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MC
Une création de Gilles Ste-Croix
... sous grand chapiteau,
plus de 25 artistes et 30 chevaux
de races différentes
À l’Hippodrome de Montréal
s le 16 mai 2001
En vente
maintenant
FILL 97A
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D2 LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 31 MARS 2001
D2 LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 31 MARS 2001
Robert Lepage
annule une
conférence de presse
La saison des reprises est déjà
arrivée, et avril commence!
MARC-ANDRÉ LUSSIER
LA « RENCONTRE PRIVILÉGIÉE » avec Robert Le-
page, créateur et interprète de La Face cachée de la lune,
spectacle de clôture du Festival de théâtre des Améri-
ques, n’aura finalement pas lieu. Un communiqué la-
conique a été publié hier en fin d’après-midi infor-
mant les médias de la décision du célèbre auteur,
metteur en scène et cinéaste, de ne plus participer à la
rencontre prévue mardi prochain.
Au centre de l’affaire, l’exclusion de trois journalis-
tes dont les noms furent rayés des listes d’invitation
par Robert Lepage lui-même.
Les événements se sont précipités hier, après que
Robert Lévesque eut publiquement révélé les exigen-
ces de Lepage à la radio de Radio-Canada.
Non seulement le chroniqueur d’Ici Montréal, aussi
titulaire d’une chronique à l’émission C’est bien meilleur
le matin à Radio-Canada, n’a pas été invité à la rencon-
tre, mais Luc Boulanger, le chef de la section théâtre de
l’hebdomadaire Voir, et Stéphane Baillargeon, journa-
liste au Devoir, ont eu droit au même traitement.
« Je n’avais pas du tout l’intention d’y aller, a dé-
claré Lévesque. Ça n’est que lorsque j’ai su qu’on me
refuserait l’entrée que j’ai soudain eu l’envie de me
présenter ! »
C’est un secret de Polichinelle que les relations en-
tre le critique et le créateur se sont détériorées depuis
Les Sept Branches de la rivière Ota. « Je l’ai pourtant sou-
tenu pendant plusieurs années », dit Lévesque.
Luc Boulanger, par contre, le « prend personnel ».
« Je suis tombé en bas de ma chaise quand on m’a té-
léphoné pour me retirer l’invitation. Je ne comprends
pas. Et personne n’est en mesure de me donner de vé-
ritables explications. »
Quant à Stéphane Baillargeon, il regrette cette ten-
dance de plus en plus répandue qu’ont les médias de
privilégier la promotion au détriment de l’analyse.
La directrice du FTA, Marie-Hélène Falcon, a dé-
claré qu’elle était obligée de respecter la décision de
Robert Lepage. « Que puis-je faire d’autre ? Quant aux
motivations qui le poussent à exclure ces trois journa-
listes, c’est à lui de les révéler. Je ne suis pas en me-
sure de le faire à sa place », dit-elle.
Chez Ex-Machina, la compagnie que dirige Robert
Lepage, personne n’était en mesure de commenter l’af-
faire non plus. Encore moins le principal intéressé. On
nous a tout simplement reféré à Communications Pa-
pineau-Couture, la maison chargée des relations de
presse du Festival. Où les commentaires étaient pour
le moins succincts.
Marie-Hélène Falcon tient cependant à faire savoir
que la conférence de presse officielle du FTA, au cours
de laquelle la programmation sera dévoilée, aura lieu
le 9 avril comme prévu.
TÉLÉVISION
ALORS QUE Radio-Canada et TVA
s’apprêtent à lancer de nouvelles
chaînes spécialisées, oui, encore des
nouvelles chaînes qu’il faudra payer
pour voir, la télévision convention-
nelle s’en va déjà en vacances. Dès lundi,
la programmation du matin de TVA, de-
puis Deux filles le matin, Les Saisons de Clodine
et même Maman Dion, est en mode repri-
ses. Un 2 avril.
Ce n’est pas tout. La saison de Simon
Durivage et son excellente émission de
reportages Dans la peau s’est terminée la
semaine dernière. En lieu et place ce soir,
c’est Ally McBeal, version québécoise.
Même pas des nouveaux épisodes : des
reprises de l’an dernier !
S’il faisait beau et chaud, on s’en aper-
cevrait moins. Mais il y a quatre pieds de
neige dans ma cour arrière. La saison de
télévision tire toutefois à sa fin et le mois
d’avril commence à peine. Ça n’a aucun
sens.
La raison de cette quasi-fermeture : la
période des sondages BBM s’est terminée
jeudi. Plus besoin de faire d’efforts pour
attirer la clientèle. Les tarifs publicitaires
dans la grande région de Montréal dépen-
dront de ces sondages. Ce qui se passe
après n’a aucune importance. Voilà pour-
quoi les grandes séries comme Fortier sont
programmées uniquement durant la pé-
riode des sondages.
Jeudi soir prochain, à l’heure de Fortier,
vous aurez le retour de Nikita. Des épiso-
des originaux, un vrai miracle. Mais
avant, à 20 h, vous vous serez tapé la pre-
mière reprise de Diva.
À Radio-Canada, les téléromans com-
mencent à disparaître. Un gars, une fille a
pris fin jeudi. La semaine prochaine, La
Vie, la vie, Caserne 24, Fred-Dy et Catherine
partiront en vacances d’été. Dans deux se-
maines, 4 et demi et Bouscotte feront leurs
adieux, ainsi que Mon meilleur ennemi qui
quittera le dimanche soir.
Radio-Canada met les freins pour deux
raisons : les finales de hockey — sans le
Canadien — approchent et les sondages
BBM sont aussi terminés.
