MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 1PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
La politique monétaire de la
Banque nationale suisse en 2014
En 2014, la reprise de l’économie mondiale s’est poursuivie,
mais à un rythme inférieur à ce qui était prévu, en particulier dans
la zone euro et au Japon. Mais la croissance a aussi manqué de
vigueur dans des pays émergents importants, comme la Russie
et le Brésil. La reprise s’est par contre consolidée aux Etats-Unis
et au Royaume-Uni, et la Chine a continué de soutenir l’économie
mondiale. En Suisse, la croissance est restée stable en 2014.
Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 1,9%, contre 1,8%
en 2013.
Comme les années précédentes, l’environnement monétaire
s’est caractérisé en 2014 par un taux d’inflation proche de zéro
et des taux d’intérêt très bas. L’orientation divergente des poli-
tiques monétaires menées aux Etats-Unis et dans la zone euro
est apparue de plus en plus clairement au fil de l’année. Dans
ce contexte, l’euro s’est nettement déprécié face au dollar. Le
Monnaie, banques, assurances
Panorama
La politique monétaire de la
Banque nationale suisse en 2014 1
Les banques en Suisse en 2014 2
Le marché des assurances en 2014 5
franc a lui aussi perdu du terrain vis-à-vis du dollar, mais par
rapport à l’euro, il s’est rapproché peu à peu du cours plancher
de 1,20franc.
Epargné dans un premier temps, le cours plancher a fait
l’objet de pressions pendant les dernières semaines de 2014.
Le 18décembre, la Banque nationale a annoncé l’introduction
d’un taux d’intérêt négatif sur les avoirs en comptes de virement
détenus à la BNS par les banques et d’autres intervenants sur
les marchés financiers. Exception faite de l’augmentation enre-
gistrée en décembre, le volume des avoirs à vue à la BNS est
resté pratiquement inchangé en 2014, se situant ainsi toujours
à un niveau très élevé. En décembre 2014, les avoirs à vue
s’établissaient en moyenne à 377,0milliards de francs, contre
365,1milliards en décembre 2013.
Après une accalmie passagère, les pressions exercées sur
le cours plancher se sont fortement accentuées durant la pre-
mière quinzaine de janvier 2015. Le maintien du cours plancher
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 2PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
–2%
–1%
0%
1%
2%
3%
4%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Taux d’intérêt à court terme: marge de fluctuation du Libor
G 12.1
Marge de fluctuation adoptée par la BNS
Libor
pour dépôts à 3 mois en francs suisses
aurait entraîné un accroissement incontrôlable du bilan de la
BNS. Le 15janvier 2015, la Banque nationale a aboli le cours
plancher. Parallèlement, elle a abaissé de 0,5point la marge
de fluctuation du Libor à trois mois, dès lors comprise entre –
1,25% et –0,25%, et adapté le taux d’intérêt négatif appliqué à
compter du 22janvier 2015 aux avoirs en comptes de virement,
le fixant à –0,75%.
Les banques en Suisse en 2014
Compte de résultats. Sur les 275 banques (283 l’année précé-
dente), 246 ont dégagé un bénéfice (235), alors que 29 (48) ont
subi une perte. La somme des bénéfices de l’exercice a augmenté
de 2,3milliards de francs, passant à 14,2milliards, et la somme
des pertes annuelles s’est inscrite à 6,8milliards, en hausse de
5,4milliards. Les trois postes suivants, en particulier, ont enre-
gistré des valeurs élevées: produits extraordinaires (+0,7milliard
à 7,0milliards de francs), amortissements sur l’actif immobilisé
(7,6milliards de francs comme l’année précédente) et charges
pour «Correctifs de valeur, provisions et pertes» (+4,7milliards à
9,0milliards de francs). Dans ce derniers cas, les charges liées
aux cas juridiques impliquant de grandes banques et des banques
en mains étrangères ont pesé lourd.
