le fil d`ariane - Théâtre des Marionnettes de Genève

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Théâtre des Marionnettes de Genève
Dossier pédagogique – saison 2009 - 2010
LE FIL D’ARIANE
Création du Théâtre des Marionnettes de Genève
en coproduction avec la Compagnie Filenbulle (CH)
Du 28 novembre au 20 décembre 2009
Texte et mise en scène
Olivier Perrier
Interprétation
Olivier Perrier, Delphine Wuest,
Lise Zogmal et Alex Bryand
Scénographie
Balthazar Boisseau, Alex Bryand,
Olivier Perrier
Lumière
Alex Bryand
Musique et bruitages
Balthazar Boisseau
Conception et construction
des marionnettes
Cie Filenbulle
~ 50 minutes
Dès 5 ans
Les éléments rassemblés dans ce dossier le sont de nombreuses semaines avant la première représentation du spectacle.
Ils peuvent ainsi ne pas refléter toutes les facettes et la réalisation définitive du Fil d’Ariane.
Le spectacle
1. L’histoire
Le soleil se couche sur
les toits de la ville qui
commence
à
se
peupler d’ombres. La
magie, la fascination
naissent de ce ballet
phosphorescent
de
silhouettes glissant au
cœur d’un jeu de
pénombre
et
de
lumière.
Quels
fils
secrets se tissent entre
les êtres ? Ariane, la
funambule, dont la vie
fourmille
de
petits
plaisirs insolites, tangue
à grand coup de
pédales sur son vélo
Le Fil d’Ariane
qui
grince
délicieusement.
Le
clown Auguste, lui, ne retrouve plus son précieux bijou, un anneau serti d’une pierre rouge alors
qu’Ariane jongle dangereusement avec des assiettes. Voici la chatte Pellicule, qui semble un dessin
de caverne préhistorique ayant pris corps de fil de fer. Au cœur du cirque animé permanent qu’est la
rue, se déploie la part d’ombre des personnages, leur côté empreint de mystère. Auguste cherche
ainsi une corde tout au long du spectacle… Ce n’est qu’à la fin, sous les projecteurs du plus petit
chapiteau du monde, que se profile un fabuleux numéro en équilibre entre ciel et terre.
Comme une ritournelle, ce sont toutes les facettes d’une poésie à fleur de bitume qui,
délicatement, se révèlent. Nul mieux que ce fil d’Ariane ne sait fixer les gens dans leur
quotidienne vérité parfois réinventée. D’où l’impression de feuilleter un vaste album de
famille où tout le monde peut se reconnaître avec émotion dans un rythme fluide proche du
cinéma. Dans ce spectacle sans paroles, les fantoches miniatures tissés de fil de fer
pirouettent dans l’espace d’un cirque, proches de ceux imaginés par l’artiste et sculpteur
Calder. Chaque situation a sa toile sonore. Et sa forme où rythme et humour s’allient pour
renforcer l’illusion de se pencher sur une bande dessinée qui se met à s’animer et étonne
par son univers onirique. Sous la pression malicieuse de doigts, nous assistons à un
spectacle captivant, émouvant et curieux, glanant des instants délicieux, des histoires
pleines de sentiments. Elles enchantent par la tendre complicité les unissant avec leurs
personnages entrouvrant la porte du bonheur.
2. Fil conducteur
Deux questions à Olivier Perrier, metteur en scène,
dramaturge et manipulateur.
Cette création part de la fascination née du spectacle
incessant qu’offre la rue et qu’a si bien su recueillir le
photographe humaniste français Robert Doisneau, l’une
de vos sources d’inspirations.
Olivier Perrier : Le fil d’Ariane est ici fil conducteur dans une
création estampée d’images d’ombres et de lumières
illustrant la ville et ses dédales dans une atmosphère si
particulière, celle du crépuscule. Souvent dans ce monde
d’ombres, l’on croise furtivement des silhouettes sans
vraiment les connaître. Il y a parfois un petit fil réunissant
plusieurs parcours de vie ou de personnes. Petit à petit, le
spectacle
révèle
lentement
ces
correspondances
souterraines, le fil conducteur entre les êtres, les choses et
leur environnement. A la fin, on quitte le monde des ombres
pour entrer dans celui du cirque. Dans cette ville imaginaire,
il y a beaucoup de vélos. Ils permettent des effets de
travelling qui font voyager le spectateur un peu comme au
cinéma.
Le Fil d’Ariane
Les sons et les objets participent d’une poésie que la ville
peut nous transmettre. Ainsi ce parcours d’un petit rat dans un égout permet de nous transporter
d’un univers à l’autre. Le vélo, lui, crée un lien d’une maison à l’autre. Pour l’atmosphère, on peut
songer, au cinéma, qui vient de l’ombre d’ailleurs, aux films de Tati ou à « Amélie Poulain » de
Jeunet.
Et l’influence du photographe humaniste Doisneau sur le spectacle ?
O. P. : Le photographe Robert Doisneau est ce tendre pêcheur en eaux tranquilles. Il met en
lumières et cadre des situations que nous aurions peut-être ignorées comme simple passant. Jour
après jour, Doisneau a fixé pour nous ce qu’il appelle « les gestes ordinaires de gens ordinaires
dans des situations ordinaires », nous livrant ses joies et ses découvertes faites au fil des rues.
Doisneau écrit : « Il est des jours où l’on ressent le simple fait de voir, comme un véritable bonheur…
On se sent si riche qu’il nous vient l’envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. »
Ce sont quelques-uns de ces moments poétiques, burlesques ou touchants récoltés au gré des rues
que Le Fil d’Ariane se propose de transfigurer au cœur d’un théâtre d’ombres ayant l’univers du
cirque comme toile de fond.
