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2) L’inflation ne permet pas de diminuer durablement le chômage :
* phénomène expliqué par les monétaristes : une fois l’illusion monétaire dissipée, les salaires
nominaux vont s’accroitre et les embauches vont diminuer, le taux de chômage revient à son
niveau naturel, la courbe de Phillip de longue période est verticale
* phénomène observé avec la stagflation des années 1970, la relance monétaire relance l’inflation
mais pas la croissance ; cf. les boucles de Phillips
3) L’inflation ne permet pas de sortir durablement de la récession :
* théorie autrichienne du cycle : la banque centrale peut initier un effet de relance en augmentant la
masse monétaire via la baisse des taux d’intérêt, ce qui provoque un accroissement de la demande
de biens d’investissement. Mais au bout d’un certain temps, l’offre augmente sans qu’en face une
demande équivalente ne soit présente. De nombreux investissements ne sont pas rentables.
* c’est la crise de la surcapitalisation. La relance monétaire et donc l’inflation provoquent une
déformation de la structure de production de l’économie, fâcheuse à long terme.
III) Et l’inflation va entrainer de nombreux effets pervers à long terme qui vont
aggraver la crise
1) L’inflation pervertit l’étalon monétaire :
* elle entraine des couts d’usure et d’affichage car les agents essayent d’éviter l’érosion monétaire
* ces couts sont d’autant plus élevés que l’inflation est forte, mais justement le propre de l’inflation
est de s’autoalimenter (boucle prix/salaires).
2) L’inflation freine la croissance potentielle
* elle n’incite pas au progrès économique en nuisant à l’épargne qui est à la source de
l’investissement, en incitant les entreprises à augmenter les prix plutôt qu’à innover
* elle complique les calculs économiques en brouillant le système d’information constitué par les
prix relatifs en étant de plus en plus volatile
3) L’inflation attise les antagonismes sociaux :
* L’inflation entraîne d’insidieuses redistributions de ressources, car toutes les catégories ne sont pas
également protégées contre les hausses de prix. Des titulaires des revenus fixes (rentes, loyers,
pensions, intérêts obligataires, etc.) vers ceux qui peuvent hausser les prix de vente (commerçants,
artisans, prof. libérales), des salariés des secteurs concurrencés par les produits étrangers vers ceux
des secteurs protégés, des salariés précaires vers ceux qui bénéficient de conventions collectives et
de syndicats puissants. L’inflation ne crée pas de richesse, ceux qui gagnent le font au détriment de
ceux qui perdent. Le jeu est à somme nulle.
* D’où des injustices entre gagnants et perdants et des conflits sociaux. Chaque groupe social
combat pour le maintien de son revenu réel, ce qui se traduit par de l’inflation. Cette spirale peut
aboutir à l’hyperinflation, elle-même facteur de troubles politiques (guerres ou révolutions).
L’inflation, si elle n’est pas arrêtée à temps, peut détruire une société.
Conclusion :
* Certains experts prédisent une forte inflation comme suite logique des politiques de relance,
d’autres au contraire pensent que nous nous orientons vers un scénario à la japonaise, c'est-à-dire
une récession prolongée accompagnée d’une absence de hausse des prix voire de déflation. Lequel
de ces scénarios va l’emporter ? L’avenir le dira.
* L’inflation serait opportune si nous étions dans une crise de la demande, or nous sommes dans
une crise de la dette. Pour sortir d’un endettement excessif, il faut que les agents épargnent plus, or
l’inflation nuit à l’épargne et donc nous éloigne de la solution à la crise. Et même si nous étions
dans une crise de la demande, il ne faut pas oublier que l’inflation est un phénomène qui par nature
commence bien et qui finit mal.