8ème Journée Jeunes Chercheurs en SIC - GERiiCO

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8ème Journée Jeunes Chercheurs en SIC
Laboratoire GERiiCO – Université Lille 3
Villeneuve-d’Ascq, France, 16 mai 2013
RÉSUMÉS
Sommaire
Atelier 1. Sociabilité numérique ................................................................................................. 3
Atelier 2. Représentations et discours médiatiques .................................................................. 6
Atelier 3. Usages et dispositifs numériques ............................................................................. 10
Atelier 4. Pratiques culturelles et oralité ................................................................................. 14
Atelier 5. Communications publique et politique .................................................................... 16
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Atelier 1. Sociabilité numérique
L'appropriation des réseaux sociaux professionnels par les jeunes diplômés
Arnaud POVEDA - IFP-CARISM, Paris 2 / GERiiCO, Lille 3
Cette thèse étudie l’appropriation des réseaux sociaux professionnels (RSP) par les jeunes, et en
particulier de Viadeo en tant que leader en France. Ici, cette communication se propose de revenir
sur les grands axes de recherche de la thèse à la lumière des enseignements de l’enquête doctorale.
Ainsi, cette communication s’inscrit dans le cadre d’une réflexion autour de l’élaboration d’un plan
en vue de la rédaction de la thèse. La recherche se structure autour de trois grandes hypothèses.
D’abord, l’appropriation des RSP diffère selon le parcours sociobiographique de l'usager. Ensuite, les
RSP participent à la construction des identités professionnelles des jeunes, même si leur statut
demeure le plus souvent celui d’étudiant. Enfin, lorsque les jeunes s’engagent sur Viadeo, ils ne font
pas abstraction de leurs usages passés d’internet. Ainsi, l’appropriation d’un RSP redéfinit leurs
usages du web de manière globale, et notamment de Facebook. Ainsi, la recherche étudie le
processus de construction des identités sociales et professionnelles à l’ère numérique d’une part ;
d’autre part, la sociologie des usages est privilégiée pour analyser le processus d’appropriation des
dispositifs techniques.
L’enquête associe l’analyse d’un corpus de 1000 profils d’usagers de Viadeo avec une série d’une
cinquantaine d’entretiens. Cette étude permet d’identifier les types de parcours représentés sur la
plateforme, et ainsi de repérer d’éventuelles modalités de mise en récit de soi propre à ces derniers.
Il apparaît que les jeunes diplômés d’Ecole de Commerce et de formations en lien avec les métiers de
la communication sont largement représentés sur la plateforme. Dans ces formations, avec ou sans
cadre institutionnalisé du type Réseau des Anciens, la pratique du « réseautage » y est fortement
valorisée tant dans sa dimension opérationnelle que symbolique. Cependant, la structure de
formation oriente le regard que les usagers portent sur le RSP. Ainsi, les jeunes communicants
s’engagent sur Viadeo en se représentant ce que « doit être » un réseau professionnel, sans pour
autant que la plateforme ne puisse remplir ce rôle concrètement. Pour les diplômés des Ecoles, la
plateforme est redondante avec le réseau « Alumni » dont les applications sont connues des
membres. Aussi, lors de leur inscription sur Viadeo, ils ne recherchent pas nécessairement la
reproduction d’un réseau professionnalisé mais plutôt à répondre à un autre type d’injonction : se
rendre visible non pas tant auprès de recruteurs mais plutôt pour y affirmer une identité
socioprofessionnelle valorisée socialement. Ainsi, la thèse questionne la dimension opératoire des
RSP. Plus que la recherche et l’accès à l’emploi, ces plateformes seraient surtout investies dans une
démarche symbolique. En effet, tous les enquêtés ont intériorisé les enjeux liés à la traçabilité sur le
web. Ainsi, dans l’idée de se préserver un espace en ligne à soi, ils tendent à investir des espaces en
ligne légitimes dans le champ professionnel, voilant dans le même temps d’anciennes traces privées.
L’étude de l’appropriation des RSP par les jeunes diplômés doit donc prendre en compte la place du
web dans leurs pratiques de sociabilités.
Les structures de la blogosphère infodoc
Bérengère STASSIN - GERiiCO Lille 3
Cette communication présente les premiers résultats d’une recherche doctorale portant sur la
circulation des savoirs et de l’information au sein de la blogosphère infodoc et plus particulièrement
des blogs tenus par des praticiens de l’information (bibliothécaires, archivistes, documentalistes) et
des chercheurs en sciences de l’information et de la communication. Ces derniers constituent un
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réseau d’experts (Cardon, 2007), une « communauté épistémique » (Hass, 1992) produisant de la
connaissance nouvelle sur la base de critères scientifiques et pouvant, à certains moments, intervenir
dans les processus de politique publique (Millerand et al., 2011). L’émergence de cette communauté
est rendue possible par l’usage du blog que nous envisageons comme un dispositif infocommunicationnel (Couzinet, 2009), c’est-à-dire un moyen de diffusion des connaissances favorisant
la création de liens sociaux entre le producteur de l’information, celui qui permet sa circulation et
celui qui se l’approprie et conduisant à une forme d’ « hybridation des savoirs » (Couzinet, 2000)
entre les praticiens et les chercheurs. Cela pose alors la question de la nature et du fonctionnement
de la médiation exercée par une telle blogosphère.
Nous avons constitué un corpus de 90 blogs et mené une analyse structurale et une analyse de
contenu sur un total de 1598 billets publiés en le 1er janvier et le 31 décembre 2011. L’analyse
structurale nous a permis de découvrir la « structure relationnelle » de la blogosphère infodoc
(acteurs centraux, acteurs isolés, clusters et cliques). Les liens entre les blogs ont été collectés via un
crawler (Navicrawler) et visualisés à l’aide d’un logiciel d’analyse de données relationnelles (Gephi).
L’analyse de contenu nous a permis de découvrir les principales thématiques développées par les
blogueurs (bibliothéconomie, identité numérique, e-réputation, livre numérique…) et les différents
types de billets qu’ils rédigent (article de point de vue, description d’outil, compte-rendu
d’expérience, note de lecture…), en d’autres termes de découvrir les structures « sémantique » et
« discursive » de notre dispositif.
Les liens créés par les blogueurs, les sujets qu’ils abordent et les types de billets qu’ils publient
illustrent clairement leur volonté de partager des connaissances, des savoir-faire et des bonnes
pratiques mais également de réfléchir collectivement aux changements provoqués par l’arrivée du
web 2.0 dans les bibliothèques, dans les entreprises et plus largement dans la société. Ces questions
engendrent parfois des débats, voire des controverses, auxquels les praticiens et les chercheurs
prennent part.
Bibliographie
Cardon D., Delaunay-Téterel H. (2006) La production de soi comme technique relationnelle, Réseaux, vol 4,
n° 138, 15-71.
Couzinet V. (2000) Médiations hybrides : le documentaliste et le chercheur en sciences de l’information, PARIS,
ADBS Éditions.
Couzinet V. dir (2009) Dispositifs info-communicationnels, Paris, Hermès-Lavoisier.
Haas, P. (1992) Introduction: epistemic communities and international policy coordination, International
Organization, 46(1), 1-35.
