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rapport annuel 2009
/ afrique
assimilés à des opposants politiques, des terroristes ou à des agents à
la solde de l’Occident.
En effet, en 2008, les pratiques répressives visant à entraver et
sanctionner l’activité des défenseurs des droits de l’Homme se sont
poursuivies et intensifiées. À nouveau, de trop nombreux Gouvernements
ont ainsi porté atteinte aux libertés de rassemblement pacifique (
Kenya,
Mauritanie, Nigéria, Ouganda, Zimbabwe
) et d’association (
Angola,
Ouganda, Rwanda, Zimbabwe
), et nombre de défenseurs ont été
la cible d’actes de répression particulièrement graves et répétés, en
particulier d’arrestations et de détentions arbitraires, de menaces, de
poursuites judiciaires et de violences directes (
Burundi, Cameroun,
Kenya, Ouganda, RCA, RDC, République du Congo, Soudan, Tchad,
Zimbabwe
).
Répression des défenseurs dans le contexte d’échéances
électorales ou de crises politiques
En 2008, les défenseurs faisant état des violations des droits de
l’Homme ont été particulièrement pris pour cibles dans le contexte
des nombreux scrutins électoraux qui se sont déroulés sur le conti-
nent (
Angola, Djibouti, Gambie, Guinée-Bissau, République du Congo,
Rwanda, Zimbabwe
). En
Angola
, quelques mois avant les élections, le
Bureau du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme
a ainsi été fermé et, la veille du scrutin, une procédure de fermeture a été
réactivée contre une organisation de droits de l’Homme qui dénonçait
les irrégularités pré-électorales. Au
Zimbabwe
, les défenseurs dénonçant
les irrégularités et la violence post-électorale, assimilés à l’opposition,
ont été quotidiennement menacés, arrêtés, attaqués ou harcelés.
En dehors de ces échéances électorales, les défenseurs se sont retrouvés
également en première ligne de la répression lors des situations de crise,
qu’elles soient liées à des élections antérieures entachées d’irrégularités
et de violences (
Kenya
), à des coups d’État ou tentatives de coup d’État
(
Mauritanie, Tchad
) ou à des manipulations constitutionnelles en vue
des prochaines échéances électorales (
Cameroun
). Les défenseurs des
droits de l’Homme ont en effet été systématiquement harcelés pour
avoir témoigné, protesté ou condamné les violations des droits de
l’Homme perpétrées lors de ces événements contraires au principes
démocratiques. Parfois, ils ont dû quitter momentanément leur pays,
comme au
Tchad
.