Euronext Guide pratique les pme et la bourse

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GUIDE PRATIQUE
Les PME et
la bourse
Alternext et
le Marché Libre
Marchés organisés
par Euronext Brussels
"Ce que notre arrivée sur Alternext nous a apporté,
c'est principalement de la visibilité et de la crédibilité.”
Frédéric Dawans
Administrateur délégué d'Air Energy
Société introduite sur Alternext Brussels en mars 2007
"Ce que nous avons réalisé depuis deux ans tant en
matière de création d'emplois que d'investissements
techniques et commerciaux, jamais nous n'aurions pu
le faire sans l'introduction en bourse sur le
Marché Libre"
Jean-François Rossignol
Président-directeur général de Sodiplan,
Société introduite sur le Marché Libre de Bruxelles
en janvier 2006
"La bourse nous a procuré un surplus d’organisation,
de visibilité stratégique et d’assurance financière
nous permettant d’assurer quotidiennement notre vision. "
Benoît De Bruyn
CEO de NewTree
Société introduite sur le Marché Libre de Bruxelles
en décembre 2005
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vente de placements ou d’engagement dans toute autre transaction. Bien que tout le soin nécessaire ait été apporté à la présente publication, ni NYSE Euronext, ni ses directeurs, employés ou
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Euronext®, Alternext®, AEX®, BEL20®, BEL Mid®, BEL Small®, Alternext Allshare®, CAC 40® sont des marques déposées par NYSE Euronext. © 2008, NYSE Euronext - Tous droits réservés.
1
Sommaire
Préface
2
Introduction
3
Glossaire
4
Chapitre I : une admission en bourse
6
1. Les multiples attraits d'une introduction en bourse
2. La face cachée d'une introduction en bourse
8
10
Chapitre II : les marchés non réglementés d'Euronext Brussels 12
1.
2.
3.
4.
5.
Des marchés aux critères d'admission simplifiés
Des marchés aux règles de fonctionnement simplifiées
Une nouvelle opportunité d'investissement
Analyse d’Alternext
Analyse du marché libre d'Euronext Brussels
13
14
16
18
20
Chapitre III : la préparation de l’entreprise à l’IPO
23
1. La mise à jour des statuts
2. La réorganisation de l'entreprise
3. La communication
23
24
25
Chapitre IV : le processus d'introduction
26
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
26
27
28
30
32
33
34
35
Le rôle des intermédiaires et conseillers financiers
La conclusion du mandat
La structuration de l’opération
L'approbation du prospectus
La demande d’admission à Euronext Brussels
Le placement des titres
Placement privé et admission directe sur Alternext Brussels
Coût total de l'opération
Chapitre V : la vie d’une société admise à la cotation
36
1. Les assemblées générales
2. Les augmentations de capital
3. Les obligations en matière d’information périodique
4. Les obligations en matière d'information privilégiée
5. Publicité des participations importantes
6. Délits d'initié et abus de marché
7. Listes d'initiés et transactions des dirigeants
8. Les autres obligations de l’admission sur Alternext Brussels
9. Les offres publiques d'acquisition
10. Le rachat d'actions propres
11. Conflits d'intérêts entre un administrateur et la société
36
37
38
39
40
41
43
44
46
47
47
Annexe A
48
Recommandations pour un parcours boursier réussi sur le Marché Libre
Annexe B
54
Informations financières sur les sociétés cotées sur le Marché Libre
Annexe C
Informations financières sur les sociétés cotées sur Alternext Brussels
56
2
Préface
Le financement de la croissance est devenu un problème
majeur pour les PME : les crédits sont de plus en plus
difficiles à obtenir auprès des banques et des fournisseurs
habituels de crédit. L’accès au capital à risque est
également très limité à cause du nombre réduit de venture
capitalists et de leurs exigences.
Une source de financement abondante pourrait provenir
des marchés mais, avec la tendance à la mondialisation,
ceux-ci sont de plus en plus réglementés pour rassurer
les investisseurs internationaux : comptabilité à établir
sur la base du système IFRS, codes de gouvernance
d’entreprise à respecter, réglementations diverses visant
à protéger les investisseurs,… Seules les plus grandes
entreprises ont une taille suffisante pour accéder à ces
marchés !
Or, il y a dans nos pays un grand nombre de PME
dynamiques, avec des projets originaux et un management
très concerné par le succès de la société. Ces entreprises
pourraient fort opportunément être financées par des
investisseurs locaux, qui sont bien placés pour les
connaître et les apprécier.
C’est dans cet esprit que NYSE Euronext a mis en place deux
marchés non réglementés : Alternext et le Marché Libre.
Le Marché Libre a été créé en 1996 à Paris et en
novembre 2004 à Bruxelles. Ce marché, au fonctionnement
très simple et sans critères d’admission contraignants,
permet aux entreprises familiales de se financer, aux
entrepreneurs de réaliser une partie de leur plus-value
et aux investisseurs de participer à la prospérité des
plus dynamiques des sociétés.
En accédant au Marché Libre, ces sociétés bénéficient
immédiatement d’un supplément de notoriété bien utile
dans leurs négociations commerciales, dans la possibilité
d’attirer et de conserver un personnel de qualité, dans
leurs relations avec leurs fournisseurs de crédit et leurs
différents partenaires.
Bien sûr, c’est la qualité des constituants du marché
qui fera la qualité de ce marché : c’est pourquoi
NYSE Euronext s’efforce de rechercher les meilleurs
candidats, ceux qui sont appelés à connaître un beau
parcours boursier. Pour ceux-là, le Marché Libre peut
ne représenter qu’une première étape : une fois qu’ils
auront atteint une taille suffisante, ils pourront envisager
d’attirer eux aussi des investisseurs internationaux et
de lever des montants plus élevés.
Ils envisageront alors un passage sur Alternext, un
marché créé en mai 2005 à Paris et en juin 2006 à
Bruxelles. Ce marché est plus exigeant en termes de
contraintes d’admission et de règles de fonctionnement.
Par ailleurs, dans un stade ultime de maturité, ces
émetteurs pourraient parfaitement envisager un passage
au marché réglementé.
Certaines sociétés, plus mûres, choisiront d’aller
directement sur Alternext et lèveront en général des
montants plus élevés dès leur introduction en bourse.
Comme le choix du marché le plus adapté n’est pas
toujours aisé, le présent ouvrage a pour ambition de
donner une image aussi complète que possible des
mécanismes d’admission et de fonctionnement aussi
bien du Marché Libre que d’Alternext, tout en restant
accessible pour un lecteur non-spécialiste.
Il a été rédigé avec la précieuse collaboration du
cabinet d’avocats NautaDutilh, qui possède une longue
expérience des marchés financiers. Puisse t-il aider à
démystifier la bourse afin de permettre aux nombreux
candidats à une admission aux négociations sur un
marché non réglementé de prendre en parfaite
connaissance de cause une décision quant à l’opportunité
d’une introduction en bourse et au choix du marché le
mieux adapté, le Marché Libre ou Alternext.
Bruno Colmant
Martine Charbonnier
Président du conseil d’administration
Euronext Brussels
Directeur Exécutif
NYSE Euronext
3
Introduction
Le présent guide est destiné à toutes les personnes qui,
de près ou de loin, souhaitent parfaire leurs connaissances
sur le processus d'admission d'une société sur le
Marché Libre ou sur Alternext.
Dans une première partie, il examine les principaux
avantages que peut présenter une introduction en
bourse, que ce soit pour la société elle-même, ses
actionnaires ou ses dirigeants. Il présente également
les inconvénients inhérents à une telle opération qui
expliquent pourquoi certaines entreprises hésitent à
franchir les portes de la bourse pour financer leur
croissance.
Le troisième chapitre indique comment une entreprise
doit préparer son introduction en bourse, le quatrième
chapitre analysant le processus d’introduction lui-même.
Le cinquième et dernier chapitre énumère les implications
concrètes d'une telle opération sur le fonctionnement
de la société. Il présente ainsi les contraintes nouvelles
qui s'imposent aux sociétés en termes de convocation
d'assemblées générales, de rachat d'actions propres,
d'augmentation de capital, de délits d'initiés, d'OPA, etc…
Dans un deuxième chapitre, ce guide présente plus en
détail les marchés non réglementés que sont le Marché
Libre et Alternext. Il montre comment, par des règles
d'admission et de fonctionnement simplifiées, ces marchés
peuvent représenter la solution idéale pour les petites
et moyennes entreprises qui désirent accéder aux
marchés financiers sans devoir satisfaire à l’ensemble
des contraintes imposées aux sociétés candidates à
une admission sur les marchés "classiques".
Frédéric de Laminne
Anne-Sophie Pijcke
Jean-Charles Snoy
Benoît Feron
Nicolas de Crombrugghe
Marie-Laure De Leener
Avocats
4
Glossaire
Arrêté royal du 10 mai 1989
Arrêté royal relatif à la publicité des participations
importantes dans les sociétés cotées en bourse
Arrêté royal du 31 octobre 1991
Arrêté royal relatif au prospectus à publier en cas
d'admission publique de titres et valeurs
Arrêté royal du 26 juin 2003
Arrêté royal portant diverses dispositions relatives
aux marchés secondaires d'instruments financiers
Arrêté royal du 14 décembre 2006
Arrêté royal relatif au marché d'instruments financiers
Alternext Brussels et modifiant l'arrêté royal du 5 mars 2006
relatif aux abus de marché
Arrêté royal du 27 avril 2007
Arrêté royal relatif aux offres publiques d’acquisition
Arrêté royal du 17 mai 2007
Arrêté royal relatif aux pratiques du marché primaire
Arrêté royal du 14 novembre 2007
Arrêté royal relatif aux obligations des émetteurs
d'instruments financiers admis à la négociation
sur un marché réglementé
Arrêté royal du 14 février 2008
Arrêté royal relatif à la publicité des participations
importantes
CBFA
Commission bancaire, financière et des assurances
Circulaire FMI/2007-1
Circulaire de la CBFA relative aux obligations
incombant aux émetteurs belges d'instruments
financiers admis aux négociations sur le marché
d'instruments financiers Alternext Brussels organisé
par Euronext Brussels (janvier 2007)
Circulaire FMI/2007-2
Circulaire de la CBFA relative aux obligations
incombant aux émetteurs cotés sur un marché
réglementé (décembre 2007)
Directive Prospectus
Directive 2003/71/CE du Parlement européen et du
Conseil du 4 novembre 2003 concernant le prospectus
à publier en cas d'offre au public de valeurs mobilières
ou en vue de l'admission de valeurs mobilières à la
négociation, et modifiant la directive 2001/34/CE
Directive Transparence
Directive 2004/109/CE du Parlement européen et du
Conseil du 15 décembre 2004 sur l'harmonisation des
obligations de transparence concernant l'information
sur les émetteurs dont les valeurs mobilières sont
admises à la négociation sur un marché réglementé
et modifiant la directive 2001/34/CE
Directive MiFID
Directive 2004/39/CE du 21 avril 2004 concernant
les marchés d'instruments financiers
Loi du 2 mars 1989
Loi relative à la publicité des participations
importantes dans les sociétés cotées en bourse
et réglementant les offres publiques d'acquisition
Loi du 2 août 2002
Loi relative à la surveillance du secteur financier
et aux services financiers
Loi du 14 décembre 2005
Loi portant suppression des titres au porteur
Loi du 16 juin 2006
Loi relative aux offres publiques d'instruments de
placement et aux admissions d'instruments de placement
à la négociation sur des marchés réglementés
5
Loi du 2 mai 2007
Loi relative à la publicité des participations importantes
dans des émetteurs dont les actions sont admises à la
négociation sur un marché réglementé et portant des
dispositions diverses
MTF
Multilateral Trading Facility ou système multilatéral
de négociation
Règlement Prospectus
Règlement (CE) n° 809/2004 de la Commission du
29 avril 2004 mettant en œuvre la directive 2003/71/CE du
Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne
les informations contenues dans les prospectus, la
structure des prospectus, l’inclusion d’informations par
référence, la publication des prospectus et la diffusion
des communications à caractère promotionnel
Règlement IFRS
Règlement (CE) n° 1606/2002 du Parlement européen
et du Conseil du 19 juillet 2002 sur l'application des
normes comptables internationales
Règles d’Alternext Brussels
Note d’organisation d’Alternext Brussels, MTF organisé
par Euronext Brussels (1er novembre 2007)
Règles du Marché Libre
Note d’organisation du Marché Libre, MTF organisé
par Euronext Brussels (1er novembre 2007)
6
Chapitre I : une admission en bourse
Une introduction en bourse (en anglais: Initial Public
Offering ou "IPO") est une opération par laquelle une
entreprise obtient que ses titres soient librement achetés
et vendus par n'importe quel investisseur, qu'il soit
privé ou institutionnel, dans le cadre d'un marché
financier organisé. Elle s’opère généralement par la
mise sur le marché d’un certain nombre de titres
représentatifs du capital de l'entreprise, que ce soient
des titres émis préalablement ou à l'occasion de
l’introduction en bourse proprement dite.
Le plus souvent, une entreprise choisit de s’introduire
en bourse sur un marché de son pays puisque c’est là
qu’elle est le plus connue et qu'elle est le plus susceptible
d'intéresser les investisseurs. Les émetteurs belges
s’adresseront donc naturellement à Euronext Brussels
pour leur IPO. Euronext fut le premier marché boursier
paneuropéen ; il est né en l'an 2000 de la fusion des
bourses de Paris, d’Amsterdam et de Bruxelles.
Euronext a ensuite acquis la bourse de Lisbonne et
le Liffe, le marché londonien des dérivés. En 2007,
la fusion d'Euronext avec le NYSE, la plus importante
bourse américaine basée à New York, a permis à la
bourse belge d’être intégrée dans le groupe NYSE Euronext,
la plus grande plate-forme boursière du monde.
Malgré sa taille, NYSE Euronext ne s’adresse pas qu’aux
grandes entreprises : sa plate-forme est suffisamment
flexible pour accueillir également les (très) petites sociétés :
c’est ainsi que 30 % des 1 321 sociétés domestiques
cotées sur Euronext à fin décembre 2007 présentaient
une capitalisation boursière inférieure à 25 millions
d’euros.
Capitalisation boursière le 31/12/2007
Sociétés domestiques (000 de milliards $)
25
20
15
10
5
0
NYSE Euronext
Tokyo SE
NASDAQ
London SE
Deutsche Börse
Moyenne journalière des capitaux traités en 2007
(en milliards $)
150
100
50
0
NYSE Euronext
NASDAQ
London SE
Tokyo SE
Moyenne journalière des capitaux
traités en 2007 (en milliards $)
Source: WSE – Reuters – Bloomberg
Deutsche Börse
7
Les introductions en bourse sont souvent liées à des
cycles qui touchent simultanément la Belgique et les
marchés étrangers : le fort engouement porté pour la
«nouvelle économie» a entraîné une hausse des indices
boursiers et une floraison d’IPO à la fin des années 90.
Ensuite, de 2000 à 2003, plusieurs facteurs ont induit
une période de morosité boursière prolongée : éclatement
de la bulle financière qui portait les sociétés liées à la
nouvelle économie et aux télécoms, faiblesse persistante
de l’environnement économique et des résultats des
entreprises, montée de l’inquiétude à la suite des
évènements dramatiques du 11 septembre 2001,
correction sensible des valorisations boursières, etc.
Il en est résulté une diminution sensible du nombre
d'introductions en bourse.
Ce n’est qu’à partir de la fin de l'année 2003 que
sont réapparues les premières opérations de marché
d'envergure. En Belgique, ce renouveau s’est traduit
par l'IPO de Belgacom, en mars 2004, qui est restée
longtemps la plus importante introduction en bourse
en Europe.
Le succès d’Alternext a été rapide puisque la centième
admission a eu lieu deux ans à peine après son
lancement. A la fin de 2007, la capitalisation boursière
d’Alternext s’élevait à 5,8 milliards d’euros pour les
3 pays concernés.
Le graphique ci-dessous illustre à la fois l'augmentation
d’introductions en bourse de sociétés belges sur
Euronext Brussels et la part de plus en plus importante
prise par les marchés non réglementés.
Euronext Brussels
nombre d’IPO de sociétés belges 2000-2007
25
20
15
10
5
Le lancement de nouveaux marchés
Euronext a favorisé le renouveau des IPO en lançant
plusieurs marchés non réglementés, c'est-à-dire des
marchés qui ne sont pas soumis directement aux
directives européennes, lesquelles sont de plus en plus
exigeantes notamment en termes d’obligations de
publication d'informations. C’est ainsi qu’Euronext
Brussels a lancé en novembre 2004 le Marché Libre,
un marché reposant sur un minimum de contraintes
tant à l'admission qu'en matière de transparence,
calqué sur le Marché Libre lancé à Paris en 1996.
En mai 2005, en réponse au succès rencontré par
Londres avec son «Alternative Investment Market»
(AIM), Euronext a également lancé, à Paris, le marché
Alternext dont les contraintes sont à mi-chemin entre
celles du Marché Libre et celles du marché réglementé.
A la demande des émetteurs, des marchés Alternext
ont également été ouverts à Bruxelles en juin 2006 et
à Amsterdam en novembre 2006.
0
2000
2001
2002
Marché réglementé
2003
2004
Alternext
2005
2006
Marché Libre
2007
8
1. Les multiples attraits de l’introduction
en bourse
Une opération d'envergure…
Une introduction en bourse représente un évènement
majeur dans la vie d'une entreprise. Elle nécessite
une mobilisation de toutes les forces vives essentielles
en son sein et ses répercussions sont importantes pour
la société elle-même, mais également pour ses salariés,
ses dirigeants et ses actionnaires.
Qui présente des avantages
incontestables pour
l'entreprise…
Un renforcement de la notoriété de l'entreprise
L’introduction en bourse d’une société contribue à
accroître sa notoriété, non seulement par la publicité
faite autour de l’introduction en bourse elle-même,
mais également par l’attention portée à la société du
fait de sa cotation par les médias, les analystes
financiers, le public, etc. Les journalistes, on le sait,
accordent une plus grande attention aux évènements
touchant les sociétés "publiques" que les sociétés
"privées", ce qui constitue une forme de promotion
gratuite pour les premières.
Un renforcement de la crédibilité de l'entreprise
Une introduction en bourse est susceptible de conférer
en outre un "label de qualité", reconnu au plan
international, qui renforce l'identité et la crédibilité
de l’entreprise, son image de marque auprès de ses
clients, de ses fournisseurs, de ses salariés, etc.
Les comités de crédit des banques sont généralement
très sensibles à une introduction en bourse, si bien
que les sociétés récemment introduites en bourse
témoignent d’un meilleur accès au financement et
à des conditions plus avantageuses. La cotation en
bourse permet en quelque sorte à la société d'entrer
dans la cour des "grands" et de bénéficier de tous les
égards des médias et de la communauté financière.
Elle lui permet par ailleurs d’attirer et de conserver
plus aisément des collaborateurs de qualité.
Une valorisation "objective" des titres de l'entreprise
La bourse exerce également une fonction d'évaluation
permanente des titres des sociétés cotées. Disposant
d’une valorisation "objective" de leurs titres, les
entreprises peuvent les utiliser comme une véritable
"monnaie d’échange", notamment pour réaliser une
offre publique d’échange et financer le prix d'acquisition
de la société-cible par l'émission d'actions nouvelles,
ceci sans obérer leur trésorerie et sans fragiliser leur
structure financière.
Un renforcement de la structure financière
de l'entreprise
Une introduction en bourse s’accompagne généralement
d’une augmentation de capital destinée à mettre sur
le marché un nombre de titres suffisant pour permettre
la création d’un marché liquide et efficient. Ce faisant,
l’opération permet à la société émettrice de lever des
fonds pour renforcer ses fonds propres, réduire le
rapport dettes/fonds propres et augmenter sa capacité
d'endettement. Ce renforcement de la structure
financière de l’entreprise, joint à la notoriété conférée
par l'introduction en bourse, lui permet de réduire le
coût de ses financements.
Un renforcement de la performance de l'entreprise
Des études ont par ailleurs démontré que les sociétés
cotées créent plus d’emplois et connaissent un taux
de croissance plus élevé que les sociétés non cotées.
En d'autres mots, qu’elles sont plus performantes et
perçues comme ayant atteint une dimension économique
et financière leur permettant de se situer dans une
classe de risque inférieure à celles des sociétés non
cotées. Il en résulte mécaniquement une baisse des
coûts des sources de financement de l'entreprise.
Tout comme pour
ses actionnaires…
Une meilleure valorisation de leur investissement
Une introduction en bourse contribue à améliorer
la valorisation des sociétés cotées, et ce essentiellement
pour trois raisons :
• 1° les investisseurs réduisent leurs exigences en
termes de taux de rendement attendu. Ils ont
en effet une meilleure perception du risque de
leur investissement grâce à l’amélioration de la
visibilité et de la transparence induite par les
contraintes en termes de publication d’informations
auxquelles sont astreintes les sociétés cotées ;
9
• 2° les investisseurs bénéficient de la maturité et
d’un plus grand professionnalisme dont doivent faire
preuve les dirigeants d'une société cotée, lesquels
ont mécaniquement un impact sur la performance
de cette dernière. D'autant qu'ils ont la possibilité
de sanctionner ceux-ci en cédant leurs titres dans
le cadre d’une offre publique d’acquisition hostile ;
• 3° la liquidité dont bénéficient les titres des sociétés
cotées leur permet de ne plus se voir frappés d'une
décote d'illiquidité. Il n'est en effet pas rare pour un
analyste financier d’appliquer une décote d’illiquidité
de 15 à 25 % lors de l’estimation de la valeur des
titres d’une société non cotée.
Une diversification de leur patrimoine
La liquidité accrue dont bénéficient les titres d'une
société cotée permet à leurs détenteurs de réaliser tout
ou partie d'entre eux, quand ils le souhaitent, leur faisant
ainsi perdre leur caractère d’instruments financiers non
remboursables pour devenir instantanément échangeables
contre des liquidités. De cette manière, l'introduction
en bourse d'une entreprise permet à ses actionnaires
de diversifier leur patrimoine.
L’entreprise peut en retirer un surplus de dynamisme,
dans la mesure où les personnes dont le patrimoine est
concentré dans une seule société sont en général moins
enclines à investir dans des projets risqués, même si
ceux-ci recèlent un potentiel de hausse important.
L’aversion au risque peut constituer un désavantage
concurrentiel pour les entreprises dont les propriétaires
ne sont pas diversifiés.
Une meilleure protection des actionnaires minoritaires
L’introduction en bourse offre aux actionnaires minoritaires
une meilleure protection de leurs intérêts, grâce
notamment aux règles applicables en matière d'abus
de marché ou de gouvernance d'entreprise, au respect
d’une politique de distribution de dividende, aux contraintes
en matière d'information, etc.
Le fait pour les dirigeants d’une société cotée d’être
sous les feux des projecteurs, avec des analystes et
des journalistes qui suivent de plus près son évolution
et peuvent porter sur la place publique le moindre
soubresaut de l’entreprise, est également un puissant
incitant pour que les actionnaires majoritaires et le
management gèrent l’entreprise au mieux des intérêts
de tous.
Un régime fiscal plus favorable
Les sociétés belges cotées sur une bourse de valeurs
mobilières peuvent bénéficier d’une réduction du taux
du précompte mobilier qui frappe leurs distributions
de dividende . Celui-ci passe en effet de 25 à 15 %,
pour autant que des personnes physiques détiennent
au moins la moitié des actions entre la date de
l’introduction en bourse et la date de paiement du
premier dividende . Une introduction en bourse peut
donc constituer un excellent moyen de réduire de
manière importante la pression fiscale.
Pour les sociétés qui ne peuvent pas faire bénéficier
l’ensemble de leurs actionnaires de ce régime favorable,
il reste tout de même la possibilité de créer des titres
à précompte mobilier réduit ("VVPR" pour "verlaagde
voorheffing" / "précompte réduit") via une augmentation
de capital. L’avantage fiscal peut être isolé du titre
lui-même par la création de "strips VVPR", de telle
manière que soient négociés séparément l'action
"ordinaire" et le strip VVPR. Ces strips VVPR étant
surtout recherchés par les personnes physiques, ils
pourront être acquis par ces dernières sur le marché
auprès des investisseurs institutionnels non intéressés
par ceux-ci.
