SEMINAIRE Droit et philosophie : Regards croisés sur la norme

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SEMINAIRE
Droit et philosophie :
Regards croisés sur la norme juridique
Le droit et une partie de la philosophie ont pour objet l’analyse des normes et à ce titre semblent avoir vocation à
se rencontrer. Pourtant, les approches philosophiques et juridiques restent très largement étrangères les unes
aux autres et semblent se déployer dans deux univers distincts. Cela signifie-t-il que le langage du droit et celui
de la philosophie entretiennent une relation d’incommunicabilité structurelle ?
La discussion entre philosophie et droit est néanmoins très actuelle.
Si le droit suscite actuellement un engouement au sein des sciences sociales et humaines, les sciences
juridiques, semblent avoir en partie délaissé une pensée fondamentale de leur objet au profit d’une technicisation
de la matière et de simples commentaires jurisprudentiels. Ce séminaire propose ainsi d’ouvrir aux juristes un
espace réflexif sur leur objet d’étude, la norme juridique du point de vue de ses fondements et de ses méthodes
d’interprétation. De son côté, la philosophie est de plus en plus sollicitée par d’autres disciplines qu’elle et porte
à son tour un intérêt croissant à la question juridique. Seulement, c’est bien souvent en dépit d’une prise réelle
sur la réalité normative.
Ce séminaire propose ainsi aux juristes et philosophes de se rencontrer autour de la norme juridique.
Séance 3
« Valeurs républicaines et droits fondamentaux »
Le droit est un ensemble de règles qui déterminent des obligations, des autorisations ou des
interdictions d’agir et qui, de façon générale, encadre les rapports sociaux. Or, les valeurs républicaines
(liberté, égalité, fraternité notamment) sont habituellement appréhendées comme des idéaux politiques
ou comme des convictions individuelles relevant de la morale et de ce qu’il est convenu d’appeler «
vertu civique ». Si l’on postule que le droit se distingue de la morale, dans quelle mesure est-il alors
possible d’interdire ou d’exiger la vertu par le droit, comment, en un autre sens, traduire ces valeurs
morales (qui portent sur les convictions intimes) dans les termes d’impératifs qui portent sur les
interactions ? Quelle spécificité revêtent ces valeurs comparées aux autres valeurs que le droit tente
de traduire en des termes juridiques ? Le droit, et spécifiquement les droits fondamentaux, ont-ils
vocation aussi à influencer « les inclinations naturelles et les intérêts égoïstes du sujet » ? C’est une
question qui a hanté le républicanisme classique, notamment Rousseau, qui, dans certains écrits,
souhaitait pouvoir bannir tout citoyen qui ferait montre d’un défaut de vertu à l’opposé d’un Kant qui,
lui, considérait qu’une république devait seulement assurer le système des libertés parmi des citoyens
dont il est indifférent qu’ils soient des démons ou des saints.
Mercredi 20 mai 2015, 17-19h
CERSA, 10 rue Thénard, 75005 Paris
En présence de :
Michel Borgetto,, Professeur de droit public, Univ. Paris II Panthéon-Assas, Directeur du CERSA
Emmanuel Picavet, Professeur de philosophie, Univ. Paris I Panthéon-Sorbonne, Chercheur au
sein du laboratoire PhiCo/NoSoPhi (EA3562)
Organisateurs :
Géraldine Aïdan, CNRS, CERSA, UMR7106
Pierre Crétois, Univ. Tours, membre du Sophiapol, EA3932
Prochains séminaires le 24 juin 2015 :
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Le sujet de droit en question
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