Éditeur responsable : Françoise Dardenne ­– rue du Discobole, 2/33 à 1348 Louvain-la-Neuve Le Christ t'appelle à être signe www.vocations.be d'espérance Seigneur Jésus, Toi le Ressuscité, tu connais les doutes, les hésitations, les peurs de ceux et celles qui aujourd’hui ont à faire des choix qui engagent leur vie, une vie qui t’est consacrée et pour laquelle ils ont envie de se donner à fond, sans réserve. Tu portes sur chacun d’eux un regard d’amour et tu leur parles au cœur. À ceux et celles qui se risquent ainsi à te suivre, donne des frères et sœurs qui les accompagnent et les font grandir dans la foi. Donne des signes qui les encouragent et confirment leur choix. Donne-leur confiance et paix. Pour ta gloire. Et pour la joie de ton Église ! Amen. Mgr J. Kockerols é d i t o é d i t o En cette année anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, la relecture de Lumen Gentium ravive en nos mémoires l’appel universel à la sainteté : « Les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême fils de Dieu, participants de la nature divine et, par conséquent, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie… » (ch.V). Toute vie chrétienne est donc réponse au don de Dieu qui appelle chacun à vivre de son amour. Quel baptisé n’a pas cherché à découvrir le chemin que le Seigneur lui propose d’emprunter, la mission qu’Il souhaite lui confier ? Quel cœur touché par la grâce n’a pas cherché à trouver le lieu où son désir pourra rejoindre le désir du Seigneur ? Entendre l’appel c’est toujours envisager la possibilité de choisir la réponse, le travail à la vigne est varié : les uns labourent, les autres taillent, d’autres encore sont engagés pour la récolte,… Le prêtre, le diacre, le moine ou la moniale, le missionnaire ou le religieux apostolique sont des visages relativement bien connus dans l’Église. Mais il existe bien d’autres manières de vivre la grâce du baptême. À chaque époque, l’Esprit Saint suscite des réponses neuves aux questions des hommes. À travers les pages de cette brochure 1, nous voudrions proposer une meilleure connaissance de vocations laïques. Après un rapide survol de l’histoire du laïcat dans le christianisme, nous donnerons la parole à des membres d’associations de fidèles. Impossible d’offrir une tribune à toutes tellement elles sont nombreuses, signes d’une vitalité inouïe que l’Esprit insuffle à l’Église ! Les membres de ces associations restent laïcs, certains deviennent des laïcs consacrés. Notre choix a voulu rendre compte de la grande diversité de ces groupes. Les uns habitent dans nos villes avec discrétion, les autres travaillent publiquement au service de leurs frères et à l’annonce de l’évangile. Une association est née au début du XX° siècle, d’autres à la fin. Une a vu le jour en Belgique, les autres ailleurs en Europe2. En solitude ou dans la vie communautaire, toutes conjuguent vie spirituelle et engagement apostolique. En son message pour la 50 ème Journée mondiale de prière pour les vocations, le pape Benoît XVI nous exhorte tous, quelle que soit notre vocation, à la prière pour « les vocations, signe de l’espérance fondée sur la foi… Dieu ne nous laisse jamais seuls… Dans le Seigneur ressuscité, nous avons la certitude de notre espérance… ». Quand le Christ appelle, il envoie. Que tous ceux qui l’entendent consentent à devenir signes d’espérance pour les hommes de ce temps. Sr Françoise Dardenne, fdm CNV 1. Les années précédentes, les brochures éditées par le Centre National des Vocations ont cherché à mieux faire connaître la vocation baptismale(2009), le prêtre (2010), la vie consacrée (2011), le diaconat permanent (2012). Brochures toujours disponibles au CNV. 2. Voir site du Conseil Pontifical pour les Laïcs : http://www.laici.va/content/laici/fr.html 2012 w w w . v o c a t i o n s . b e • 3 • R é f l e x i o n Message papal Réflexion pour la 50ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations Chers frères et sœurs, En cette 50ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, célébrée le 21 avril 2013, quatrième dimanche de Pâques, je voudrais vous inviter à réfléchir sur le thème : « Les vocations, signe de l’espérance fondée sur la foi », qui s’inscrit bien dans le contexte de l’Année de la Foi et dans le 50ème anniversaire de l’ouverture du Concile Œcuménique Vatican II. Le Serviteur de Dieu Paul VI, pendant l’Assemblée conciliaire, institua cette Journée d’invocations unanimes adressées à Dieu le Père pour qu’il continue d’envoyer des ouvriers pour son Église (cf. Mt 9,38). « Le problème du nombre suffisant de prêtres – soulignait alors le Pontife – touche de près tous les fidèles : non seulement parce que l’avenir religieux de la société chrétienne en dépend, mais aussi parce que ce problème est le signe précis et indéniable de la vitalité de la foi et de l’amour des communautés paroissiales et diocésaines particulières, et le témoignage de la santé • 4 • www.vocations.be 2013 morale des familles chrétiennes. Là où l’on vit généreusement selon l’Évangile, là jaillissent de nombreuses vocations à l’état clérical et religieux » (PAUL VI, Radio message, 11 avril 1964). Ces dernières décennies, les diverses communautés ecclésiales répandues dans le monde entier se sont retrouvées spirituellement unies chaque année, le quatrième dimanche de Pâques, pour implorer de Dieu le don de saintes vocations et pour proposer à nouveau à la réflexion de tous l’urgence de la réponse à l’appel divin. Ce rendez-vous annuel significatif a favorisé, en effet, un engagement fort pour mettre toujours plus au centre de la spiritualité, de l’action pastorale et de la prière des fidèles, l’importance des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. L’espérance est attente de quelque chose de positif pour l’avenir, mais qui en même temps doit soutenir notre présent, souvent marqué par les insatisfactions et les insuccès. Où se R é f l fonde notre espérance ? En regardant l’histoire du peuple d’Israël racontée dans l’Ancien Testament, nous voyons émerger, même dans les moments de plus grande difficulté comme ceux de l’exil, un élément constant, rappelé en particulier par les prophètes : la mémoire des promesses faites par Dieu aux Patriarches ; mémoire qui requiert d’imiter l’attitude exemplaire d’Abraham, rappelée par l’Apôtre Paul, « espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi père d’une multitude de peuples, selon qu’il fut dit : telle sera ta descendance » (Rm 4,18). Une vérité éclairante et consolante qui émerge de toute l’histoire du salut est la fidélité de Dieu à l’alliance, dans laquelle il s’est engagé et qu’il a renouvelée chaque fois que l’homme l’a trahie par l’infidélité, le péché, de l’époque du déluge (cf. Gn 8,21-22) à celle de l’exode et de la traversée du désert (cf. Dt 9,7) ; fidélité de Dieu qui est allée jusqu’à sceller la nouvelle et éternelle alliance avec l’homme, à travers le sang de son Fils, mort et ressuscité pour notre salut. À tout moment, surtout dans les moments les plus difficiles, c’est toujours la fidélité de Dieu, authentique force motrice de l’histoire et du salut, qui fait vibrer les cœurs des hommes et des femmes et qui les confirme dans l’espérance de rejoindre un jour la « Terre promise ». Là se trouve le fondement sûr de toute espérance : Dieu ne nous laisse jamais seuls et il est fidèle à la parole donnée. Pour cette raison, en toute situation, heureuse ou défavorable, nous pouvons nourrir une solide espérance et prier avec le psalmiste : « En Dieu seul repose-toi, mon âme, de lui vient mon espoir » (Ps 62,6). Espérer signifie donc se confier dans le Dieu fidèle, qui garde les promesses de l’alliance. Foi et espérance sont ainsi étroitement unies. « De fait ‘espérance’ est un mot central de la foi biblique – au point que, dans certains passages, les mots ‘foi’ et ‘espérance’ semblent interchangeables. Ainsi, la Lettre aux Hébreux lie étroitement à la ‘plénitude de la foi’ (10, 22) ‘l’indéfectible profession de l’espérance’ (10, 23). e x i o nn Réflexio De même, lorsque la Première Épître de Pierre exhorte les chrétiens à être toujours prêts à rendre une réponse à propos du logos – le sens et la raison – de leur espérance (cf. 3, 15), ‘espérance’ est équivalent de ‘foi’ » (Enc. Spe salvi, n. 2). Chers frères et sœurs, en quoi consiste la fidélité de Dieu à laquelle nous devons nous confier avec une ferme espérance ? En son amour. Lui, qui est Père, répand son amour dans notre être le plus profond, par l’Esprit Saint (cf. Rm 5,5). Et cet amour précisément, manifesté pleinement en Jésus Christ, interpelle notre existence, requiert une réponse sur ce que chacun veut faire de sa propre vie, sur ce qu’il est disposé à mettre en jeu pour la réaliser pleinement. L’amour de Dieu suit parfois des chemins impensables, mais rejoint toujours ceux qui se laissent trouver. L’espérance se nourrit donc de cette certitude : « Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru » (1 Jn 4,16). Et cet amour exigeant, profond, qui dépasse la superficialité, nous donne courage, nous fait espérer dans le chemin de la vie et dans l’avenir, nous fait avoir confiance en nous-mêmes, dans l’histoire et dans les autres. Je voudrais m’adresser tout particulièrement à vous les jeunes et vous 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 5 • R é f l e x i o n Réflexion redire : « Que serait votre vie sans cet amour? Dieu prend soin de l’homme, de la création jusqu’à la fin des temps, lorsqu’il mènera à bien son projet de salut. Dans le Seigneur ressuscité nous avons la certitude de notre espérance! » (Discours aux jeunes du diocèse de San MarinoMontefeltro, 19 juin 2011). Comme il advint dans le cours de son existence terrestre, aujourd’hui encore Jésus, le Ressuscité, marche au long des routes de notre vie, et nous voit plongés dans nos activités, avec nos désirs et nos besoins. C’est justement dans le quotidien qu’il continue de nous adresser sa parole ; il nous appelle à réaliser notre vie avec Lui, le seul qui soit capable d’étancher notre soif d’espérance. Aujourd’hui encore, Vivant dans la communauté des disciples qui est l’Église, il appelle à le suivre. Et cet appel peut nous rejoindre à n’importe quel moment. Aujourd’hui encore Jésus répète : « Viens ! Suis-moi ! » (Mc 10,21). Pour accueillir cette invitation, il faut ne plus choisir soi-même son propre chemin. Le suivre signifie immerger sa propre volonté dans la volonté de Jésus, lui donner vraiment la priorité, le mettre à la première place par rapport à tout ce qui fait partie de notre vie : la famille, le travail, les intérêts personnels, soi même. Cela signifie Lui remettre notre propre vie, vivre avec Lui dans une intimité profonde, entrer à travers Lui en communion avec le Père dans l’Esprit Saint et, en conséquence, avec les frères et sœurs. Cette communion de vie avec Jésus est le « lieu » privilégié où l’on fait l’expérience de l’espérance et où se réalisera une vie libre et remplie ! Les vocations sacerdotales et religieuses naissent de l’expérience de la rencontre personnelle avec le Christ, du dialogue sincère et confiant avec Lui, pour entrer dans sa volonté. Il est donc nécessaire de grandir dans l’expérience de la foi, comprise comme relation profonde avec Jésus, comme écoute intérieure de sa voix, qui résonne en nous. Ce chemin, qui rend capable d’accueillir l’appel de Dieu, peut • 6 • www.vocations.be 2013 advenir à l’intérieur de communautés chrétiennes qui vivent un intense climat de foi, un témoignage généreux d’adhésion à l’Évangile, une passion missionnaire qui conduit au don total de soi pour le Royaume de Dieu, alimenté par la fréquentation des Sacrements, en particulier de l’Eucharistie, et par une fervente vie de prière. Cette dernière « doit, d’une part, être très personnelle, une confrontation de mon moi avec Dieu, avec le Dieu vivant. D’autre part, cependant, elle doit toujours être à nouveau guidée et éclairée par les grandes prières de l’Église et des saints, par la prière liturgique, dans laquelle le Seigneur nous enseigne continuellement à prier de façon juste » (Enc. Spe salvi, n. 34). La prière constante et profonde fait croître la foi de la communauté chrétienne, dans la certitude toujours renouvelée que Dieu n’abandonne jamais son peuple et qu’il le soutient en suscitant des vocations spéciales, au sacerdoce et à la vie consacrée, pour qu’elles soient signes d’espérance pour le monde. Les prêtres et les religieux, en effet, sont appelés à se donner d’une manière inconditionnée au peuple de Dieu, dans un service d’amour de l’Évangile et de l’Église, un service de cette ferme espérance