MensuelMars 2010
Côte d’Ivoire
economie
Jérémie N’Gouan : le goût
des autres
Rencontre avec le directeur de Pigier Côte d’Ivoire, un dirigeant qui a érigé
l’action collective en véritable culture managériale.
LE PÉRIODIQUE DES DIRIGEANTS ET LEADERS D’OPINION - LE PÉRIODIQUE DES DIRIGEANTS ET LEADERS D’OPINION - LE PÉRIODIQUE DES DIRIGEANTS ET LEADERS D’OP
L’essentiel
Téphonie mobile Comment trouver
des nancements
en Côte dIvoire pour créer ou développer son entreprise
« Les banques africaines sont frileuses
lorsqu’il s’agit de nancer la création
d’entreprises de petite taille ou l’ex-
pansion de leurs activités. » Telle est la
réponse souvent entendue lorsqu’on in-
terroge les entrepreneurs en herbe ou les
patrons de PME chevronnés. On constate
en effet, ici et là, la réticence des banques
à nancer ceux qui veulent créer leur
propre entreprise ou le secteur des PME.
Or, ce sont ces petites et moyennes en-
treprises qui peuvent tirer la croissance
économique et participer efcacement
au long processus de développement.
La Côte d’Ivoire, comme d’autres pays
d’Afrique subsaharienne, a besoin d’un
tissu économique pérenne et dynamique.
Le maillon faible est souvent le secteur
des PME. La recherche de nancements
relève d’un parcours du combattant. Il
ne faut cependant pas se décourager,
même lorsque les portes des banques
restent hermétiquement fermées. Car ce
n’est pas la n du monde, loin s’en faut.
D’autres solutions de rechange existent.
Il faut toutefois bien s’informer sur les
nancements alternatifs et savoir à quelle
EXEMPLAIRE GRATUIT
PAYS
Guérilla marketing
tous azimuts ! En
Côte d’Ivoire, la
téléphonie mobile
est sans conteste
l’un des secteurs
la concurrence s’exprime de la manière la
plus vive. Aujourd’hui, cinq opérateurs se
disputent âprement un marcde 12 millions
d’abonnements.
San Pedro
Depuis la naissance du projet d’Autoripour
l’aménagement de la région du Sud-Ouest
(Arso), la capitale du Bas-Sassandra donne
le pouls de l’activité économique régionale,
grâce notamment à son port autonome.
Le Burkina Faso
Un vent nouveau
souffle sur l’éco-
nomie du Burkina
Faso. Agriculture,
agroalimentaire,
infrastructures de transports : passage en
revue des nombreux chantiers en cours
qui sont autant d’opportunités en termes
d’investissement.
EMPLOI
Avec l’anement
des technologies de
l’information et de la
communication, les
plus prestigieuses
universités et écoles
occidentales se placent aujourd’hui vers
les étudiants.
CONSOMMATION
Automobile :
Le « circuit » propice pour acheter sa voiture
Management
Comment réussir
un brainstorming
Vive la union des matières
grises ! Les séances de brains-
torming sont des rencontres
« remue-méninges » qui per-
mettent de mettre en commun
la diversité des richesses
humaines que l’on retrouve dans
les entreprises. Face aux s
de la compétitivité auxquelles
ces dernières sont soumises, le
brainstorming peut se véler un
outil précieux. Mais le cadre de
ces réunions, leur organisation,
leur mise en œuvre sont des élé-
ments à ne pas négliger. Et pour
qu’elles soient efcaces, reste à
respecter quelques gles d’or.
Suivez le guide.
Suite p. 20
Lire p. 9
SECTEUR
RÉGION
Lire p. 12
Lire p. 30
Lire p. 24
Lire p. 50
Formation à distance
Lire p. 46
En pit des pjugés, les institutions
dont le rôle est de participer au
financement des entreprises pries en
Afrique de lOuest, donc en te dIvoire,
sont nombreuses.
Lire p. 18 Lire p. 38
Seize ans après la création de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine, te dIvoire Economie dresse un bilan
des actions initiées et fait le point sur les perspectives nies
par l’institution aux huit Etats membres.
UEMOA
UEMOA
3
COTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°1 - MARS 2010
Chère lectrice, cher lecteur,
C’est avec enthousiasme que nous vous présentons ce premier numéro
de Côte d’Ivoire Economie.
Actualités économiques, secteurs d’avenir, opportunités d’affaires,
tendances actuelles à découvrir à travers des articles courts pour s’informer
efcacement, et des dossiers plus étoffés pour une lecture en profondeur.
Car avec vous, nous partageons la conviction qu’une information
économique able et innovante peut susciter l’envie d’entreprendre,
d’investir, et par conséquent de générer de nouveaux emplois.
