Les technologies de l’information et de la communication
irriguent l’ensemble de la société et contribuent à faire émer-
ger de nouvelles formes d’échanges et de relations sociales,
à transformer les attitudes et les pratiques en matière de
recherche et de production de l’information. Ces mutations
sont particulièrement sensibles dans le champ de la santé.
Le foisonnement et le succès des sites web, mais aussi des
forums, des blogs et autres « espaces virtuels », porteurs
d’informations concernant la santé et la médecine ouvrent la
voie à autant de progrès que de risques.
Les progrès tiennent notamment à un accès élargi à des
bases de connaissances multiples et à la possibilité de
confronter des points de vue. La communication est passée
successivement dans le cours de l’histoire de la tradition orale
à l’expression écrite littéraire. Elle s’effectue aujourd’hui dans
les espaces numériques qui promeuvent la démocratisation
du partage des connaissances et le croisement des exper-
tises, des savoirs et des vécus.
Les risques concernent le respect des personnes et de la
condentialité des données personnelles véhiculées par les
nouveaux médias. Ils tiennent aussi à la rapidité des échanges
sans prendre le temps de mûrir la réexion et peuvent contri-
buer à la propagation de fausses nouvelles voire de rumeurs
qui « enamment la Toile ».
En ce qui concerne l’usage des TIC en santé, le Cnom re-
nouvelle aujourd’hui ses recommandations et préconisations
en matière de déontologie des médecins sur le web, car il
tient à contribuer à la construction d’un système d’informa-
tion en santé qui garantisse la qualité de la médecine et
renforce la qualité de la relation médecins-patients.
Devant les nouveaux usages d’Internet actuellement en
pleine expansion dans le champ de la santé, le Cnom sou-
haite, en effet, à la fois engager les médecins à renforcer leur
présence sur le web et accompagner les usages déontolo-
giques des réseaux sociaux numériques.
Le web n’est qu’un média parmi d’autres et la déontologie
médicale n’a pas à y être différente. Les informations sur la
Toile et les propos sur les réseaux sociaux numériques, ne
doivent pas entraîner des comportements qui ne seraient ni
assumés, ni acceptés, dans la vie réelle.
Mais il est nécessaire d’identier des interrogations déon-
tologiques particulières qui appellent des recommandations
adaptées. C’est le cas, par exemple, de l’identité numérique
et du pseudonymat, un sujet sur lequel le Cnom apporte une
proposition concrète. C’est aussi le cas de la certication des
sites santé, destinée à orienter le public vers des sources
ables d’information, qui exige une démarche rénovée. C’est
également le cas du téléconseil en santé dont l’exercice
devrait, selon le Cnom, donner lieu à une réglementation
sanitaire et à des obligations spéciques. Ces exemples ne
sont pas exhaustifs.
Pourquoi encourager les médecins à participer plus large-
ment au web ? Parce que la recherche et le partage de l’in-
formation santé en ligne constituent aujourd’hui plus encore
EDITORIAL