La somme des bénéfices bruts s’est accrue de 1,5mil-
liard à 21,0milliards de francs. Cette hausse de 7,7% est due
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 3PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
en particulier aux marges d’intérêts des grandes banques,
leurs produits d’intérêts ayant diminué moins fortement que
leurs charges d’intérêts. La baisse des charges d’exploitation
et l’augmentation des «Autres résultats ordinaires» ont aussi
contribué à l’accroissement du bénéfice brut. Le résultat des
opérations de commissions et des prestations de service et
celui des opérations de négoce se sont inscrits à la baisse.
Opérations figurant dans les bilans. La somme des bilans
des banques opérant en Suisse a augmenté de 192,6milliards
pour atteindre 3041,7milliards de francs (+6,8%). Cette aug-
mentation est due en grande partie aux positions de l’étranger.
Les actifs de l’étranger ont progressé de 146,3milliards à
1428,7milliards de francs et les passifs de 136,1milliards à
1463,4milliards de francs. Ont surtout augmenté les créances
et les engagements envers l’étranger en dollar américain. Les
actifs de la clientèle domiciliée en Suisse ont progressé de
46,3milliards à 1613,0milliards de francs et les passifs de
56,5milliards à 1578,4milliards de francs. En dépit de la crois-
sance relativement plus forte des opérations avec l’étranger, les
actifs et les passifs de la clientèle domiciliée en Suisse représen-
taient encore plus de la moitié de la somme totale des bilans.
Les créances hypothécaires en comptes suisses, qui consti-
tuent environ 30% de la somme des bilans, ont poursuivi leur
progression (de +3,6% ou 31,0milliards à 900,9milliards de
francs). Les banques cantonales (+12,0milliards à 315,4mil-
liards de francs) ont le plus contribué à cette hausse, suivies des
banques Raiffeisen (+7,2milliards à 150,5milliards de francs)
et des grandes banques (+5,7milliards à 264,1milliards de
francs). Les autres crédits (poste «Créances sur la clientèle») ont
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40
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20
10
0
10
20
30
G 12.2
Compte de résultat de toutes les banques
En milliards de francs
Perte de l’exercice
Bénéfice de l’exercice
augmenté de 88,2milliards et atteint 652,9milliards de francs.
Cette forte progression est imputable aux crédits accordés à la
clientèle étrangère, lesquels se sont accrus de 23,7% ou 92,2mil-
liards à 481,3milliards de francs. Les liquidités ont progressé de
26,5milliards pour s’inscrire à 425,9milliards de francs.
Les dépôts de la clientèle se sont encore accrus. Les enga-
gements envers la clientèle sous forme d’épargne et de place-
ments ont progressé de 6,3% ou 37,8milliards à 639,5milliards
de francs. Depuis 2008, les dépôts de la clientèle sous forme
d’épargne et de placements ont augmenté de plus 6% chaque
année. La hausse enregistrée en 2014 provient principalement
des dépôts de la clientèle domiciliée en Suisse (+35,3milliards
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 4PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
à 591,7milliards de francs). Les «Autres engagements envers la
clientèle» ont enregistré une hausse de 57,1milliards, s’établis-
sant à 1130,4milliards de francs (+5,3%). La plus grande part de
cette hausse a eu lieu en dollars (+46,5milliards à 409,3milliards
de francs) et concerné de la clientèle à l’étranger (+50,3milliards
à 631,0milliards de francs). Les dépôts à terme enregistrés sous
ce poste du bilan ont à nouveau augmenté pour la première fois
depuis 2007 (+10,8milliards à 257,0milliards de francs). Les
engagements sous forme d’obligations de caisse ont diminué de
2,2milliards pour s’établir à 23,7milliards de francs.
Stocks de titres dans les dépôts de la clientèle. Les stocks
de titres dans les dépôts de la clientèle ont augmenté de 9,2% ou
474,9milliards pour se chiffrer à 5644,9milliards de francs. Le
total de dépôts a ainsi dépassé le montant record de 5402,3mil-
liards atteint en 2007.