La Côte d’Ivoire est la locomotive et le leader de l’Uemoa et mérite
un vecteur d’informations économiques de premier plan. Nous avons fait
le pari de la proximité. Pour cette raison, les informations locales occuperont
une place privilégiée dans notre publication car c’est l’actualité économique
ivoirienne qui intéresse en priorité nos lecteurs. L’activité économique locale
foisonne de potentialités, notre démarche consiste à en révéler les richesses.
Pour autant, l’économie a un caractère global et l’ouverture au monde
ne sera pas négligée puisqu’une bonne part du contenu éditorial sera
dédiée à l’actualité économique internationale, et notamment africaine.
Enn, les contenus priment sur tout. Ce qui suppose une rédaction étoffée
et respectueuse de la déontologie journalistique. Ainsi, le choix de ce format
nous permet de valoriser les compétences de rédacteurs indépendants
et proches du terrain plutôt que de mettre en avant une vitrine en « papier
glacé ». Côte d’Ivoire Economie est d’ailleurs amené à se développer grâce
au recrutement de journalistes locaux qui rejoindront notre équipe.
Nous attendons avec impatience votre courrier pour mieux connaître
vos attentes et partager avec vous cette aventure.
Bonne lecture. Marion EzzEdinE
Et JEan-PiErrE Pont
Rédaction
Directeur de la rédaction : Jean-Pierre Pont
Secrétaire néral de la rédaction : Didier Bras
Rédacteur en chef : Théophile Kouamouo
Directeur artistique : Jean-Noël Dubois
Maquettistes : Aurélia Landeau et Nathalie
Pointlane
Ont participé à ce numéro : Lasme Adou,
Stéphane Bahi, Edwin Cheick, Manassé Dehe,
Franck Foko, Théophile Kouamouo,
Euclide Okolou, Simon Silue, Danièle Tagro,
Tiego Tiemtore, Michelle Tope.
Gestion et administRation
Directrice générale et de la publication :
Marion Ezzedine
Chef de la publicité : Anne-Sophie Bouleau
(annesophie.bouleau@Cotedivoire-economie.com)
infoRmations léGales
Côte d’Ivoire Economie, S.A. au capital de 60 000 000
FCFA. Siège social : 28 BP 1473 Abidjan 28 - Cocody
II Plateaux, rue K24. Site Internet : www.cotedivoire-
economie.com – RCCM n° CI-ABJ-2010-B-1358 du 25
février 2010 Récépissé du Procureur de la République
et dépôt légal en cours. Impression : Groupe Riccobono,
115, chemin des Valettes, 83490 Le Muy (France).
Tirage: 10 000 exemplaires.
Laser
Monétique : ruée sur les cartes prépayées p. 4
Affichage publicitaire, la difficile régulation p. 4
Ces « cyber-escrocs » qui discréditent la Côte d’Ivoire p. 5
Bourse : du nouveau à la BRVM p. 6
Droit : quelle structure juridique pour votre entreprise ? p. 6
Huile de palme raffinée : la bombe sénégalaise désamorcée p. 8
Coaching : réussir un brainstorming p. 9
Investir dans la filière avicole, une bonne idée ? p. 10
Indiscrétions p. 10
Secteur : téléphonie
Six opérateurs à la loupe p. 12
Paiement mobile : la nouvelle frontière p. 13
Forte croissance, faible incidence sur l’emploi formel p. 14
Une manne pour le secteur de la publicité p. 14
Le défi de la connectivité p. 15
High-tech : quel téléphone mobile, pour quels usages ? p. 16
Rencontre
Jérémie N’Gouan p. 18
Dossier : financements
Trouver des financements en Côte d’Ivoire p. 20
Région
San Pedro : le second souffle de la Côte d’Ivoire p. 24
Le PASP, tourné vers l’avenir p. 26
Le tourisme : un vaste potentiel non exploité p. 28
Pays
Burkina Faso : le temps du renouveau p. 30
B.F : Des secteurs qui ont le vent en poupe p. 32
B.F : Le port sec de Bobo-Dioulasso p. 34
B.F. : Têtes d’affiche p. 36
B.F : Forum Afric-Allia p. 37
Afrique
Uemoa, bilan et perspectives p. 38
Programme économique régional p. 41
Soumaila Cissé, président pragmatique p. 42
Partenariat Uemoa-Africable p. 42
Immobilier
Calculez la valeur de vos biens immobiliers p. 44
Emploi
Côte d’Ivoire : la formation à distance p. 46
Entretien avec Reine Dagbo p. 47
Conso
Le « circuit » propice pour acheter sa voiture p. 50
Sortir à Abidjan p. 50
Le casse-tête du cadeau d’anniversaire p. 52
Dubaï, nouveau pôle d’attraction p. 52
Shopping p. 53
edito Sommaire
4Laser
COTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°1 - MARS 2010 5
Laser COTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°1 - MARS 2010
Chronique du monde qui vient
Ces « cyber-escrocs »
qui discréditent
la Côte d’Ivoire
C’est un concept qui a le vent en poupe
dans les univers professionnels relevant de
la communication, des relations publiques
et du Web : la « e-réputation ». Selon un
blog spécialisé www.e-reputation.org »),
il s’agit de « l’image que les internautes
se font d’une marque ou d’une personne.