Et pour ses dirigeants
Une mise en place plus aisée de plans de stock options
L’introduction en bourse d’une entreprise permet de
mettre sur pied de manière aisée et transparente des
plans d'actions ou d'options sur actions destinés aux
dirigeants ou aux salariés. Ceux-ci peuvent constituer
un complément de rémunération dont le traitement
fiscal est particulièrement avantageux.
Ces plans de stock options contribuent par ailleurs à
aligner les objectifs des actionnaires et des salariés,
même si rien n’interdit à une société non cotée de
mettre en place un tel plan pour ses salariés.
10
Cependant, dans ce dernier cas,
• 1° l’absence d’un prix de marché clair en complique
la mise en œuvre, en imposant des valorisations
d’expert. Des formules de prix de rachat peuvent être
établies mais des études montrent que les dirigeants
ont tendance à modifier les choix comptables de
l’entreprise lorsque leur rémunération est modulée
sur base de grandeurs comptables ;
• 2° l’absence de possibilité de sortie en réduit
fortement l’attrait. C’est pourquoi certaines sociétés
octroient également des options put, même si elles
sont en contrepartie obligées de respecter les
contraintes en matière de rachat d’actions propres,
et notamment de bénéficier de réserves disponibles ;
en pratique, de telles opérations seront souvent
difficiles à mettre en œuvre.
Un outil de benchmarking et de valorisation personnelle
L’introduction en bourse d’une entreprise permet également
à ses dirigeants de situer l’entreprise par rapport à ses
comparables sectoriels, mesurer la performance de
leur gestion, le résultat de leurs efforts se traduisant
dans l’évolution des cours de bourse. Les entretiens
qu'auront ces derniers avec les actionnaires, les analystes
et les journalistes peuvent également être des sources
d’inspiration ou de réflexions très utiles. L’introduction
en bourse d’une entreprise permet enfin à ses dirigeants
de bénéficier d’un surcroît de prestige, dont l’importance
est loin d’être négligeable.
2. La face cachée d'une introduction
en bourse
Bien qu'elle présente des avantages incontestables
pour l’entreprise, ses actionnaires et ses dirigeants,
une introduction en bourse n’en présente pas moins
également certains inconvénients, qui peuvent inciter
les entreprises à s’orienter vers d’autres alternatives,
moins contraignantes ou moins coûteuses. Parmi les
principaux inconvénients généralement cités, il convient
de mentionner :
Le coût inhérent à une introduction en bourse
Une introduction en bourse représente une charge
de travail très conséquente pour l'ensemble des
intervenants à l'opération, que ce soient les intermédiaires
financiers impliqués dans l'opération, les auditeurs,
les autorités de contrôle, ou les avocats. Sans oublier
la société elle-même, qui doit mobiliser ses dirigeants,
mais également certains collaborateurs ou actionnaires.
Le coût direct total de l'opération est rarement inférieur
à 5 % du montant total des fonds levés pour les opérations
les plus importantes, mais peut dépasser 10 %, voire
davantage pour les opérations de très petite taille. Il
faut de plus ne pas sous-estimer les coûts indirects
car la préparation de l’entreprise à son introduction en
bourse mobilisera fortement ses dirigeants.
Heureusement, ces dépenses sont généralement plus
que compensées par la réduction ou la disparition de la
décote d’illiquidité : on estime en effet que la valeur
d’une société non cotée est de 15 à 25 % inférieure à
celle d’une société identique qui serait cotée en bourse
sur un marché efficient.
Les contraintes administratives et comptables
et la transparence requise
Selon le marché choisi, les sociétés admises aux négociations sur un marché sont soumises à des contraintes
administratives et comptables non négligeables, plus
ou moins lourdes en matière d’information, de promotion
de leurs titres ou de transparence à l’égard de leurs
actionnaires, etc. La cotation peut les contraindre à
engager ou à mobiliser certains collaborateurs, à supporter
des frais de consultants, d’avocats, d’auditeurs, etc.
Seules les sociétés admises sur un marché réglementé
sont tenues d'adapter leurs comptes annuels aux normes
européennes IAS/IFRS. Le passage d'une comptabilité
d'un système belge au standard IAS/IFRS représente
11
une transformation majeure et implique la publication
annuelle d’un grand nombre d’informations stratégiques,
ce qui peut être de nature à rebuter certaines sociétés.
Une bonne gouvernance d'entreprise, telle que préconisée
par le Code Lippens, peut également impliquer certains
changements non négligeables dans l'organisation de
la société. Ce Code vise les sociétés admises sur un
marché réglementé et n'est donc pas comme tel applicable
aux sociétés belges cotées sur le Marché Libre ou Alternext ;
néanmoins, les exigences en termes de transparence
et d’éthique liées à une cotation en bourse, la perte
d’une relative confidentialité chère à de nombreux
dirigeants d'entreprises, ainsi que l’obligation de mettre
fin à certaines opérations d’optimisation fiscale ou de
montages "agressifs" pratiqués par certaines entreprises
familiales sont autant de facteurs qui pourraient rendre
certains entrepreneurs réticents face à une IPO et au
comportement sans faille qu'il conviendra d'adopter.
Euronext Brussels a publié à cet égard des "Recommandations
pour un parcours boursier réussi sur le Marché Libre"
visant à favoriser une évolution harmonieuse du cours
de bourse (voir annexe A). Ces recommandations peuvent
également être utiles pour les sociétés intéressées par
Alternext Brussels.
La perte d’une relative flexibilité dans la gestion
de l’entreprise
Les dirigeants d’une société cotée doivent consacrer
beaucoup de temps et d’énergie dans leurs contacts
avec la presse, le monde financier et les actionnaires.
Ils risquent par ailleurs d'être sans cesse tenaillés entre
la nécessité de développer une politique à long terme,
tout en présentant leurs résultats à court terme pour
ne pas compromettre leur cours de bourse ou leur
capacité de lever des fonds ultérieurement.
Les actionnaires de référence voient par ailleurs leur
contrôle sur l’entreprise s’atténuer. A cette perte de
contrôle relative s’ajoutent les éventuelles contraintes
en matière de gouvernance d'entreprise qui sont
également susceptibles de réduire leur liberté d’action.
Même si celles-ci ne sont aujourd'hui imposées de
manière formelle qu’aux sociétés cotées sur un marché
réglementé, l’ensemble des entreprises cotées est
néanmoins plus ou moins forcé d’en tenir compte.
La perte de contrôle
Certaines sociétés, surtout les petites et moyennes
entreprises, évitent d'ouvrir leur capital car leurs
actionnaires craignent de perdre le contrôle de la
société. Lorsque les fonds propres apportés par les
fondateurs ne suffisent plus, elles se tournent par
priorité vers l’endettement. Ce n’est qu’en ultime
ressort qu’elles font appel à des financements sous
d'autres formes et ouvrent leur capital au public.
12
Chapitre II : les marchés non réglementés
d'Euronext Brussels
Tout à la fois consciente de l'intérêt que peut présenter
une introduction en bourse pour une entreprise, ses
actionnaires et ses dirigeants, et soucieuse de minimiser
les inconvénients inhérents à une telle opération,
Euronext Brussels a voulu mettre en place des structures
adaptées aux petites et moyennes entreprises. Il lui est
en effet apparu évident que les obligations d'une
introduction en bourse sur un marché réglementé sont
à ce point contraignantes qu’elles rendent en pratique
la bourse difficilement accessible aux entreprises qui
ne présentent pas une capitalisation boursière minimale
de 50 à 75 millions d’euros.
C'est pour répondre à ces difficultés qu'Alternext et
le Marché Libre ont été créés. Ils s'adressent spécifiquement aux petites et moyennes entreprises qui ne
peuvent pas ou ne souhaitent pas répondre aux exigences
propres aux marchés "réglementés". Considérés aujourd'hui
par la loi comme des MTF (Multilateral Trading Facilities)3,
le Marché Libre et Alternext Brussels n'imposent aucune
contrainte spécifique quant à la rentabilité, le profil
de risque ou le secteur d'activité de l’entreprise.
Néanmoins, les sociétés qui souhaitent attirer des
investisseurs doivent évidemment disposer d’un management
crédible, proposer des perspectives attrayantes et,
idéalement, pouvoir prouver leur capacité à générer des
bénéfices.
Par ailleurs, celles qui ambitionnent d'être un jour
admises sur un marché réglementé peuvent parfaitement
considérer le Marché Libre ou Alternext comme une
étape de transition.
3
La notion de MTF, qui couvre l'ancienne notion - non juridique - de marché
non réglementé, est utilisée par opposition à celle de marché réglementé au
sens des directives européennes et couvre, par rapport à la législation la plus
récente, la notion de MTF ("Multilateral Trading Facility"/"Système multilatéral
de négociation") au sens de la Directive MiFID.
Pour répondre aux impératifs propres moyennes entreprises,
les critères d'admission, les règles de fonctionnement
et les contraintes imposées aux sociétés admises sur le
Marché Libre ou Alternext ont été simplifiées. Il en
résulte qu'une admission sur ces marchés est moins
onéreuse qu'une opération comparable sur un marché
"classique", et ce pour différentes raisons :
• les frais inhérents à l'introduction en bourse sont
réduits car le processus est simplifié : le chef de file
ne garantit généralement pas la bonne fin de l’opération,
les comptes ne doivent pas être mis aux normes
IAS/IFRS, les montants levés sont moindres (ce qui
réduit les frais de placement), etc.
• les frais liés au statut de société "publique" sont
réduits (surtout pour le Marché Libre où la société
n'est pas soumise au contrôle continu de la CBFA
et n’a pas l’obligation réglementaire de publier des
informations périodiques ou privilégiées).
Le Marché Libre offre aux PME prometteuses, quel
que soit leur secteur d’activité, leur taille ou leur
ancienneté, la possibilité de renforcer leur visibilité
et de lever des capitaux, tout en bénéficiant d’un cadre
réglementaire allégé. Le Marché Libre se situe d’une
certaine manière entre le venture capital et les
marchés réglementés.
Sans être un marché réglementé au sens des directives
européennes, Alternext est néanmoins plus exigeant
que le Marché Libre et les sociétés qui s’y introduisent
sont soumises à davantage de contraintes tant à
l’admission qu’ultérieurement.
13
1. Des marchés aux critères
d'admission simplifiés
Des marchés sans contrainte de capitalisation
boursière minimale
Aujourd'hui, les sociétés qui souhaitent accéder au
marché réglementé de NYSE Euronext disposent en
général d'une capitalisation boursière d’au moins 50
à 75 millions d’euros. Une telle taille n’est pas requise
pour accéder aux marchés non réglementés et les
candidats peuvent y accéder même avec une très faible
capitalisation boursière.
Des marchés aux contraintes de flottant minimum allégées
Euronext Brussels a également simplifié les contraintes
d'admission sur les marchés non réglementés en
termes de flottant, c’est-à-dire de pourcentage minimum
de titres qui doivent être mis sur le marché lors de
l'introduction en bourse ("free float"). A titre de rappel,
sur le marché réglementé, celui-ci doit atteindre au
minimum 25 % des titres de la société candidate,
même si ce pourcentage peut être réduit à 5 % pour
autant que le flottant atteigne 5 millions d’euros.
Pour Alternext, le montant de l’appel au marché doit
être de 2,5 millions d’euros au minimum (que ce soit
sous la forme d'émission d'actions nouvelles ou de
vente d'actions existantes) ou de 5 millions d’euros
(sous la forme d’émission d’actions nouvelles) en cas
de cotation après un placement privé. Pour le Marché
Libre, il n’y a pas de limite minimale.
Ces contraintes réduites en termes de free float facilitent
considérablement l’accès au marché.
Propharex
Propharex est une société spécialisée
dans le développement, la production et
la commercialisation de micro-usines
pharmaceutiques, permettant de produire
à faible coût des médicaments génériques.
Propharex a été introduite sur le Marché
Libre d’Euronext Brussels le 16 novembre
2004, après une augmentation de capital
de 1 million d’euros et sur la base d’une
valorisation de 5 millions d’euros. Le premier
jour des négociations, 15.725 titres Propharex
ont été échangés au prix de 5,01€, représentant
une augmentation de plus de 25 % par
rapport au prix d'introduction de 4 €, portant
la capitalisation boursière de Propharex à
6.262.500 euros.
En septembre 2005, la société a de nouveau
fait appel au marché pour lever 1 million
d’euros de capital supplémentaire.
Sur le Marché Libre, la société candidate n'étant pas
tenue de garantir qu'un pourcentage minimum de ses
titres sera effectivement placé dans le public, elle n'est
pas obligée de solliciter de l'intermédiaire financier qui
organise l’opération une quelconque garantie de bonne
fin ("underwriting"). Elle peut par conséquent se contenter
d'un engagement de "best effort" en ce qui concerne le
placement des titres. Par ailleurs, compte tenu du fait
que l'opération est généralement moins importante que
sur un marché réglementé, la société candidate peut
se permettre de faire appel à des intermédiaires financiers
de plus petite taille.
D'ailleurs, si une partie des titres proposés à la vente
par les actionnaires historiques ne trouve pas preneur
durant la période de placement, elle pourra être transférée
du marché primaire au marché secondaire : elle viendra
constituer, dans le livre d’ordres d’Euronext Brussels,
un bloc disponible à la vente qui se réduira au fur et
à mesure que des investisseurs se manifesteront pour
acquérir les titres au prix proposé. Un tel scénario
n’est généralement pas envisageable sur un marché
réglementé à cause des contraintes de free float.
14
Pour Alternext, il faudra s’assurer du placement dans
le marché d’un minimum de 2,5 millions d’euros, à
défaut de quoi la société devra renoncer, au terme de
l'offre publique en vente, à son admission sur le marché.
Elle pourra éventuellement se prémunir de ce risque
en obtenant une garantie de bonne fin de la part de
l'intermédiaire financier chargé du placement des titres.
Des marchés aux critères généraux d'admission allégés
Euronext Brussels n'exige pas que les sociétés
candidates au Marché Libre ou à Alternext Brussels
répondent à certains critères en termes de chiffres
d’affaires, de niveau de rentabilité, de perspectives
de croissance, de distribution de dividendes, de type
d'instrument financier (action, obligation, obligation
convertible, etc.). Ces marchés sont en principe
ouverts à toute entreprise, quelle que soit sa taille,
sa performance, sa maturité ou son secteur d’activité.
Alternext prévoit toutefois deux conditions d'admission
qui ne sont pas d'application pour le Marché Libre :
la société doit avoir une existence d’au moins deux ans
et désigner un Listing Sponsor. Celui-ci aidera la
société à préparer son IPO et, par la suite, veillera à
ce qu’elle remplisse bien ses obligations en termes
de publication d’informations.
Même si les conditions d’admission ont été allégées
par rapport aux marchés réglementés, il n'en reste pas
moins que toute société qui s'adresse au marché pour
récolter des capitaux devra démontrer disposer d'un
savoir-faire particulier dans son domaine d'activité,
présenter un bon niveau de rentabilité et des perspectives
de croissance attrayantes. Le Marché Libre et Alternext
Brussels s'adressent donc principalement à des entreprises
qui, bien qu’encore petites, ambitionnent de devenir
des "leaders" dans leur niche de marché tant en
Belgique qu'au niveau international. Elles peuvent
opérer dans tous types de secteurs d'activité, illustrant
la grande diversité économique de notre pays, qu'ils
soient traditionnels ou liés aux nouvelles technologies
de l'information, pour autant qu’elles y aient développé
une innovation attrayante ou un avantage concurrentiel.
2. Des marchés aux règles
de fonctionnement simplifiées
Des marchés qui ne sont pas des marchés "réglementés"
au sens légal
Depuis le 1er novembre 2007, le Marché Libre et
Alternext Brussels sont juridiquement considérés
comme des MTF («Multilateral Trading Facility»).
Ils ne sont pas des marchés "réglementés" au sens des
directives européennes ou de la législation financière
belge. En conséquence, les sociétés admises aux
négociations sur ces deux marchés ne sont pas astreintes
à toutes les contraintes d’un marché "réglementé"
parmi lesquelles :
• l’obligation de publier ses comptes selon les normes
comptables IAS/IFRS adoptées au niveau européen ;
• l'obligation pour la société d’adapter ses structures
pour se mettre en conformité avec le Code Lippens
de gouvernance d’entreprise, ou, à défaut, d’exposer
pourquoi elle entend y déroger ("comply or explain").
En ce qui concerne ces deux points, l'émetteur coté
sur Alternext Brussels ou le Marché Libre ne sera
soumis qu'aux obligations comptables imposées par sa
forme sociale et pourra se contenter de s'inspirer du
Code Lippens.
Néanmoins, les sociétés cotées sur Alternext Brussels
ont l’obligation de diffuser de manière structurée des
informations périodiques (rapport financier annuel et
états financiers semestriels) ainsi que toute information
susceptible d’influencer le cours de manière sensible.
Des marchés organisés par Euronext Brussels
Le Marché Libre et Alternext Brussels sont des marchés
organisés par Euronext Brussels. A cet effet, Euronext
Brussels a édicté un certain nombre de règles destinées
à préserver le bon fonctionnement, l'intégrité et la
transparence de ces marchés et à garantir la protection
des intérêts des investisseurs, qui sont reprises dans
des Notes d'organisation4.
Euronext Brussels se réserve cependant le droit de
refuser l’accès de ses marchés à une entreprise si elle
estime que le candidat n’est pas mûr ou que son arrivée
est attendue du cours de bourse de ses actions sont
susceptibles de porter préjudice au marché.
4
Ces règles, éditées par Euronext Brussels, sont, pour la plupart d'entre elles,
résumées dans le présent Guide Pratique. Toute modification apportée à la
Note d'organisation du marché Alternext Brussels doit être approuvée préalablement par la CBFA.
15
Ces règles peuvent être résumées comme suit :
• Le Marché Libre et Alternext Brussels sont accessibles
à l’ensemble des membres d'Euronext Brussels.
• Les transactions se font à l'unité, en un seul fixing
par séance, à 15 h 00 (lignes principales du Marché
Libre) ou 15 h 30 (lignes secondaires du Marché Libre
et également Alternext), au comptant (l'acheteur est
redevable des capitaux, le vendeur des titres, dès
l'exécution de l'ordre) ; le cours du jour est déterminé
par confrontation des ordres d’achat et de vente qui
se trouvent dans le carnet d’ordre central. Sous certaines
conditions, une société cotée sur Alternext peut passer
au système de cotation en continu, auquel cas ses actions
pourront être traitées sans interruption de 9 h 00 à
17 h 35.
• Après détermination du cours unique du jour et pendant
une demi-heure, de nouveaux ordres d’achat et de
vente peuvent encore être introduits dans le carnet
d’ordre central pour exécution au cours d’équilibre
qui vient d’être déterminé. Pour le marché continu,
cette période est limitée à 5 minutes après le fixing
de clôture de 17 h 35.
• La diffusion et la confrontation des ordres d'achat et
de vente et la transmission des données de marché
y relatives se déroulent en utilisant les systèmes de
négociation et de transmission d'information
d'Euronext Brussels ;
• Les transactions faites dans le carnet d’ordre central
sont automatiquement déclarées à Euronext Brussels
via le système électronique de négociation.
• Euronext Brussels peut prendre toute décision utile
au bon fonctionnement du Marché Libre ou d’Alternext
Brussels, et notamment décider de modifier les
horaires de négociation, de suspendre de manière
temporaire ou définitive la négociation d'une valeur,
d'annuler un cours, notamment en cas d'erreur manifeste,
et en conséquence annuler l'ensemble des transactions
effectuées à ce cours, etc.
• Si la confrontation des ordres dans le carnet d’ordres
central se traduit par une variation du cours du titre
concerné de plus de 10 %, celui-ci est automatiquement
"réservé", ce qui signifie qu’il n’y a pas de transaction
et qu’Euronext Brussels édite alors un prix indicatif,
qui sera utilisé pour fixer les nouveaux seuils que le
titre ne pourra franchir sans être à nouveau réservé.
• Les intermédiaires financiers peuvent traiter directement
entre eux, de gré à gré, les titres admis sur le Marché
Libre ou Alternext Brussels, sans obligation d’en référer
à Euronext Brussels. Ils peuvent néanmoins renseigner
ces transactions via le système électronique de déclaration
et d’appariement après la cotation du fixing de la séance.
• Les titres négociés sur le Marché Libre et sur Alternext
Brussels devront prendre la forme dématérialisée, ce
qui implique un certain nombre de mesures à prendre
par l'émetteur.
• La compensation et le règlement-livraison s'effectuent
au travers des systèmes de LCH.Clearnet SA,
d’Euroclear Belgium et d'Euroclear, le règlementlivraison ayant lieu trois jours après la négociation.
Des marchés soumis à une certaine supervision
de la CBFA
L’entreprise de marché, les marchés belges qu’elle
organise et les émetteurs qui sont cotés sur ces marchés
sont en principe soumis à la supervision de la CBFA.
Ainsi en va-t-il pour Alternext Brussels et le Marché
Libre, même si des différences significatives sont à
relever entre ces deux marchés.
Tout d'abord, l'admission sur un marché non réglementé
étant généralement combinée à une offre publique de
titres, la société devra à cette occasion publier un
prospectus soumis à l'approbation de la CBFA5. La
société acquerra alors le statut de société faisant appel
public à l'épargne et sera à partir de ce moment
soumise dans une certaine mesure au contrôle (limité)
de la CBFA.
5
A l’instar du système en vigueur à Paris, il est possible d’accéder à la cotation
sur un segment particulier d’Alternext Brussels sans prospectus, moyennant
le respect de certaines conditions (placement d’au moins 5 m€ auprès d’au
moins 5 investisseurs, publication d’un mémorandum, …). Dans ce cas,
Euronext Brussels exigera néanmoins la publication d’un document d’information
contenant toutes les informations permettant aux investisseurs d’apprécier la
situation financière et les perspectives générales de l’émetteur.
16
Pour les sociétés admises sur le Marché Libre, le rôle
de supervision de la CBFA s'arrêtera en principe là,
celles-ci n'étant pas tenues réglementairement par des
obligations particulières en matière de publication
d'informations ; elles ne sont pas non plus soumises
aux dispositions relatives à la prévention des abus de
marchés ni au volet administratif de ces derniers, pour
lequel la CBFA est compétente. Par contre, les interdictions
de manipulation de cours et de délit d’initiés sanctionnées pénalement sont d’application sur le Marché
Libre.
Ces sociétés ont évidemment la faculté de se plier
spontanément à certaines règles plus contraignantes
mais sans recours au contrôle de la CBFA. Euronext
Brussels encourage à cet égard les émetteurs à se
conformer autant que possible aux usages des marchés
réglementés.
Pour les sociétés admises sur Alternext Brussels,
la situation est fort différente puisque la CBFA reste
compétente après l'IPO. Son contrôle est proche de
celui exercé sur les sociétés cotées sur un marché
réglementé en ce qu’elle veille au respect des
réglementations suivantes :
• la publication d'informations périodiques
et privilégiées ;
• la publicité des opérations sur titres effectuées par
les dirigeants ainsi que les autres mesures en matière
de prévention des abus de marché ;
• la répression administrative des délits d'initiés et de
la manipulation de cours ;
• les déclarations de participation.
3. Une nouvelle opportunité d'investissement
Les marchés non réglementés d’Euronext Brussels
permettent aux investisseurs de diversifier leur
portefeuille en leur offrant de nouvelles opportunités
d'investissement dans des entreprises ayant le plus
souvent développé une activité de niche avec des
perspectives de croissance plus élevées que celles
des entreprises ayant atteint un degré de maturité
important. Comme ces sociétés sont souvent proposées
au marché à des valorisations moins agressives,
l’évolution du cours de bourse est souvent très
encourageante.
La comparaison des indices boursiers au cours des
derniers mois illustre l’attrait des marchés non
réglementés par rapport aux marchés réglementés :
entre le 31 décembre 2005 et le 31 décembre 2007,
l’indice du Marché Libre de Bruxelles a progressé de
48,9 % et celui d’Alternext (tous pays) de 22,9 %
alors que par comparaison l’indice BEL20 montait
de 16,3 %.
