sape la conscience de soi, et tronque l’affirmation de soi
2.3-2 Le milieu Familial.
La famille joue un rôle considérable dans l’image et l’estime de soi de l’enfant et cela dès le plus
jeune age. Les interactions mère-enfant sont déterminantes selon des auteurs comme Spitz, Bolwby,
Winnicott. Après la symbiose constante la fusion entre la mère et son enfant, phase de «
séparation/individuation » est prépondérante dans la construction de sa personnalité. Une rupture
trop précoce aura des répercussions sur l’enfant qui ne pourra jamais exercer un travail de deuil, et
par conséquent aura toujours l’impression d’un manque, de carences affectives, d'assises
narcissiques instables perturbant sa propre estime.
La qualité de la relation avec la mère favorisera la confiance en soi, la communication avec celle-ci
dans un premier temps, puis avec son entourage déterminera son organisation narcissique. Comme
nous l’avons vue dans la confiance en soi, une mère qui ne protège pas son enfant de l’échec à bon
escient, qui ne le valorise pas, qui ne le gratifie pas, et ne prête pas attention à ses réussites, l’en
prive en quelques sortes, et provoque des troubles de son image narcissiques.
Dans le cas ou la phase de « séparation et individuation » s’opère plus tardivement, l’enfant ne peut
développer les prémices identitaires de façon convenable. La surprotection de l’enfant par les
parents, ne lui laisse pas la possibilité de se construire une confiance en lui équilibrée. L’enfant
étant enfermé dans une dépendance parentale (voir maternelle), son inscription dans le processus
identitaire se voit retardé par le manque d’autonomie.
Comme le disait Winnicott, une mère doit être une mauvaise et une bonne mère à la fois : « elle doit
être suffisamment bonne », pour assurer à son enfant sa présence en équilibrant la gratification et la
frustration. De part ce fait, l’enfant pourra se construire une confiance en lui suffisamment
équilibrée.
2.3-3 L’école et la construction du sujet.
Pour Villars, la réussite scolaire passe par trois conditions pour que la construction de l’enfant ne le
préoccupe pas au point de ne pouvoir se libérer et prêter attention aux apprentissages :
- se séparer suffisamment de l’univers familial, pour vouloir rechercher des outils de compréhension
ailleurs.
- pouvoir utiliser le registre de l’imaginaire et du symbolique.
- savoir qui il est dans ses identités (sexuée, sociale, son histoire).
Ce dernier point, reste fort intéressant en ce qui concerne l’estime de soi et les apprentissages
scolaires. Je parlerais d’image renvoyée par la société, en faisant référence à Goffman, que la
personne s’approprie comme image d’elle même. L’école en tant qu’agent de socialisation, attribut
des rôles, des statuts et par extension des images.
L’enfant considéré comme mauvais élève, s’approprie cette image, et s’y construit une identité, de
l’estime de soi, il passe à une mésestime déterminée par les échecs scolaires. Le jugement et
l’opinion d’autrui, qu’il soit ou non, bien interprété par l’enfant, le renvoient à un miroir de sa
propre valeur. L’image renvoyé par l’adulte, maître, professeur, éducateur, affecte la nature du
processus d’identification, en effet le fait d’être considéré comme mauvais, insuffisant en raison de
ses échecs successifs peut devenir : une image pathogène pour l’estime de soi de l’enfant.
L’élève en échecs scolaire se trouve dans une situation de « non-amour », le retrait de l’amour de
son maître, de ses parents, déclenche des blessures narcissiques, l’échec de l’identification porte
atteinte à l’image du Moi (Idéal du Moi, comme projection idéal de l’enfant sur le modèle).