la rencontre des sœurs salésiennes. Leur accueil,
leurs sourires nous ont séduits. C’est comme si
Marie, présente dans notre vie depuis l’enfance,
avait mis toute sa conviction à nous préparer pour
arriver à ce carrefour de vie. Quelle joie de découvrir
que Don Bosco avait dit que dans sa vie, c’est Marie
qui a tout fait !
Nous avons rendu service puis est née l’envie
de faire autre chose que d'être membres d’un
comité des fêtes. On a créé un petit groupe de
Coopérateurs, il a fallu huit ans avant que la mayonnaise prenne vraiment… J’ai fait ma promesse de
Salésien Coopérateur en 2004.
Depuis, nous vivons les temps forts de la Famille
Salésienne et sommes de toutes les fêtes, mais il y
a surtout nos engagements quotidiens à l’internat.
sociale. Ses terrains privilégiés sont la catéchèse, l’animation de groupes (mouvements
de jeunes et familles), le travail éducatif et
social, la pastorale vocationnelle.
Les Coopérateurs vivent les valeurs chrétiennes laïques dans l’esprit de Don Bosco,
en communion avec les autres branches de
la Famille salésienne, dans l’Église locale et
universelle, selon leurs situations et capacités
personnelles.
 Franz Defaut SC
Anne-Marie assure chaque semaine une permanence à l’accueil et anime un groupe de catéchèse.
J’aide à l’école des devoirs, j’assure la mise en page
du journal. L’internat est devenu notre famille! Nos
étoiles dans la vie sont nos enfants et nos petitsenfants bien sûr, mais aussi tous les jeunes de l’internat ! Ils nous demandent souvent : «vous faites
cela gratuitement ?». Nous leur répondons : «Oui,
mais nous recevons énormément de vous, de vos
sourires, de votre complicité !».
Quand nous les voyons si souriants, nous sommes
persuadés que notre société a grand besoin d’éducateurs comme Don Bosco ! L’éducation est la clé
du monde et la manière salésienne probablement
une des toutes bonnes manières d’éduquer.
Nous faisons appel aux bonnes volontés, les vocations religieuses sont irremplaçables mais il n’y
aura jamais assez de laïcs engagés. Bienvenue à
tous !
 Pierre Robert SC
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Témoignage
À cause du Christ
et de l’Évangile
Née d’un groupe de prière en 1973, la Communauté
du Chemin Neuf est une communauté catholique à
vocation oecuménique. Elle rassemble aujourd’hui
dans une trentaine de pays, près de 2000 membres.
Couples, familles, prêtres, célibataires consacrés
hommes et femmes, ont choisi l’aventure de la vie
communautaire à la suite du Christ pauvre et humble
pour se mettre au service de l’Église et du monde.
La Spiritualité de la Communauté s’enracine
à la fois dans la tradition ignacienne et l’expérience du Renouveau charismatique.
Les frères et soeurs de la Communauté ont
une activité professionnelle ou sont à plein
temps au service de l’Église. Depuis son
origine, l’unité est au coeur des missions de
la Communauté : unité entre nos Églises,
entre les peuples, au sein des couples et des
familles, en chaque personne.
La Fraternité Oecuménique Internationale
rassemble tous ses membres en un vaste
réseau de prière, de formation et d ‘évangélisation pour la paix et l’unité entre nos Églises
et nos pays.
L’histoire d’un appel…
Muriel d’Hoffschmidt, célibataire consacrée
engagée à vie
J’ai eu la chance de grandir dans une famille
catholique pratiquante dans la région de
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Bastogne et d’y découvrir le trésor de la
foi. C’est à 16 ans, lors d’un week-end pour
des jeunes, que j’ai fait l’expérience d’une
rencontre personnelle avec Dieu qui me disait:
« tu es ma fille bien-aimée, en qui j’ai mis tout
mon amour ». J’ai commencé à découvrir
cette joie de l’amitié avec Jésus, de la prière et
de la lecture de la Bible. Je voulais être toute
à Lui !
C’est pendant mes études à Bruxelles que j’ai
eu la grâce de rencontrer la Communauté du
Chemin Neuf, à l’époque installée à La Hulpe.
