PRÉFACE
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Une mobilisation sans précédent est enclenchée autour d’un Plan dont personne ne
conteste la pertinence. Ses objectifs à la fois clairs et ambitieux sont devenus des
objectifs partagés, consensuels que chacun s’attache à mettre en œuvre à la lettre et
avec pragmatisme, en tenant compte des contextes d’exercices et des spécificités
régionales. Ensemble, nous voyons s’opérer ce dont nous avons tous un jour rêvé pour
cette grande cause : la fin des frontières, des chapelles et des domaines réservés.
Au profit d’actions coordonnées, synergiques et cohérentes.
Cette dynamique doit désormais s’ancrer dans la durée. Il ne peut en être autrement,
l’attente est trop forte. L’Institut National du Cancer va s’attacher, conformément aux
missions que lui confie la loi et grâce aux moyens propres dont il dispose (70 millions
d’euros en 2005), à conforter et amplifier l’action en adoptant un mode opératoire
adapté à son statut.
Dans son mode de gouvernance, le Plan cancer est un modèle de gestion innovante de
politique de santé publique : la logique de mise sous objectif, d’exigence de résultats,
d’évaluation, bouleverse positivement les organisations, impose la coordination et les
décloisonnements. Deux années de mise en œuvre apportent la preuve que de telles
évolutions sont possibles. Oui, il est possible de conduire une politique publique guidée
par l’obligation de résultats.
En un an fut ainsi relevé le défi de la généralisation de l’organisation du dépistage du cancer
du sein qu’il avait fallu près de 10 ans pour mettre en place dans moins de 40 départements.
Beaucoup reste à faire pour atteindre le taux de participation fixé à 80 % à l’horizon
2007 mais déjà, un an après sa généralisation, avec 40 %, la progression est significative
et ce qu’il convient d’améliorer est de mieux en mieux identifié. Il faut diversifier les
campagnes et les modes de sensibilisation pour mieux faire percevoir à chacune la
chance qu’offre un dépistage de qualité. Nous avons trois ans pour faire aussi bien
pour le dépistage du cancer colorectal dont personne ne remet en question la pertinence.
Les résultats de la phase expérimentale qui touche déjà 23 départements, devront
rapidement permettre de proposer les modalités de sa généralisation et en 2007,
il sera généralisé, c’est l’engagement pris par Monsieur Philippe Douste-Blazy,
ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille.
Ce qui compte maintenant, c’est que tombent toutes les barrières psychologiques au
dépistage. Convaincre et toujours convaincre. Toutes et tous. La pratique du dépistage
doit devenir naturelle, un acte assimilable à une bonne hygiène de vie. Un formidable
enjeu pour notre société toute entière : faire changer l’image du cancer, faire du dépistage
un acte d’adhésion à une politique collective de santé publique, se donner les meilleures
chances de guérison.
En matière de prévention et donc de cancers évitables, la lutte contre le tabagisme
actif et passif a pris une dimension jamais atteinte auparavant, grâce à des choix
courageux qui commencent à porter leurs fruits. Et à terme, des milliers de vie
sauvées. Un impératif, faire mieux encore auprès des jeunes. La France moteur de
la politique européenne de lutte contre le tabagisme voit aujourd’hui sa politique
confortée par celle de ses partenaires et par la première convention internationale
de l’OMS qui s’impose juridiquement à ses signataires.