que seule l’ouverture à l’horizon de Dieu peut donner. Ainsi, avec le témoignage de leur foi et avec leur ferveur apostolique, ils peuvent R é f l transmettre, particulièrement aux nouvelles générations, le vif désir de répondre généreusement et promptement au Christ qui appelle à le suivre de plus près. Quand un disciple de Jésus accueille l’appel divin pour se dédier au ministère sacerdotal ou à la vie consacrée, se manifeste un des fruits les plus mûrs de la communauté chrétienne, qui aide à regarder avec une particulière confiance et espérance vers l’avenir de l’Église et vers sa mission d’évangélisation. Cela nécessite toujours en effet de nouveaux ouvriers pour la prédication de l’Évangile, pour la célébration de l’Eucharistie, pour le Sacrement de la Réconciliation. Par conséquent, que ne manquent pas les prêtres zélés, qui sachent accompagner les jeunes comme « compagnons de voyage » pour les aider à reconnaître, sur le chemin souvent tortueux et obscur de la vie, le Christ, Voie, Vérité et Vie (cf. Jn 14,6) ; pour leur proposer, avec courage évangélique, la beauté du service e x i o nn Réflexio de Dieu, de la communauté chrétienne, des frères ! Des prêtres qui montrent la fécondité d’un engagement enthousiasmant, donnant un sens plénier à leur propre existence, parce que fondé sur la foi en celui qui nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4,19) ! Je souhaite également que les jeunes, au milieu de tant de propositions superficielles et éphémères, sachent cultiver l’attrait pour les valeurs, les buts élevés, les choix radicaux, pour un service des autres sur les pas de Jésus. Chers jeunes, n’ayez pas peur de le suivre et de parcourir les voies exigeantes et courageuses de la charité et de l’engagement généreux ! Ainsi vous serez heureux de servir, vous serez témoins de cette joie que le monde ne peut donner, vous serez les flammes vives d’un amour infini et éternel, vous apprendrez à « rendre raison de l’espérance qui est en vous » (1P 3, 15) ! Du Vatican, le 6 octobre 2012 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 7 • R é f l e x i o n Réflexion L’engagement des laïcs dans l’Église au cours de l’histoire Le thème de cet article paraît simple à première vue ! Mais quand on l’approfondit, on voit surgir la difficulté : dans la Bible, il n’y a pas de laïcs ; ni de clercs, d’ailleurs. Pourtant l’Église insiste beaucoup aujourd’hui sur les laïcs. S’agit-il d’une invention tardive ? Pour y voir plus clair, examinons comment le mot et le concept de laïcs apparaissent et se développent dans l’histoire, jusqu’aujourd’hui. Pas de laïc dans le Nouveau Testament Le mot « laïc » (« qui concerne le peuple ») n’apparaît pas dans le Nouveau Testament1. Mais on y voit le mot grec « laos », qui signifie « peuple ». Lorsqu’il est employé au sens de « peuple de Dieu », il recouvre souvent une allusion à l’Ancien Testament, comme dans la phrase de Mt 2,6, reprise de Michée 5,1, et appliquée au Christ : « Il fera paître mon peuple Israël ». Par cette notion de peuple, appliquée à toute l’Église, le Nouveau Testament souligne la dignité, l’identité et la mission des chrétiens en tant que communauté. Pour Paul, le fait que juifs et païens se retrouvent dans l’assemblée chrétienne est la preuve de la nouveauté de ce peuple : « Il nous a appelés non seulement d’entre les juifs, mais d’entre les païens. C’est bien ce qu’il dit dans Osée : ‘Celui qui n’était pas mon peuple, je l’appellerai Mon peuple (…) ; ils seront appelés fils du Dieu vivant’ » (Rm 9,2526). Faire partie du peuple, être « laïc », signifie donc appartenir à une communauté nouvelle, qui réunit d’anciens ennemis et bénéficie de l’intimité avec Dieu. Dès lors c’est toute la communauté qui relève du « laïcat », et il n’existe pas de distinction entre des laïcs et des clercs, pas de frontière claire entre des chrétiens engagés et chrétiens ordonnés. Certes, le Nouveau Testament présente des ministres ordonnés, qui reçoivent l’imposition des mains : presbytres, épiscopes et diacres. Mais il 1. Il n’apparaît pas non plus dans l’Ancien Testament, sauf une fois, dans la traduction grecque de 1 Sam 21,4-5 par Aquila, où il désigne le pain « profane » que David voudrait manger dans le temple. • 8 • www.vocations.be 2013 évoque souvent la présence de nombreuses activités apostoliques et ministérielles chez des chrétiens non ordonnés, qu’il s’agisse de prédication, de service de la communauté, de ministère de la prière, etc. Qu’on pense par exemple aux descriptions faites par saint Paul des différents services dans la communauté (Rom 12,4-8 et 1 Cor 12,2830). Le Concile Vatican II, dans son décret sur l’Apostolat des laïcs (Apostolicam actuositatem) évoquera ces activités ministérielles et missionnaires des premiers chrétiens, telle la diffusion de l’évangile à Antioche par des chrétiens provenant de Jérusalem (Ac 11,20), et en fera le modèle de l’activité des laïcs. Mais à l’époque du Nouveau Testament, la notion de laïc n’existait pas et les caractéristiques qu’on leur attribue valent pour tout chrétien, y compris les ministres ordonnés. Apparition de la distinction entre clercs, laïcs et consacrés Dans l’Église primitive2, le mot « laïc » désigne d’abord le juif, en tant que membre du peuple de Dieu (Clément de Rome, vers 90) ; puis, lorsque la notion de « peuple élu » sera appliquée par saint Justin (vers 150), aux chrétiens, on commencera à appeler ceux-ci du nom de laïcs, c’est-à-dire « membres du peuple », souvent pour désigner des laïcs exemplaires. Mais quand, vers 200, on désignera les ministres de la liturgie sous le nom de « clercs » et de « clergé » (du mot grec « klèros », qui veut dire héritage, et signifie symboliquement la terre d’Israël ou son peuple), cela entraînera une distinction d’avec les « laïcs », et ce dernier mot désignera les chrétiens qui n’ont pas reçu de ministère ordonné. Au 4e siècle, avec l’éclosion du monachisme, on distinguera un troisième statut dans l’Église, la vie consacrée. Souvent, dans l’histoire, on découvre que des laïcs entament une vie associative, basée sur une intuition spirituelle. Ainsi la vie religieuse est-elle au départ expérience de laïcs qui se retirent dans le désert, pour mener une vie de contemplation de Dieu. Petit à petit, ces groupements seront dirigés par un prêtre et le groupe de 2. Alexandre Faivre, Les premiers laïcs. Lorsque l’Église naissait au monde, Dijon, 1999. R é f l laïcs devient un groupe de religieux, qui prononce des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance . C’est ainsi qu’a commencé la vie monastique avec saint Antoine du Désert ou avec saint Benoit. La méfiance envers le laïc, typique du moyen âge Au moyen âge, le mot « laïc » est souvent utilisé péjorativement. Il désigne par exemple ceux qui s’attaquent aux biens d’Église ou ceux qui, comme l’empereur, prétendent la diriger de l’extérieur. Les compétences du ministère sont monopolisées par les clercs et les religieux. Il fallait donc du courage pour valoriser le laïcat dans l’Église. C’est ce qu’a fait saint François d’Assise au 13e siècle : après s’être converti à une vie de pauvreté, il s’est retiré pour prier ; des compagnons l’ont rejoint ; il ne s’agit pas de prêtres ni de religieux, mais de laïcs. Ils s’appelleront « frères mineurs ». Mais rapidement, le groupement désire avoir une règle de vie et devient un ordre religieux. Il n’empêche que saint François ne sera jamais ordonné prêtre. Ainsi une intuition de laïcs débouche-t-elle sur un engagement spirituel et missionnaire, et devient-elle une association de vie consacrée. Cependant autour des nouveaux ordres religieux, installés désormais dans les villes, qu’ils soient d’hommes ou de femmes, va se développer un « Tiers ordre », qui est réservé aux laïcs. Ce troisième ordre réunit des chrétiens voulant adopter la spiritualité de l’ordre religieux tout en restant insérés dans la vie laïque et en ne prononçant pas de vœux. On connaît surtout le Tiers Ordre franciscain et le Tiers Ordre dominicain, avec sa plus célèbre e x i o nn Réflexio représentatrice, sainte Catherine de Sienne. D’autres mouvements de laïcs ne sont pas devenus des ordres religieux : pensons aux béguines, fondées à la fin du 12e siècle. Il s’agit de femmes, veuves souvent, qui désirent mener une vie de piété et de prière, tout en restant dans leur maison ou en regroupant leurs demeures dans des enclos protégés, les béguinages. Elles s’y adonnent à l’accueil des personnes âgées. Elles ne font pas de vœux, tout en vivant dans la chasteté. Il en va de même de toutes les religieuses apostoliques dans la suite. Si elles s’engagent dans le soin des malades ou d’autres activités sociales, elles vivent en communauté et sont reconnues comme « association pieuse », mais pas comme comme membre d’un institut de vie consacrée. Autour des paroisses, naissent dès le moyen âge des confréries ; souvent elles sont liées aux corporations de métiers ; mais elles peuvent aussi avoir un objectif essentiellement spirituel, comme la vénération d’un saint patron, la dévotion au S.-Sacrement ou l’accompagnement des mourants. Ces confréries s’amplifient après la Réforme catholique et sont animées par les ordres religieux, qui leur donnent leur coloration spirituelle propre, comme les confréries du Rosaire, du Carmel, etc. L’essor des laïcs au 19e siècle face à la société séculière Les choses vont changer avec la Révolution française de 1789 puis la révolution industrielle : l’association de laïcs devient une nécessité pour répondre aux défis des temps : défi de la sécularisation, défi de l’industrialisation. De nombreuses associations de 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 9 • R é f l e x i o n Réflexion femmes voient le jour ; dans un premier temps, face à l’interdiction de la vie religieuse (de 1794 à 1830 en Belgique), il s’agit d’associations pieuses de laïcs ; ensuite, grâce à un élargissement des lois de l’Église sur les congrégations féminines, elles purent devenir des instituts religieux. C’est ainsi qu’au 19e siècle, devant la montée des besoins sociaux, de nombreuses congrégations religieuses, surtout féminines, voient le jour. À la même époque naissent aussi les premiers mouvements de laïcs : en 1799, l’abbé Allemand lance à Marseille un patronage pour enfants ; il s’agit au départ de procurer une aide et un délassement aux enfants pauvres, sous le patronage des enfants riches, dans le cadre des paroisses ; l’initiative est prise en 1850 en Belgique. En 1833, la Société de Saint-Vincent-de-Paul est fondée par Frédéric Ozanam à Paris ; il s’agit de groupes de bénévoles s’engageant au service direct des pauvres. En 1844 est fondé en France l’Apostolat de la prière par François-Xavier de Gautrelet ; il veut développer le sens apostolique du chrétien par la pratique de la prière. En Allemagne, en 1850, Adolph Kolping réunit en fédération les associations de compagnons (Gesellenvereine) ; il fonde ainsi un mouvement pour jeunes travailleurs, destiné à les soutenir dans leur vie difficile. Un mouvement analogue est fondé en France en 1871 sous l’impulsion d’Albert de Mun : les Cercles catholiques d’ouvriers. C’est donc en réaction au problème social que les laïcs catholiques se constituent en associations. Pour réagir à l’État anticlérical, ils lancent en Allemagne en 1848 les Katholikentage (Les Journées catholiques) et, en Belgique, les Congrès catholiques (1863) ; ces assemblées contribuent à structurer la pensée et l’action sociale des catholiques. Elles déboucheront sur la fondation de partis catholiques (1884 en Belgique) et de syndicats chrétiens (à partir de 1886, suite au Congrès catholique de Liège). L’émergence edes mouvements de laïcs au 20 siècle Une impulsion nouvelle se manifeste au début du 20e siècle, spécialement en Belgique. En 1909 est fondée par l’abbé Abel Brohée l’ACJB (Action catholique de la jeunessse belge). Les scouts catholiques voient le jour en 1912 et • 10 • www.vocations.be 2013 ciblent l’animation des jeunes. Joseph Cardijn crée en 1919 la Jeunesse syndicaliste chrétienne, qui prend le nom de Jeunesse ouvrière chrétienne en 1925 (JOC). Parallèlement les patronages se fédèrent en mouvement en 1921. Une nouvelle intuition a ainsi vu le jour : il s’agit d’un mouvement animé par les jeunes eux-mêmes, indépendant des paroisses, et basé sur le milieu de vie. Il se développera en d’autres secteurs : le monde étudiant (JEC, 1928) et le monde agricole (JAC, 1930)3. Ainsi se constitue, en Belgique comme dans les autres pays, un réseau de mouvements de formation continue qui seront regroupés dans l’Action catholique. Celle-ci obtient de l’épiscopat un mandat pour l’encadrement spirituel des laïcs de ces mouvements. À la même époque des groupements spécifiquement spirituels voient le jour. Les Ligues du Sacré Cœur lancées en 1907 sont une émanation de l’Apostolat de la prière, destinée à encourager la communion fréquente. Le mouvement de Schönstatt est fondé en 1914 près de Coblence par le P. Kentenich, comme groupe de spiritualité mariale. La Croisade eucharistique est fondée en 1920 par Edouard Poppe à Gand, pour former les jeunes à l’esprit eucharistique, ecclésial et apostolique. La Légion de Marie est fondée à Dublin en 1921 par Frank Duff ; elle s’adresse d’abord aux femmes et propose une spiritualité mariale centrée sur la rencontre. L’Opus Dei est lancé à Madrid par José Maria de Balaguer en 1928 ; il a comme objectif la sanctification de la vie personnelle, dans le cadre des activités quotidiennes, grâce au soutien communautaire. Les Foyers de Charité démarrent en 1936 grâce à Marthe Robin. Les Equipes Notre-Dame sont fondées en 1938 par Henri Caffarel et ciblent la vie de couple. Les Focolari sont fondés à Trente par Chiara Lubich en 1948 et proposent une spiritualité de l’unité, au sortir de la 2ème Guerre mondiale. 