Evolution des indices par rapport au BEL20
6000
5750
5500
5250
5000
4750
4500
4250
4000
3750
3500
3250
31/12/ 28/02/ 30/04/ 30/06/ 31/08/ 31/10/ 31/12/ 28/02/ 30/04/ 30/06/ 31/08/ 31/10/ 31/12/
2005 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2007 2007 2007 2007 2007 2007
Evolution 31/12/2005 – 31/12/2007 (par rapport au BEL20)
Alternext
BEL20
Marché Libre
De plus, un investissement dans une société cotée sur
un marché non réglementé présente l’avantage d’une
diversification. En effet, alors que les grands indices
boursiers sont fortement corrélés entre eux (il y avait
par exemple 96,3 % de corrélation entre l’évolution
du BEL20 et celle du CAC 40 pour la période 20062007), on constate que les marchés non réglementés
connaissent des évolutions plus indépendantes.
C’est ce qu’illustre de manière empirique une simple
observation de l'évolution des indices ci-dessus mais
que prouvent aussi les degrés de corrélation exposés
ci-dessous concernant divers indices.
17
Corrélation entre divers indices pour 2006 - 2007
Corrélation
BEL20
BEL Mid
BEL Small
Alternext
Marché Libre
BEL20
BEL Mid
BEL Small
Alternext
Marché Libre
100 %
95 %
100 %
93 %
96 %
100 %
62 %
75 %
72 %
100 %
62 %
62 %
74 %
72 %
100 %
Néanmoins, les entreprises introduites sur les marchés
non réglementés étant le plus souvent de moindre taille
et le nombre de titres mis sur le marché plus réduit,
il faut rappeler que le volume de transactions et dès
lors la liquidité du titre seront moins importants.
Il pourra par conséquent être plus difficile d'acheter
ou de céder en peu de temps un nombre important
de titres.
L’analyse du profil des investisseurs qui ont souscrit
des titres lors d'introductions sur Euronext Brussels
montre clairement que le Marché Libre attire surtout
les particuliers : ceux-ci ont acquis 88 % des titres
disponibles. Les investisseurs institutionnels sont
peu outillés pour suivre les très petites valeurs et leurs
mises minimales sont souvent trop élevées. Ils préfèrent
consacrer leurs ressources aux opérations plus importantes
du marché réglementé ou d’Alternext où ils acquièrent
le plus souvent une grande partie, voire la majorité,
des actions introduites en bourse.
En conclusion, le Marché Libre et Alternext représentent
sans doute pour les investisseurs des placements plus
risqués et moins liquides que les marchés réglementés ;
néanmoins, ils présentent aussi des avantages car ils
peuvent procurer des rendements plus élevés et constituer
une forme de diversification intéressante, leur évolution
étant moins corrélée à celle des marchés classiques.
Profit des investisseurs - IPO à Bruxelles en 2006 et 2007
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Marché réglementé*
Alternext**
Investisseurs institutionnels
Marché Libre
Personnes physiques
* Sur la base des tranches destinées aux investisseurs individuels.
** Placements privés non compris
18
4. Analyse d’Alternext
Historique
Alternext Paris a été lancé en mai 2005, suivi en juin
2006 par Alternext Brussels et en novembre de la même
année par Alternext Amsterdam. En deux ans et demi,
Alternext s’est imposé comme le marché de référence
pour les PME à la recherche d’une première cotation
sur un marché non réglementé : 120 sociétés se sont
introduites sur l’ensemble des trois pays et la capitalisation
boursière atteignait 5,8 milliards d’euros à la fin de
2007. Ce succès témoigne à suffisance de l'intérêt
représenté par ce marché pour les entreprises aussi
bien que pour les investisseurs à l'affût de nouvelles
opportunités d'investissement.
La grande majorité des sociétés sont françaises mais,
à la fin de 2007, il y a également neuf sociétés belges,
deux hollandaises, deux canadiennes, une anglaise,
une italienne, une luxembourgeoise et une espagnole.
Pour donner une idée de la taille de ces sociétés, le
graphique ci-dessous donne la répartition de ces sociétés
en fonction de leur chiffre d’affaires pour 2006 : on
constate que près des deux tiers des sociétés avaient
des ventes de moins de 20 millions d’euros.
Répartition des émetteurs d'Alternext par secteur d'activité
0001 Pétrole & gaz
1000 Matériaux de base
2000 Industries
3000 Biens de consommation
4000 Santé
5000 Services aux consommateurs
6000 Telecommunications
7000 Services aux collectivités
8000 Sociétés financières
9000 Technologies
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
Situation au 31/12/2007
Profil des sociétés admises sur Alternext
La moitié des sociétés ont une capitalisation boursière
inférieure à 38 millions d’euros. Le plus souvent, cette
capitalisation est comprise entre 20 et 50 millions
d’euros mais un certain nombre de sociétés dépassent
les 50 millions ou même les 100 millions d’euros.
Ces sociétés sont actives sur l’ensemble des secteurs
d’activités mais on constate une concentration dans les
valeurs industrielles et technologiques, qui représentent
plus de la moitié du total. Les biens de consommation
et services aux consommateurs sont également bien
représentés avec près de 28 % des émetteurs.
Capitalisation boursière des sociétés cotées sur Alternext à fin 2007
Performance boursière
Bien qu’encore modestes en taille, beaucoup de sociétés
cotées sur Alternext présentent des perspectives de
croissance attrayantes pour les investisseurs. La performance
boursière globale du marché Alternext est mesurée
depuis le 1er janvier 2006 par un indice officiellement
publié par NYSE Euronext. Cet indice indique que, depuis
son lancement, les sociétés cotées sur Alternext ont
globalement mieux performé que celles des principaux
indices boursiers des 3 pays concernés.
50
Nb de sociétés
40
30
20
10
0
< 10 m€
10 – 20 m€
20 – 50 m€
50 – 100 m€
> 100 m€
Evolution de l’indice Alternext comparée
à celle du CAC 40, BEL20 et AEX.
180%
170%
160%
150%
140%
130%
120%
110%
100%
90%
80%
30/12/2005 30/03/2006 30/06/2006 30/09/2006 30/12/2006 30/03/2007 30/06/2007 30/09/2007 30/12/2007
19
Liquidité du marché
Les volumes traités ont fortement augmenté au début
de 2007 avant de décroître.
Moyenne quotidienne des volumes échangés
sur Alternext (3 pays) (m€)
€18
€16
€14
€12
€10
€8
€6
€4
€2
Dec 07
Oct 07
Nov 07
Sept 07
Juil 07
Aout 07
Juin 07
Avr 07
Mai 07
Mar 07
Jan 07
Fev 07
Dec 06
Oct 06
Nov 06
Sept 06
Juil 06
Aout 06
Juin 06
0
Alternext Brussels
Entre son lancement en juin 2006 et le mois de
décembre 2007, Alternext Brussels a accueilli sept
sociétés. On constate qu’elles sont plus grandes (une
capitalisation boursière moyenne à l’IPO de 36 millions
d’euros contre 9,5 millions d’euros pour le Marché Libre)
et qu’elles lèvent davantage de fonds que celles cotées
sur le Marché Libre (9 millions d’euros en moyenne
contre 1,2 millions au Marché Libre). Le flottant est
également plus élevé sur Alternext Brussels (26 %
contre 17 % pour le Marché Libre).
Comme pour le Marché Libre d'Euronext Brussels, on
constate que ces sociétés sont actives dans des domaines
très divers. Les sociétés qui choisissent Alternext Brussels
sont cependant plus grandes : la moitié d’entre elles
ont 80 employés ou plus lors de leur IPO sur Alternext
Brussels (contre seulement 24 pour le Marché Libre)
et la médiane du chiffre d'affaires réalisé l’année qui
précède l’IPO est de 6,2 millions d’euros (contre
4,8 millions pour le Marché Libre).
Le résultat net est comparable pour les deux marchés:
l’année qui précède l’IPO, la moitié des entreprises ont
réalisé un bénéfice net supérieur ou égal à 0,4 millions
d’euros. L’annexe C contient une série d’informations
chiffrées sur ces sociétés.
Analyse des émetteurs cotés sur Alternext Brussels
Date
IPO
Emetteur
Secteur d’activité
Date de
création
Nb
employés à
l’IPO
Ventes
réalisées
(m€)
Résultat
net
réalisé
(m€)
2006
Evadix
Emakina
De Rouck Geomatics
Porthus
Imprimerie + logistique
Services internet
Cartographie + GPS
Services informatiques
1999
2001
1928
1999
400
80
41
110
31,5
5,0
6,2
10,0
0,42
0,10
-0,09
0,15
2007
Air Energy
Ecodis
Vision IT
Electricité éolienne
Traitement de l’eau
Services informatiques
2001
2002
2001
NS
19
743
3,4
1,1
39,1
1,05
0,87
1,27
Moyenne :
1990
232
13,8
0,54
Médiane :
2001
80
6,2
0,42
20
5. Analyse du Marché Libre
d'Euronext Brussels
Le Marché Libre d'Euronext Brussels est inspiré de son
alter ego parisien, créé en 1996. Chaque année, une
vingtaine de nouvelles sociétés françaises choisissent
de s’introduire sur le Marché Libre de Paris, quel que
soit le climat boursier du moment. Avec plus de
270 sociétés cotées à fin 2007, le succès rencontré
par le Marché Libre de Paris témoigne à suffisance
de l'intérêt que peut présenter ce type de marché -"non
réglementé"- pour les entreprises aussi bien que pour
les investisseurs à l'affût de nouvelles opportunités
d'investissement. Environ 10 % des sociétés qui se
sont introduites sur le Marché Libre français ont choisi
par la suite de passer sur le marché réglementé : le
Marché Libre peut donc servir de premier pas avant
une cotation sur un autre marché.
A Bruxelles, le nombre des introductions s’est régulièrement
accru après la première introduction réalisée par Propharex
en novembre 2004. Après six IPO en 2005, dix sociétés
ont rejoint le marché en 2006 (en incluant Neuhaus,
qui avait demandé son transfert depuis le marché
réglementé) et 2007 a encore connu six nouvelles introductions. Le graphe ci-dessous montre que la taille de
ces entreprises varie de 2,5 millions d’euros pour la
plus petite à plus de 30 millions d’euros pour la plus
grande. Il s’agit réellement de «micro-caps» à l’aune
des marchés internationaux.
Liste des admissions sur le Marché Libre de Bruxelles
Analyse des émetteurs cotés sur Alternext Brussels
PROPHAREX
2004
PROXIMEDIA
REIBEL
NEWTREE
VSLI
ZNJ
NEWTON 21
2005
SODIPLAN
OTC
PHARCO
REALCO
PNS
U&I Learning
ARCHIMEDE
EMD MUSIC
TEAM INTERN’L
2006
ICE CONCEPT
SV PATRIMONIA
OXBRIDGE
MCLS
ERYPLAST
ARPADIS
2007
0
5
10
15
Montant levé (m€)
20
Ce graphique illustre également le montant des
appels de fonds lancés auprès du public : celui-ci
varie de 0,3 à 2,5 millions d’euros. Le plus
souvent, il s’agit d’augmentations de capital mais
dans certains cas (Proximedia, EMD Music, Team
International…), des cessions d’actions existantes
ont également été réalisées. Dans tous les cas,
on constate que la part des actions disséminées
dans le public est fort réduite par rapport à
l’ensemble des actions (entre 3 et 30 %) : les
fondateurs restent donc largement majoritaires
dans leur entreprise et en conservent le contrôle
après l’introduction.
25
Capitalisation à I’IPO (m€)
30
35
Millions €
21
Profil des émetteurs du Marché Libre
Le Marché libre se caractérise par une grande variété
de profils d’entreprises. La liste des sociétés admises
ainsi que leurs principaux paramètres financiers sont
repris en annexe B. En bref, on peut résumer le marché
de la manière suivante.
Des entreprises encore
modestes en taille…
Les sociétés cotées au Marché Libre sont encore
relativement modestes puisque la moitié d’entre elles
ont 24 employés ou moins et ont réalisé un chiffre
d’affaires de moins de 4,8 millions d’euros l’année
précédant l’IPO.
…mais d’une certaine maturité…
Néanmoins, on constate que l’âge médian au moment
de l’IPO est de 10,5 ans, certaines entreprises étant
même nettement plus anciennes ! Il ne s’agit donc pas
d’un marché de start-ups et il est important que
l’entreprise ait démontré sa capacité à résister aux
aléas conjoncturels. En particulier, la compétence des
dirigeants est primordiale car il s’agit souvent de sociétés
dirigées par des équipes de direction réduites.
…rentables…
…et présentant des perspectives
de croissance attrayantes.
La grande majorité des sociétés annoncent dans leur
prospectus des taux élevés de croissance attendue afin
de montrer que la niche de marché choisie est prometteuse.
Il convient cependant de ne pas s’engager de manière
téméraire dans des prévisions trop optimistes car le
marché est susceptible de sanctionner lourdement
d'éventuels manquements futurs.
Caractéristiques du Marché Libre
pour les investisseurs.
Pour les investisseurs, le Marché Libre présente des
caractéristiques particulières.
Une liquidité en ligne avec
un marché d’investisseurs individuels.
Le Marché Libre est moins liquide que les marchés
"classiques". Les volumes mensuels traités atteignaient
en moyenne 1,2 millions d’euros par mois en 2007.
Certaines valeurs bénéficient d’échanges réguliers
mais, pour la moitié des sociétés cotées, les volumes
boursiers ne dépassent pas 30 000 euros par mois.
Volumes boursiers mensuels moyens 2006-2007
(en excluant le premier mois après l’IPO)
OPTION TRAD. CY
VAL ST. LAMBERT
REIBEL
PROPHAREX
Bien que la rentabilité ne soit pas formellement imposée,
on constate que toutes les entreprises introduites sur
le Marché Libre de Bruxelles étaient profitables au
moment de leur introduction.
NEWTREE
SV PATRIMONIA
PROXIMEDIA
U&I LEARNING
NEWTON 21 EUROPE
ICE CONCEPT
REALCO
PHARCO
…actives au sein de secteurs
d’activité diversifiés…
SODIPLAN
PNS
ERYPLAST
EMD MUSIC
OXBRIDGE
ARCHIMEDE
TEAM INT MARKET
MCLS
On constate une grande diversité d’activités, depuis les
soins médicaux et le software jusqu’au secteur photovoltaïque, à l’arbitrage boursier et à la communication,
en passant par les micro-usines de médicaments génériques
et les détergents aux enzymes. Néanmoins, on constate
une concentration dans les biens de consommation:
vêtements pour enfants, instruments de musique,
cristal, chocolat …
0€
100 000 €
200 000 €
300 000 €
22
Les investisseurs institutionnels tels que les fonds de
pension et les compagnies d’assurances, ne s’intéressent
qu’aux valeurs très liquides car ils effectuent des transactions
pour des montants très élevés qui influenceraient
fortement le cours de bourse s’il n’y a pas de contrepartie.
Seuls quelques fonds spécialisés dans les très petites
valeurs ou les fonds liés aux sociétés de bourse actives
sur le Marché Libre sont susceptibles d’intervenir sur
ce marché. D’ailleurs, les statistiques indiquent que
près de 90 % des actions introduites sur le Marché
Libre en 2006 et 2007 ont été acquises par des
personnes physiques.
Néanmoins, une partie des sociétés du Marché Libre
bénéficie tout de même d’échanges réguliers et un
particulier qui investit des sommes de 5 ou 10 000 euros
sur une valeur peut généralement retourner sa position
en quelques jours. Il est tout de même conseillé de
placer des limites lors des transmissions d’ordres de
bourse pour se protéger contre des possibles larges
fluctuations des cours.
Afin de réduire les évolutions erratiques du cours de
bourse, la plupart des émetteurs mandatent une société
de bourse pour qu’elle anime le marché : de cette
manière, l’animateur de marché se porte contrepartie
en cas de trop forte différence entre l’offre et la demande.
Une bonne performance boursière
Bien qu’aucun indice officiel ne soit encore publié
pour le Marché Libre, les calculs montrent que, depuis
la fin de 2005, l’évolution de ce marché a été plus
favorable que celle de l’indice phare du marché
réglementé de Bruxelles. Entre le 31 décembre 2005
et le 30 juin 2006, l’indice de cours du Marché Libre
a crû de 48,9 % contre 16,3 % pour le BEL20.
Evolution du Marché Libre comparée à l'indice BEL20
6000
5750
5500
5250
5000
4750
4500
4250
4000
3750
3500
3250
31/12/2005 31/03/2006 30/06/2006 30/09/2006 30/12/2006 30/03/2007 30/06/2007 30/09/2007 31/12/2007
Evolution 31/12/2005 – 31/12/2007 (par rapport au BEL20)
Marché Libre
BEL20
Il est bien sûr trop tôt pour tirer des conclusions définitives
de cette évolution mais l’observation de cette période
indique que, à quelques exceptions près, la performance
globale des titres des diverses sociétés du Marché Libre
a compensé leur liquidité réduite et a procuré aux
investisseurs un meilleur rendement que le marché
réglementé.
Ces bonnes performances s’expliquent à la fois par le
dynamisme des sociétés qui y sont cotées (les entreprises
de croissance disposant en principe de plus de potentiel
que les entreprises plus mûres des marchés réglementés)
et par la prudence qui prévaut lors de l’établissement
du prix d’introduction en bourse.
Un outil de diversification du risque
Le Marché Libre est moins sensible aux fluctuations
boursières et ses mouvements sont moins corrélés
avec ceux des marchés réglementés, ce qui permet
une diversification du risque pour les investisseurs.
Alors que la corrélation entre le BEL20 et le CAC 40
valait 96 % en 2006-2007, il n’y avait que 62 % de
corrélation entre l’indice du Marché Libre de Bruxelles et
le BEL20.
D’ailleurs, les intermédiaires financiers n’hésitent pas
à lancer des opérations sur le Marché Libre même lorsque
le climat boursier général est maussade : en France, lors
des périodes où aucune introduction en bourse n'avait
lieu sur les marchés "classiques", le Marché Libre a
continué à accueillir de nouvelles entreprises: trente-six
en 2001, vingt-trois en 2002, quatorze en 2003 et
dix-neuf en 2004.
23
Chapitre III : la préparation de l'entreprise à l’IPO
Une introduction en bourse est, pour une entreprise,
un évènement majeur. On imagine dès lors aisément
qu'elle requiert une excellente préparation, et quel
que soit le marché, un bon "market timing". Certaines
périodes sont plus attractives aux yeux des investisseurs
en raison de l’actualité, des saisons ou des résultats de
la société. Il importe donc que l’entreprise se présente
au marché en affichant les meilleurs résultats et perspectives
de croissance, tant pour bénéficier d’une bonne valorisation
que pour garantir le placement de ses titres. Ce second
aspect est d’autant plus important sur les marchés non
réglementés que la compétence du management et la
crédibilité du projet doivent pouvoir être démontrées
puisqu'elles sont moins connues du grand public.
Dans certains cas, une entreprise peut être amenée à
devoir retarder l’opération de plusieurs mois même si
ce report peut s’avérer dommageable pour elle, notamment
en termes financiers, puisqu’un nouveau délai implique
souvent qu’une partie du travail est à recommencer et
que l’arrivée des capitaux frais est postposée. Si l’opération
est annoncée trop tôt, cet échec peut affecter l’image
de la société, perturber son dynamisme et démotiver
ses collaborateurs. Il est donc primordial de bien gérer
l’ensemble du processus, et en particulier l’aspect
communication et le timing de cette communication.
1. La mise à jour des statuts
La simplification des structures de l’entreprise passe
notamment par une mise à jour de ses statuts (mise
en conformité des statuts avec certaines dispositions
spécifiques du Code des sociétés, suppression des clauses
restreignant la libre négociabilité des titres, etc.).
Lors de la remise à plat des statuts visant à préparer
l'entreprise à son statut de société "publique", cette
dernière a la possibilité de se doter de moyens de protection
en cas d’OPA hostile ou de lui permettre de procéder
ultérieurement à un rachat d'actions propres. A cet égard,
les changements suivants méritent l'attention :
L'indication du statut de société faisant publiquement
appel à l'épargne
Toute société qui sollicite son admission sur un marché
non réglementé sera en principe considérée, en droit
des sociétés, comme une société "faisant ou ayant fait
appel publiquement à l'épargne" au sens du Code des
sociétés. En effet, pour obtenir l'admission de ses titres
à la négociation sur un marché, une société procède
généralement à une offre publique en vente ou en
souscription, ce qui lui confère de facto le statut de
société "faisant ou ayant fait appel public à l'épargne".
Avant de faire pour la première fois appel public à
l'épargne, le Code des sociétés impose aux sociétés de
modifier au préalable leurs statuts pour indiquer leur
qualité de société faisant ou ayant fait publiquement
appel à l'épargne.
Augmentation du capital - Recours au capital autorisé
Toute augmentation de capital relève en principe de la
compétence de l'assemblée générale. Afin de conférer
à la société une certaine flexibilité dans le cadre de
ses opérations de financement, les statuts peuvent
autoriser le conseil d'administration à procéder, dans
certaines limites, à une telle augmentation de capital
dans le cadre du "capital autorisé". Cette autorisation
est valable pour une période maximale de cinq ans à
dater de la publication de la décision de l’assemblée
générale aux Annexes du Moniteur belge. Cette autorisation
ne peut être donnée pour un montant supérieur au montant
du capital social, dans la mesure où la société a fait
appel public à l'épargne.
Actions dématérialisées
Les actions traitées sur un marché financier doivent être
inscrites sur un compte titre auprès d'un intermédiaire
financier et prendre la forme de titres dématérialisés.
En application de la législation relative à la suppression
des titres au porteur, il ne peut plus être émis de titres
au porteur depuis le 1er janvier 2008, et les titres au
porteur inscrits en compte sont automatiquement
dématérialisés. Bien que cette dernière obligation ne
s'applique en principe qu'aux actions de sociétés admises
sur un marché réglementé, les règles d'admission et de
24
maintien d'admission sur le Marché Libre et Alternext
Brussels prévoient, pour des raisons pratiques liées à la
liquidation, l’application des mêmes règles que celles
applicables
aux marchés réglementés.
.
La transparence de l'actionnariat
Les sociétés cotées sur le marché réglementé sont soumises
à des règles de transparence de leur actionnariat, en
vertu desquelles, tout actionnaire qui franchit, à la
hausse ou à la baisse, un seuil de droits de vote de
5 % ou d'un de ses multiples doit le déclarer à la
CBFA et à l'émetteur.
Des règles similaires sont applicables à Alternext Brussels,
les seuils étant à l'heure actuelle cependant moins
nombreux et fixés à 25 %, 30 %, 50 %, 75 % et 95 %.
Le Marché Libre n'est soumis qu’au seuil de 30 %.
Il faut cependant noter que les sociétés admises sur le
Marché Libre ou sur Alternext Brussels ont la possibilité,
par le biais d'une clause statutaire ad hoc, de prévoir
un régime similaire à celui des sociétés cotées sur le
marché réglementé, tout en l'aménageant à leur guise,
en prévoyant notamment d'autres seuils et d'autres
délais de déclaration que ceux prévus par la loi. Il peut
en effet s’avérer intéressant pour une société d'opter
pour ce régime, afin notamment d'avoir une meilleure
vision sur l'évolution de son actionnariat. C’est d’ailleurs
dans ce sens que sont rédigées les recommandations
émises par Euronext Brussels à l’attention des émetteurs
du Marché Libre.
L'obligation de notification d'un franchissement de seuil
est importante car elle est sanctionnée, entre autres,
par une suspension des droits de votes liés aux actions
concernées.
L'adoption d'un plan de stock options
L'introduction en bourse d’une entreprise peut s'accompagner
de la mise sur pied d'un plan de stock options destiné
aux dirigeants, cadres et/ou aux salariés de l'entreprise.
L'octroi de warrants ou droits de souscription (aussi
appelés communément "options") aux membres du
personnel d'une entreprise peut ainsi constituer un
complément de rémunération dont le traitement fiscal
est particulièrement avantageux. L'octroi de warrants
contribue par ailleurs à aligner les objectifs des actionnaires
sur ceux des salariés de l'entreprise.
