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Chambre de commerce franco-arabe - 250 bis boulevard St-Germain 75007 Paris
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LLaa tteerrrree ddee ttoouutteess
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L’Arabie saoudite c’est d’abord une puissance
régionale et un acteur politique majeur sur la
scène internationale puisqu’elle est membre
du G20 et de l’Organisation mondiale du com-
merce, mais l’Arabie saoudite est aussi et sur-
tout une puissance économique à l’échelle
mondiale avec ses réserves de pétrole de 267
milliards de barils. Soit près du quart des
réserves mondiales, actuellement connues.
L’assurance, au rythme de production d’au-
jourd’hui (10 millions de barils/jour environ et
au cours de 100 dollars le baril) d’une rente
annuelle supérieure à trois cent milliards de
dollars pendant au moins soixante-quinze ans.
Cette importante manne pétrolière n’a pas
empêché les autorités saoudiennes d’engager
très tôt le pays sur les voies de la réforme pour
préparer l’avenir et envisager dès à présent
l’inévitable temps de « l’après-pétrole ».
A cet effet le royaume poursuit une « politi-
que de libéralisation et de diversification de
son économie afin d’amener le pays vers une
économie prospère bâtie sur des fondations
durables capables de procurer à l’ensemble
de ses citoyens le bien être et la prospérité tout
en préservant ses valeurs sociales et religieu-
ses ainsi que son héritage national, selon la
formulation du VIII° plan quinquénal.
Avec son accession au trône en 2005, le roi
Abdallah Ibn Abdelaziz Al Saoud a poursuivi
ces efforts de modernisation faisant passer le
royaume du 69erang au 13erang sur 182 pays
pour la qualité de son environnement écono-
mique, selon le classement de la Banque
Européenne de Reconstruction et de
Développement.
Cette politique de diversification de l’écono-
mie passe par des efforts particuliers consentis
L’Arabie saoudite est le plus vaste des pays arabes. Avec une étendue supérieure à
deux millions de km2, elle occupe l’essentiel de la péninsule arabique et
partage une frontière avec la Jordanie, l’Irak, le Koweit, les Emirats Arabes Unis,
Bahrein, Qatar ainsi que le Sultanat d’Oman et le Yémen .
Avec un littoral-est ouvert sur le Golfe Arabe, et un littoral-ouest donnant sur la Mer
Rouge, elle possède un accès rapide aux mers du sud ainsi qu’au canal de Suez.
Sa position géographique en fait un carrefour incontournable du commerce vers
la méditerranée, l’Afrique ou l’Asie. Ses ouvertures maritimes sont des atouts
cruciaux pour l’exportation de son bien le plus précieux, le pétrole
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dans les domaines de l’agriculture et de la
gestion de l’eau ; l’investissement dans les
secteurs de pointe et les hautes technologies et
une ouverture en matière d’éducation,
notamment d’éducation supérieure.
Si la crise financière mondiale de 2008-
2009 a laissé ses empreintes sur l’écono-
mie saoudienne, avec pour conséquenses
une chute des prix du pétrole qui s’est
soldée par un recul de 0,9% du PIB,
l’année 2010 a été celle de la reprise
économique et du retour à une crois-
sance solide qui a atteint les 4%.
Soutenu par cette reprise de l’activité
internationale et une remontée des cours
du brut, le PIB a atteint 434 milliards de
dollars. Le solde budgétaire a été à nou-
veau positif, (+3% du PIB) après
un rare exercice négatif en 2009 (-
6% du PIB) et la dette extérieure
est revenue à 24 % du PIB.
Quant à l’inflation, elle est
aujourd’hui stable à 5%, tout
comme le taux chômage « offi-
ciel » estimé à 5,4% avec toutefois
un handicap majeur lié au fait que
le secteur privé ne représente que
15% des emplois. Soit moins d’un
million de personnes. Cela signifie
que 85% des emplois sont des pos-
tes publics relevant des finances
royales. Pour remédier à cette
situation, le roi Abdallah a mené,
avant même son accession au
trône, une politique de saoudisa-
tion de l’emploi. Celle-ci se heurte
à nombre d’obstacles qui tiennent
à un déficit de formation et de
compétences chez les jeunes.