Millerand F., Heaton L., Proulx S. (2011) « Émergence d'une communauté épistémique: création et partage du
savoir botanique en réseau », dans Proulx S., Klein A. (dir.) Connexions: communication numérique et lien
social, Namur, Presses universitaires de Namur.
Comment les médias sociaux influencent l’appropriation des films français en
Chine : l’exemple du Tieba pour construire des communautés de fans
Yu ZHOU - GERiiCO Lille 3
La notion de « fan » est beaucoup mentionnée depuis les années 1980, surtout avec le
développement de la technologie, plusieurs approches sont mises en œuvre. Les dispositifs
médiatiques jouent un rôle très important aujourd’hui. Les fans clubs traditionnels sont au fur et à
mesure remplacés par de nouvelles formes de communautés de fans, comme par exemple, les
forums de fans. L’arrivée d’Internet a donné tout son sens à l’idée de « culture participative »
(Jenkins, 1992). Elle a entraîné une évolution, aussi bien dans les méthodes selon lesquelles on
étudie les « fans », que sur les sujets sur lesquels portent ces études (Hellekson, Busse, 2006). Je me
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penche dans mon travail sur le rôle des dispositifs numériques (notamment les sites du web 2.0)
dans le processus d’appropriation des films français en Chine. Tieba est un forum chinois, régi par le
moteur de recherche chinois Baidu. Il compte plus de 10 000 sous-forums. Il permet aux utilisateurs
de créer leurs propres sous-forums selon des mots-clés. Par exemple, on peut créer un forum
consacré à un acteur ou à un film. Ceci libéralise et simplifie la création d’une communauté de fans.
Autrement dit, Tieba rend accessible à tous la création d’un forum (il n’est plus nécessaire d’avoir des
compétences en informatique pour le faire). J’ai choisi les forums du film « Le fabuleux destin
d’Amélie Poulain » et du film « La Grande Vadrouille » pour mon analyse.
Les fans se réunissent sur les forums autour d’un même sujet (le film) ; ils s’informent, échangent
et partagent. Le forum est pour eux un outil de sociabilisation. C’est aussi un processus de
valorisation des œuvres, puisque, au travers de différentes discussions, le public (les fans) les
réévalue : un film populaire ancien peut devenir un «classique», comme « La Grande Vadrouille ». Le
rôle du forum paraît important pour les publics chinois. D’une part, le forum est un dispositif
informationnel, puisqu’il apporte des connaissances au sujet du film, des acteurs, et de la société
française. D’autre part, le forum est un endroit qui permet de trouver des gens partageant les
mêmes passions, ce qui est plus difficile dans la vie réelle: obstacles géographiques, trait de caractère
(timidité)… Aujourd’hui, Internet se développe rapidement. L’accès aux œuvres étrangères n’est plus
aussi difficile qu’auparavant. Le forum permet au public chinois de mieux connaître les films français,
mais aussi les Français et la société française. Il est plus qu’un « lieu de sociabilité ». Il est aussi un
pont d’internationalisation d’une culture. Dans ce contexte, la « culture participative » évolue : de
nouveaux fans y prennent part, ils font circuler les informations plus facilement et peuvent proposer
plus d’interprétations et de productions personnelles ; ils développent de nouveaux groupes à l’aide
de différents logiciels pour mieux communiquer ; enfin, ils enrichissent ces réseaux sociaux qu’on
peut appeler « les mondes d’art » (Howard Becker, 1982).
Bibliographie
Sandvoss C. (2005) Fans: the mirror of consumption, Polity Press, Cambridge.
Jenkins H (2006) Fans bloggers, and gamers: exploring participatory culture, New York, University Press New
York.
Becker H.S. (1982) Art Worlds, PU California, California.
Castells M (1998) La société en réseaux, l’ère de l’information, Fayard.
Hills M. (2002) Fan cultures, Routledge, New York.
Lewis L.A. (1992) The Adoring audience: fan culture and popular media, Routledge, New York.
Flichy P. (2010) « Les nouvelles formes des collectifs », Réseaux, n°164.
Le Guern P. (2002) Les cultes médiatiques: culture fan et œuvres cultes, PU Rennes, Rennes.
Constitution d'un corpus à partir d'un forum de discussion – retour d'expérience
Eric SOTTO - DICEN, CNAM
Le thème de notre recherche porte sur les échanges conversationnels entre les consommateurs
sur les réseaux sociaux. Ce travail de recherche vise à compléter notre connaissance sur le
fonctionnement d’un forum de consommateurs et son impact dans l’offre de services innovants.
Dans la continuité des travaux de Goffman, Marcoccia, Kerbrat-Orrechioni, nous appréhendons les
forums de discussion dans une dimension interactionniste et conversationnelle. Notre objet d’étude
porte sur un forum public de discussion, francophone et thématique. Notre objet d’analyse est
constitué d’un corpus de conversations (fils de discussion) portant sur un produit de consommation :
le livre numérique. Nous avons repéré le forum de booknode.com à partir d’un moteur de recherche.
L’adresse booknode.com/forum apparaît sur la première page de Google en utilisant des mots clés
généralement utilisés pour trouver un forum de discussion.
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Le forum est un objet d’étude pertinent car sa structure lui confère un intérêt phénoménologique
évident notamment pour identifier de « nouveaux » comportements de consommation (Marcoccia,
2004, 2011). Effectivement, les échanges semblent infinis et apparaissent spontanément, sans la
participation du chercheur qui devient un observateur discret ou dissimulé. De plus, nous sommes
affranchis des erreurs de transcription puisque nous assimilons les échanges à des paroles (déjà)
écrites accompagnées de marqueurs de l’oralité (gestes, regards, expressions des émotions, etc.). Un
bémol, nous ne pouvons pas occulter des difficultés méthodologiques au moment de la constitution
d’un corpus. Le flou qui caractérise les contributeurs, les fausses identités et les conditions de
production des messages ne facilitent pas une étude des motivations. De surcroît, la sélection de
l’échantillon reste une source d’interrogation permanente. Les fils de discussions traités constituent
un échantillon arbitraire (choix du nombre de messages), de taille limitée (corpus représentatif),
portant sur un seul sujet (cohérence thématique).
Une posture non participante présente des atouts car la question du rapport de place entre
l’observateur et les participants ne se pose pas (pas d’influence sur l’interaction car pas de présence
explicite de l’observateur, pas de trace de sa présence). Cette posture s’applique parfaitement à
notre démarche qui souhaite rendre compte de ce qui se passe ici, d’en dégager les différentes
composantes, de les analyser et d’être constamment « surpris » (Laperriere, 1993). En outre, nous
n’utilisons pas des outils d’enregistrement dissimulés (dimension éthique) parce que le forum est un
espace public ouvert et vu par tous (fin du « paradoxe de l’observateur » tel que le conçoit Labov ?).
Nous entendons récolter un matériau essentiellement textuel, authentique, sans les éventuelles
conséquences d’une transcription puisque les données postées par les participants sont
automatiquement enregistrées et archivées dans le forum. Enfin, la collecte des données s’est
déroulée pendant la période janvier – février 2013. Nous avons procédé à une extraction manuelle,
brute et sans perte en utilisant un logiciel libre de copie de site (« aspirateur »), sous licence GPL :
Httrack. Les données ont été enregistrées dans un document Word, sans l’utilisation d’une méthode
de retranscription. Ainsi, les messages sont restitués tels qu’ils apparaissent dans leur syntaxe,
orthographe et mise en forme.
