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Introduction
Les difficultés rencontrées par les professionnels et les familles concernant les
comportements et les apprentissages des enfants porteurs d’un trouble de l’attention
ne cessent d'inquiéter. Si le taux mondial des tous les enfants présentant un tel
trouble est estimé de 7% à 9% (Froehlich et al, 2007, cité par Gonon, Guilé &
Cohen, 2010) ou 3 à 7% pour la population des enfants en âge scolaire (Reid &
Johnson, 2012), il reste cependant un nombre important d’enfants souffrant d’un
trouble d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA(H)) qui ne sont pas
diagnostiqués. Suite à cette lacune, l’apprentissage scolaire, ainsi que la discipline et
les relations de ces enfants sont amenés à gravement se détériorer. Généralement,
lorsqu’un enfant est diagnostiqué, le moyen le plus utilisé pour faire face à ces
difficultés est la médication par des psychostimulants, dont le plus répandu est la
Ritaline. Cependant, les effets secondaires de ces médicaments ne sont pas
anodins : troubles du sommeil (insomnie), diminution de l’appétit et interruption
momentanée de la croissance, état dépressif, maux de tête et de ventre, nervosité,
tachycardie, accompagnés par l’émergence de tics et des relations entre mère et
enfant affectées (Bange, Mouren-Simeoni, 2000 ; Doré & Cohen, 1996 ; Ferreri,
2004; Rollini & Baud, 2008). A cela s’ajoute sans le risque plus élevé d’addiction à
l’âge adulte (Biederman et al. 1995; Gonon, Guilé & Cohen, 2010; Breyer, Lee,
Winters, August & Realmuto, 2014). Même si la plupart de ces effets s’estompent au
fil du traitement (Karila et al. 2010), ils n’en demeurent pas moins alarmants.
L’objectif principal de ce travail est de décrire et de documenter une pratique efficace
et moins nocive dans la réduction des troubles de l’attention, de l’impulsivité et
l’hyperkynésie chez les enfants d’âge scolaire. Cette méthode est nommée
neuro/biofeedback (NF). Dans un deuxième temps, nous essayerons de comprendre
pourquoi elle est encore peu connue en ville de Fribourg.
L’un des défis de notre démarche est d’aborder d’une manière critique les idées qui
dominent encore dans certains milieux professionnels de la santé et de l’éducation.
Ces idéologies privilégient le traitement médical, en minimisant l’impact positif des
approches alternatives. Pour atteindre cet objectif, une revue analytique et critique