Contribution à la connaissance du mode de création et de fonctionnement d’accords de cooperation entre PME
francophones (cas des PME camerounaises et françaises)
Dr Gilles Célestin ETOUNDI ELOUNDOU, Enseignant à la FSEG, Université de Youndé II- SOA 2
L'exigence de compétitivité, la nécessité de s'arrimer au train de la mondialisation ambiante,
et l'impératif de survie face à la concurrence de plus en plus accrue, incitent les entreprises à
rechercher sans cesse les moyens d'une adaptation à ce nouvel environnement plutôt dynamique et
turbulent. Le fonctionnement de toute économie est désormais subordonné à la mise en œuvre des
stratégies pouvant anticiper les évolutions potentielles. Le défi consiste ainsi, pour un nombre
croissant de PME, à faire des alliances stratégiques ou à nouer des accords de coopération dans des
domaines d'intérêt commun et de bénéficier éventuellement de l'action conjuguée des instances
nationales et communautaires. Pourtant, les nombreux accords déjà existants sont rarement définis
de manière précise (STRATEGOR, 1997: 213 ; GARETTE, 1995 : 249). Ainsi, pour certains,
l'accord de coopération désigne la totalité des choix de croissance externe ; pour d'autres, l'AC ne
désigne autre chose que l'alliance stratégique entre entités concurrentes. Par ailleurs, lorsque les
études portent sur la PME africaine, l'enjeu encouru par cette entité est très diversement perçu.
CAUSSE (1993) retient à cet effet deux attitudes. La première est relative à ceux qui dénoncent la
situation de dépendance économique qui pourrait résulter de l'intégration inégale à l'économie
mondiale, par le jeu d'une division internationale du travail, qui reproduit inexorablement la
dichotomie entre les pays du Nord et ceux du Sud. Cette catégorie préconise ainsi la rupture, la
déconnexion. La thèse opposée est défendue par d'autres personnes qui, au contraire, sont
favorables à une plus grande insertion dans l'économie mondiale et, pour ce faire, préconisent une
augmentation des relations qui existent entre pays du nord et du Sud sous différentes formes,
généralement appelées "partenariat".
Face à ces discours contradictoires, le responsable de PME peut apparaître confus, soucieux
et curieux d'en connaître davantage. Le projet de notre réflexion vise ainsi à comprendre de
l'intérieur, un processus de développement relationnel spécifique: le mode de création et de
fonctionnement d'accords de coopération francophone entre PME camerounaises et Françaises.
L'approche utilisée est inductive et procède par étude de cas. L'objectif de cet article est dans un
premier temps d'appréhender le concept d'accords de coopération francophone : Exercice qui sera
par la suite renforcé par une revue de la contribution de la théorie à notre sujet de réflexion. En
second lieu, nous présenterons la méthode de collecte et d'analyse des données et in fine, les
principaux résultats de l'étude.
I - DE LA DÉFINITION DE L'ACCORD DE COOPÉRATION (AC)
A LA THEORIE
I.1. Tentative de définition de l'Accord de Coopération
La vogue du concept d'accord de coopération est au fond assez récente dans nos pays. Ce
concept d'accord de coopération succède à d'autres concepts, à d'autres expressions que nous
connaissons : partenariat, alliance stratégique, etc… Ce rappel nous amène à nous demander si la
nouvelle formulation de cette idée échappe aux ambiguïtés des concepts antérieurs. A notre avis, il
ne faut pas s'empresser de trancher cette question. Il faut d'abord cerner le sens, les contours, les
caractéristiques de cette expression : accord de coopération. Cet effort de compréhension permettra
d'ouvrir la voie à la recherche de solutions à notre sujet de réflexion. Nous pourrions en fin de
compte proposer une définition de synthèse dans le cadre de notre étude.
De nombreux auteurs ont proposé chacun selon sa sensibilité, une définition de l'accord de
coopération. Dans une approche juridique MERCADAL et JANIN (1974 :
Cahiers africains d’Administration Publique, No. 56, pp. …. à …..
Accords de Coopération entre PME Francophones