D’où une cencentration des efforts
dans ce domaine et les deux presti-
gieux campus universitaires qui
ont vu le jour, le KFUPM (King
Fahd University for Petroleum and
Minerals) et le KAUST (King
Abdallah University for Science &
Technology), illustrent bien la volonté
et la détermination des autorités saou-
diennes de multiplier les efforts dans le
domaine de l’éducation, de l’enseigne-
ment et la formation.
Aujourd’hui, le royaume est engagée
dans un programme d’investissements
publics de 386 Milliards de dollars sur
cinq ans (2010-2014) destinées au sec-
teur pétrolier (raffineries) et surtout non
pétrolier (traitement de l’eau, infrastruc-
tures routières, ferroviaires, portuaires et
aéroportuaires, habitat, universités,
phosphates). La croissance devrait
atteindre 7% en 2011.
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L’Arabie Saoudite dans la mondialisation :
l’économie saoudienne
à l’horizon 2025
« A l’horizon 2024, si Dieu le veut,
l’Arabie Saoudite disposera d’une écono-
mie prospère bâtie sur des fondations dura-
bles. Elle offrira des possibilités d’emplois
satisfaisantes à l’ensemble de ses citoyens,
elle sera dotée d’un système éducatif per-
formant, d’une excellente couverture santé
pour tous, et de tous les services nécessaires
au bien être de ses citoyens, tout en préser-
vant les valeurs sociales et religieuses ainsi
que l’héritage national. »
Cette prévision avancée à l’aube du VIIIeplan
quinquennal, reste l’objectif des réformes
économiques entreprises au sein du royaume
wahhabite. Le royaume cherche plus que
jamais à mettre en place une économie diver-
sifiée, c'est-à-dire qui ne dépende plus exclu-
sivement du pétrole, susceptible d’engendrer
croissance et emplois, et de faire de l’Arabie
Saoudite un acteur de premier plan sur la
scène régionale et internationale.
Dans le cadre des plans quinquennaux établis
à partir des années soixante pour planifier sa
croissance le royaume a établi un certain
nombre d’objectifs dans cette perspective :
- Une croissance démographique contrôlée.
Depuis plus de vingt ans la croissance de la
population saoudienne s’inscrit au dessus de
2% l’an. Il s’agit de la ramener à 0,8% en
2024. Soit une population totale juste en
deçà de 30 millions d’habitants, dont quatre
millions d’étrangers contre plus de six
aujourd’hui.
- Le doublement du revenu par tête.
De 43 333 Riyals Saoudiens, environ en
2000 à 98 000 RS, soit approximativement
25 000 dollars. Pour y parvenir la croissance
économique devra être supérieure à 6% par
an.
-Une hausse des dépenses d’investissement
de 10% par an, jusqu’à ce qu’elles représen-
tent 34% du PIB, tandis que les dépenses de
fonctionnement reculeront de 70% à 55%
du PIB. Ces dépenses d’investissements doi-
vent multiplier les exportations de produits
non pétroliers par huit d’ici 2024 pour pas-
ser de 52 milliards de riyals à 430 milliards
de riyals. Dans le même temps les exporta-
tions pétrolières progresseraient de 50%
passant de 181 mds de SR à 294 mds de SR.
-Promouvoir une croissance du secteur
industriel plus rapide que celle du secteur
pétrolier : 7,8% contre 4,3% actuellement.
Ce qui ne sera possible qu’avec une évolu-
tion radicale du marché du travail.
Superficie : 2 253 000 km2
Population : 26 M
Croissance démo : + 2,3% en 2010
Capitale : Riyad, 4,7 M d’habs
Principales villes : Jeddah, 3,2 M ;
La Mecque, 1,8 M ; Médine, 1,1 M
; Dammam, 0,9 M ; Al Khobar,
Dhahran, (siège de Aramco, coeur de
la région des gisements), Taef,
Tabouk.
