Je sais que le gouvernement voudrait s'attribuer le mérite et être
félicité pour certaines de ces mesures, ce qui est fondé en partie, mais
en toute justice, on devrait aussi féliciter directement les députés qui
réclament depuis longtemps ces mesures. Ainsi, le budget renferme
des réductions d'impôt pour les entreprises. Cependant, il ne faut pas
oublier que, depuis des années, il n'y a pas de plus ardent défenseur
d'une réduction de l'impôt des sociétés et d'un allégement de leur
fardeau fiscal que notre porte-parole en matière de finances, le
député de Medicine Hat.
Le budget comporte quelques mesures de réductions de l'impôt sur
le revenu des particuliers, notamment l'augmentation du montant
personnel de base, une mesure universelle qui bénéficiera surtout
aux Canadiens à faible revenu. Je dois signaler qu'une telle mesure
est préconisée depuis quelques années par des députés de mon parti,
y compris mon prédécesseur, le député d'Okanagan—Coquihalla,
qui préconisait déjà cette mesure lorsqu'il était trésorier de l'Alberta.
Enfin, le budget prévoit l'élimination graduelle de la taxe d'accise
sur les bijoux, taxe plus néfaste que bénéfique. Le député d'Île de
Vancouver-Nord a défendu vigoureusement l'élimination de cette
taxe.
●(1020)
[Français]
Les bénéfices pour les coopératives agricoles sont abordés dans ce
budget. Une membre de notre caucus, non élue jusqu'à maintenant, a
travaillé fort en faveur de l'exemption des dividendes des
coopératives agricoles que le gouvernement a finalement appliquée.
Il s'agit de la future députée Josée Verner.
[Traduction]
En ce qui concerne les dépenses d'adoption, enfin abordées dans le
budget, je tiens à dire que le partisan le plus tenace de mesures à cet
égard au fil des années a été le député de Prince George—Peace
River.
En fait, la plupart des nouveautés annoncées dans le budget
proviennent de la plate-forme électorale du Parti conservateur: des
réductions d'impôt et des augmentations des dépenses militaires.
Il importe que les Canadiens sachent que les augmentations des
dépenses représentent en fait la moitié de ce que le gouvernement a
annoncé et qu'elles sont loin d'être assorties aux besoins à long
terme. Toutefois, il convient de reconnaître que ces augmentations
sont en fait le fruit du travail d'une longue lignée de députés
conservateurs, de nos deux partis fusionnés, qui n'ont jamais cessé de
plaider en faveur de telles augmentations dans le secteur de la
défense, et le porte-parole actuel en matière de défense, le député de
Carleton—Mississippi Mills, s'est certainement montré à la hauteur
lorsqu'il a pris le flambeau.
Tous ces députés conservateurs à la Chambre ont fait ce que les
conservateurs ont toujours fait. Ils ont subi d'innombrables
moqueries et railleries parce qu'ils défendaient des principes et des
idéaux auxquels les députés ministériels veulent maintenant adhérer
à la dernière minute. Voilà ce qu'ils ont fait, non seulement à l'égard
de ces mesures, mais précédemment aussi, par exemple, il y a déjà
quelque temps, à l'égard de questions comme le faible taux
d'inflation, la réforme de la TPS et le libre-échange. Le Parti
conservateur sera toujours un précurseur lorsqu'il s'agira de prôner
certains principes. De plus, il exercera sans cesse des pressions sur
les ministériels pour que ceux-ci prennent les mesures qui
s'imposent, même s'il doit se battre pour qu'on lui accorde le mérite
qui lui revient.
Même les propositions intéressantes contenues dans le budget sont
inadéquates ou incertaines, notamment l'augmentation des crédits
accordés au titre de la défense nationale. Aucun des nouveaux
investissements ne peut masquer le fait que le gouvernement n'a pas
encore de plan établi en ce qui concerne la défense nationale. Sa
feuille de route en matière de gestion compétente est à toutes fins
pratiques inexistante. À ce jour, il n'a jamais mis l'accent sur
l'importance de ce type de gestion. Dans le budget, le gouvernement
a commencé en exagérant et en doublant l'augmentation réelle. Quel
dommage d'aborder de cette façon les politiques gouvernementales
les plus sérieuses.
Les événements tragiques du 11 septembre 2001 auraient dû
rappeler au gouvernement que nous vivons dans un monde
dangereux, un monde dans lequel les forces armées sont non
seulement l'instrument central pour la défense nationale et pour la
sécurité intérieure, mais aussi la plus claire expression de la
souveraineté et de l'influence internationale.
Sous la direction du gouvernement libéral, nous assistons à une
indiscutable détérioration de la disponibilité et du potentiel militaire
du Canada. Cette détérioration s'est d'ailleurs manifestée tragique-
ment lors des tristes événements survenus à bord du NCSM
Chicoutimi. Jusqu'à l'avènement du présent gouvernement minori-
taire, le gouvernement libéral était déterminé à perpétuer cette
détérioration.
Notre matériel militaire continue de se délabrer et le nombre de
militaires équipés convenablement ne cesse de baisser. Aujourd'hui,
les dépenses du Canada au titre de la défense, exprimées en
pourcentage de notre économie, se classent parmi les plus faibles
parmi les pays de l'OTAN. Autant la négligence du gouvernement
amenuise gravement la portée de nos efforts et ternit sérieusement
notre crédibilité et notre prestige en tant que gardiens de la paix,
autant elle réduit notre capacité de combat. Le gouvernement se plaît
à nous répéter que, à l'heure actuelle, le Canada fait partie d'au moins
17 missions de maintien de la paix. Cependant, la vaste majorité de
ces missions n'existent que sur papier et pour certaines moins de dix
soldats sont déployés.
[Français]
Le Canada se situe aujourd'hui au 34
e
rang des pays participant
aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies, le même rang
que le Togo.
[Traduction]
Notre équipe d'intervention en cas de catastrophe doit louer des
avions pour pouvoir se rendre dans les régions où ses services sont
requis. Nous ne savons pas encore si les fonds prévus par le budget
serviront à combler le manque de moyens de transport lourds ou à
moderniser l'équipement utilisé par les forces.
Nous sommes heureux que le gouvernement s'engage à recruter
5 000 soldats de première ligne, mais comment ces soldats seront-ils
équipés? Quel sera leur rôle? La semaine dernière, nous avons appris
que nos forces actuelles, qui s'amenuisent sans cesse, n'ont même pas
réussi à convaincre le gouvernement de leur fournir des bottes
convenables.
Nous verrons, avec le temps, si le Canada est réellement capable
de recruter, former et équiper ces femmes et ces hommes que nous
avons souvent mis en danger au nom de la paix et de la sécurité
internationales.
24 février 2005 DÉBATS DES COMMUNES 3897
Le budget