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I. RÉSUMÉ ANALYTIQUE
• Ces dernières années, le Maroc est parvenu à la stabilité macroéconomique, marquée
par une inflation modérée et une position extérieure solide. La croissance était
toutefois insuffisante pour faire reculer le chômage et la pauvreté, qui reste
prévalente, surtout dans les zones rurales.
• Les bonnes conditions macroéconomiques ont persisté en 2003, avec un taux
d’inflation inférieur à 2 %, un excédent du compte des opérations courantes chiffré à
3 % du PIB, un niveau de réserves officielles couvrant l’encours de la dette publique
extérieure à fin 2003, et la baisse persistante du ratio de la dette publique au PIB. La
croissance réelle s’est accélérée en 2003, essentiellement sous l’effet d’une récolte de
céréales exceptionnelle, mais elle fléchira probablement en 2004 — passant de 5,5 %
à 3 % — en raison d’une baisse de production dans l’agriculture.
• L’objectif primordial sera d’atteindre une croissance forte et durable dans le contexte
de l’intégration croissante du Maroc à l’économie mondiale. La stratégie des autorités
repose sur deux piliers : a) ajustement progressif de la position budgétaire;
b) poursuite des réformes structurelles de manière à promouvoir à la fois
l’investissement privé et la productivité dans l’ensemble du secteur économique.
• De l’avis des autorités comme des services du FMI, la position budgétaire actuelle
n’est pas tenable à moyen terme. Après s’être creusé d’environ un point du PIB en
2003, le déficit budgétaire devrait, d’après les projections, se maintenir à un niveau
proche de 5,5 % en 2004. Les importants déficits budgétaires ont été aisément
financés grâce au volume substantiel de recettes de privatisation et à l’abondance des
liquidités intérieures, qui a écarté le risque d’une poussée à la hausse des taux
d’intérêt. Si des mesures ne sont pas prises pour réduire le déficit budgétaire, le ratio
de la dette au PIB pourrait atteindre des niveaux insoutenables à moyen terme. La
stratégie d’ajustement budgétaire à moyen terme des autorités permettra de ramener
progressivement le déficit à 3 % du PIB à l’horizon 2009. Les services du FMI
recommandent des mesures de réforme concentrées en début de période de manière à
laisser une marge de manœuvre pour absorber les chocs en cours d’ajustement et
aider à dissiper les craintes liées à l’éventualité de futures hausses d’impôts et de taux
d’intérêt qui feraient obstacle à l’investissement privé.
• Les autorités et les services du FMI considèrent que de vastes réformes structurelles
seront nécessaires pour améliorer durablement les résultats économiques. Les
autorités ont d’ores et déjà accéléré leurs efforts pour remédier aux problèmes
structurels persistants. Les domaines prioritaires sont la libéralisation du commerce
extérieur, l’amélioration du climat des affaires et les réformes du système de pensions
et retraites et du secteur financier.
• Bien qu’il n’y ait pas lieu de remettre en cause l’alignement du dirham, les services
du FMI estiment néanmoins que le passage à un régime de taux de change souple