Je venais régulièrement au groupe de prière,
vivre certains week-ends pour jeunes, rencontrer les frères et sœurs de la Communauté.
J’étais touchée par la vie communautaire,
familles et célibataires de différents pays qui
partagent le quotidien ensemble : grâce de
simplicité, de joie et de liberté !
Pour comprendre où et comment Dieu me
conduisait, j’ai décidé de partir quelques mois
à l’Abbaye d’Hautecombe, centre de formation pour jeunes en Savoie (France).
Là-bas, j’ai découvert aussi comme un
appel cette dimension œcuménique de la
Communauté. Catholiques, protestants et
évangéliques, nous pouvons vivre ensemble,
prier ensemble et évangéliser ensemble si nous
apprenons à nous connaitre, à laisser tomber
nos préjugés, à nous réconcilier et à nous
aimer parce que nous avons le même Père qui
se réjouit de nous voir « frères et sœurs » en
Lui! Pour moi, c’était une joie d’aller au culte
avec une sœur protestante, de découvrir une
autre facette du visage du Christ, une autre
manière de prier et de goûter à la Parole
de Dieu dans les prédications. Mais c’était
aussi une souffrance de voir cette même sœur
venir à l’eucharistie sans communier car il n’est
pas encore possible de vivre une communion
eucharistique entre nos Églises. C’est pourquoi,
nous nous engageons dans la communauté du
Chemin Neuf à donner notre vie pour l’unité
des chrétiens « afin que tous soient Un pour
que le monde croie » (Jn 17,21). Un chemin de
souffrance et d’espérance ! T é m o i g n Taé m o ig
g n a gee
Depuis 18 ans, cette aventure continue
comme « un trésor à porter dans des vases
d’argile » (2 Co 5, 7) : être toujours disponible
à l’appel du Christ. Demeurer en Son Amour,
en vivre et le partager autour de moi !
Seul on va plus vite, ensemble on
va plus loin !
Clotilde et Christian Stiernon, couple engagé
depuis 2007
Mariés depuis 16 ans, nous avons 4 enfants et
avons vécu en 1998 la session Cana qui répondait bien à nos besoins du moment : solidifier
notre couple pour durer. C’est là qu’a commencé notre cheminement dans la communauté.
Nous avons accueilli le Christ dans notre quotidien pour apprendre et recevoir de lui notre
vie. Formations, missions et engagements se
sont succédé, au cours desquels nous nous
sommes sentis accompagnés, respectés, aimés
par nos frères et sœurs mais aussi appelés
par le Christ à aller plus loin. En août 2009, la
communauté nous confia la responsabilité de
la mission Cana pour la France. Travaillant à
temps plein au service de l’unité des couples et
des familles, nous avons vécu 3 ans dans une
maison communautaire du Beaujolais. Couples,
familles et célibataires vivant sur un même lieu,
nous avons appris à partager notre temps,
échanger en profondeur, travailler ensemble, à
nous réjouir et nous soutenir les uns les autres.
Pas facile de mettre plusieurs nationalités en
commun au quotidien. Enfants, rythmes de
vie, certitudes de chacun, tout cela nécessitait
un ajustement permanent. Mais la grâce de la
prière et l’organisation régulière d’un temps de
réconciliation nous permet d’aller bien plus loin
dans les relations que nous ne pouvons l’imaginer. « Amour et vérité se rencontrent, justice et
paix s’embrassent » (Ps 85, 11). Lorsque couples
et célibataires, laïcs et religieux se rencontrent
et s’engagent ensemble selon leurs vocations,
c’est un peu d’Eternité que nous goûtons dès
à présent. La joie de faire partie d’un corps
communautaire qui n’est autre que le Corps
du Christ nous entraîne à nous donner dans
le service, la mission, le témoignage, la fraternité… car nous ne sommes pas seuls ! Il y a
plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Ac
20, 35). Aujourd’hui, nous sommes de retour
en Belgique. Poursuivant notre engagement
dans la communauté d’une autre manière,
le Seigneur nous accompagne dans la durée
et avec cohérence aussi dans notre travail,
Christian au service de la finance éthique
pour des associations et des institutions religieuses, Clotilde comme éducatrice à la vie
relationnelle, affective et sexuelle auprès des
jeunes. Nos enfants aussi ont bien profité des
avantages de la vie communautaire et sont
contents aujourd’hui de retrouver leur maison.