PIB : 2009 369 Mds $
2010 : 438 Mds $ (prévision)
Monnaie : Ryal saoudien :
1 SR = 0,27 US $ / et 1 SR = 0,19
Budget : 185 Mds$ (revenus)
171 Mds $ (dépenses)
Dette : 60 mds $
( soit environ 15% du PIB)
Inflation : 5,7% (2009)
Fin Février 2011,
alors que la
contestation en
Libye prenait un
tour violent et que
la production
nationale de
pétrole s’en voyait
menacée, provo-
quant une flambée
immédiate du prix
du baril (passé de
80 à 120 dollars en
deux mois), Riyad
s’est empressé de
prendre le relais
de la production libyenne de brut, en
augmentant sa propre production de
1,5 millions de barils jours. Et de le
faire savoir.
Quelques jours plus tard, un tremble-
ment de terre suivi d’un tsunami au
Japon engendraient un arrêt brutal de
l’activité économique dans ce pays,
réduisant considérablement sa
demande en pétrole. Immédiatement
Ryiad ordonnait à
ses tankers de met-
tre le cap sur d’au-
tres ports et rédui-
sait son débit.
Ces deux décisions
avaient un même
objectif: garantir un
approvisionnement
ininterrompu aux
pays consomma-
teurs et éviter une
fluctuation brutale
des cours. Ces deux
mesures illustrent la capacité de réac-
tion de l’Arabie saoudite, sa volonté de
s’adapter aux besoins du marché et de jouer le
rôle de régulateur au niveau international pour
empêcher des fluctuations brutales aussi bien
du cours du brut que de sa production.
Depuis la découverte de l’Or Noir, en 1932, et
la mise en exploitation du premier gisement,
près de Dhahran en 1938, l’Arabie saoudite
est un géant sur le marché mondial du pétrole,
tandis que le pétrole est un géant au sein de
l’économie saoudienne. Le secteur pétrolier
représente 80% des revenus budgétaires, 90%
des revenus d’exportation et 45% du PIB. Le
pays est le deuxième producteur mondial, der-
rière la Russie, le premier exportateur, et
détient les plus vastes réserves prouvées, (267
milliards de barils selon le chiffre officiel du
gouvernement saoudien) équivalentes au quart
des réserves mondiales. De quoi garantir, au
prix actuel du baril, une rente annuelle supé-
rieure à trois cent milliards de dollars pendant
au moins soixante-quinze ans…
De plus le brut saoudien, appelé, « arabian
light crude » est facile d’accès, d’excellente
qualité, et on ne cesse d’en découvrir de nou-
velles poches. En 2009 l’Arabie Saoudite a
annoncé la mise en production du gisement de
Khurais, jusqu’alors inexploité, avec une
capacité de 1,2 millions de barils/jours. En
2013 Aramco doit débuter la production à par-
tir du gisement « off shore » de Manifa ;
capacité, 1 million de barils/jours. C’est le
français Total qui supervise la construction
d’une nouvelle raffinerie à Jubail pour traiter
et exporter ce brut « lourd ».
Selon certaines estimations les réserves saou-
diennes encore « non-découvertes » appro-
cheraient les mille milliards de barils, plus de
trois fois les réserves prouvées, presque autant
que l’ensemble du pétrole déjà découvert sur
la planète entière…Des chiffres certes spécu-
latifs, mais pas invraisemblables, car les saou-
diens cherchent peu. Cinq cents nouveaux
forages sont effectués chaque année, contre
onze mille aux Etats-Unis. Plus de soixante-
dix gisements connus sont laissés inexploités,
pour éviter une surproduction qui plomberait
les cours. De nouveaux gisements ont été
découverts au cours des vingt dernières
années près de Riyad, région où on ne soup-
çonnait pas sa présence. Et la remontée des
cours depuis 2008 a entraîné un
regain d’intérêt pour l’explora-
tion. En 2009 l’A.S. est arrivée
en tête des pays de la région
(Turquie incluse) en terme d’in-
vestissements directs étrangers
avec 38 milliards de dollars.
Ces investissements concer-
naient principalement le secteur
pétrolier, notamment la recher-
che et l’exploration dans la
région sud-est, et provenaient
de compagnies comme Shell
(Pays Bas), Sinopec (Chine),
Eni (Italie) et Lukoil (Russie)…
Pour gérer sa manne pétrolière l’Arabie
Saoudite a développé une industrie du trans-
port, terrestre et maritime, de première classe
ainsi que des activités de raffinage hors pair.