Atelier 2. Représentations et discours médiatiques
Étude sociosémiotique de discours postpublicitaires
Frédéric AUBRUN - ELICO, Lyon 2
Les nouveaux discours publicitaires sont à la fois les objets de la société postmoderne mais
également les sujets de celle-ci en faisant remonter à la surface médiatique les principales valeurs de
la postmodernité. En posant ce principe général de départ, nous voudrions mettre l’accent sur la
notion de « brouillage » au centre du courant postmoderne, et dépasser ainsi la dichotomie classique
entre sujet et objet. C’est une vision à laquelle nous a habitués Bauman (2008) en décrivant la
« transformation des consommateurs en marchandises » dans son essai philosophique « S’acheter
une vie », autrement dit en postulant le passage de « sujets de consommation à objets de
consommation » dans la « société des consommateurs ».
Ce brouillage de statuts est un trait caractéristique de la société postmoderne. En 1979, Lyotard
qualifiait de « postmoderne » « l’incrédulité à l’égard des métarécits », faisant référence aux
promesses déchues de la période moderne. Aux soubassements modernes (raison, science,
hiérarchisation, etc.) se seraient substituées de nouvelles valeurs. Riou (1999) s’est particulièrement
intéressé à l’étude de cette culture postmoderne dans son ouvrage Pub Fiction, en la liant avec la
publicité. Depuis les années 2000, nous assistons à un épuisement progressif des modèles
publicitaires traditionnels au profit de nouveaux modèles hybrides, calqués sur les valeurs de la
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société postmoderne, avec notamment une fragmentation du discours publicitaire. Cela se traduit
par un recours fréquent à l’intertextualité, au détournement et au pastiche, comme peuvent en
témoigner les récentes campagnes des marques Orangina (2010, « Naturellement Pulpeuse »), Oasis
(2012, « Be Fruit ») ou bien encore McDonald’s (2009-2011, « Venez comme vous êtes ») – cette
dernière allant jusqu’à mettre en scène des personnages fictifs de la culture populaire, vecteurs
d’accessibilité (Dark Vador, King Kong, etc.). « Ainsi, note Krieg-Planque (2012, p. 187-188), il importe
de penser les discours en tant qu’ils se répondent les uns aux autres, sont en relation avec des
extérieurs à eux-mêmes, sont parlés par d’autres, présentent des porosités, circulent par fragments :
les discours méritent d’être étudiés en tant qu’ils se reconnaissent ou s’ignorent, s’accueillent et se
repoussent ». C’est l’affirmation du « principe de non-clôture des discours » [post-publicitaires].
Notre recherche s’inscrit dans le champ pluridisciplinaire des Sciences de l’Information et de la
Communication en proposant une étude sociosémiotique de discours post-publicitaires. « Le regard
sociosémiotique, développe Semprini (2007), se distingue ainsi d’une approche sémiotique classique
par sa vocation à élargir l’analyse à des problématiques de type socioculturel ». Par conséquent, nous
envisagerons les publicités comme des discours sociaux, indissociables de leur « contexte
d’énonciation » (Esquenazi, 2007).
Bibliographie
Bauman Z. (2008) S’acheter une vie, Paris, Editions Jacqueline Chambon.
Esquenazi J.-P. (2007) Sociologie des œuvres, Paris, Armand Colin.
Krieg-Planque A. (2012) Analyser les discours institutionnels, Paris, Armand Colin.
Lyotard J.-F. (1979) La condition postmoderne, Paris, Les Editions de Minuit.
Riou N. (1999) Pub Fiction, Paris, Editions d’Organisation.
Semprini A. (2007) Analyser la communication II. Regards sociosémiotiques, Paris, Harmattan.
De la construction d’un cadre conceptuel et théorique à l’analyse du dispositif des
images de journaux quotidiens français.
Marie Sophie MADIBA - Université Lumière Lyon 2
Travailler sur un objet de recherche nécessite de délimiter l’angle d’analyse de celui-ci. C’est
pourquoi le chercheur doit établir un cadre conceptuel et théorique. Ce dernier aide non seulement
à formuler une problématique mais également à asseoir sa recherche sur des hypothèses reposant
sur des modèles d’analyse appropriés à la collecte de données. Notre sujet de recherche à savoir « la
presse et ses supports : évolution ou révolution ?» interroge les transformations dans la mise en
page des journaux et, en particulier, le dispositif de structuration des images au travers d’une
actualité (les élections présidentielles de 2007 et 2012 en France). Nous partons du constat selon
lequel la période 2004-2005 donne lieu au renouvellement des maquettes des journaux comme Le
Monde, Le Figaro, L’Humanité et Libération. Celui-ci concerne la proportion et la disposition des
images tout autant que la configuration des titres et des rubriques de ces supports. Ce qui nous
conduit à cette question problématique : Comment se structure et se présente le dispositif d’images
(types, contenus et disposition d’images) dans les unes de journaux d’une période historique donnée
à une autre? Afin de cerner le concept de changement dans le dispositif de mise en visibilité des
images des journaux, nous avons recherché les tendances d’analyse de celui-ci. Pour la sociologie
déterministe des innovations (Everett Rogers), les changements sont pensés comme quelque chose
de nouveau qui change radicalement un mode de structuration préexistant à une activité. Du point
de vue de la sociologie de l’action technique (Patrice Flichy), les mutations au sein du supportjournal peuvent être analysées comme des rapports de négociation entre les producteurs et les
usagers d’un support. Eu égard aux deux approches précédentes, nous avons choisi de fonder notre
hypothèse sur la théorie de l’acteur- réseau (Bruno Latour). Celle-ci conduit à voir les liens
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d’interdépendance entre les acteurs d’une activité, leur discours et le discours scientifique sur ces
deux objets. Par ricochet, nous avons mobilisé le concept de dispositif de Patrick Charaudeau pour
questionner le réseau de relations qui existe ou non entre le mode de structuration des images des
journaux ainsi que les places, rôles et discours des acteurs qui les produisent. La notion de cadre de
Goffman permet ainsi de partir des règles qui régissent la monstration et l’interprétation des
nouvelles pour déduire de leur stabilité ou de leur mutation. Toutefois, notre recherche s’appuie sur
une méthode sémiologique et sémio-discursive pour relativiser l’homogénéité entre les différents
journaux (Corpus d’étude : Le Figaro, Le Monde, 20 Minutes, Métro, Le Progrès et Lyon Plus)
contrairement aux arguments latouriens. Notre hypothèse principale est qu’il y a une continuité et
non pas un renouveau dans le dispositif de structuration des images des journaux du corpus et ce,
dans une approche diachronique et synchronique. Le concept de co-construction permet de
souligner la dimension interactive du journal sans s’inscrire dans une sociologie des usages des
lecteurs.
Bibliographie
Charaudeau P. (2005) Le discours de l’information médiatique, L’impossible transparence du discours, Paris,
Médias Recherches, De Boeck.
Goffman E. (1991) Le sens commun, Les cadres de l’expérience, Paris, Editions De Minuit.
Belting H. (2004) Pour une anthropologie des images, le temps des images, Paris, Gallimard.
Latour B. (1997) Nous n’avons jamais été modernes, Essai d’anthropologie symétrique, Paris, La Découverte.