Le changement n’est pas évident (travail,
écoles, rythme familial) mais nous sommes
largement soutenus. Nous rendons grâce au
Seigneur pour la valeur de la fraternité que
nous vivons et qui prend tout son sens quand
nous la vivons en enfants du même Père.
 www.chemin.neuf.be
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Témoignage
Laïques consacrées
dans la Communauté de l’Emmanuel
Célibataires pour le Royaume
L’appel au célibat consacré dans la Communauté
de l’Emmanuel, « une disponibilité personnelle
plus complète » (§29 des statuts), peut être décliné
aujourd’hui selon quatre dimensions constitutives:
 Un appel à vivre au cœur du
monde, sans être du monde :
La consécration est vécue dans une vie laïque.
Les consacrées s’engagent à la pratique des
conseils évangéliques (chasteté, pauvreté,
obéissance) à travers une vie plongée dans le
monde: toutes ont une activité professionnelle.
Ainsi, les consacrées dans le célibat rencontrent, aiment, suivent et annoncent Jésus dans
les situations concrètes de leur vie, dans leurs
engagements professionnels, sociaux, familiaux, dans les activités apostoliques...
 Un appel à l’adoration eucharistique et la louange quotidiennes
Leur vie de prière est un temps privilégié pour
elles car elle renouvelle leur appartenance
à Jésus et fait grandir leur intimité avec Lui.
La louange matinale et l’adoration sont les
fondements de leur vie quotidienne. Elles
ordonnent leur vie et leur emploi du temps
quotidien à la vie d’union à Dieu, à l’intercession pour l’Église et pour le monde. Elles
sont appelées à un surcroit de prière, qui peut
prendre aussi d’autres modalités, par exemple
la lectio divina.
Cette vie d’intimité avec le Christ qui s’est
fait proche de tout homme, s’incarne dans la
charité concrète envers le prochain.
 Un appel à laisser l’Esprit Saint
brûler en eux et conduire leur vie
pour le salut du monde;
À l’écoute de l’Esprit Saint, par la fidélité au
service humble dans les tâches qui leur sont
confiées, elles coopèrent à la sanctification
du monde.
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Leur disponibilité pour la mission est une
expression particulière de leur vocation,
notamment parfois en quittant leur métier,
pour servir dans les différentes missions où
elles sont appelées.
 Un appel à vivre tout cela avec
leurs frères et sœurs, comme enfants
d’un même Père, dans cet appel commun
à l’adoration, la compassion et l’évangélisation. Elles sont membres à part entière de la
Communauté et ne forment pas une congrégation religieuse ni un institut séculier.
Leur mode de vie ordinaire est la vie en
fraternité, c’est-à-dire une vie résidentielle
commune à 3,4 ou 5 sœurs en moyenne, ce
qui leur permet de partager ensemble une
vie de prière et une vie de charité fraternelle.
La présence réelle du Christ est au cœur de la
vie de la fraternité. Cette vie est vécue dans un
esprit familial, chacune conservant ses activités professionnelles et apostoliques.
En témoignant de la primauté de Dieu, elles
stimulent tous les chrétiens à aller plus loin
dans le don d’eux mêmes. Leur rôle est de
rendre visible la forme de vie que Jésus Christ
a prise lui-même sur terre. Non seulement
Jésus a vécu le célibat, mais il l’a vécu dans
une totale dépendance vis-à-vis de son Père
et dans une grande sobriété.
Le sens de leur présence dans la communauté
c’est de rappeler aux autres le sens plénier de
leur vie et en même temps, recevoir de chacun
d’eux un soutien humain, fraternel et spirituel.
Au terme d’un cheminement, la célibataire
pour le Royaume sait que par le don de sa vie,
Dieu lui a fait la grâce d’un appel extraordinaire, qui ouvre à l’union à Dieu pour l’évangélisation du monde et le service de l’Église,
avec tous les membres de la Communauté de
l’Emmanuel.