3. Jean Pirotte et Guy Zélis, Pour une histoire du monde catholique au 20e siècle, Wallonie-Bruxelles, Louvain-la-Neuve, ARCA, 2003, p. 335-368. R é f L’officialisation du rôle des laïcs par Vatican II l L’ensemble de ces initiatives a poussé l’Église catholique à préciser sa position sur la place des laïcs dans l’Église, lors du Concile Vatican II (19621965). Jamais pareille élaboration n’avait été faite. C’est dans la Constitution Lumen Gentium que le laïcat est d’abord décrit et mis en relief. Le cardinal Léon-Joseph Suenens demande qu’on y insère un chapitre sur le Peuple de Dieu, regroupant ce qui est commun aux laïcs et à la hiérarchie. Ensuite, le Concile consacre tout un chapitre aux laïcs. Il en donne une définition, qui ne se contente pas de l’approche traditionnelle, mais développe le côté actif du laïcat : « Sous le nom de laïcs, on entend ici tous les fidèles, en dehors des membres de l’ordre sacré et de l’état religieux reconnu dans l’Église, qui, étant incorporés au Christ par le baptême, intégrés au Peuple de Dieu, et participants à leur manière de la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, exercent pour leur part, dans l’Église et dans le monde, la mission qui est celle de tout le peuple chrétien » (31). Dans l’Église, « il règne entre tous une véritable égalité » (32). Tous sont appelés à la sainteté : « les laïcs sont appelés à coopérer comme des membres vivants au progrès de l’Église et à sa sanctification permanente », mais aussi à son apostolat : « L’apostolat de laïcs est une participation à la mission salutaire de l’Église » (33). Le décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam actuositatem, reprend ces positions et les précise. Il souligne que l’Esprit Saint donne aux fidèles « des dons particuliers, les répartissant à chacun comme il l’entend » (3). Le concile envisage ici les charismes propres à chacun. Il précise que la triple fonction des laïcs (sacerdotale, prophétique et royale) se concrétise comme suit : « Nourris par leur participation active à la vie liturgique de leur communauté, ils s’emploient e x i o nn Réflexio avec zèle à ses œuvres apostoliques ; ils acheminent vers l’Église des hommes qui en étaient peut-être fort éloignés ; ils collaborent avec ardeur à la diffusion de la Parole de Dieu, particulièrement par les catéchismes ; en apportant leur compétence ils rendent plus efficace le ministère auprès des âmes de même que l’administration des biens de l’Église. » Le Concile distingue ensuite l’apostolat individuel et l’apostolat organisé. L’efflorescence d’après Concile De cette source, de nouveaux engagements de laïcs naîtront après le Concile. D’une part les laïcs seront investis dans des organismes paroissiaux et diocésains et contribueront activement à leur gestion ; ils lanceront autour des paroisses des commuanutés ecclésiales de base. D’autre part, des mouvements spirituels nouveaux verront le jour. D’abord les mouvements inspirés par le renouveau charismatique, promu par le Cardinal Suenens ; ensuite des mouvements qui lient la dimension spirituelle et l’engagement social. On peut ainsi relever le Chemin néo-catéchuménal (1967, Kiko Argüello), la Communauté S. Egidio (1968, Andrea Riccardi), le Chemin Neuf (1973, Laurent Fabre) ou l’Emmanuel (1976, Pierre Goursat et Martine Laffitte-Catta), et bien d’autres. Dans tous les cas une expérience concrète d’Église et de spiritualité permet de tisser un lien entre les différentes vocations : le ministère, la vie consacrée et la vie laïque. La caractéristique première de ces communautés est certainement qu’elles offrent des laboratoires de vie spirituelle, permettant de vivre l’évangile et l’Église de manière concrète, significative et efficace dans le monde d’aujourd’hui. Jean-Pierre Delville 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 11 • R é f l e x i o n Réflexion La rue pour cloître Madeleine Delbrêl « une des grandes mystiques du XXème siècle » (Cardinal Martini) Née en 1904, Madeleine Delbrêl fut à l’âge de 20 ans « éblouie par Dieu » comme elle le dira quelque temps avant sa mort. Sa vie ne fut que désir de partager cette expérience d’un Dieu vivant dans une vie « ordinaire », celle que tout chrétien peut vivre. Cet éblouissement, elle l’a aussi traduit dans plusieurs écrits dont ces quelques extraits donnent un faible aperçu. 1 Un jour de plus commence. Jésus en moi veut le vivre. Il ne s’est pas enfermé. Il a marché parmi les hommes. Avec moi il est parmi les hommes d’aujourd’hui. (“Humour dans l’amour”, tome III des Œuvres Complètes 2005, p59) Chaque petite action est un événement immense où le Paradis nous est donné, où nous pouvons donner le paradis. Qu’importe ce que nous avons à faire : un balai ou un stylo à tenir; parler ou se taire; raccommoder ou faire une conférence; soigner un malade ou taper à la machine. Tout cela n’est que l’écorce d’une réalité splendide, la rencontre de l’âme avec Dieu, à chaque minute renouvelée, à chaque minute accrue en grâce, toujours plus belle pour son Dieu… (La sainteté des gens ordinaires , p30) « Il y a des gens que Dieu prend et met à part. Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse et qu’il ne « retire pas du monde ». Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires... Des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires. Ce sont les gens de la vie ordinaire. Les gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue… Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces, que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis, est pour nous le lieu de notre sainteté…» (La sainteté des gens ordinaires, tome VII des Œuvres Complètes 2009, p24) 1. La plupart des textes de cet article sont extraits de www.madeleine-delbrel.net • 12 • www.vocations.be 2013 Et nos cœurs iront s’élargissant, toujours plus lourds du poids des multiples rencontres, toujours plus lourds du poids de votre amour, pétris de vous, peuplés de nos frères les hommes. Car le monde n’est pas toujours un obstacle à prier pour le monde. Si certains doivent le quitter pour le trouver, et le soulever vers le ciel, d’autres doivent s’enfoncer en lui, pour se hisser ,mais avec lui, au même ciel. (“Humour dans l’amour”, p67) En 1933, elle s’installe à Ivry-sur-Seine, ville communiste, avec des compagnes qui partagent son projet de vie : vivre l’évangile au quotidien dans une grande proximité avec les pauvres. Leur maison devient un lieu d’accueil et de fraternité pour des gens de tous bords. « Nous croyons que l’Évangile a été écrit pour être vécu et nous pensons que Dieu nous appelle à le vivre ensemble. C’est tout. » (Nous autres, gens des rues, p 296) R é f l e « Nous désirons être et rester des laïques, c’est-àdire des gens tout pareils aux autres. Nous n’avons qu’un seul but qui n’est pas un but d’action mais un but de vie: être à l’image de Jésus-Christ en vivant son Évangile…nous voudrions recommencer les premières fraternités chrétiennes. » (Inédit) « Le célibat choisi est l’état de notre appartenance à Dieu. Il est aussi pour nous la condition de notre disponibilité à la charité. » « Nous vivons de notre travail par petites équipes mettant tout en commun; équipes qui se veulent accueillantes à tous, attentives aux plus démunis, vie de frontière ouverte aux plus éloignés de l’Église. » (Charte des Équipes) Dans ce texte écrit à Rome en 1956, Madeleine dit ce qu’elle a voulu vivre avec ses compagnes. « J’aurais voulu appartenir entièrement et exclusivement à Jésus-Christ. J’aurais voulu que… Filles de Dieu et Filles de la Cité, elles aillent toujours « hors les murs »… J’aurais voulu que, ces murs, sans cesse traversés, elles les retraversent dans un aller et retour continuel, entre les hommes et entre Dieu… J’aurais voulu que ces liens au Christ et à son Église soient pour les hommes clairs comme de l’eau… J’aurais voulu… la pauvreté que montre x i o nn Réflexio le Seigneur : le manque de puissance, le manque de brio… Être des « petits, dans n’importe quel métier, sans demander avis au devoir d’état des convenances sociales… Etre surtout seulement des candidats à la pauvreté car c’est Dieu qui la donne. J’aurais voulu un célibat ardent et prudent, croyant aux brèches que les vraies solitudes font dans le monde, pour que Dieu vienne. J’aurais voulu un amour non morcelé que le premier commandement entraîne jusqu’au verre d’eau, en étant passé par les exigences de la miséricorde et le grand appel apostolique impossible à mettre en morceaux, s’il est l’amour du Christ. »2 Moins d’un mois avant sa mort, Madeleine Delbrêl disait dans une conférence : « Nous ne sommes pas les premiers à devoir, en tant que chrétiens, étrenner un “temps nouveau”. D’autres ont dû, avant nous, marcher sur des sols inconnus sans pouvoir imiter un précurseur, un camarade… S’il le faut (Dieu) nous envoie des guides… et la grâce de les reconnaître. » Comment à notre tour, ne pas reconnaître Madeleine parmi ces guides des « temps nouveaux » ?3 2. de BOISMARIN C., Madeleine Delbrêl. Rues des villes chemins de Dieu 1904-1964, Nouvelle Cité, Paris, 1985, p143-144. 3. LOEW J., Epilogue dans C. de BOISMARIN, Rues des villes…, p197. 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 13 • T é m o i g n a g e Témoignage Auxiliaire de l’Apostolat : une vocation laïque À l’origine Pour comprendre l’origine de la vocation d’auxiliaire de l’apostolat, il faut se situer au début du 20ème siècle où des nécessités nouvelles se faisaient jour en Europe. Le Cardinal Mercier, archevêque de Malines Bruxelles1, qui a été un innovateur dans de nombreux domaines, était préoccupé de la déchristianisation qu’il constatait déjà dans les années 1900-1910. La bonté et l’amour de Dieu devaient concrètement se manifester dans les milieux où prêtres, religieux(ses)… ne pouvaient être présents. Des laïcs devaient prendre le relais. Par ailleurs, des jeunes filles d’horizons divers, intégrées dans le monde, désireuses de donner leur vie à Dieu qui les avait séduites et soucieuses des besoins de leurs contemporains, cherchaient un chemin d’engagement radical. Elles ont eu l’idée de demander conseil à leur évêque. Ces deux attentes se sont rencontrées et l’Église y a vu l’action de l’Esprit : la vocation d’auxiliaire de l’apostolat était née. Comme toute vocation, elle est un don que Dieu a fait à son Église. Très vite des évêques du monde entier ont confirmé cette intuition et ont appelé des jeunes filles à participer à leur mission apostolique pour communiquer l’amour de Dieu au monde. 1. À l’époque, le diocèse comprenait celui d’Anvers et s’appelait « diocèse de Malines ». • 14 • www.vocations.be 2013 La spécificité de cette vocation Pour entrer dans l’esprit de cet « appel », il faut rejoindre les apôtres qui ont suivi Jésus. En effet la vocation d’auxiliaire de l’apostolat est une participation au mystère de l’Apostolat2 car l’auxiliaire répond à l’appel de l’évêque, successeur des apôtres, et comme les apôtres, elle donne sa vie au service du Règne de Dieu en répondant au « viens et suis-moi ». L’auxiliaire reste dans les mêmes conditions de vie que tous les laïcs. Elle a un métier et une vie sociale comme tout le monde. Elle partage la vie ordinaire des laïcs avec les responsabilités que cela comporte. Elle a cependant répondu à un appel de Dieu et est devenue, dans son être même, par l’appel de l’évêque, apôtre de la mission de l’Église. Partout où elle va et où elle vit, elle est envoyée pour laisser la trace infiniment discrète et pourtant indélébile de l’amour créateur : « comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie. » (Jn 20,21) Elle vit dans le monde à la manière d’un ferment3, livrée sans réserve à Dieu4. « La seule structure à laquelle elle se réfère est celle de l’Église dans le diocèse comme portion du peuple de Dieu confiée à un pasteur pour être signe et instrument de la mission de l’Église. »5Sa vie est une réponse dans l’action de grâces pour le don reçu. 2. L’apostolat est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour aider tous les hommes à recevoir le don inouï de Dieu. 3. Cf. AG N°3 4. Ce don implique le seul amour de Dieu et donc le célibat. 