Propos recueillis par Bertrand Tappolet
3. Au fil de la réalité
U
ne histoire de ville. Au coucher du soleil, les toits dans la lueur du soir se peuplent d'ombres
malicieuses. Quels liens se forment entre les protagonistes de cette aquarelle poétique de la vie
quotidienne ? Quel petit animal sans-gêne va venir jouer parmi les hommes ?
Comment rendre le quotidien extraordinaire ? En captant des murmures urbains, Le Fil d’Ariane
nous fait sourire, nous émeut, nous révèle à nous-mêmes. C'est un diaporama d'instants saisis sur le
vif, tels des polaroids qui capturent les petits riens du monde autour de nous. Et il s'en passe des
choses sans qu'on s'en aperçoive ! Telle cette personne qui promène son chien, un jeune dansant
avec son i-pod sur les rythmes de flashs de touristes, un enfant veut une barbe à papa et laisse
échapper son ballon qui s’en va rejoindre les funambules dans le ciel. Des scènes banales et si
riches, autant de détails qui deviennent soudain le centre d'intérêt. Des moments minuscules,
cocasses et tendres, qui laissent une saveur particulière et durable dans la tête. Et d’autres moments
tout aussi délicats comme la traversée de la ville à vélo.
Ariane la funambule, dont la vie fourmille
de petits plaisirs insolites, tangue sur son
vélo; le clown Auguste ne retrouve plus
son précieux bijou. Il court, il court à la
recherche de son talisman, oscillant
entre joie et désespoir, alors qu'elle
jongle dangereusement avec des
assiettes. La magie va-t-elle opérer et
les réunir ?
Une multitude de saynètes
mettant en lumière un album de famille
Alors que nos deux héros de cirque se débattent entre ciel et terre, nous assistons à une multitude de
saynètes mettant en lumière un album de famille « sur le fil de la réalité »; nous plongeant ainsi dans
la poésie et l'humour de notre théâtre quotidien. Pellicule le chat fera-t-il tout vaciller ou contribuera-til à réunir nos héros ?
Le rat n'est-il qu'une image furtive ou un protagoniste essentiel sans qui la magie n'opérerait pas ? Le
Fil d’Ariane invite petits et grands à respirer loin de l'agitation moderne, à se laisser séduire, voire à
se reconnaître avec émotion dans ce spectacle fluide, proche du cinéma. Ensemble, pourquoi ne pas
ouvrir la porte intérieure de la contemplation et du plaisir tout simple de l'émerveillement ?
Jardinier soigneux et attentif, Le Fil d’Ariane cultive l’instant infime, suspendu, le nourrit, l’élève, le
choie, le cajole. On peut songer à Georges Perec avec sa prédilection pour les listes, les
« tentatives d’épuisement » et les Je me souviens, aux bons mots de comptoir (dont Raymond
Queneau, a reproduit le pittoresque dans Conversations dans le département de la Seine), mais aussi
à Francis Ponge et à sa poésie de l’objet.
4. Emotions et imaginaire
Comme une ritournelle, ce sont toutes les facettes d’une
poésie à fleur de bitume qui, délicatement se révèlent.
Dans ce spectacle sans paroles les fantoches miniatures
tissés de fil de fer pirouettent dans l’espace d’un cirque
proche de l’univers de Calder. Illustration de la ville, Le
Fil d’Ariane effleure des atmosphères insaisissables,
tournées vers l’extérieur, révélant ses passants qu’un
regard distrait n’impressionne plus.
L’ombre est utilisée, afin de mettre en jeu nos
personnages singuliers aux contours proches de la BD
ou du cinéma muet. Utilisant ainsi pour certains
protagonistes la 3D : fil de fer, costume transparent et
volume en papier, le tout articulé et manipulé avec des
tiges. Pour d’autres, nous faisons de simples aplats
peints créant ainsi de petites scènes de vie à la manière
du photographe Robert Doisneau. Dans ce monde
d’ombres, l’on croise furtivement des silhouettes sans
vraiment les connaître. Il y a parfois un petit fil qui réunit
plusieurs parcours de vie ou personnes. Il s’agit d’aller
voir ailleurs, du côté des autres, et d’en rendre compte
comme on rendrait compte d’un tableau vivant.
La Famille ferraille.
Le Cirque de Calder.
Petit à petit le spectacle révèle lentement ces
correspondances souterraines, utilisant pour ce faire un
procédé scénographique ingénieux. Une série de panneaux où la ville se révèle en aquarelle, nous
permettant de créer différentes perspectives, du grand angle au plan rapproché. Ainsi le regard suit
les protagonistes tantôt dans le labyrinthe des rues, toits et ruelles, tantôt dans l’intimité d’un porche
ou d’une fenêtre.
On passe du dedans au dehors, du grand au petit, comme par magie nous approchant de
l’atmosphère du film muet. Pour renforcer cet univers subtil et poétique, la musique, devient ellemême protagoniste et permet ainsi de faire l’impasse sur le texte. Le sens naît en filigrane au travers
du visuel et du sonore nous reconnectant avec nos émotions et notre imaginaire.
L’ombre comme la 3D sert à accentuer, de manière parcimonieuse, le jeu des distances, à décoller
la figure du fond, les personnages du paysage, à dissocier la petitesse de la figure humaine et
l'immensité des lieux, magnifiant là encore la vibration existentielle qui sous-tend Le Fil d’Ariane.
D’où une suite d’images aussi spectaculaires et divertissantes que profondément intimes : c'est dans
cet entre-deux, ce partage de deux sensibilités opposées que ce théâtre d’ombres trouve un
équilibre magique. On imagine assez bien comment le désir de cette pièce a pu naître de cette
simple image d’une fildefériste cycliste en déséquilibre, la légèreté et la pesanteur, la réalisation des
rêves et l'enlisement.