Techniquement, un warrant est un titre qui confère à
son détenteur le droit de souscrire, à des conditions
fixées lors de son émission, à une ou plusieurs actions
de la société émettrice dans le cadre d’une augmentation
de capital. Il se distingue de l'option call, qui porte
quant à elle sur des titres existants. La mise sur pied
d'un tel plan consiste en réalité à prévoir une augmentation
de capital différée et conditionnelle à l'exercice, en tout
ou en partie, des warrants. Ceci impose une rédaction
fine et précise des conditions du plan et la passation
d'un acte notarié.
2. La réorganisation de l'entreprise
La valorisation d’une entreprise repose, pour une large
part, sur la clarté de ses structures ("corporate clarity").
Il peut dès lors s’avérer nécessaire de réorganiser et de
restructurer l’entreprise qui souhaite être introduite en
bourse, par le biais d’un regroupement des différentes
activités au sein d’une seule entité, d’une filialisation
de celles-ci sous le contrôle d’une société holding, d’une
cession des activités qui ne font pas partie du core business
de l’entreprise ou qui ne sont pas suffisamment rentables
ou d’une sécurisation des contrats avec les principaux
clients et fournisseurs. L’ouverture de l’actionnariat
d’une entreprise familiale au public peut aussi être
précédée de la mise en place de structures permettant
à ses fondateurs de conserver le contrôle de l’entreprise.
Pour ce faire, il peut être nécessaire de créer une
société holding ou de conclure une convention
d’actionnaires.
La mise en place de structures de gouvernance
LE CODE LIPPENS
La Commission Lippens a publié en décembre 2004
un Code en matière de gouvernance d'entreprise pour
les sociétés admises aux négociations sur un marché
réglementé. Ce code, qui est entré en vigueur le
1er janvier 2005, ne revêt pas un caractère obligatoire
dans la mesure où il permet aux entreprises de ne pas
suivre certains de ses principes pour autant qu’elles
s'en expliquent ("comply or explain").
25
Dans les grandes lignes, ce code est régi par neuf
principes de base :
1° Toute société doit adopter une structure claire
de gouvernance ;
2° Toute société doit se doter d'un conseil
d'administration effectif et efficace, qui prend
des décisions dans l'intérêt social ;
3° Tous les administrateurs doivent faire preuve
d'intégrité et d'engagement ;
4° Toute société doit instaurer une procédure rigoureuse
et transparente pour la nomination et l'évaluation
du conseil d'administration et de ses membres ;
5° Tout conseil d'administration doit constituer des
comités spécialisés ;
6° Toute société doit définir une structure claire de
management exécutif ;
7° Toute société doit rémunérer ses administrateurs
et ses managers exécutifs de manière équitable et
responsable ;
8° Toute société doit respecter les droits de tous les
actionnaires et encourager leur participation ;
9° Toute société doit assurer une publication adéquate
de sa gouvernance d'entreprise.
LE CODE BUYSSE
Le Code Buysse est destiné aux sociétés non cotées.
Il peut bien sûr inspirer les sociétés admises sur
des marchés non réglementés, même s'il convient de
souligner que son objet reste fort limité.
Le Code Buysse recommande notamment :
• d'expliciter clairement la vision, la mission et les
valeurs de l’entreprise ;
• de recourir à des conseillers externes sur des
questions spécifiques (expert-comptable, conseiller
juridique, conseiller financier) ;
• de disposer d'un conseil d’administration composé en
partie d'administrateurs non exécutifs, qui se réunit
régulièrement, qui délibère de manière collégiale,
qui est éventuellement assisté de comités ad hoc ;
• de disposer d'actionnaires impliqués dans les affaires
de la société, ce qui suppose une information périodique
et de qualité.
LES RECOMMANDATIONS D’EURONEXT BRUSSELS
POUR UN PARCOURS BOURSIER RÉUSSI SUR LE
MARCHÉ LIBRE
Euronext Brussels a rédigé des recommandations, sous
la forme de conseils utiles aux sociétés qui souhaitent
optimiser leur parcours boursier sur le Marché Libre.
Ces recommandations s’articulent autour des deux
étapes principales du processus :
• la préparation à l’introduction en bourse et les principes
de gouvernance d’entreprise à mettre en place ;
• la communication financière et les relations avec les
investisseurs après la première cotation.
Il est recommandé à toute société qui souhaite se faire
admettre sur le Marché Libre (ainsi que sur Alternext
Brussels) d'étudier en temps utile et avec sérieux la
mise en œuvre de ces principes. Le texte de ces
recommandations se trouve en annexe A au présent
guide.
3. La communication
Les dirigeants de la société qui s’introduit en bourse
ont un rôle crucial à jouer pour favoriser une évolution
harmonieuse du cours de leurs titres. Ce rôle visera
non seulement la gestion des affaires de la société
mais s'étendra à la communication vers le public,
non seulement lors de la publication d’informations
susceptibles d’avoir une influence sur le cours de leurs
titres, mais également lors de la publication des résultats
annuels, voire semestriels.
La mise en place d'une véritable stratégie de communication
est essentielle, visant par exemple à :
• mettre en place une stratégie de marque, facile à
identifier, à mémoriser et même à prononcer pour
les investisseurs étrangers ;
• comprendre les attentes des clients – actionnaires et
mettre au point un concept avec un bon équilibre
entre rentabilité et risque de manière à répondre à
une attente ;
• positionner la société en fonction des différents
publics susceptibles d’acquérir ses titres ;
• développer une communication financière telle que
le cours de bourse reflète au mieux la valeur réelle
de la société.
L'aide d'une société spécialisée dans la communication
financière peut à cet égard s'avérer utile.
26
Chapitre IV : le processus d'introduction
1. Le rôle des intermédiaires
et conseillers financiers
Dans de nombreux dossiers d'IPO sur le Marché Libre
ou sur Alternext Brussels, la société candidate désigne
un conseiller financier chargé de l'assister dans l'exercice
de valorisation et, le cas échéant, de piloter l'opération.
Elle désigne aussi un ou plusieurs intermédiaires
financiers qui sont chargés du placement des titres.
Ces différentes tâches peuvent aussi être assumées
par un seul intermédiaire financier, si ce dernier est
suffisamment outillé et dispose de l’agrément pour
placer les titres.
Ces intervenants s'occupent, en collaboration avec leur
avocat ou celui de l'émetteur, de la structuration, de
l'organisation et de la coordination de l'introduction en
bourse et assistent la société dans des tâches aussi
importantes que la rédaction du prospectus, les contacts
avec la CBFA, la communication entourant l'IPO et les
road shows à l'intention des investisseurs.
En fonction de la taille de l'opération et du marché
choisi (sur Alternext, un «Listing Sponsor» doit être
désigné - voir ci-après), ces tâches de base seront plus
ou moins étendues.
Le rôle de l'intermédiaire dans le placement :
un rôle à géométrie variable
La portée de l’engagement pris par l’intermédiaire
dans le cadre du placement des titres offerts lors de
l’introduction en bourse peut prendre différentes formes :
• une prise ferme : l’institution financière s’engage à
souscrire ou acquérir l’ensemble des actions offertes,
supportant par là le risque que tout ou partie des
titres offerts ne soient pas souscrits par les investisseurs;
• un «soft» underwriting (ou garantie de bonne fin) :
l’institution financière s’engage à souscrire les actions
pour lesquelles des ordres de souscription auront été
valablement introduits par les investisseurs et garantit
le paiement du prix des actions souscrites (la société
supportant seule le risque que l’offre ne soit pas
intégralement souscrite) ; ce type d’engagement est
généralement donné à l’occasion d’introductions en
bourse sur un marché réglementé ;
• un engagement de «best efforts» : l’institution financière
s'engage à tout mettre en œuvre pour que la totalité
des titres soit placée auprès d‘investisseurs. Il s'agit
d'une obligation de moyen, la société supportant seule
le risque d'un échec de l'opération ;
• un engagement de «best efforts» avec facilité de
paiement : il s’agit d’un engagement similaire à celui
évoqué ci-dessus, complété par une obligation à charge
de l’institution financière d’avancer les fonds nécessaires
à l’augmentation de capital de la société (ce dans
l’attente que le prix de souscription versé par les
investisseurs ait été effectivement perçu).
Indépendamment de la portée de son engagement dans
le placement des titres, l'intermédiaire financier a un
rôle clé de conseil de la société quant à la détermination
du prix d'introduction en bourse, le rassemblement des
ordres des investisseurs et le placement des titres
auprès de ces derniers. Cet intermédiaire peut également
se voir confier une mission de stabilisation du cours
dans les jours qui suivent la première cotation et
éventuellement celle d'assurer une certaine liquidité au
titre dans le futur.
Compte tenu des nombreuses implications juridiques
d'une introduction en bourse et des nombreuses tâches
de préparation, il est hautement recommandé d'impliquer
un conseiller juridique spécialisé dès le départ de la
préparation de l'opération, qui pourra assister l'émetteur
et/ou l'intermédiaire ainsi qu'aider à procéder à certains
choix dans la réorganisation de la société, la structuration
de l'opération, …
Le rôle du Listing Sponsor sur Alternext Brussels
Pour les admissions sur Alternext Brussels, la société
doit être assistée par un Listing Sponsor, préalablement
agréé par Euronext Brussels. La mission de ce Listing
Sponsor, qui est assumée par l'institution financière ou
le conseiller financier désigné par la société pour piloter
l'opération, débute avec les préparatifs de l'IPO et se
prolonge pour une période de deux ans au moins suivant
l'admission sur Alternext Brussels.
27
Le Listing Sponsor doit informer la société des obligations
légales liées à l'IPO, s'assurer du respect par la société
des conditions d'admission sur Alternext Brussels, réaliser
une série de diligences dans le cadre de la rédaction
du prospectus, s'assurer que la société a des chances
raisonnables de lever le montant minimal requis
(2,5 millions d'euros) et vérifier les moyens mis en œuvre
par la société pour veiller au respect des obligations
liées à une cotation. Le Listing Sponsor doit attester du
respect des ces différentes formalités envers Euronext
Brussels. Après l'admission sur Alternext Brussels, le
Listing Sponsor devra conseiller la société concernant
le respect des obligations liées à la cotation et informer
Euronext Brussels de tout manquement à cet égard.
Le rôle du Sponsor sur le Marché Libre
Une admission sur le Marché Libre requiert la désignation
d'un Sponsor qui doit être membre d'Euronext Brussels.
Le rôle dévolu au Sponsor par les règles de marché est
toutefois beaucoup plus limité que celui du Listing
Sponsor sur Alternext puisqu’il ne doit assurer que
l'admission du titre sur le Marché Libre.
Les critères de choix des intermédiaires et
des conseillers financiers et du (Listing) Sponsor
Le choix des intervenants professionnels qui piloteront
l'opération et qui, pour l'un d'entre eux, assurera le rôle
de (Listing) Sponsor est crucial pour assurer le succès
de l’opération, aussi bien à court qu'à moyen ou long
terme. Les critères qui doivent présider à ces choix
dépendront d'abord de la taille de l'introduction en
bourse et de l'entreprise, de la notoriété de l’intermédiaire
financier pressenti (dont découle notamment la capacité
de placement), de son profil commercial et son
implantation géographique, de sa connaissance du
marché et de son expérience. Euronext Brussels peut
fournir aux sociétés candidates sur simple demande
une liste reprenant les coordonnées des Listing Sponsors
pour les opérations sur Alternext Brussels et des
Sponsors susceptibles de diriger une opération sur le
Marché Libre.
Par ailleurs, le candidat à une introduction en bourse
aura soin d'évaluer le coût de l’opération, lequel
comprend généralement une commission de montage,
une commission de placement et, le cas échéant,
une commission de garantie de bonne fin.
2. La conclusion du mandat
La société candidate conclut au départ un mandat avec
le conseiller ou l'intermédiaire financier qu'elle a choisi
en lui précisant les missions qui lui sont dévolues.
Si ce contrat est signé avec un conseiller financier, la
société conclut, en outre, un mandat de placement avec
un intermédiaire financier relatif au placement des titres.
Ce mandat de placement peut parfois être complété par
une convention de souscription (underwriting agreement).
L'engagement pris par l'intermédiaire
Le mandat précisera la nature de l’engagement pris par
l'institution financière vis-à-vis de la société candidate
en ce qui concerne le placement de titres. Les différents
types d’engagement ont été évoqués au point 1 ci-dessus.
Le lock-up
Les actionnaires de référence de la société candidate
peuvent décider, de manière spontanée, de ne pas
céder tout ou partie de leurs titres durant une période
donnée après l’introduction en bourse, afin de rassurer
les investisseurs. La vente massive de titres par ces
derniers peut en effet sérieusement perturber le
marché, sans compter l’effet d’annonce qui pourrait
être attaché à une telle opération. En outre, un tel
engagement est une preuve de confiance dans l'avenir
de la société qui rassurera le marché. L'engagement
des actionnaires prendra la forme d'un engagement
de «lock-up» qui précisera la durée et le pourcentage
des titres bloqués, ainsi que certaines exceptions.
Par ailleurs, depuis 2007, la réglementation interdit
à tout actionnaire ayant acquis des actions dans les
12 mois précédant l'introduction en bourse à un prix
inférieur au prix de l'offre publique de céder les titres
en question pendant une période pouvant durer - selon
les circonstances - jusqu'à un an suivant l'introduction
en bourse.
Les déclarations et garanties
La société candidate et les actionnaires qui cèdent
leurs titres peuvent être amenés à fournir à l'institution
financière et au conseiller financier des déclarations
et des garanties. Ils pourront notamment être tenus de
certifier que l’opération répond aux obligations contenues
dans la réglementation en vigueur, que le prospectus
ne contient aucune information mensongère et mentionne
toutes les informations nécessaires pour permettre aux
investisseurs d’agir en connaissance de cause ou qu'ils
ont dévoilé à l'institution financière ou au conseiller
financier toute information nécessaire en vue d'assister
la société. Ils devront en outre
28
éventuellement s’engager à indemniser l'institution
financière si la responsabilité de cette dernière venait à
être engagée dans l’opération en raison d'une violation
de ces déclarations et garanties.
Surallocation ou «greenshoe»
L’intermédiaire financier peut se voir accorder une
faculté de surallocation lui permettant d’accepter des
souscriptions portant sur un nombre d’actions
supérieur à celui qui était offert initialement par la
société et les actionnaires vendeurs. Cette faculté de
sur-allocation est couverte, d’une part, par un prêt de
titres accordé par des actionnaires vendeurs (permettant
à l’intermédiaire financier de livrer aux investisseurs
l’ensemble des titres souscrits à l’issue de l’offre) et,
d’autre part, par une option de couverture de surallocation
(en vertu de laquelle l’intermédiaire financier peut
acquérir au prix de l’offre les actions initialement
prêtées, s’exonérant par là de son obligation de restitution
des titres empruntés). Cette option de surallocation
sera le cas échéant levée à l’issue de la période de
stabilisation (discutée ci-dessous) : les actions acquises
sur le marché par l’intermédiaire dans la cadre des
opérations de stabilisation seront restituées aux actionnaires
lui ayant initialement prêté des titres, l’option de
surallocation étant dans ce cas uniquement exercée à
concurrence de la différence entre les titres à restituer
aux actionnaires prêteurs et les actions acquises à
l’occasion des opérations de stabilisation.
La facilité de surallocation et l’option de couverture de
surallocation (également appelée «greenshoe») ne peuvent
en principe légalement excéder 15 % du montant
effectivement souscrit de l'offre publique.
Stabilisation de cours
L'intermédiaire financier peut se voir confier une mission
de stabilisation de cours pendant 30 jours suivant l'IPO :
il pourra alors intervenir dans le marché à l’achat afin
de tenter de soutenir le cours de bourse en cas de
pression à la vente exercée sur celui-ci.
Pratiqués dans certaines limites réglementaires, les
mécanismes de stabilisation sont admis et ne sont pas
constitutifs de manipulation de cours.
Le marché après l'introduction
En dehors du rôle de Listing Sponsor propre à Alternext
Brussels, l'intermédiaire financier ou un autre membre
d’Euronext Brussels peut prendre un certain nombre
d’engagements vis-à-vis de la société candidate pour
assurer la tenue de cours des titres dans l’"aftermarket".
Il peut, notamment, s’engager à publier régulièrement
des rapports d’analyse. Il peut également conclure avec
la société (contrat d’animation de marché) ou Euronext
Brussels (contrat de liquidité) une convention par laquelle
il s'engage à se porter contrepartie des transactions sur
le titre dans des conditions et des limites de cours et
de volumes prédéterminés.
3. La structuration de l’opération
L'émetteur déterminera avec ses conseillers les éléments
principaux de l'opération d'introduction en bourse.
Le type de titres offerts
Les titres offerts dans le cadre d'une IPO sont, dans la
majeure partie des cas, des actions ordinaires. Il peut
cependant également s’agir d’actions sans droit de vote,
d’actions privilégiées, d’obligations simples ou convertibles, d’obligations avec warrants, etc. En tout état de
cause, la liquidité sera plus grande s’il n’y a qu’une
seule ligne de cotation plutôt que des lignes multiples.
La provenance des titres offerts
Le prospectus doit préciser la provenance des titres
mis sur le marché ; ceux-ci peuvent provenir :
• de la cession d’actions par des actionnaires existants
qui réduisent à cette occasion leur participation dans
le capital de la société; dans ce cas, l’IPO n’apporte
pas d’argent frais à la société ;
• d’une augmentation de capital de la société : le produit
de l’émission de ces actions nouvelles reviendra dans
ce cas à la société ;
• pour partie d’une cession d’actions par des actionnaires
existants et pour partie d’une émission de nouvelles
actions par la société.
Bien que toutes les options soient permises, on
constate que le marché préfère acquérir des actions
nouvelles afin de financer la croissance de la société.
En cas d’opération mixte, on donne généralement la
priorité au placement des actions nouvelles : si certains
titres que les actionnaires existants souhaitaient céder
ne trouvent pas preneur au moment de l’IPO, ils pourront
encore être cédés plus tard dans le marché mais au
moins le financement de la société aura été assuré.
29
Le nombre des titres offerts
La société doit déterminer le nombre de titres qu’elle
souhaite offrir, compte tenu de ses besoins de financement
et du souhait de certains actionnaires de réaliser une
partie de leur investissement tout en veillant à limiter
leur dilution. En cas d’émission de nouvelles actions, il
faut une décision conforme de l’assemblée générale ou
du conseil d’administration, dans le cadre et les limites
du capital autorisé.
Les destinataires des titres offerts
Il est intéressant pour toute société cotée de disposer
d’actionnaires ayant des objectifs et des réactions
différents. En effet, l’évolution harmonieuse du cours
de bourse et la liquidité dépendent d’une présence
équilibrée d’ordres en sens opposé. Si tous les investisseurs
souhaitent en même temps soit acheter, soit vendre,
il n’y aura pas d’équilibre dans le marché et les éventuels
cours afficheront une grande volatilité. C’est pourquoi
il est précieux que l’actionnariat comporte aussi bien
des investisseurs institutionnels (fonds de pension, …)
que des particuliers. Cependant, les investisseurs
institutionnels s’intéressent plus généralement aux
valeurs les plus liquides car leurs transactions portent
sur des montants très élevés. Ils seront donc rarement
présents sur le Marché Libre, se concentrant sur des
valeurs plus liquides d’Alternext et du marché réglementé.
Néanmoins, l’émetteur peut envisager avec l'institution
financière de réserver des tranches de l'offre en priorité
pour certaines catégories d’investisseurs : investisseurs
institutionnels, investisseurs particuliers et, le cas échéant,
salariés de l'entreprise. La société se réservera en général
le droit de transférer une partie des actions réservées à
une tranche vers une autre tranche, en fonction de la
demande effective (claw back).
Offre prioritaire - Offre non prioritaire
Par ailleurs, en général, les offres sont divisées en une
offre prioritaire et une offre non prioritaire. La première
rassemble les ordres qui sont directement introduits
auprès de l'intermédiaire financier (ou du syndicat de
placement) mandaté par l'émetteur (ordres introduits
soit par les investisseurs directement auprès de ce dernier,
soit par leur propre intermédiaire financier) et qui seront
honorés prioritairement à concurrence d'un certain
montant de l'offre globale. Cette offre prioritaire peut
être clôturée anticipativement en cas de succès rapide.
L'offre non prioritaire vise les ordres qui sont eux
introduits auprès d'autres membres d'Euronext Brussels
et qui ne sont pas transmis pendant la durée de l'offre
prioritaire à l'intermédiaire financier mandaté par
l'émetteur. Ils font alors l'objet d'une centralisation
par Euronext Brussels. L'offre non prioritaire peut
également être clôturée anticipativement mais doit
rester ouverte trois jours ouvrables au minimum.
La valorisation de la société
La valorisation de la société est un des problèmes les
plus délicats que pose toute mise sur le marché d’un
produit nouveau.
La société candidate à l'IPO aura parfois tendance à
vouloir se baser sur une valorisation "avantageuse".
Il faut cependant mettre en garde les sociétés contre
une telle approche et il sera généralement préférable
de privilégier une valorisation légèrement conservatrice,
afin d'assurer le succès de l'opération et de permettre
au cours de l’action d'évoluer positivement à l'avenir.
On estime généralement que les actions d’une société
non cotée souffrent d’une décote d’illiquidité de 15 à
25 % par rapport à une société comparable qui serait
cotée sur un marché liquide. L’introduction en bourse
procure donc normalement aux fondateurs et actionnaires
historiques une appréciation de leur patrimoine via la
réduction de cette décote d’illiquidité.
Il est conseillé d’accorder aux nouveaux investisseurs
une légère décote d’IPO pour les inciter à souscrire,
ainsi que pour assurer une évolution positive du cours
de bourse après le placement et se ménager la possibilité
de faire encore appel au marché ultérieurement en cas
de nouveaux projets de développement. De toute manière,
les actionnaires historiques bénéficieront également
d’une éventuelle appréciation du cours pour la partie
du capital qu’ils auront conservée.
C’est aux dirigeants de la société, assistés de leurs
conseillers, de trancher cette question essentielle de
manière à satisfaire aussi bien les actionnaires originaux
que l’ensemble des nouveaux investisseurs qui décident
de faire confiance dans le projet.
La détermination du prix de l'IPO
Les titres peuvent être offerts aux investisseurs soit à
un prix ferme déterminé à l'avance, soit sur la base
d'une fourchette de prix, le prix définitif étant dans ce
cas fixé après consultation des investisseurs qualifiés
en fonction de l'intérêt manifesté par ces derniers
(à l'aide de la technique du "bookbuilding").
Dans le cadre d'une IPO sur le Marché Libre ou sur
Alternext Brussels, la technique de l'offre à prix ferme
est généralement retenue en raison de sa plus grande
simplicité. La CBFA demande que la justification du
prix ferme soit exposée dans le prospectus, bien que
cela ne soit pas exigé par la réglementation.
30
4. L'approbation du prospectus
La rédaction d’un prospectus
Un prospectus est une brochure d’information mise à
la disposition du public afin de promouvoir une
opération financière auprès des investisseurs, tout en
garantissant qu’ils reçoivent l’information la plus
objective possible pour leur permettre de juger en
connaissance de cause de l’opportunité d’y souscrire.
La publication d’un tel document, après avoir obtenu
son approbation par la Commission bancaire, financière
et des assurances (CBFA) est requise dès lors qu’une
"offre publique" de titres est lancée en Belgique. Elle
constitue une étape cruciale et obligatoire pour les
opérations d’admission sur le Marché Libre ou
Alternext Brussels. En effet, toute opération classique
d’admission sur un marché s’accompagne en principe
d’une offre publique dans la mesure où les procédés de
publicité nécessaires pour promouvoir l’opération
auprès des investisseurs (sollicitation du public via
road shows, communiqué dans la presse financière ou
sur le site internet de la société, etc.) auront, au regard
de la loi, pour effet de déclencher une "offre publique".
La réglementation n’impose pas de publier un prospectus
dans l’hypothèse d’une admission sur Alternext Brussels
à la suite d’un placement privé (voir section 7 ci-dessous
pour une discussion de cette alternative). Les Règles
d’ Alternext Brussels exigent dans ce cas, toutefois,
la publication d’un document d’information contenant
toutes les informations permettant aux investisseurs
d’apprécier la situation financière et les perspectives
générales de l’émetteur. Le contenu de ce document
n’est pas réglementé et ne doit pas être approuvé par
la CBFA.