5. Mgr Lustiger, 14 février 1998. T é m o i g n Taé m o ig g n a gee Cette réponse au choix de Dieu implique une vie de contemplation au cœur du monde, dans une grande docilité à l’Esprit-Saint pour être au service des hommes. Chaque auxiliaire oriente son temps pour la gloire de Dieu. Elle participe quotidiennement à l’Eucharistie, source intarissable de communion, d’amour et de miséricorde et vit cette adhésion à Dieu dans le face à face de la prière ; elle prend également le temps de méditer le chapelet, lire l’Écriture, la vie des saints... Une formation solide, appropriée, entretenue toute la vie durant, aide l’auxiliaire à être fidèle à la grâce et à l’appel reçus. Les laïcs et Vatican II Le rôle des laïcs dans la transmission de la foi a été beaucoup plus clairement formulé depuis le Concile Vatican II. Deux extraits peuvent nous aider à approfondir la place de cette vocation. Dans la constitution sur l’Église, « Lumen Gentium », le chapitre IV développe longuement la question du laïcat. Et au chapitre V, consacré à l’appel universel à la sainteté, le Concile précise les formes multiples d’exercice de la sainteté. Il cite les pasteurs, les prêtres et les diacres et poursuit avec ces mots qui concernent directement la vocation d’auxiliaire de l’apostolat : « il faut y ajouter les laïcs choisis par Dieu qui, pour se livrer pleinement aux travaux de l’apostolat, sont appelés par l’évêque et travaillent dans le champ du Seigneur, en y portant beaucoup de fruits. »6 Dans la constitution « Ad gentes » sur l’activité missionnaire de l’Église, le Concile redit combien l’Église fait participer tous les hommes à la rédemption et au salut. Tous les membres y participent mais de manières diverses. « Les laïcs coopèrent à l’œuvre 6. LG n°41. d’évangélisation de l’Église et participent à titre de témoins, et en même temps d’instruments vivants à sa mission salvifique, surtout si, appelés par Dieu, ils sont pris par les évêques pour cette œuvre »7 Aujourd’hui plus que jamais, Dieu a besoin de personnes qui se laissent entièrement saisir et façonner par lui, jour après jour, afin de révéler son visage dans un monde aux traits parfois fort inhumains. Une joie discrète jaillit dans le cœur de celle qui, au milieu des combats de ce monde, « a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur. » Comme Marie Comme Marie « qui gardait tous ces événements dans son cœur », l’auxiliaire de l’Apostolat est appelée à être « sentinelle de l’Invisible. »8 « Chaque jour Marie nous montre ce qu’est l’amour et d’où il tire son origine. Dans son Magnificat, Marie exprime ainsi tout le programme de sa vie : ne pas se mettre elle-même au centre, mais faire place à Dieu, rencontré tant dans la prière que dans le service du prochain – alors seulement le monde devient bon. Marie est grande précisément parce qu’elle ne veut pas se rendre elle-même grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble : elle ne veut être rien d’autre que la servante du Seigneur (cf. Lc 1, 38. 48). Elle sait qu’elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. »9 www.auxiliairedelapostolat-mbxl.org 7. AG n°41 8. Jean-Paul II, 15.08.04 9. Cf. Benoît XVI, Dieu est amour, n°41 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 15 • T é m o i g n a g e Témoignage L’Institution Thérésienne Annoncer l’Évangile dans les mots et gestes d’aujourd’hui Les intuitions des origines... Il y a près de cent ans, un jeune prêtre espagnol, Pedro Poveda, prenait conscience des tensions qui traversent le monde de l’éducation dans son pays : alors que les milieux populaires n’ont pas accès à l’instruction de base, ceux qui veulent renouveler l’école et les méthodes pédagogiques tournent le dos à l’Église, lui reprochant son manque d’ouverture aux idées nouvelles. Pourtant, pour Poveda, donner à tous accès au savoir, c’est mettre l’Évangile en oeuvre, parce qu’il a fait l’expérience que la culture, comme l’Évangile, humanisent. Il sent l’urgence pour les chrétiens de se former pour affronter la nouveauté de leur époque, et de se soutenir mutuellement pour rendre compte de leur foi dans ce monde qui change. Pour accueillir la nouveauté, il faut avoir des racines, ce qui conduit Poveda à dire qu’il faut “commencer par remplir de Dieu ceux qui doivent mener une véritable vie humaine”. Mais il faut aussi “joindre à la foi la vertu”, parce que la foi doit s’incarner dans une vie juste ; “et à la vertu, la science”, puisque la science et la culture humanisent, quand elles sont mises au service de l’amour... Une spiritualité d’Incarnation Ce dynamisme et ces intuitions donnent naissance à l’Institution Thérésienne, reconnue • 16 • www.vocations.be 2013 par l’Église comme association internationale de fidèles et maintenant présente dans 4 continents et une trentaine de pays. Elle regroupe des femmes qui font le choix du célibat pour l’Évangile et d’autres personnes, mariées ou non, qui s’engagent à donner vie à cette association. Plus largement, le mouvement Institution Thérésienne rassemble toutes les personnes qui sont partie prenante de ce charisme. Cette communauté d’Église cherche à témoigner qu’éducation, cultures et l’Évangile peuvent se féconder mutuellement pour annoncer l’Évangile dans les mots et les gestes d’aujourd’hui. Notre nom nous vient de Thérèse d’Avila : son expérience et ses écrits nous encouragent à cultiver une relation personnelle d’amitié avec le Christ. La prière doit être « notre seule force ». Les premiers chrétiens sont pour nous une autre référence fondamentale : comme eux nous souhaitons mettre au cœur de nos vies la prière, l’eucharistie, la fraternité, l’audace pour témoigner de notre foi par nos paroles et par nos actes. Ces figures nous appellent à incarner l’Évangile dans le quotidien de nos vies. L’Institution Thérésienne aujourd’hui Concrètement, en Belgique, nos engagements personnels et associatifs cherchent à répondre aux défis suivants : • Comment donner à tous sa chance à travers l’éducation ? Le monde de l’éducation est un espace privilégié pour nous. Cela se traduit par des engagements professionnels au sein du mouvement socio-pédagogique CGé (ChanGements pour l’égalité), à l’Ecole européenne, dans la formation de professionnels de la santé. Notre souci de la formation nous a conduites à être présentes à Louvain-la-Neuve et à promouvoir l’art et la musique. T é m o i g n Taé m o ig g n a gee • Comment dire la foi dans les mots d’aujourd’hui ? Des membres collaborent à la formation chrétienne et à d’autres missions dans les services pastoraux, en paroisse et dans le cadre de la formation théologique (UCL, Lumen Vitae, CEP, …). Nous proposons également des espaces de formation chrétienne à travers des groupes de cheminement dans la foi, des espaces de prière et des semaines de rencontres pendant l’été. • Dans ce monde qui change, comment accompagner les familles dans leur parcours de vie et de foi ? Les sessions mises sur pied chaque été permettent à des célibataires et des familles, dans leur diversité, de vivre un temps fort. Les groupes de cheminement sont des espaces où des parents se soutiennent mutuellement dans leur responsabilité de couples et de parents et trouvent un lieu où grandir dans la foi avec leurs enfants. • Comment faire de la mondialisation une chance pour le dialogue interculturel et interreligieux ? Le dialogue interculturel et interreligieux trouve sa place dans les projets éducatifs où nous sommes engagés. Le désir de construire un monde plus fraternel nous rend sensibles aux enjeux de la construction européenne et à l’accueil chez nous des réfugiés (JRS). Nos engagements nous mettent en lien avec l’Afrique, l’Amérique latine (à travers le BICE), l’Inde… Nous offrons aussi à des jeunes ou des moins jeunes la possibilité de partir en volontariat dans des projets sociaux dans les pays du Sud, pour des séjours plus ou moins longs. Le Centre Alameda, que nous animons, accueille et organise des activités culturelles et socioéducatives pour des adultes, des jeunes et des familles. Il propose aussi des temps de prière et d’approfondissement de la foi. Fraternité et diversité d’engagements À travers et au-delà de ces défis, être membre de l’Institution Thérésienne, c’est faire l’expérience d’une fraternité qui nous soutient dans notre vie de foi et nous envoie à la mission. Cette fraternité passe par le partage de l’habitat pour certaines, par la participation à des espaces d’échange, de formation, de célébration et de prière, à travers le soutien mutuel aussi. Les responsabilités sont partagées et varient selon les engagements : les femmes engagées dans le célibat sont plus spécifiquement impliquées dans la coordination de l’association et dans la transmission du charisme. Mais tous sont corresponsables de la vie de l’association et appelés à incarner cette mission au quotidien. Catherine Chevalier Site Web : www.institucionteresiana.com 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 17 • T é m o i g n a g e Témoignage Qu’est-ce qu’un membre de Foyer de Charité ? À Châteauneuf de Galaure, au sud de Lyon, Marthe Robin reçoit l’appel à fonder le « Foyer de Lumière, de Charité et d’Amour ». De la rencontre qu’elle vivra le 10 février 1936 avec le Père Georges Finet, naîtra l’œuvre du Foyer de Charité. Le Foyer s’inscrit parmi les communautés nouvelles du XXe siècle et a été reconnu à Rome par le Conseil pontifical pour les laïcs. Aujourd’hui il y a 75 Foyers dans le monde. La vocation de membre de Foyer de Charité relève en tout premier lieu d’un appel du Seigneur à lui offrir sa vie dans une certaine radicalité, sans être pour autant un « religieux ». Un membre de Foyer n’est ni moine, ni moniale. La communauté est composée de laïcs vivants leur consécration baptismale dans la complémentarité du sacerdoce ministériel du prêtre, lui aussi membre de la communauté. On entre au Foyer pour se donner à Dieu, tout en étant dans le monde. La vie communautaire fraternelle donne à chacun de s’épanouir dans le service responsable rendu aux autres et pour la communauté dans son ensemble. Des tempéraments très divers composent la communauté du Foyer. Seule la présence de l’Esprit-Saint rend harmonieuse la cohabitation de ces tempéraments. Très vite, les membres réalisent que c’est le Seigneur qui est le ciment de la communauté. C’est lui qui fonde la vie fraternelle telle que la communauté peut en témoigner. Il est donc important qu’individuellement et en communauté nous puissions vivre des temps de ressourcement et de prière. La vie de prière est un axe important de notre vécu quotidien. Nous saisissons chaque matin, la main de la Vierge Marie pour vivre la journée qui est • 18 • www.vocations.be 2013 donnée. C’est à sa main que nous vivons notre consécration baptismale. Le tout est vécu au service de l’évangélisation. Chaque membre met ses compétences, et parfois en acquiert – tantôt intellectuelle, manuelle, artistique … – au service des retraitants et de la mission du Foyer. Chaque membre entre pour se donner avec ce qu’il « est » et ce qu’il « a ». Ce don de soi en réponse à l’appel du Seigneur, est confirmé par l’Église lorsque le membre fait son engagement. Ce don ouvre chacun à un véritable chemin de joie et de bonheur. Est-ce pour autant la vie facile ? Non, bien sûr, aucune vie n’est facile ! À partir du moment où l’on se donne, aucune vie ne fait l’économie de la difficulté, mais celle-ci n’empêche pas le bonheur profond de celui qui s’engage. Ce bonheur le façonne, tout comme la communauté façonne chacun de ses membres, car la communauté aide le membre à se découvrir et bien souvent à se dépasser. Par notre témoignage de vie communautaire imparfaite, mais avec le souhait que chacun a de faire tout pour que cela réussisse, ce vécu fraternel, ouvert sur le monde... et au cœur du monde, interpelle. Pour œuvrer à l’évangélisation, un