Olivier Perrier
5. Les Rêveries du passant solitaire
Voir le genre de broutilles
qui m’occupent du matin au soir.
Et un jour, je serais mort.
C’est fabuleux.
Matthias Zschokke,
Berlin, l’éternel faubourg
Deux interrogations au metteur en scène Olivier Perrier
Comment amenez-vous le public à feuilleter les moments palpitants et « croquignolesques »
peuplant votre spectacle ?
Olivier Perrier : J’ai souhaité imaginer le spectateur tel un passant parcourant la ville et confronté à
des scènes dont nous sommes tous les témoins quotidiens. Le but est d’aller ici au-delà de ces
petites scènes en l’enrichissant de plusieurs éléments dramaturgiques pour la prolonger et voir ce
qu’elle pourrait donner dans une perspective burlesque, étonnante ou farfelue.
Afin de découvrir la ville, vous choisissez un personnage à vélo…
O. P. : Les cités d’ici et d’ailleurs recèlent une grande poésie visuelle faite d’images, de sons,
d’objets ; elle a nourri cette création. Partie intégrante de cette poésie urbaine, le vélo est une
excellente perspective pour découvrir la ville. Cette ville peut aussi être rêvée, car elle ne compte
pas de voitures, laissant libre cours au jeu des enfants, une jeune fille à sa fenêtre répétant à son
instrument. C’est la musique propre à certaines petites villes où l’on peut entendre le son d’un pas
sur le pavé.
Propos recueillis par Bertrand Tappolet
6. Les Sources d’inspiration
Alexander Calder
Fils d'une famille d'artistes, Ingénieur de
formation, il est surtout connu pour ses
mobiles.
Il va se découvrir une fascination pour le
thème du cirque qui débouchera sur son
Cirque de Calder, une performance où
interviennent des figures faites de fil de fer et
L’artiste joue le rôle de maître de cérémonie,
de chef de piste et de marionnettiste.
dans laquelle l'artiste joue le rôle de maître de cérémonie, de chef de piste et de marionnettiste en
faisant fonctionner manuellement le mécanisme, le tout étant accompagné de musique et d'effets
sonores. Le Cirque de Calder se produira à Paris en 1926.
Il s'installe en France en 1927, où il fabrique des jouets et donne des représentations avec son cirque
de marionnettes en fil de fer et en bois articulés. Il entre en contact avec des représentants de
l'avant-garde artistique parisienne comme Joan Miró, Jean Cocteau, Man Ray, Robert Desnos,
Fernand Léger, Le Corbusier, Theo van Doesburg et, en 1930, Piet Mondrian qui aura une grande
influence artistique sur lui. Il abandonne la sculpture figurative en fil de fer qu'il avait pratiquée depuis
1926 pour adopter un langage sculptural entièrement abstrait.
Calder a inventé, au seuil des années 1930, l'une des formes les plus neuves et les plus audacieuses
de la sculpture du XXe siècle : le mobile, où la possibilité du mouvement réel découle naturellement
des bases constructives de l'œuvre. En elle s'exprime la vision de l'artiste et celle de l'ingénieur, qui
voient les phénomènes sensibles en même temps que les lois qui les gouvernent, où sensibilité et
esprit d'abstraction trouvent tour à tour à se satisfaire, où les exigences de la raison rencontrent celles
des sens : des formes abstraites en suspension décrivent dans l'espace la danse des planètes ou
évoquent la faune et la flore naturelles. Après la guerre, ces constructions aériennes trouvent un
pendant de poids avec les stabiles, géants de métal posés au sol. Grâce à eux, Calder est devenu le
promoteur et l'un des principaux fournisseurs d'un art public et monumental dont le succès
international ne s'est jamais démenti. Cet art n'a rien glorifié ni héroïsé, mais il s'est répandu dans
tous les lieux emblématiques de l'activité moderne : gares, aéroports, places urbaines, campus
d'universités, sièges de banques ou de sociétés. Mobiles et stabiles monumentaux ont incarné le
dynamisme optimiste d'un monde en reconstruction, se sont développés comme ses fruits naturels seule nature possible dans l'âge industriel.
Ce « ramasseur de poubelles », comme le surnommait son père, part des matières les plus
ordinaires et les transforme en objets élaborés. Imprégnée de ludisme, sa création est consacrée à la
quête du mouvement à travers le cosmos, le corps humain, les animaux et le monde végétal.
Ustensiles de cuisine, personnages et animaux animés en bois ou en fil de fer, mobiles plus ou moins
monumentaux, bijoux, constituent une oeuvre variée et vaste.
Sous le plus petit chapiteau du monde
La passion d'Alexandre
Calder pour le cirque
débuta vers l'âge de vingtcinq ans, suite à la
publication dans un journal
new-yorkais
des
illustrations
du
cirque
Barnum et Bailey, pour
lequel il avait un laisserpasser d'une durée d'un
an. C'est en 1927, à Paris,
qu'il créa le célèbre cirque
miniature de ce film - des
Le Cirque de Calder.
personnages en métal fin, articulés ingénieusement pour marcher comme des funambules, danser,
faire de l'haltérophilie ou des acrobaties sur le ring. L'avant-garde parisienne s'est rassemblée dans
l'atelier de Calder pour voir le cirque en action. Comme l'a remarqué le critique James Johnson
Sweeney, c'était « un laboratoire dans lequel il développa certaines des caractéristiques les plus
originales de son oeuvre future ». On relève l'immense charme de Calder, filmant et travaillant avec
de minuscules personnages, comme "Monsieur Loyal", pendant que sa femme actionne le
gramophone dans les coulisses.
