Les Joyeuses Commères
de Windsor
William Shakespeare
adaptation et mise en scène :
Jean-Marie Villégier et Jonathan Duverger
du 21 avril au 22 mai 2004
mardi 19h, du mercredi au samedi 20h, dimanche 16h
relâche le lundi et le dimanche 25 avril
Durée du spectacle : 2h15 avec entracte
Location : 01 53 05 19 19
Plein tarif : de 28€ à 12€
Tarif réduit* : de 23 € à 8 €
*Moins de 27 ans, plus de 60 ans, demandeurs d’emploi sur présentation
d’un justificatif
Tarifs Jour J* : de 14€ à 6€
*18-27 ans et demandeurs d’emploi (50% de réduction le jour même, sur
présentation d’un justificatif)
Service de presse
Athénée Théâtre Louis-Jouvet : zef - Isabelle Muraour & Marion
Bihel
Tél. : 01 43 73 08 88 - Mail : [email protected] - Port. : 06 18 46 67 37
Sommaire
- Générique p.3
- Aborder Shakespeare p.4
- Un Falstaff recyclé, mais toujours remontant p.5
- Infidèle fidélité, entretien avec Jean-Marie Villégier p.7
- Repères biographiques p.9
- Dates de représentations p.15
- Rendez-vous autour des Joyeuses Commères de Windsor p.15
- La saison de l’Athénée p.16
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Distribution
adaptation et mise en scène Jean-Marie Villégier et
Jonathan Duverger
décor Jean-Marie Abplanalp
costumes Patrice Cauchetier
lumières Joël Rollot
maquillages Suzanne Pisteur
coiffures Daniel Blanc
Avec par ordre d’entrée en scène
Maître Shallow Alain Delanis
M. Page Didier Niverd
Slender, neveu de Shallow Alexandre Steiger
M. Ledocteur Jean-Claude Fernandez
Le Seigneur Falstaff Jean-Marie Villégier
Pistoll Olivier Treiner
Nym Olivier Augrond
Bardolph Alain Trétout
Mme Gué Karine Fellous
Mme Page Agnès Proust
Anne Page Jonathan Duverger
Simple Alexandre Steiger
L’Aubergiste Geneviève Esménard
Mme Quickly Geneviève Esménard
Dr. Lemonsieur Olivier Augrond
M. Gué Alain Trétout
Fenton Olivier Treiner
Co-production : L’Illustre-Théâtre Compagnie Jean-Marie Villégier, Maison de la Culture de Bourges,
Maison de la Culture de Loire Atlantique, La Coupe d’Or-Théâtre de Rochefort.
Co-réalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet.
Avec la participation du Jeune Théâtre National.
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Aborder Shakespeare
Après une longue et belle promenade dans le dix-huitième siècle (Les
Philosophes amoureux, de Destouches, 1729), le dix-neuvième (Les Deux
Trouvailles de Gallus, de Victor Hugo, 1869 ; Victor et Juliette, d’après des
lettres et récits de Victor Hugo et Juliette Drouet), et le vingtième siècle
(Le Mariage de Le Trouhadec, de Jules Romains, 1925), la compagnie
revient aux temps pré-classiques : mais quel retour, puisqu’il s’agit
d’aborder enfin Shakespeare !
Les Joyeuses Commères de Windsor sont une énigme. Titre célèbre mais
peu joué en France, elles sont la seule véritable comédie farcesque du
grand Will. Œuvre mineure, composée, paraît-il, en moins de deux
semaines, à l’arraché. Œuvre ébauchée, brouillonne, et plus burlesque
encore que farcesque. Œuvre devant laquelle les commentateurs, souvent
réservés, ne reconnaissent qu’à demi la patte du maître.
C’est que Shakespeare, dans sa hâte, nous y laisse plus que jamais
entrevoir ses sources, son arbre généalogique.
Il s’inscrit dans la tradition de la Renaissance italienne, celle des contes
facétieux ou de la « comédie érudite », et, en remontant plus loin dans le
temps, dans la tradition latine, celle de Plaute et Térence. La jeune fille aux
trois soupirants forme l’intrigue de la Casina. Falstaff est miles gloriosus.
Les Nuits de Straparole fournissent à Shakespeare la situation de l’amant
qui confie sa bonne fortune au mari de sa maîtresse. Une nouvelle de
Fiorentino lui fournit le panier à linge. Sources directes ou indirectes : bon
nombre de ces thèmes avaient déjà été repris et adaptés par des conteurs
anglais. (…)
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Un Falstaff recyclé,
mais toujours remontant
Suivant la tradition, c’est la reine Elizabeth qui, requérant les services de
Shakespeare à l’occasion d’une fête de cour, lui aurait suggéré de rendre Falstaff
amoureux. Chevalier gourmand, paillard, voleur et hâbleur dans les deux parties
d’Henry IV, il n’en était pas moins compagnon du futur roi, son précepteur sur le
chemin du vice, son inséparable négatif. Silène de ce Dionysos, il tirait quelque
grandeur de sa noble fréquentation. Le voici bien changé : exilé parmi les bourgeois
de Windsor, Falstaff n’est plus qu’un aventurier, naguère de haut vol mais tombé
désormais dans les mesquineries du terre-à-terre, réduit à un quotidien banal, un
poisson hors de l’eau. Incorrigible Matamore, s’il rêve encore de prouesses, elles ne
relèveront plus de Mars, mais seulement de Cupidon.
Prouesses, d’ailleurs, intéressées. Falstaff, dans sa disgrâce et son exil, n’a plus de
quoi soutenir son rang. S’il fait la cour à deux bourgeoises, c’est que leurs maris
sont riches et qu’il espère bien, usant de son prestige et de ses charmes, détourner
une part du magot. Goujaterie pure où la sensualité, accessoirement, pourrait
trouver son compte : rien, semble-t-il, que de grossier et de révoltant.
Or nos deux bourgeoises, ulcérées par un assaut d’amour dont elles soupçonnent les
motifs, insensibles aux prétendus attraits de ce poussah, et peut-être plus encore
furieuses d’être simultanément convoitées, vont faire preuve d’une rare imagination
dans la mise en œuvre de leur vengeance. Epouses fidèles, portant la culotte, elles
mènent par le bout du nez leur volumineux séducteur et le font choir d’humiliation
en humiliation.
C’est alors que le trompeur trompé, le séducteur berné, sans nous devenir
sympathique, peut arriver à nous toucher. L’imposteur chevronné n’est qu’un enfant
candide en regard de ces dames. Encore mouillé d’eau savonneuse, à peine a-t-il
reçu sa première correction que le voici tout disposé à se reprendre au piège. Sa
naïveté est prête à rebondir d’échec en échec. Toujours perdant, jamais il ne quitte
le jeu. Toujours bafoué, jamais il ne désespère de lui-même. Narcisse éperdu, il
rassemble instantanément les éclats de son miroir brisé et reverdit en plein hiver. La
vieillesse le rattrape, il le sait, il ne veut pas le savoir. D’où sa sottise. D’où sa
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