Schéma de prospectus applicable
Le prospectus doit être rédigé selon un schéma réglementaire
prédéfini qui diffère selon que l’offre publique porte
sur un montant supérieur ou inférieur à 2.500.000 euros.
• Les offres publiques égales ou supérieures à
2.500.000 euros doivent s’accompagner d’un
prospectus répondant au schéma établi conformément
au Règlement Prospectus.
Ce schéma sera d’application pour toutes les
introductions sur Alternext Brussels organisées via
une offre publique (puisque, en vertu des règles de
ce marché, celles-ci doivent porter sur un montant
minimum 2.500.000 euros) et pour les plus grosses
opérations du Marché Libre.
• Les offres publiques d’un montant inférieur à
2.500.000 euros – soit l’hypothèse la plus fréquente
pour le Marché Libre – sont quant à elles encore
soumises au schéma de prospectus repris en annexe
de l’arrêté royal du 31 octobre 1991.
Le schéma applicable pour les offres supérieures à
2.500.000 euros est plus contraignant mais présente
l’avantage de conférer aux prospectus une dimension
européenne qui peut s’avérer intéressante pour
certaines opérations.
En effet, comme ils s’appuient sur le Règlement Prospectus,
ces prospectus, lorsqu’ils ont été approuvés par la CBFA,
peuvent bénéficier d’une reconnaissance dans tous les
pays de l’Espace économique européen où l'offre pourrait
être étendue.
La Loi du 16 juin 2006 permet aux émetteurs qui
procèdent à une offre publique inférieure à 2.500.000 euros
de bénéficier, néanmoins, de cette portée européenne
en leur laissant la faculté de se soumettre volontairement
au schéma de prospectus prévu par le Règlement Prospectus.
Processus d’élaboration du prospectus
LES PREMIERS CONTACTS AVEC LA CBFA
La préparation du prospectus est généralement précédée
d’une ou plusieurs réunions informelles avec la CBFA.
A cette fin, la société, généralement par l’intermédiaire
de l'institution financière ou de ses conseillers financier
et juridique, prend contact avec le département
"Contrôle de l'information et des marchés financiers"
de la CBFA. Ce premier contact permet aux dirigeants
de l’entreprise et aux représentants de la CBFA de faire
connaissance, de présenter la société de manière
générale et les finalités de l’opération, de cerner les
points particuliers qui pourraient poser des difficultés
(traitement comptable d’une restructuration récente,
problèmes juridiques spécifiques), etc. Compte tenu
des nombreux aspects juridiques de l'opération, il est
hautement souhaitable (pour la CBFA également) que
les conseils juridiques soient déjà impliqués à ce stade.
LA RÉDACTION DU PROSPECTUS
La rédaction du prospectus est un travail délicat et
nécessitant beaucoup d'efforts, de temps et d'énergie,
ce que l'émetteur sous-estime très souvent au départ.
Elle requiert la collaboration de l’ensemble des parties
à l’opération : l’entreprise elle-même bien entendu,
mais également les avocats en charge du dossier,
l'intermédiaire/consultant financier, et même les auditeurs.
31
Il conviendra de trouver un équilibre entre la nécessité
de faire du prospectus l’instrument de marketing le
plus performant possible, tout en s'assurant de son
exactitude et de son exhaustivité et en protégeant
l'émetteur d’une mise en cause de sa responsabilité
quant aux informations contenues dans ce même
prospectus.
LA TRANSMISSION DU PROJET DE PROSPECTUS
À LA CBFA ET SON EXAMEN
Le projet de prospectus terminé, celui-ci est officiellement
transmis pour examen à la CBFA avec un dossier,
comprenant notamment :
1° les conditions d'intervention du (Listing) Sponsor et
des autres membres du syndicat de placement;
2° les (projets d')actes notariés et les éventuels rapports
spéciaux prescrits en vertu du droit des sociétés
ainsi que les éventuels rapports d’experts auxquels
le prospectus se réfère ;
3° toutes les autres informations requises par la CBFA
pour apprécier le caractère complet et adéquat de
l'information reprise dans le prospectus, tels que
conventions d'actionnaires, ...
Lorsque la CBFA estime que le prospectus et le dossier
qui l'accompagne sont complets, elle dispose d'un délai
de 10 jours ouvrables pour soit approuver le prospectus,
soit refuser de l'approuver.
La CBFA est chargée de vérifier que le prospectus est
conforme au schéma légal applicable et qu'il contient
tous les renseignements qui, selon les caractéristiques
et la nature de l'opération, sont nécessaires pour que
le public puisse porter un jugement fondé sur le placement
qui lui est proposé. Son approbation ne concerne
cependant pas le contenu de l’information qui figure
dans le prospectus, celui-ci étant rédigé sous la seule
et entière responsabilité de l’émetteur.
Une fois approuvé par la CBFA, le prospectus doit être
publié au plus tard au début de la période d'offre. Bien
que différents modes de publication soient autorisés
par la réglementation, le prospectus est le plus souvent
mis à la disposition du public sur le site internet de
l'émetteur et de l'intermédiaire financier. Des exemplaires
de prospectus sur support papier doivent pouvoir être
fournis à tout investisseur qui en fait la demande.
LES POUVOIRS DE LA CBFA
La CBFA dispose de larges pouvoirs pour apprécier le
caractère complet et adéquat de l'information contenue
dans le prospectus. Elle peut, ainsi, requérir de
l’émetteur, de ses dirigeants et commissaires ainsi que
des intermédiaires financiers intervenant dans l’opération
d’admission toute information lui paraissant nécessaire.
Si elle estime que le prospectus ne répond pas au
prescrit légal ou que la société candidate ne répond
pas aux remarques faites sur le projet de prospectus,
elle peut refuser d'approuver le prospectus et, entre
autres mesures, suspendre l'opération, enjoindre
l’émetteur de prendre certaines mesures ou interdire
le lancement de l’offre.
En outre, tout fait nouveau pouvant influencer le
jugement du public et intervenant entre le moment de
l'approbation du prospectus par la CBFA et la clôture
de l'opération doit faire l'objet d'un complément au
prospectus. A défaut, la CBFA peut, si elle a connaissance
d'un tel fait, suspendre l'opération jusqu'à ce que cette
information soit rendue publique.
L'émetteur est également tenu de soumettre à la CBFA
l'ensemble des avis, publicités ou autres documents –
dont ceux utilisés à l'occasion de road shows - destinés
à être rendus publics à l'initiative de l'émetteur ou des
intermédiaires désignés par lui et qui se rapportent à
l'opération, l'annoncent ou la recommandent.
32
5. La demande d’admission
à Euronext Brussels
La société candidate doit solliciter son admission à
la négociation sur Alternext Brussels ou sur le Marché
Libre auprès d’Euronext Brussels, qui est chargée de
vérifier le respect des critères d’admission, et qui
dispose dès lors du droit de refuser l'admission d'un
candidat sur ses marchés.
La soumission d'un dossier d'admission
Aux fins d'obtenir son admission, la société candidate
doit transmettre à Euronext Brussels un dossier de
demande d’admission7, lequel doit notamment comporter
les informations suivantes, dans la mesure où elles ne
figurent pas dans le prospectus :
• une demande d’admission sur un marché comprenant
l’engagement de la société de suivre les règles dudit
marché, de fournir à Euronext Brussels toute information
relative aux droits attachés aux titres et de payer les
commissions prévues dans la tarification officielle de
NYSE Euronext ;
• l’acte notarié ou un document attestant de la décision
du conseil d’administration ou de l’assemblée générale
extraordinaire octroyant la possibilité d’augmenter le
capital ainsi que, une fois qu’elle a eu lieu, une copie
de l’acte notarié constatant le montant de l’augmentation
de capital et la création des actions nouvelles, si une
augmentation de capital a lieu dans le cadre de l’admission
à la cote des titres ;
• les statuts de la société mis à jour ;
• le projet de prospectus et, dès lors qu’il est approuvé
par le CBFA, le prospectus définitif signé par un
représentant de la société ;
• une lettre d'intention du (Listing) Sponsor qui
accepte de piloter l’opération ;
• une attestation de l’institution financière qui accepte
d’assurer le service financier en Belgique sans frais
pour les investisseurs ;
• les modalités de règlement-livraison ;
7
Sur Alternext, ce dossier d’admission doit être présenté par l’émetteur conjointement
avec le Listing Sponsor qui s’est engagé à jouer ce rôle auprès de lui.
• Sur Alternext Brussels, l’émetteur doit avoir déposé
ses comptes annuels sociaux et consolidés le cas
échéant, au titre des deux exercices précédant la
demande d’admission. Les états financiers sont établis
> s’il s’agit d’un émetteur européen, en normes
IFRS ou en normes comptables nationales
de son Etat d’origine et
> s’il s’agit d’un émetteur qui a son siège
social dans un Etat tiers, en normes IFRS,
en "US GAAP" ou en utilisant les normes
comptables nationales de son Etat d'origine,
sous réserve de la production d'un tableau
de réconciliation avec les normes IFRS.
En outre, les états financiers du dernier exercice doivent
avoir été vérifiés par les commissaires de l’émetteur.
• tout autre document qu'Euronext Brussels estime
nécessaire.
La publication d’une note initiale
Une fois que la société a obtenu l’accord d’admission,
Euronext Brussels publie un avis indiquant l’identité
de la société et des membres du syndicat de placement,
le nombre, la nature, l’origine et les caractéristiques
des titres offerts, le prix ou la fourchette de prix auxquels
les titres sont offerts, la procédure d’introduction choisie
par l'émetteur et le calendrier, ainsi que les dispositions
à observer par les investisseurs potentiels et leurs
intermédiaires. Cet avis est diffusé électroniquement
auprès de tous les membres d’Euronext et est publié
sur son site Internet.
Les conditions particulières à une admission sur
Alternext Brussels
L’admission est subordonnée à une ouverture effective
du capital qui peut prendre trois formes :
• une offre au public donnant lieu à souscription d’un
montant d’au moins 2,5 millions d’euros. Celle-ci se
fait par l’intermédiaire d’un prestataire de services
d’investissement dûment agréé ou peut être réalisée
par centralisation auprès d’Euronext Brussels ;
• une opération de placement privé préalable de titres
nouveaux dans les deux années précédentes pour un
montant d’au moins 5 millions d’euros auprès d’un
nombre de personnes jugé suffisant au vu des conditions
fixées ci-après ; ou
• une admission directe aux négociations pour un
émetteur en provenance d’un autre marché, dès lors
qu’il justifie d’une diffusion de ses titres dans le
public via le marché d’origine pour un montant d’au
moins 2,5 millions d’euros.
33
Les émetteurs déjà admis aux négociations sur un
marché réglementé européen ou un marché organisé
figurant sur une liste établie par Euronext Brussels
peuvent bénéficier d’une procédure plus rapide
d’admission sur Alternext Brussels et d’un dossier
d’admission dont le contenu est limité :
• au dernier rapport annuel et aux comptes des deux
derniers exercices, complétés s’ils remontent à plus
de neuf mois par des comptes intérimaires ;
• à une situation de trésorerie datant de moins de
trois mois ;
• à l’évolution du cours de bourse et un état des
communications faites sur le marché d’origine durant
l’année qui précède l’admission à la négociation sur
Alternext Brussels.
6. Le placement des titres
Début et durée de l'offre
Le placement des titres intervient pendant la période
d'offre, dont la durée -une dizaine de jours à plusieurs
semaines- peut varier d'une opération à l'autre.
La période d'offre fait en général l'objet d'un avis dans
la presse financière. Elle débute dans les jours suivants
l'approbation du prospectus par la CBFA et peut être
clôturée anticipativement ou -à l'inverse- prolongée en
fonction du succès des souscriptions et des conditions
de marché.
Le prospectus doit être mis à la disposition au plus
tard le jour de l'ouverture de l'offre, voir même avant
celle-ci si la période de l'offre est de moins de 3 jours
(le prospectus devant être mis à disposition du public
3 jours ouvrables au moins avant la clôture de l'offre
publique).
Les road shows et les "one-to-one" meetings
Pour initier le placement et susciter l'intérêt des
investisseurs potentiels pour les titres de la société,
la communication est essentielle. Cette information
relève d’abord du conseiller financier ou de l'institution
financière qui organise avec la société candidate des
réunions de présentation (road shows et one-to-one
meetings), au cours desquelles les investisseurs ou la
presse spécialisée ont la possibilité d’avoir un contact
plus rapproché avec l’entreprise et ses dirigeants.
L’information est aussi véhiculée par les intermédiaires
financiers auprès de leurs clients, parfois sous la forme
de résumés de prospectus ou de rapports d’analyse
(research report), par les journaux auprès de leurs
lecteurs et par NYSE Euronext qui publie sur son site
(www.nyseeuronext.com) et diffuse auprès de ses
membres sous forme d’un avis les caractéristiques, la
procédure et le calendrier de l’introduction.
La publication des résultats
Le résultat de l'offre publique fait l'objet d'un communiqué
par la société, faisant notamment état du nombre de
titres alloués, de l'allocation entre les différentes tranches,
de l'utilisation de la facilité de claw-back et de surallocation
et le pourcentage de l'offre ayant bénéficié d'un
traitement préférentiel.
Euronext Brussels publie de son côté le résultat de la
procédure d’introduction sous la forme d’un avis indiquant
notamment le premier cours ou le prix de départ retenu
par Euronext Brussels, le nombre de titres échangés, le
taux de satisfaction des ordres et les conditions dans
lesquelles les négociations seront poursuivies le lendemain
de l’introduction.
Par ailleurs, les éventuelles opérations de stabilisation
doivent faire l'objet d'un communiqué à l'issue de la
période de stabilisation (laquelle ne peut excéder
trente jours suivant la première cotation).
34
7. Placement privé et admission directe
sur Alternext Brussels
Placement privé
Une société souhaitant être admise sur Alternext Brussels
peut structurer son introduction en bourse sous la
forme d’un placement privé d’actions en lieu et place
d’une offre publique. Ce placement privé doit répondre
aux conditions suivantes :
• il doit être préalable à l’admission sur Alternext
Brussels, sans pour autant dater de plus de 2 ans ;
• il doit avoir permis de lever au moins 5 millions
d’euros par la société, auprès de 5 investisseurs
différents ou plus (certains investisseurs liés à la
société ne sont pas pris en compte, tels que les
dirigeants de la société et leur famille, les personnes
actionnaires depuis plus de 2 ans et leur famille,
les entités contrôlées par la société, les actionnaires
liés par un pacte d’actionnaires limitant la cession
des titres ainsi que toute personne ayant perçu une
rémunération en titres excédant un certain montant).
Une admission par voie de placement privé permet
d’alléger les contraintes liées à l’introduction en
bourse, le placement privé étant généralement moins
contraignant à réaliser qu’une offre publique (notamment
en ce qui concerne le document d’information à rédiger
en lieu et place du prospectus et l’absence de centralisation
des ordres de souscription). En outre, les obligations de
la société après la cotation de la société seront moins
importantes dans un premier temps, ce aussi longtemps
que la société n’est pas considérée comme étant une
«société ayant fait appel public à l’épargne».
En l’absence d’offre publique, la société souhaitant
obtenir une admission sur Alternext Brussels à la suite
d’un placement privé n’est pas tenue d’établir un
prospectus conforme à la réglementation belge. Dans
un souci d’information des investisseurs, les Règles
d’Alternext Brussels imposent toutefois la publication
d’un document d’information contenant toutes les
informations permettant aux investisseurs d’apprécier
la situation financière et les perspectives générales de
l’émetteur. Le contenu de ce document n’est pas
réglementé et ne doit pas être approuvé par la CBFA.
Une admission à la suite d’un placement privé est
uniquement admise sur Alternext Brussels.
Admission directe
Une société qui est déjà admise sur un marché peut
obtenir une seconde cotation sur Alternext Brussels
sans devoir recourir à une offre publique ou un placement
privé préalable. Cette seconde cotation fait l’objet
d’une procédure simplifiée, pour autant que les
conditions suivantes soient réunies :
• les actions doivent être diffusées dans le public
via le marché d’origine pour un montant d’au moins
2,5 millions d’euros ;
• le marché d’origine doit être un marché réglementé
de l’Espace économique européen ou faire partie
d’un des marchés organisés reconnus à cet effet par
Alternext Brussels (il s’agit, à ce jour, des marchés
organisés suivants : Alternext Paris, Alternext Amsterdam,
le NASDAQ, l’AIM organisé par le London Stock Exchange
et la Bourse suisse) ;
• la société doit avoir rempli ses obligations de
communication sur le marché d’origine (une attestation
en ce sens doit être remise par le Listing Sponsor).
Comme pour l’admission à la suite d’un placement
privé, une admission directe d’une société déjà cotée
requiert la publication d’un document d’information en
lieu et place du prospectus requis par la réglementation
belge. Le document d’information est toutefois limité à
la production des informations suivantes : le dernier
rapport annuel, les comptes des deux derniers exercices, une situation de trésorerie datant de moins de
3 mois, l’évolution du cours de bourse des 12 derniers
mois et un état des communications faites sur le marché
d’origine au cours de la même période.
Un transfert du Marché Libre vers Alternext Brussels
Une société admise sur le Marché Libre peut aisément
changer de segment de marché et se faire coter sur
Alternext Brussels. Il lui suffit pour cela de respecter
la procédure d’admission directe décrite ci-dessus.
35
8. Coût total de l'opération
L’ensemble des tâches liées à une IPO engendre des
coûts non négligeables et variables selon l’envergure
donnée à l’opération. Il n’est pas possible de quantifier
l’investissement interne à l’entreprise (temps consacré
par l’entrepreneur et ses cadres…) mais une estimation
des coûts externes (conseillers, CBFA, NYSE Euronext,
frais de marketing, impression du prospectus…) est
possible ; la CBFA exige d’ailleurs que celle-ci soit
indiquée dans le prospectus.
L’analyse des premières opérations réalisées sur le
Marché Libre et sur Alternext Brussels révèle l’influence
prépondérante des montants levés.
Pour Alternext Brussels, l’estimation du coût total de
l’IPO varie de 7 à 11 % des fonds à lever. Pour le
Marché Libre, la fourchette fluctue le plus souvent
entre 11 et 17 %, voire davantage pour les très petites
opérations.
Certains intermédiaires proposent un tarif forfaitaire,
d’autres travaillent «à la carte». Dans tous les cas,
il sera prudent de vérifier quels engagements prend
l’intermédiaire ainsi que le coût prévu en cas d’annulation
de l’opération.
36
Chapitre V : la vie dʼune société admise
à la négociation
Les sociétés admises à la négociation sont – dans un
souci légitime de protection et d’information des
investisseurs– soumises à des contraintes réglementaires.
Ces contraintes réglementaires sont plus importantes
pour les sociétés admises sur un marché "réglementé"
que pour celles admises sur des marchés non réglementés.
En ce qui concerne ces derniers, des différences
significatives existent cependant entre Alternext Brussels
et le Marché Libre, les contraintes étant allégées dans
le cas d'une société cotée sur ce dernier marché.
La convocation doit mentionner le lieu, le moment et
l'ordre du jour de l'assemblée et, dans le cas des sociétés
admises sur un marché non réglementé, les propositions
de décisions qui seront soumises à l'assemblée, de
manière à informer les actionnaires des décisions qui
seront soumises à leur délibération préalablement à
la réunion.
1. Les assemblées générales
Les procurations pour participer à l'assemblée générale
Les actionnaires souhaitant participer à l'assemblée
générale ont le droit de voter par procuration. Pour les
sociétés admises sur le Marché Libre ou sur Alternext
Brussels, les procurations doivent, à peine de nullité,
contenir au moins les mentions suivantes :
1° l'indication des sujets à l'ordre du jour de la réunion
et les propositions de décisions qui seront soumises
à l'assemblée ;
2° l'indication du sens (pour, contre ou abstention)
dans lequel le mandataire souhaite voter pour
chacun des sujets à l'ordre du jour ;
3° les instructions complémentaires données par le
mandataire pour chaque point figurant à l'ordre
du jour (questions à poser aux administrateurs,
remarques complémentaires, etc.).
Les convocations à l'assemblée générale
Les sociétés admises aux négociations sur le Marché
Libre ou sur Alternext Brussels sont soumises aux
règles ordinaires en matière de convocation des
assemblées générales.
Toute assemblée générale doit faire l'objet d'une
convocation publiée :
• dans le Moniteur belge (quinze jours au moins avant
l'assemblée) ;
• dans un organe de presse de diffusion nationale
(quinze jours au moins avant l'assemblée), sauf pour
les assemblées générales "ordinaires"8.
Ces délais de convocation sont plus courts que pour
les sociétés cotées sur un marché réglementé.
Les sociétés admises sur Alternext Brussels sont en
outre tenues de transmettre leur convocation à des
médias (journaux, agences de presse, fournisseurs
d’informations) dont on peut raisonnablement attendre
une diffusion sur le territoire de la Belgique et, le cas
échéant, sur le territoire des éventuels autres pays de
l’Union Européenne où les titres de la société sont
cotés. Ces convocations doivent en outre être publiées
sur leur site internet et sur le site d’Alternext
(www.alternext.com).
8
On entend par assemblée générale "ordinaire" une assemblée générale annuelle qui se
tient dans la commune aux lieu, jour et heure indiqués dans l'acte constitutif et dont
l'ordre du jour se limite à l'examen des comptes annuels, le rapport de gestion et, le cas
échéant, le rapport des commissaires et au vote sur la décharge des administrateurs et,
le cas échéant, des commissaires.
Cette convocation doit également indiquer les lieux où
et délais endéans lesquels les attestations constatant
l'indisponibilité des titres jusqu'à l'assemblée générale
peuvent être déposées.
Les sociétés admises sur Alternext Brussels sont tenues
de mettre un formulaire de procuration à la disposition
des actionnaires.
Les formalités pour participer à l'assemblée
Le droit de participer à l'assemblée générale est subordonné,
soit à l’inscription de l'actionnaire dans le registre des
actions nominatives de la société, soit au dépôt des
actions au porteur, soit au dépôt d'une attestation, établie
par Euroclear Belgium ou l'organisme financier de
l'actionnaire, constatant l'indisponibilité des actions
dématérialisées jusqu'à la date de l'assemblée. Ce
dépôt doit être effectué dans le délai prévu par les statuts,
sans que celui-ci puisse être supérieur à six jours, ni
inférieur à trois jours ouvrables avant la date fixée pour
la réunion de l'assemblée générale. En cas de silence
des statuts, ce délai expirera le troisième jour avant la
date de l'assemblée générale.
37
2. Les augmentations de capital
L’introduction en bourse facilite le recours aux marchés
de capitaux. De nombreuses entreprises ont ainsi réalisé
des levées de fonds importantes moins d'un an après
leur introduction en bourse. Ces appels ultérieurs au
marché des capitaux seront grandement facilités par
une communication de qualité envers les actionnaires
et la communauté financière dans son ensemble, surtout
si la société ne déçoit pas les attentes des investisseurs.
Une introduction en bourse permet par ailleurs de
diversifier les sources de financement de l'entreprise,
que ce soit par l’émission d’obligations convertibles,
d’obligations avec warrants, etc.
L’augmentation de capital "ordinaire"
LA PUBLICATION D'UN PROSPECTUS
L’augmentation de capital d'une société admise à la
négociation prend généralement la forme d'une offre
publique de titres à émettre qui requiert la publication
d'un prospectus soumis à l'approbation de la CBFA.
La procédure est similaire à celle qui prévaut pour
l'approbation du prospectus exigé dans le cadre de
l'introduction en bourse. Il sera par conséquent possible
de s'inspirer pour une part du document préparé à
l'époque.
Toutefois, lorsque l’augmentation de capital est réservée
à des investisseurs qualifiés ou à moins de cent particuliers,
elle ne devra pas s’accompagner de la publication d’un
prospectus. En effet, dans un tel cas, l’augmentation de
capital n’implique pas le déclenchement d’une offre publique
dès lors qu’elle se réalise dans le cadre restreint d’un
«placement privé». Une telle opération suppose que
l'assemblée générale déroge au droit de préférence des
actionnaires ou ait autorisé le conseil d'administration
à supprimer le droit de préférence.
