DOSSIER SPECTACLE
Cyrano de Bergerac
ESPACE DES ARTS, SCÈNE NATIONALE - DIRECTION PHILIPPE BUQUET
5 bis, avenue Nicéphore Niépce – BP 60022 - 71102 Chalon-sur-Saône Cedex - Tél : 03 85 42 52 00 – www.espace-des-arts.com
© HERVÉ HALL
Novembre 2013
mercredi 27, jeudi 28, vendredi 29 et samedi 30 à 20h
> 2h30
> Espace des Arts | Grand Espace
> Tarifs : 6 € à 23 €
THÉÂTRE
Renseignements et réservations
Tél: 03 85 42 52 12
billetterie@espace-des-arts.com - www.espace-des-arts.com
Texte Edmond Rostand
Mise en scène Georges Lavaudant
Cyrano de Bergerac
Texte Edmond Rostand
Mise en scène Georges Lavaudant
Dramaturgie Daniel Loayza
Décor et costumes Jean-Pierre Vergier
Création des costumes Géraldine Ingremeau
Lumière Georges Lavaudant
Son Luc Guillot
Maître d'armes François Rostain
Maquillages Sylvie Cailler
Perruques Jocelyne Milazzo
Assistante à la mise en scène Fani Carenco
Avec Patrick Pineau dans le rôle de Cyrano, Marie Kauffmann dans le rôle de Roxane, et Gilles Arbona, Astrid Bas,
Frédéric Borie, Marina Boudra, David Bursztein, Jean-Michel Cannone, François Caron, Olivier Cruveiller, Maxime
Dambrin, Loïc-Emmanuel Deneuvy, Laurent Manzoni, Emmanuelle Reymond, Julien Testard, Bernard Vergne, Pierre
Yvon, Alexandre Zeff
Coproduction LG Théâtre / MC93 Maison de la Culture de la Seine-Saint-Denis / Les Nuits de Fourvière - Département
du Rhône / Les Gémeaux/Sceaux/Scène nationale
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National / de la Maison Louis Jouvet/ENSAD (École Nationale Supé-
rieure d'Art Dramatique de Montpellier)
Construction des décors et réalisation des costumes Ateliers de la MC93, Maison de la Culture de la Seine-Saint-Denis
Une tragédie ou une comédie ?
Est-ce une tragédie, est-ce une comédie ? Tendue entre ces deux pôles, la pièce dont Cyrano est le héros est
comme un trait de flamme traversant le ciel théâtral un coup de foudre. Une grande histoire d’amour,
bien sûr, entre ses protagonistes. Mais aussi, et au premier regard, entre une œuvre et son public. Dès sa
création, lœuvre est déjà considérée comme un sommet du genre. Elle si romantique semble être née clas-
sique du jour au lendemain. Pourquoi donc Cyrano est-il cette pièce en laquelle tous, tout de suite, ont
voulu se reconnaître ? Peut-être parce que ce feu d'artifice verbal où lalexandrin dramatique achève de se
consumer est une sorte d'autoportrait assumé – et cela, jusque dans la caricature – de ce qu’il est convenu
d’appeler “lesprit français”. Pour le tracer, Rostand compose un superbe monstre, une chimère : un amant
de grand style affublé d'un masque de commedia dell'arte, portant dans ses chromosomes quelques gènes
de Matamore, de Quasimodo, d'Alceste et de l'Homme qui rit. Et il rêve à sa mesure la biographie exemplaire
et baroque d’un martyr de la vivacité, de la galanterie et de la verve « nationales », passé magnifiquement
maître au grand jeu de qui perd gagne, et d’autant plus fascinant que toutes ses qualités sont le fruit d’une
sublime volond’art. Est-ce cette volonté qui a retenu l’attention de Georges Lavaudant ? Depuis toujours,
l’ancien directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe est sensible aux identités qui se bâtissent en doutant
d’elles-mêmes, poussées en avant par leur fêlure. Cyrano, lui aussi, s'est voulu ce qu'il est. Signant son nom
à la pointe de son épée et de sa plume, Cyrano, né de lexcès, est toujours « trop » Cyrano, superlativement
drôle, incomparablement brave. Toujours en représentation, et aspirant toujours à cet instant d'extase où
il pourra se mettre à nu, dire ce qui lui est interdit et découvrir enfin, jetant bas le masque de la laideur, le
vrai visage qu'il se rêve. Cest comme si cet homme-panache ne vivait que d’un crédit tiré sur son propre
néant, et dont il paye les intérêts de beaux gestes et de bons mots, ardents, étincelants, spirituels jusqu'au
dernier, lestés du poids d’une existence qui se sait si vide et fragile. Des mots d'anthologie, qui ont absolu-
ment besoin de la scène pour qu'y ressuscite le brave à travers ses morceaux de bravoure... Acteur et auteur
de sa propre pièce, Cyrano est peut-être l’un des noms propres du théâtre. Pour assumer un nom pareil, il
faut un interprète hors normes. Lavaudant a fait appel à Patrick Pineau, qu’il connaît et dirige pratique-
ment depuis ses débuts dans Féroé la nuit, qui fut de laventure de la troupe de lOdéon, et qui vient de re-
prendre, dix ans après, le rôle-titre de l’une des plus belles mises en scène de Lavaudant : La Mort de Danton,
de Büchner.
