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GAZ ET PETROLE DE SCHISTE : REVOLUTION PLANETAIRE ET DENI FRANÇAIS
Alexandre ANDLAUER et Christophe Hecker
Ed. Laffont, 2015
Les auteurs (respectivement analyste financier et promoteur immobilier) se livrent
à un vibrant plaidoyer en faveur de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste du
sous-sol français. Ils estiment que le rejet de cette source d’énergie par l’opinion
française et par l’Assemblée Nationale est dû à une méconnaissance des enjeux et
des externalités qui y sont attachés. Ils avancent un véritable arsenal d’arguments
de toutes natures afin de briser le tabou qui frappe le pétrole et le gaz de schiste.
La France reste un des rares pays à ne pas engager leur exploitation ; pourtant
celle-ci contribuerait - pendant 77 ans ! - à réduire de 30 milliards € la facture
énergétique et à créer 150 000 emplois directs. La reprise économique et le
redressement de l’emploi des Etats Unis sont principalement dus à l’adoption de
cette énergie. Sa montée en puissance a entraîné une chute du prix du pétrole
conventionnel. La campagne de dénigrement suscitée par le film américain
« gasland » est manipulatoire.
Quelques voix encore timides d’hommes politiques s’élèvent toutefois en faveur de
ce levier incontournable du redressement économique de la France. Selon les
auteurs, seul un « débat constructif, dépassionné et apolitique » permettrait à
notre pays de retrouver sa compétitivité perdue.
Jean-Jacques Pluchart
CROISSANCE ZERO
Patrick ARTUS et Marie-Paule VIARD
Ed Fayard, 2015.
Cessons de nous voiler la face : les prévisions de croissance que nous égrènent
depuis 2009, les gouvernements successifs ont perdu de la crédibilité. 2% de
croissance en 2017 et au-delà relève de la mission impossible ! La croissance qu’a
connue la France à la fin du XXème siècle, fondée sur les gains de productivité et le
progrès technique, n’était pas la règle d’un monde nouveau mais l’exception d’une
histoire têtue, thèse que l’ouvrage défend abondamment. Faut-il pour autant se
décourager ? Non, nous disent les auteurs qui ne veulent pas appartenir au clan
des « déclinistes ». La France est au seuil d’un nouveau mode de développement.
Soit elle refuse d’affronter cette réalité au risque de basculer dans « la violence la
plus légitime » (quels sont les critères de légitimité de la violence ?), soit elle
change de logiciel et s’ouvre de nouvelles pistes de création de bien-être qui