Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 1 Les tournesols de Vincent Van Gogh (1888) Les ambassadeurs du projet Mélanie Davias Pierre Le gourmet de Picasso (1901) Parodi Nicolas Legrand du lycée Guez de Balzac Angoulême à Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 2 Résumé C’est à la suite de la lecture d’un article scientifique sur le site Sciences et Avenir que notre projet a pris naissance. Des chercheurs Canadiens ont réussi à appliquer à l’art un effet ancien (l’effet photoacoustique) afin d’identifier la nature des pigments utilisés dans certaines toiles ; connaître les pigments est utile pour adapter la conservation et la restauration des œuvres. Ce procédé nous ayant interpelé, nous avons essayé de comprendre son fonctionnement. Dans ce but, nous avons d’abord réalisé une version contemporaine du photophone de Bell, destiné à réaliser une onde sonore à partir d’une source lumineuse. Ce dispositif a ensuite été amélioré afin d’étudier des sons émis par des substances éclairées de façon périodique : A l’intérieur d’une cellule photoacoustique (entonnoir recouvert d’un pigment), est envoyé un faisceau de lumière modulée dans le temps à l’aide d’un hacheur optique. Le faisceau lumineux modulé est absorbé par le pigment qui s’échauffe et se refroidit périodiquement. La variation de pression locale ainsi engendrée provoque l’émission d’un son dont la fréquence dépend du résonateur (ici l’entonnoir) et de la fréquence de modulation. Afin de mieux comprendre le fonctionnement de la cellule, il a fallu réaliser étudier le phénomène de résonance acoustique (Les résonateurs d’Helmholtz ) La tension issue du microphone montre que le signal est noyé dans du « bruit » . Un dispositif électronique (détection synchrone) a permis d’éliminer celui-ci . En éclairant le pigment par des radiations de longueur d’onde différentes, et en étudiant la réponse en amplitude du son produit par le résonateur, on obtient son spectre photoacoustique qui constitue son « empreinte digitale ». Le but du projet est d’établir à l’aide de ce procédé une modeste « base de données » constituée des spectres photoacoustiques de pigments couramment utilisés par les artistes ( Bleu de Prusse, vert de Véronèse, vermillon, bitume de Judée…). Ainsi, on pourra identifier à l’aide de cette base, les pigments utilisés dans des toiles anciennes, en vue de leur restauration ou de leur datation. En complément du dispositif précédent, le montage est transformé en instrument de musique : la tension continue issue du détecteur synchrone commande un oscillateur dont la fréquence est proportionnelle à cette tension. On obtient alors un son dont la Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 3 fréquence dépend de la longueur d’onde de la lumière qui éclaire la cellule photoacoustique. Sommaire 1. Naissance du projet 2. Le photophone a. Le photophone historique de Bell b. Amélioration contemporaine du photophone 3. Du photophone au spectroscope photoacoustique a. Le spectrophone historique de Bell b. Réalisation d’un spectroscope photoacoustique didactique 4. Analyse de quelques éléments du spectroscope a. L’entonnoir : un résonateur de Helmholtz b. Le phénomène de résonance acoustique c. L’absorption du rayonnement d. Elimination du bruit par le procédé de détection synchrone 5. Obtention de spectres photoacoustiques a. Obtention du spectre photoacoustique d’un pigment b. Réalisation d’une base de données 6. La transformation en un instrument de musique Réalisation d’un oscillateur commandé par une tension (OCT) 7. Bibliographie Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 4 1. Naissance du projet C’est à la suite de la lecture d’un article scientifique sur Internet que notre projet a pris naissance. Extrait de l’article (sciences et avenir .fr) A l'écoute des peintures anciennes Pour découvrir quels pigments ont été utilisés par un artiste pour peindre son œuvre il y a plusieurs siècles, des chercheurs canadiens se mettent à l’écoute de la matière.. Pour décortiquer une œuvre d’art ancienne en dévoiler les techniques, les pigments, les réalisations cachées sous une peinture plus récente, les scientifiques disposent déjà d’un arsenal de techniques bien fourni. Une équipe de chimistes du Canada leurs proposent