Fils d'artistes et ingénieur de formation, Calder décide d’inventer un cirque. A l'aide de fil de fer, de
morceaux de bouchon et de bouts de tissu, il confectionne funambules, dompteurs et avaleurs de
sabres, qu'il équipe de délicats mécanismes. Et il organise des représentations dans son atelier. Les
trapézistes qui s'envolent, les écuyères qui sautent sur le dos des éléphants enthousiasment les
spectateurs et, avec eux, Miro, Cocteau, Foujita, Léger... tous les artistes de ce Paris des Années
folles.
Conservé au Whitney Museum, à New York, ce « Barnum des Lilliputiens robots » est une fragile
troupe de 200 figurines est. Les films tournés à l'époque gardent en mémoire la magie des
représentations. On voit l'artiste accroupi, manipulant avec virtuosité ses petits personnages et
commentant avec humour chacun des numéros, tandis que sa femme, Louisa, l'accompagne à
l'accordéon... Lorsqu'il regagne les Etats-Unis, en 1933, la renommée de Calder a dépassé les
frontières. Il deviendra le sculpteur que l'on connaît, mais il continuera toute sa vie de donner ses
spectacles de cirque.
Robert Doisneau
Né dans une famille bourgeoise. Il obtient son
diplôme de graveur et de lithographe en 1929. Un
an plus tard, il réussit à intégrer l’Atelier Ullmann
en tant que photographe publicitaire. Doisneau
devient photographe indépendant en intégrant
officiellement, en 1946, l’agence de photographie
Rapho.
Il se met alors à produire et réaliser de nombreux
reportages photographiques sur des sujets très
divers : l’actualité parisienne, le Paris populaire,
des sujets sur la province ou l’étranger Son travail
de photographe sera récompensé à diverses
reprises : Doisneau est un passant patient qui
conserve toujours une certaine distance vis-à-vis
de ses sujets. Il guette l’anecdote, la petite histoire
avec humour, poésie et tendresse.
Doisneau est ainsi l’un des photographes français
du XXe siècle les plus prolifiques. Il est connu pour
Les Enfants de la Place Hébert, 1957.
Photo de Robert Doisneau
ses images modestes, ludiques et ironiques, où se juxtaposent les classes sociales et où l’on voit
évoluer les personnalités excentriques du Paris des rues et des cafés. Influencé par l’œuvre d'André
Kertesz, d'Eugène Atget et d'Henri Cartier-Bresson, Doisneau présenta dans une vingtaine
d’ouvrages une vision de la vie humaine ponctuée de moments incongrus et tendres.
Doisneau apprend la photographie dans le département publicitaire d’une grande firme
pharmaceutique. Il fait ses premières vues d’objets en gros plan en 1930, puis devient photographe
publicitaire pour les usines Renault de Billancourt en 1934. Renvoyé en 1939, il travaille pour des
cartes postales.
Membre de la Résistance pendant la guerre, à la fois soldat et photographe, Doisneau photographie
l’Occupation puis la Libération de Paris. Immédiatement après la guerre, il devient photographe
indépendant pour de grands magazines internationaux comme Life ou Vogue. En plus de ses
reportages, il photographie de nombreux artistes importants de son époque, tels Picasso, Alberto
Giacometti, Jean Cocteau… Homme réservé, Doisneau obtint de nombreux prix et mourut à
Montrouge, en 1994, à l’âge de 82 ans.
Les artistes heureux n'ont pas d'histoire. La vie de Doisneau est droite comme un « i » : c'est celle
d'un travailleur de la photographie. D'origine modeste (son père est couvreur à Gentilly, dans la
banlieue parisienne), il suit une formation de graveur à l'école Estienne en 1925, puis entre, encore
adolescent, dans la vie professionnelle. Sa collaboration avec le photographe André Vigneau, qui se
l'est attaché en 1930 comme opérateur, le met en contact avec des artistes et des intellectuels, mais
il n'en poursuit pas moins sa carrière de modeste artisan de la photographie. Ses multiples amitiés
sont également fidèles, mais bien circonscrites : il fréquente Cendrars, Elsa Triolet, Mac Orlan,
Prévert, A. Hardellet, H. Calet, et cette liste dit à elle seule une connivence.
L’École de la rue
À des années-lumière de certains prédateurs de photographie d’actualité, Robert Doisneau a été,
pendant quelque six décennies un tendre pêcheur en eaux tranquilles. Représentant type de la
photographie humaniste, Doisneau n’a cessé de nous raconter des histoires pleines de sentiments,
de poésie et d’humour en nous enchantant par sa capacité à transmettre cette tendre complicité,
cette relation implicite et fugace qui l’unit avec celui qu’il photographie.
Son intérêt privilégié pour les milieux populaires et leurs décors de vie, lui a permis de réaliser des
images imprégnées d’un certain réalisme poétique social qui a profondément marqué, par ailleurs,
le cinéma et la littérature de l’époque. Ce n’est pas un hasard si Blaise Cendrars et Jacques Prévert
comptent parmi ses meilleurs amis. De ces multiples moments sans événement qu’il a su, lors de
ses flâneries au gré des rues et des moments, fixer dans des images simples, sont nés quantité
d’expositions et d’ouvrages qui révèlent, à l’examen, une richesse d’inspiration et d’émotion. Et où
s’affirme également une vision globalement optimiste de l’être humain, même si, à l’analyse,
transparaît une vision plus grave, plus grinçante du monde et des hommes.
