Université de Nantes Master 2 Histoire des Sciences et des Techniques Histoire des sciences de la vie (UEC2) Cours de Stéphane Tirard Cours 1 - Introduction générale au cours d’histoire des sciences de la vie Ce cours d’introduction a pour but d’exposer quelques éléments de méthode relatifs à l’histoire épistémologique. Les rapports entre histoire et philosophie des sciences seront également analysés, avant de commenter l’ensemble du programme du cours et des éléments de bibliographie. Enfin, nous indiquerons quelques pistes de réflexion sur les objectifs de l’histoire des sciences Cours 2 - La théorie cellulaire Au XVIIème siècle, l’invention du microscope ouvre un champ nouveau d’investigation pour les naturalistes. Ils découvrent des objets sans cependant disposer de concepts permettant de les analyser. Cette situation perdure jusqu’au début du XIXe siècle. La recherche d’une structure élémentaire n’engage pas nécessairement l’échelle microscopique, comme le montrent notamment les travaux sur le plan commun de composition. Les oeuvres des « globularistes » français, Dutrochet et Raspail précèdent les deux temps de l’invention du concept de cellule par Schleiden et Schwann (1839), puis par Remak et Virchow (années 1850). Cours 3 - La génération des êtres vivants Il s’agit de traiter des conceptions sur la génération au XVIIIe siècle. Une attention particulière est portée aux deux alternatives qui sont au cœur des débats à cette époque : ovisme / animalculisme et épigenèse / préexistence des germes. L’œuvre de Buffon, qui est suivie de manière transversale tout au long de cette UE, est ici rencontrée pour ses concepts de molécule organique et de moule intérieur. Les débats sur les générations spontanées sont analysés et les points de vue Buffon et de Diderot sont présentés et comparés. Cours 4 - Histoire de la génétique 1/2 Les travaux des hybrideurs aux XVIIIe et XIXe siècles révèlent l’inconstance des organismes hybrides au cours des générations. La séance est presqu’intégralement consacrée à une présentation de l’œuvre de Mendel qui, au milieu du XIX siècle, dans le cadre de croisements réalisés sur le petit pois, analyse la répartition des caractères héréditaires au cours des générations et traite du destin des hybrides. La théorie de la pangenèse et des gemmules de Darwin est ensuite présentée et rapidement replacée dans le contexte de sa théorie de l’évolution. Cours 5 - Histoire de la génétique 2/2 Le dernier quart du XIXe siècle est marqué par les travaux de Weismann qui rejette l’hérédité des caractères acquis. C’est dans ce contexte que les lois de Mendel sont « redécouvertes » en 1900. L’épisode de la « redécouverte », ainsi que les travaux des années 1900 fondent une science nouvelle, la génétique, tout en révélant ses limites. Ce sont les travaux de Morgan sur la drosophile, à partir de 1910, qui achèvent de poser les bases de ce nouveau domaine, notamment en rectifiant la troisième loi de Mendel et en développant la théorie des crossingover. Cours 6 - Histoire de la biologie moléculaire 1/2 Les questionnements liés à l’hérédité appelaient des investigations à l’échelle moléculaire concernant la nature et à la structure des gènes et les modalités d’expression des caractères. La relation gène-enzyme est analysée en 1941 par Beadle et Tatum. Quant à la nature chimique du support de l’hérédité, elle a été approchée en deux temps : par Avery en 1944, avec ses travaux sur la transformation bactérienne, et par Hershey et Chase en 1952 qui utilisent le bactériophage. Cours 7 - Histoire de la biologie moléculaire 2/2 La découverte de la structure en double hélice de la molécule d’ADN en 1953 est un épisode de l’histoire de la biologie moléculaire dont il convient d’expliquer pourquoi il est devenu si emblématique. La compréhension des modalités de la synthèse des protéines et l’élucidation du code génétique au début des années 1960 achèvent de poser les bases conceptuelles de la biologie moléculaire. Plusieurs particularismes de l’histoire de ce domaine sont ensuite présentés : le rôle des physiciens, la métaphore du « programme génétique » et enfin le contexte de l’institutionnalisation de la biologie moléculaire. Cours 8 - Du fixisme à l’évolution 1/2 Le XVIIIe siècle ayant déjà été abordé au cours d’autres séances, il n’est effectué ici qu’une présentation de l’œuvre de Linné et une synthèse des éléments déjà donnés sur celle de Buffon. Les travaux de Lamarck, à partir de 1802, ouvrent le champ de la réflexion transformiste. Ses textes seront analysés afin de préparer la comparaison de sa théorie avec celle de Darwin. Les œuvres de Cuvier et E. Geoffroy Saint-Hilaire seront également présentées. On insistera donc sur la complexité du contexte français dans lequel se côtoient fixisme et transformisme. Cours 9 - Histoire de neurosciences (Jean-Claude Dupont) La séance porte sur l’histoire de la neurophysiologie aux XIXe et XXe siècles. Elle éclaire les débats sur la nature du tissu nerveux au tournant du XIXe siècle, avec notamment les travaux de Cajal et le développement du concept de neurone. L’étude de la neurotransmission au XXe siècle, avec la découverte de la synapse et de son fonctionnement, sera largement développée. Cours 10 et 11 - Chimie et médecine arabe dans l'oeuvre d'Al-Razi (Mehrnaz Katouzian Safadi) Cette double séance vise à ouvrir les perspectives de ce cours d’histoire des sciences de la vie et à sensibiliser les étudiants à l’importance cruciale de la culture arabo-musulmane durant la période dite du moyen-âge. Le cours se décline autour de deux objectifs : d’une part, présenter l’oeuvre d’Al-Razi, auteur majeur, de la fin du IXe et du début du Xe siècle, dans les domaines de la chimie et de la médecine ; d’autre part, au-delà de ce thème particulier, offrir une approche générale de l’historiographie de l’histoire des sciences arabo-musulmanes. Cours 12 - Du fixisme à l’évolution 2/2 La présentation de l’œuvre de Darwin se fera en trois temps : la genèse de la théorie avec le voyage sur le Beagle et les années de Down ; l’analyse du contenu de l’Origine des espèces (1859) et la réception de la théorie en Angleterre et en Europe. Le destin du darwinisme est ensuite suivi, après Weismann, dans l’opposition entre néodarwinisme et néolamarckisme. La théorie synthétique de l’évolution, dans les 1930 à 1950, et les développements de la seconde moitié du XXe siècle font l’objet de la conclusion.