Mouillaud M., Têtu J.-F. (1989) Le journal quotidien, Lyon, Presses Universitaires de Lyon.
Les manifestations discursives des représentations sociales dans un discours
médiatique : quelle méthode d'analyse ?
Rim MEDDEB - Université de Louvain
La visée de cette communication est d’expliquer le lien que nous avons établi entre le concept de
représentations sociales et l’analyse concrète d’un corpus composé d’une série d’articles de la presse
écrite. Il s’agit d’adapter un concept développé en psychologie sociale à un objet relevant du
domaine des sciences de la communication et de l’information. Il est question dans notre recherche
d’analyser la construction de l’image des musulmans hommes et femmes dans les discours circulant
dans l’espace public médiatique en se basant sur l’hypothèse que ce discours est largement influencé
par la perception sociale et le sens commun. Il est difficile pour les journalistes et les principaux
acteurs dans le monde médiatique en général de produire un discours en rupture avec la réalité
sociale et les constructions mentales intériorisées et de proposer un message qui ne répond pas aux
attentes du public. Cette construction est un processus de création et de verbalisation d’idées et
d’expérience qui peut prendre forme d’un récit, ce qui est souvent le cas dans plusieurs genres
journalistiques.
En partant de trois principes fondamentaux des représentations sociales : la catégorisation, le
formalisme et la simplification, nous chercherons à montrer, dans cette communication, la démarche
adoptée afin d’établir une grille d’analyse permettant de saisir les éléments essentiels d’une
représentation dans la presse écrite. Chaque principe apparaît dans l’un des aspects manifestes ou
latents du discours que nous essayons d’analyser par le biais de la technique de l’analyse de contenu.
Nous pouvons repérer les différentes manifestations discursives significatives qui peuvent nous
conduire à ressortir les représentations sociales des musulmans et musulmanes dans la presse écrite
belge. La démonstration sera appuyée par des exemples extraits de l’ensemble de notre corpus qui
est composé d’une série d’articles repérés dans quatre journaux belges : (La Libre Belgique, La
Dernière Heure, La Capitale, Le Vif /L’Express) sur une période de dix années (2000-2010).
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L’intérêt de ce travail aboutira tout d’abord à collecter des données descriptives sur le sujet de
l’Islam dans la presse écrite belge en relevant un ensemble d’indicateurs quantitatifs tels que le
nombre des articles, les rubriques, les thèmes, la taille des articles, etc. À la lumière de ces données
quantitatives qui sont les éléments manifestes du texte, il sera possible de déterminer les premiers
éléments de la structure de la représentation des musulmans et des musulmanes. Une deuxième
analyse des cooccurrences est nécessaire pour ressortir les associations entre les mots musulmans et
musulmanes avec d’autres mots.
Bibliographie
Bardin, L. (1977), L’analyse de contenu, Paris, PUF
Charaudeau, P. (1997), Le discours d'information médiatique: la construction du miroir social, Paris, Nathan.
Gerbner,G. (1985), Mass Media Discourse : Message System Analysis as Component of Cultural Indicators, in
van Dijk, T. (edit), Discourse and Communication: New Approaches to the Analysis of Mass Media Discourse
and Communication, Berlin.New York, De Gruyter.
Jodelet, D. (dir) (1989), Les représentations sociales, Paris, PUF.
Moscovici, S. (1976), La psychanalyse, son image et son public, Paris, PUF.
Évolution et transformation du phénomène de supporterisme : comment se définir
dans les extrêmes et dans la masse.
Pierre Mignot - Toulouse 3
Dans le sport en général et le football en particulier, la question des « publics » est au centre du
spectacle, et ce, pour de multiples raisons. Au-delà des enjeux économiques, sociaux, sportifs qui
caractérisent les publics de football, nous souhaitons ici nous intéresser à une frange spécifique de ce
groupe large et divers : les supporters. Souvent stigmatisés, raillés, incompris, mais aussi sollicités,
médiatisés et rendus indispensables par la presse, ils sont au cœur du spectacle sportif et
représentent un enjeu central.
Deux questions se posent à nous : comment et pourquoi la presse spécialisée évoque-t-elle les
supporters ? Comment, dans le temps long, cette image évolue-t-elle et se transforme-t-elle ?
Les réponses font l’objet d’un travail de thèse qui devrait être soutenu durant le premier
semestre 2013 et qui développe plusieurs aspects. D’un point de vue méthodologique, il est question
à partir d’une approche historique (ou diachronique), d’analyser l’évolution des représentations
médiatiques. Cette notion, difficile à cerner, est utilisée par de nombreux auteurs et sa définition
reste complexe. Il s’agit également d’une analyse textuelle qui porte sur un grand nombre d’articles
sélectionnés tout au long de la période 1945-2010. Le journal choisi est « l’Equipe », véritable
institution de référence dans ce domaine. Ce choix répond à un critère essentiel que nous avons
retenu : un journal sportif à la fois généraliste et spécialiste. Il est question, ici, de présenter une
partie des résultats de cette thèse. Notre contribution se propose de mettre en perspective une
analyse singulière des transformations des représentations des « publics »et de voir comment cellesci se superposent dans le temps. De quelles manières certaines représentations prennent le pas sur
d’autres ? En quoi l’approche des supporters offre un regard nouveau sur le monde du football et des
médias sportifs ? Dans le même temps, il devient possible de traiter les questions d’identités locales,
sportives et communautaires, et d’apprécier leur évolution (ou involution). A cet égard, nous
distinguerons les publics traditionnels (publics, spectateurs) des publics « extrêmes » (foules,
hooligans ou ultras), afin d’intégrer dans l’analyse le plus grand nombre de « publics » possible et de
comprendre pourquoi, entre 1945 et 2010, nous sommes passés d’un phénomène marginal à celui
du « tous supporters ».
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Bibliographie
Bonnet V., Boure R. (2008) A la recherche des publics sportifs et de leur médiatisation, Recherches en
communication, n° 30, 7-13.
Bouslimi J., Sceladska A. et al. (2002) Sport et communauté, Cahier Intermed, juillet, n°6, 5-59.
Elias N. (1994) Sport et civilisation. La violence maîtrisée, Paris, Fayard.
Lestrelin L., Basson J.-C. (2009) Les territoires du football : l’espace des « supporters à distance », L'espace
géographique, avril, n°38, 345-358.
Lochard G. (2008) « Des publics (im) médiats aux publics médiatiques. Mise en scène de soi et dispositifs (télé)
visuels dans les arènes rugbystiques », Recherche en communication, 30, médiatisation des publics sportifs,
15-29.
Atelier 3. Usages et dispositifs numériques
Aborder les communautés des jeux en ligne : l'expérimentation participante
Leticia ANDLAUER - GERiiCO, Lille 3
Établir une méthode d'enquête pour aborder et étudier une communauté, qu'elle soit « en ligne »
ou non, n'est jamais une chose aisée. L'idée de mettre en place une « observation participante » est
intéressante, mais mérite dans de nombreux cas d'être repensée par le chercheur. Dans le cas de mon
travail, j'aborde des communautés de jeux en ligne dont l'activité, le fonctionnement et tout ce qui
les constituent sont le résultat de l'activité des membres qui la construisent. Ces communautés se
vivent au travers de l'utilisation de dispositifs numériques et demandent donc au chercheur d'adapter
son terrain de recherche en conséquence, en naviguant entre : l'interface d'un ou des jeux en ligne,
des canaux de discussion verbale et écrite, et divers espaces d'échanges.
