En littérature
Œdipe roi tragédies grecques de Sophocle Ves. av. J.C.
Œdipe à Colone
Les Sept contre Thèbes d'Eschyle Ves. av. J.C.
Œdipe tragédie romaine de Sénèque 1er siecle
Roman de Thèbes œuvre anonyme XIIesiècle
Œdipe Corneille 1659
Œdipe Voltaire 1718
Œdipe roi Jean Cocteau 1928
La Machine infernale 1934
Œdipe André Gide 1931
Œdipe ou le Roi Boiteux Jean Anouilh 1978
Œdipe sur la Route Henry Bauchau 1990
Œdipe roi Didier Lamaison 1994
En musique
Œdipus rex opéra d'Igor Stravinski 1927
Œdipe opéra de Georges Enesco 1931
Au cinéma
Œdipe roi film de Pier Paolo Pasolini 1967
Dans la langue française
Avoir les chevilles qui enflent” : cette expression se dit de quelqu'un qui ne se remet
plus ou moins jamais en question. La référence à Œdipe devient claire lorsque l'on
apprend que c'était un de ses traits de caractère et lorsque l'on comprend que son nom
signifie littéralement “pieds enflés”.
En psychanalyse
Sigmund Freud a nommé complexe d'Œdipe, le penchant amoureux des garçons à
l'égard de leur mère, et complexe d'Électre son équivalent féminin.
Œdipe
Le nom d’Œdipe est mentionné pour la première fois dans les textes homériques. Plus tard, les tragiques
ont repris les différentes versions créant des cycles tragiques et perpétuant la légende. Laïos, roi
de Thèbes, épousa Jocaste. En interrogeant l’oracle de Delphes, il apprit qu’il mourrait de la main
de son fils. Épouvanté, dès que l’enfant naquit il lui perça les pieds pour les lier et l’abandonna sur
le mont Cithéron. Le bébé, recueilli par un berger, fut adopté par le roi de Corinthe Polybos. Il l’appela
Œdipe, “celui qui a les pieds enflés”.
Œdipe devenu adulte, ayant des doutes sur ses origines, consulta aussi l’oracle qui lui répéta la
prédiction. Il tuerait son père et épouserait sa mère. Effrayé par la prophétie il quitta Corinthe et
ses parents adoptifs. C’est en fuyant, sur
la route de Thèbes, qu’il tua Laïos.
En arrivant à Thèbes, il trouva le pays
dévasté par la Sphinx.
Le monstre posait cette énigme aux
voyageurs, avant de les dévorer pour
n’avoir pas su répondre : “Quel est l’être
qui marche à quatre pattes le matin, à
deux à midi et à trois le soir”. “L’homme”,
répondit Œdipe, “car il marche à quatre
pattes dans son enfance, sur deux
quand il grandit et aidé d’une canne, sur
trois quand il vieillit”.
Vaincue, la Sphinx se précipita du haut
du rocher. Selon d’autres versions
Œdipe la tua avec son épée.
Les Thébains, reconnaissants, donnèrent
à Œdipe le trône de Thèbes et la main
de la veuve du roi Laïos, Jocaste.
Loracle fut accompli.
Postérité du mythe
mythologie grecque
monstres et héros
dossier thématique
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Œdipe explique l'énigme du Sphinx,
Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1808,
Paris, musée du Louvre.
Œdipus and the Sphinx after Ingres,
Francis Bacon, 1983, collection privée.
Œdipe et le Sphinx,
Gustave Moreau, 1864,
New York, Metropolitan Museum of Art.
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La Sphinx
Dans la Théogonie d’Hésiode, la Sphinx est fille d’Echidna et d’Orthos le chien du géant Géryon. Sa mère
avait pour père Phorkys, le père de presque tous les monstres de la mythologie grecque. La Sphinx est
donc sœur de Cerbère, de l’Hydre, de la Chimère et par Phorkys elle s’apparente aux Gorgones, aux Grées,
et à Pégase.
D’après les textes antiques, elle avait un corps de lion hérité de sa sœur la Chimère, une tête de jeune
femme de par sa mère Echidna et les ailes d’un oiseau de proie issues de ses aïeules les Harpyes. Chez
Eschyle, c’est “Ravisseuse d’hommes” et pour Euripide, elle apparaît comme le “Rapt incarné”, l’enlèvement
qui plane sur la tête des Thébains.
Héra, l’épouse de Zeus, envoie ce monstre auprès des Thébains pour punir leur roi Laïos coupable d’aimer
et d’avoir enlevé le jeune Chrysippos. Dans une autre version, c’est Apollon ou Hadès, dieu des Enfers,
qui veulent se venger de l’impiété des Thébains.