Daniel Loayza
Un héros éthique, esthétique et séducteur
Cyrano a tout pour séduire. Il na dailleurs pas manqué de le faire, drainant les foules dès sa création sans
que jamais son succès se soit démenti depuis. C’est que Cyrano est tout entier une histoire de séduction –
et qui plus est, à double et triple fond. En surface, elle est d’abord celle d’un héros paradoxal, tenant à la fois
du Cid et de Matamore. Un être tel que les affectionne Georges Lavaudant, porteur d’une fêlure intime
d’jaillissent les eaux noires d’un lyrisme mélancolique comme Richard III, comme Lorenzaccio ou
Baal, comme Danton aussi qu’interprétait Patrick Pineau. Cyrano se veut sans rival, admirable en tout
Cyrano de Bergerac Edmond Rostand - Georges Lavaudant
point, incomparable – et pour cette raison même, on le sent bien d’entrée de jeu, il est voué à disparaître,
ce qui le rend d’autant plus attachant. Car il est lennemi déclaré de toute demi-mesure, de toute compro-
mission, ce qui lui vaut des inimitiés qui finissent par peser lourd – mais entre-temps, quel brio dans laf-
firmation de soi, quelle insolence dans la dénonciation de la médiocrité du monde, et de combien de
frustrations ne venge-t-il pas ses spectateurs ! Comme on comprend l’admiration de ses amis, la haine de
ses adversaires ! Cest que Cyrano ne sépare pas l’éthique de l’esthétique : chez lui, toute conviction s’incarne
en geste, se fait sentence, s’achève en représentation. Si un acteur est mauvais, il ne le tolère pas sur les
planches ; si un politicien tente de le corrompre, il le bafoue ; si un plat courtisan cherche à l’outrager, il le
foudroie de son inoubliable verve à moins qu’il ne le touche « à la fin de lenvoi », car la pointe de son épée
nest moins redoutable que celle de ses répliques. Chaque acte attire ainsi sur sa tête une nouvelle raison
de se faire tuer, et à chaque fois, il s’en tire, contraignant ses ennemis mêmes, tel l’habile de Guiche, à sa-
luer son incroyable et virtuose intégrité. Il y a du funambule dans ce gaillard-là, toujours en équilibre sur
le fil des alexandrins, fidèle à lui-même jusqu’à lextrême mot de la fin qu’il ne laisse à personne le soin de
dire à sa place. Cyrano est de bout en bout une créature extraordinairement attachante, d’une énergie et
d’une vitalité fantastiques, dont rien népuise jamais l’incroyable appétit.
Mais appétit de quoi, au juste ? La richesse, le pouvoir, nont aucun intérêt pour Cyrano : « non, merci ».
Il a même un côté ascétique, on ne le voit quasiment jamais manger. Tout cela est bon pour le vulgaire. Cy-
rano, lui, est un peu comme Alceste, il veut « qu’on le distingue ». Mais à la différence du Misanthrope, il
n’y parvient que trop bien. Il aime étonner, aime se battre à un contre « oh ! pas tout à fait cent », aime ris-
quer chaque jour sa vie aussi froidement que s’il était sûr de ne jamais la perdre – bref, Cyrano aime jouer
comme le font les petits garçons. C’est d’ailleurs ce qu’il fait : il est le premier interprète de lui-même, il joue
à être Cyrano. Il ne peut exister qu’en étant, à tous les sens du terme, un personnage. Son costume, c’est sa
fierté farouche ; son accessoire, c’est son nez. Drapé dans l’une et encombde l’autre, quand il entre en
scène, c’est pour en chasser un acteur qu’il juge inepte, mais aussi pour le remplacer en quelque sorte au
pied levé désormais, c’est lui, Cyrano, qui va assurer le spectacle. Et gare à qui voudrait lui contester le pre-
mier rôle ! Il lui faut être singulier, sous peine de nêtre rien. Et attirer sur lui tous les regards – mais pour
mieux se cacher.