aspect particulier des Foyers de Charité concerne la prédication de retraites silencieuses de 6 jours durant lesquelles toute personne croyante ou non, en recherche de sens... peut venir découvrir la beauté et la cohérence de la foi catholique. C’est T é m o i g n Taé m o ig g n a gee ce que nous appelons la retraite fondamentale, qui visite les fondements de notre foi catholique en vue d’en redécouvrir toute la saveur. D’autres activités ou accueils font également partie de notre mission : accueil de groupes paroissiaux, de retraites d’écoles, de WE pour enfants, adolescents ou jeunes adultes... Dans certains Foyers il y a écoles, dispensaires... Pour chacune de ces activités c’est toute la communauté qui s’investit comme dans une vie de famille où chacun met du sien pour que l’activité familiale porte le fruit qu’elle est appelée à porter. Cela, les personnes qui vivent une retraite ou activité au Foyer le sentent très bien. Un charisme des Foyers de Charité est très certainement l’accueil de tous, tel Marthe Robin qui dans sa petite chambre a accueilli plus de 100.000 personnes pour les écouter, les encourager, donner un conseil... les porter dans sa prière. Ainsi, le laïc qui se sent appelé au Foyer de Charité l’est parce qu’il a conscience que le Seigneur l’y appelle à une vie communautaire au service de l’évangélisation. Cette vie implique un don de soi, en vue d’aimer et de faire découvrir et aimer, le Dieu de Jésus-Christ. Il choisit donc de s’engager pour vivre à plein sa consécration baptismale au service des chercheurs de Dieu... tout en ayant conscience qu’il continue lui-même à Le chercher. Le laïc ainsi appelé, l’est pour que son bonheur et sa joie profonde puissent se réaliser dans ce don de sa vie. Il en va de même pour les couples qui se sentent appelés à s’engager au Foyer, en vivant leur vie de couple et de famille d’une façon particulière. Les couples qui entrent au Foyer ont une habitation propre afin de leur permettre de déployer, tout en étant membre du Foyer, la grâce propre de leur vie de famille et l’autonomie des enfants. Vous voulez découvrir le Foyer de Spa ? www.foyerspa.be Au nom de la communauté du Foyer de Spa Père Jean-Marc de Terwangne ureuse ? d he Qu'est-ce que je vis au Foyer et qui me ren membre femmes, avec un prêtre. La Vierge Marie, mon La vie de famille est source de joie. Chaque et une éducatrice dans la foi, m'aide à vivre le don de peut s'y déployer au service des autres, dans joie la dans r, pardon l'amour fraternel chaque jou s. charité fraternelle sans cesse renouvelée. Chaque tou révéler l'Amour fou du Père à forte. Marie donné et reçu est une libération intérieure très gran à de m'ai ituel, spir Le partage, tant matériel que eillir nos r. dir dans le don quotidien et m'apprend à accu J'ai senti et répondu à l'appel du Seigneu e, une ent. reus ssem heu dépa de suis différences. C'est un chemin Je me sens à ma place, je s taire unau grande paix m'habite. Les temps de prière personnels et comm De plus eur. bonh Jésus m’a aidé à dépasser les difficultés. sont source de richesses et de là. ours me touj qui en plus Il est mon tout. Il est Au Foyer, je vis une appartenance à l'Église me beaude in beso avoir voulu a Je vis dans une communauté, que j'ai rend heureuse. Le Seigneur s par les ance ! coup, qui chaque jour se donne à Jésu nous pour continuer son Œuvre... Quelle confi Kathleen mains de Marie. Quelle force ! à Jésus Je désirais me donner totalement ». C'est vivant « comme tout le monde d’une que j'aime au Foyer : la simplicité et es mm d’ho ée communautaire compos en ce vie de de, nous Unis à tous les Foyers de Charité du mon Dieu, par voulons faire passer cet Amour Fou de sa Parole et par notre vie. Hilda 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 19 • T é m o i g n a g e Témoignage Ensemble en chemin Le Mouvement des Focolari est né à Trente vers 1944. Dans les ruines laissées par la guerre, sa fondatrice, Chiara Lubich, se demanda ce que rien ne pourrait détruire. Sa réponse fut Dieu… et elle commença à redécouvrir l’évangile et à le vivre dans la vie quotidienne avec ses compagnes… Luca, focolarino À 17 ans, je suis en crise : la foi de mon enfance ne me suffit plus, j’ai soif de relations authentiques, de réponses aux injustices sociales. Je fais alors la connaissance de jeunes en qui je vois quelque chose de nouveau : respect, écoute, simplicité, accueil de l’autre ; je me sens en « famille ». La source de cette vie ? Se laisser quotidiennement mettre en question par l’Évangile, s’imprégner de la Parole de Dieu pour essayer de la vivre. Mes études finies, je suis sûr d’avoir trouvé l’idéal capable de me combler mais j’hésite dans mon choix de vie : il y a l’idée de fonder une famille mais le rapport avec Jésus est devenu beaucoup plus intime et fondamental pour moi. Je me sens aimé tel que je suis, avec mes défauts et mes erreurs. Mon choix se précise : oui, je veux répondre à cet amour inconditionnel en m’offrant totalement à Dieu ! Mon parcours m’amène au focolare (« foyer »), une des communautés fondées par Chiara Lubich, où vivent des laïcs, consacrés à Dieu, animés par la chaleur et la simplicité d’une vie de famille à l’image de celle de Jésus à Nazareth. Nous cherchons à garder toujours vivant l’amour réciproque entre nous pour réaliser la promesse de Jésus « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Les cadeaux de Dieu ne manquent pas ! Arrivé en Belgique, je trouve un emploi qui me convient parfaitement. Je découvre comment être ferment d’unité dans ma vie professionnelle comme dans ma communauté, être au service de chacun, construire des rapports vrais, parfois au prix de quelque sacrifice, souvent avec des résultats surprenant. Comme lorsque mes collègues se sont tous mis à contribution pour me permettre de participer aux JMJ à Madrid ! Kaye, focolarine Je m’appelle Kaye et je viens des Philippines. À 25 ans, j’ai effectué un an de service pour les jeunes du Mouvement des Focolari. C’est à travers ce choix de donner ma vie pour les autres qu’est née ma vocation. Certes, j’ai eu des doutes de tout laisser derrière moi, y compris les possibilités de carrière ou de vie de famille. Petit à petit cependant, j’ai compris que c’était peu de choses face à ce que Dieu me réservait, je l’avais déjà expérimenté : ce serait Lui l’idéal de ma vie, l’unique choix qui me rendrait profondément heureuse. Aujourd’hui, Dieu m’a élargi le cœur sur toute l’humanité. Depuis quelques mois je vis au focolare en Belgique, un pays si différent du mien, une nouvelle langue à apprendre, une autre culture à comprendre... un vrai défi ! Mais j’expérimente combien l’amour de Dieu me conduit pas après pas dans cette nouvelle aventure. Je ne me sens pas seule, tant est grand l’amour réciproque que nous vivons au sein du focolare. • 20 • www.vocations.be 2013 T é m o i g n Taé m o ig g n a gee Isabelle, focolarine Adolescente, j’avais décidé de faire ma vie sans Dieu : prières ou rites me semblaient une perte de temps. C’est Dieu qui a pris l’initiative de me rejoindre et de m’attirer à Lui. Il m’a fait découvrir, dans le Mouvement des Focolari, la beauté exceptionnelle d’une communauté d’hommes et de femmes de tous âges, cultures, conditions sociales et langues, animés par l’Évangile. J’ai été fort touchée par cette «famille» qui dépassait tous les critères habituels de notre société morcelée. Avec d’autres jeunes du Mouvement, j’ai découvert peu à peu le secret de cette unité qui dépasse tous les obstacles : l’amour fou de Jésus sur la croix qui crie « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Au-delà de l’absurde, il s’offre à son Père alors qu’il semble l’avoir abandonné. Je me suis sentie profondément appelée à être expression de cet amour de Jésus envers tous ceux qui vivent l’abandon, la déchirure, l’échec. Je voulais que tous puissent découvrir la chaleur de l’amour d’un Père qui les aime au point d’envoyer son fils unique pour les rejoindre dans leur humanité. C’est le moteur de ma vie dans le focolare et de mon engagement dans le projet Together4Peace. Ce projet a rassemblé 120 jeunes de toute la Belgique pour réaliser ensemble la comédie musicale Streetlight à Tour&Taxis en mai 2012. Depuis, ces jeunes s’engagent à transmettre à leur tour à d’autres jeunes la joie de partager un style de vie basé sur l’amour du prochain. Danielle, focolarine mariée J’ai rencontré le Mouvement des Focolari à travers un spectacle du Gen Rosso. Son message plein de vie m’a touchée en profondeur, j’y ai trouvé la clé d’une vie en cohérence avec l’Évangile, j’avais 16 ans… J’ai ensuite participé avec d’autres jeunes à des rencontres mensuelles de la « Parole de Vie » où nous nous encourageons à vivre une phrase de l’Évangile pendant un mois puis nous nous en partageons le vécu. Découvrir ainsi combien Dieu m’aime a suscité en moi le désir de lui répondre. J’étais alors fiancée à Damien, lui aussi très proche de la spiritualité de l’unité. Après notre mariage, j’ai cheminé en vue de m’engager au focolare. Cette consécration à Dieu comme focolarine mariée est une vocation personnelle et non comme couple, même s’il arrive que les deux conjoints ressentent le même appel. Ainsi, avec Damien, nous cherchons l’unité entre nous au quotidien dans les tous les aspects de la vie de couple et de famille. Je participe à la vie de la communauté selon mes possibilités. C’est un moment riche où nous retournons ensemble à la source de cet Idéal pour rayonner ensuite dans nos milieux de vie. Et comme Marie, qui est un modèle pour le Mouvement, j’essaie d’être partout « parole vivante », tout simplement. Site : focolare.org 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 21 • T é m o i g n a g e Témoignage « Pas de plus grande joie que de mettre sa vie au service de l’Évangile ! » Entretien avec Christine Janssens La Communauté de Sant’Egidio est née en 1968 à Rome à l’initiative d’Andrea Riccardi qui, dans le climat de renouveau du Concile Vatican II, commence à réunir un groupe de lycéens, comme il l’était lui-même, pour écouter et mettre en pratique l’Évangile. La première communauté chrétienne des Actes des Apôtres et François d’Assise ont été leurs premiers points de référence. En l’espace de quelques années, la communauté a beaucoup grandi, elle est présente dans plus de 70 pays en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie et compte aujourd’hui cinquante mille membres qui se retrouvent pour prier et qui œuvrent auprès des plus pauvres. ff Quelle est la vocation de St Egidio, quelles sont ses caractéristiques ? • La prière est le premier travail de la communauté. On se réunit pour prier toutes les semaines à 20h. À Anvers c’est tous les jours. Chacun essaie de trouver un espace important dans sa vie pour la prière personnelle et pour la lecture des Écritures. • La communication de l’Évangile est le deuxième fondement de la communauté, une responsabilité, le trésor précieux, la lanterne qui ne peut pas être cachée. Il s’agit d’une expérience de joie et de fête qui conduit, à vivre une «fraternité missionnaire» en de nombreux lieux du monde. • Le service envers les pauvres est le fondement et l’engagement quotidien depuis les débuts, vécu sous la forme de l’amitié. C’est une force pour construire ensemble des formes d’aide et d’amitié au milieu de pauvretés diverses (personnes âgées seules, immigrés et personnes sans demeure fixe, malades, enfants en difficulté, handicapés physiques et mentaux...). À Bruxelles, nous avons « Kamiano » un restaurant social où nous accueillons pour un repas chaud et « l’école de la paix » pour des enfants qui ont besoin d’un soutien scolaire mais nous désirons aussi qu’ils grandissent en découvrant la richesse des différentes cultures, religions, nationalités. Le projet d’éducation à la paix qui y est développé permet aux enfants de contribuer à une société pacifique où tous peuvent vivre ensemble. Des jeunes • 22 • www.vocations.be 2013 aident ces enfants à faire leurs devoirs, puis jouent avec eux, etc… Les pauvres sont les compagnons habituels de notre vie, nos amis, ils font partie de la famille. • Le dialogue. L’amitié avec les pauvres nous a conduits à mieux comprendre que la guerre est la mère de toutes les pauvretés. C’est ainsi qu’aimer les pauvres, dans de nombreuses situations, est devenu s’engager explicitement pour la paix, pour la protéger là où elle est menacée, pour aider à la reconstruire en facilitant le dialogue là où il est perdu. Tout ce travail pour la paix, pour l’œcuménisme ne peut pas être dissocié des autres piliers de la communauté. ff La communauté Sant’Egidio