Cette notoriété numérique façonne l’iden-
tité d’une marque, la différenciant de
ses concurrentes ». La e-réputation peut
aussi valoir pour un individu ou un pays…
comme la Côte d’Ivoire.
Et il est évident que sur le Web, la Côte
d’Ivoire n’a pas une image enviable. Bien
entendu, lorsqu’on « googlise » ce pays,
il est inévitable qu’on tombe sur de nom-
breuses pages évoquant la longue crise mi-
litaro-politique qu’il vit. C’est inévitable.
Ce qui est plus préoccupant, c’est que
lorsqu’on fait des recherches en ligne
sur de nombreuses banques du pays, on
tombe sur des sites comme « escrocs.net »,
« hoaxbuster.com » ou « arnaques.com »…
qui recensent les tentatives d’escroquerie
et les mauvais coups que les personnes
trop crédules peuvent prendre en ligne.
Ces banques ont-elles des pratiques
illégales en ligne ? Pas du tout. Mais le
gros bataillon des cyber-escrocs, dont
le travail est d’inonder le monde entier
de courriers électroniques empoisonnés,
utilise souvent le nom de ces institutions,
brouillant leur image et, par la même
occasion, celle du pays tout entier.
Une imagination débordante
Les formes d’arnaques sont diverses, et ont
été répertoriées par le site de l’ambassade
de France en Côte d’Ivoire http://bit.
ly/9MGou4 ») : il y a des « arnaques à
l’héritage » votre correspondant se
fait passer pour le ls d’un milliardaire
qui vous rémunèrera si vous lui permettez
d’utiliser votre compte en banque pour
faire sortir de prétendues grosses sommes
d’argent du pays ; des « arnaques à la
loterie » l’on vous fait croire que vous
avez gagné un gros lot et qu’il vous faut
payer des frais de traitement de dossier
ou de transport pour pouvoir bénécier de
ce lot ; des arnaques à la commande de
matériel et promesse de paiement soit par
des cartes de crédit volées ou fausses, soit
par des ordres de virement contrefaits ;
des détournements de courrier bancaire ou
des « arnaques à la voiture d’occasion »
un prétendu acheteur promet de payer
dès réception du bien ou demande les
coordonnées bancaires de sa victime pour
un virement qui n’arrivera jamais. Il y a
aussi des « arnaques à la romance »
des jeunes garçons utilisent des photos de
jeunes lles pour appâter pour dépouiller
des Occidentaux esseulés trouvés sur les
sites de rencontres.
La réponse des pouvoirs publics, notam-
ment de la police, n’est pas assez forte face
à cette forme de criminalité qui jette le
discrédit sur les opérateurs économiques
honnêtes qui n’arrivent plus à commander
en ligne, ou qui voient leurs comptes en
ligne bloqués dès la moindre fausse ma-
nipulation parce que le pays ils vivent
est « blacklisté ». La Côte d’Ivoire s’est
engagée dans un projet d’ampleur, le
Village ivoirien des technologies de
l’information et des biotechnologies
(Vitib), et veut attirer sur son sol les grands
groupes et les start-up du monde entier.
Comment le ferait-elle, même après la
crise, si elle continue de passer pour le
pays des arnaques en tous genres ? Il faut
faire la guerre aux cyber-escrocs vivant en
Côte d’Ivoire, notamment en obligeant les
cybercafés à passer par un logiciel unique
et sécurisé d’où l’on pourrait repérer
plus aisément des activités illégales,
les bloquer et poursuivre leurs auteurs en
justice. théophile Kouamouo
Les escroqueries qui abondent sur le Net desservent
le développement de léconomie ivoirienne. Et la bataille
pour endiguer le phénomène nest pas gagnée
Mise en place d’un comité d’experts
Selon Honorat Kouassi, directeur de
l’agence Pohorow, « le désordre dans
l’afchage est principalement aux
régies non agréées ». Il dénonce par
ailleurs le jeu trouble de certaines régies
qui possèdent des agences conseil en
communication, alors que cela est interdit
par la loi. Situation préjudiciable pour
le secteur que décrient les responsables
légalistes, à l’instar d’Esmel Meliane,
directrice de la régie Meli’s Com. « Le
client paie moins cher parce que l’offre
est trop grande », se plaint-elle. Sans
oublier, toujours selon Mme Esmel,
la fâcheuse tendance des mairies à attri-
buer des espaces publicitaires alors que
cela ne relève pas de leurs prérogatives.