Du haut de la montagne, elle domine les chemins et pose des énigmes aux passants qu’elle ne laissait
passer que s’ils lui donnaient la bonne réponse. Une autre version veut que les Thébains, chaque jour
sur la place de la ville, essayent de résoudre l’énigme, sans succès ; et chaque jour, la Sphinx dévore
un habitant. Haimon, fils du roi de Thèbes Créon, fut sa dernière victime ; Créon aurait alors promis
son royaume à quiconque délivrerait Thèbes du monstre.
Enfin, Œdipe répond et la monstrueuse créature, dépitée, se jette d’un rocher et se tue.
La Sphinx funéraire
La Sphinx est très souvent associée à l’art funéraire, assimilée à un démon
ravisseur, un génie de la mort. Comme d’autres créatures hybrides et
fantastiques venues d’Orient (sirènes, griffons), elle est empreinte d’une
puissance sacrée.
Au début du Vesiècle, sur les vases à figures rouges, un nouveau type
d’iconographie apparaît : la Sphinx emporte sa victime vers les airs,
conformément au texte d’Euripide dans les Phéniciennes. Le peintre prend
comme modèle l’iconographie d’Eos transportant le corps de son fils
Memnon.
Ce thème du transport funèbre adopté par les peintres est peut-être à
l’origine du rôle funéraire de la Sphinx. De démon maléfique, la Sphinx
devient génie protecteur, veillant sur les morts retrouvant ses pouvoirs
prophylactiques originels.
Dans la tragédie grecque, la Sphinx est plus souvent dépeinte comme un
symbole de la mort plutôt qu’un monstre carnassier. Cette fonction funéraire
est reprise par les peintres de vases mais aussi par les sculpteurs de pierre
et les modeleurs de statuettes en terre cuite.
La figure de la Sphinx deviendra peu à peu une évocation décorative de la
mort et sera fréquemment utilisée comme ornement sur les monuments
funéraires.
La Sphinx dans l’art antique
Le sphinx masculin existe déjà dans l’art mycénien quand il est réintroduit sous les traits féminins dans le répertoire artistique grec à l’époque archaïque par le biais des influences orientales ;
il perd alors son sens prophylactique de protection contre le mal.
Aux débuts du VIesiècle, la Sphinx apparaît dans un épisode mythologique, posée sur le corps d’un jeune guerrier. Cette iconographie serait conforme au texte d’Hésiode qui parle de “la
pernicieuse Phix, désastre pour les Cadméens”, qui a dévoré les Thébains malchanceux.
Les images ne mettent pas en évidence ses instincts carnassiers, tout au plus s’apprête-t-elle à bondir sur un homme ou tient-elle un corps entre ses griffes. Le plus souvent elle se tient
immobile et ne vole jamais, malgré le fait qu’elle soit pourvue d’ailes.
Dans l’imaginaire des Grecs, les êtres hybrides comme la Sphinx, la sirène ou le griffon, toujours redoutables et maléfiques, symbolisent les forces incontrôlables qui régissent la destinée
de l’homme : la sphinx, garant de l’ordre cosmique, encadre la scène principale et joue un rôle de témoin ou de gardien. Pourtant sur plusieurs œuvres la Sphinx et les hommes sont représentés
sans que l’on puisse dire si les peintres ont représentés le monstre d’une légende ou ont suivi leurs inspirations artistiques.
Elle devient petit à petit un simple motif décoratif tant sur les vases en argile que sur des vases et des boucliers en bronze, des figurines en terre cuite et dans la statuaire.
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Musée du Louvre, salle assyrienne, Sphynge et palmettes,
Charles Lameire, 19e siècle, Paris, musée d'Orsay.
Loutrophore protoattique orientalisante : sphinx, scène
de danse et défilé de chars,
Peintre d'Analatos, vers 690 av. J.C, Paris, musée du Louvre.
Loutrophore protoattique orientalisante : sphinx, scène
de danse et défilé de chars (détail).
Amphore : sphinx et oies,
Rhodes (Grèce antique), vers 610 av. J.C, Paris, musée du Louvre.
Lécythe à figures noires : sphinge et visiteurs (détail),
Groupe de Pholos, vers 470 av. J.C, Paris, musée du Louvre.
Lécythe à figures noires : sphinge et visiteurs.
Sphinx gardien. Panneau gauche d'un pignon attribué au
bâtiment H de l'Acropole de Xanthos en Lycie,
vers 460 av. J.C, Londres, British Museum.
Kylix attique à figures rouges : Œdipe et le Sphinx,
dessin attribué au Peintre d'Œdipe, vers 470 av. J.C,
Rome, musée du Vatican.
couv. Sphinx archaïque, sommet d'une stèle funéraire en marbre,
vers 530 av. J.C, New York, Metropolitan Museum of Art.
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