C’est que cet homme excessif, explosif, truculent, ce libertin des derniers temps de la Fronde est aussi par
un génial anachronisme le dernier des romantiques. Et non le moins timide : désespérément épris de
Roxane, il nose se déclarer, il s’est déjà condamlui-même. Est-ce pour cela qu’il paraît souvent chercher
la mort en multipliant les provocations ? Du moins ne se suicide-t-il pas : ce curieux tempérament d’artiste,
à la fois mélancolique et sanguin, sculpte librement sa vie comme un chef-d’œuvre baroque, car lui, « c’est
moralement qu’il a ses élégances. » Il aime trop les défis pour ne pas s’en jeter à lui-même, à la hauteur de
son rêve si exigeant. Et puisque la délicate Roxane ne peut aimer Christian si celui-ci manque d’esprit, qu’à
cela ne tienne, Cyrano l’enrichira du sien. Car il faut, pour plaire à la précieuse, que les deux mondes se
complètent harmonieusement, ou semblent tout au moins le faire ; il faut offrir à la bien-aimée, dès ici-
bas, l’idéal d’une perfection digne de ses romans il faut qu’à la beauté visible l’invisible réponde. Et si
c’est là une folie, tant pis, puisque c’est à ce prix qu’est un des plus étonnants monstres bicéphales du
théâtre : une chimère, Christian-Cyrano, un adorable corps damant muet quescorte dans lombre sa dou-
blure son, âme éperdue et jouant dautant mieux son rôle qu’elle est absolument sincère. À l’un le sublime
duo d’amour, à l’autre le baiser. Roxane, fatalement, succombe à la séduction. Mais à laquelle ?
Daniel Loayza
Cyrano de Bergerac Edmond Rostand - Georges Lavaudant
Presse
« La pièce est un classique du répertoire français et Lavaudant le prouve en en mettant le texte dans la
bouche d'un comédien au ton tonitruant. Il hurle, se trémousse, chante, brocarde et invective, toujours
avec aplomb et panache, un panache superbe car vain, un panache magnifique à rendre Henri IV blanc
comme un linge. (...) Bravo Georges Lavaudant pour cette mise en scène servie d'ailleurs aussi par d'épatants
cadets, un De Guiche impayable et un Ragueneau génial. »
LyonMag.com
« Un esprit de liber, d'humour et d'élégance française flotte sur ce spectacle, au-delà de la convention.
Vêtue de costumes chatoyants, toute la troupe s'investit à fond dans ce délire romantique, entourant avec
allégresse leur heros de Bergerac. Roxane (Marie Kauffmann) est douce et forte, Christian (Fréderic Borie),
vif et touchant, De Guiche (Gilles Arbona), atrocement noir et drôle... Les alexandrins sonnent comme du
vif-argent. On entend tout de l'œuvre-monstre de Rostand, même des vers oubliés dits par les seconds
rôles. La fluidide la mise en scène qui passe subtilement de la comedie au drame rend le classique aérien,
céleste... La solitude assumée, l'amour impossible, la droiture sans faille, le courage sans fin apprivoisé par
Patrick Pineau, Cyrano devient accessible étoile. »
Les Échos
« L'ambiance ? Bucolique et dynamique. Tout se passe autour d'un bosquet géant, qui sert à toutes les scènes
clés de la pièce, notamment au fameux balcon où Cyrano souffle ses répliques àChristian. Costumes XVIIe
(à deux fantaisies près) et dix-sept comédiens sur scène.
Cyrano ? Acteur de théâtre peu connu du grand public, Patrick Pineau, vieux complice de Georges Lavau-
dant, compose un Cyrano plein d'humour et de gouaille, qui emprunte àDepardieu et à Belmondo, mais
sait aussi émouvoir en amoureux blessé.
Verdict ? Version classique mais très réussie, qui met en valeur les sublimes alexandrins de Rostand (...) et
où l'on s'amuse beaucoup. »
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Cyrano de Bergerac Edmond Rostand - Georges Lavaudant
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