Jean-Claude Gautrand
7. Le Fil d’Ariane révélé : les premières scènes
Le soleil tombe sur la ville. On découvre de vieux toits, des cheminées qu’accompagnent
lucarnes et des fenêtres. Autant de lieux où l'on peut apercevoir des fragments de vie. En
contrebas, serpentent les rues pavées que bordent vitrines et arcades. On retrouve ici quelque
chose du découpage cinématographique.
Scènes
1
Sous les combles d'un
immeuble, des assiettes
s'envolent de la fenêtre d'une
lucarne pour se fracasser dans la
rue.
2
On entend de grands bruits
venant de l'édifice où tombaient
les assiettes. Ariane lutte avec la
porte d'entrée de l'immeuble pour
sortir avec son vélo. Enfin, elle y
parvient, le corps emberlificoté
dans le cadre de sa bicyclette. Le
corps toujours emmêlé dans son
vélo, elle décide de partir à pied.
Images furtives
Univers sonore
A la fenêtre, une
fillette pratique la
danse classique.
Bruits de pas de
gens pressés
sur le pavé
Dans la rue, un
chat miaule devant
les cuisines d'un
restaurant.
Le chat se sauve.
Rythme des
assiettes qui se
fracassent.
A la fenêtre, le
scintillement de la
lumière d'une TV.
Son d'une série
B à la TV
Dans la rue, une
femme passe avec
un caniche. Ils
partagent la même
coupe de cheveux.
Bousculade
3
Ariane continue son chemin, et
surgit tout à coup la chatte
Pellicule, poursuivie par Sac à
Puces.
La chatte évite le vélo, alors que
le chien le heurte de plein fouet.
S'ensuit un méli-mélo où le
chien, Ariane et le vélo
s'entremêlent.
A la fin de la bousculade, Ariane
se retrouve correctement assise
sur son deux roues. Le chien sort
de scène à la poursuite de
Pellicule.
4
Ariane traverse la ville sur un
vélo qui grince. De la main, elle
salue des voitures. A chaque
salut, le vélo se déséquilibre
dangereusement.
Dans la rue,
silhouettes de
passants
5
Chez le marchand de vaisselle
Dans la rue,
pancarte au dessus
du commerce
vaisselle « Yvon
Payé »
Dans la vitrine, piles d'assiettes,
tasses et casseroles en équilibre
précaire. De l'extérieur, on voit
Ariane négocier le prix d’une pile
d'assiettes. Elle ressort avec une
très haute pile qu'elle instar le
sur le porte-bagage. Elle entre
chercher deux autres piles,
qu'elle installe sur chacune des
poignées de son vélo. Elle repart
en direction de son foyer.
Ariane se laisse aussi distraire
par plusieurs scènes de rue.
A chaque rencontre se produit
des déséquilibres.
Mais les piles d'assiettes s'en
sortent miraculeusement.
6
Devant chez elle, Ariane prend
trois piles d'assiettes à la fois
pour remonter à son
appartement, une dans chaque
main et une sur sa tête- On la
Dans la rue,
silhouettes de
passants
voit monter l'escalier à travers les
fenêtres de l'immeuble.
Dans son appartement, elle se
remet à jongler avec les
assiettes, elles passent une à
une par la fenêtre.
Un passant ouvre
son parapluie sous
les fenêtres
d'Ariane.
Fracas
d'assiettes
7
Coucou, à l'horloge d'Auguste.
Pellicule rejoint la lucarne
d'Auguste (l'incroyable trajet du
chat pour se retrouver là-bas).
Gros plan sur la
chambre d'Auguste
Roucoulement
Bruit de pattes
sur la gouttière
Coucou
mécanique
Bruissement
d'ailes
8
Pellicule saute de la fenêtre à
son écuelle et exige avec force
miaulements d'être servie tout de
suite.
Auguste ouvre le frigo et sert la
chatte (lumière intense du frigo,
Auguste et la chatte se
découpent devant). Son repas
terminé, la chatte, seule dans la
cuisine, explore son territoire.
Elle aperçoit quelque chose sur
la table et saute dessus.
Sur la table, un anneau avec une
pierre rouge. D’un coup de patte,
la chatte fait tomber l’anneau de
la table. La chatte court et jongle
avec l’anneau.
Le bijou rebondit et se retrouve
sur le bord de la lucarne, roule
vers la gouttière, tombe vers le
trottoir et disparaît dans la grille
d’égout (plouf !).
Miaulements
Porte du frigo
La pierre de la
bague brille d’une
lumière rouge.
8. Théâtre d’ombres : Mots d’emploi
Les spectacles de théâtre d’ombres sont extrêmement visuels. Ills suscitent l'intérêt des plus petits
comme des plus grands enfants. Par sa dimension d'évocation puissante et par son aspect
mystérieux, le théâtre d'ombres fascine.
Le théâtre d'ombres connaît expressions et déclinaisons multiples et diversifiées. Théâtre d'ombres
avec musique, jeu d'acteurs, théâtre d'ombres et marionnettes. Mais aussi histoires surnaturelles,
contes fabuleux, théâtre burlesque...
Les spectacles qui proposent l'art du théâtre d'ombres sont variés. Ils promettent de riches moments
de dépaysement et d'émerveillement.
Qu'est-ce que le théâtre d'ombre ?
Le théâtre d'ombres projette des silhouettes sous formes, précisément, d'ombres, soit entre autres
en utilisant des figurines soit en créant des formes avec les mains.
Figurines ou mains évoluent entre une lampe et une toile, de manière à ce que le public ne voie que
des ombres. Le théâtre d'ombres appelé aussi théâtre d'ombres chinoises, remonte à plus de 2000
ans. Cet art, qui est né en Chine, est représenté dans tous les pays du Monde.
