Lycée du Parc Cycle 2 Analyser, expérimenter, modéliser et résoudre pour vérifier les performances temporelles et fréquentielles des SLCI PSI Sciences Industrielles de l’Ingénieur CHAPITRE 1 : MODELISATION DES SYSTEMES LINEAIRES CONTINUS ET INVARIANTS TD Exercice 1 : Correction de tilt d’une optique adaptative Concours Mines Ponts 2001 L’objectif de l’étude est de déterminer la fonction de transfert en boucle ouverte du système de correction de tilt d’une optique adaptative à partir de modèles de connaissances afin de pouvoir par la suite étudier les performances du système. En instrumentation astronomique, un système d’optique adaptative (OA) permet de corriger les effets des turbulences de l’atmosphère. Celles-ci provoquent des fluctuations aléatoires de l’indice de réfraction des couches de l’atmosphère traversées par la lumière, et sont à l’origine des déformations des surfaces d’onde reçues par le télescope. Il en résulte non seulement une déformation instantanée des images, mais également un « flou » dû aux variations de la surface d’onde pendant le temps de pose. La Figure 1 compare deux images du centre galactique prises dans l’infrarouge, l’une sans correction (à gauche), l’autre avec correction par la première optique adaptative astronomique : le système « Pueo » du télescope Canada-France-Hawaï. Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI 1 Le principe d’une optique adaptative est le suivant : une surface d’onde provenant de l’objet astronomique et déformée par l’atmosphère est reçue par des miroirs primaires puis secondaires du télescope. La lumière est séparée par une lame dichroïque (un miroir partiellement réfléchissant), et envoyée pour partie sur une caméra CCD où se forment les images, pour l’autre partie sur un analyseur de surface d’onde (ASO). Celui-ci fournit une estimation de la déformation de la surface d’onde. Un calculateur temps-réel en déduit les commandes à appliquer aux actionneurs de l’optique adaptative. L’objet de l’étude est le sous système de correction du miroir tilt (Tip-Tilt Mirror, ou TTM) conçu pour le VLT par le Département de Recherche Spatiale (DESPA) de l’Observatoire de ParisMeudon. Le système de correction du miroir tilt est détaillé sur la figure de droite. Il comprend un système mécanique supportant le miroir, deux moteurs actionnant le système mécanique, un amplificateur de puissance, deux capteurs angulaires et diverses cartes électroniques réalisant des soustractions ou des transformations des signaux. Des études ont permis de proposer des modèles de comportement pour chacun des éléments constituant le système : le système θ(t) T mécanique peut-être modélisé par l’équation suivante : 2 dθ(t) J d θ(t) 1 C(t) dt k dt2 k où θ(t) est l’angle de rotation, C(t) est le couple moteur, k est la raideur du système mécanique (k=24N.m/rad), T est une constante qui correspond à l’amortissement c du système mécanique divisé par sa raideur k (T=10−3s) et J est l’inertie du système mécanique (J=3,6.10−3kg.m2). le moteur électrique, alimenté par une intensité i(t), est simplement modélisé par un gain pur (K3=1,2 N.m/A). l’amplification de puissance se comporte comme un gain pur (K2 = 0,1 A/V). le capteur de position se comporte comme un gain pur (K4 = 4125 V/rad). le correcteur PD (Proportionnel-Dérivé) est construit pour définir la loi d’entrée (notée e5(t)) sortie (notée s5(t)) suivante : e5 (t) T5 Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI de5 (t) 1 s 5 (t) dt K5 2 où T5 [s] et K5 [1] sont des constantes de réglage du système. Le correcteur PI (Proportionnel-Intégral) est construit pour définir la loi d’entrée qui est un écart (notée ε1(t)) sortie (notée e2(t)) suivante : K1 ε1 (t) T1 dε1 (t) de2 (t) T1 dt dt où T1 [s] et K1 [1] sont des constantes de réglage du système. Q.1. Compléter le schéma-bloc ci-dessous. Q.2. Modifier le schéma-bloc de la question précédente pour obtenir un schéma-bloc comportant deux boucles imbriquées l’une dans l’autre comme sur le schéma cidessous. Déterminer les fonctions de transfert HA(p), HB(p), HC(p) et HD(p). Q.3. Déterminer la fonction de transfert en boucle ouverte de la boucle 1 : T1(p). Donner la classe et l’ordre de cette fonction de transfert. Q.4. Déterminer la fonction de transfert en boucle fermée de la boucle 1 : T1(p). Donner la classe et l’ordre de cette fonction de transfert. Q.5. Calculer la fonction de transfert boucle ouverte F(p) du système puis donner sa classe. Exercice 2 : Etude du mécanisme de transfert d'un automate de préparation de pizza Concours Petites Mines 2004 Les objectifs de l’étude sont : - de déterminer la fonction de transfert en boucle fermé du mécanisme de transfert - de proposer un modèle dans le domaine de Laplace de la consigne de déplacement en vitesse de type trapézoïdale. Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI 3 Le mécanisme de transfert est un ensemble mécanique appartenant à un automate de préparation de pizza. Il permet de transférer sur un plateau, des dosettes contenant des ingrédients nécessaires à la préparation des pizzas vers un robot préparateur, chargé lui de vider ces dosettes, d’étaler la pâte de déposer la sauce tomate et le fromage… Le mouvement de l’ensemble est décomposé en 3 phases : Phase 1 : déplacement horizontal de la dosette. Phase 2 : rotation de la dosette autour de l’axe vertical. Phase 3 : mouvement d’élévation de la dosette pour l’amener en face du préparateur. La chaine cinématique assurant déplacement du chariot est constituée : d’un moteur que ωm (t) τm à courant le continu, commandé en tension : um (t) tel dωm (t) Km um (t) , dt ωr (t) 1 1 , ωm (t) r 32 d’un réducteur planétaire à 2 étages de rapport de réduction d’une transmission poulies-courroie crantée (diamètre primitif des poulies : Dp=35,6 mm) qui permet de déplacer en translation d’une vitesse v4(t) le chariot 4 afin d’élever la dosette en phase 3 (v4(t)=Dp/2.ωr(t)). d’un codeur incrémental, monté sur le moteur, qui permet de mesurer la vitesse ωm(t) de l’arbre moteur. Le gain du capteur de vitesse sera assimilé à une constante Kmes et délivre un sortie en tension notée umes(t). Ce choix permet de réaliser un asservissement en vitesse du moteur. D’une carte de commande d’axe qui reçoit la vitesse de consigne du chariot vc(t) et la mesure de la vitesse de rotation du moteur u mes(t). Cette carte élabore : - la tension de consigne uc(t) à l’aide d’un bloc d’adaptation de gain Ka, - l’écart en tension ε(t), - puis la commande en tension du moteur, à partir de l’écart ε(t) et d’un bloc correcteur noté Kc. Q.1. Tracer le schéma-bloc de la commande du chariot d’entrée Vc(p) et de sortie V4(p). Préciser le constituant correspondant à chaque bloc. Indiquer les grandeurs physiques qui transitent entre chaque bloc et leur unité. Q.2. Déterminer l’expression littérale du gain d’adaptation Ka pour obtenir un fonctionnement précis en régime permanent, de façon à annuler l’écart ε(t) quand la vitesse du chariot et la vitesse de consigne sont égales. Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI 4 Q.3. Calculer la fonction de transfert boucle fermée du système. La mettre sous forme canonique puis donner la classe et l’ordre de cette fonction de transfert. Le déplacement du chariot est commandé en trapèze de vitesse à deux niveaux : - niveau 1 : déplacement grande vitesse GV = 0,5 m/s, - niveau 2 : déplacement petite vitesse PV = 0,1 m/s. La courbe ci-dessous représente (en gras) la vitesse de consigne du chariot vc(t) et (en trait fin) la vitesse réelle du chariot v4(t) en m/s. Q.4 Différentier les zones d’asservissement en régulation et celle en poursuite. Q.5. Au début du mouvement (t < t1, avec t1 = 0,5 s), le chariot est commandé avec une rampe de vitesse. En donner la transformée de Laplace Vc(p) en fonction de GV et t1. Q.6. En utilisant le théorème du retard et en décomposant la commande en trapèze de vitesse en une somme de rampes élémentaires, donner l’expression de la transformée de Laplace Vc(p) pendant toute la durée du déplacement du chariot (0s<t<3s). (Les pentes de toutes les rampes élémentaires ont la même valeur absolue Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI GV . t1 5 Exercice 3 : Moteur à Courant Continu L’objectif de l’étude est de modéliser le MCC : un grand classique ! Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI 6 Q1 Tracer le schéma blocs d’un moteur à courant continu commandé en tension. Q2 Le schéma blocs est-il celui d’un système asservi ? Justifier. Q3 Déterminer l’expression de 𝜴(𝒑) en fonction de 𝑼(𝒑) et 𝑪𝒓(𝒑). Q4 Déterminer l’expression du taux de rotation en régime permanent si l’entrée de consigne est un échelon d’amplitude 𝑼𝒐 et si la perturbation est supposée nulle. Q5 Que devient cette expression en régime permanent si on modélise le couple de frottements par un échelon d’amplitude 𝑪𝒓𝒐 ? En déduire l’influence du frottement sur la vitesse limite. Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI 7 Exercice 4 : Restituteur d’effort Concours Centrale Supélec 2006 L’objectif de l’étude est de modéliser le système asservi par un schéma fonctionnel classique pour ensuite régler le correcteur de l’asservissement afin de répondre aux critères du cahier des charges (non demandé) Le restituteur d’effort étudié a pour objectif de créer une sensation d’effort pour le conducteur au niveau de la pédale d’embrayage alors que la commande d’embrayage est électrique. L’asservissement consiste à réguler la différence entre l’effort appliqué, et donc ressenti, par le conducteur sur la pédale, 𝑓𝑝 , et l’effort appliqué sur la butée d’embrayage 𝑓𝑒 . - Restituteur d’effort comportant un actionneur électrique. - Capteur de position de la pédale. Actionneur électrique Boîte de vitesses Calculateur électronique de contrôle Pédale de commande et restituteur d’effort Butée d’embrayage Diaphragme Embrayage à commande électrique Vers l’arbre moteur Figure 1: d’après documents Valeo Le cahier des charges du restituteur d’effort asservi est le suivant : une marge de phase M 45 ; un écart en régime permanent lim f1 0 ,1 volt en réponse à une variation en rampe de t l’effort sur la pédale f p1 ( t ) F0 .t .( t ) avec F0 = 10 V.s-1. un temps de réponse tr ( 5%) 200 ms , vis-à-vis d’une variation en échelon de l’effort f p(t) appliqué par le conducteur sur la pédale fp1( t ) F0 .( t ) . Afin d’être dans le domaine linéaire, l’étude est faite autour d’un point de fonctionnement. Le processus de restitution d’effort peut être modélisé par le schéma blocs de la figure cidessous : Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI 8 Figure 2: Schéma bloc du restituteur Q1. Quelles sont les unités des gains A, B et C si représente le pas d’une vis en m.rad-1 Q2 Déterminer 𝑯𝟏 (𝒑) et 𝑯𝟐 (𝒑) tel que 𝑭(𝒑) = 𝑯𝟏 (𝒑). 𝑼(𝒑) + 𝑯𝟐 (𝒑). 𝑭𝒑 (𝒑) Q3 Le processus du restituteur d’effort précédent est maintenant asservi : quelle grandeur doit être contrôlée? Représenter le schéma fonctionnel de l’asservissement. Cours - Cycle 2 Chap1 : Modélisation des SLCI 9