À compter du jeudi 12 avril, Radio-Ca-
nada lancera la version française de l’ex-
cellente série politique West Wing. Mais À
la Maison-Blanche, à l’affiche le jeudi soir,
sera continuellement interrompue par les
matches de hockey. Pas de quoi fidéliser
un auditoire.
Si nos réseaux sont si pressés d’ouvrir
de nouvelles chaînes, c’est qu’elles vont
faire rentrer plus d’argent dans leurs cof-
fres. Pendant ce temps-là, la télévision
conventionnelle bat de l’aile.
Pourtant, le public québécois n’est pas
prêt pour les vacances. La preuve ? Le
dernier épisode de Fortier jeudi soir a at-
tiré 2 108 000 spectateurs. Le record de la
saison. Et l’épisode précédent avait fait
plus de deux millions.
Dimanche dernier, le Gala MetroStar,
diffusé en même temps que les Oscars, a
fait le plus haut score de tous les galas té-
lévisés de la saison actuelle : 1 903 000
spectateurs.
D’accord, on se relevait d’une tempête
de 50 centimètres à Montréal et les trot-
toirs étaient couverts de glace. Mais ce
MetroStar a fait plus que les Olivier,
1 841 000, Le Plus Bel Homme,
1 115 000, l’ADISQ, 1 409 000, et les Gé-
meaux, 1 216 000.
C’était dimanche dernier, souvenez-
vous-en. Donc, il y a encore du public
disponible. Mais les chaînes convention-
nelles n’ont presque plus rien à leur of-
frir.
Que la vraie Anne
Fortier s’avance...
Je ne comptais plus les courriels hier
qui me demandaient d’expliquer la fin de
Fortier. Anne Fortier visitait la tombe
d’Anne Fortier, née en 1961 et morte en
1984. Or, elle avait avoué à Lizotte
qu’elle avait elle-même 23 ans quand sa
soeur est morte.
Je n’en sais pas plus que vous. Et Fa-
bienne Larouche, qui veut que ses deux
millions de fidèles lui reviennent l’année
prochaine, n’allait pas me révéler de se-
crets hier.
On sait qu’Anne Fortier freake quand
on lui parle de sa soeur. Ou bien Anne
Fortier est sa soeur et la morte est elle. Ou
bien c’est une personne qui porte le
même nom et qui est tout à fait étrangère
à l’histoire. Mais on connaît trop le cer-
veau tordu de Mme Larouche pour imagi-
ner une solution aussi simpliste.
Mais ce qui me tracasse le plus du der-
nier épisode, c’est qu’Anne Fortier a sans
doute menti au tueur Lizotte. Pas tout le
temps : elle a fini par avouer à Lizotte
qu’elle a tué des monstres violeurs et tor-
tionnaires lors d’une prise d’otage. Et le
procureur au cou raide a laissé tomber
que Fortier avait été jugée non coupable
pour une raison de folie passagère.
Cette partie-là est donc vraie. Mais
l’histoire de la soeur était-elle inventée
pour faire parler Lizotte ? Un peu, beau-
coup ?
Quant à l’exécution de Lizotte par une
bande de flics dirigés par l’abominable
Durivage, on a pensé à la mort de Jacques
Mesrine en France et à celle de Richard
Blass ici.
Bref, on va s’ennuyer de cette série qui
fut la meilleure de la saison. On a un an
pour échafauder des hypothèses.
Photothèque La Presse ©
Sophie Lorain et Fabienne Larouche: la
meilleure série de la saison.
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Whitney Houston
Cinéma
(23:49)
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CANAUX
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RCTVATQTQSCTVPBSCÂBLE
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VD VDO
Le
Téléjournal
Claude
Charron
Hockey / Maple Leafs - Canadiens Le
Téléjournal
Sport Fitz (22:50)
Le TVA
18 heures
Cinéma / MIRACLE AU KANSAS (5)
avec Dennis Quaid, Mare Winningham
Cinéma / LES NERFS À VIF (3)
avec Robert De Niro, Nick Nolte
TVA Sports
(23:45)
Documentaires - Sciences /
Clonage, ou l'art de se...
Cinéma / BEAUMARCHAIS, L'INSOLENT (4)
avec Fabrice Luchini, Manuel Blanc
Cinéma / LA MAMAN ET LA PUTAIN (3)
avec Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont (20:44)
Les
Simpson
Cinéma / POLICE ACADÉMIE VII: MISSION À MOSCOU (7)
avec George Gaynes, Charlie Schlatter
Cinéma / FICTION PULPEUSE (2)
avec John Travolta, Bruce Willis (20:15)
Le Grand
Journal
Pulse The Expos Higher Ground Code Name: Eternity 2001 World Figure Skating Exhibition CTV News Pulse/Sport
News Reg. Contact Committed eNow 2001 World Figure Skating Exhibition Cold Squad News
Sat. Report Sat. Night Hockey / Maple Leafs - Canadiens Hockey / Stars - Flames
News ABC News Spin City Judge Judy Cinéma / DISCLOSURE (5) avec Michael Douglas, Demi Moore News Baywatch...
NCAA Basketball / Demi-finales nationales: Michigan State - Arizona; Maryland - Duke (17:30) ER
News Night. News Stargate SG-1 XFL Football / Chicago - New York/New Jersey Sat. Night
The Lawrence Welk Show ...Minister ...Served? Fawlty... Waiting... Ballykissangel Austin City Limits Masterpiece Theatre
World News ...Deviants The Editors McLaughlin Allo, Allo ...Romance As Time... Red Dwarf World News Short List
City Confidential Behind Closed Doors... Biography / Anthony Quinn Dalziel and Pascoe 100 Centre Street
Arts &... StarTV Marylin Horne Making of... Cats (20:15) Ed Sullivan Sex & the City
Les Gags ...pour rire Le Goût du monde Scandales d'hier et d’aujourd’hui Biographies / Père Sablon Navarro / Ne pleurez pas, jeannettes Cinéma
Paysage afromonde Philippines télé-série Horizons arméniens ...iranienne Lamire (Portugais) Ici Tunésie Palestine...