En Europe, les figurines sont fabriquées notamment en carton, en bois ou parfois en zinc. Elles
bénéficient souvent de systèmes d'articulation. En Asie, le théâtre d'ombres est un art à part entière,
art qui résulte d'une grande tradition. Les personnages sont multicolores. Ils sont confectionnés dans
un cuir fin et translucide qui permet de projeter les couleurs sur l'écran.
9. Porteurs d’ombres
Le Fil d’Ariane fait appel au théâtre
d’ombres pour dessiner un univers
poétique et sensible.
De Chine en Inde, d'Égypte en Turquie,
de Grèce en France, le théâtre d'ombres,
même s'il connaît des esthétiques, des
techniques, des philosophies et des
mystiques diverses, est avant tout une
communauté d'expression: celle qui
veut, celle qui sait avec un drap tendu
faire un monde, avec un feu un soleil,
avec des silhouettes de cuir et de carton,
Le Fil d’Ariane
des corps et des cœurs vivants. Le
théâtre d'ombres, c'est une semblable
façon de voir et de montrer, de dire, de chanter, de crier et, pourquoi pas de respirer, de vivre.
Voyager au pays des ombres, ce n'est pas seulement dévoiler le secret des hommes et des choses,
montrer leur double sombre. C'est plus encore entrer dans un univers fragile, ondoyant, élastique, qui
révèle surtout la fragilité du rire, de la vie, de l'humour et de l'amour. On raconte que dans le théâtre
d'ombres ancien, quand un personnage mourait, on allumait derrière l'écran des feux de Bengale et
qu'alors, au milieu des étoiles et des fumées, les spectateurs voyaient s'envoler les âmes des héros.
Puis le montreur d'ombres roulait la toile et s'en allait...
Aujourd'hui, ils renaissent un peu partout, découvreurs de nouvelles techniques et de nouvelles
histoires. Tous sont différents, mais tous sont liés par un même esprit poétique. « Dans notre monde
aride qui s'efforce désespérément de chasser du quotidien toute zone de mystère, dit Roland Schohn,
le théâtre d'ombres a encore quelque chose à nous dire. Théâtre de la rêverie et du conte, il réaffirme
la permanence en nous de l'obscur et de l'insaisissable. »
Et qu'importe de savoir où nous irons, si nous savons d'où nous vient l'envie de partir: la certitude de
trouver sous quelque banquise bleue, peut-être après avoir fait naufrage, dans le clair-obscur des
profondeurs, des images neuves mais très anciennement humaines.
Jean-Pierre Lescot
10. Métamorphoses de la piste
Esthétique classique
Le cirque classique répond à un certain
nombre de critères.
Le spectacle est formé d’une succession de
numéros (une douzaine, durant chacun
environ huit minutes). L’ordre dans lequel ils
sont présentés obéit à la fois à des
contraintes techniques (l’installation de la
cage des fauves, par exemple, ne peut être
effectuée qu’au début du spectacle ou à
l’entracte) et à ce que l’on pourrait appeler la
hiérarchie des émotions (on n’entame pas
un spectacle par un numéro de trapèze
volant, on ne le termine pas avec du
dressage). Des « reprises clownesques » et
l’intervention d’un Monsieur Loyal ponctuent
régulièrement le spectacle : elles détournent
en partie l’attention du spectateur de
l’installation des agrès nécessaires au
numéro suivant, et le soulage, par le verbe
et le rire, de la tension émotionnelle
provoquée par le numéro précédent.
Le Fil d’Ariane
Globalement un spectacle de cirque classique peut être vu comme l’entrelacs de trois types
d’émotions : le rire, l’émerveillement et la peur (de tomber, d’être englouti, d’être lâché...) dont la
récurrence a pour effet de placer le spectateur dans un état comparable à celui d’un nageur en apnée,
qui doit sans cesse reprendre son souffle entre deux plongées. La logique d’enchaînement, non
narrative, est celle du collage d’éléments variés.
Un spectacle doit obligatoirement comporter ce que l’on appelle des « fondamentaux » : une entrée
clownesque, un numéro équestre, le dressage de fauves (félins, ours...) et si possible un numéro
d’éléphant, un numéro d’art aérien – trapèze, fixe, ballant, volant ou Washington, corde aérienne ou
volante, tissus, etc. –, un numéro de jonglerie, et de l’acrobatie et/ou de l’équilibre (sur fil, sur objet
mobile, au sol...). Quoique les numéros de « grande illusion » soient désormais rares en piste, les
enfants en raffolent. Le spectacle se termine généralement par une parade de tous les artistes, et
souvent par un « charivari », série de sauts acrobatiques enchaînés très rapidement. La « musique de
cirque » aussi (cuivres et percussions) est indispensable ; les puristes estiment qu’elle doit être jouée
en direct par un orchestre.