Bien qu'académiquement correct, le terme « observation » ne semblait pas adapté à la manière
dont j'ai approché le terrain pour ce travail. Ce terrain n'est pas délimité, il est exponentiel au fur et à
mesure que la recherche avance, et découvre de nouvelles perspectives et de nouveaux espaces à
aborder. J'ai choisi d'engager ce travail en me plongeant dans le terrain comme membre de la société
abordée. Ainsi, je savais en quels points celui-ci était ordonné et prévisible : j'ai donc prévu d'y
adapter les méthodes de Garfinkel et des recherches en ethnométhodologie, en tenant d'y introduire
des ruptures et en repérant celles qui étaient ou pré-existantes, ou survenantes, ou à venir. Un tel
traitement du terrain ne peut être selon moi qualifié d'observation, même participante, car celle-ci
présuppose une posture neutre du chercheur, et ne suppose en aucun cas l'intervention de ce dernier
sur le terrain de recherche.
Lorsqu'il propose à ses étudiants de provoquer des ruptures dans les attentes d'arrière-plan de la
compréhension commune, Garfinkel qualifie parfois ces actes comme « expériences ». Je choisirais
donc de reprendre ce terme pour parler d'expérimentation participante afin de pouvoir qualifier le
traitement que j'ai fait subir à mon terrain de recherche. Ce terrain de recherche, je l'ai malmené en
lui imposant des ruptures qu'il n'aurait peut-être pas subies dans l'ordre naturel des choses. L'idée est
que c'est dans les ruptures que sont révélées les attentes d'arrière-plan liées aux échanges, aux
interactions, aux pratiques, aux règles... A tout ce qui est considéré comme « allant de soi » et qui ne
me serait pas apparu autrement. En tant que membre de la communauté possédant la
« compétence » nécessaire pour évoluer sur ce terrain, il m'était possible de jauger jusqu'à quel point
je pouvais « malmener » (au sens expérimental du terme) les autres membres. Si effectivement,
j'avais dépassé les limites, mes actions auraient de toute façon été interprétées comme celles de
membre, et non comme l'action extérieure d’un quelconque chercheur.
Cette intervention propose donc d'exposer et de discuter les débuts de cette méthode d'enquête
face à un terrain que certains qualifieraient de « virtuel » mais que je qualifierais plutôt (pour le
10
moment) de « pixelisé ». Il s'agit de présenter les réflexions qui m'ont amenée vers cette méthode,
ses principes, à l'aide d'exemples, d'expériences, d’événements qui ont eu lieu durant cette enquête
qui est toujours en cours et dont les méthodes sont sans cesse en évolution.
Bibliographie
Caillois R. (1958) Les jeux et les hommes, Gallimard.
Garfinkel H. (1967) Recherches en ethnométhodologie, PUF.
Huizingua J. (1950) Homo Ludens : Essai sur la fonction sociale du jeu, Boston-The Beacon Press
Amato E.A. (2008) Quelle ethnométhodologie appliquer aux jeux vidéo multijoueurs persistants ? Sens Public,
Lyon.
Winch P. (2009) L'idée d'une science sociale et sa relation à la philosophie, (éd originale 1958), Gallimard.
Diversifier les pratiques culturelles : le Jeu persuasif en Réalité Alternée
Diane DUFORT – ELLIAD, Université de Franche-Comté
En France, les politiques d'actions culturelles mises en place par Malraux dans les années 1960 et
dédiées à la démocratisation de la culture dite « savante »/« légitime » ont été suivies, à partir des
années 1980, par des politiques de développement culturel, quant à elles axées sur le concept de
démocratie culturelle qui donne une définition plus large à la culture (Coulangeon, 2005).
Des moyens économiques et humains importants sont déployés pour favoriser la rencontre entre les
«formes de culture» et les jeunes publics (Peyrin, 2012), notamment par l’intermédiaire de
campagnes médiatiques dont l’objectif est de «sensibiliser» les jeunes à des formes de culture
différentes de celles auxquelles ils sont habitués, en supposant ainsi d’induire un changement de
leurs comportements individuels et sociaux. L’efficacité de ces actions culturelles demeure cependant
insuffisante par rapport aux attentes et aux moyens déployés (Saada, 2011 ; Urrutiaguer, 2008 ;
Coulangeon, 2005).
Notre hypothèse de recherche considère que le paradigme de la communication engageante
(Bernard, Joule, 2004 ; Joule, Beauvois, 2002) peut se révéler une alternative efficace au
renforcement des pratiques culturelles, car il offre des outils théoriques et méthodologiques pour
concevoir des dispositifs de communication susceptibles de produire des effets comportementaux
adéquats aux objectifs visés, s’appuyant sur le processus d’engagement des acteurs impliqués.
L’objectif de cette contribution, qui s’inscrit dans un projet actuellement en cours avec une institution
culturelle dans la région Franche-Comté, est d’analyser l’impact persuasif d’un type de dispositif
médiatique spécifique, à savoir les jeux en Réalité Alternée (en ang., Alternate Reality Game, ARG).
Un ARG immerge les joueurs dans un scénario narratif qui s'intègre de la manière la plus
transparente possible à la réalité et avec lequel on interagit avec les moyens de communication de la
vie quotidienne (McGonigal, 2011; Stewart, 2006). Le jeu vise ainsi à générer, dans la vie réelle, les 4
récompenses intrinsèques occasionnées par les jeux-vidéos : des activités plus épanouissantes et
porteuses de sens, de meilleures chances de succès ainsi qu'une plus forte connexion sociale
(McGonigal, 2011). Cette particularité les a d’ailleurs définis comme «anti-escapist» (McGonigal,
2006) car ils sont le contraire d'un jeu servant d’échappatoire à la réalité. La narration d’un ARG a, de
plus, la particularité d'être fragmentée sur une multitude de supports médiatiques (Jenkins, 2006).
L’utilisation du dispositif de type ARG est assez répandue dans le domaine des pratiques
culturelles, notamment pour promouvoir auprès du large public de grandes productions
cinématographiques, télévisuelles, musicales ou vidéo-ludiques.
Cependant, notre intervention se focalisera sur deux axes spécifiques du développement des
pratiques culturelles via les ARG : «découvrir les musées», ainsi que « ré-enchanter les lieux
historiques et découvrir la vie de leurs habitants célèbres ».
Nous décrirons les caractéristiques médiatiques communes aux différents ARG réalisés autour de
ces deux axes, comme, par exemple « The Miracle Mile Paradox » (2012) organisé par le groupe
11
Transmedia L.A à Los Angeles, « Ghosts of a chance » (2008) réalisé sous l’égide du Smithsonian
American Art Museum de Washington, « [In]visible Belfast » (2011) créé à l'occasion du Festival du
livre de Belfast afin de faire découvrir la ville, son histoire, « Eduque le troll » (2012), conçu par le
centre Pompidou lors de la venue de Henry Jenkins, etc. Dans un deuxième temps, nous identifierons
les principes issus du paradigme de la communication persuasive et engageante qui ont été inscrits,
de manière non délibérée, dans les ARG. Enfin, nous montrerons l’articulation entre les principes
persuasifs identifiés dans les ARG culturels et les objectifs spécifiques de notre projet ARG finalisé à
renforcer les pratiques culturelles des jeunes, dans le but de souligner que l’ARG peut constituer un
dispositif permettant un engagement psychologique qui associe l’exploration créative à la narration
dans une forme de communication médiatisée.
