Autres zoonoses et encéphalopathies subaigües spongiformes
Surveillance nationale des maladies infectieuses, 2001-2003
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produits alors que des taux élevés d’anticorps dirigés contre l’antigène de phase I sont détectés au
cours des fièvres Q chroniques.
Le diagnostic sérologique est fait par immunofluorescence indirecte utilisant les phases I et II de C.
burnetii (souche Nine Mile) produite et purifiée dans notre laboratoire. Le dépistage se fait sur la
phase II au 1:50 et au 1:100, en immunoglobulines totales. Une analyse quantitative détermine le titre
des anticorps anti-phase I et II en IgG et, après absorption de celles-ci en IgM et en IgA, pour les
sérums ≥ 1:100 au dépistage. Un sérum est considéré comme diagnostique pour une infection aiguë
pour des titres d'IgG anti-phase II de 200 et d'IgM anti-phase II de 50. Une sérologie est en faveur
d'une forme chronique quand le sérum présente des IgG anti-phase I à un titre ≥ 800 (4).
Cultures cellulaires
L’isolement de C. burnetii à partir d’échantillons cliniques est réalisé sur cellules HEL, par la technique
de centrifugation sur tube bijou, petit tube en polycarbonate avec un bouchon à vis. Au fond du tube
se trouve une lamelle sur laquelle a été cultivé un tapis cellulaire. La détection de la croissance
bactérienne au niveau de la lamelle peut se faire directement dans le tube. Les colorations peuvent
être réalisées à partir du surnageant de culture après cyto-centrifugation ou en grattant quelques
cellules de la monocouche cellulaire infectée. La détection des bactéries se fait par
immunofluorescence. L’identification de l’espèce bactérienne utilise les techniques de biologie
moléculaire.
Amplification génique par PCR
L'amplification directe par PCR à partir de différents prélèvements par biopsies (valve cardiaque,
placenta, parois vasculaires, LCR…), du sang ou du sérum est la technique la plus spécifique pour
effectuer le diagnostic d’infection à C. burnetii, en particulier pour le diagnostic des endocardites à
partir de valves cardiaques. Différents gènes on été utilisés, et actuellement au Centre national de
référence, une amplification génique de deux gènes spécifiques, le gène IS1111, et le gène IS30a, est
réalisée par une technique de PCR quantitative en temps réel à l’aide de sondes d’hydrolyse. Quel
que soit le gène amplifié, la spécificité des fragments amplifiés doit être vérifiée, soit par séquençage,
soit par hybridation avec une sonde spécifique (5).
RESULTATS
Durant les années 2001, 2002 et 2003 qui font l’objet de cet article, le CNR a reçu des prélèvements
de 57 établissements faisant partie de Centres hospitaliers universitaires (CHU) présents dans 25
régions, de 40 Centres hospitaliers généraux (CHG), de 7 hôpitaux d’Instruction des armées (HIA), de
12 hôpitaux/cliniques privés, de 165 laboratoires privés et de 3 Instituts Pasteur. Le CNR qui est
également Centre collaborateur de l’OMS pour l’Europe de l’Ouest a reçu des prélèvements de
nombreux pays étrangers (Espagne, Islande, Italie, Luxembourg, Royaume-Uni, Canada, et Etats-
Unis).
Sérologies
La figure 1 montre le nombre de sérums reçus annuellement par le CNR depuis sa création en 1985.
Ce nombre de sérum reçu a été multiplié par 4,6 entre 1985 et 2002, passant de 2 290 à 10 639 et est
resté stable en 2003.
Le tableau 1 montre les principaux résultats des sérologies. En 2001, 2002 et 2003, 8 974, 10 639 et
10 588 sérums ont été testés, respectivement. La proportion de patients ayant fait l’objet d’un
dépistage positif a légèrement augmenté entre 2001 et 2003 en passant de 13 % à 15 %. Le nombre
de fièvre Q aiguës diagnostiquées a également légèrement augmenté entre 2001 et 2003, passant de
167 (2,4 %) en 2001 à 242 (3 %) en 2003 alors que le nombre de fièvre Q chroniques diagnostiquées
à augmenté de 38 en 2001 à 55 en 2002 pour se stabiliser à 52 en 2003.
Par ailleurs, un certain nombre de patients (53 en 2001, 47 en 2002 et 50 en 2003) connus comme
étant porteurs d'une forme chronique de la maladie ont bénéficié d'examens de contrôle. Un profil
sérologique de séquelle d'infection ancienne a été retrouvé chez 378 patients en 2001, 357 en 2002 et
448 en 2003.