Utilisation des psychotropes Initiation à l'astronomie Aînés branchés, 3e millénaire Branche-toi... April-Fortier Psychologie... apprentissage Montréal en évolution
How'd they do that? Discover Magazine ...Animals Vets in... Monkey... Timeslot Into the Unknown Connection You Asked...
...dehors D'ici &... Airport Les Treks... SOS Vacances Blanches... Golfs... Vidéo Guide D'ici &... Le Goût...
Franklin Little Lulu Hoze... The Jersey Afraid, Dark ...Heartbeat Cinéma / FIREFOX (5) avec Clint Eastwood, Freddie Jones ... (23:15)
Pub Popstars Seinfeld Drew Carey Cops America's most Wanted The X-Files Mad TV
The New Addams Family Queen of Swords Andromeda Traders The District A. Hitchcock Sat. Night
Légendes... Attila 30 Journées... Osstidcho Face... Jazz et IIIe Reich Cinéma / L'AFFAIRE SEZNEC (4) avec Christophe Malavoy (1/2) ...Influence Ceaucescu
Witness to... Royal... Greatest Journeys on Earth Scattering... Historylands Cinéma / BATTLE OF THE RIVER PLATE (4) avec Peter Finch, John Gregson Historylands
TV Guide Flick ...Wheels Circus Dogs... Jobs The Lofters Extra Special: Gay Dads Eros
Max Lounge Ed Sullivan Pop up... Musicographie / W. Houston Cinéma / LA BAMBA (4) avec Lou Diamond Phillips Musicographie / W. Houston...
Box Office Le Cimetière S Club 7... Fax ConcertPlus: Brit Awards 2001 Bouge! Électrochoc Groove
World News Culture Shock On the Arts Antiques Roadshow Sat. Report Venture Rough Cuts @The End
Circuit PME Culture-choc Journal RDI Médias Enjeux / Les Bébés miracles Téléjournal Entrée, artistes Culture-choc ...l'aventure Zone libre / La Beauté à tout prix
Sports 30 ...Canadiens Roller Jam Battle Dome (19:45) La Lutte WCW Sports 30 ...Canadiens Hors-jeu Qualif. F1
Les Contes d'Avonlea Saint-Tropez, sous le soleil Coroner Da Vinci La Firme de Boston Affaires non classées
The Grafters Cinéma / PINK CHIQUITAS (6) avec F. Stallone, J. Hemphill DaVinci's Inquest Cinéma / SINGLE WHITE FEMALE (4) avec J. Jason Leigh
Battlestar Galactica Sir Arthur Conan Doyle's... Relic Hunter Cinéma / THE CROW (4) avec Brandon Lee, Ernie Hudson Cinéma (23:15)
Basketball / Demi-finales nationales: Michigan State - Arizona (17:30)
NCAA Basketball / Demi-finales nationales: Maryland - Duke Sportscentral You Gotta...
Grouille-toi Volt Soeur Kay Collection Jazz / Fats Waller Cinéma / L'EMPIRE DU SOLEIL (3) avec Christian Bale, John Malkovich J. Lescaut
Superhuman Body: The Future of Medicine (16:00) Medical Detectives False Memories Medical Detectives
SnowTrax Sportsdesk World Darts - Finale Sportsdesk Strong. Man
Courage... A. Anaconda Redwall Dilbert ...le pire Drôle, voyou Simpson Cybersix Surfer... South Park Simpson ...le pire
Vins, Fromages Journal suisse Journal FR2 Le plus grand cabaret... / Laurent Baffie, Alexandra Lamy Union libre (21:35) ... (22:35) Journal belge Soir 3
Avventura... Great Parks National Geographic Cinéma / FIVE EASY PIECES (3) avec Jack Nicholson Cinéma / AMERICAN GRAFFITI (3) avec Richard Dreyfuss (21:55)
Médecine... Les Copines Jeux de société Portraits intimes Éros et Compagnie Sortie gaie Les Copines Trauma
Au goût du jour Passion Déco Rendez-vous avec... Vos finances Réalité 2001 L'Actuelle Action Emploi
... (17:30) Loup-garou La Vie à cinq Dawson Buffy contre les vampires
Addam's... Grade Alien Worst Witch Big Wolf... Buffy the Vampire Slayer Farscape Goosebumps Student... Syst. Crash Radio Active
Au-delà du réel Star Trek: la nouvelle génération X Files / Anthologie X Files Highlander
Le TVA
(23:15)
VOTRE SOIRÉE DE TÉLÉVISION
L
ouise Cousineau
19:00 A- BEAUMARCHAIS,
L’INSOLENT
Pour les fans de Fabrice Luchini,
ce fin causeur qui ne dédaigne
pas la grandiloquence, un film
sur Beaumarchais tiré d’une oeu-
vre de Sacha Guitry.
19:00 3- LE GOÛT DU MONDE
Si vous ne connaissez que
Hollywood en Floride, regardez
ce qu’il y a de très beau sur la
côte Ouest.
20:00 D- DISCLOSURE
Ce qu’il y a de meilleur dans ce
film avec Michael Douglas et
Demi Moore, ce n’est pas l’accu-
sation de harcèlement sexuel,
mais l’utilisation de la réalité
virtuelle pour trouver des indices.
20:00 X- MUSICOGRAPHIE
L’histoire de Whitney Houston, la
belle voix, la drogue, sa relation
tumultueuse avec Bobby Brown.
Suite et fin demain même heure.
