MONA
Emily Loizeau
CREATION 2016
Théâtre / Musique
Copyright : Kate Parker
« Si Mona est un poisson rouge,
il suffit de changer son eau.
Mais son eau c’est l’air,
l’air on n’y peut rien.
Pour Mona c’est sûr, on ne change rien »
Texte : Emily Loizeau - avec la collaboration de Fréderic Cherboeuf et Kate Hargreaves
Musique : Emily Loizeau
Mise en scène : Julie-Anne Roth
Conseiller artistique : Cyril Teste
Dispositif vidéo : Patrick Laffont, collectif MXM
Acteurs : Emily Loizeau, Kate Hargreaves, Nicolas Martel et Julie-Anne Roth
Musiciens : Olivier Koundouno, Casaba Palotaï, Benjamin Flament, Clément Oury
Production : Le CENTQUATRE-PARIS - Coproduction : FURAX
Spectacle en tournée la saison 2017-2018
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A PROPOS
Quand Mona vient au monde, elle porte le masque de la vieillesse.
Comme dans L’Étrange Destin de Benjamin Button, où le héros naît à l’âge de 80 ans, ce
bébé-là en a déjà 73
Mais Mona ne remonte pas le temps.
Petit singe fripé qui excède et ravit son entourage, elle se flétrit à vue d’oeil. Sa vie
s’écoule en un instant, son besoin d’amour est immense.
Dans ce spectacle musical, il est question de maternité, d’hérédité et d’anormalité,
mais pas seulement…
Emily Loizeau signe ici une fable délirante à la Lewis Carroll, Mona disparaît au pays
du vieillissement accéléré. Lenfant se rabougrit avant de se remplir d’eau.
Parallèlement à ce naufrage intérieur, l’auteure nous conte l’histoire d’un bateau
bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale. Lenfant et le navire prennent l’eau
inexorablement. Deux vies qui coulent, deux destins reliés par-delà la métaphore
aquatique.
Sur scène, la chanteuse s’entoure des acteurs Kate Hargreaves, Nicolas Martel et Julie-
Anne Roth et de musiciens. Avec Mona, une fantaisie rock très poétique, Emily Loizeau
renoue avec ses premières amours théâtrales.
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NOTE D’INTENTION
« Je viens du théâtre et mon parcours dans la chanson, s’il fut rempli de belles
aventures, a malgré tout nourri en moi quelques frustrations. Toujours aller vite. Sortir
un disque vite, le promouvoir vite, le tourner, sans avoir le temps ni les moyens dans ce
contexte de tournée de travailler la scène plus profondément.
J’ai eu envie d’enrichir l’écriture en composant ma musique cette fois ci pour un
spectacle de théâtre musical. Je voulais raconter une histoire, celle dune femme qui
accouche d’une petite fille de 73 ans, Mona. J’en ai écrit le livret.
Je nourris l’envie depuis un moment de bousculer la forme classique du concert. Le
théâtre ne cesse aujourd’hui de remettre en jeu la forme et l’idée même d’une
représentation dans son espace ; d’inventer un nouveau contexte d’écoute, de
visualisation. Le théâtre dit immersif (par exemple la compagnie Punch Drunk à
Londres) travaille sur cette autre forme d’implication du public.
Je me suis intéressée à cette démarche et ma collaboration avec le CENTQUATRE-PARIS
en tant qu’artiste associée m’offre la possibilité de me concentrer sur cette forme de
travail. Faire tomber le quatrième mur et se frotter à ces autres codes de jeu.
Et pour le public ? Comment écouter ? Que se passe-t-il quand nos géographies
changent, quand les perspectives se multiplient, comment renouveler notre manière de
vivre un concert ?
Pour l’élaboration de ce projet, j’ai réuni une équipe, une sorte de petit collectif
éphémère : trois comédiens, deux musiciens, un scénographe également vidéaste et
éclairagiste, et un ingénieur du son. Certains d’entre eux travaillent avec moi depuis de
longues années, d’autres sont pour moi des artistes que j’admire et avec lesquels je
souhaite travailler depuis longtemps.
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Frédéric Cherboeuf, à la fois comédien, auteur et metteur en scène, m’aidera pour ce
projet à l’adaptation dramaturgique du texte.
Julie-Anne Roth, comédienne, auteur, réalisatrice, prendra en charge avec moi la mise
en scène, comme nous l’avons fait ensemble pour Run Run Run, le spectacle en
hommage à Lou Reed que nous avons crée la saison dernière au CENTQUATRE-PARIS.
Kate Hargreaves, comédienne et chanteuse, membre de la compagnie Punch Drunk,
directrice de la compagnie Gideon Reeling et pratiquant le théâtre immersif depuis de
nombreuses années collabore à l’écriture et nous épaule également pour la mise en
scène.
Samaël Steiner, ici vidéaste, éclairagiste et scénographe suivra de près la forme visuelle
que je souhaiterais donner à ce texte.
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Il y aura entre trois et cinq musiciens. Parmi eux mon violoncelliste Olivier Koundouno,
fidèle partenaire depuis dix années maintenant et mon guitariste Csaba Palot avec
lequel je travaille également depuis plusieurs années et qui était au cœur de Run Run
Run au CENTQUATRE-PARIS pour le festival Temps d’Images.
Le son sera une pierre importante de l’édifice puisqu'il remettra cessairement en jeu
dans ce projet nos habitudes de travail. Comment faire se rejoindre l'amplification
d'un concert et l'épure acoustique du théâtre ? Comment faire se rencontrer l'énergie
électrique du rock et celle d'une voix parlée, à nue et sans aucun artifice autre que
l'énergie du corps ? Comment sonoriser et diffuser une pièce immersive ? Ce travail sera
fait avec la collaboration de l’ingénieur du son Sébastien Bureau avec lequel je travaille
depuis dix ans.
La pièce se déroule sur un plateau au niveau du sol, sans gradin. La narratrice est
seule, isolée et raconte.
Elle revit la vie tragique de sa fille.
Elle est, avec son piano, sur une île, un radeau, au milieu des spectateurs.
Sur une berge, un autre espace, celui que tous les « autres » peupleront.
On y découvrira aussi cette autre histoire, celle qui se raconte en parallèle, par
échappées :
Une histoire en anglais racontée par une femme qui semble venue du passé… Elle se
souvient et raconte le naufrage d’un bateau de la Navy, le Kelly, coulé pendant la
seconde guerre mondiale. Un marin rescapé. Des lettres à sa femme enceinte de 8
mois. Une valise lui appartenant laissée à l’eau et retrouvée des années après. Des
brèves de presse, de la BBC… Chaque lettre, chaque parole en anglais est sur-titrée ou
alors traduite par un processus théâtral.
Les deux histoires se rejoindront, ne feront qu’une.
Une histoire d’eau et de survie.
Et quand il n’est plus possible de dire avec les mots, le chant et la musique prennent
place.
Et les chœurs, comme chez Brecht et Weill, commentent l’histoire, et donnent leur
avis, chantent leurs visions des choses, comme des fées penchées sur le berceau. »
Emily Loizeau, Février 2015
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