LE PRIX D'ÉMISSION DES ACTIONS
Le prix d'émission des actions est fixé par la société
(formellement, le conseil d'administration ou l'assemblée
générale selon le type d'opérations), le cas échéant en
consultation avec les intermédiaires financiers impliqués
dans l'opération.
Ce prix ne peut être inférieur à un certain montant si
l'opération implique une suppression du droit de préférence
des actionnaires en faveur de certains investisseurs :
1° pour les sociétés admises sur un marché réglementé,
le prix d'émission des nouvelles actions ne peut être
inférieur à la moyenne des cours des trente jours
précédant le jour du début de l'émission (qui peut
être compris comme le jour de l'acte notarié décidant
d'augmenter le capital) ;
2° pour les sociétés admises sur le Marché Libre ou
Alternext Brussels, le prix d'émission des nouvelles
actions doit être au moins égal à la valeur intrinsèque
du titre, fixée sur base d'un rapport établi par le
commissaire de la société. En pratique, les sociétés
étant "cotées" au sens usuel du terme, il est préférable,
d'un point de vue commercial, d'appliquer spontanément
la règle de la moyenne des cours des trente derniers
jours.
L'émission d'autres types d'instruments financiers
L'ÉMISSION D'ACTIONS SANS DROIT DE VOTE
Une société anonyme peut émettre des actions sans
droit de vote, auxquelles elle attribue des avantages
financiers particuliers (dividende privilégié, dividende
complémentaire, etc.)9. Ces actions sans droit de vote
peuvent être rachetées par la suite par la société qui
les a émises, pour autant qu'elle s'en soit réservé la
possibilité par le biais d'une clause statutaire ad-hoc.
L'ÉMISSION D'OBLIGATIONS ORDINAIRES, CONVERTIBLES
OU AVEC DROITS DE SOUSCRIPTION
Une société anonyme peut également émettre des
obligations ordinaires, convertibles ou assorties de
droits de souscription (warrants). Pour ce faire, le Code
des sociétés impose que le conseil d'administration de
la société prépare un rapport spécial dans lequel il
expose à l'attention de l’assemblée générale l'objet et
la justification détaillée de l'opération (sauf si celle-ci
ne concerne que des obligations ordinaires). Les sociétés
admises sur le Marché Libre ou sur Alternext Brussels
dans le cadre d’une offre publique doivent communiquer
à la CBFA une copie du rapport en question au moins
quinze jours avant la réunion de l'assemblée ou du
conseil d'administration appelé à délibérer sur cette
émission10. La CBFA peut formuler ses observations sur
ce rapport si elle estime que celui-ci est de nature à
induire les actionnaires en erreur ou qu'il éclaire
insuffisamment ces derniers. Si la société ne tient pas
compte des observations de la CBFA, cette dernière
peut suspendre l'émission projetée pendant trois mois
maximum.
9
En vertu de l'article 480 du Code des sociétés, les actions sans droit de vote doivent
conférer le droit à un dividende privilégié et, sauf disposition contraire des statuts,
récupérable, dont le montant est fixé au moment de l'émission, ainsi qu'un droit dans
la répartition de l'excédent des bénéfices qui ne peut être inférieur à celui attribué aux
actions avec droit de vote.
10
Cette obligation est pénalement sanctionnée (article 652 du Code des sociétés).
38
3. Les obligations en matière
d’information périodique
Toute société cotée sur un marché réglementé est tenue
d’informer le public, à intervalles réguliers, sur la
bonne marche de ses affaires et les résultats qu’elle a
engrangés. Ces communications sont juridiquement
appelées «informations périodiques» dès lors qu’elles
doivent être publiées, de manière récurrente, avant
certaines échéances fixes au cours de l’année comptable
de la société.
Depuis la transposition en droit belge11, fin 2007,
d’une directive européenne harmonisant les pratiques
en matière d’information périodique12, les sociétés
cotées sur un marché réglementé sont ainsi tenues de
publier chaque année un rapport financier annuel
(après la publication facultative d’un communiqué
annuel), un rapport financier semestriel ainsi que deux
déclarations intermédiaires de la direction, à moins que
la société ne publie des rapports financiers trimestriels.
Les sociétés cotées sur Alternext Brussels bénéficient,
quant à elles, d’un régime allégé en la matière dès lors
qu’elles ne doivent publier qu’un rapport financier annuel
et un rapport financier semestriel dont les contenus et
modalités de publication sont synthétisées ci-après.
En outre, ces documents doivent être mis gratuitement
à la disposition des actionnaires au siège de la société
dans les quinze jours précédant l’assemblée générale.
Ils doivent enfin être déposés, dans les trente jours
suivant leur approbation par l’assemblée générale, à la
centrale des bilans de la Banque nationale de Belgique.
Les obligations d’informations périodiques applicables
sur Alternext Brussels14
Les sociétés cotées sur Alternext Brussels sont tenues
de publier un rapport financier annuel et un rapport
financier semestriel. Elles peuvent en outre, facultativement,
publier un communiqué annuel avant la publication de leur
rapport financier annuel. Dans ce cas, il y aura lieu de
respecter certaines règles minimales quant au contenu
de ce communiqué15.
S'agissant des normes comptables applicables pour
l’élaboration de leurs informations périodiques, les
sociétés admises sur Alternext Brussels – tout comme
d’ailleurs celles du Marché Libre – peuvent se conformer
aux normes belges ou de leurs pays d'origine16 sans
devoir utiliser le référentiel IAS/IFRS (en cas de consolidation
ou de certification)17.
RAPPORT FINANCIER ANNUEL
Le rapport financier annuel doit comprendre au minimum :
1. Les états financiers audités ;
2. Le rapport de gestion18;
Les sociétés cotées sur le Marché Libre ne sont, pour
leur part, soumises à aucune obligation d’information
périodique. Elles sont toutefois vivement invitées par
les «Recommandations pour un parcours réussi sur le
Marché Libre», jointes en annexe A, à publier leurs
résultats annuels et semestriels sur une base volontaire.
Il est également utile de rappeler que, si elle revêt la
forme d’une société anonyme de droit belge, toute
société cotée sur le Marché Libre et Alternext Brussels
est tenue de se conformer aux règles prévues par le
Code des sociétés13 en matière de communication des
résultats aux actionnaires. Elle doit ainsi transmettre
ses comptes annuels, son rapport de gestion et son
rapport des commissaires :
• au plus tard sept jours avant l'assemblée générale,
aux actionnaires qui ont rempli les formalités
requises pour y être admis et qui en font la demande ;
• lors de l'assemblée générale, aux personnes qui
auront rempli ces formalités après ce délai.
14
Cette section propose une synthèse de la réglementation applicable aux périodes
comptables ouvertes après le 31 décembre 2007. Pour une information détaillée, le
lecteur est invité à consulter l’article 7 de Arrêté royal du 14 décembre 2006, qui
précise quelles sont les dispositions de l’Arrêté Royal du 14 novembre 2007 applicable à Alternext Brussels, et à suivre, par analogie, les dispositions applicable à
Alternext Brussels décrites dans la Circulaire FMI/2007-02
Toutes les informations relatives à des périodes comptables clôturées avant le 31
décembre 2007 restent soumises, sauf application volontaire de la société, à
l’ancienne réglementation qui est décrite par la Circulaire FMI/2007-01.
L’ensemble de ces textes réglementaires peut être consulté sur le site de la CBFA
(www.cbfa.be)
15
Voir l’article 11 de l’Arrêté Royal du 14 novembre 2007 et la Circulaire FMI/2007-02.
16
L’article 3.1.2. des Règles Alternext prévoit cependant que les états financiers des
sociétés qui ne sont pas ressortissante de l’Espace économique européen sont établis :
• en cas de placement privé ou d’admission directe, selon les normes IFRS, les
normes comptables des Etats-Unis d’Amérique (“US GAAP”) ou les normes comptables nationales de son Etat d'origine, sous réserve de la production d'un tableau de
réconciliation avec les normes IFRS dans ce dernier cas;
• en cas d'offre au public, conformément aux normes IFRS.
17
11
Arrêté royal du 14 novembre 2007
12
Directive Transparence
13
Articles 535 et 553 du Code des sociétés
18
Voir Règlement IFRS.
Pour les sociétés belges, ce rapport doit être établi conformément aux articles 96 et
119 du Code des sociétés et reprendre les mentions précisées à l’article 34 de
l’Arrêté Royal du 14 novembre 2007.
39
3. Une déclaration des personnes responsables au sein
de l’émetteur, clairement identifiées par leurs noms
et fonctions, attestant que, à leur connaissance :
a) les états financiers donnent une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et des résultats
de la société et de celles comprises, le cas échéant,
dans la consolidation ;
b) le rapport de gestion contient un exposé fidèle
sur l’évolution des affaires, les résultats et la situation
de la société et de celles comprises, le cas échéant,
dans la consolidation, ainsi qu’une description des
principaux risques et incertitudes auxquels ils sont
confrontés.
4. Le rapport signé par le commissaire ou par la
personne chargée du contrôle des états financiers.
Dans la pratique, les sociétés complètent généralement
ce rapport par certaines informations dont la publication
n’est pas obligatoire. Il s’agit habituellement de
renseignements en matière de Corporate Governance,
d’indications sur la stratégie de la société, des tableaux
reprenant des chiffres-clés ou de présentations sur
l’évolution du cours de bourse.
Le rapport financier annuel doit être publié, sous la
forme d’une brochure, au plus tard quatre mois après
la fin de l’exercice comptable de la société. Sa publication
doit s’effectuer par transmission à des médias (journaux,
agences de presse, fournisseurs d’informations) dont
on peut raisonnablement attendre une diffusion sur le
territoire de la Belgique et, le cas échéant, sur le territoire
des éventuels autres pays de l’Union Européenne où
les titres de la société sont cotés.
Ce rapport doit en outre être transmis, au plus tard au
moment de sa publication, par courrier électronique à
la CBFA et à Euronext Brussels. Il doit enfin être publié
sur le site de la société, sur lequel il sera conservé pendant
5 ans, et sur le site d’Alternext (www.alternext.com).
RAPPORT FINANCIER SEMESTRIEL
Les sociétés cotées sur Alternext Brussels publient un
rapport financier semestriel portant sur les six premiers
mois de leur exercice comptable. Les six derniers mois
de l’exercice ne doivent pas faire l’objet d’un tel rapport :
un seul rapport financier semestriel doit donc être
publié chaque année.
Ce rapport comprend :
1. Un jeu d’états financiers résumés, qui ne doit pas
obligatoirement être audité ;
2. Une déclaration des personnes responsables au sein
de l’émetteur, clairement identifiées par leurs noms
et fonctions, attestant que, à leur connaissance, le
jeu d’états financiers résumés donne une image fidèle
du patrimoine, de la situation financière et des résultats
de la société et de celles comprises, le cas échéant,
dans la consolidation ;
3. Une indication non équivoque sur le contrôle ou
l’absence de contrôle du jeu d’états financiers.
En cas de contrôle, le rapport du commissaire doit
être intégralement reproduit.
La publication du rapport financier semestriel doit
intervenir le plus tôt possible après la fin du semestre
couvert et au plus tard deux mois après la fin de ce
semestre.
Les règles applicables pour la publication, la transmission
à la CBFA et à Euronext Brussels, ainsi que le stockage
sur le site internet de la société et d’Alternext Brussels
sont les mêmes que celles synthétisées ci-dessus pour le
rapport financier annuel.
4. Les obligations en matière
d'information privilégiée
Les sociétés dont les titres sont admis sur Alternext
Brussels sont, au même titre que celles cotées sur un
marché réglementé, tenues de publier toute information
privilégiée les concernant. Cette obligation ne s’applique
pas formellement aux sociétés cotées sur le Marché
Libre, bien qu'il soit dans leur intérêt de s'y conformer
volontairement : une information adéquate des investisseurs
permet en effet de garder la confiance des investisseurs,
d'améliorer la liquidité du titre et de réduire les risques
de délits d'initiés ou de manipulations de cours auxquelles
ces sociétés sont soumises.
Qu’est-ce qu'une information privilégiée ?
Une information est considérée comme privilégiée si
elle n’a pas été rendue publique, a un caractère précis,
concerne la société en question et qui, si elle était rendue
publique, serait susceptible d’influencer de façon
sensible le cours de l’action de la société.
On considère que l’information a un «caractère précis»
si elle fait mention d’un ensemble de circonstances
qui existe ou dont on peut raisonnablement penser
qu’il existera ou d’un évènement qui s’est produit ou
dont on peut raisonnablement penser qu’il se produira,
et si elle est suffisamment précise pour que l’on puisse
en tirer une conclusion quant à l’effet possible de cet
ensemble de circonstances ou de cet évènement sur le
cours de l’action.
L’information est «susceptible d’influencer de façon
sensible le cours» lorsqu’un investisseur raisonnable
serait susceptible d’utiliser cette information en tant
que faisant partie des fondements de ses décisions
d’investissement.
40
Si la société en dispose, elle doit également communiquer
des données financières. La société doit en outre
communiquer tout changement significatif concernant
des informations qui ont déjà été rendues publiques.
Les délais de publication
Une société admise sur Alternext Brussels est tenue
de rendre publique immédiatement toute information
privilégiée la concernant.
La société peut toutefois différer, sous sa responsabilité,
la publication d’une information privilégiée lorsqu’elle
estime que cette publication est susceptible de porter
atteinte à ses intérêts légitimes. Ce report n’est permis
que pour autant qu’il ne risque pas d’induire le marché
en erreur, que la société soit en mesure d’assurer la
confidentialité de cette information et que la CBFA soit
immédiatement informée de la décision de différer
cette publication.
La CBFA recommande qu’une information privilégiée
soit –dans la mesure du possible- publiée après la
clôture des marchés, de telle manière qu'elle puisse
être relayée par les médias et que le public ait le temps
d'en prendre connaissance avant la réouverture des
marchés. Si toutefois cela n’était pas possible, il est
recommandé de les publier au plus tard 30 minutes
avant l’ouverture des marchés.
Lorsqu’il apparaît indispensable de publier une information
privilégiée pendant les heures d’ouverture des marchés,
la CBFA recommande aux émetteurs qu’ils lui transmettent
l’information en question 30 minutes avant sa publication
afin qu’elle puisse prendre toutes les mesures qui
s’imposent et, notamment, si cela s'avère nécessaire,
suspendre les négociations19.
Les modes de publication
Toute information privilégiée doit être rendue publique,
sous la forme d’un communiqué de presse, par le biais
de médias (tels que des agences de presse, journaux,
fournisseurs d’informations), de manière à ce que cette
information puisse atteindre le plus large public possible.
En communiquant cette information aux médias, la
société doit signaler qu’il s’agit d’une information dite
«réglementée» et préciser le cas échéant qu’elle impose
un embargo sur la publication de cette information.
Cette information est transmise au préalable ou simultanément à la CBFA et à Euronext Brussels, afin quelle
soit affichée sur le site Internet de cette dernière. Enfin,
le communiqué de presse contenant l’information privilégiée
doit rester à disposition des investisseurs sur le site
internet de l’entreprise pendant une durée de 5 ans
suivant la publication.
19
Article 7, §3 de la Loi du 2 août 2002..
Les pouvoirs de la CBFA
La CBFA dispose de larges pouvoirs dans le cadre du
contrôle de l'information publiée par les sociétés admises
sur Alternext Brussels ou sur un marché réglementé.
Elle peut notamment prendre les mesures suivantes :
• publier un avertissement lorsqu'elle estime que la
société concernée n'a pas satisfait à ses obligations
en matière de communication d'informations privilégiée
ou qu'elle n'a pas tenu compte de l'avis de la CBFA ;
• demander la publication d'informations complémentaires,
lorsque la protection des investisseurs l’exige, ou imposer
à la société concernée la transmission préalable de
documents y relatifs.
La CBFA n'est par contre pas compétente pour exercer
ces pouvoirs à l'égard des sociétés admises sur le
Marché Libre qui décideraient d'appliquer sur une base
volontaire tout ou partie des obligations en matière de
publication d'information privilégiée.
5. Publicité des participations importantes
Les sociétés cotées sur Alternext Brussels sont soumises
à la législation en matière de déclaration de transparence,
en vertu de laquelle les actionnaires de la société qui
détiennent une participation importante dans le capital
de cette dernière sont tenus de la rendre publique. La
réglementation20 est à cet égard similaire à celle
d’application pour les sociétés cotées sur un marché
réglementé, à l’exception majeure des seuils de participation.
En vertu de cette législation, les actionnaires détenteurs
d'une participation importante dans une société cotée
sur Alternext Brussels doivent ainsi déclarer à la société
cotée et à la CBFA le franchissement de seuils de
participation fixés pour Alternext Brussels à 25, 30,
50, 75 et 95 %. La société peut prévoir des seuils
supplémentaires dans ses statuts.
L’obligation de déclaration incombe à toute personne
physique ou morale qui, à la suite d’une acquisition ou
cession, atteint ou franchit, à la hausse ou à la baisse,
les seuils mentionnés. L'événement susceptible de
donner lieu à déclaration est donc l’acquisition ou la
cession d'actions ou de titres conférant ou non le droit
de vote.
20
Cette réglementation est contenue dans la loi du 2 mars 1989, qui sera remplacée
le 1er septembre 2008 par la loi du 2 mai 2007.
41
La déclaration doit contenir des informations telles que
l'identité, le domicile ou le siège social du déclarant
ainsi que le nombre de titres représentatifs du capital,
de titres non représentatifs du capital conférant le droit
de vote, d'obligations convertibles, de warrants, dont il
dispose21. Si les titres possédés le sont tous par le
déclarant lui-même ou pour son compte, ou s'ils sont
possédés en tout ou partie par des personnes physiques
ou morales liées au déclarant ou par des personnes
agissant de concert avec lui ou pour le compte de
celles-ci et, dans cette seconde hypothèse, l'identité
des personnes liées ou agissant de concert, ainsi que
le nombre de titres ou droits que chacune d'elle possède
doivent être mentionnés. La déclaration doit être effectuée
à l’aide d’un formulaire mis à disposition par la CBFA
sur son site internet.
Les déclarations d’acquisition ou de cession de participation
et les documents y relatifs doivent être communiqués
à la société concernée ainsi qu’à la CBFA dans un délai
de 4 jours de cotation22.
La société qui a reçu une déclaration doit la rendre
publique dans les 3 jours de cotation qui suivent sa
réception. Cette publication devrait23 s’opérer par
transmission à des médias (journaux, agences de
presse, fournisseurs d’informations) dont on peut raisonnablement attendre une diffusion sur le territoire de
la Belgique et, le cas échéant, sur le territoire des éventuels
autres pays de l’Union Européenne où les titres de la
société sont cotés. Elle devrait également être publiée
sur le site de la société et maintenue en ligne pendant
5 ans.
Elle doit en outre être transmise simultanément à
Euronext Brussels et publiée sur le site d’Alternext
(www.alternex.com).
La société doit par ailleurs mentionner dans l’annexe à
ses comptes annuels - plus précisément dans l’état du
capital - la structure de son actionnariat à la date de
clôture des comptes, telle qu’elle résulte des déclarations
qu’elle a reçues.
Une société cotée sur le Marché Libre est également
soumise à la législation sur la publicité des participations
importantes, mais uniquement pour le seuil de 30 %.
Elle peut toutefois également imposer le respect de
seuils plus étroits par ses actionnaires par le biais d’une
disposition à cet effet dans ses statuts (voir en ce sens
le Chapitre III, concernant la mise à jour des statuts).
21
Le contenu exact de la déclaration est repris aux articles 13 et suivants de l’arrêté
royal du 14 février 2008. Une circulaire de la CBFA, à paraître prochainement, devrait
préciser ces nouvelles dispositions.
6. Délits d'initié et abus de marché
Le délit d'initié
La législation belge impose une triple interdiction à
toute personne – qu'elle soit ou non active au sein de
la société cotée – disposant d'une information privilégiée :
• d'acquérir ou de céder, ou de tenter d'acquérir ou
de céder, pour son compte propre ou pour le compte
d'autrui, directement ou indirectement, les instruments
financiers sur lesquels porte l'information ;
• de communiquer une telle information à une autre
personne, si ce n'est dans le cadre normal de l'exercice
de son travail, de sa profession ou de ses fonctions ;
• de recommander à un tiers d'acquérir ou de céder,
ou de faire acquérir ou céder par une autre personne,
sur la base de l'information privilégiée, les instruments
financiers sur lesquels porte l'information.
Les opérations d'initiés constituent à la fois un délit
pénal et une infraction administrative en vertu de la
Loi du 2 août 2002.
L'infraction administrative se distingue du délit pénal
en ce qu'elle relève de la compétence de la CBFA, ne
peut pas faire l'objet d'une peine d'emprisonnement
mais uniquement d'une amende (prononcée par la
CBFA et non par un tribunal correctionnel) et connaît
un champ d'application plus large que le délit pénal.
L'infraction administrative vise en effet toute acquisition
ou cession de titres par un initié disposant d'une
information privilégiée tandis que le délit pénal ne vise
de telles acquisitions ou cessions que pour autant
qu'elles soient réalisées en utilisant cette information
privilégiée.
Les opérations concernant les titres admis sur Alternext
Brussels24 peuvent faire l'objet aussi bien d'une sanction
pénale infligée par les tribunaux que d'une sanction
administrative imposée par la CBFA25. Par contre,
l'infraction administrative ne s'applique pas aux opérations
portant sur des titres admis sur le Marché Libre26.
En conséquence, ces dernières ne relèvent pas de la
compétence de la CBFA et peuvent uniquement faire
l'objet d'une sanction pénale à infliger par un tribunal
judiciaire.
24
Arrêté royal du 14 décembre 2006: articles 11 (aspect administratif) et
13 (aspect pénal).
25
La CBFA peut infliger les sanctions suivantes : rendre publique sa position quant à
l'infraction ou à la défaillance en question; imposer le paiement d'une astreinte qui ne
peut être, par jour calendrier, inférieure à 250 euros ni supérieure à 50.000 euros, ni,
au total, excéder 2.500.000 euros;
26
Article 8 de l'arrêté royal du 26 juin 2003.
22
Ce délai est fixé par la loi du 2 mai 2007, dont l’entrée en vigueur en remplacement de la
loi du 2 mars 1989 (qui fixait le délai à 2 jours ouvrables), est fixée au 1er septembre 2008.
23
Ce mode de publication est confirmé dans l’arrêté royal du 14 février 2008 qui se
réfère expressément aux dispositions de l’arrêté royal du 14 novembre 2007.
42
LE CONCEPT D'INFORMATION PRIVILÉGIÉE
Une opération d'initié suppose l'existence d'une information
"privilégiée". Il s'agit d'une information qui n'a pas été
rendue publique, qui a un caractère précis et qui
concerne, directement ou indirectement, un ou plusieurs
instruments financiers ou son (leur) émetteur et qui, si
elle était rendue publique, serait susceptible d'influencer
de façon sensible le cours de bourse des instruments
financiers concernés.
LE CONCEPT D'INITIÉ PRIMAIRE
ET D'INITIÉ SECONDAIRE
La loi du 2 août 2002 sanctionne aussi bien les initiés
primaires que les initiés secondaires. Les initiés primaires
sont les personnes qui savent ou qui ne peuvent raisonnablement ignorer le caractère privilégié de l'information
qu'ils utilisent :
1° en raison de leur qualité de membre d'un organe
d'administration, de gestion ou de surveillance de
l'émetteur de l'instrument financier en question ou
d'une société ayant des liens étroits avec celui-ci ;
2° en raison de leur participation dans le capital de
l'émetteur ;
3° en raison de leur accès à l'information du fait de
leur travail, de leur profession ou de leurs fonctions ;
4° toute personne qui dispose de l'information privilégiée
en raison de ses activités criminelles ;
5° dans le cas d'une société ou autre personne morale,
les personnes physiques qui participent à la décision
d'effectuer une transaction ou de passer un ordre
pour le compte de la personne morale en question.
Les initiés secondaires sont les personnes qui, en
connaissance de cause, disposent d'une information
dont ils savent ou ne peuvent raisonnablement ignorer
qu'elle est privilégiée et qu'elle provient directement
ou indirectement d'un initié primaire.