Opérations fiduciaires. En 2014, les fonds fiduciaires gé-
rés par les banques ont poursuivi leur repli amorcé en 2008
(−5,7milliards à 115,1milliards de francs), mais la baisse a été
moins prononcée que les années précédentes.
Effectifs. Les effectifs des banques (en équivalents plein temps
ou EPT) se sont réduits de 1844 unités (−1,5%), passant à
125 289 postes. La baisse a surtout touché le marché suisse
(−1710 ou −1,6% à 104 053 EPT). A l’étranger, les effectifs ont
diminué de 133 unités (−0,6%) pour se fixer à 21 237 postes.
La réduction des effectifs a principalement touché les grandes
banques, que ce soit en Suisse (−1237 unités à 36 083) ou à
l’étranger (−125 unités à 17 326). Les effectifs masculins ont
0
20
40
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G 12.3
Effectif du personnel bancaire
En milliers
1
1 Depuis 2000, les emplois à temps partiel, les apprentis et les stagiaires sont
comptés après pondération en fonction du temps de travail (conversion en
équivalents plein temps).
dont en Suisse
0
10
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30
40
50
60
1990 1995 2000 2005 20102010 2014
Primes encaissées par les assurances privées
G 12.4
En Suisse dans l’assurance directe
Vie
Accidents et dommages
Total
En milliards de francs
MONNAIE, BANQUES, ASSURANCES 5PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
enregistré une baisse de 1271 unités, s’établissant à 77 592
EPT, tandis que les effectifs féminins ont reculé de 573 unités à
47 697 EPT. La part des femmes a de ce fait légèrement pro-
gressé, passant de 38,0% à 38,1%.
Le marché des assurances en 2014
Les compagnies d’assurance-vie suisses ont encaissé en 2014
dans le domaine de l’assurance-vie directe en Suisse des primes
brutes de 32,6milliards de francs (année précédente: 32,2;
+1,2%) et elles ont calculé pour leurs engagements un capital
de couverture à hauteur de 245,3milliards (année précédente:
237,5; +3,3%). La croissance des primes a ainsi sensiblement
reculé par rapport à l’année précédente, tandis que le capital de
couverture progressait dans des proportions inchangées.
Le volume des primes de l’assurance-vie collective de pré-
voyance professionnelle a enregistré une croissance de 1,4%, en
recul par rapport à l’année précédente, tandis que les recettes
de l’assurance-vie individuelle (prévoyance privée libre ou liée)
ont diminué de 4,5%. Le ralentissement de la croissance de
l’assurance collective de prévoyance professionnelle reflète la
prudence des assureurs-vie à garantir les intérêts, compte tenu
de leur niveau historiquement bas. De ce fait, la demande de
sécurité des petites et moyennes entreprises (PME) dans le seg-
ment de la prévoyance ne peut plus totalement être couverte par
l’assurance complète. La part de l’assurance collective de pré-
voyance professionnelle dans l’ensemble des affaires n’a cessé
de progresser depuis l’introduction de la LPP en 1985, atteignant
76% en 2014 (1985: 63%).
Dans l’assurance-vie individuelle et suite à la nouvelle baisse
du niveau des intérêts, on observe, contrairement à l’année pré-
cédente, un déplacement de l’assurance-vie liée à des parts de
0
10 000
20 000
30 000
40 000
1996 2000 2005 2010 2014
G 12.5
Personnel des institutions d’assurance
Seulement les collaborateurs travaillant en Suisse
Total
Assureurs dommages
Assureurs vie
Réassureurs
Prestations des assurances, en 2014 TT 12.1
Versées en Suisse dans l’assurance directe
Branche d’assurance en mio %
Total 29733 100
Vie 13538 45,5
Maladie 7207 24,2
Véhicules automobiles 3525 11,9
Accidents 1937 6,5
Responsabilité civile 846 2,8
Incendie 542 1,8
Autres 2139 7,2
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