Le rôle du gouvernement fédéral dans le a viabilité rurale Quels sont les problèmes du Canada rural et quel est le rôle qui revient au gouvernement du Canada pour les régler? Ces questions de fond son traitées dans un rapport commandé par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) intitulé Canada rural : la vision et la voix nationales qui s’imposent. Avec la collaboration de MM. Donald J. Savoie de l’Université de Moncton et Bill Reimer de l’Université Concordia, le rapport fait le point sur le Canada rural et le rôle joué par le gouvernement fédéral pour en soutenir le développement. De nombreuses questions sont examinées : Qu’est-ce que le Canada rural? Quel est le rôle du Canada rural dans l’économie nationale? Quel rôle doit jouer le gouvernement fédéral dans la viabilité rurale? Quels changements pourraient être apportés au besoin à l’appareil gouvernemental fédéral afin qu’il joue pleinement son rôle? Les ressources naturelles, l’énergie, les produits agricoles et les matières premières provenant des régions rurales représentent aujourd’hui 50 pour cent des exportations canadiennes, mais les collectivités rurales ne progressent pas au rythme de l’économie nationale qu’elles soutiennent si fortement. Le Recensement de 2006 a révélé que la proportion du Canada rural dans la population nationale a glissé sous la barre des 20 pour cent pour la première fois dans l’histoire du Canada et que les municipalités rurales attirent moins de 5 pour cent des nouveaux arrivants. Ce « rétrécissement » est un symptôme des problèmes plus profonds qui affligent le Canada rural : revenus des ménages de 10 000 $ inférieurs à ceux des ménages des centres urbains, espérance de vie plus faible que la moyenne et niveau de pauvreté chronique plus élevé que celui de l’ensemble du pays. Dans ce contexte, les municipalités rurales doivent jongler avec une assiette fiscale en régression, des sources de revenu limitées et des infrastructures qui vieillissent rapidement tout en tentant de fournir les services de base et les installations collectives nécessaires pour attirer de nouveaux résidents et de nouvelles entreprises et retenir leur population. La récente crise économique mondiale a accentué les tendances à long terme observées en 1996 par la Fondation canadienne pour la revitalisation rurale, qui affirmait : « le Canada rural voit ses villes et ses villages dépérir et perdre leur population devant des services sociaux inadéquats, dont une pénurie chronique de médecins ». Le rapport examine les pours et les contres d’un soutien du gouvernement fédéral au développement rural, notamment le point de vue de certains observateurs urbains qui estiment que le Canada rural est un boulet pour l’économie nationale et les régions urbaines et qu’il faudrait laisser les forces du marché et l’exode rural résoudre le problème. Le rapport fait valoir que ce point de vue néglige d’importants enjeux sociaux et des dommages potentiels à l’économie nationale, et que les collectivités rurales demeurent essentielles au tissu économique, social et environnemental du Canada. Selon le rapport, toutes les régions doivent prospérer pour que l’économie nationale puisse tourner rondement. Certes, le Canada rural ne disparaîtra pas tant que l’exploitation des ressources naturelles sera importante pour l’économie nationale. Cependant, des collectivités rurales faibles et sans dynamisme ne peuvent être avantageuses ni pour leur population, ni pour les industries qu’elles soutiennent, ni pour les régions urbaines qui en dépendent pour leurs bois, leurs aliments, leurs minéraux et leur énergie. Quel rôle, donc, doit jouer le gouvernement fédéral dans le développement rural? Tout en évitant de proposer des solutions définitives, le rapport avance certains changements qui pourraient être apportés à l’appareil gouvernemental fédéral pour en renforcer le rôle à l’égard des enjeux ruraux. Un important objectif est de veiller à ce que le gouvernement fédéral ait la capacité d’aborder les enjeux et les politiques sous un angle rural et de doter l’appareil gouvernemental d’une vision horizontale des défis du Canada rural et des programmes dont il a besoin, rejoignant ainsi l’objectif du Secrétariat rural. Le rapport aborde aussi la nécessité de promouvoir le développement et la diversification économiques des collectivités rurales afin de les rendre moins tributaires des mono-industries et des ressources naturelles, et ainsi moins vulnérables aux cycles de l’économie locale. Le gouvernement fédéral doit élaborer une vision à long terme du rôle qu’il entend assumer auprès des collectivités et faciliter ce rôle par des engagements financiers soutenus. Des infrastructures publiques adéquates sont aussi essentielles à l’économie des régions rurales, éloignées et nordiques, dont la compétitivité est freinée par des problèmes d’accessibilité et des économies d’échelle limitées. Pour relever efficacement de tels défis, il faut intégrer les politiques et les programmes de développement rural de tous les ordres de gouvernement. Il faut éviter une solution universelle en reconnaissant les défis et les occasions propres aux collectivités rurales, éloignées et nordiques. suite au verso Enfin, le rapport énonce les principes sur lesquels le Parlement devrait s’appuyer afin de cibler et d’évaluer des mesures précises qui procureront au Canada rural les outils nécessaires pour relever ses défis économiques, sociaux et environnementaux. 1. Le Canada rural a besoin d’un champion au sein du Cabinet fédéral pour piloter et soutenir les changements, et pour intégrer et coordonner les initiatives des différents ministères. 2. Les collectivités rurales ont besoin d’engagements durables – un plan à long terme – de la part du gouvernement fédéral, afin d’être assurées de recevoir les ressources et l’attention voulues pour s’attaquer aux problèmes de fond et mettre en œuvre des stratégies à long terme. 3. L’élaboration d’une vision et d’une stratégie de viabilité rurale doit miser sur les différents ministères et se faire en partenariat avec les trois ordres de gouvernement, l’industrie et les groupes communautaires. 4. Aucune formule universelle ne permettra au Canada rural de relever les défis auxquels il est confronté : les solutions envisagées doivent être adaptées à la diversité des collectivités rurales du Canada. 5. Le gouvernement du Canada doit fournir l’appareil, c’est-àdire les structures, les mandats et les ressources ministériels appropriés, pour soutenir un engagement durable, horizontal, coopératif et financé convenablement à l’égard du Canada rural, afin d’en assurer la vigueur et la viabilité aujourd’hui et dans l’avenir. Pour plus d’informations, prière de communiquer avec : Susan Irwin, conseillère en politiques Téléphone : 613-907-6391 Courriel : [email protected]