Le terminal de Ras Tanura, ouvert en 1941, est
la plus grande raffinerie du monde avec une
capacité de un demi million de barils/ jours.
Jubayl et Yanbu ont désormais des capacités
équivalentes. Cinq autres raffineries sont en
opération portant le total à 1,8 millions de
barils/jour.
Le royaume dispose de vingt-deux mille kilo-
mètres d’oléoducs, reliant ses gisements de
l’est, au Golfe Persique mais aussi à la Mer
Rouge, un choix stratégique visant à assurer
qu’en cas de fermeture du Detroit d’Ormuz,
comme ce fut le cas en 1987-88 durant la
guerre Iran-Irak, le pays conserve sa capacité
d’exportation via son autre littoral…Ces oléo-
ducs se doublent aujourd’hui de gazoducs
équivalents. Le Royaume saoudien est enfin
concerné au premier chef par la sécurité des
routes maritimes : ses trois premiers clients,
(le Japon, la Chine, et la Corée du sud) sont
desservis par tankers.
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Le poids du pétrole
Pétrole:
Réserves : 267, 5 Mds de barils
Production : 9,7 Mds de barils/jr
Exportation : 8,7 Mds de
barils/jr
Gisements : Ghawar (+ vaste du
monde) ; Safaniya (+ vaste off
shore du monde)
Terminaux : Ras Tanura (le plus
grand du monde) ; Juaymah ;
Abqaiq
Raffineries (8 en tout) : Ras
Tanura, Jubayl, Yanbu, Riyad,
Jiddah, Rabigh, Juaymah,
Khafji. Capacité 1,82 mllns de
barils/jour
Oléoducs : 21 000 km
Gaz naturel:
Réserves : 7,5 trillions de M3
(5e rang mondial)
Le pétrole représente 80%
des revenus budgétaires,
90% des revenus d’expor-
tation et 45% du PIB.
L’Arabie saoudite est le
deuxième producteur
mondial, le premier
exportateur, elle détient
les plus vastes réserves
prouvées.
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Vaste de plus
de 2 millions
de km2, (soit
quatre fois la
superficie de la
France),
l’Arabie saou-
dite ne dispose
que de 2% de
terres cultiva-
bles. Son cli-
mat est aride
voire déserti-
que, sauf pour
la zone côtière
de Tiha- mah, à
l’ouest, et celle de l’Asir au sud, où l’élé-
vation apporte fraicheur et humidité.
Malgré ces handicaps, le royaume a
développé son agriculture à partir des
années 1970 pour parvenir à l’auto suffi-
sance alimentaire. Il est même devenu
exportateur de blé. Un million d’hectares
ont été voués à la production de cette
céréale avec, grâce à l’irrigation, des ren-
dements de 5 tonnes à l’hectare, soit mieux que
la Chine (4,22 tonnes/ha) et un peu moins bien
que la France (6,98 tonnes/ha).
Le prix de cette transformation a été, d’une
part, un effort financier important venant du
gouvernement sous forme de subventions et
d’un prix d’achat garanti, et d’autre part, un
effort encore plus considérable en matière d’ir-
rigation, de recherche et de traitement de l’eau.
Si le premier n’a pas affecté outre mesure les
finances du Royaume, le second en a mis à mal
les nappes phréatiques (voir encadré eau).
D’où une volte face récente et une modération
des ambitions agricoles du pays. Riyad réduit
désormais ses subventions, et la production
s’est infléchie. D’ici 2016 ces subventions
devraient être totalement supprimées…
L’Arabie possède aussi un cheptel impression-
nant de quelques sept millions de moutons, 2
millions de chèvres, 350 00 bovins et 250 000
chameaux. Elle gère aussi la plus grande ferme
intégrée du monde, un troupeau de 37 000
vaches, élevées sur plus de sept mille hectares
à quelques kilomètres de Riyad. Le projet, une
« joint-venture » du groupe saoudien al Safi
et de Danone, remonte à 1998. Les bêtes, des
laitières de race Holstein, sont maintenues en
espace clos, entièrement climatisé et nourries
de fourrages importés. Grace à elles, et quatre
autres fermes plus modestes, l’Arabie saoudite
est auto-suffisante en lait. L’avantage d’un tel
système est un contrôle permanent de la qualité
du lait. Al Safi souhaite désormais exporter ce
modèle à d’autres pays émergents, mais se
heurte aux tenants du développement durable
qui dénoncent l’hérésie écologique d’une
ferme en plein désert. Ce projet, tout comme
l’ensemble de l’agriculture saoudienne illus-
trent les limites du développement agricole
dans un milieu naturel hostile.