dans le monde entier s’engage très concrètement dans les grands combats tels que celui de la pauvreté, l’aide concrète aux réfugiés, aux victimes des guerres et des famines, l’abolition de la peine de mort… Quel est pour vous en ce moment en Belgique le combat qui se présente comme le plus urgent ? Le combat le plus important se trouve dans notre cœur sinon on pourrait tomber dans l’activisme, le militantisme. Je pense que la vocation d’un chrétien est de continuer toujours à travailler son cœur pour être plus proche du Seigneur et vivre davantage de son Esprit. Dans la société d’aujourd’hui, il y a beaucoup de matérialisme et d’individualisme qui ne rendent pas les gens plus T é m o i g n Taé m o ig g n a gee heureux. Il y a beaucoup de solitude, la famille est en crise, le taux de suicide chez les jeunes n’a jamais été aussi élevé. Signes qui demandent une réponse mais je pense que la réponse n’est pas dans les grandes batailles, les grandes manifestations. C’est aussi ce que Noël nous apprend : un petit enfant pauvre qui naît dans une crèche mais qui est la lumière pour nous tous. Il s’agit de témoigner par notre vie d’une joie profonde et je pense que c’est ça la bataille à faire. Dans ce sens c’est une lutte contre la résignation qu’il y a en chacun de nous afin de garder la fraîcheur et l’enthousiasme de la foi. ff À Noël, Sant Egidio prépare des repas festifs dans le monde entier. Cette année à Bruxelles ce repas s’est organisé dans l’église de Notre Dame des Riches Claires. Pourriez-nous nous en parler ? Ce repas dans une église vient d’une ancienne tradition de l’Église, de Grégoire Le Grand qui, le jour de Noël, ouvrait les églises pour les plus pauvres. L’église comme une crèche où ceux pour qui il n’y a pas de place dans la société sont accueillis pour partager ensemble cette joie de la fête de Noël. Ce n’est pas un repas qui est là juste à un moment de l’année, c’est une continuation, le couronnement de l’amitié que nous vivons avec ces personnes tout au long de l’année. ff Quelles sont les personnes qui viennent partager ce repas ? Il y a des personnes qui vivent dans la rue ou dans des situations très précaires et que nous voyons toutes les semaines à Kamiano. Il y a aussi ces personnes âgées à qui nous rendons visite tous les samedis. Des personnes qui ont parfois de grandes difficultés à se déplacer mais qui le jour de Noël veulent sortir et venir partager avec nous. Il y a des sans-papiers, des réfugiés, des sans famille. Des familles qui vivent sans beaucoup de perspectives de futur se sont jointes à nous, ainsi que des familles du quartier. Nous avons commencé depuis peu « une école de la paix », c’est une amitié qui vient de naître mais les enfants avec leurs familles étaient là aussi. Il est bon de souligner que ce n’est pas une fête pour une catégorie de personnes mais une fête de famille où tous les âges sont représentés c’est un peu comme la grande famille de Dieu qui se réunit. ff Comment se prépare cette fête ? Les membres de Sant Egidio la préparent avec la collaboration de beaucoup de personnes. Ils viennent de partout et sont de tout âge, néerlandophones, francophones, tous viennent donner le meilleur d’eux-mêmes pour que la fête soit réussie. 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 23 • r u b r i q u e Témoignage Ce n’est pas une fête pour les pauvres mais une fête avec les pauvres. Ce ne sont pas les gens qui ont plus de facilités dans la vie qui le jour de Noël font une bonne action non ! C’est une fête qui se célèbre ensemble dans l’amitié. Et le fait de se retrouver tous autour d’un bon repas fait parfois revenir des souvenirs d’enfance, des souvenirs heureux mais parfois aussi douloureux qu’ils ont envie de partager. C’est important de prendre ce temps-là. Ce sont des personnes vivant de grandes difficultés, sans logement, parfois malades avec des problèmes de dépendance, d’alcool ou de drogue et on pourrait dire que c’est difficile de mettre ces gens ensemble. La vie dans la rue est parfois très dure, la solitude est grande pour certains. Ce qui me touche beaucoup, c’est de voir chaque fois qu’il y a une ambiance de paix. Ça c’est quelque chose qui nous dépasse, ça ne vient pas de nous. On sent qu’il y a comme une bénédiction du Seigneur… Il y a aussi un cadeau pour chaque personne. Je me souviens que la première année il y avait le sapin, la crèche, les cadeaux tout autour et à la fin du repas, on a commencé à les distribuer. Ils étaient très étonnés parce qu’ils pensaient que c’était de la décoration. Ils n’avaient pas imaginé qu’il puisse y avoir un cadeau pour eux. On essaie de donner des choses utiles : des couvertures, des gants, des bonnets, des chaussettes, des vêtements, parfois pour les personnes âgées des parfums. On essaie de récolter le plus possible toutes ces choses-là car on n’a pas les moyens d’acheter pour tant de personnes. 180 pauvres au moins sont venus cette année et 90 personnes pour aider. Mgr Lemmens était présent, c’était aussi très important pour eux. Nous sommes aussi en relation avec des personnes qui ont eu des problèmes et sont en prison. De là ils nous écrivent « je suis en prison mais le jour de Noël je pense à vous. » C’est vraiment très beau et très touchant. En même temps je dirais que c’est évangélisateur. Nous n’accueillons pas ces personnes dans un but de prosélytisme mais parce que le fait d’avoir quelqu’un à leur côté, quelqu’un qui s’intéresse à leur vie, qui les aime quel que soit leur passé leur donne parfois le courage de remonter la pente. Ils voient une lumière, un futur. Ça ne marche pas toujours mais on espère pour chacun et parfois ça prend beaucoup de temps, des années avant que quelqu’un retrouve confiance dans la vie. Nous connaissons une dame qui vient régulièrement à Kamiano et dont la vie est très difficile, faite de beaucoup de souffrance et de chagrin. À Noël, elle nous a confié qu’elle avait souvent des idées de suicide : « j’en ai parfois marre de la vie… Alors je viens à Kamiano et ça me donne du courage, je sais que je ne suis pas seule. C’est ça qui me fait avancer dans la vie. » ff Quel message aimeriez-vous dire aux jeunes aujourd’hui ? Il n’y a pas de plus grande joie que de mettre sa vie au service de l’Évangile et il ne faut pas avoir peur de le faire. Je pense que c’est très vrai ce que dit l’Évangile : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». Ce sont les pauvres qui me l’ont appris. Interview de Christine Janssens, membre de Sant’Egidio, par Sr Béatrice Carbonel • 24 • www.vocations.be 2013 T é m o i g n a g e Témoignage Être salésien coopérateur « Ce n’est pas appartenir à un mouvement en plus, mais être conscient de vivre un style de vie qui colore toutes les actions du quotidien! » L’existence des Coopérateurs remonte à 1841 lorsqu’à Turin Don Bosco accueille les garçons abandonnés. Il cherche de l’aide pour se consacrer à l’éducation et à l’évangélisation de la jeunesse pauvre et abandonnée. En 1876, le pape Pie IX reconnaît l’association des Salésiens Coopérateurs. Ils partagent l’esprit et la mission de Don Bosco dans le monde. Vatican II le confirme: «Le propre de l’état des laïcs étant de mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes, ceux-ci sont appelés à y exercer leur apostolat à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien.» Le Coopérateur exerce son apostolat en famille, dans son milieu de vie, dans sa réalité Une vocation vécue en couple Notre vocation nous est tombée dessus sans prévenir ! L’internat Don Bosco venait de déménager à Ganshoren près de chez nous. Nous sommes allés à la rencontre des sœurs salésiennes. Leur accueil, leurs sourires nous ont séduits. C’est comme si Marie, présente dans notre vie depuis l’enfance, avait mis toute sa conviction à nous préparer pour arriver à ce carrefour de vie. Quelle joie de découvrir que Don Bosco avait dit que dans sa vie, c’est Marie qui a tout fait ! Nous avons rendu service puis est née l’envie de faire autre chose que d'être membres d’un comité des fêtes. On a créé un petit groupe de Coopérateurs, il a fallu huit ans avant que la mayonnaise prenne vraiment… J’ai fait ma promesse de Salésien Coopérateur en 2004. Depuis, nous vivons les temps forts de la Famille Salésienne et sommes de toutes les fêtes, mais il y a surtout nos engagements quotidiens à l’internat. sociale. Ses terrains privilégiés sont la catéchèse, l’animation de groupes (mouvements de jeunes et familles), le travail éducatif et social, la pastorale vocationnelle. Les Coopérateurs vivent les valeurs chrétiennes laïques dans l’esprit de Don Bosco, en communion avec les autres branches de la Famille salésienne, dans l’Église locale et universelle, selon leurs situations et capacités personnelles. Franz Defaut SC Anne-Marie assure chaque semaine une permanence à l’accueil et anime un groupe de catéchèse. J’aide à l’école des devoirs, j’assure la mise en page du journal. L’internat est devenu notre famille! Nos étoiles dans la vie sont nos enfants et nos petitsenfants bien sûr, mais aussi tous les jeunes de l’internat ! Ils nous demandent souvent : «vous faites cela gratuitement ?». Nous leur répondons : «Oui, mais nous recevons énormément de vous, de vos sourires, de votre complicité !». Quand nous les voyons si souriants, nous sommes persuadés que notre société a grand besoin d’éducateurs comme Don Bosco ! L’éducation est la clé du monde et la manière salésienne probablement une des toutes bonnes manières d’éduquer. Nous faisons appel aux bonnes volontés, les vocations religieuses sont irremplaçables mais il n’y aura jamais assez de laïcs engagés. Bienvenue à tous ! Pierre Robert SC 2012 w w w . v o c a t i o n s . b e • 25 • T é m o i g n a g e Témoignage À cause du Christ et de l’Évangile Née d’un groupe de prière en 1973, la Communauté du Chemin Neuf est une communauté catholique à vocation oecuménique. Elle rassemble aujourd’hui dans une trentaine de pays, près de 2000 membres. Couples, familles, prêtres, célibataires consacrés hommes et femmes, ont choisi l’aventure de la vie communautaire à la suite du Christ pauvre et humble pour se mettre au service de l’Église et du monde. La Spiritualité de la Communauté s’enracine à la fois dans la tradition ignacienne et l’expérience du Renouveau charismatique. Les frères et soeurs de la Communauté ont une activité professionnelle ou sont à plein temps au service de l’Église. Depuis son origine, l’unité est au coeur des missions de la Communauté : unité entre nos Églises, entre les peuples, au sein des couples et des familles, en chaque personne. La Fraternité Oecuménique Internationale rassemble tous ses membres en un vaste réseau de prière, de formation et d ‘évangélisation pour la paix et l’unité entre nos Églises et nos pays. L’histoire d’un appel… Muriel d’Hoffschmidt, célibataire consacrée engagée à vie J’ai eu la chance de grandir dans une famille catholique pratiquante dans la région de • 26 • www.vocations.be 2013 Bastogne et d’y découvrir le trésor de la foi. C’est à 16 ans, lors d’un week-end pour des jeunes, que j’ai fait l’expérience d’une rencontre personnelle avec Dieu qui me disait: « tu es ma fille bien-aimée, en qui j’ai mis tout mon amour ». J’ai commencé à découvrir cette joie de l’amitié avec Jésus, de la prière et de la lecture de la Bible. Je voulais être toute à Lui ! C’est pendant mes études à Bruxelles que j’ai eu la grâce de rencontrer la Communauté du Chemin Neuf, à l’époque installée à La Hulpe. Je venais régulièrement au groupe de prière, vivre certains week-ends pour jeunes, rencontrer les frères et sœurs de la Communauté. J’étais touchée par la vie communautaire, familles et célibataires de différents pays qui partagent le quotidien ensemble : grâce de simplicité, de joie et de liberté ! Pour comprendre où et comment Dieu me conduisait, j’ai décidé de partir quelques mois à l’Abbaye d’Hautecombe, centre de formation pour jeunes en Savoie (France). Là-bas, j’ai découvert aussi comme un appel cette dimension œcuménique de la Communauté. Catholiques, protestants et évangéliques, nous pouvons vivre ensemble, prier ensemble et évangéliser ensemble si nous apprenons à nous connaitre, à laisser tomber nos préjugés, à nous réconcilier et à nous aimer parce que nous avons le même Père qui se réjouit de nous voir « frères et sœurs » en Lui! Pour moi, c’était une joie d’aller au culte avec une sœur protestante, de découvrir une autre facette du visage du Christ, une autre manière de prier et de goûter à la Parole de Dieu dans les prédications. Mais c’était aussi une souffrance de voir cette même sœur venir à l’eucharistie sans communier car il n’est pas encore possible de vivre une communion eucharistique entre nos Églises. C’est pourquoi, nous nous engageons dans la communauté du Chemin Neuf à donner notre vie pour l’unité des chrétiens « afin que tous soient Un pour que le monde croie » (Jn 17,21). Un chemin de souffrance et d’espérance ! T é m o i g n Taé m o ig g n a gee Depuis 18 ans, cette aventure continue comme « un trésor à porter dans des vases d’argile » (2 Co 5, 7) : être toujours disponible à l’appel du Christ. Demeurer en Son Amour, en vivre et le partager autour de moi ! Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! Clotilde et Christian Stiernon, couple engagé depuis 2007 Mariés depuis 16 ans, nous avons 4 enfants et avons vécu en 1998 la session Cana qui répondait bien à nos besoins du moment : solidifier notre couple pour durer. C’est là qu’a commencé notre cheminement dans la communauté. Nous avons accueilli le Christ dans notre quotidien pour apprendre et recevoir de lui notre vie. Formations, missions et engagements se sont succédé, au cours desquels nous nous sommes sentis accompagnés, respectés, aimés par nos frères et sœurs mais aussi appelés par le Christ à aller plus loin. En août 2009, la communauté nous confia la responsabilité de la mission Cana pour la France. Travaillant à temps plein au service de l’unité des couples et des familles, nous avons vécu 3 ans dans une maison communautaire du Beaujolais. Couples, familles et célibataires vivant sur un même lieu, nous avons appris à partager notre temps, échanger en profondeur, travailler ensemble, à nous réjouir et nous soutenir les uns les autres. Pas facile de mettre plusieurs nationalités en commun au quotidien. Enfants, rythmes de vie, certitudes de chacun, tout cela nécessitait un ajustement permanent. Mais la grâce de la prière et l’organisation régulière d’un temps de réconciliation nous permet d’aller bien plus loin dans les relations que nous ne pouvons l’imaginer. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Ps 85, 11). Lorsque couples et célibataires, laïcs et religieux se rencontrent et s’engagent ensemble selon leurs vocations, c’est un peu d’Eternité que nous goûtons dès à présent. La joie de faire partie d’un corps communautaire qui n’est autre que le Corps du Christ nous entraîne à nous donner dans le service, la mission, le témoignage, la fraternité… car nous ne sommes pas seuls ! Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Ac 20, 35). Aujourd’hui, nous sommes de retour en Belgique. Poursuivant notre engagement dans la communauté d’une autre manière, le Seigneur nous accompagne dans la durée et avec cohérence aussi dans notre travail, Christian au service de la finance éthique pour des associations et des institutions religieuses, Clotilde comme éducatrice à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des jeunes. Nos enfants aussi ont bien profité des avantages de la vie communautaire et sont contents aujourd’hui de retrouver leur maison. Le changement n’est pas évident (travail, écoles, rythme familial) mais nous sommes largement soutenus. Nous rendons grâce au Seigneur pour la valeur de la fraternité que nous vivons et qui prend tout son sens quand nous la vivons en enfants du même Père. www.chemin.neuf.be 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 27 • T é m o i g n a g e Témoignage Laïques consacrées dans la Communauté de l’Emmanuel Célibataires pour le Royaume L’appel au célibat consacré dans la Communauté de l’Emmanuel, « une disponibilité personnelle plus complète » (§29 des statuts), peut être décliné aujourd’hui selon quatre dimensions constitutives: Un appel à vivre au cœur du monde, sans être du monde : La consécration est vécue dans une vie laïque. Les consacrées s’engagent à la pratique des conseils évangéliques (chasteté, pauvreté, obéissance) à travers une vie plongée dans le monde: toutes ont une activité professionnelle. Ainsi, les consacrées dans le célibat rencontrent, aiment, suivent et annoncent Jésus dans les situations concrètes de leur vie, dans leurs engagements professionnels, sociaux, familiaux, dans les activités apostoliques... Un appel à l’adoration eucharistique et la louange quotidiennes Leur vie de prière est un temps privilégié pour elles car elle renouvelle leur appartenance à Jésus et fait grandir leur intimité avec Lui. La louange matinale et l’adoration sont les fondements de leur vie quotidienne. Elles ordonnent leur vie et leur emploi du temps quotidien à la vie d’union à Dieu, à l’intercession pour l’Église et pour le monde. Elles sont appelées à un surcroit de prière, qui peut prendre aussi d’autres modalités, par exemple la lectio divina. Cette vie d’intimité avec le Christ qui s’est fait proche de tout homme, s’incarne dans la charité concrète envers le prochain. Un appel à laisser l’Esprit Saint brûler en eux et conduire leur vie pour le salut du monde; À l’écoute de l’Esprit Saint, par la fidélité au service humble dans les tâches qui leur sont confiées, elles coopèrent à la sanctification du monde. • 28 • www.vocations.be 2013 Leur disponibilité pour la mission est une expression particulière de leur vocation, notamment parfois en quittant leur métier, pour servir dans les différentes missions où elles sont appelées. Un appel à vivre tout cela avec leurs frères et sœurs, comme enfants d’un même Père, dans cet appel commun à l’adoration, la compassion et l’évangélisation. Elles sont membres à part entière de la Communauté et ne forment pas une congrégation religieuse ni un institut séculier. Leur mode de vie ordinaire est la vie en fraternité, c’est-à-dire une vie résidentielle commune à 3,4 ou 5 sœurs en moyenne, ce qui leur permet de partager ensemble une vie de prière et une vie de charité fraternelle. La présence réelle du Christ est au cœur de la vie de la fraternité. Cette vie est vécue dans un esprit familial, chacune conservant ses activités professionnelles et apostoliques. En témoignant de la primauté de Dieu, elles stimulent tous les chrétiens à aller plus loin dans le don d’eux mêmes. Leur rôle est de rendre visible la forme de vie que Jésus Christ a prise lui-même sur terre. Non seulement Jésus a vécu le célibat, mais il l’a vécu dans une totale dépendance vis-à-vis de son Père et dans une grande sobriété. Le sens de leur présence dans la communauté c’est de rappeler aux autres le sens plénier de leur vie et en même temps, recevoir de chacun d’eux un soutien humain, fraternel et spirituel. Au terme d’un cheminement, la célibataire pour le Royaume sait que par le don de sa vie, Dieu lui a fait la grâce d’un appel extraordinaire, qui ouvre à l’union à Dieu pour l’évangélisation du monde et le service de l’Église, avec tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel. T é m o i g n Taé m o ig g n a gee Il y a 30 ans, les 15 premiers frères et sœurs consacrés s’engageaient. Actuellement, 131 consacrés ont répondu à cet appel (120 femmes et 11 hommes) et 65 sont actuellement en cheminement vers la consécration. prêtres, unis à Jésus, l’Emmanuel, dans un même appel, dans une même grâce d’effusion de l’Esprit et de participer à l’édification du Corps du Christ, à l’unité de l’Église et de la Communauté, elle-même. Notre action de grâce et notre joie est d’être ensemble, familles, célibataires, consacrés et Marie-Odile de La Serre [email protected] Un jour, submergée par de multiples soucis très terre à terre (que vais-je faire à manger aux enfants ce soir, zut j’ai oublié de faire sécher mon linge et quand vais-je avoir le temps de rédiger le rapport d’activité de l‘association dans laquelle je travaille) une sœur consacrée est venue me voir en me disant : « si tu veux, je viens chez toi tout à l’heure m’occuper de tes enfants pour que tu puisses avoir la messe ». Par la suite, ayant confié à cette sœur ma grande difficulté à mettre en place un temps de prière régulier, elle m’a proposé de m’envoyer un sms tous les jours à la même heure pour que nous récitions chacune de notre côté, une dizaine de chapelet. Très touchée par cette attention, je me suis aperçue de la chance que j’avais d’être entourée de personnes consacrées qui me rappellent ❝ l’essentiel : Dieu seul suffit ! Ce petit exemple très simple me fait goûter la joie de vivre cette complémentarité des vocations au sein de la communauté de l’Emmanuel. Tous les jours, les personnes consacrées de la communauté, dans leur choix radical de vie, rappelle à notre couple ce désir d’un don total. En partageant la vie communautaire, nous grandissons ensemble et partageons la même joie. Le pas de l’un fait avancer l’autre. Nous découvrons sans cesse la richesse des différences de nos états de vie à travers un même appel. Comme si nous n’étions pas tout à fait complets lorsqu’un état de vie manquait… La présence des uns et des autres, chacun conscient de répondre à la volonté de Dieu dans son appel spécifique, est pour nous source de conversion et donne une très grande fécondité à la mission. Marie, mariée, maman de 3 jeunes enfants 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 29 • T é m o i g n a g e Témoignage Un souffle jeune parcourt l’Église Leur habit est blanc, ils sont dynamiques et surtout souriants. Présents au Canada, à la Réunion, à Tahiti et en Belgique. Allons à la rencontre de Famille MarieJeunesse à « l’Auberge » de Ciney… gir l’accueil à d’autres jeunes qui viennent nombreux. Les rencontres s’enracinent dans l’Eucharistie et la prière mariale, essentiellement le chapelet. L’évêque du diocèse de Sherbrooke au Canada les accompagne. Aujourd’hui, nous sommes reconnus par l’Église comme une « Association publique de fidèles ». Depuis 2009, une société de prêtres de droit diocésain en fait partie. Nous sommes 150 membres (dont 30 jeunes en formation et 14 prêtres) établis en 5 « Auberges ». Notre maison centrale et de formation se trouve à Sherbrooke au Canada. Il y a aussi ceux et celles qui nous ont rencontrés et qui continuent leur chemin dans le monde : ce sont les membres externes à qui sont proposés des temps de rencontre et de prière. De la bande de jeunes au groupe uni par et pour la prière Dans les années 80, des jeunes se réunissent spontanément autour du Père Real Lavoie, stagiaire dans une paroisse de Québec (Canada), sans programme précis, simplement pour vivre des temps de convivialité ou de repas. Assoiffés de spiritualité et de prière, leur demande devient « comment prier? » Ce petit groupe de jeunes grandit et se consolide. Il loue une maison pour permettre d’élar- Notre « livre de vie » a été écrit en communion avec les évêques. Ils nous ont demandé d’écrire ce que nous vivions pour ensuite finaliser le texte en s’inspirant de St Benoît. Nous n’émettons pas de vœux mais faisons des engagements (de chasteté, obéissance et pauvreté) temporaires et ensuite définitifs. Nous vivons filles et garçons dans des mêmes bâtiments avec, pour chaque groupe, un quartier différent. Nous vivons la prière et la mission ensemble dans la complémentarité et le respect de nos différences. Nous vivons essentiellement de dons. Nous produisons également des CD de prière, de chants et de musique par notre groupe musical ‘In Ipsa’. ff Quel est votre charisme ? Pour la beauté et la joie de Dieu, nous voulons vivre tout l’Évangile, en union avec Marie, dans l’unité, la fraternité et la charité joyeuse. En écho à la parole de St Paul « Soyez toujours joyeux » (1 Th 5,16), nous faisons de la joie la source de notre vie. Notre spiritualité est mariale et eucharistique, deux pôles qui nous conduisent à une vie contemplative intense ainsi qu’à notre mission. • 30 • www.vocations.be 2013 T é m o i g n Taé m o ig g n a gee ff Quelle est votre mission ? Notre mission est l’évangélisation des jeunes par les jeunes, surtout la tranche des 15-30 ans. Il s’agit de jeunes en pleine croissance, face à des décisions à prendre et parfois en perte de repère. Ils sont facilement influençables au cœur d’une société qui peut être oppressante. Au sein de notre groupe, ils trouvent l’occasion de faire une expérience de vie, grâce à l’accueil mutuel, lors d’événements ou de retraites, mais essentiellement lorsqu’ils sont conduits vers les sacrements, sources de vie. Nous offrons aussi à des jeunes l’occasion de consacrer une année de leur vie en « école d’évangélisation ». Année dédiée à la réflexion, à la formation et au discernement pour leur avenir humain et chrétien. ff P ourquoi le nom « Famille MarieJeunesse » ? Le nom de « Famille Marie-Jeunesse » a été attribué davantage par l’extérieur que choisi par les membres eux-mêmes. Nous reconnaissons la présence de