Dans ce contexte, le ministère de la Com-
munication a procédé au réaménagement
du CSP en lui donnant plus de moyens
de coercition. Le CSP, à son tour, a mené
les actions d’éclat que saluent l’ensemble
des acteurs du domaine, notamment le
recensement des structures légales de pu-
blicité, puis la destruction des panneaux
illégaux conformément au décret n°2007-
676 du 28 décembre 2007. Un décret
qui, en lui-même, contiendrait trop de
dispositions contraignantes pour les
professionnels de la publicité, à en croire
Mme Méliance Esmel. Un comité de onze
experts a été mis en place par le ministre
an de faire des propositions pour une
restructuration plus efcace.
stéphane Bahi
Monétique : ruée sur
les cartes prépayées
Ces cartes de paiement ne sont pas liées
à un compte bancaire, elles peuvent être
utilisées pour retirer de l’argent dans les
distributeurs automatiques de banque et
pour gler des achats à toute heure dans
les commerces dotés d’un terminal de paie-
ment électronique, mais aussi sur Internet.
Leur engouement est certain, même si elles
font parfois l’objet d’un « blacklisting »
sur certains sites internationaux qui blo-
quent sysmatiquement les transactions
venues de la Côte d’Ivoire, considérée
comme une terre d’élection des « cyber-
escrocs ». Leur principe est simple : vous
approvisionnez votre carte prépayée
en fonction de vos besoins, à des
coûts abordables. Diverses offres sont
actuellement disponibles, partageant le
même schéma d’implémentation : un
régisseur de système (« switch ») connecte
une banque avec un réseau de banque
régionale ou une plate-forme internationale
de paiement (Visa, Mastercard…). Une
carte de paiement prépae, fruit de
cette collaboration, est ensuite émise
et distribuée par la banque pour une
utilisation sur le réseau de la plate-forme.
Voici quelques modèles présents sur le
marché ivoirien.
Africards
C’est l’une des premières cartes interna-
tionales de paiement qui s’est implantée
sur le marché ivoirien. La carte Visa
prépayée Africards est émise par la
Banque internationale du Burkina (BIB,
rachetée par United Bank of Nigeria).
Elle est piloe par l’entreprise Global
Technology Partner (GTP), bae à Houston
aux Etats-Unis, et utilisable en principe
partout les cartes Visa traditionnelles
sont acceptées. Elle offre la possibilité de
faire des retraits sur les guichets automa-
tiques des banques afliées à Visa. Deux
modèles, Or et Argent, permettent de faire
des achats et des paris sur Internet et dans
les commerces, mais aussi d’effectuer des
transferts d’argent de carte à carte.
Cashxpress
Cette carte est émise par la banque
Ecobank et s’utilise de la même manière
que Africards sur le réseau international
Visa. Elle est également pilotée par la
plate-forme GTP. Comme Africards, c’est
une carte Visa classique qui fait ofce de
carte de débit et de crédit, supporte l’envoi
ou la réception des transferts rapides
d’argent de carte à carte, et permet
d’accéder à son compte carte via Internet.
Elle est rechargeable en ligne, à volonté.
Rubis
Grâce à sa collaboration avec un switch
marocain, la BIAO émet cette carte
prépayée sur le territoire ivoirien. Elle a
pour particularité d’être la moins chère du
marché (les frais de retrait dans les guichets
automatiques sont très faibles, et inexistants
quand il s’agit de guichets BIAO). Elle
dispose cependant de fonctionnalités plus
réduites que Africards, selon un certain
nombre d’utilisateurs.
Cefacarte
Elle est émise par la Versus Bank et
déployée par le switch Etranzact. C’est une
offre purement locale qui permet de régler
des achats dans le réseau Etranzact, c’est-
à-dire chez des commerçants équipés de ce
type de terminal. Elle supporte le transfert
de carte à carte et la consultation du solde
sur Internet. Toutefois, les retraits d’argent
ne sont possibles que dans les agences de
la Versus Bank.
Atlantique Traveler
Considérée comme la plus chère du
marché, c’est pour l’instant la seule carte
prépayée utilisable (retrait/paiement)
sur le seau international Mastercard.
