
Le contexte historique
La Bretagne a été occupée par la 
Wehrmacht
 entre le 18 juin 1940 (Rennes, Fougères) et le 25 juin 
1940.  La  présence   de  bases  sous-marines,   de  camps  militaires,  de   terrains  d’aviation,  de   nœuds 
ferroviaires comme Rennes ou Redon ont entraîné une assez forte densité d’occupation. Par réaction, 
par patriotisme, par conviction idéologique, une partie de la population s’organise progressivement 
dans des mouvements ou des réseaux de résistance ; certains pratiquent la lutte armée (sabotages, 
attentats principalement).
Dès juillet 1940, les premières manifestations d’opposition à l’occupation sont des sifflets lors des 
actualités cinématographiques, des lacérations d’affiches allemandes, mais aussi des sabotages. Ceux-
ci sont en l’été 1940 le fait d’individus isolés ; certains commencent à saboter wagons, locomotives aux 
ateliers de la SNCF à Rennes d’autres comme Marcel Brossier (premier fusillé de Bretagne) coupent  
des câbles téléphoniques, etc.
Dès l’été 1940, les Britanniques comme la France libre envoient des missions pour créer des réseaux 
de   renseignements   tandis   que   sur   place,   des   groupes   se   constituent   pour   fabriquer   des   tracts 
clandestins,  recueillir des renseignements militaires  ou mener  des attentats avec des moyens de 
fortune. C’est dans ce contexte qu’ont lieu les premières exécutions à la Maltière. 
Si le premier d’entre eux est un Rennais, le second est de Lannion. Les premières exécutions sont 
isolées même si certains appartiennent à un groupe de résistance ; mais par la suite, ce sont plusieurs 
hommes qui sont fusillés à chaque fois appartenant souvent au même groupe de résistance. A La 
Maltière,   c’est   l’exécution   de   25   résistants   qui   marqua   profondément   la  population   rennaise.   La 
plupart habitaient Rennes et étaient ouvriers, cheminots. Leur exécution fut immédiatement connue 
puisque l’occupant laissa 
l’Ouest-Eclair
 relater leur procès et annoncer leur exécution ce qu’il se garda 
bien de faire par la suite car ils démontraient que s’opposer, résister était possible mais au péril de  
leur vie.
Jusqu’en mars 1944, il n’y eut plus d’exécution ; les résistants arrêtés, après avoir été torturés, 
étaient le plus souvent transférés à Paris pour être exécutés au Mont-Valérien ou déportés.
Les fusillés de mai et juin 1944 sont originaires de plusieurs départements bretons. L’augmentation 
de   l’activité   des   résistants :   propagande,   sabotages,   attentats,   action   de   maquis,   puis   la 
recrudescence due au débarquement de Normandie provoquèrent une accentuation de la répression 
avec   des   exécutions   sans   procès,   les   femmes   étant   « épargnées »   c’est-à-dire   envoyées   en 
déportation. On ne peut cependant dire actuellement pourquoi certains hommes furent exécutés sur 
place et d’autres envoyés en déportation pendant cette même période ; si certains d’entre eux étaient 
des responsables de mouvements ou de groupes de résistance, c’était loin d’être le cas de la plupart. 
  
Jacqueline SAINCLIVIER
                     Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université Rennes II 
Page 4 / La Butte de la MALTIERE, lieu d'exécution des Résistants