Marie au cœur de nos vies et nous voulons la prendre avec nous, à l’image de Saint Jean au pied de la Croix, à qui Jésus l’a donnée comme mère. Nous voulons encore témoigner que les valeurs familiales sont toujours possibles. Ainsi chez nous, les jeunes peuvent trouver un lieu qui soit pour eux comme une famille spirituelle autant qu’humaine. ff Comment définiriez-vous l’apport que votre vocation représente pour l’Église ? En premier, la joie de servir. En union avec nos évêques, nous voulons rester disponibles, là où notre présence peut être utile à l’Église. C’est toujours à la demande d’un évêque que la communauté s’implante dans un endroit. Nous désirons ainsi répondre aux besoins de l’Église locale exprimés par l’évêque du lieu. Les besoins sont toujours nombreux et variés ! Notre volonté est d’être de joyeux missionnaires de l’Évangile, d’apporter la joie aux plus faibles, d’être au service de la miséricorde de Dieu et montrer l’enseignement de l’Église dans toute sa vérité, non déformé ni manipulé. ff Quel dernier message pour nos lecteurs ? La vérité rend libre. À chaque instant, apprendre à regarder le Christ qui libère et invite tout être humain : « Viens comme tu es car tu es aimable ! » Propos recueillis par Fr Roberto Di Troia 2013 w w w . v o c a t i o n s . b e • 31 • é V é NEMENT S é V é NEMENT S Les pastorales des jeunes des diocèses veulent vivre l’annonce de la Bonne Nouvelle auprès des jeunes et les accompagner dans leur vie et leur vie de foi. Les pastorales des jeunes sont présentes auprès des jeunes à travers différents évènements pour les jeunes de 13 ans et plus, des retraites scolaires, les JMJ, la rencontre européenne de Taizé, des évènements diocésains. Elles offrent aussi une présence et un soutien auprès des animateurs des jeunes en paroisse, en mouvement de jeunes, en école. Les pastorales de jeunes ont aussi divers outils de communications (Newsletter, facebook, www.jeunescathos.org...) pour mettre en lien les jeunes, les acteurs en pastorale de jeunes sur les très nombreuses propositions qui sont faites aux jeunes. Elles se réunissent régulièrement pour coordonner leur action au sein de la Liaison de la pastorale des jeunes. Les différentes pastorales de jeunes sont à ton service dans ta région ! N’hésite pas à les contacter pour demander de l’aide, des conseils, des infos… ou pour leur proposer tes services, un coup de pouce… Contact : www.jeunescathos.org - www.jmj.be Sur Facebook : JeunesCathos, Journée Mondiale de la Jeunesse - Belgique [email protected] – 0473/966858 Brabant wallon : [email protected] Bruxelles : [email protected] Liège : [email protected] Namur : [email protected] Tournai : [email protected] En juillet, en plus des Journées Mondiales de la Jeunesse au Brésil, pour tous les jeunes de 16 à 30 ans, des propositions pour vivre les JMJ même en Belgique : du 22 au 26 juillet, une retraite à l’abbaye d’Orval, OJP ou une semaine missionnaire itinérante dans nos diocèses, Come and See. Tout cela culminera dans un week-end, du 26 au 28 juillet, Sambrio, avec le diocèse de Cambrai à Maubeuge. Diocèse de Namur Des temps de prière pour les vocations : • Chaque 3ème mercredi du mois à 20h dans la chapelle du Grand Séminaire à Namur. Renseignements pour d’autres lieux éventuels sur le site Web du diocèse. • Chaque 25 du mois, un temps de prière avec adoration aux Sanctuaires de Beauraing. Une newsletter : Le Service diocésain des vocations édite une newsletter qui paraît périodiquement sous format électronique. Elle peut être demandée à l’adresse : [email protected] • 32 • www.vocations.be 2012 21 avril à Maredsous : Journée mondiale de prière pour les vocations. Après-midi animée par le Service diocésain des vocations : témoin invité, temps de convivialité, prière des Vêpres avec la communauté et temps de convivialité. Les parents et amis des religieux, religieuses, prêtres, diacres,… y sont cordialement attendus d’une manière particulière. 30 juin à 15h : Ordinations presbytérales en la Cathédrale St Aubain à Namur avec une veillée de prière pour les ordinands le 29 juin à 20h à la cathédrale de Namur. é V é NEMENT é V é NEMENTSS Diocèse de Tournai « Si tu savais le don de Dieu ! ». Ce Dieu qui le dit n’est pas abstrait, il peut s’adresser au cœur, le nourrir, le fortifier, lui donner paix et joie. Comment prier avec un groupe de jeunes ? Veillées de prière pour les vocations le vendredi 19 avril 2013 Formation pour tous les animateurs de jeunes, le mercredi 1er mai de 9h30 à 17h à la maison diocésaine de Bonne-Espérance, Vellereille-les-Brayeux. www.jeunescathos-tournai.be Diocèse de Liège « Montre-moi le chemin que je dois prendre » (Ps 143,8) L’Évangile est fondamentalement un appel à vivre, à vivre pleinement. Le Christ appelle des disciples à sa suite. Il continue à appeler aujourd’hui. Pour certains, cet appel peut prendre la forme d’un engagement particulier dans la vie consacrée, sacerdotale, missionnaire… à 20h, Grand Séminaire, rue des Jésuites, 28 à Tournai à 20h, Maison diocésaine de Mesvin, chaussée de Maubeuge, 457, Ciply à 19h30, home Saint-Joseph des Petites Sœurs des Pauvres, chaussée de Namur, 2A, Montignies-surSambre L’équipe de la pastorale des vocations est là pour aider les jeunes qui le souhaitent à élargir leurs horizons, à découvrir de nouveaux chemins spirituels, à grandir dans leur vocation humaine et chrétienne, à discerner l’appel du Seigneur. En toute liberté évidemment. Cet accompagnement peut se vivre individuellement ou sous la forme d’un groupe de cheminement, avec des temps de prière, de réflexion, de partage, de témoignage…: les dates et les lieux des rencontres seront fixées en fonction des intéressés. N’hésite pas à contacter l’un de nous ! Et que le Seigneur guide tes pas ! Désormais accessible sur le site du SDJ ! Une boîte à outils intitulée « Choix de vie », réalisée en partenariat avec le Service diocésain des jeunes. Un choix de textes, d’animations, de films, de jeux. À consulter sur www.sdjliege.be ! 2012 w w w . v o c a t i o n s . b e • 33 • é V é NEMENT S é V é NEMENT S Diocèse de Malines-Bruxelles Spirit Altitude montagne, avec sa beauté, sa sérénité, son silence mais aussi ses surprises et ses aléas dus à la météo ou à notre résistance physique à l’effort (ou au virus de la grippe !), est une véritable école de vie. Elle nous apprend la prudence, la solidarité, la persévérance, l’humilité, la contemplation,… toutes choses si nécessaires pour discerner l’appel de Dieu dans le quotidien de nos vies. Rendezvous donc en janvier 2014 pour une nouvelle édition de Spirit Altitude ! Spirit Altitude a connu sa deuxième édition, fin janvier 2013. Une nouvelle cordée de jeunes s’est lancée dans l’ascension du Col du Grand-SaintBernard (2473 m, en Valais) et des sommets environnants. Pour les accueillir, la communauté des Chanoines est toujours là, fidèle à sa tradition millénaire d’hospitalité. Comme balises sur leurs traces, deux témoins les accompagnaient tout au long de la semaine. Spirit Altitude, c’est une semaine en Suisse, à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard, pour les jeunes de 18 à 25 ans, qui se posent la question d’un choix de vie : mariage, vie en communauté, engagement dans l’église, vie consacrée, prêtre, diacre… Au programme : ski de rando ou marche en raquette, vie en groupe, témoignages, enseignements, prières et célébrations. Il y a d’abord une femme pleine d’audace et de confiance : petite sœur Magdeleine, fondatrice des Petites Sœurs de Jésus, au sein de la famille spirituelle de Charles de Foucauld. Elle nous apprend, dans les joies et les difficultés, à nous abandonner à l’amour du Père, dans un esprit d’enfance et de fraternité universelle : « Il m’a prise par la main et, aveuglément, j’ai suivi ! » Autre témoin du 20ème siècle, le Bienheureux Karl Leisner nous entraine sur son chemin à la recherche de la sainteté. D’abord volontariste, il passe lui aussi progressivement à l’abandon confiant à Dieu. Balloté entre deux vocations, tout aussi belles l’une que l’autre à ses yeux, le mariage et le sacerdoce, il discerne que le Seigneur l’appelle à être prêtre. Il le sera, mais seulement quelques mois, après avoir connu la maladie et, surtout, la souffrance de la déportation en camp de concentration. Petite sœur Magdeleine et Karl Leisner : deux balises placées sur la montagne pour nous aider à tracer notre propre chemin à la suite de Jésus et poser des choix à la lumière de l’Évangile. Elles étaient bien utiles. Car l’expérience de la • 34 • www.vocations.be 2012 Journée mondiale de prière pour les vocations Venez prier à l’intention des vocations dans l’église en vous joignant à la messe du dimanche 21 avril, à 10h, à l’église de la Sainte-Croix à Ixelles (Flagey). Pour les jeunes (17-30 ans) : invitation à rejoindre la BW Night, avec Mgr Léonard, sur le thème « Un nouveau Souffle pour ta vie ».Au programme : témoignage, débat, repas, prière, drink… Samedi 20 avril 2013, de 18h à 22h, à l’église Saint-Jean-Baptiste à Wavre. PAF 3 euros. Le Service des vocations propose aussi : Des soirées Samuel, avec différents témoins : prêtres, diacres, religieuses, religieux, consacré(e)s, couples mariés… Des groupes pour permettre aux jeunes qui le désirent de discerner l’appel de Dieu dans leur vie en cheminant avec d’autres. Des possibilités d’accompagnement individuel. Des propositions et des outils pour soutenir la prière pour les vocations dans l’église. Des possibilités d’animation dans les écoles, les paroisses, les mouvements. c o contact n t a c t Recevoir un conseil, poser ses questions, rencontrer quelqu’un en toute discrétion, annoncer une activité... n’hésitez pas à contacter un membre du CNV ou du service des vocations dans votre diocèse. Texte Centre national des vocations (C.N.V.) Dans le diocèse de Malines-Bruxelles Dans le diocèse de Tournai Directrice Soeur Françoise Dardenne, fdm Adjoint Abbé Luc Terlinden rue du Discobole, 2/33 1348 Louvain-la-Neuve (Belgique) tél. (+32) 010 22 96 26 mail : [email protected] Compte financier : 068-0857730-83 « E cho-CNV » Permanence le mardi de 9h30 à 17h mail : [email protected] rue de la Linière, 14 1060 Bruxelles tél. (+32) 02 533 29 21 Abbé Luc Terlinden mail : [email protected] tél. (+32) 02 648 93 38 Soeur Béatrice Carbonell mail : [email protected] tél. (+32) 02 280 61 79 Services diocésains des vocations (S.D.V.) Dans le diocèse de Namur www.vocations.be Dans le diocèse de Liège Abbé Joël Spronck mail : [email protected] rue de l’Yser,234 4430 Ans tél. (+32) 04 263 48 56 Für das deutsschsprachige Gebiet Abbé Yves Verfaillie mail : [email protected] rue Fontaine-à-Regrets 9 7870 Lens tél. & fax (+32) 065 22 93 67 Délégués de la COREB Frère Roberto Di Troia, mariste, mail : [email protected] 83, rue de Bastogne – 6700 Arlon Tél (32) 063 75 86 48 Soeur Françoise Marie mail : [email protected] Drève du Carmel,24 1410 Waterloo Fr Roberto Di Troia mail : [email protected] 83, rue de Bastogne 6700 Arlon tél. (+32) 063 75 86 48 Sr Elisabeth Hustin mail : [email protected] 10, rue du presbytère 5570 Winenne Tél. 082 71 47 67 Dechant Jean Pohlen mail : [email protected] Mülhenbachstrasse, 20 4780 St-Vith Tél. (+32) 080 22 83 64 Crédits photos : Photo de couverture : mungoisischristine.blogspot.com. Jmj.be p. 3 ; Vatican Pool p. 4 ; Claire Jonard p. 5 et 6 ; Jacques Bihin p. 7, 9, 11, 12 et 13 ; Responsable Equipes Madeleine Delbrêl p. 12 et 13 ; Charles De Clercq p. 14 et 15 ; Institution Thérésienne p. 16 et 17 ; le Foyer de Spa p. 18 et 19 ; Focolari p. 20 et 21 ; Sant’Egidio p. 23 et 24 ; Salésien Coopérateur p. 25 ; Communauté du Chemin Neuf p. 26 et 27 ; Communauté de l’Emmanuel p. 29 ; MarieJeunesse p. 30 et 31 ; JeunesCathos.org p. 32. Maquette et mise en page : Mathieu Dulière 2012 w w w . v o c a t i o n s . b e • 35 • Sommaire p. 2 p. 3 Prière des Vocations Édito REFLEXION p. 4 Message papal p. 8L’engagement des laïcs dans l’Église au cours de l’histoire p. 12 La rue pour cloître, Madeleine Delbrêl « une des grandes mystiques du XXème siècle » TEMOIGNAGES p. 14 Auxiliaire de l’Apostolat : une vocation laïque p. 16L’Institution Thérésienne : Annoncer l’Évangile dans les mots et gestes d’aujourd’hui p. 18 Qu’est-ce qu’un membre de Foyer de Charité ? p. 20 Ensemble en chemin p. 22Pas de plus grande joie que de mettre sa vie au service de l’Évangile ! p. 25 Être salésien coopérateur P. 26 À cause du Christ et de l’Évangile p. 28 Laïques consacrées dans la Communauté de l’Emmanuel p. 30 Un souffle jeune parcourt l’Église ÉVÉNEMENTS p. 32 pages des Services diocésains des vocations p. 35 Contacts p. 36 Sommaire