Bibliographie
Coulangeon P. (2005) Sociologie des pratiques culturelles, Paris, La Découverte.
Jenkins H. (2006) Convergence culture: where old and new media collide, New York, New York University Press.
Joule, R.-V., Beauvois, J.-L. (2002) Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, Grenoble, Presses
universitaires de Grenoble.
McGonigal J. (2011) Reality Is Broken: Why Games Make Us Better and How They Can Change the World,
London, Penguin.
Stewart S. (2006) Alternate Reality Games, [disponible: http://www.seanstewart.org/interactive/args/,
consulté le 15 mai 2013].
Influence des dispositifs de lecture nomades sur les pratiques et usages des lecteurs
en bibliothèque de recherche
Cheikh BA - DICEN, CNAM
L’influence sur les interactions sociales
L’apparition de nouveaux outils technologiques soulève toujours de nombreuses questions sur les
mutations des habitudes quotidiennes, des activités professionnelles, des relations à la connaissance.
La question des interactions entre la société et la technologie, ainsi que leurs impacts mutuels, reste
donc d’actualité. Selon Mc Luhan (1968), le changement technologique entraîne une modification de
l’organisation sociale. Plus encore, dans le contexte l’utilisation de l’informatique à l’école, Daniel
Chandler (1996) reconnaît que les innovations technologiques sont les seuls moteurs de
changements sociaux. Pierre Levy (1990) attire notre attention sur la fonction cognitive de l’outil et
l’activité mentale. Selon les principes du déterminisme technologique les tablettes tactiles
autoriseraient donc de nouveaux types de lecture et d’écritures collectives.
L’influence sur les capacités cognitives
Les supports se sont sophistiqués et devenus si fins et légers qu’ils nous accompagnent partout et
ont transformé les lecteurs en nomades numériques. Le lecteur sur écran serait plus actif que le
lecteur sur papier. En effet, lire sur écran c’est avant même d’interpréter, commander à l’écran de
projeter telle ou telle réalisation partielle du texte sur une petite surface brillante. La lecture
numérique impliquerait donc de nouveaux processus cognitifs. Les expérimentations de Thierry
Baccino (2004) lui permettent de déclarer que la lecture sur écran demande plus de travail, plus de
concentration à notre cerveau. Cependant, elle enrichit l’information au moyen d’hypertextes et
d’hypermédias. D’après une étude menée par le psychiatre américain Gary Small(2009), de
l’Université de Californie, les centres du cerveau contrôlant les prises de décision et les
raisonnements complexent montrent un surcroît d’activité lorsqu’une personne navigue sur Internet.
Maryanne Wolf (2013) s’inquiète sur les conséquences de la lecture à l’écran sur les capacités
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cognitives des jeunes lecteurs : la disparition de la lecture profonde modifierait les structures
cérébrales. Nos performances d’apprentissage ne vont-elles pas subir des mutations profondes ?
Contexte d’analyse : les théories du document
Comme l’ont montré Latour et Woolgar (2005), la production et le partage de documents sont au
centre de l’activité des scientifiques. Les documents sont à la fois la manifestation matérielle de la
production scientifique et un élément d’intégration dans la communauté scientifique. L’activité des
étudiants en bibliothèque est-elle aussi très centrée autour des documents : recherche et
consultation de documents, lecture et recomposition de nouveaux documents (fiches de lecture,
articles, mémoires). Les interrogations premières de Suzanne Briet(1989) ou Paul Otlet sur la
définition de « l’objet document », ou celles de Meyriat (1978) sur son inscription dans un système
d’acteurs et d’attentes retrouvent leur acuité dans la société de l’information. Stockée dans des
bases de données, décomposée, recomposée ou composite, comment l’information conserve-t-elle
les caractères du document c'est-à-dire la transmission de la connaissance et la preuve ? Dans la
continuité du collectif R.T. Pédauque(2006), Salaün(2012) propose une analyse de l’information de
ses médias et de son économie en trois points : la forme ou vu (les caractéristiques propres telles
qu’elles sont perçues), le codage ou lu (les conditions de la compréhension), le medium ou su
(l’inscription du document dans un système d’interactions sociales).
L'étude du récit interactif. Une approche structuraliste et constructiviste du choix
dans la narration.
Pierre-Yves Hurel, Université de Liège
Le sujet de notre thèse de doctorat est le récit interactif. Nous cherchons à étudier comment
s'articulent la structure narrative du récit et les possibilités d'interaction et de participation des
usagers dans les webdocumentaires, jeux vidéo narratifs, jeux de rôle, films interactifs et autres
objets mêlant récit et interaction. Nous nous concentrons particulièrement sur les mécanismes qui
donnent du sens aux différents choix des participants. Nous abordons cette question par un
positionnement épistémologique dans la lignée de l'héritage structuraliste (Brémond : 1973, Eco :
1965, Greimas : 1966) : nous souhaitons comprendre comment une structure narrative (comprise
généralement comme écrite, figée) peut intégrer la participation d'une personne (par essence
spontanée, dont les usages possibles sont multiples). Dans cette optique, notre positionnement
structuraliste est fort1 : il s'agit, dans un premier temps, de mener ce débat au niveau théorique;
c'est pourquoi les critères de contenu et de support ne sont pas pris en compte. Ce positionnement
repose sur un postulat argumenté selon lequel ces facteurs ne sont pas déterminants au niveau de la
structure narrative interactive, malgré certains discours qui circulent selon lesquels les récits sur
support numérique seraient de « nouvelles formes narratives ».
Dans un deuxième temps, nous pensons devoir répondre, au sein de notre recherche, à des
questions généralement adressées au structuralisme : peut-on réellement se contenter d'étudier des
structures, réelles ou construites théoriquement par le chercheur (et autres agents) ? Doit-on
toujours étudier ce qui rapproche nos différents objets, au risque de laisser leurs différences et leur
hétérogénéité dans l'ombre ? Nous y répondons par la négative, et nous souhaitons à terme
réintroduire dans notre propos les spécificités propres à chaque objet, à savoir ces critères de
support et de contenu. Cela se justifie selon nous par la variété d'expériences possibles qu'une même
structure narrative interactive peut produire chez les usagers, selon le type de matérialisation (oral,
écrit, informatique) que les auteurs choisiront pour leur structure. Encore une fois, nous partons du
principe qu'une même structure narrative peut aussi bien être déclinée sous forme orale (jeu de rôle)
1. Si cette référence au structuralisme peut surprendre au premier abord, elle s'est déjà montrée de nombreuses fois
pertinente ces dernières années, dans les études sur le jeu vidéo ou le webdocumentaire (Hurel : 2013).
13
ou informatique (jeux vidéo)2. A ce niveau, nous souhaitons nous inspirer du constructivisme (au sens
où le récit oriente le participant vers les attitudes que la structure admet (Mucchielli et Noy : 2005)),
pour mener une étude plus proche de l'expérience des usagers (une étude plus « à niveau » pour
succéder à une analyse « du dessus »). Notre objectif ici sera d'objectiver la façon dont les structures
et leur matérialisation oriente la participation de l'usager.