T é m o i g n Taé m o ig
g n a gee
Il y a 30 ans, les 15 premiers frères et sœurs
consacrés s’engageaient. Actuellement, 131
consacrés ont répondu à cet appel (120
femmes et 11 hommes) et 65 sont actuellement en cheminement vers la consécration.
prêtres, unis à Jésus, l’Emmanuel, dans un
même appel, dans une même grâce d’effusion de l’Esprit et de participer à l’édification
du Corps du Christ, à l’unité de l’Église et de la
Communauté, elle-même.
Notre action de grâce et notre joie est d’être
ensemble, familles, célibataires, consacrés et
 Marie-Odile de La Serre
[email protected]
Un jour, submergée par de
multiples soucis très terre à terre
(que vais-je faire à manger aux
enfants ce soir, zut j’ai oublié de
faire sécher mon linge et quand
vais-je avoir le temps de rédiger le rapport d’activité de l‘association dans laquelle je travaille)
une sœur consacrée est venue me voir en me
disant : « si tu veux, je viens chez toi tout à
l’heure m’occuper de tes enfants pour que tu
puisses avoir la messe ».
Par la suite, ayant confié à cette sœur ma
grande difficulté à mettre en place un temps de
prière régulier, elle m’a proposé de m’envoyer
un sms tous les jours à la même heure pour
que nous récitions chacune de notre côté, une
dizaine de chapelet.
Très touchée par cette attention, je me suis
aperçue de la chance que j’avais d’être entourée de personnes consacrées qui me rappellent
❝ l’essentiel : Dieu seul suffit ! Ce petit exemple
très simple me fait goûter la joie de vivre cette
complémentarité des vocations au sein de la
communauté de l’Emmanuel.
Tous les jours, les personnes consacrées de la
communauté, dans leur choix radical de vie,
rappelle à notre couple ce désir d’un don total.
En partageant la vie communautaire, nous grandissons ensemble et partageons la même joie.
Le pas de l’un fait avancer l’autre. Nous découvrons sans cesse la richesse des différences
de nos états de vie à travers un même appel.
Comme si nous n’étions pas tout à fait complets
lorsqu’un état de vie manquait… La présence
des uns et des autres, chacun conscient de
répondre à la volonté de Dieu dans son appel
spécifique, est pour nous source de conversion
et donne une très grande fécondité à la mission.
Marie, mariée, maman de 3 jeunes enfants
2013  w w w . v o c a t i o n s . b e
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T é m o i g n a g e
Témoignage
Un souffle jeune
parcourt l’Église
Leur habit est blanc, ils sont dynamiques et surtout
souriants. Présents au Canada, à la Réunion, à Tahiti
et en Belgique. Allons à la rencontre de Famille MarieJeunesse à « l’Auberge » de Ciney…
gir l’accueil à d’autres jeunes qui viennent
nombreux. Les rencontres s’enracinent dans
l’Eucharistie et la prière mariale, essentiellement le chapelet. L’évêque du diocèse de
Sherbrooke au Canada les accompagne.
Aujourd’hui, nous sommes reconnus par
l’Église comme une « Association publique de
fidèles ». Depuis 2009, une société de prêtres
de droit diocésain en fait partie. Nous sommes
150 membres (dont 30 jeunes en formation
et 14 prêtres) établis en 5 « Auberges ». Notre
maison centrale et de formation se trouve
à Sherbrooke au Canada. Il y a aussi ceux et
celles qui nous ont rencontrés et qui continuent leur chemin dans le monde : ce sont les
membres externes à qui sont proposés des
temps de rencontre et de prière.
De la bande de jeunes au groupe
uni par et pour la prière
Dans les années 80, des jeunes se réunissent spontanément autour du Père Real
Lavoie, stagiaire dans une paroisse de Québec
(Canada), sans programme précis, simplement
pour vivre des temps de convivialité ou de
repas. Assoiffés de spiritualité et de prière, leur
demande devient « comment prier? » Ce petit
groupe de jeunes grandit et se consolide.
Il loue une maison pour permettre d’élar-
Notre « livre de vie » a été écrit en communion avec les évêques. Ils nous ont demandé
d’écrire ce que nous vivions pour ensuite finaliser le texte en s’inspirant de St Benoît.
Nous n’émettons pas de vœux mais faisons
des engagements (de chasteté, obéissance
et pauvreté) temporaires et ensuite définitifs.
