ÉTHIQUE DU RECRUTEMENT 5
Vérité de la perception de l'annonce : le lecteur du journal ou du message Minitel ou Web en
analyse plus ou moins en profondeur, objectivement et subjectivement les données.
Risques concernant la confidentialité : le candidat, en poste, qui répond à l'annonce ne risque -t-il
pas que sa recherche soit dévoilée à son employeur actuel. Sait-il quel est le destinataire de son
curriculum vitae ? A-t-il la garantie que son dossier n'est communiqué qu'avec son accord
préalable, même s'il bénéficie de la loi française « Informatique et Libertés ».
Coût des annonces : gratuité et risques de rumeur du bouche à oreille, coûts économiques variant
de 1 à 10 selon les supports utilisés, conduisent à une limitation de la libre concurrence, autant de
données qui peuvent heurter le citoyen démocrate égalitariste. Le recrutement est un acte
économique qui contraint à une optimisation du rapport qualité/prix.
3 — L'entretien de recrutement
L'objectif est que les deux parties (candidat, entreprise) vivent une rencontre de vérité et de
confiance pour que chacune d'entre elles puisse décider s'il y a lieu de contracter (= se choisir
formellement pour travailler ensemble);
La condition nécessaire : ne pas avoir peur, se respecter, atteindre un niveau d'équilibre des
intérêts pour aboutir à la décision.
Si cette dernière est positive, elle signifie que recruté et entreprise vont partager dans la durée
certains projets. Ceux de l'entreprise tournés vers le client, vers l'interne et bien sûr ses résultats
économiques et financiers, ceux du recruté, en terme de responsabilité et de reconnaissance
(salaire, signes d'appartenance, développement personnel et professionnel).
Si la décision est négative, il s'agit de se séparer évidemment sans se détruire, et même sans
ignorer le sens de cette décision. Expliquer est utile autant pour l'entreprise que pour le candidat,
comme repère pour chacun. Pour le futur, il est important que les deux parties décident si le
dossier va être conservé et pour quel usage. Il en est de même et surtout dans la relation avec un
cabinet de recrutement (loi sur les fichiers Informatique et Liberté).
Sur quels domaines doit porter l'entretien de recrutement ?
C'est le recruteur qui impose les règles du jeu. Le candidat a-t-il la possibilité et la motivation, dans
le temps qui lui est imparti, de faire connaître sa vérité, défendre sa chance comme il le
souhaiterait?
Pour valider une candidature le recruteur a besoin de cerner, selon les enjeux du poste tout ou
partie du capital du candidat: ses savoirs (connaissances), savoir-faire (pratiques professionnelles)
et savoir être (comportements) qui composent la compétence (= la valeur professionnelle du
candidat telle qu'elle est jugée par son environnement) et son être (motivations). Le
professionnalisme recouvre les trois premiers critères, mais comment apprécier le quatrième, alors
que déjà beaucoup vivent mal le questionnement sur le savoir être.
Tact, capacité à échanger sur le mode de confiance, discernement face au dit et ou non-dit, savoir
s'arrêter à temps à l'entrée du jardin secret du candidat, c'est le talent dont doit faire preuve le
recruteur. Chaque position, en fonction du contexte et des enjeux, nécessite une grille de lecture
appropriée. Pour l'opérateur industriel qui conduit seul une machine, ou pour une opératrice de
saisie informatique, valider le savoir et le savoir-faire sont suffisants, si l'employeur n'en attend pas
un emploi à vie.
Pour recruter un commercial dans une organisation de vente très structurée et à turn-over élevé,
le savoir être est prépondérant, une formation au savoir-faire peut se greffer sur un capital de
savoir validé, la motivation par l'argent peut être suffisante!
Pour un chef des ventes qui va manager une équipe de commerciaux, la compétence doit être
reconnue sinon ses collaborateurs prendront la fuite, ou sa place !..