Dans sa conception, elle est prévue
pour les commerçants qui se déplacent
à l’étranger pour leurs affaires, pour les
touristes ou encore les pèlerins. C’est
un pur produit de la Banque Atlantique,
directement connectée à Mastercard sans
passer par un switch.
manassé dehe
Plusieurs banques se partagent le marché
des cartes prépayées sur le sol ivoirien.
Elles séduisent de plus en plus de consommateurs en te d’Ivoire.
Leurs avantages ? Elles offrent une sécurité aux titulaires d’un compte
bancaire qui craignent une intrusion dans leurs données personnelles
et permettent laccès aux terminaux de paiement électronique pour ceux
qui n’en possèdent pas. Passage en revue des offres existantes.
La fécondité de ce secteur d’activité pourrait
s’expliquer par la diversication et la profession-
nalisation des acteurs. Cependant, la vigoureuse
opération de démantèlement de 4 227 panneaux
publicitaires dits « vracs » à Abidjan en septembre
2008 a permis de comprendre que cette apparente
embellie cachait bien de soucis pour l’organisme
étatique en charge du secteur, le Conseil supérieur
de la publicité (CSP). « Les vracs » sont des
panneaux frauduleux auxquels s’était attaquée
l’autorité de gulation en vue d’assainir le milieu.
Cette opération n’a pas manqué de susciter
bien d’interrogations. Créé par le cret 79-419
du 23 mai 1979, le CSP contrôle et régule la publi-
cité en Côte d’Ivoire. Il s’appuie essentiellement
sur le code de la publicité, ou code de déontologie
de la publicité, en vigueur depuis 1988. En pit
de ces instruments de réglementation, l’organisme
a sombré dans une léthargie qui a favorisé un
désordre dans le milieu.
Affichage publicitaire,
la difficile régulation
La carte salaire,
outil pratique pour
les entreprises
Il s’agit d’une carte de paiement
et de retrait que les entreprises
octroient à leurs employés pour
payer leurs salaires. Toute en-
treprise cliente de la banque
émettrice peut demander, dans
le cadre d’une convention, des
cartes salaires pour ses em-
plos non bancarisés. Dans
la pratique, les salars dispo-
sent d’un sous-compte au nom
de l’entreprise et, en libellé
complémentaire, à leur nom.
À chaque sous-compte est atta-
chée une carte de retrait. Celle-
ci mentionne le nom de l’entre-
prise et celui du salarié porteur.
Sur ordre de l’employeur, la
banque se charge alors de cré-
diter le montant souhaité sur la
carte salaire de l’employé, à la
date convenue.
Celle de Bicici (la carte salaire
curis) est personnalisée et
s’utilise à laide d’un code con-
dentiel. Avec cette carte, le salarié
peut retirer tout ou partie du salaire
ver, à tout moment, sur l’en-
semble du réseau de la banque
(31 distributeurs automatiques
et terminaux de paiement élec-
troniques). Bien entendu, largent
peut également être conser
sur la carte salaire, donnant ainsi
au salarié la possibilité de gérer
son budget en toute sécurité.
Il l’utilisera au fur et à mesure
de ses besoins, avec la pos-
sibilité de consulter son solde.
Son coût 10 000 FCFA/an
est supporté par les entreprises
qui la mettent à disposition de
leurs employés.
Abidjan, forêt dense de lafchage ? On nen voudrait pas à celui
qui le penserait tant les panneaux publicitaires poussent, tels des
champignons. Partout, aux principaux carrefours et même dans les
endroits les plus insoupçonnés, ils font sormais office de cor.
6Laser
COTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°1 - MARS 2010 7
Laser COTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°1 - MARS 2010
Bourse : du nouveau
à la BRVM
A la suite de cette décision, beaucoup
s’attendent à ce que ces mesures secouent le
marché de l’emprunt à la Bourse régionale
des valeurs mobilières (BRVM). En effet,
la notation nancière fait une évaluation
de la qualité de crédit de l’entreprise ou
de la collectivité locale à la recherche de
capitaux et du risque lié à un titre émis.
L’agence de notation, après une analyse
des paramètres qualitatifs et quantitatifs de
l’entreprise et de son environnement, lui
attribue une note alphabétique allant de D
la plus mauvaise note traduisant un défaut
de paiement avéré – à triple A (AAA),
qui indique une sécurité maximale. Les
différents crans de cette échelle de note
sont classés en deux catégories : les « notes
d’investissement » lorsque le risque est
faible ou modéré, et les « notes spécula-
tives » lorsque le risque est plus élevé.