Nous vivons filles et garçons dans des mêmes
bâtiments avec, pour chaque groupe, un
quartier différent. Nous vivons la prière et la
mission ensemble dans la complémentarité et
le respect de nos différences.
Nous vivons essentiellement de dons. Nous
produisons également des CD de prière, de
chants et de musique par notre groupe musical ‘In Ipsa’.
ff Quel est votre charisme ?
Pour la beauté et la joie de Dieu, nous voulons
vivre tout l’Évangile, en union avec Marie,
dans l’unité, la fraternité et la charité joyeuse.
En écho à la parole de St Paul « Soyez toujours
joyeux » (1 Th 5,16), nous faisons de la joie la
source de notre vie.
Notre spiritualité est mariale et eucharistique,
deux pôles qui nous conduisent à une vie
contemplative intense ainsi qu’à notre mission.
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www.vocations.be
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g n a gee
ff Quelle est votre mission ?
Notre mission est l’évangélisation des jeunes
par les jeunes, surtout la tranche des 15-30 ans.
Il s’agit de jeunes en pleine croissance, face
à des décisions à prendre et parfois en perte
de repère. Ils sont facilement influençables au
cœur d’une société qui peut être oppressante.
Au sein de notre groupe, ils trouvent l’occasion
de faire une expérience de vie, grâce à l’accueil
mutuel, lors d’événements ou de retraites, mais
essentiellement lorsqu’ils sont conduits vers les
sacrements, sources de vie.
Nous offrons aussi à des jeunes l’occasion de
consacrer une année de leur vie en « école
d’évangélisation ». Année dédiée à la réflexion,
à la formation et au discernement pour leur
avenir humain et chrétien.
ff P
ourquoi le nom « Famille MarieJeunesse » ?
Le nom de « Famille Marie-Jeunesse » a été
attribué davantage par l’extérieur que choisi
par les membres eux-mêmes.
Nous reconnaissons la présence de Marie au
cœur de nos vies et nous voulons la prendre
avec nous, à l’image de Saint Jean au pied de
la Croix, à qui Jésus l’a donnée comme mère.
Nous voulons encore témoigner que les
valeurs familiales sont toujours possibles. Ainsi
chez nous, les jeunes peuvent trouver un lieu
qui soit pour eux comme une famille spirituelle autant qu’humaine.
ff Comment définiriez-vous l’apport que
votre vocation représente pour l’Église ?
En premier, la joie de servir. En union avec nos
évêques, nous voulons rester disponibles, là
où notre présence peut être utile à l’Église.
C’est toujours à la demande d’un évêque que
la communauté s’implante dans un endroit.
Nous désirons ainsi répondre aux besoins
de l’Église locale exprimés par l’évêque du
lieu. Les besoins sont toujours nombreux et
variés ! Notre volonté est d’être de joyeux
missionnaires de l’Évangile, d’apporter la joie
aux plus faibles, d’être au service de la miséricorde de Dieu et montrer l’enseignement de
l’Église dans toute sa vérité, non déformé ni
manipulé.
ff Quel dernier message pour nos lecteurs ?
La vérité rend libre. À chaque instant,
apprendre à regarder le Christ qui libère et
invite tout être humain : « Viens comme tu es
car tu es aimable ! »
 Propos recueillis par
Fr Roberto Di Troia
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é V é NEMENT S
é V é NEMENT S
Les pastorales des jeunes des
diocèses veulent vivre l’annonce de la Bonne Nouvelle
auprès des jeunes et les
accompagner dans leur vie et
leur vie de foi. Les pastorales
des jeunes sont présentes auprès des jeunes à travers
différents évènements pour les jeunes de 13 ans et plus,
des retraites scolaires, les JMJ, la rencontre européenne
de Taizé, des évènements diocésains. Elles offrent aussi
une présence et un soutien auprès des animateurs
des jeunes en paroisse, en mouvement de jeunes, en
école. Les pastorales de jeunes ont aussi divers outils de
communications (Newsletter, facebook, www.jeunescathos.org...) pour mettre en lien les jeunes, les acteurs en
pastorale de jeunes sur les très nombreuses propositions
qui sont faites aux jeunes. Elles se réunissent régulièrement pour coordonner leur action au sein de la Liaison
de la pastorale des jeunes.