20:15 2- CATS
La comédie musicale qui a tenu le
coup pendant des années, grâce
à une chanson éminemment
chantable, Memories.
20:30
K- FICTION PULPEUSE
Si vous tombez en amour avec ce
film noir et parfois très drôle de
Quentin Tarentino, vous n’allez
jamais l’oublier. Avec John
Travolta, Samuel Jackson,
Harvey Keitel, Bruce Willis et
Uma Thurman.
22:00 3- NAVARRO
Trafic d’ecstasy et disparition de
la fille d’un collègue du commis-
saire.
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LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 31 MARS 2001 D3
LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 31 MARS 2001 D3
LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 31 MARS 2001 D3
POP-ROCK
Vénus 3 entre deux univers
JEAN-CHRISTOPHE LAURENCE
Il y a trois ans, les groupes Yelo Molo,
Projet Orange et Vénus 3 participaient à
l’ultime finale de l’Empire des Futures
Stars. Le « plus vieux des concours de
rock au Québec » a depuis cessé ses acti-
vités, mais les trois formations, elles, ont
fait leur bout de chemin.
Contre toute attente, ce ne sont pas les
vainqueurs qui ont fait le plus parler d’eux.
Mis sous contrat par une grosse compagnie
de disques (BMG), Projet Orange n’a pas en-
core répondu aux attentes — malgré le succès
mineur de la chanson De héros à zéro, désor-
mais associée à une pub de la SAAQ. Porté
par son fan club de Lanaudière, Yelo Molo a
de loin pris les devants, écoulant presque
25 000 exemplaires de son premier album,
grâce à la chanson Gros zéro.
De son côté, Vénus 3 poursuit sa route
parsemée de météorites. Sur scène comme
sur disque, le sextuor de ska-pop, possède
un potentiel commercial certain. Le succès
radio de L’une va sans l’autre lui a valu d’être
considéré comme le No Doubt québécois. Un
deuxième extrait, plus rock (Une bonne jour-
née) a également tourné sur les ondes. Mais
nos loustics ont bien dû se rendre à l’évi-
dence : se faire remarquer dans un concours
et passer le murs des FM ne signifie pas for-
cément vendre plus de disques.
Évoquant les 5000 exemplaires vendus de
leur premier album lancé ilyaunan,legui-
tariste Steeve Nadeau et la chanteuse Vicky
Martel ne cachent pas leur déception. Et
osent une explication : « Le problème, lance
Vicky, c’est qu’on se situe entre deux chaises.
Entre le grand public et l’underground. Entre
le rock et le ska... »
« Sauf qu’entre les deux, il n’y a rien,
ajoute Steeve. Pas de sentier battu. Alors,
c’est plus long. Il faut développer le mar-
ché... »
« Le public ska ne trippe pas vraiment sur
nos variations ou sur nos beats, reprend
Vicky. Mais on ne va pas non plus avec le
public de La Chicane. On a fait leur première
partie, je sais de quoi je parle ! »
Ils sont assis côte à côte dans un bar du
Quartier chinois. Tellement différents qu’ils
ne peuvent être que complémentaires. Chan-
dail multicolore, lunettes de DJ jaune-orange
et cheveux blonds décolorés, son look tran-
che net avec le gilet beige et les jeans délavés
de son discret guitariste.
Steeve et Vicky se sont rencontrés à Qué-
bec et jouent ensemble depuis huit ans. En
attendant que ça débloque pour la formation,
ils continuent de « boucher les trous » avec
Young Soul, leur groupe de covers qui vit sur
des reprises de grands succès des années 80
et 90. Un projet purement alimentaire, ils in-
sistent. Mais qui, ironiquement, roule aussi
bien, sinon mieux que celui de Vénus 3.
Encore plus ironique : entre un tube de
Madonna et une toune de Rage Against the
Machine, il arrive à Young Soul de reprendre
sur scène des chansons de Vénus... De la
pure schizophrénie ! « Au Québec, les gens
attendent qu’un groupe soit connu avant de
se déplacer pour le voir, déplore Steeve Na-
deau. Pas étonnant que le circuit des covers
marche aussi bien. »
Mais tout n’est pas si noir dans l’univers
de Vénus 3. En décembre dernier, la forma-
tion power happy (le terme est d’eux) s’est
produite à Boston en première partie des
Mighty Mighty Bosstones, groupe référence
du ska hybride. « Un dream come true ! » lance
Vicky en hurlant de sa voix de rockeuse hy-
peractive. Retransplantés à Montréal, les
deux vénusiens viennent également d’em-
baucher un nouveau bassiste (Dominic Bé-
rard) et de boucler le tournage de Paranoïa,
leur troisième clip. Le groupe, qui a peu joué
à Montréal depuis l’Empire, est par ailleurs
au Club Soda ce soir. On parlerait d’une
« rentrée officielle » si le mot ne les rebutait
pas tant. « Ça veut dire quoi ça, rentrée ? »
demande Steeve. « Un show, c’est un show
De Vénus 3 aux « futures stars »... signa-
lons, par ailleurs, que Projet Orange sera au
Café Campus le jeudi 5 avril.
Un dernier album
pour les Colocs ?
C’EST LA RUMEUR qui plane ces jours-ci.
On savait que Dédé Fortin avait laissé quel-
ques tounes en chantier. Les deux Colocs
survivants (Mike Sawatsky et André Van
Der Biest), accompagnés des deux frères
Diouf, seraient actuellement en train de les
terminer. Responsable du projet et ancien
gérant des Colocs, Raymond Paquin assure
que cette affaire n’a rien d’une exploitation
morbide : « Que toute cette histoire finisse
sur un drame, ça nous fatiguait. L’idée est de
boucler la boucle de façon sensible et de fer-
mer les livres proprement. » Pas question,
ajoute M. Paquin, de tripatouiller dans les
chansons les plus heavy de Dédé. Certains ti-
tres seront d’office mis de côté, parce que
trop personnels. « On ne triche pas, mais on
fait le choix de ressortir les choses les plus
sereines. »
Parole de Raymond, on ne sortira pas le
disque si la famille Fortin — déjà pas mal
ébranlée — est mal à l’aise avec les chansons.