Par le passé, tout emprunt obligataire à
la BRVM devait être garanti à 100 % par
l’émetteur ou un garant à qui il reversait
une commission considérable. Désormais,
tous les émetteurs qui recevront une note
de la catégorie « note d’investissement »
de la part d’une agence de notation agréée,
n’auront plus de garantie à
constituer et seront amenés
à proposer des taux d’intérêt
plus faibles, vu la conance
qu’ils inspirent aux investis-
seurs. Jusque-là, la xation
du taux d’intérêt dans les
levées de fonds était faite
sur des bases que certains
considèrent trop théoriques.
La notation nancière va
donc conduire à une réduc-
tion considérable du coût
du crédit pour les entreprises qui viendront
lever les fonds à la BRVM.
A l’épreuve du marc
L’autorité de régulation, le CREPMF, a
certainement tenu compte des enseigne-
ments de la crise nancière en rédigeant
ses textes réglementaires. On remarque
facilement les exigences visant à favoriser
la transparence et éviter les conits
d’intérêt dans l’exécution des activités
des agences de notation. Ces
dernières, en effet, sont rémuné-
rées par les émetteurs qu’elles
notent. Ce qui constitue une
porte ouverte à des dérives dont
la seule barrière est le respect
scrupuleux de leur propre
code de bonne conduite. Leurs
évaluations seront, dans tous
les cas, mises à l’épreuve par
le marché qui nit toujours par
indiquer son propre jugement.
A terme, le fonctionnement de
la notation nancière sur notre marché
nancier devrait aider le CREPMF à
réaliser d’autres projets, comme la mise
en place de la titrisation et des produits
dérivés.
euclide oKolou
(www.okibourse.com)
En novembre 2009, le Conseil régional de lépargne publique et
des marchés financiers (CREPMF) a permis l’introduction et l’exercice
de la notationnancre sur le marché nancier sous-régional.
Une note qui
va du faut
de paiement
avéré jusqu’à
la sécurité
maximale.
Droit : quelle structure
juridique pour votre
entreprise ?
Le choix fondamental réside entre lexercice
de l’activité sous la forme d’une entreprise
individuelle ou d’une société. Ce choix
implique des conséquences sur le plan s-
cal et social ainsi qu’en matière de respon-
sabilis. Ce choix peut en outre engager la
vie de l’entreprise.
L’entreprise individuelle
L’entreprise individuelle signe une acti-
vité exploitée par une personne physique
seule, c’est-à-dire sans associé. Cette per-
sonne, appelée « commeant », exerce son
activi en son nom personnel ou en son
nom propre.
Juridiquement, une telle entreprise ne se
distingue pas de la personne physique qui
l’exploite. En vertu du principe de l’unité
du patrimoine, l’entreprise individuelle et
l’entrepreneur disposent d’un seul et même
patrimoine.
Les avantages d’une telle structure pour
l’exercice d’une activi commerciale peu-
vent être dénis ainsi :
- la simplicité des formalités de création :
il n’y a pas de statuts à rédiger. Il suft
d’une immatriculation au registre de com-
merce et du crédit immobilier, ainsi qu’un
numéro de compte contribuable pour com-
mencer à exercer ;
- l’inexistence d’un capital minimum de
démarrage ;
- la simplicité du fonctionnement et de la
gestion (la prise de décision rapide et l’ab-
sence de compte à rendre devant une as-
semblée générale).
En un mot, vous êtes le seul maître à bord !
Il s’agit d’une structure idéale pour les per-
sonnes indépendantes.
Cependant, les inconvénients que pré-
sente cette structure ne sont pas à gliger :
- l’unité du patrimoine : les créanciers de
l’entreprise peuvent poursuivre le recou-
vrement de leurs créances sur le patrimoine
personnel de l’entrepreneur ;
- l’absence de capital susceptible d’être ou-
Le choix de la structure
juridique est une décision
qui simpose à tout entre-
preneur, principalement
lors de la cation de son
entreprise. Mais la ques-
tion peut aussi se poser
en cours de vie sociale,
en fonction des dévelop-
pements quelle a connus.
vert à des partenaires nanciers : l’entre-
prise individuelle ne permet pas l’accueil
d’apporteurs de fonds propres dont elle
pourrait avoir besoin pour son développe-
ment ;
- l’application du régime des incompati-
bilités à la personne de l’entrepreneur : la
loi interdit l’exercice d’une activicom-
merciale à titre individuel à certaines pro-
fessions. Par exemple, les fonctionnaires
et les auxiliaires de justice ne peuvent pas
monter une entreprise individuelle.
La société
A la différence de l’entreprise indivi-
duelle, la société est une personne morale
distincte des personnes qui l’ont créée.
A ce titre, la société dispose de droits, de
devoirs et d’un patrimoine propre.
Il existe différentes formes de sociétés.