désormais de tendre l’oreille pour découvrir les pigments utilisés autrefois par les peintres. Ian Butler et ses collègues de l’Université McGill ont réussi à appliquer à l’art un effet ancien, mis en évidence en 1880 par l’Américain Graham Bell : un solide (ou un gaz) soumis à un rayonnement lumineux émet des sons en retour. La matière transforme en effet une partie de l’énergie de la lumière en chaleur. Cette énergie thermique produit des vibrations acoustiques qui peuvent être enregistrées par un microphone d’une très grande sensibilité. La technique de spectroscopie photoacoustique infrarouge exploite cet effet. Elle est utilisée dans de nombreux domaines de recherches, pour analyser des matières solides ou des gaz. Butler et ses collègues l’ont appliquée à la détection des pigments nonorganiques dans les peintures. Ils ont défini les sons émis par douze pigments couramment utilisés par les artistes, comme le bleu de Prusse, de cobalt ou l’outremer ; la malachite ou l’oxyde de chrome pour les verts ; le cadmium et le chromate de plomb pour le jaune ; l’ocre ou l’oxyde de fer pour les bruns. Il suffit ensuite de soumettre les tableaux à un rayon laser pour provoquer l’effet photoacoustique. Cette technique a l’avantage de ne pas endommager l’échantillon, expliquent les chercheurs. Connaître les pigments est important pour adapter la conservation et la restauration des œuvres. Cette analyse est également utile pour détecter les faux tableaux anciens. Notre projet se propose de comprendre et d’analyser de façon didactique ce procédé très ancien remis au goût du jour pour identifier les pigments dans les tableaux. Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 5 2. Le photophone de Graham Bell L’effet photoacoustique (encore appelé optoacoustique) est le processus de conversion d’énergie lumineuse en énergie acoustique. Graham Bell et son collaborateur Charles Sumner Tainter construisirent un appareil, appelé photophone, destiné à produire une onde sonore à partir d’une source lumineuse (la lumière du Soleil) a. Description du photophone de Bell La lumière, issue du Soleil, est réfléchie par un miroir plan et converge vers une lame de verre très fine que l’on fait vibrer en parlant devant. Le faisceau lumineux est ainsi modulé par la parole. Ce faisceau modulé vient converger sur un récepteur photoconducteur à base de sélénium. Sa résistance varie en fonction de l’intensité lumineuse reçue. La parole sera donc transmise dans le téléphone récepteur. Les essais positifs conduirent Bell à annoncer à l’Institut royal de Grande – Bretagne, dans sa séance du 17 mai 1878, qu’il lui était possible « d’entendre l’ombre de la lumière, et d’écouter les nuages passer sous le soleil. » L’objectif de cet appareil est d’assurer des communications à longue distance en extérieur. Il a fallu attendre plus d’un siècle pour que ce procédé de communication par la lumière soit mis en œuvre à l’aide de la fibre optique. b. Amélioration contemporaine du photophone On se propose de reproduire de façon contemporaine l’expérience de Graham Bell. Dispositif expérimental photodétecteur amplificateur HP Lampe LC(1) condenseur LC(2) 500W F Film plastique sur support Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 6 Le condenseur sert à reconcentrer au foyer principal objet F de la lentille (1) le maximum de lumière issue de la lampe. Le faisceau émergent de la lentille (1) est alors cylindrique ; la lentille (2) fait converger ce faisceau sur le film transparent mis en vibration par la parole. Ce faisceau, réfléchi partiellement par le film, vient frapper un photodédecteur. La tension de sortie de ce capteur, amplifiée, alimente un haut-parleur. Le photodétecteur utilisé est une photodiode polarisée en inverse, ce capteur optique réalise la conversion d’un signal lumineux en signal électrique. Remarque Dans l’expérience contemporaine de Graham Bell, on peut remplacer la lampe par un laser. Cette expérience décrit le principe d’un dispositif servant à espionner une conversation dans une pièce en ciblant simplement la vitre et en utilisant un faisceau laser infrarouge ! De quoi susciter l’intérêt des services secrets ! 