Mais il a bon espoir que le projet passera la
rampe.
Raymond Paquin avoue que ce genre
d’opération se fait habituellement beaucoup
plus tard. Mais avec le premier anniversaire
de la mort de Dédé qui approche à grands
pas (le 8 mai), tout le monde semble y aller
de son hommage posthume.
« On a le choix de regarder passer la pa-
rade ou de terminer les affaires nous-mêmes,
dans les règles de l’art. Au fond, l’histoire
des Colocs est en train de s’écrire en ce mo-
ment. Autant mettre les bons documents sur
la table. »
Chez les Colocs toujours, Musimax pré-
pare actuellement une musicographie sur
Dédé Fortin, dont la diffusion est prévue le
10 mai. BMG prépare de son côté un CD
compilation des deux premiers disques des
Colocs, augmenté d’un cédérom de trois
clips. Le guitariste Mike Sawatsky, enfin,
vient de terminer l’enregistrement d’une
douzaines de standards zydeco avec son
groupe Toutan Zydeco. Un disque de chan-
sons originales devrait être gravé vers la fin
de l’été prochain.
Comment Bran Van 3000
a repêché Curtis Mayfield
(et non le contraire)
SOUS CONTRAT avec l’étiquette Grand
Royal (Beastie Boys), le groupe montréalais
Bran Van 3000 lancera bientôt son prochain
album, Discosis. La chanson Astounded, pre-
mier extrait du disque, tourne depuis quel-
ques jours à la radio. Si vous croyez entendre
la voix de feu Curtis Mayfield, n’ajustez pas
votre appareil. Le légendaire soul brother a ef-
fectivement prêté son organe doré à James Di
Salvio et sa bande. Miraculeux ? C’est le
moins qu’on puisse dire. Surtout que Curtis
est mort le 26 décembre 1999.
L’histoire raconte que Di Salvio n’était pas
convaincu par la première version d’Astoun-
ded. Il avait la musique, mais pas encore la
voix. Par l’entremise de Grand Royal, James
a fait parvenir la maquette de la chanson à M.
Mayfield, alors sur ses derniers milles. Puis,
il a contacté le musicien pour lui demander
s’il accepterait de chanter sur la chanson.
Trop malade pour reprendre du service, Cur-
tis a décliné l’invitation. Mais comme il ai-
mait bien le groove d’Astounded, il a offert à
James d’utiliser un des enregistrements a ca-
pella qui dormaient dans son sous-sol. En
fouillant dans les trésors inédits du chanteur,
Di Salvio a déniché la pièce idéale, « ajus-
tée » par la suite en studio pour les besoins
de la chanson.
Curtis Mayfield est décédé huit semaines
après le coup de fil initial et l’album Discosis
lui est dédié. Sortie prévue le 29 mai.
Un studio pour CKMF
COMME SA GRANDE rivale CKOI, la sta-
tion CKMF se dote à son tour d’un studio-
théâtre. On soulignera l’inauguration de
cette minisalle de 94 places à compter du 9
avril, par une semaine entière de spectacles
en direct. Éric Lapointe, la Chicane, la Spice
Girl Mel C et le groupe Okoumé feront par-
tie des premiers invités. Ces prestations se-
ront diffusées en simultané sur les dix sta-
tions du réseau Énergie — dont CHIK FM à
Québec, qui vient également d’ouvrir son
propre studio, à la place d’Youville.
Il y aura un nouvel invité chaque mercredi
(on annonce déjà Daniel Boucher) et des bil-
lets seront tirés à la radio pour ceux et celles
qui voudraient profiter des 94 places desti-
nées au public.
PHOTO PIERRE McCANN, La Presse ©
Le sextuor ska-pop Vénus 3 : Marie-Josée Frigon, Vicky Martel, Rick Bourque (à l’avant),
Fafoui, Steeve Nadeau et Dominic Bérard.
Une rentrée en deux temps pour La Chicane
PHILIPPE RENAUD
collaboration spéciale
CERTES, ils avaient déjà joué à
Montréal, sur les planches du
même Spectrum, lors de leur Carte
Blanche des FrancoFolies. Mais
pour les membres de La Chicane,
c’était hier soir leur véritable ren-
trée. D’où la nervosité palpable en
première partie, qui ne les a quand
de même pas empêchés de donner
au public, docile et imposant, tout
ce qu’ils avaient dans les tripes.
Dire que La Chicane a mis son
auditoire dans sa poche hier soir
relève de l’euphémisme. Avant
même que les musiciens aient foulé
la scène, les spectateurs étaient déjà
complètement habités par les chan-
sons du premier album En Catimini
(écoulé à plus de 200 000 exem-
plaires !) et les nouvelles de Dis-
paru. On l’aime par coeur, notre
Chicane.
Un simple coup d’oeil sur cette
foule bigarrée explique ce succès
phénoménal : tous les âges étaient
représentés. Toutes les générations
se confondaient sans heurts, des
jeunes ados aux « matantes » et
tous ceux qui viennent entre ces ex-
trêmes. Voilà une Chicane qui est
loin de diviser la famille...
Le groupe le plus populaire au
Québec — depuis plus d’un an
déjà — a livré un concert très iné-
gal, mais tout aussi généreux. La
subtilité ? Connaissent pas. Le
groupe de Val-d’Or joue sur l’inten-
sité à tout prix, et force est de
constater que c’est le genre de fix
que cherchait le public, à les enten-
dre applaudir à tout rompre.