La structure dramatique d’un numéro évoque une architecture en tour de Babel : par paliers de
difficulté technique croissante – chaque étape étant marquée par une pose et l’appel aux
applaudissements –, l’artiste s’efforce d’installer dans l’esprit du public l’idée d’une limite
infranchissable, pour évidemment mieux la franchir…
Les couleurs, les formes, les odeurs, les sons du cirque sont également très standardisés :
omniprésence du rouge et du brillant, des étoiles, des objets ronds ou coniques, des roulements de
tambour, des odeurs de crottin... et de la barbe à papa ! Il y a une « esthétique-cirque », aisément
identifiable. Elle s’exprime notamment par sa très riche imagerie : nez rouge et savates de l’auguste,
sac pailleté et cône du clown blanc, tabourets des fauves, balle en équilibre sur museau d’otarie…
Esthétiques du nouveau cirque
Le nouveau cirque a systématiquement battu en brèche ces codes : l’unité élémentaire n’est plus le
numéro mais un format plus petit, le geste. La combinaison des gestes donne des « tableaux », qui
n’ont aucune durée standard. La succession de gestes et de tableaux n’est plus le seul principe
constructif : plusieurs tableaux peuvent avoir lieu simultanément, peuvent être mis sur le même plan,
d’autres rester en arrière. Parfois, le spectateur est dans l’impossibilité de tout voir ; il est alors
contraint de choisir son point de vue. Les tableaux peuvent être liés selon divers principes comme
celui du récit ou de la trame poétique, et par différents procédés : le tuilage qui fait commencer un
tableau avant l’achèvement du précédent, le couperet qui interrompt un tableau comme
prématurément, la préfiguration qui installe au cœur d’un tableau des signes développés dans un
tableau ultérieur. D’une certaine manière, la composition de cirque s’apparente à la fois à la musique
et au théâtre. L’enchaînement ne va plus crescendo dans la difficulté. La virtuosité se présente
comme une fonction dramatique parmi d’autres….
C’est la diversité des esthétiques qui distingue le plus le nouveau cirque. Chaque compagnie tente de
construire un univers singulier en mettant en cohérence des options plastiques et sonores,
acrobatiques, chorégraphiques et théâtrales. Les techniques de cirque sont souvent utilisées comme
« éléments de langage » propres à signifier, par métaphore, autre chose qu’elles-mêmes : la
projection d’un acrobate à la bascule peut symboliser l’envol mystique, la flèche meurtrière... L’artiste
ne présente pas un numéro, il représente. Le cirque aborde donc des thèmes variés : la guerre,
l’amour, la religion, l’incommunicabilité. Quoique la prolifération des univers décourage toute velléité
de classification, on repère néanmoins quelques courants : l’esthétique du merveilleux et du féerique
(Cirque Plume, Cirque du Soleil, les Arts-Sauts), l’esthétique de la provocation (Archaos, la
compagnie Cahin Caha), celle du dépouillement (le Cirque Nu de la compagnie Maripaule B. et
Philippe Goudard, le Cirque Pocheros, la compagnie Chants de balles), celle de la parodie
(revisitation du cabaret berlinois par Gosh, du cirque traditionnel par le Cirque en kit, du petit cirque
gitan par la famille Morallès). L’absurde, lui, est présent chez Que-Cir-Que, Cirque Ici, Le Cri du
caméléon de la compagnie Anomalie.
Jean-Michel Guy et Thierry Voisin
11. Pistes thématiques
Elles sont données à titre indicatif et non dans une progression linéaire stricte.
Elles peuvent être adaptées aux différents niveaux.
•
Le Lien
Définition
Ce qui sert à lier pour maintenir ou fermer : ficelle, courroie, chaîne.
La symbolique du lien
Cordes, attaches, fils, sangles,
ficelles, servent à lier, rattacher
plusieurs objets, ou les diverses
parties d'un objet, ensemble. Une
laisse est ainsi un lien entre le maître
et son chien, les chiens de traîneau
sont reliés ensemble par des harnais.
Mais il existe aussi un lien d'amitié
entre le chien et son maître, des liens
d'amour qui unissent deux êtres. Ce
dernier lien, sans être matériel, existe
pourtant réellement. Il existe aussi
des symboles pour illustrer des liens:
la bague de fiançailles, ou encore
Le Fil d’Ariane
l'anneau du mariage. Une route peut
être un lien entre deux endroits. Il y a
« le fil d'Ariane », il y a aussi "le fil conducteur" qu'on suit pour se diriger (le fil conducteur d'une
enquête, suivre le fil rouge). Anecdote : dans certaines forêts sauvages, on peut apercevoir un
petit fil de nylon qui court entre les arbres et les buissons. C'est une personne qui a déroulé un
fil pour s'enfoncer dans la forêt; pour revenir à son point de départ, elle suivra le fil, comme
Thésée dans le Labyrinthe.
Résumé de l'histoire du labyrinthe
Séduite par Thésée, Ariane aide celui-ci à s'échapper du Labyrinthe; contre la promesse de
l'épouser, elle lui fournit un fil qu'il dévide derrière lui afin de retrouver son chemin, seul moyen
de triompher du labyrinthe qui n'a qu'une seule entrée et d’échapper au Minotaure.
Propositions pédagogiques
• Construire un labyrinthe.
•
Trouver des exemples de liens ou de symboles de lien : les liens du sang, des liens familiaux,
le cordon ombilical, un pont, le lien social, le téléphérique, le lien commercial (l'argent).
•
Le Cirque
Définition
Lieu de spectacle comportant une piste circulaire où sont présentés des exercices (d'équilibre,
domptage notamment), des numéros, des exhibitions (femme à barbe). Signifie aussi : activité
désordonnée, comme dans l’expression « qu'est-ce que c'est que ce cirque ? »
Au cœur des cirques du début du XXe siècle, fleurissaient les exhibitions de personnages
extraordinaires (géant, siamois, « nains »).
Le Cirque et l’école
A l'école, on ne doit pas "faire le pitre", ni des "singeries", ça ne peut pas être "le cirque". Il faut
être patient, discipliné, concentré… comme au cirque ! Si un funambule veut pouvoir marcher
sur son fil sans tomber, il devra avoir la patience de s'exercer pendant des années et être bien
concentré avant de se présenter sur la piste. C'est pareil pour le dompteur de lion, le jongleur,
l'acrobate. Sans cette discipline et ces entraînements quotidiens, c'est leur vie qu'ils mettent en
danger.
Le Côté obscur
Chacun a une part d'ombre, on n'est
pas toujours le même en public que
chez soi (dans son intimité), comme
l'artiste de cirque n'est pas forcément le
même dans les coulisses que sous les
projecteurs.