3. Du photophone au spectroscope photoacoustique a. Le spectrophone de Bell Le dispositif de Graham Bell a l’inconvénient de perdre beaucoup de lumière du fait de la lame de verre. Pour palier à cet inconvénient, Bell a modifié le dispositif précédent. La lumière issue du Soleil est modulée par un disque perforé, et est dirigée sur une substance absorbante. On peut alors percevoir un son. L’échantillon absorbe plus ou moins d’énergie, qui est convertie en chaleur en l’absence de réaction photochimique et de tout phénomène de luminescence. Le solide, alternativement chauffé et refroidi à la fréquence de la modulation, réchauffe et refroidit la mince couche de gaz qui est à son contact. Celle-ci est alors dilatée et comprimée à la même fréquence, ce qui donne naissance à une onde sonore détectable par microphone. Disque perforé mis en Substance absorbante rotation par une pédale Miroir plan Réflecteur parabolique Le spectrophone de Bell permet d’étudier des sons émis par des substances éclairées de façon périodique. Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 7 Bell écrivait à son collaborateur Summer Tainter, le 2 novembre 1880 « J’ai obtenu des effets splendides avec des cristaux de bichromate de potassium et de sulfate de cuivre et avec la fumée de tabac. Un cigare entier placé dans le tube produisait un son très fort . » b. Amélioration contemporaine du dispositif précédent : Réalisation d’un spectroscope didactique On va utiliser dans un premier temps comme substance absorbante le noir de fumée. Le noir de fumée est un pigment qui convient très bien en peinture aux techniques de la tempera et de l’aquarelle. Le noir de fumée est particulièrement apprécié pour les lavis. Sa teinte bleutée permet l exécution de dégradé de gris. Résultant du broyage de la suie obtenue par combustion partielle de matériaux végétaux résineux ou huileux, le noir de fumée est un pigment noir très couramment employé jusqu’au XIX° siècle. Le tableau ci-contre est de Jiri Georg Dokoupil Vente aux enchères chez Christie’s 1989 Noir de fumée sur toile Paris Musée national d’art moderne Georges Pompidou Dispositif expérimental utilisé Une lentille convergente intercepte le faisceau lumineux issu d’une lampe (500W) et le focalise dans le plan sur lequel est placé un hacheur de faisceau. La cellule photoacoustique est un entonnoir en verre. Sa surface intérieure a été recouverte de noir de fumée avec la flamme d’une bougie. Une plaque de verre a ensuite été collée sur la base de l’entonnoir pour former la cellule photoacoustique. Le faisceau lumineux, modulé dans le temps est absorbé par le noir de carbone qui s’échauffe, sa température de surface étant modulé dans le temps avec la même fréquence f que la modulation du faisceau. Dans le cas où l’épaisseur de carbone est assez faible, on peut raisonnablement supposer que la couche de carbone s’échauffe de manière uniforme à chaque fois que le rayonnement est absorbé. La couche d’air en contact avec le carbone s’échauffe par convection thermique (variation de la Centre Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 8 température de l’air à la fréquence f) ce qui provoque une variation de pression locale à la fréquence f qui se propage pour former une onde sonore. Hacheur Lentille optique Lampe Voie de micro l’oscillo ampli ampli Laser Voie de l’oscillo Photodiode polarisée en inverse La lumière issue d’un laser, modulée à la fréquence f, est reçue par une photodiode polarisée en inverse, située à l’intérieur d’un manchon opaque. Les tensions de sortie du photodétecteur et de l’amplificateur sont visualisées à l’oscilloscope. Ces deux tensions ont même fréquence. Le son émis a la même fréquence que celle de la modulation du faisceau lumineux. Tension issue du photodétecteur Pour une fréquence de modulation de l’ordre d’une centaine de hertz, on entend nettement le son émis par l’effet photoacoustique. En masquant le faisceau optique avec un écran, le son de l’effet photoacoustique disparaît, ce qui permet de le différencier des sons parasites présents dans la pièce (son produit notamment par le hacheur de faisceau). Si on modifie cette fréquence de modulation, le son disparaît. Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 9 Pour quelle raison n’obtient-on pas un son pour n’importe quelle fréquence de modulation ? 