Dans la pratique, nous souhaitons donc combiner, à terme, une analyse de corpus de différentes
œuvres, ainsi que leur réception (terrain ethnographique). Nous souhaitons profiter de cette
communication pour développer plus longuement deux questions posées par la volonté d'étudier
conjointement objet et expérience.
1) Au niveau épistémologique, nous souhaitons problématiser ce rapport entre la structure et sa
manifestation. Quel statut accorder aux structures mises en évidence ? Sont-elles construites ? Sontelles ontologiques ? Comment étudier, à travers un corpus hétérogène, différentes manifestations
d'une même structure, alors que le chercheur est lui-même obligé de partir de ces manifestations ?
2) Au niveau du corpus, nous projetons d'exposer la principale difficulté que nous percevons à
l'heure actuelle. En voulant étudier la diversité des manifestations (type de support) des structures et
de leurs contenus (informatif, divertissant, éducatif, etc.), le corpus s'annonce très éclaté. Peut-on,
dans ces conditions, prétendre à des conclusions théoriques homogènes ? Et, surtout, est-ce
souhaitable ?
Atelier 4. Pratiques culturelles et oralité
Comment constituer un corpus de recherche sur le patrimoine ksourien ?
Nesrine SI AMER - CITERES, Université François Rabelais
La proposition de communication s’articule autour de la constitution d’un corpus de recherche sur
l’espace ksourien. Notre intervention se propose de mettre en pratique la méthodologie de
l’échantillonnage visuel sur un territoire ksourien. Comment procéder ? Quelles sont les
hiérarchisations à mettre en perspective lors du travail de terrain sur le dépouillement du terrain
d’étude ? Et quelles sont les contraintes qui risquent de nous heurter lors du terrain sur l’espace
ksourien.
Notre terrain d’étude se trouve dans la vallée du Mzab, une vallée présaharienne du grand erg
occidental de l’Algérie. Un patrimoine classé par l’UNESCO depuis 1982.3 « L’implosion de la notion
de patrimoine est une conséquence directe des nouvelles acceptations de la notion de culture. Une
nouvelle valeur d’usage de la culture s’amorce » (Amirou Rachid, 2000). Un étalement de la notion de
patrimoine véhicule vers un questionnement qui concerne la signification des critères difficilement
universels de définition du patrimoine par les différences culturelles des parties prenantes du
patrimoine. L’une des contraintes qui semble être un véritable fossé à l’idée que l’on se fait d’un
espace ksourien classé est l’éventualité de choisir de rester dans les cadres institutionnalisés qui
risquent de tromper le processus réflexif dans lequel se situerait l’évaluation des hiérarchisations du
corpus choisi. Notre réflexion porte sur la manière la plus judicieuse de sortir des cadres déjà
préconçus lorsque l’on prévoit de délimiter un corpus d’étude sur le patrimoine ksourien.
2.Notre démarche s'inspire à ce niveau de certains travaux récents (Louchart & Al. : 2003; Bouchardon: 2012) qui
commencent à construire des ponts entre différents objets, peu importe le support sur lequel ils sont.
3. Cf. http://whc.unesco.org/fr/list/188/documents/
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Constituer un corpus de recherche d'un objet artistique et médiatique : l'opéra à la
télévision
Marie AUBURTIN - CEMTI, Paris 8
Dans le cadre d’une thèse dont le sujet est : « La diffusion d’opéras et de ballets dans les médias :
télévision, cinéma et Internet – Quelles transformations artistiques pour une vulgarisation ? », une
recherche spécifique a été effectuée sur : « Les premières années de l’opéra à la télévision » pour
une intervention à une journée d’étude ayant pour thématique : Opéra et Cinéma. Cette
présentation a donné lieu à la constitution d’un corpus de recherche permettant d’observer puis
d’analyser certaines captations d’opéras diffusées entre 1956 (date de la première retransmission
majeure d’une œuvre lyrique à la télévision) et 1964 (disparition de la RTF au profit de l’ORTF).
L’Institut National de l’Audiovisuel est le centre névralgique d’une telle recherche, puisqu’il
renferme tous les écrits et les diffusions de la télévision depuis l’apparition des premiers
programmes télévisés en France. Des bases de données et logiciels spécialement conçus pour l’INA
permettent de faire ses propres investigations en toute autonomie, et d’avoir accès à l’ensemble des
éléments qui constituent le fonds de recherche de cette institution publique. Pour cette journée de
jeunes chercheurs, je me propose de partager mon expérience liée à la création de ce corpus de
recherche, et les réponses que j’y ai provisoirement apportées. En mettant plus particulièrement en
avant le travail de catégorisation des résultats, de délimitation des genres télévisuels, des formes
artistiques et techniques ; qui tient compte aussi bien des difficultés associées au sujet, que des
difficultés corrélées à l’utilisation des supports d’archivage de l’INA.
La particularité de cette recherche est d’envisager l’opéra sous ses deux aspects. D’une part, en
admettant son appartenance au domaine du spectacle vivant, plus spécifiquement à la catégorie
d’œuvre lyrique. Qu’est-ce que l’opéra ? Quels sont les critères artistiques (techniques
vocales, scéniques, musicales) qui permettent de reconnaître une œuvre comme étant du domaine
de l’opéra ? Dans ce sens, les catégories annexes considérées comme moins « sérieuses », plus
divertissantes, telles que l’opéra-bouffe, l’opéra-comique, l’opérette, la comédie musicale sont aussi
largement questionnées.
D’autre part, d’interroger l’opéra dans son passage à une dimension médiatique, en l’occurrence
ici, à la télévision. Quels critères de sélection adopter, qui prennent en compte la mise en scène et la
réalisation de télévision ? Cette dernière peut en effet revêtir différentes formes : retransmission en
direct, captation enregistrée, réalisation en studio ou depuis une salle de spectacles, adaptation
intégrale ou partielle de l’œuvre, mise en scène originale pour la télévision, ou bien simplement
d’une « photographie ». En envisageant également les formes et genres télévisuels annexes comme
les programmes de variétés ou les dramatiques, et en définissant leurs frontières, ou bien leurs
hybridations.
Le Maloya dans le processus de patrimonialisation de l’UNESCO
Alice DUBARD - GERiiCO, Lille 3
Le tout récent titre de patrimoine culturel immatériel accordé par l’Organisation des Nations Unies
pour l’éducation, la science et la culture, plus connue sous l’acronyme anglais UNESCO, tout autant
que celui de patrimoine mondial de l’humanité, enclenche des processus et déclenche des enjeux
autour de la problématique de construction d’un bien pour la labellisation. Quels sont les démarches,
les difficultés et ressources, les attentes et les impacts de cette demande, et de l’obtention de la
reconnaissance de valeur ? L’île de la Réunion a vu son Maloya inscrit sur la liste officielle de
l’UNESCO en octobre 2009, ce qui a contribué à maintenir le débat sur une identité ultramarine
française à travers cette emblémisation musicale. Le respect strict et inconditionnel de la
constitution et du cheminement des dossiers dans les hautes sphères décisionnelles internationales
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n’empêchent pas les brèches de la représentation de l’objet concerné, ni même les greffes de sens,
surtout au niveau local.