Un petit dialogue préenregistré
(un feu roulant de farces graisseu-
ses) servait d’ouverture pendant
que les musiciens s’installaient,
plongés dans le noir. Aux membres
originaux se sont greffés le percus-
sionniste Alain Quirion (collabora-
teur de Marc Déry), le saxophoniste
Luc Lemire, ainsi qu’un violoniste.
La Chicane a parti le bal avec La
Légende du laitier, sous un tonnerre
d’applaudissements. On croyait
bien que c’était parti pour brasser
longtemps lorsqu’ils ont poursuivi
avec un rigodon. Malheureuse-
ment, la première partie s’est enli-
sée dans le côté sombre du groupe,
après une vingtaine de minutes de
rock qui commençait à peine à faire
bouger les gens.
Ainsi, le public a eu beau rire
aux gags lancés en intro, il a vite
touché le fond du baril avec En
Deuil, Tu peux partir et La Blessure
(Laurence Jalbert viendra rejoindre
Boom lors de cette chanson). Heu-
reusement que les joyeux rythmes
country de Ma Taverne et « offenba-
chiens » de Doris nous ont rehaussé
le moral !
La deuxième partie s’avéra supé-
rieure. Un moment encore plus in-
time, plus acoustique, avec leurs
« vieilles tounes » (La Compagnie,
Sodome et Val-d’Or, Qu’est-ce que tu
penses), mais surtout plus dansant et
moins lourd, moins chaotique. Pas
de massifs solos de guitare sans sa-
veur, que tentaient de relever des
phrases de violon et de saxophone
en première partie.
Cette dernière heure du concert,
La Chicane l’a jouée avec authenti-
cité et légèrement plus de retenue
on mettra ça sur le compte du
stress apprivoisé. Le chanteur,
Boom Desjardins, crachait ses textes
intensément, le poing refermé sur
la tête de son micro. Enfin, avec des
titres tels que Calvaire, Le Yâb de
Sainte-Nitouche, L’Homme à tout faire
(une bonne reprise de Nino Ferrer),
Le Fil et, pour terminer, Juste pour
voir le monde, on peut dire que La
Chicane a réussi sa rentrée.
Entendons-nous : d’un point de
vue musical, La Chicane représente
le degré zéro de l’originalité. Aussi,
de sérieux ajustements en première
partie seraient bienvenus. D’ail-
leurs, d’où vient cette idée tordue
de massacrer Bonne soirée de Plume
en l’hybridant avec la musique de
Riders on the Storm des Doors ?
Mais ce que le public de La Chi-
cane veut, c’est qu’on fasse vibrer
ses cordes sensibles. Il veut se faire
parler dans le casque, se faire chan-
ter ses petites misères, sentir qu’il
n’est plus seul dans ses moments
les plus pires. Et Boom Desjardins
a, en plus d’une voix puissante et
assurée, le charisme, ce regard qui
s’adresse à chacun de nous. Person-
nellement.
Intensité, rock et complicité sur
et devant la scène. Là-dessus, les
fans en ont eu pour leur argent.
Photo BERNARD BRAULT, La Presse ©
Boom Desjardins, chanteur de La
Chicane, a, en plus d’une voix
puissante et assurée, le charisme,
ce regard qui s’adresse à chacun
de nous.
SUPPLÉMENTAIRES 9, 29 avril 6, 15, 16, 18, 19 mai
www.duceppe.com
DÈS LE 4 AVRIL
de
Claude Meunier
et
Louis Saia
mise en scène de
Denis Bouchard
Louis Champagne Martin Drainville Luc Guérin
Diane Lavallée Sylvie Moreau Sonia Vachon
Louis-Martin Despa Sandra Dumaresq
concepteurs
Pierre Labonté Suzanne Harel Luc Prairie Denis Larochelle
Les
voisins
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D4 LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 31 MARS 2001
D4 LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 31 MARS 2001
LE LONG DE LA PRINCIPALE LE PETIT BISTRO DU GRAND JACQUES
Pour faire le portrait
d’un poète
MARIE-CHRISTINE BLAIS
collaboration spéciale
POUR FAIRE le portrait d’un
poète, peindre d’abord un décor de
bistrot, avec des portes qui s’ou-
vrent et se ferment, peindre ensuite
quelque chose de joli, quelque
chose de simple, comme des sil-
houettes de passants ou des demi-
lunes, placer ensuite le décor dans
un théâtre, s’asseoir dans le théâtre
sans rien dire, sans bouger...
Parfois, quand le théâtre s’ap-
pelle la salle Fred-Barry, Christian
Vézina s’installe dans le décor et,
en compagnie de la comédienne
Violette Chauveau, il récite du Jac-
ques Prévert. Mieux, il le joue, il
l’incarne, il le chamboule et le ra-
boudine et le retricote et, comme
dans tous les textes de Prévert, la
vie surgit.
Depuis quelques années, Chris-
tian Vézina, récitaliste de son état
(c’est donc dire qu’il récite des poè-
mes pour vivre...), s’acoquine de
plus en plus avec le théâtre, et le
résultat est jusqu’ici toujours heu-
reux, une rencontre réussie entre le
souffle et le jeu.
Dans le cas de ce Petit Bistro du
grand Jacques, Vézina a ainsi décidé
de nous présenter divers personna-
ges (dont Jacques Prévert lui-
même, avec son éternel chapeau et
son éternel mégot) qui intègrent
sans qu’il n’y paraisse des poèmes
à leurs discours. À ses côtés, Vio-
lette Chauveau (ciel, le talent de
cette fille !) campe ici un garçon de
café, là une prostituée nommée
Barbara, là encore une comédienne
sans emploi qui s’appelle Arlette,
avant de devenir l’Arletty populari-
sée par le film Les Enfants du paradis,
dont Prévert signera le scénario et
les dialogues en 1945.