Les plus courantes sont la société à res-
ponsabilité limitée (SARL) et la société
anonyme (SA).
Les avantages de la constitution d’une
société pour exercer une activité com-
merciale :
- l’inapplication dans les SARL et les SA
du régime des incompatibilités, dans la
mesure les associés n’ont pas la qua-
lité de commerçant ;
- la possibilité de constituer la SARL ou
la SA avec un seul associé ou un seul
actionnaire ;
- la possibilité de prendre des associés
pour proter des capitaux qu’ils sont en
mesure d’apporter ;
- une plus grande capacité à lever des
fonds auprès des établissements de crédit ;
- la limitation de la responsabilité person-
nelle au seul montant de l’apport : dans
la mesure la société a une personna-
lité et un patrimoine distincts de ceux du
chef d’entreprise et de ses associés, les
biens personnels de ces derniers sont à
l’abri des poursuites des créanciers de la
société.
Mais l’exercice du commerce en société
présente aussi des inconvénients :
- des formalités de créations assez lon-
gues et onéreuses ;
- la nécessité de rédiger des statuts ;
- les formalités d’enregistrements des
statuts et de publicité ;
- la production d’un capital social mi-
nimum d’un million de FCFA pour les
SARL et de dix millions pour les SA ;
- les frais de constitution ;
- un fonctionnement et une gestion qui
peuvent se révéler complexes et contrai-
gnants ;
- la tenue d’une comptabilité stricte ;
- la nécessité de prendre les décisions en
collectivité (les assemblées générales).
Quelques précisions sont à souligner :
La désignation d’un commissaire aux
comptes est obligatoire pour les SA et
facultative pour les SARL, sauf pour les
cas suivants :
- capital supérieur à 10 000 000 FCFA ;
- emplois permanents supérieurs à cin-
quante ;
- chiffre d’affaires annuel supérieur à
250 000 000 FCFA.
simon silué, avocat
(http://simonsilue.ivoire-blog.com)
8Laser
COTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°1 - MARS 2010 9
Laser COTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°1 - MARS 2010
Huile de palme rafnée :
la bombe sénégalaise désamorcée
Le marché sous-régional de l’huile de
palme retrouve sa sérénité après quelques
mois d’incertitude. En effet, les autorités
sénégalaises avaient interdit, par décret,
toute importation d’huile de palme
ivoirienne en invoquant des arguments
sanitaires. Depuis, elles ont décidé de
revoir leur position et ont suspendu leur
décision de fermer le marché sénégalais à
l’huile de table rafnée fabriquée en Côte
d’Ivoire, en attendant que la commission
compétente tranche.
Mais comment en est-on arrivé à cette
situation de tension ? L’étincelle est partie
du décret n° 2009-872 du 10/09/2009 pris
par le président Abdoulaye Wade, qui
impose désormais des normes strictes pour
l’importation d’huile de palme rafnée.
Le texte, qui invoque des motifs de santé
publique, xe un taux d’acides gras saturés
de 30 %. Les stocks des importateurs ont
aussitôt fait l’objet de blocages dans le
port de Dakar et toutes les importations
en provenance de Côte d’Ivoire ont été
stoppées. Mais pour la plupart des acteurs,
il s’agissait d’une mesure de restriction
commerciale non tarifaire que l’Etat séné-
galais a prise pour favoriser un opérateur
économique, en l’occurrence la Sunéor
(première société sénégalaise agroalimen-
taire qui commercialise de l’huile d’ara-
chide), au détriment de bien d’autres.
Face à ce qu’il a qualié « d’entrave à la
libre circulation des produits de la zone
de libre-échange qu’est l’Uemoa », le
Groupement ivoirien des transformateurs
de l’huile de palme (GITHP) a saisi les
autorités ivoiriennes ainsi que la commis-
sion de l’Uemoa. « C’est bel et bien un
barrage qui a été placé contre les impor-
tations d’huile de palme puisqu’elles sont
naturellement composées de plus 30 %
d’acides saturés. Toutes les huiles végé-
tales ont leurs caractéristiques. Celles-ci
donnent à l’huile de palme sa résistance à
la chaleur, ce qui en fait la meilleure pour
les fritures et autres usages à chaud »,
a expliqué Yves Lambelin, le directeur
général de Sifca (principal producteur de
cette huile).