La manipulation de cours
Outre le délit d'initié, la Loi du 2 août 2002 sanctionne
également la manipulation de cours concernant les
titres admis sur Alternext Brussels et le Marché Libre.
A l'instar du délit d'initié, une manipulation de cours
peut à la fois faire l'objet d'une sanction pénale infligée
par les tribunaux et d'une sanction administrative
imposée par la CBFA.
Le délit pénal vise tant les opérations portant sur des
titres admis sur Alternext Brussels27 que celles portant
sur des titres admis sur le Marché Libre28. Comme pour
le délit d'initié, l'infraction administrative ne s'applique
pour sa part qu'aux opérations portant sur des titres
admis sur Alternext Brussels.
27
Arrêté royal du 14 décembre 2006 : articles 11 (aspect administratif)
et 12 (aspect pénal).
28
Article 7 de l'arrêté royal du 26 juin 2003.
LES COMPORTEMENTS VISÉS PAR LE DÉLIT PÉNAL
La loi du 2 août 2002 prohibe le fait, par des moyens
frauduleux, d'effectuer ou de tenter d'effectuer des
transactions, de passer ou de tenter de passer des ordres
ou de diffuser ou de tenter de diffuser des informations
ou des rumeurs, qui :
• donnent ou sont susceptibles de donner des indications
fausses ou trompeuses sur l'offre, la demande ou le
cours d'un instrument financier ;
• influencent ou sont susceptibles d'influencer de
manière artificielle ou anormale l'activité sur le marché,
le cours d'un instrument financier, le volume des
transactions ou le niveau d'un indice de marché.
Les sanctions prévues par la Loi du 2 août 2002 sont
une peine de prison (allant d'un mois à 2 ans) et des
amendes de 300 à 1 000 euros (majorées des centimes
additionnels).
LES COMPORTEMENTS VISÉS PAR LA SANCTION
ADMINISTRATIVE
Selon la définition de l'infraction administrative, il est
interdit à toute personne :
• d'effectuer des transactions ou de passer des ordres
qui donnent ou sont susceptibles de donner des
indications fausses ou trompeuses sur l'offre, la
demande ou le cours d'un ou plusieurs instruments
financiers ; ou qui fixent, par l'action d'une ou de
plusieurs personnes agissant de concert, le cours
d'un ou plusieurs instruments financiers à un niveau
anormal ou artificiel, à moins que la personne ayant
effectué les transactions ou passé les ordres établisse
que les raisons qui l'ont amenée à le faire sont légitimes
et que les transactions ou ordres en question sont
conformes aux pratiques de marché admises sur le
marché concerné ;
• d'effectuer des transactions ou de passer des ordres
qui recourent à des procédés fictifs ou à toute autre
forme de tromperie ou d'artifice ;
• de diffuser des informations ou des rumeurs, par
l'intermédiaire des médias, via l'Internet ou par tout
autre moyen, qui donnent ou sont susceptibles de
donner des indications fausses ou trompeuses sur
des instruments financiers, alors qu'elle savait ou
aurait dû savoir que les informations étaient fausses
ou trompeuses ;
• de commettre d'autres actes qui entravent ou perturbent
ou sont susceptibles d'entraver ou de perturber le bon
fonctionnement, l'intégrité et la transparence du marché ;
• de participer à toute entente qui aurait pour objet de
commettre un de ces actes ou d'inciter une ou plusieurs
autres personnes à commettre un de ces actes.
Les sanctions administratives sont identiques à celles
prévues pour le délit d'initié, à savoir : le paiement
d'une astreinte qui ne peut être, par jour calendrier,
inférieure à 250 euros ni supérieure à 50 000 euros,
ni, au total, excéder 2 500 000 euros.
43
7. Listes d'initiés et transactions
des dirigeants
Dans un souci de transparence des marchés et de
prévention d'éventuelles opérations d'initiés, la législation
belge impose, d'une part, à tout émetteur coté sur
Alternext Brussels d'établir une liste des initiés travaillant
pour son compte et, d'autre part, aux dirigeants de cet
émetteur de notifier à la CBFA les opérations effectuées
pour leur compte sur les titres de l'émetteur29. Ces
obligations sont identiques à celles imposées sur les
marchés réglementés. Cette double obligation ne
concerne pas les sociétés cotées sur le Marché Libre.
Les listes d'initiés
Les émetteurs cotés sur Alternext Brussels doivent
établir une liste de toutes les personnes travaillant pour
eux (que ce soit dans le cadre d'un contrat de travail
ou non) et qui ont, de manière régulière ou occasionnelle,
accès à des informations privilégiées concernant
directement ou indirectement la société. Ils devront
régulièrement actualiser cette liste et la communiquer
à la CBFA, mais uniquement à la demande de celle-ci.
La liste comprend les informations suivantes :
• l’identité de toute personne ayant accès à des
informations privilégiées ;
• le motif pour lequel elle est inscrite sur la liste et la
date à laquelle elle a obtenu accès aux informations
privilégiées ;
• les dates de création et d’actualisation de la liste.
La liste est actualisée sans délai:
• en cas de changement du motif pour lequel une
personne a été inscrite sur la liste ;
• lorsqu’une nouvelle personne doit être ajoutée à la liste ;
• en mentionnant si et quand une personne inscrite
sur la liste cesse d’avoir accès à des informations
privilégiées.
La liste est conservée pendant au moins cinq ans à
dater de son établissement ou de son actualisation.
Il n’y a pas de modèle-type pour ces listes. Il revient
à l’émetteur de déterminer quelle(s) liste(s) il utilise
et la manière dont il l’élabore, compte tenu de son
organisation interne et des flux d’information.
Il n’y a pas de modèle-type pour ces listes. Il revient à
l’émetteur de déterminer quelle(s) liste(s) il utilise et la
manière dont il l’élabore, compte tenu de son organisation
interne et des flux d’information.
29
Article 25bis de la Loi du 2 août 2002 rendu applicable à Alternext par les articles 9
et 10 de l'arrêté royal du 14 décembre 2006.
Notification des opérations effectuées par des dirigeants
Les personnes exerçant des responsabilités dirigeantes
au sein d'un émetteur qui a son siège statutaire en
Belgique et dont les instruments financiers sont admis
aux négociations sur Alternext Brussels, et, le cas
échéant, les personnes ayant un lien étroit avec elles,
doivent notifier à la CBFA les opérations effectuées
pour leur compte propre et portant sur des actions
dudit émetteur ou sur des instruments dérivés ou
d'autres instruments financiers liés à celles-ci.
Par "personnes exerçant des responsabilités dirigeantes
au sein d’un émetteur" il y a lieu d’entendre :
• tout membre des organes d'administration, de gestion
ou de surveillance d'un émetteur ;
• tout responsable de haut niveau qui, sans être membre
des organes susvisés, dispose d'un accès régulier à
des informations privilégiées concernant directement
ou indirectement l'émetteur et du pouvoir de prendre
des décisions de gestion concernant l'évolution future
et la stratégie d'entreprise de cet émetteur.
Par les "personnes ayant un lien étroit avec elles" il y a
lieu d’entendre :
• le conjoint ou tout autre partenaire de cette personne
considéré par la loi comme l'équivalent du conjoint ;
• les enfants légalement à leur charge ;
• tout autre parent qui partage le même domicile depuis
au moins un an à la date de l'opération concernée ;
• toute personne morale, fiducie ou autre trust, ou
partnership dont les responsabilités dirigeantes sont
exercées par une personne susvisée, ou qui est
directement ou indirectement contrôlée par cette
personne, ou qui a été constituée au bénéfice de
cette personne, ou dont les intérêts économiques
sont substantiellement équivalents à ceux de cette
personne.
L’obligation de notification doit être effectuée au plus
tard dans les cinq jours ouvrables suivant l’exécution
de l’opération concernée. Elle pourra cependant être
reportée aussi longtemps que le montant total des
opérations effectuées durant l’année civile en cours ne
dépasse pas le seuil de cinq mille euros. En cas de
dépassement de ce seuil, toutes les opérations
effectuées jusque là sont notifiées dans les cinq jours
ouvrables suivant l’exécution de la dernière opération.
Si le montant total des opérations est resté en dessous
du seuil de cinq mille euros durant une année civile
entière, les opérations concernées sont notifiées avant
le 31 janvier de l’année suivante.
44
Le montant total des opérations s’obtient en additionnant
l’ensemble des opérations pour le compte propre de la
personne exerçant des responsabilités dirigeantes au
sein de l’émetteur et l’ensemble des opérations pour le
compte propre des personnes ayant un lien étroit avec
celle-ci.
La notification, qui doit se faire à l'aide d'un formulairetype de la CBFA, contient le nom de la personne exerçant des
responsabilités dirigeantes au sein de l’émetteur ou, le
cas échéant, le nom de la personne ayant un lien étroit
avec celle-ci, le motif de l’obligation de notification,
le nom de l’émetteur concerné, la description de
l’instrument financier, la nature de l’opération (par
exemple acquisition ou cession), la date et le lieu de
l’opération et enfin le prix et le montant de l’opération.
Toute notification doit être accompagnée des pièces
justificatives de l’opération, afin que la CBFA puisse
vérifier la source de la déclaration. Il s’agit du bordereau
relatif à la transaction, ou pour les opérations hors
bourse, de la convention de cession.
Lorsque la déclaration est complète, les opérations s'y
rapportant sont publiées dès que possible, après la
clôture des marchés, dans un tableau récapitulatif sur
le site web de la CBFA. Les coordonnées du déclarant
ainsi que les pièces justificatives sont destinées à
l’usage interne de la CBFA et ne sont pas publiées.
La mise à jour du tableau est signalée sur la page
d’accueil du site web et aux agences de presse.
NYSE Euronext impose également aux dirigeants des
sociétés admises sur Alternext Brussels de lui communiquer
les transactions qu’ils ont effectuées et de les publier
sur son site dans l’espace prévu à cet effet.
8. Les autres obligations de l’admission
sur Alternext Brussels
Les sociétés cotées sur Alternext Brussels sont tenues
de respecter un certain nombre d’obligations générales
envers les détenteurs de leurs titres. Ces obligations ne
sont pas contraignantes pour les sociétés du Marché
Libre bien que celles-ci soient encouragées à s’y
conformer sur une base volontaire pour s’assurer la
confiance des investisseurs.
Principes d’égalité de traitement des détenteurs de
titres et d’intégrité dans les publications30
De manière générale, toute société cotée sur Alternext
Brussels doit assurer une égalité de traitement de tous
les détenteurs de titres émis par celle-ci. Dans cette
optique, elle veille à mettre à la disposition du public
toutes les informations nécessaires à la transparence,
à l’intégrité et au bon fonctionnement du marché.
Elle s’assure que les informations qu’elle divulgue
soient fidèles, précises et sincères pour permettre une
appréciation de leur influence sur la situation, l’activité
et les résultats de la société.
La CBFA estime que, pour permettre cette appréciation,
les informations ayant une influence sur la situation,
l’activité et les résultats de la société doivent contenir
une évaluation chiffrée de celle-ci.
Informations utiles aux détenteurs de titres
Les sociétés admises sur Alternext Brussels doivent en
permanence s’assurer que les détenteurs de leurs titres
bénéficient, en Belgique, des moyens et informations
nécessaires à l’exercice de leurs droits.
A ce titre, elles veillent à rendre publiques :
• Des informations sur le droit des détenteurs de titres
à participer aux assemblées générales, et notamment
le lieu, le moment et l’ordre du jour de ces assemblées
générales (par le biais de la convocation éventuellement)
ainsi que l’indication du nombre total d’actions avec
droit de vote ;
• L’identité de(s) l’institution(s) financière(s) qui a
(ont) été mandaté(es) et auprès de(squels) laquelle
les détenteurs de titres peuvent exercer, en Belgique,
leurs droits financiers ;
30
Article 5 et 6 de l’Arrêté Royal du 14 novembre 2007 précisé la Circulaire de la
CBFA FMI/2007-02 relative aux obligations incombant aux émetteurs cotés sur un
marché réglementé.
45
• Toute information sur les droits liés à la détention
des titres, notamment :
>les modifications aux conditions,
droits ou garantie attachées aux titres ;
>l’attribution ou le paiement de dividendes ;
>l’émission de nouvelles actions
ou d’autres titres ;
>le paiement des intérêts ;
>l’exercice des droits éventuels de conversion,
d’échange, de souscription ou d’annulation.
La publication de ces informations s’effectue par
transmission à des medias (journaux, agences de presse,
fournisseurs d’informations) dont on peut raisonnablement
attendre une diffusion sur le territoire de la Belgique
et, le cas échéant, sur le territoire des éventuels autres
pays de l’Union Européenne où les titres de la société
sont cotés.
Ces informations doivent, en outre, être transmises par
courrier électronique, au plus tard au moment de leur
publication, à la CBFA et Euronext Brussels. Elles doivent
enfin être publiées sur le site de la société où elles
seront maintenues en ligne pendant 5 ans.
Publication des projets de modification des statuts et
des rapports spéciaux
Les sociétés belges cotées sur Alternext Brussels doivent
rendre publics via leur site internet les projets de
modification de leurs statuts et les rapports spéciaux
prévus par le Code des sociétés. Il s’agit notamment
des rapports établis dans les circonstances suivantes :
• en cas de proposition de modification des droits
attachés aux différentes catégories de titres
(art. 560 et, le cas échéant, art. 612 C.Soc.) ;
• lors de l’émission d’actions sans mention de valeur
nominale en dessous du pair comptable des actions
anciennes de la même catégorie (art. 582 C.Soc.) ;
• en cas de limitation ou de suppression du droit de
préférence (art. 596 et, le cas échéant, art. 598 C.Soc.) ;
• en cas d’augmentation de capital comportant des
apports autres qu’en numéraire (art. 602 C.Soc.) ;
• lorsque le conseil d’administration propose à
l’assemblée générale de lui accorder l’autorisation
d’augmenter le capital ou de renouveler cette
autorisation (art. 604 C.Soc.) ;
• en cas de fusion par absorption (art. 694 C.Soc.) ou
par constitution d’une nouvelle société (art. 707 C.Soc.).
Ces documents devront être maintenus en ligne sur le
site de la société pendant au minimum 5 ans.
Obligation d’avoir un site internet dédié à l’information
des investisseurs
Toute société cotée sur Alternext Brussels doit obligatoirement disposer d’un site web où sont publiés :
• Le cas échéant, le prospectus rédigé par la société
dans le cadre de son admission sur Alternext Brussels ;
• Les informations relatives aux assemblées générales
(convocation, procuration..) ;
• Les informations relatives aux services financiers ;
• Les informations sur les droits liés à la détention des
titres (dividendes, émissions, conversion, souscription,…) ;
• Les informations privilégiées ;
• Un calendrier financier des publications périodiques ;
• Les rapports spéciaux et les projets de modification
des statuts ;
• Les rapports financiers annuels et semestriels ;
• Les déclarations des personnes ayant une participation
importante dans la société.
Ces informations doivent être publiées et maintenues
pendant 5 ans sur une partie distincte du site, mise à
jour et accessible librement, facilement et gratuitement.
Cette section du site doit répondre à des normes de
qualité minimales en matière de sécurité et d’enregistrement
de la date.
46
9. Les offres publiques d'acquisition
Une offre publique d’acquisition est une opération par
laquelle une personne fait directement et publiquement à
l’ensemble des détenteurs des titres d’une société, une
offre irrévocable et limitée dans le temps d’acquérir
leurs titres à des conditions et modalités fixées unilatéralement, dans le but d’acquérir ou de renforcer son
contrôle de cette société. Selon que les titres acquis
dans le cadre de l'offre sont rémunérés en espèces ou
en titres, on parle d’offre publique d’acquisition (OPA)
ou d’offre publique d’échange (OPE).
On distingue trois types d'offres publiques d’acquisition :
• l'offre volontaire,
• l'offre obligatoire, et
• l’offre de reprise ou «squeeze out».
La réglementation relative aux offres publiques d’acquisition
a été modifiée en profondeur en 2007, à la suite de
l’entrée en vigueur le 1er septembre 2007 d’une nouvelle
loi et d’un nouvel arrêté royal remplaçant une législation
datant de 1989. Cette nouvelle réglementation s’applique
aux OPA lancées sur des sociétés cotées sur Alternext
Brussels ou le Marché Libre, outre celles cotées sur un
marché réglementé.
OPA volontaire et OPA obligatoire
L’OPA «volontaire» est celle qui est lancée d’initiative
par un offrant souhaitant acquérir, de manière hostile
ou amicale, les titres d’une société cible. Une telle
OPA peut être lancée –dans les limites prévues par la
législation et sous réserve d’approbation par la CBFAsous certaines conditions, telle qu’un seuil de réussite
de l’offre ou l’approbation de l’acquisition envisagée
par les autorités de la concurrence. L’offrant fixe
lui-même le prix offert dans le cadre de l’OPA, sous
la réserve que ce prix permette à l’offre de réussir.
L’OPA «obligatoire» est celle que doit lancer toute
personne qui, seule ou de concert, dépasse à la suite
d’une acquisition le seuil de 30 % des titres avec droit
de vote d’une société cotée. Une OPA obligatoire doit
également être lancée en cas d’acquisition du contrôle
d’une société détenant elle-même 30 % des titres avec
droit de vote d’une société cotée (pour autant que la
participation dans la société cotée constitue un actif
majeur de cette société détentrice). Une OPA obligatoire
ne peut être subordonnée à des conditions. Le prix
auquel l’OPA doit être lancée ne peut être fixé librement
par l’offrant, mais sera au moins égal au plus élevé des
prix suivants :
• le prix le plus élevé qui a été payé, au cours des
douze derniers mois précédant l’annonce de l’offre,
par l’offrant ou une personne agissant de concert
avec lui ; ou
• la moyenne pondérée des prix de négociation pratiqués
sur le marché le plus liquide des titres de la société
cotée, au cours des trente derniers jours calendrier
qui ont précédé la naissance de l’obligation de lancer
l’OPA.
L’ offre publique de reprise ou «squeeze out»
L’offre publique de reprise, également dénommée
«squeeze out», est celle qui peut être lancée par un
actionnaire détenant 95 % des titres conférant le droit
de votre d’une société afin de contraindre les actionnaires
minoritaires à lui céder leurs titres.
Préparation d’une OPA
Toute personne qui lance une offre publique d’acquisition
doit en aviser au préalable la CBFA.
Cet avis doit être accompagné d’un dossier contenant,
entre autres, des informations quant aux conditions et
aux modalités de l’offre, une explication du prix offert31,
une indication établissant qu’il est satisfait aux
conditions requises, selon le cas, par l’arrêté royal du
27 avril 2007 relatif aux offres publiques d’acquisition
ou l’arrêté royal du 27 avril 2007 relatif aux offres
publiques de reprise, et un projet de prospectus.
La totalité des fonds nécessaires à la réalisation de
l’offre doit être disponible sur un compte bancaire ou
sous la forme d'un crédit irrévocable et, en cas d’offre
publique d’échange, l’offrant doit disposer des titres à
offrir en contrepartie. L’offrant doit enfin s’engager à
mener l’offre à son terme et ne peut, en principe, la
retirer à compter de la publication de l’avis, sauf
circonstances exceptionnelles32.
Si la CBFA estime que les conditions et les modalités
de l'offre satisfont aux prescriptions de la législation,
elle rend public l’avis d’offre. A compter de cette date,
les conditions et les modalités de l’offre ne peuvent
plus être modifiées, sauf dans un sens plus favorable
aux détenteurs des titres de la société visée.
Une fois le prospectus approuvé par la CBFA, le conseil
d’administration de la société visée est tenu d’exprimer
son avis sur les conditions et les conséquences envisagées
de l’OPA. Cet avis est rendu public au même titre que
le prospectus.
31
Etabli par rapport d’expert en cas d’offre publique de reprise (art. 6 de l’arrêté royal
du 27 avril 2007 relatif aux offres publiques de reprise).
32
L’offre peut être retirée par l’offrant en cas de refus d’approbation du prospectus par
la CBFA, de refus ou de défaut d’obtention d’une autorisation administrative requise
pour acquérir les titres visés, de non réalisation d’une des conditions de l’offre, de
contre-offre, de surenchère ou lorsqu’une dérogation est octroyée par la CBFA.
47
Le déroulement de l’offre
L’offre ne peut débuter que lorsque le prospectus a été
approuvé par la CBFA et qu'il a été mis à la disposition
du public. Elle doit avoir une durée comprise entre deux
et dix semaines. L'offre doit par ailleurs porter sur la
totalité des titres émis par la société visée non encore
détenus par l’offrant. Enfin, au plus tard cinq jours
après la clôture de l’offre, l’offrant doit rendre public
les résultats de celle-ci.
En cas d’OPA volontaire ou obligatoire, si l’offrant détient,
au terme de son offre, au moins 90 % des titres de la
société visée, il a l’obligation de rouvrir son offre dans
le mois de l’annonce des résultats, pour une durée
entre 5 et 15 jours.
En outre, si, à la suite de son offre, il détient 95 % des
titres de la société visée, l’offrant peut rouvrir son offre
et lui attacher les effets d'un squeeze-out en contraignant
les actionnaires minoritaires à lui céder leurs titres. De
même, si l’offrant n’utilise pas cette faculté de squeeze out,
tout actionnaire minoritaire peut exiger que l’offrant lui
rachète ses titres au prix de l’offre (droit de rachat ou
sell out).
10. Le rachat d'actions propres
Depuis août 2006, les sociétés admises sur le Marché
Libre et Alternext Brussels peuvent bénéficier, en matière
de rachat d’actions propres, du régime allégé applicable
aux sociétés dont les actions sont admises sur un
marché réglementé.
En effet, ces sociétés ne sont plus tenues depuis lors
de lancer une offre publique d’acquisition ou d'obtenir
une autorisation à l'unanimité de l'assemblée générale
pour procéder au rachat de leurs actions mais peuvent
simplement, à condition de ne pas excéder le seuil de
10 % du capital souscrit, de respecter les conditions
prévues par le Code des sociétés et d’en aviser préalablement la CBFA, procéder à l’achat de leurs actions
sur le Marché Libre ou Alternext Brussels.
11. Conflits d'intérêts
entre un administrateur et la société
Tout administrateur ou membre du comité de direction
qui a, directement ou indirectement, un intérêt de
nature patrimoniale opposé à une décision ou une
opération relevant de la responsabilité du conseil
d'administration ou du comité de direction doit le signaler
avant la réunion. Une fois cette déclaration effectuée,
les membres peuvent délibérer sur la décision envisagée33.
Dans le cas d'une société admise aux négociations sur
le Marché Libre ou sur Alternext Brussels, l'administrateur
concerné ne peut de surcroît pas participer aux
délibérations relatives à ces opérations, ni prendre part
au vote.
Le commissaire de la société doit être informé de l'existence
du conflit d'intérêts. La déclaration de l'administrateur
qui a un intérêt de nature patrimoniale opposé, ainsi
que les raisons justifiant l'intérêt opposé qui existe
dans son chef, doivent figurer dans le procès-verbal du
conseil d'administration. Ledit procès-verbal doit également
décrire la nature de la décision ou de l'opération litigieuse
et une justification de la décision qui a été prise ainsi
que les conséquences patrimoniales pour la société.
Le rapport de gestion contient l'entièreté de ce procèsverbal. Enfin, le rapport du commissaire doit comporter
une description séparée des conséquences patrimoniales
qui résultent pour la société des décisions du conseil
d'administration, qui comportaient un intérêt opposé.
Cette procédure de gestion de conflits d’intérêt ne
s’applique pas aux décisions du conseil d’administration
portant sur des opérations habituelles conclues dans
des conditions et sous les garanties normales du marché
pour des opérations de même nature.
Des règles très précises sont applicables à ces opérations
ainsi qu'à la revente des actions ainsi acquises (articles
620 et suivants du Code des sociétés).
33
Article 523 du Code des sociétés.
48
Annexe A
Recommandations pour un parcours boursier réussi
sur le Marché Libre
Introduction
Le Marché Libre, officiellement lancé à Bruxelles en novembre 2004, offre aux petites et moyennes entreprises
un accès simplifié à la cotation en bourse et un cadre adapté à leurs besoins spécifiques.
A l’exception du prospectus, les contraintes légales de ce marché ont été volontairement réduites pour permettre
à ces sociétés de se concentrer prioritairement sur le développement des affaires.