Le risque de ce spectacle, c’était
justement de limiter la portée des
poèmes de Prévert à l’époque Paris
des années 30 et 40 et à une atmos-
phère un peu cliché, à la manière
des célèbres photos de Robert
Doisneau.
Aussi, pour éviter cet écueil, Vé-
zina a-t-il créé le personnage de
Kevin, un squeegee québécois
perdu dans Paris. Le contraste est
un peu trop brutal et trop marqué,
notamment à cause de la musique
et de la perruque écarlate du per-
sonnage. C’est pourtant ce même
Kevin qui révèle le mieux la beauté
et la pertinence de Prévert, quand
il se met à parler de pauvreté en di-
sant tout naturellement les vers de
La Grasse Matinée (« il est terrible, le
petit bruit de l’oeuf dur cassé sur
un comptoir d’étain (...) quand il
remue dans la mémoire de
l’homme qui a faim ») ou à décrire
la chambre qu’il squatte à l’aide
des vers de Dans ma maison.
Ceux qui connaissent Prévert
s’amuseront à retrouver les poèmes
qu’ils ont aimés à travers le texte
fluide tissé de main de maître par
Vézina. Mais ce sont ceux qui ne le
connaissent pas qui auront sans
doute la meilleure part. Ce sont
eux qui ne réaliseront pas que Ten-
tative de description d’un dîner de têtes à
Paris-France se mêle doucement à
L’Orgue de Barbarie, que Je suis comme
je suis se fond sans heurt à Déjeuner
du matin, que Cortège,Inventaire et
Au hasard des oiseaux sont, eux aussi,
eh oui, des poèmes de Prévert, na-
turels et justes comme le jeu d’un
enfant. Ce sont eux qui ne cherche-
ront pas où commence le poème et
on finit le suivant, eux qui vivront
cette admirable illusion que Prévert
écrit comme on parle et respire, eux
qui recevront ses poèmes en plein
coeur sans analyse, sans résistance,
simplement comme le cadeau d’un
humain aux autres humains,
comme une prière pour dire les
peines et les joies des Terriens.
« Notre père qui êtes au ciel, res-
tez-y et nous, nous resterons sur la
Terre qui est parfois si jolie »,
quand les mots du grand Jacques y
retrouvent ainsi vie.
LE PETIT BISTRO DU GRAND JAC-
QUES, conçu et écrit par Christian Vézina
autour de textes de Jacques Prévert. Distri-
bution : Christian Vézina et Violette Chau-
veau. Scénographie, costumes et accessoi-
res : Catherine Granche. Éclairages : Jean
Soucy. Musique : Christine Boillat, Vladi-
mir Kosma et Christian Vézina. Salle Fred-
Barry du théâtre Denise-Pelletier jusqu’au
7 avril, 19 h 30. Info : 514 253-8974.
Photo ANDRÉ FORGET, La Presse ©
Steve Laplante : « Je trouvais que c’était un défi intéressant d’écrire une co-
médie sur la mort. »
Pied de nez à la mort
ÈVE DUMAS
collaboration spéciale
LA GRANDE FAUCHEUSE plane
comme une ombre sur la jeune car-
rière du comédien et auteur Steve
Laplante. Depuis sa sortie de
l’École nationale de théâtre, en
1996, il a interprété plusieurs rôles
et signé quelques pièces portant les
traces indélébiles de Thanatos. De
plus, il vient tout juste d’enterrer à
Beyrouth la pièce Littoral, de Wajdi
Mouawad, dans laquelle il tenait
depuis les débuts en juin 1997 le
rôle du fils endeuillé Wilfrid.
Mais n’allez pas croire que Steve
Laplante, comédien fétiche de
Wajdi Mouawad et auteur d’oeu-
vres comiques et légères, est un
sombre personnage. Au contraire,
ce gars très terre-à-terre et dans la
vingtaine prend la vie du bon côté,
même si sa plus récente pièce, Le
Long de la Principale, est inspirée de
la mort de son propre père, et que
sa première, Feu Jérôme Tanguay,
traitait de l’après-vie d’un jeune
homme tué dans un accident de
voiture.
« Ça me fait toujours drôle de
voir comment les gens réagissent
quand on leur apprend qu’on a
perdu quelqu’un de très près. Ils
ne savent pas quoi dire, leur visage
se tord dans toutes sortes d’expres-
sions. Remarque que je suis proba-
blement pareil. C’est un sujet telle-
ment tabou et pourtant, c’est une
réalité de la vie, tout le monde
passe par là. »
S’il arrive aujourd’hui à parler
de la mort de son père sans que les
larmes lui montent aux yeux, ce ne
fut pas toujours ainsi. Le triste évé-
nement est survenu il y a trois ans,
à l’époque où Steve interprétait le
rôle principal de Littoral, Wilfrid,
qui part pour le pays natal afin de
faire inhumer son père. Disons que
son personnage a pris une autre di-
mension à partir du moment où le
comédien s’est retrouvé orphelin
de père.
Un an plus tard, l’auteur écrivait
Le Long de la Principale, une « comé-
die funéraire ». « Je trouvais que
c’était un défi intéressant d’écrire
une comédie sur la mort. » Il a
donc pondu l’histoire de Lui qui
perd son père, mais n’ose y croire.
Quête initiatique, la quatrième
oeuvre de l’auteur de la savoureuse
Entre-Deux nous fait suivre la suc-
cession d’épreuves que doit traver-
ser le personnage en cette journée
de deuil.