Chacun a une part
d’ombre, on n’est pas toujours
le même en public que chez soi
Propositions pédagogiques
•
Trouver des contraires amusants, en lien avec le cirque : le clown triste, la funambule
maladroite, le dresseur de lion allergique aux acariens (ou qui a peur des souris).
On peut aussi retrouver ces exemples dans la rue.
Il suffit de s'asseoir sur un banc et d'observer les passants.
• Amusez-vous à raconter une scène que vous avez vue et qui vous a fait penser au cirque. Par
exemple : un gros monsieur avec un chien minuscule, une dame avec des hauts talons qui s'est
encoublée ; ou une scène entre deux personnes dont vous imaginez la suite. Scénario de
l’histoire : ils se connaissent ? Ils viennent de se rencontrer ? Ils vont se disputer ?
• Dessiner le cirque: un chapiteau, un clown, un équilibriste.
• Jeux d'adresse (jongler, se tenir en équilibre), faire le clown (tomber de façons différentes, en
s'encoublant dans ses propres pieds, par exemple), essayer de ramasser son chapeau en le
shootant plus loin à chaque fois.
•
L’Ombre
Définition
Zone sombre due à l’absence de lumière ou à l’interception de la lumière par un corps opaque.
Historique
Les origines du théâtre commencent avec l'homme des cavernes. En ayant appris à maîtriser le
feu, l'homme a pu manipuler son ombre selon sa volonté et raconter des histoires sur les murs
de la caverne : le théâtre était né.
Pour pouvoir raconter une histoire en ombres, on peut utiliser ses mains, mais aussi construire
des marionnettes en papier. Il existe des lieux géographiques très différents et qui sont pourtant
des experts et des références dans l'art du découpage : l'Indonésie et le Pays d'en Haut.
L'ombre, c'est du plein ou du vide : tout est en noir et blanc. Comme les anciennes photos, ou
celles de Doisneau.
Le Fil d’Ariane est un spectacle muet, sans paroles, mais certainement pas sans sons !
Propositions pédagogiques
•
Créer des animaux avec ses mains (le lapin, le loup), contre un mur; jouer sur la taille de
l'ombre suivant si on est proche de la lumière (grosse ombre) ou loin de la lumière (petite
ombre), mais aussi déformer les ombres, les tordre (liens avec la géométrie, photoshop).
• Faire des découpages.
• choisir une photo de Doisneau, et raconter l'histoire qu'elle vous inspire.
On peut aussi raconter l'ambiance sonore qui devrait l'accompagner, ou la créer (« bizz bizz, tut
tut, vroum vroum »).
• Comprendre tout ce que peut apporter la musique à une scène, en regardant un court métrage
de Buster Keaton sans le son, puis avec celui-ci.
•
Ouvrir la fenêtre de la classe et écouter les bruits dehors, sans penser aux discussions des
passants, simplement les sons (le vent, les voitures, un oiseau dans un arbre), puis raconter
quels sons on a entendu (les enfants n'auront pas tous remarqués les mêmes bruits).
12. Bibliographie
Théâtre d’ombres
•
Hetty Paërl, Jack Botermans, Pieter van Delft, Ombres et silhouettes, Paris, Hachette, 1979
•
Jac Remise, Pascale Remise, Regis van de Walle, Magie lumineuse. Du théâtre d’ombres à la
lanterne magique, Paris, Balland, 1979
Cirque
•
Avant-Garde, cirque !, Les Arts de la piste en révolution, Paris, Edition Autrement,
Collection Mutations, n° 209, novembre 2001
•
Les Arts du cirque, Paris, Ed. Apogée, 2001
•
Pascal Jacob, Le Cirque. Du théâtre équestre aux arts de la piste, Paris, Larousse, 2002
Doisneau
•
Robert Doisneau, Paris, Photo Poche, 1983
•
Jean-Claude Gautrand, Robert Doisneau, Londres, Taschen, 2003
Calder
•
Michael Gibson, Calder, Paris, Hazan, 1988
•
Jean-Claude Marcade, Calder, Paris, Flammarion, 1996
•
Arnauld Pierre, Calder, la sculpture en mouvement, Paris, Gallimard, sd
•
Vidéo du Cirque de Calder sur : www.wikio.fr/video/1057893
► Les ouvrages et sources cités dans cette sélection bibliographique ont été soigneusement lus, vus et choisis pour vous.
La plupart sont disponibles dans le cadre des Bibliothèques Municipales et de la Bibliothèque de Genève.
Pour des informations complémentaires :
Bertrand Tappolet
Théâtre des Marionnettes de Genève
3, rue Rodo - cp 217 - 1205 genève 4
tél. +41 22 418 47 84
mobile +41 79 79 517 09 47
e-mail [email protected]
Petites notes de rappel pour les spectacles du
Théâtre des Marionnettes de Genève
Prix = CHF 4.- par élève
Note 1) La somme exacte correspondant au nombre d’élèves le jour de la représentation
(nbre d’él. x CHF 4.-), est à verser à la caisse en coupures – pas de monnaie disponible sur place.
Note 2) La prise des billets s’effectue 20 minutes avant le début du spectacle ; le temps restant est mis à
profit pour passer au vestiaire et entrer en salle.
Note 3) Les représentations débutent à l’heure. En raison de l’horaire des bus et afin de respecter la
ponctualité des sorties de classes, il n’est pas possible d’attendre les retardataires.
Davantage d’informations sur : www.marionnettes.ch
T
TT
Théâtre des Marionnettes de Genève - Rue Rodo 3, 1205 Genève / Tél. 022/418.47.70 - fax 022/418.47.71
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