Les différentes pastorales de jeunes sont à ton service
dans ta région ! N’hésite pas à les contacter pour demander de l’aide, des conseils, des infos… ou pour leur proposer tes services, un coup de pouce…
Contact : www.jeunescathos.org - www.jmj.be
Sur Facebook : JeunesCathos, Journée Mondiale de la
Jeunesse - Belgique
[email protected] – 0473/966858
Brabant wallon : [email protected]
Bruxelles : [email protected]
Liège : [email protected]
Namur : [email protected]
Tournai : [email protected]
En juillet, en plus des Journées Mondiales de la Jeunesse
au Brésil, pour tous les jeunes de 16 à 30 ans, des propositions pour vivre les JMJ même en Belgique : du 22 au 26
juillet, une retraite à l’abbaye d’Orval, OJP ou une semaine
missionnaire itinérante dans nos diocèses, Come and
See. Tout cela culminera dans un week-end, du 26 au 28
juillet, Sambrio, avec le diocèse de Cambrai à Maubeuge.
Diocèse de Namur
Des temps de prière pour les
vocations :
• Chaque 3ème mercredi du mois à 20h dans
la chapelle du Grand Séminaire à Namur.
Renseignements pour d’autres lieux éventuels
sur le site Web du diocèse.
• Chaque 25 du mois, un temps de prière avec
adoration aux Sanctuaires de Beauraing.
Une newsletter : Le Service diocésain des
vocations édite une newsletter qui paraît périodiquement sous format électronique. Elle peut être
demandée à l’adresse : [email protected]
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www.vocations.be
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2012
21 avril à Maredsous : Journée mondiale
de prière pour les vocations. Après-midi animée
par le Service diocésain des vocations : témoin
invité, temps de convivialité, prière des Vêpres
avec la communauté et temps de convivialité. Les
parents et amis des religieux, religieuses, prêtres,
diacres,… y sont cordialement attendus d’une
manière particulière.
30 juin à 15h : Ordinations presbytérales en
la Cathédrale St Aubain à Namur avec une veillée
de prière pour les ordinands le 29 juin à 20h à la
cathédrale de Namur.
é V é NEMENT
é V é NEMENTSS
Diocèse de Tournai
« Si tu savais le don de Dieu ! ». Ce Dieu qui le dit
n’est pas abstrait, il peut s’adresser au cœur, le
nourrir, le fortifier, lui donner paix et joie.
Comment prier avec un groupe de
jeunes ?
Veillées de prière pour les vocations
le vendredi 19 avril 2013
Formation pour tous les animateurs de jeunes, le
mercredi 1er mai de 9h30 à 17h
à la maison diocésaine de Bonne-Espérance,
Vellereille-les-Brayeux.
www.jeunescathos-tournai.be
Diocèse de Liège
« Montre-moi
le chemin
que je dois
prendre »
(Ps 143,8)
L’Évangile est fondamentalement un appel à
vivre, à vivre pleinement. Le Christ appelle
des disciples à sa suite. Il continue à appeler aujourd’hui. Pour certains, cet appel peut
prendre la forme d’un engagement particulier
dans la vie consacrée, sacerdotale, missionnaire…
à 20h, Grand Séminaire, rue des Jésuites, 28 à
Tournai
à 20h, Maison diocésaine de Mesvin, chaussée de
Maubeuge, 457, Ciply
à 19h30, home Saint-Joseph des Petites Sœurs des
Pauvres, chaussée de Namur, 2A, Montignies-surSambre
L’équipe de la pastorale des vocations est là pour
aider les jeunes qui le souhaitent à élargir leurs horizons, à découvrir de nouveaux chemins spirituels, à
grandir dans leur vocation humaine et chrétienne,
à discerner l’appel du Seigneur. En toute liberté
évidemment.
Cet accompagnement peut se vivre individuellement ou sous la forme d’un groupe de cheminement, avec des temps de prière, de réflexion, de
partage, de témoignage…: les dates et les lieux des
rencontres seront fixées en fonction des intéressés.
N’hésite pas à contacter l’un de nous ! Et que le
Seigneur guide tes pas !