Si la cotation offre avant tout l’avantage de permettre le financement de la croissance de l’entreprise par un appel
au marché des capitaux, celle-ci a également des retombées substantielles sur sa notoriété.
La visibilité de l’entreprise devenue publique peut sensiblement augmenter la confiance des clients, fournisseurs
et banquiers, tout comme elle facilitera l’embauche de personnel.
Toutefois, cette notoriété peut être une arme à double tranchant et la société se doit d’être animée d’une volonté
marquée d’assumer le caractère public d’une cotation et de se conformer aux attentes de ses nouveaux investisseurs
en termes d’organisation, de gouvernance d’entreprise et de communication financière.
Avec comme seul objectif d’aider les sociétés à s’adapter à leur nouvel environnement et d’en retirer un maximum
d’avantages, ce document n’a d’autre ambition que de formuler une série de conseils de communication utiles aux
sociétés qui souhaitent optimiser leur parcours boursier sur le Marché Libre.
Ces recommandations s’articulent autour des deux étapes principales du processus:
• la préparation à l’introduction en bourse et les principes de gouvernance d’entreprise à mettre en place;
• la communication financière et les relations avec les investisseurs après la première cotation.
Les sociétés du Marché Libre sont invitées à rendre public, par exemple dans leur prospectus d’admission, le fait
qu’elles comptent se conformer à ces recommandations. Un tel engagement est de nature à renforcer la relation
de confiance à établir dès le départ entre la société et ses investisseurs qui, dans le cas du Marché Libre, sont
majoritairement des particuliers.
49
1ère Etape : la préparation à l’introduction en bourse
1. Prospectus d’émission, véritable outil de référence
Le prospectus a pour mission d’informer l’investisseur sur la société et ses perspectives afin de lui permettre de
se forger une opinion fondée. Il restera longtemps le document de référence permettant le suivi de l’entreprise par
le marché ainsi que par la presse.
Il est donc primordial indispensable d’y inclure toute information utile, en ce compris notamment d’éventuels
problèmes du passé, les incertitudes diverses qui peuvent influencer de manière sensible la bonne marche des
affaires, les litiges, etc.
De plus, ces informations doivent être présentées sous une forme facile à analyser et à comprendre.
Le prospectus comprend un chapitre relatif aux facteurs de risques propres à la situation financière de la société,
à ses activités et à son développement et plus particulièrement à ceux liés à l’importance des personnes-clés et à
leurs éventuels conflits d’intérêt, au manque de liquidité des titres en raison de l’étroitesse du marché et du faible
flottant, etc.
En ce qui concerne l'information financière reprise dans le prospectus, on s'attend à ce que les derniers comptes
sociaux de l'émetteur soient certifiés par le commissaire et que les comptes semestriels éventuels fassent l’objet
d’une revue dite «limitée» par le commissaire.
Même si le droit comptable ne l’impose pas, la société considérera l’opportunité d’établir des comptes consolidés
si ceux-ci facilitent la bonne compréhension du groupe aussi bien lors de l’IPO que par la suite.
2. Transparence fiscale et comptable
Les actionnaires historiques doivent se rendre compte du changement radical induit par la cotation en bourse car
la société familiale cesse d’être une entreprise privée. L’appel public à l’épargne impose une parfaite transparence.
Dès lors, certaines pratiques, notamment en matière fiscale ou comptable, fréquentes dans les entreprises familiales,
sont à éviter pour une société cotée. Toute déviation devra d’ailleurs faire l’objet d’avertissements à publier dans
le prospectus d’émission.
3. Politique de rémunération
La société devra mettre en phase avec les pratiques de marché l’ensemble des rémunérations et avantages extralégaux de ses principaux dirigeants et de leurs proches.
4. Organisation interne et gouvernance d’entreprise
Il y a lieu de formaliser les processus de décision et de communication internes par la publication dans le prospectus
(et, par la suite, dans l’éventuel rapport annuel) d’un organigramme opérationnel de la société.
En outre et bien que non obligatoire, la nomination d’un ou plusieurs administrateurs indépendants offre l’avantage
de renforcer et de professionnaliser le management de l’entreprise tout en apportant un regard externe sur la
marche des affaires. De plus, le ou les administrateurs indépendants pourront utilement statuer en cas de conflit
d’intérêt comme par exemple pour décider de la rémunération des dirigeants.
En Belgique, la référence en la matière est indéniablement le Code Lippens.
50
5. Vérification des comptes
La CBFA requiert qu’un commissaire certifie les comptes publiés dans le prospectus. Par la suite, il est conseillé
de communiquer à chaque publication sur la manière dont les comptes ont été vérifiés et sur les personnes ou
organes qui en ont la charge.
L’intervention d’un réviseur présente le double avantage de renforcer la confiance du marché et d’offrir une certaine
protection aux administrateurs.
6. Fixation du prix d’introduction
Lors de l’établissement du prix d’introduction, il est essentiel de se baser sur un plan d’affaires réaliste soutenu
par des hypothèses explicites. Les méthodes de valorisation utilisées feront l’objet d’un commentaire circonstancié.
Une introduction à un prix trop élevé ne peut qu’entamer la confiance de l’investisseur et ainsi mettre en péril tout
nouvel appel public à l’épargne.
Par ailleurs, les investisseurs valorisent davantage les sociétés présentant un degré de solvabilité élevé et ayant
apporté la preuve de leur capacité de générer des profits.
7. Structure de l’offre
Le marché apprécie en général davantage une introduction qui se fait par augmentation de capital. Au cas où des
actionnaires existants désirent également vendre une partie de leurs titres, ceux-ci peuvent être proposés sous
forme de sur-allocation ou encore à la vente sur le marché secondaire après la première cotation.
8. Intentions de l’actionnaire principal et structure de l’actionnariat
Il est conseillé aux actionnaires existants d’indiquer leurs intentions à court et moyen terme quant au niveau de
participation qu’ils entendent maintenir dans la société. Tout changement d’opinion ultérieur devrait être rendu
public. Par ailleurs, il est conseillé d’inclure dans le rapport annuel un relevé mis à jour des actionnaires connus.
51
2ème étape : après l’IPO, la communication financière
L’admission au Marché Libre a très peu de répercussions sur les obligations de publications imposées aux sociétés
par le droit comptable et le droit des sociétés34.
Néanmoins, une communication rapide, ouverte et complète avec ses investisseurs est le meilleur garant d’une
bonne liquidité du titre et de son évolution harmonieuse sur le marché. Il est primordial que toute information
nouvelle soit communiquée sans délai par la société elle-même sur son propre site web ainsi que par voie de
communiqué de presse à large diffusion.
Cette communication doit principalement être axée sur les besoins spécifiques des particuliers, qui sont les principaux
investisseurs sur le Marché Libre.
En matière de communication financière, on distingue l’information périodique de l’information occasionnelle35.
1. L’information périodique
Par information périodique, on entend toute information qui doit être communiquée à intervalle régulier et en
premier lieu les comptes annuels tels que déposés à la Banque Nationale de Belgique.
Un rapport plus exhaustif, le rapport annuel, devrait accompagner ce dernier, reprenant des données plus détaillées sur :
• les activités et les produits/services de la société ;
• les comptes de résultats et bilans de l’exercice ;
• les commentaires sur les résultats et faits marquants de l’année ;
• un tableau récapitulatif des principaux chiffres y compris des chiffres par action ;
• des indications sur les perspectives de l’année à venir ;
• la manière dont les éventuels conflits d’intérêt des dirigeants ont été résolus ;
• l’évolution de l’actionnariat.
Par ailleurs, bien que ce ne soit pas obligatoire, il est également conseillé de publier un communiqué annuel
et semestriel sous la forme d’un tableau synthétique reprenant les chiffres-clés de la période écoulée (chiffre
d’affaires, résultat d’exploitation, résultat net) ainsi que les commentaires y afférents. La publication de ces
chiffres devrait idéalement intervenir dans un délai de trois mois.
Dans la présentation des résultats, il est préférable de fournir des comptes consolidés ou, à défaut, au minimum
les chiffres des principales entités, ainsi que tout élément d’importance pour l’investisseur.
2. L’information occasionnelle
Outre la modification des droits attachés aux instruments financiers et la modification importante de l’actionnariat
d’une société, la notion d’information occasionnelle englobe l’information sensible, c’est-à-dire tout fait nouveau
relatif à la société, non connu du marché et qui, s’il était rendu public, serait de nature à influencer sensiblement
le cours de bourse.
34
35
La seule modification en termes d’information concerne l’obligation de joindre les propositions de décisions aux convocations aux assemblées générales ordinaires.
L’implémentation en droit belge de directives européennes a récemment remplacé les concepts d’information périodique et occasionnelle par ceux d’information périodique et privilégiée.
52
Sans être exhaustif, les éléments suivants sont susceptibles de constituer une information sensible :
• un avertissement concernant le chiffre d’affaires et/ou le résultat ;
• l’annonce d’un dividende ou l’annonce d’une augmentation de capital ;
• un contrat important qui modifie sensiblement les prévisions données ;
• le lancement d’un nouveau produit ;
• la remise ou la réception d’une offre d’acquisition reprise ;
• le lancement ou la fin d’un programme de rachat d’actions propres ;
• la nomination ou le départ de personnes-clé ;
• toute série de transactions effectuées par les actionnaires dirigeants modifiant leur niveau de participation de
plus de 10 % ;
• tout autre fait ou événement qui peut avoir une incidence directe ou indirecte sur la marche des affaires.
Même si la législation applicable au Marché Libre ne prévoit pas d’obligation de diffuser une information sensible
au moment de sa survenance, il ne faut pas perdre de vue le fait que les transactions effectuées sur le Marché Libre
sont soumises aux dispositions pénales sanctionnant les délits d’initiés et les manipulations de cours.
En l’occurrence, il est interdit à toute personne qui détient des informations sensibles d’opérer sur le marché ou
d’inciter d’autres à le faire, faute de quoi elle risque une poursuite pénale. La société cotée prendra soin d’informer
son entourage sur la portée et les règles relatives à ces délits.
LES RÈGLES D’OR :
• Une communication complète, transparente et ouverte couvre aussi bien les points
positifs que négatifs qui jalonnent la vie d’une entreprise.
• Il est recommandé de rendre public sans délai toute information sensible relative
à la société.
• Le principe de l’égalité d’accès à l’information doit être en toutes circonstances assuré.
• Si une information sensible devait être révélée par inadvertance, par exemple lors
d’une interview, d’une assemblée générale ou d’une rencontre avec des investisseurs ou
analystes, il convient de diffuser immédiatement un communiqué de presse.
• Si le danger existe que certaines personnes puissent utiliser indûment une information
incomplète, confidentielle ou mal diffusée, la société peut demander à Euronext
Brussels la suspension de la cotation jusqu’à la diffusion de l’information.
53
3. Les moyens de communication
Le prospectus
Le prospectus d’introduction en bourse peut pendant longtemps être utilisé comme outil de communication.
Le rapport annuel
Le rapport annuel est un outil de communication par excellence : il s’adresse non seulement aux actionnaires de
la société mais également aux autres contreparties de la société telles que les fournisseurs, clients, banquiers,
autorités publiques, etc…
Les communiqués de presse
Les communiqués peuvent être envoyés à Euronext Brussels via le réseau MyListing.euronext.com ou à l’adresse
mail [email protected] qui les mettra gratuitement sur le site www.euronext.com. Il est également
conseillé de mettre le communiqué à disposition du public sur le site de la société même.
Pour une diffusion plus large auprès de la presse financière, il est possible de faire appel aux services d’un
diffuseur spécialisé.
Le site web
La plupart des sociétés cotées sur le Marché Libre sont dotées d’un site web, parfait relais et canal de communication
avec les investisseurs. Il est recommandé de prévoir un chapitre spécifique destiné à l’actionnaire qui pourrait y
retrouver au moins les informations suivantes :
• le prospectus ;
• le dernier rapport annuel et/ou les derniers comptes annuels ;
• les communiqués des trois dernières années ;
• l’historique des dividendes et opérations sur titre (calendrier financier) ;
• un bref résumé de la stratégie de l’entreprise mis à jour ;
• l’organigramme du groupe ;
• la structure de l’actionnariat à une date donnée ;
• les coordonnées d’une personne de contact ;
• la possibilité de s’enregistrer pour recevoir une lettre d’information périodique ou les communiqués de presse par
voie électronique.
L’assemblée générale
L’assemblée générale offre l’occasion de rencontrer ses actionnaires. Elle peut être l’occasion d’organiser une visite
de l’entreprise ou d’un de ses sites.
Le feedback des actionnaires est une source d’information utile car il reflète l’image qu’ils ont de la société. Il faut
toutefois veiller à ne pas révéler d’informations sensibles sans publication d’un communiqué de presse.
L’assemblée générale est également une opportunité de dialogue avec la presse. Certaines sociétés admettent les
journalistes, même s’ils ne se sont pas enregistrés comme actionnaires. Il est recommandé aux sociétés d’établir
une politique de communication en la matière.
54
Annexe B
Informations financières sur les sociétés cotées
sur le Marché Libre
Les tableaux ci-dessous présentent une série d’informations financières tirées des prospectus des sociétés.
«Ventes» désigne le chiffre d’affaires consolidé. Les deux premières colonnes indiquent les ventes des deux années
qui précèdent l’IPO alors que la troisième colonne donne la prévision des ventes telle que prévue dans le prospectus.
Les ratios «Price/Sales» représentent le rapport entre la capitalisation boursière impliquée par le prix d’IPO et
les ventes réalisées l’année précédente (ou attendue pour l’année en cours en ce qui concerne la dernière colonne.
Nb
employés
à l’IPO
Emetteur
Secteur
Propharex
Micro-usines
Emetteur
Secteur
Proximedia
Reibel
NewTree
Val St Lambert
ZNJ
Newton 21
Services internet
Logistique + Photovoltaïque
Chocolat
Cristallerie
Vêtements féminins
Agence de communication
Emetteur
Secteur
Sodiplan
OTC
Pharco
Realco
PNS
U&I
Archimède
EMD Music
Team Internat’l
Software géolocalisation
Arbitragiste
Compléments alimentaires
Détergents aux enzymes
Service de santé
E-learning
Vêtements pour enfants
Instruments de musique
Electro-ménager
Emetteur
Secteur
Ice concept
Locations véhicules
frigorifiques
Promotion immobilière
Equipment de télécommande
Marketing direct
Palettes en plastique
Produits chimiques
SV Patrimonia
Oxbridge
MCLS
Eryplast
Arpadis
Moyenne
Médiane
Ventes
2002
m€
Ventes
2003
m€
Ventes
2004e
m€
Price /
Sales
2003
Price /
Sales
2004
25
1,0
2,2
4,1
2,25
1,23
Nb
employés
à l’IPO
Ventes
2003
m€
Ventes
2004
m€
Ventes
2005e
m€
Price /
Sales
2004
Price /
Sales
2005
143
15
13
68
40
200
14,0
4,2
0,9
4,4
10,7
19,9
14,4
3,2
1,3
4,9
9,6
26,0
14,5
3,5
1,9
5,0
10,5
33,5
1,11
1,11
5,51
1,66
0,59
0,50
1,10
1,01
3,68
1,64
0,54
0,39
Nb
employés
à l’IPO
Ventes
2004
m€
Ventes
2005
m€
Ventes
2006e
m€
Price /
Sales
2005
Price /
Sales
2006
19
5
11
28
23
60
19
100
30
1,7
1,4
1,4
4,3
0,8
3,8
3,1
36,9
50,3
1,9
2,2
1,8
5,0
1,0
4,7
3,2
39,4
54,9
3,0
1,4
2,4
5,6
1,7
5,6
4,7
41,6
67,3
1,59
5,58
1,99
1,13
2,46
1,72
1,39
0,65
0,56
1,00
8,78
1,49
1,01
1,47
1,43
0,94
0,62
0,46
Nb
employés
à l’IPO
Ventes
2005
m€
Ventes
2006
m€
Ventes
2007e
m€
Price /
Sales
2006
Price /
Sales
2007
13
2
6
18
32,5
200
4,7
3,9
2,0
10,5
5,0
39,9
6,1
4,2
2,1
12,0
5,8
44,6
7,2
7,0
2,8
13,1
7,3
69,0
1,04
1,57
1,66
0,94
2,38
0,32
0,89
0,95
1,27
0,86
1,87
0,21
48,7
24,0
10,2
4,2
11,4
4,8
14,2
5,6
0,84
1,43
0,67
1,21
55
Dans le tableau ci-dessous, la colonne «Valeur IPO» indique la capitalisation boursière sur la base du prix d’IPO
et «Montant levé» le montant de l’appel public (actions existantes et actions nouvelles).
Les 3 colonnes «Résult. Net» donnent le résultat net des deux années qui précèdent l’IPO et le résultat net
attendu de l’année de l’IPO.
Les deux dernières colonnes «P/E» (pour «Price / Earnings») indiquent le rapport entre la valeur de la société
au moment de l’IPO et le bénéfice net réalisé l’année précédente ou le bénéfice net attendu pour l’année en cours.
Emetteur
Propharex
Emetteur
Proximedia
Reibel
NewTree
Val St Lambert
ZNJ
Newton 21
Emetteur
Sodiplan
OTC
Pharco
Realco
PNS
U&I
Archimède
EMD Music
Team Internat’l
Emetteur
Ice concept
SV Patrimonia
Oxbridge
MCLS
Eryplast
Arpadis
Date de
création
Date
IPO
Valeur
IPO
m€
Montant
levé m€
Résult.
net
2002 m€
Résult.
net
2003 m€
Résult.
net
2004e m€
P/E
2003
P/E
2004
1979
11-2004
5,0
1,0
-0,04
0,01
0,33
833,3
15,2
Date de
création
Date
IPO
Valeur
IPO
m€
Montant
levé m€
Résult.
net
2003 m€
Résult.
net
2004 m€
Résult.
net
2005e m€
P/E
2004
P/E
2005
1998
1923
2001
2003
1972
1982
07-2005
11-2005
12-2005
12-2005
12-2005
12-2005
16,0
3,6
7,0
8,1
5,7
13,0
1,5
0,5
1,5
2,4
1,5
2,5
0,07
0,12
0,02
0,03
0,04
5,19
0,46
0,09
0,06
0,01
0,00
0,16
0,93
0,08
0,09
0,04
0,02
0,58
34,7
40,8
122,8
1158,6
1883,3
82,9
17,2
44,4
77,8
202,8
282,5
-22,4
Date de
création
Date
IPO
Valeur
IPO
m€
Montant
levé m€
Résult.
net
2004 m€
Résult.
net
2005 m€
Résult.
net
2006e m€
P/E
2005
P/E
2006
1991
2000
2003
1991
2000
1997
1990
1986
1995
01-2006
05-2006
05-2006
06-2006
06-2006
08-2006
09-2006
10-2006
11-2006
3,0
12,0
3,6
5,7
2,5
8,0
4,4
25,7
30,7
1,0
0,9
0,9
1,0
0,5
1,5
1,3
1,2
1,0
0,00
0,73
0,24
0,12
0,00
0,25
0,03
2,08
0,72
0,00
0,87
0,02
0,29
0,04
0,14
0,04
1,74
1,47
0,24
1,00
0,22
0,10
0,19
0,24
0,08
2,04
1,77
1520,0
13,8
193,5
19,7
67,2
58,4
110,8
14,8
20,8
12,9
12,0
16,4
57,0
13,2
33,3
55,4
12,6
17,4
Date de
création
Date
IPO
Valeur
IPO
m€
Montant
levé m€
Résult.
net
2005 m€
Résult.
net
2006 m€
Résult.
net
2007e m€
P/E
2006
P/E
2007
1999
2003
1996
1987
1997
1999
04-2007
04-2007
04-2007
05-2007
05-2007
11-2007
6,4
6,6
3,5
11,3
13,7
14,4
1,3
1,5
0,3
1,0
2,1
0,5
0,06
0,60
0,05
0,61
0,36
-0,31
0,07
0,36
0,13
0,58
0,22
2,10
0,24
0,62
0,57
0,67
0,62
0,40
90,7
18,4
27,1
19,4
62,4
6,9
26,5
10,7
6,2
16,8
22,1
36,0
9,5
6,8
1,2
1,1
0,0
0,1
0,4
0,1
0,5
0,2
23,7
51,0
21,2
28,4
Moyenne
Médiane
56
Annexe C
Informations financières sur les sociétés cotées
sur Alternext Brussels
Les tableaux ci-dessous présentent une série d’informations financières tirées des prospectus des sociétés.
«Ventes» désigne le chiffre d’affaires consolidé. Les deux premières colonnes indiquent les ventes des deux années
qui précèdent l’IPO alors que la troisième colonne donne la prévision des ventes telle que prévue dans le prospectus.
Les ratios «Price/Sales» représentent le rapport entre la capitalisation boursière impliquée par le prix d’IPO et les
ventes réalisées l’année précédente (ou attendue pour l’année en cours en ce qui concerne la dernière colonne.
Emetteur
Secteur
Evadix
Emakina
De Rouck Geomatics
Porthus
Imprimerie
Sites internet
Cartographie + GPS
Solutions informatiques
Emetteur
Secteur
Air Energy
Ecodis
Vision IT*
Eoliennes
Purification de l’eau
Solutions informatiques
Moyenne
Médiane
Nb
employés
à l’IPO
Ventes
2004
m€
Ventes
2005
m€
Ventes
2006e
m€
Price /
Sales
2005
Price /
Sales
2006
400
80
41
110
28,8
4,0
6,2
7,7
31,5
5,0
6,2
10,0
41,0
8,7
8,4
10,7
0,7
5,9
1,8
2,2
0,6
3,4
1,3
2,0
Nb
employés
à l’IPO
Ventes
2005
m€
Ventes
2006
m€
Ventes
2007e
m€
Price /
Sales
2006
Price /
Sales
2007
N.S.
19
743
232,2
80,0
2,1
0,6
25,7
10,7
6,2
3,4
0,4
39,1
13,6
6,2
8,0
0,8
34,5
16,0
8,7
16,4
136,0
1,5
23,5
2,2
6,9
68,0
1,6
12,0
2,0
* Vision IT : les chiffres 2007 ne comprennent que H1
Dans le tableau ci-dessous, la colonne «Valeur IPO» indique la capitalisation boursière sur la base du prix d’IPO et
«Montant levé» le montant de l’appel public (actions existantes et actions nouvelles).
Les 3 colonnes «Résult. Net» donnent le résultat net des deux années qui précèdent l’IPO et le résultat net
attendu de l’année de l’IPO.
Les deux dernières colonnes «P/E» (pour «Price/Earnings») indiquent le rapport entre la valeur de la société au
moment de l’IPO et le bénéfice net réalisé l’année précédente ou le bénéfice net attendu pour l’année en cours.
Emetteur
Evadix
Emakina
De Rouck
Geomatics
Porthus
Emetteur
Air Energy
Ecodis
Vision IT**
Date de
création
Date
IPO
Valeur
IPO
m€
Montant
levé m€
Résult.
net
2004
Résult.
net
2005
Résult.
net
2006e
P/E
2005
P/E
2006
1999
2001
06 2006
07 2006
23,0
29,4
6,3
7,3
0,45
0,19
0,42
0,10
0,97
1,20
54,9
282,4
23,8
24,4
2006*
1999
07 2006
10 2006
11,0
21,7
3,0
7,5
0,33
0,09
0,10
0,15
0,58
0,22
NS
144,4
19,0
100,3
Date de
création
Date
IPO
Valeur
IPO
m€
Montant
levé m€
Résult.
net
2005
Résult.
net
2006
Résult.
net
2007e
P/E
2006
P/E
2007
2001
2002
2001
03 2007
06 2007
12 2007
55,2
54,4
56,8
14,9
17,2
5,5
0,33
0,57
0,49
1,05
0,49
1,27
2,0
1,12
1,29
52,5
NS
44,7
28,1
NS
44,0
Moyenne
Médiane
35,9
29,4
8,8
7,3
0,2
0,3
0,3
0,2
0,7
1,0
115,8
54,9
39,9
26,3
* De Rouck date de 1928
** Vision IT : les chiffres 2007 ne comprennent que H1
Pour tout renseignement
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