4. Analyse de quelques éléments du spectroscope a. L’entonnoir : un résonateur de Helmoltz La cellule photoacoustique peut être assimilée à un résonateur de Helmholtz. Le résonateur de Helmholtz est constitué d’une cavité de grand volume V reliée à l’atmosphère par un col étroit de section s et de longueur l l V s Le résonateur de Helmholtz est un oscillateur dont la fréquence propre f0 de vibration dépend de ses caractéristiques géométriques s, l et V c est la célérité du son dans l’air c = 340m/s Déterminons la fréquence propre dans le cas de la cellule photoacoustique utilisée ( entonnoir 1) l V s D D = 9,0 cm h = 8,5 cm 1 d 2 h l = 8,5cm d = 1,0cm Quelques entonnoirs utilisés f0 = 118Hz On a trouvé lors de l’expérience une fréquence de vibration proche de la valeur précédente. Modifions les dimensions de la cellule photoacoustique. ( entonnoir 2) V l s D d D = 7cm l= 2cm h h= 5cm d = 0,5cm Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 10 La fréquence propre théorique de vibration est f0 = 211 Hz b. Le phénomène de résonance acoustique Pour une cellule photoacoustique donnée, on obtient un son pour une fréquence de modulation particulière. Pour quelle raison ? Il s’agit en fait d’un phénomène de résonance acoustique. A fin d’étudier ce phénomène, réalisons l’expérience suivante avec un entonnoir identique à l’entonnoir 1 La bobine du HP est alimentée par l’intermédiaire d’un générateur de signaux qui délivre une tension alternative sinusoïdale dont la tension efficace est maintenue constante pour toutes les fréquences utilisées. Pour différentes valeurs de la fréquence du GDS on relève la tension de sortie du microphone. Cette étude montre un pic de résonance autour de 150 Hz . Lorsque la fréquence de l’excitateur (HP) est égale à la fréquence propre de l’oscillateur (cellule photoacoustique) l’amplitude des oscillations est maximale. Il s’agit d’un phénomène de résonance acoustique. Courbe de résonance Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 11 Un résonateur d’Helmholtz sert à analyser un son On dispose au musée du lycée des résonateurs de Helmholtz. Ces résonateurs sont constitués d’un globe sphérique en laiton, percé de deux trous circulaires aux extrémités d’un même diamètre : à l’un des trous est fixée une tubulure cylindrique, et à l’autre une tubulure conique. La fréquence de résonance dépend du diamètre du globe et de la taille de la tubulure cylindrique. C’est pourquoi un résonateur possède une fréquence de résonance qui lui est propre : la masse d’air intérieure résonne quand on dirige la grande ouverture cylindrique vers une source sonore possédant cette fréquence Résonateur du musée du lycée c. L’absorption du rayonnement Le noir de fumée peut être assimilé à un corps noir (corps idéal qui absorbe toutes les radiations qu’il reçoit). Le coefficient d’absorption du noir de fumée est de l’ordre de 0,9. Le coefficient d’absorption est donné par la relation : dEa est l’énergie absorbée par un élément de surface dS du corps, dEi étant l’énergie reçue par ce même élément de surface. Le spectre d’absorption du noir de fumée couvre tout le domaine visible et le proche infrarouge. Expériences : On place sur le trajet lumineux issu d’une lampe deux thermomètres, le réservoir de l’un étant recouvert de noir de fumée. condenseur lampe On remarque que la température du thermomètre dont le réservoir est recouvert de noir de carbone s’élève beaucoup plus vite Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 12 Le verre est transparent aux radiations IR de longueur d’onde inférieure à 3000nm. Interposons un radiomètre de Crookes sur le trajet du faisceau lumineux. Le radiomètre de Crookes comprend une ampoule sous vide partiel, dans laquelle on a disposé un système rotatif constitué d’un axe de métal sur lequel peut tourner un ensemble de quatre palettes de mica dont chacune a une des faces noircie au noir de fumée et l’autre argentée. Si l’on interpose le radiomètre sur le trajet du faisceau lumineux d’une lampe, les ailettes tournent rapidement. Ici la face noircie du dispositif s'échauffe plus que la face argentée puisque l’énergie radiante provenant de la lumière est davantage absorbée par cette face que par la face argentée. La portion de gaz en contact avec la face noircie est donc plus chaude que la