Désormais accessible sur le site du SDJ !
Une boîte à outils intitulée « Choix de vie »,
réalisée en partenariat avec le Service diocésain
des jeunes. Un choix de textes, d’animations, de
films, de jeux. À consulter sur www.sdjliege.be !
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é V é NEMENT S
é V é NEMENT S
Diocèse de Malines-Bruxelles
Spirit Altitude
montagne, avec sa beauté, sa sérénité, son silence
mais aussi ses surprises et ses aléas dus à la météo
ou à notre résistance physique à l’effort (ou au
virus de la grippe !), est une véritable école de
vie. Elle nous apprend la prudence, la solidarité,
la persévérance, l’humilité, la contemplation,…
toutes choses si nécessaires pour discerner l’appel
de Dieu dans le quotidien de nos vies. Rendezvous donc en janvier 2014 pour une nouvelle
édition de Spirit Altitude !
Spirit Altitude a connu sa deuxième édition, fin
janvier 2013. Une nouvelle cordée de jeunes s’est
lancée dans l’ascension du Col du Grand-SaintBernard (2473 m, en Valais) et des sommets environnants. Pour les accueillir, la communauté des
Chanoines est toujours là, fidèle à sa tradition
millénaire d’hospitalité. Comme balises sur leurs
traces, deux témoins les accompagnaient tout au
long de la semaine.
Spirit Altitude, c’est une semaine en Suisse, à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard, pour les jeunes de 18
à 25 ans, qui se posent la question d’un choix de
vie : mariage, vie en communauté, engagement
dans l’église, vie consacrée, prêtre, diacre… Au
programme : ski de rando ou marche en raquette,
vie en groupe, témoignages, enseignements,
prières et célébrations.
Il y a d’abord une femme pleine d’audace et de
confiance : petite sœur Magdeleine, fondatrice des
Petites Sœurs de Jésus, au sein de la famille spirituelle de Charles de Foucauld. Elle nous apprend,
dans les joies et les difficultés, à nous abandonner
à l’amour du Père, dans un esprit d’enfance et de
fraternité universelle : « Il m’a prise par la main et,
aveuglément, j’ai suivi ! »
Autre témoin du 20ème siècle, le Bienheureux
Karl Leisner nous entraine sur son chemin à la
recherche de la sainteté. D’abord volontariste,
il passe lui aussi progressivement à l’abandon
confiant à Dieu. Balloté entre deux vocations,
tout aussi belles l’une que l’autre à ses yeux, le
mariage et le sacerdoce, il discerne que le Seigneur
l’appelle à être prêtre. Il le sera, mais seulement
quelques mois, après avoir connu la maladie et,
surtout, la souffrance de la déportation en camp
de concentration.
Petite sœur Magdeleine et Karl Leisner : deux
balises placées sur la montagne pour nous aider
à tracer notre propre chemin à la suite de Jésus
et poser des choix à la lumière de l’Évangile.
Elles étaient bien utiles. Car l’expérience de la
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www.vocations.be
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2012
Journée mondiale
de prière pour les vocations
Venez prier à l’intention des vocations dans l’église
en vous joignant à la messe du dimanche 21 avril,
à 10h, à l’église de la Sainte-Croix à Ixelles (Flagey).
Pour les jeunes (17-30 ans) : invitation à rejoindre
la BW Night, avec Mgr Léonard, sur le thème « Un
nouveau Souffle pour ta vie ».Au programme :
témoignage, débat, repas, prière, drink…
Samedi 20 avril 2013, de 18h à 22h, à l’église
Saint-Jean-Baptiste à Wavre. PAF 3 euros.
Le Service des vocations propose aussi :
Des soirées Samuel, avec différents témoins :
prêtres, diacres, religieuses, religieux, consacré(e)s,
couples mariés…
Des groupes pour permettre aux jeunes qui le
désirent de discerner l’appel de Dieu dans leur vie
en cheminant avec d’autres.
Des possibilités d’accompagnement individuel.
Des propositions et des outils pour soutenir la
prière pour les vocations dans l’église.