L’Agriculture représente aujourd’hui 6% du
PIB saoudien mais le royaume importe à nou-
veau une partie de son alimentation, pour un
total de 12 milliards de dollars par an. Ce qui
la place au 19erang mondial des importateurs
de produits agro-alimentaires. Les principales
importations sont l’orge, le blé, le maïs et le
riz ; ainsi que l’agneau et le poulet. Ses princi-
paux fournisseurs sont le Brésil, l’Inde,
l’Ukraine, l’Australie et le Canada.
Mise à part les dattes dont elle reste le premier
producteur mondial, l’Arabie Saoudite préfère
pratiquer son agriculture à … l’étranger.
Comme la Chine, le Japon et d’autres pays
riches mais limités, en ressources ou surfaces
naturelles, l’Arabie Saoudite loue et achète,
des terres en Afrique (Soudan , Egypte,
Ethiopie) et en Asie Centrale pour y dévelop-
per les productions agricoles.
L’Agriculture représente
aujourd’hui 6% du PIB
saoudien mais le royaume
importe une partie de son
alimentation, pour un total
de 12 milliards de dollars
par an
La plus grande ferme intégrée du monde
abrite un troupeau de 37 000 vaches, éle-
vées sur plus de sept mille hectares à quel-
ques kilomètres de Riyad.
Agriculture : les défis de demain
L’eau : Mieux gérer une ressource rare
Il n’y a pas de rivière en Arabie Saoudite. Mais il y a trois mille kilo-
mètres de littoral sur la mer Rouge et sur le Golfe arabe. Pour son ali-
mentation en eau, le Royaume a un temps pensé à faire dériver des
icebergs depuis les pôles, mais a surtout investi dans la désalinisation.
Le pays compte aujourd’hui 30 usines de dessalement qui produisent
45% de sa consommation domestique. L’A.S. est le premier produc-
teur d’eau dessalée au monde avec 17,4% de la production (devant les
Etats-Unis et les Emirats Arabes Unis, l’autre grand acteur du dessale-
ment dans les pays du Golfe).
Situées sur les deux littoraux ces usines sont reliées par « pipeline »
aux principales villes. Elles consomment, pour leur fonctionnement,
toutefois pas moins de 1,5 millions de barils de pétrole par jour. D’où
une incidence du prix du baril sur celui de l’eau…le royaume souhaite
donc désormais alimenter ces usines par de l’énergie solaire, à la fois
pour économiser son propre pétrole, pour développer ses énergies
renouvelables et devenir exportateur de cette technologie, sachant que
comme pour l’or noir elle dispose d’une réserve de matière première
sans concurrence, le soleil.
Dans les années 1990 le royaume a pris conscience du coût écologi-
que de sa politique agricole menée depuis vingt ans. Les nappes
phréatiques se sont dangereusement amenuisees. Pour répondre à ce
défi le pays s’est doté en 2001, d’un « Ministère de l’Eau », devenu,
« Ministère de l’eau et de l’Electricité en 2003 », avec pour respon-
sabilité la gestion des ressources en eau potable et de l’assainissement.
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Les sites s’appellent Madina, Hail, Tabuk, Jizan,
Ras az Zour et Rabigh. Six « villes nouvelles »
auxquelles pourrait s’ajouter une septième,
Sudair au nord de Riyad. Six projets, portant sur
les vingt années à venir, soutenus par une enve-
loppe sans précédent de cinq cent milliards de
dollars, et devant assurer la croissance future du
royaume. Croissance économique, autant que
démographique et technologique. Avec en bout
de ligne rien moins qu’un modèle industriel capa-
ble, le moment venu, de prendre le relais du
pétrole comme moteur économique du pays.