La situation d'entretien comme expérience partagée entre enquêteur et enquêté
Geoffroy Gawin, GERIICO, Lille 3
Cette communication porte un regard réflexif sur le déroulement d’enquêtes réalisées dans le
cadre d’un master 2 en sciences de l’information et de la communication auprès d’anciens résistants
et d’enquêtes réalisées dans le cadre d’un master 2 d’histoire contemporaine auprès de personnes
ayant migré entre la Pologne et la France. Elle tente de dégager des spécificités dues aux différences
d’âge dans le déroulement de ces entretiens, dont l’inscription dans une logique de don et de contre
don confère à l’enquêté le pouvoir d’influer sur leur forme. Elle montre notamment comment
l’enquêté situe son interlocuteur dans un cycle de vie, dispose du passé comme ressource
communicationnelle et peut grâce à elle orienter l’entretien. Par ailleurs, cette communication
s’interroge sur la capacité de ces moyens communicationnels à servir de soubassement à la relation
entre enquêté et enquêteur, et à induire dans la rencontre un cadre en rapport avec ce qui pourrait
être qualifié de transmission.
Bibliographie
Cefaï D. (2010) L’engagement ethnographique, Paris, Edition de l’Ecole des hautes études en sciences sociales.
Gellereau M. (2006) « Pratiques culturelles et médiation », in Sciences de l’information et de la communication.
Objets, savoirs, discipline, Grenoble, Presses Universitaire de Grenoble.
Godelier M. (2008) L’énigme du don, Paris, Flammarion, coll. « Champs essai ».
Goffman E. (1991) Les cadres de l’expérience, Paris, les Éditions de Minuit, coll. « Le Sens commun ».
Kaufmann J.-C. (2004) L’entretien compréhensif, Paris, Armand Colin.
Le Marec J. (2004) « Usages : Pratiques de recherche et théorie des pratiques », Hermès, no 38, 141-146.
Atelier 5. Communications publique et politique
Les nouvelles technologies de l'information et de la communication au cœur du
processus de séduction par les acteurs politiques
Sébastien ZRIEM - Paris Nord
Le temps de l’action publique est souvent plus long que l’exigence de l’instantanéité de
l’information. Les acteurs politiques sont confrontés à un double exercice : mener à bien les réformes
structurelles au travers des politiques publiques garantes de l’intérêt général, ce que l’on peut
considérer comme la dimension institutionnelle, et répondre aux exigences des NTIC afin de pouvoir
exister dans le paysage politico-médiatique, c’est ce que nous pouvons considérer comme la
dimension « partisane. » Désormais le support de communication importe tout autant que le
message, de plus en plus court. Les stratégies de communication intègrent pleinement les NTIC,
surtout pour attirer l’attention de nouveaux publics peu sensibles aux médias traditionnels et
notamment les jeunes. Ainsi, nous avons vu apparaître ces dernières années, en France, le marketing
politique dans les pratiques politiques afin de (re)conquérir des « cibles ».
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Du déblocage de la thèse en communication politique: de la narratologie au
storytelling
Raphaële GALMISCH - CEMTI/JILC, Paris 8
Afin de parler de méthodologie durant la thèse, j’ai choisi d’évoquer les déblocages tant attendus,
survenant lors de la recherche et qui dans un état d’euphorie, nous font prendre des chemins
insoupçonnables. Initiatives profitables parfois, regrettables à d’autres, la thèse vit fonction des
tribulations du chercheur. Je développerai ainsi quelques étapes de mon parcours. J’ai débuté ma
thèse, enthousiasmée par mon sujet, motivée pour rechercher des fonds et travailler au sein de mon
laboratoire. Je travaille sur l’utilisation du storytelling par les politiques, en France et aux USA, des
années 1940 à aujourd’hui. Très vite, j'ai déchanté, ne sachant par où commencer, trouvant l’aide
rare, la solitude prégnante. Je lisais des discours politiques, des ouvrages sur la rhétorique, sur les
mythes, le marketing politique. Je ne savais pas ce que je cherchais et ne trouvais que quelques
pistes tout au plus. Après plusieurs mois, j’ai décidé d’aborder ma recherche autrement. J’ai
sélectionné les politiciens, cherché et lu leurs discours principaux.
Un premier déblocage important est survenu quand j’ai découvert ce qu’était la narratologie. Dès
lors, j'ai pu faire le lien avec mes lectures précédentes. Je suis ainsi parvenue à dresser une
épistémologie du storytelling, le placer dans un autre contexte, et comprendre que ce qui
m'intéressait n’était pas le discours en lui-même, mais plutôt son prétexte. J’ai confirmé le caractère
interdisciplinaire de ma recherche. En lisant sur la rhétorique, j’ai décidé de souligner un des trois
piliers de la discipline et me suis concentrée sur l’ethos. Puis de l’ethos, j’ai fait le lien avec le récit et
la construction identitaire.
Deuxième déblocage: l’identité et le récit sont intimement liés, et donc abordables dans le
contexte du discours politique. La narration contribue à la construction identitaire tant individuelle
que collective, tant par sa forme que par son contenu. Utiliser les histoires dans le discours
politiques, c’est se servir des identités. La recherche prend une autre ampleur, des lignes dessinant
des directions semblent plus précises qu’au début.
Un troisième déblocage s’est produit en participant à de nombreux séminaires. En assistant au
séminaire GPB, un autre paramètre s'est immiscé dans ma recherche: l’Espace Public. Celui-ci m’a
permis de faire évoluer encore mon objet, de reprendre ma problématique. La notion d’Espace
Public, reliée à la narration, est ainsi devenue le point de départ de plusieurs postulats. Partant de là,
j’ai véritablement pu poser le storytelling en tant que nouvelle perspective d’analyse du discours
politique.
Ces avancées théoriques m’ont alors mises au pied du "mur de la pratique". Etait venu le temps
des choix, faire d’un corpus démesuré un corpus envisageable. Je traite 2 périodes: de 1940 à 1945 et
des années 1980 à 2008. Ainsi, j’ai choisi de traiter des allocutions de De Gaulle et Roosevelt,
Mitterrand et Reagan, Clinton et Chirac, Sarkozy et Obama. Il s'est imposé par la suite de me
concentrer sur les discours de campagnes "seulement" et pour les choisir, de me focaliser sur les
lieux de leur proclamation, à savoir si l’état, la région ou le département était acquis ou non au
candidat, au regard des résultats des présidentielles précédentes. Reste à les traiter, à analyser et
comparer, en gardant la narration pour éclairage principal.
Bibliographie
Angermuller J. (2007) « L'analyse du discours en Europe », dans Bonnafous S., Temmar M. (dir.), L'analyse du
discours en sciences humaines, Paris, Ophrys.
Bruner J. (2002) Pourquoi nous racontons-nous des histoires?, Paris, Retz.
Kreiswirth M. (1992) “The Narrativist Turn in the Human Sciences”, New Literary History, Vol. 23, No. 3: 629657
Lakoff G. (2006) Thinking Points, Communicating Our American Values and Vision, New York, Farrar, Straus and
Giroux.
Monneyron F., Mouchtouris A. (dir.) (2010) Des mythes Politiques, Paris, Éditions Imago.
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