Des possibilités d’animation dans les écoles, les
paroisses, les mouvements.
c
o
contact
n
t
a
c
t
Recevoir un conseil, poser ses questions, rencontrer quelqu’un en toute discrétion, annoncer une activité... n’hésitez pas à contacter un membre du CNV ou
du service des vocations dans votre diocèse.
Texte
Centre national
des vocations (C.N.V.)
Dans le diocèse
de Malines-Bruxelles
Dans le diocèse de Tournai
Directrice
Soeur Françoise Dardenne, fdm
Adjoint
Abbé Luc Terlinden
rue du Discobole, 2/33
1348 Louvain-la-Neuve (Belgique)
tél. (+32) 010 22 96 26
mail : [email protected]
Compte financier :
068-0857730-83 « E cho-CNV »
Permanence le mardi de 9h30 à
17h
mail : [email protected]
rue de la Linière, 14
1060 Bruxelles
tél. (+32) 02 533 29 21
Abbé Luc Terlinden
mail : [email protected]
tél. (+32) 02 648 93 38
Soeur Béatrice Carbonell
mail :
[email protected]
tél. (+32) 02 280 61 79
Services diocésains des
vocations (S.D.V.)
Dans le diocèse de Namur
www.vocations.be
Dans le diocèse de Liège
Abbé Joël Spronck
mail : [email protected]
rue de l’Yser,234
4430 Ans
tél. (+32) 04 263 48 56
Für das
deutsschsprachige Gebiet
Abbé Yves Verfaillie
mail : [email protected]
rue Fontaine-à-Regrets 9
7870 Lens
tél. & fax (+32) 065 22 93 67
Délégués de la COREB
Frère Roberto Di Troia, mariste,
mail : [email protected]
83, rue de Bastogne – 6700 Arlon
Tél (32) 063 75 86 48
Soeur Françoise Marie
mail : [email protected]
Drève du Carmel,24
1410 Waterloo
Fr Roberto Di Troia
mail : [email protected]
83, rue de Bastogne
6700 Arlon
tél. (+32) 063 75 86 48
Sr Elisabeth Hustin
mail : [email protected]
10, rue du presbytère
5570 Winenne
Tél. 082 71 47 67
Dechant Jean Pohlen
mail : [email protected]
Mülhenbachstrasse, 20
4780 St-Vith
Tél. (+32) 080 22 83 64
Crédits photos :
Photo de couverture : mungoisischristine.blogspot.com.
Jmj.be p. 3 ; Vatican Pool p. 4 ; Claire Jonard p. 5 et 6 ;
Jacques Bihin p. 7, 9, 11, 12 et 13 ; Responsable Equipes Madeleine
Delbrêl p. 12 et 13 ; Charles De Clercq p. 14 et 15 ; Institution
Thérésienne p. 16 et 17 ; le Foyer de Spa p. 18 et 19 ; Focolari p. 20 et 21 ;
Sant’Egidio p. 23 et 24 ; Salésien Coopérateur p. 25 ; Communauté du
Chemin Neuf p. 26 et 27 ; Communauté de l’Emmanuel p. 29 ; MarieJeunesse p. 30 et 31 ; JeunesCathos.org p. 32.
Maquette et mise en page : Mathieu Dulière
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35
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Sommaire
p. 2
p. 3
Prière des Vocations
Édito
REFLEXION
p. 4 Message papal
p. 8L’engagement des laïcs dans l’Église
au cours de l’histoire
p. 12 La rue pour cloître, Madeleine Delbrêl
« une des grandes mystiques du XXème siècle »
TEMOIGNAGES
p. 14 Auxiliaire de l’Apostolat : une vocation laïque
p. 16L’Institution Thérésienne :
Annoncer l’Évangile dans les mots
et gestes d’aujourd’hui
p. 18 Qu’est-ce qu’un membre de Foyer de Charité ?
p. 20 Ensemble en chemin
p. 22Pas de plus grande joie
que de mettre sa vie au service de l’Évangile !
p. 25 Être salésien coopérateur
P. 26 À cause du Christ et de l’Évangile
p. 28 Laïques consacrées dans la Communauté de l’Emmanuel
p. 30 Un souffle jeune parcourt l’Église
ÉVÉNEMENTS
p. 32 pages des Services diocésains des vocations
p. 35 Contacts
p. 36 Sommaire
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