Avec 26 millions d’habitants,
l’Arabie saoudite est le pays le
plus peuplé des GCC (le
Conseil des pays du Golfe) et
représente 65% de cette popu-
lation. Sa croissance démogra-
phique, bien qu’elle se soit
ralentie depuis le début des
années 2000, reste supérieure à
2% par an. Sa population est
aussi jeune : 40% des saou-
diens ont moins de 15 ans.
La première justification de la
création de ces villes nouvelles
est donc de répondre à la pres-
sion démographique en matière
de logement. Les grandes villes actuelles, Riyad,
Damman, ou Djeddah, connaissent une pénurie
d’habitations. Pour répondre à la demande ce sont
1,5 millions de nouveaux logements qui doivent
être construits d’ici 2015. Du coup le secteur
immobilier saoudien est en plein « boom ». 400
milliards de dollars y ont été investis en 2010.
Plus de 280 projets sont actuellement en cours de
réalisation et selon « Middle East business
Information » « le secteur de la construction et
de l’immobilier dans le royaume constitue une
des meilleures opportunités d’investissement
dans la région. » Parallèlement le gouvernement
saoudien travaille à une réforme de son système
de prêts immobiliers pour faciliter l’accès à la
propriété et ouvrir son marché.
Mais l’ambition saoudienne va plus loin. L’idée
est de faire de ces villes nouvelles , des pôles éco-
nomiques, susceptibles d’offrir des emplois et à
plus long terme de venir supplanter le pétrole
comme moteur de croissance.
La première pierre de la première ville a été posée
en 2008 à Rabigh, à 100 km au nord de Djeddah
pour ce qui doit devenir King Abdallah Economic
City, un complexe urbain de deux millions d’ha-
bitants censé soulager la métropole déjà existante
et fournir un million d’emplois à ses futurs rési-
dents. Une ville de la taille de Washington DC,
surgie du désert en quinze ans avec l’objectif éco-
nomique, non avoué, de rivaliser
avec Hong Kong!
Dans le complexe, des loge-
ments, bien sûr , mais aussi des
bureaux, des restaurants, des
magasins, des écoles, des aéro-
ports, des voies ferrées et des
usines de traitement de
l’eau…Ainsi qu’un port géant
pour le trafic de containers, et
une usine pétrochimique
« Petro-Rabigh » produit d’une
« joint-venture » entre le saou-
dien Aramco et le japonais
Sumitomo, afin de manufacturer
des composants plastiques de
produits hautes technologie destinés aux ateliers
chinois et aux marchés mondiaux. Pour l’heure, à
KAEC (King Abdallah Economic City) ou ail-
leurs, les travaux de construction, qui doivent
générer 1,3 millions d’emplois sur quinze ans,
mobilisent surtout une main d’oeuvre étrangère
bon marché, venu d’Afrique, du sous continent
indien et d’Asie du sud-est..
A terme, il s’agira de faire travailler des saou-
diens dans des jobs très qualifiés intégrant toutes
les nouvelles technologies. Pour cela les plus
grandes firmes du secteur ont été invitées à se
joindre au projet. Microsoft, Cisco et d’autres
compagnies high tech ont répondu présents pour
offrir dès à présent des moyens de communica-
tion « state of the art » et à l’avenir, une forma-
tion à des futurs ingénieurs, capables de faire per-
durer cet avantage technologique.
Villes nouvelles, l’avenir en six pôles
Six villes pour faire entrer l’A.S. dans le XXIe siècle. C’est le défi lancé par le Saudi Arabian
General Investment Authority. L’idée est aussi simple qu’ambitieuse: fonder des métropoles du futur,
pour rassembler la population et contribuer à la croissance du PIB
Le secteur immobilier saou-
dien est en plein « boom ».
400 milliards de dollars y
ont été investis en 2010.
Selon « Middle East busi-
ness Information ». « le
secteur de la construction et
de l’immobilier dans le
royaume constitue une des
meilleures opportunités
d’investissement dans la
région »
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