portion de gaz en contact avec la face argentée. La première portion de gaz se dilate donc plus que la deuxième et "pousse" la face noircie plus fort que la face argentée ce qui fait finalement tourner le moulin dans le sens de la face noircie "poussant" la face argentée. Origine de l’absorption La faculté que possèdent certains atomes ou molécules d’absorber la lumière visible s’explique par l’interaction entre leurs électrons et le champ électrique de la lumière : un électron d’un atome ou d’une molécule est alors porté dans un niveau d’énergie supérieure, et on dit que l’atome ou la molécule est dans un état excité. Le retour à l’état initial, dit fondamental, s’accompagne d’une dissipation d’énergie sous forme de chaleur. Remarque : Le verre est un mauvais conducteur de la chaleur et la chaleur qui apparaît sur le noir de fumée n’a pas le temps de diffuser dans le verre pendant la durée T = 1/f de modulation du faisceau lumineux, ce qui renforce l’efficacité du chauffage de la couche d’air au contact du noir de fumée, donc l’effet photoacoustique. d. Elimination du bruit par le procédé de détection synchrone La tension issue du microphone visualisée à l’oscilloscope montre que le signal Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 13 est « noyé » dans du bruit Dans toute mesure ou transmission de signal, on observe des signaux d’origine multiples ( rayonnement, effet d’antenne, bruit des composants,..) qui se superposent à l’information recherchée. Ce bruit se traduit par l’apparition de signaux erratiques qui génèrent des tensions ou courants parasites et se rajoutent au signal utile. Le bruit est donc un signal indésirable qui vient perturber l’information utile. On se propose de traiter le signal émis par le microphone, afin de minimiser l’influence du bruit, pour cela on utilise le procédé de détection synchrone. Principe du procédé La détection synchrone consiste, à l’aide d’un multiplieur analogique, à « multiplier » le signal bruité par un signal de référence, non bruité, de même fréquence en phase avec lui et de grande amplitude. La tension de sortie contient une composante continue qui est isolée à l’aide d’un filtre passe-bas. Cette tension continue est proportionnelle à l’amplitude de la tension sinusoïdale issue du microphone. R Tension bruitée C issue du micro Tension de sortie Tension de référence La tension bruitée La tension de sortie du micro est une tension sinusoïdale « perturbée » qui oscille autour d’une tension continue. On élimine cette tension continue à l’aide d’un filtre passe haut dont la fréquence de coupure est Si R= 10k C= 10µF fc = 1,6Hz C = 10µF Aux bornes du conducteur ohmique, on récupère la tension sinusoïdale « perturbée u1 », dépourvue tension continue. R = 10k u1 ub est une tension de bruit de la Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 14 Cette tension bruitée doit être en phase avec le signal de référence. Pour qu’il en soit ainsi cette tension est appliquée à l’entrée d’un montage déphaseur. Ce montage déphaseur permet de faire varier le déphasage entre la tension d’entrée et la tension de sortie selon la valeur de la résistance R du conducteur ohmique réglable. 1k r 1k r R + 100k Tension Tension de 100nF sortie d’entrée La tension de référence La tension de référence est la tension de sortie de la photodiode, éclairée par un laser dont la lumière est hachée à la fréquence f. Cette tension, carrée dissymétrique, est transformée en une tension carrée symétrique à l’aide d’un montage sommateur inverseur afin d’éliminer sa valeur moyenne. 10k R’ 1k Tension carrée R 1k R dissymétrique Tension continue ue U réglable entre 0 et -5V + u2 Tension de sortie Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 15 La tension de sortie du comparateur u2 est une tension créneaux symétrique qui va nous servir de tension de référence a. Décomposition d’une grandeur périodique (théorème de Fourier) Toute grandeur périodique de fréquence f peut se décomposer en la somme : *D’une composante constante égale à la valeur moyenne de cette grandeur *D’une composante sinusoïdale de fréquence f appelée le fondamental (ou harmonique de rang1). *De composantes sinusoïdales de fréquences multiples de f (2f, 3f , ….nf), appelées harmoniques de rang 2,3,….,n. Dans