Une violation des lois communautaires
Le 6 octobre 2009 dernier, lors de la
réunion du Comité technique agroali-
mentaire sénégalais, Malang Seydi, le
directeur de l’Association sénégalaise de
normalisation (ASN), chargée d’établir
les normes du pays, a clairement indiqué
que la Sunéor avait demandé la révision
des normes sénégalaises, pour faire « face
à l’importation massive d’huile d’origine
différente, mais principalement de l’huile
de palme de la Côte d’Ivoire ». M. Seydi,
considérant que cette demande de révision
de normes était un cas de gure unique
dans l’histoire de son institution, a souhaité
qu’elle se base sur un argumentaire scien-
tique afrmé et irréfutable. Ces réserves
n’ont pas empêché le Comité technique
agroalimentaire, ainsi que l’ASN, de
recommander l’adoption de mesures
de restriction de l’importation des huiles
de palme rafnées en provenance de Côte
d’Ivoire.
En révisant leur position, les autorités
sénégalaises viennent d’éviter une grave
crise à la lière. Une décision qui risquait
aussi de remettre en cause les règles com-
munautaires qui régissent l’Uemoa et
la Cedeao. Une bombe désamorcée
de justesse puisque selon le ministre
Amadou Koné, « le groupe Sifca est prêt
à travailler avec l’entreprise sénégalaise
qui produit l’huile d’arachide ».
cheicK edwin
Aps avoir déci de fermer leur marcà l’huile de palme ivoirienne
sous prétexte qu’elle serait dangereuse pour la santé, les autorités
galaises ont choisi de faire machine arrière.
Cette volonté de boycott relevait-elle du
protectionnisme ou de la santé publique ?
Coaching : réussir
un brainstorming
Une séance de brainstorming est une
rencontre « remue-méninges ». Si vous
avez besoin d’innovation pour vos
services, produits, processus ou tech-
nologies, il est vivement conseillé d’en
organiser une ou plusieurs. Pour que
votre brainstorming soit efcace et que
vous en sortiez avec des idées de nature
à goner votre chiffre d’affaires, voici
quelques règles d’or très importantes :
Le cadre
Sortez du cadre habituel : cela implique
d’organiser la séance en dehors de vos
locaux et, de surcroît, de se rendre dans
un endroit qui sort du « déjà-vu ». De
plus, le brainstorming doit se dérouler à
l’abri des regards, du bruit et surtout de
tout ux de personne. Plus vous serez
dépaysés, mieux les méninges en seront
excitées et prêtes à produire des idées.
Les participants
Le chiffre idéal se situe entre cinq et
quinze personnes. Choisissez les par-
ticipants qui vous semblent capables
d’apporter quelque chose. Ne vous limi-
tez seulement pas aux seuls départements
concernés. Si vous avez détecté des
traces de créativité chez un salarié d’un
autre département, pourquoi ne pas
l’inviter ? Les participants doivent être
issus d’horizons tout à fait divers.
Le facilitateur
Vous devez avoir un excellent facilita-
teur. Son rôle consiste à animer la séance
en distribuant le tour de parole. Mais un
excellent facilitateur possède au demeu-
rant l’art de savoir poser les questions et
rebondir sur certaines réponses an de
stimuler la participation et la créativité.
En général, vous le remarquerez par son
talent en communication orale introspec-
tive (animation et échange dynamique),
mais surtout par sa perspicacité et son
jugement correct des situations.
L’atmosphère
Vous devez bien préciser à tous les par-
ticipants qu’on ne censure aucune idée
ou suggestion et que la situation ne se
prête pas à la compétition ou à la riva-
lité. Pas de commentaires désobligeants
ou critiques. Toute idée est acceptée et
notée an de ne pas inhiber le processus.
Encouragez les idées exagérées et hors
normes, privilégiez la quantité, vous
ferez le tri sur la qualité plus tard. La clé,
c’est la liberté absolue d’imagination ;
laissez les gens dire tout ce qui leur passe
par la tête.
L’exploration ou la discussion
Toutes les idées émises sont inscrites
sur un tableau visible par chaque parti-
cipant. Après la phase de production des
suggestions, le facilitateur doit procéder
à leur exploitation. Il les regroupe et
les hiérarchise. Ensuite, il devra relier les
idées, reformuler celles qui sont confuses
ou éliminer les propositions hors sujet,
et regrouper les idées similaires. Des
précisions peuvent être demandées, il est
alors possible de discuter et de critiquer.
La clôture
Plusieurs méthodes peuvent permettre
de sélectionner les meilleures idées.
Les trois méthodes les plus produc-
tives consistent à donner un score ou un
pourcentage aux idées et à les classer,
à recourir au vote, ou à procéder par
processus d’élimination jusqu’à retenir
les meilleures d’entre elles.
dR lasme adou
(www.improov.com)
Nest-on pas plus
intelligent à plusieurs
que seul ? C’est le
principe qui soutient
lutili des sessions
de brainstorming, un
outil incontournable
pour les entreprises
exerçant dans un
marché compétitif.
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