« Je voulais parler de toutes ces
choses qui sont vraiment absurdes
dans l’industrie de la mort : l’achat
de vêtements de deuil, le creusage
de la fosse, le maquillage des
morts, le choix d’une couleur pour
le cercueil — j’m’en fous, moi, qu’il
soit gris, brun ou avec des pois
rouges, le cercueil ! »
En Abitibi-Témiscamingue, où
la pièce a été créée à l’été de 1999,
la plupart des spectateurs ont bien
réagi à ce pied de nez à la mort,
mais pas tous. « Certaines person-
nes étaient un peu choquées du fait
que l’on riait de ces choses-là, mais
il y avait aussi des gens à qui ça
faisait visiblement du bien. »
La production présentée à la
salle Jean-Claude Germain du
Théâtre d’aujourd’hui, à compter
de lundi, n’est qu’un lointain pa-
rent de la version originale. Syl-
vain Bélanger, cofondateur du
Théâtre du Grand Jour, a voulu
produire cette oeuvre après avoir
vu une autre pièce de son chum
Steve — ils ont fait l’École natio-
nale ensemble —, dans le théâtre
d’été que ce dernier a cofondé dans
sa ville natale, Drummondville.
« J’étais curieux de voir comment
une pièce comme ça se débrouille-
rait à Montréal », expliquait-il
avant l’entrevue avec l’auteur, qui
était lui-même occupé à se faire
photographier dans son décor en
chantier.
La mise en scène a été confiée à
Caroline Lavoie et la distribution
comprend entre autres Gary Bou-
dreault (du Groupement forestier
du théâtre) et Dominique Quesnel
(que l’on a vue plus tôt cette saison
dans Le Langue-à-langue des chiens de
roche, au Théâtre d’aujourd’hui),
deux comédiens que Steve Laplante
est très heureux de voir jouer dans
sa pièce et qu’il qualifie de très
« groundés ». Le comédien-auteur
rendra la pareille à l’ami Bou-
dreault en jouant l’été prochain
dans son théâtre de Carleton, en
Gaspésie.
Jeudi prochain, Steve Laplante
portera son chapeau de comédien et
flirtera à nouveau avec la mort.
Dans le cadre du nouveau Festival
annuel d’innovation théâtrale
(FAIT) de L’Assomption, il se glis-
sera dans la peau de John, un ado-
lescent suicidaire qui capte sur
bande vidéo son message d’adieu à
ses parents. Ce texte inédit de
Wajdi Mouawad est présenté en
lecture publique. Pièce coup de
poing, John est une des oeuvres les
plus dures de l’auteur et directeur
artistique du Théâtre de Quat’Sous.
Un autre lien rattache Steve La-
plante au FAIT, soit sa grande ad-
miration pour le travail du conteur
Michel Faubert, qui ouvre le festi-
val de L’Assomption avec ses spec-
tacles Jean-des-Bois et L’Âme qui sor-
tait par la bouche du dormeur. « Pour
moi, Le Long de la Principale, c’est un
peu comme un conte. J’ai choisi
des noms de personnages un peu
étranges (Vieux Chose, Mononc,
Leress Dumond et Ri-Jean Lamant
en sont quelques-uns) et un décor
qui fait très gosseux, patenteux. »
Mais s’il aime bien faire rire son
public dans ces petites odes à la lé-
gèreté qu’il compose depuis cinq
ans, Steve montre parfois son côté
plus sérieux, notamment lorsqu’il
formule ce conseil s’adressant à
tous ceux et celles qui veulent l’en-
tendre : « Ton père, à Noël, vas-y le
voir. Profites-en pendant qu’il est
là... »
LE LONG DE LA PRINCIPALE, de Steve
Laplante, dans une mise en scène de Caro-
line Lavoie, avec Gary Boudreault, Domi-
nique Quesnel, Audrey Lacasse, Pierre Li-
moges, Micheline Poitras et Patrice
Robitaille. La pièce est présentée du 2 au 22
avril, à la salle Jean-Claude Germain du
Théâtre d’aujourd’hui.
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Un spectacle du Théâtre de L’Avant-Pays
Scénario : Denise Chartrand
Mise en scène : Michel Fréchette
Assistance à la mise en scène : Dominic Anctil
Décor, marionnettes et projections : Marc-André Coulombe
Musique : Pierre Moreau
Éclairages : Jean Gervais
Marionnettistes : Marthe Adam, Patrick Martel, André Meunier,
Louis-Philippe Paulhus, Michel P. Ranger et Marc-André Roy
245, rue Ontario Est, Montréal
www.maisontheatre.qc.ca
Métro Berri
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(514) 288-7211
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Pour aimer le théâtre dès l’enfance
présente
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Photo MARTIN CHAMBERLAND, La Presse ©
Violette Chauveau et Christian Vézina, dans
Le Petit Bistro du grand
Jacques
.
Du 6 au 31 mars 2001
Traduction : André Melançon
Mise en scène : Guillermo De Andrea
Avec Kim Yaroshevskaya, Linda Sorgini,
Marie-Chantal Perron, François L’Écuyer,
Pauline Lapointe et Carl Alacchi
Assistance à la mise en scène: Carol Clément
Concepteurs: Yvan Gaudin, François Barbeau, Michel Beaulieu,
Osvaldo Montes, Jean-Marie Guay et Alain Jenkins
(514)844-1793
– www.rideauvert.qc.ca
4664, rue Saint-Denis – métro Laurier
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• Sept-Îles, le 21 avril • Baie-Comeau, le 22 avril
Outremont
COMPLET
DERNIÈRE SUPPLÉMENTAIRE
30 NOVEMBRE 2001
AU THÉÂTRE OUTREMONT
2946795A
2946795
La Presse
31 mars 2001
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