le cas de la tension de référence en créneaux u2, de fréquence f, la valeur moyenne est nulle. Un calcul montre que cette tension se réduit à une somme de cosinus U2m est l’amplitude de la tension carrée b. Multiplication de la tension non bruitée (tension de référence) par la tension bruitée Cette tension non bruitée est appliquée sur une des voies d’un multiplieur. Sur l’autre voie du multiplieur, on applique la tension bruitée u1. On obtient à la sortie du multiplieur la tension uS k est le facteur d’amplification k = 0,1V-1. Pour simplifier le calcul on ne prend que le premier terme de la tension u2. Cette tension est appliquée à un filtre passe – bas de fréquence de coupure A la sortie de ce filtre, on récupère la tension continue Cette tension continue UC est proportionnelle à l’amplitude U1m de la tension sinusoïdale issue du micro. Cette tension est ensuite amplifiée. Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 16 Si U1m = 0.5V U2m = 6V Uc = 0.19V Valeur expérimentale Uc = 0,20V Si on double l’amplitude, la tension Uc est également doublée. Ampli Suiveur 1k multiplieur Suiveur 100k C = 10µF déphaseur + - R = 10k Tension u’S bruitée u Tension deS 1µF référence 4,7k + Uc UUCC U’C Filtre passe - haut Filtre passe - bas 5. Obtention de spectres photoacoustiques a. Schéma synoptique du spectroscope photoacoustique réalisé Hacheur optique Monochromateur Lampe Filtres Cellule 500W colorés photoacoustique Photodiode Laser Tension carrée dissymétrique Sommateur Signal de référence tension carrée Signal bruité symétrique Détecteur Voltmètre Micro Déphaseur synchrone Signal bruité en phase avec le signal de référence b. Obtention du spectre photoacoustique du noir de fumée Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 17 Plaçons successivement devant le hacheur optique divers filtres colorés. La valeur de la tension continue à la sortie du détecteur synchrone dépend de la longueur d’onde λ de la lumière absorbée par le noir de carbone. On peut ainsi tracer la variation de cette tension en fonction de la longueur d’onde ; on recueille pour chaque longueur d’onde une tension U’c qui correspond aux propriétés thermiques de l’échantillon. Le graphe U’C = f(λ) constitue le spectre photoacoustique du noir de carbone. Longueur d’onde moyenne des Filtres colorés 435 505 (nm) U’C(V) 1,11 1,08 530 585 680 700 0,99 1,38 1,16 1,02 U (V)(V) U’c Si la cellule est éclairée 1.5 en lumière blanche 1.4 U’c = 2,0V 1.3 1.2 1.1 1 0.9 0.8 450 500 550 600 650 700 750 λ (nm) Spectre photoacoustique du noir de fumée c. Spectres photoacoustiques d’autres pigments : Réalisation de la base de données Pigment : Vert de Véronèse Longueur d’onde moyenne des Filtres colorés 435 (nm) 505 530 585 680 700 Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême U’C(V) 18 0,80 0,85 0,75 1,35 1,45 1,30 U (V) U’c (V) 1.5 1.4 1.3 1.2 1.1 1 0.9 0.8 450 500 550 600 650 700 750 λ (nm) Pigment : Bleu de Prusse Longueur d’onde moyenne des Filtres colorés 435 505 (nm) U’C(V) 1,04 1,02 530 585 680 700 0,90 1,35 1,10 1,08 Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 19 U (V) U’c (V) 1.5 1.4 1.3 1.2 1.1 1 0.9 0.8 500 600 700 800 λ (nm) Spectre photoacoustique du Bleu de Prusse Remarque : Interprétation du spectre du bleu de Prusse à l’aide du cercle chromatique Bleu de Prusse Le Bleu de Prusse absorbe essentiellement les radiations correspondant aux lumières colorées jaune-orangées, ces couleurs étant complémentaires. Dans le spectre photoacoustique, on remarque bien que ces radiations jaune-orangées permettent l’échauffement du pigment. Couleur complémentaire du Bleu de Prusse CONCLUSIONS A l’aide de notre base de données, on est susceptible d’identifier les pigments cités dans une toile. Conformément à l’article de Sciences et Avenir, un pigment possède donc une empreinte sonore qui nous informe sur sa composition. Tendre l’oreille pour découvrir les pigments utilisés autrefois par les peintres, c’est bien une réalité ! Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 20 6. La transformation en un instrument de musique On va utiliser la tension continue, issue du détecteur synchrone, pour commander la fréquence d’un oscillateur à relaxation. Oscillateur à relaxation à A.O Dans un oscillateur à relaxation, l’énergie s’accumule puis s’évacue d’un unique réservoir : un condensateur. En plus du réservoir l’oscillateur nécessite un dispositif déclenchant le « remplissage » et la « vidange » du réservoir ; pour cela on utilise des dispositifs à seuils. L’oscillateur comprend un intégrateur inverseur associé à un comparateur à hystérésis non inverseur. C R2 R R1 + ue + u’ Intégrateur inverseur Comparateur à hystérésis non inverseur Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 21 La tension de sortie de l’intégrateur est une tension triangulaire ; la tension de sortie du comparateur est une tension rectangulaire. On obtient en permanence la charge et la décharge du condensateur de capacité C, interrompue par le basculement du comparateur. ue Oscillogramme u’ La fréquence des tensions obtenues est donnée par l’expression R = 100k C = 10 nF R1 = 3,3k R2 = 10k f = 757 Hz Vérification expérimentale f= 747Hz Commande de la fréquence de l’oscillateur Pour réaliser la commande de la fréquence de l’oscillateur précédent par une tension continue, on introduit dans la boucle du montage de base un multiplieur analogique C R R2 - R1 + + - U’c OCT Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 22 Pour éviter de saturer l’entrée du multiplieur, on limite la tension de sortie de l’AO au moyen de deux diodes Zener disposées en série et tête bêche. Dans l’OCT, l’amplificateur opérationnel ne peut maintenir sa tension de saturation du fait de la présence des deux diodes Zener qui imposent la tension ± (UZ + Ud), où UZ est la tension Zener et Ud la tension seuil. La protection contre les courts-circuits de l’AO provoque sa saturation en courant, et la tension de sortie devient alors ± (UZ + Ud). La fréquence des oscillations est donnée par l’expression La fréquence des oscillations est proportionnelle à la tension de commande UC. On a ainsi réalisé un oscillateur commandé par une tension. Si R = 10k R1 = 3,3k R2 = 10k UC = 1V f = 757Hz Vérifions que la fréquence de l’oscillateur est proportionnelle à la tension continue U’c (V) f(kH) 1,00 0,747 1,50 1,11 2,00 1,48 2,50 1,84 3,00 2,20 Graphe f=h(U’c) Dans le domaine étudié, la linéarité de la commande est correcte. Branchons un HP à la sortie de l’OCT. On obtient un son dont la fréquence dépend de la tension continue c'est-à-dire de la longueur d’onde de la lumière hachée qui éclaire la cellule photoacoustique. On peut donc associer à une longueur d’onde, une fréquence sonore. Avec un choix convenable des filtres optiques, on peut jouer une petite mélodie bien de chez nous ! Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême 23 Remerciements Nous remercions nos professeurs de Sciences physiques, les agents de laboratoire qui nous ont guidé et encouragé tout au long de ce projet. Nous remercions également le groupe industriel Leroy Somer qui nous a conseillé et aidé matériellement. Un grand merci à Monsieur Guillaume Dupuis, maitre de conférences à l’université de Paris XI, attaché de recherche au C2RMF, pour son intervention au lycée qui avait pour but de montrer l’implication de la physique dans la restauration et la conservation du patrimoine. Nous remercions également Madame Béatrice Rollin, conservateur en chef du musée d’Angoulême qui nous a présenté différents tableaux du XIX° siècle et a répondu avec gentillesse à toutes nos questions. Bibliographie Sons et lumière Bernard Valeur La couleur dans tous ses états Lumière et luminescence Belin Pour la Science Bernard Valeur Pour la Science Bernard Valeur Pour la Science Comment regarder les couleurs dans la Peinture Givry Editions Hazan Yves Charnay , Helène de Matière et matériaux. De quoi est fait le monde ? Pour la Science Expériences d’électronique R. Duffait Dictionnaire de Physique Expérimentale Editions Pierron JP Lievre Etienne Guyon Belin Bréal La Mécanique Lucien Quaranta Concours C.Génial Lycée Guez de Balzac Angoulême Dictionnaire de Physique Expérimentale Editions Pierron 24 L’Electronique Electronique Fondements et applications JP Perez Dunod Physique appliquée Génie électronique Term STI P.Martin MPI seconde JP Durandeau Hachette L’Empire de la Physique d’Angoulême Le BUP Daniel Aubert Hachette Cabinet de physique du lycée Guez de Balzac N° 862 Une expérience de photoacoustique Charles de Izarra