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1.1. Exclusion pour la présente étude des critères fondés sur les capitaux des sociétés
Les performances financières d’un bien ou d’une société peuvent être mesurées par :
- L’utilisation efficiente des capitaux mis en œuvre ;
- Le montant des revenus produits.
Les ratios qui prennent en compte les capitaux à leur dénominateur, comme par exemple les ratios de
rentabilité (ROCE : ratio de rentabilité économique, et ROE : ratio de rentabilité financière. Voir pour la
définition de ces ratios l’annexe 1) ont été exclus de la présente étude.
Pour expliquer cette exclusion, on se contentera ici des observations suivantes.
On notera que ni EDF ni GDF Suez ne publient de ratio de rentabilité au niveau du groupe.
Dans la mesure où les méthodes appliquées font que la valeur comptable ne reflète pas la juste valeur, les
ratios ayant les capitaux au dénominateur dépendent fortement de l’écart plus ou moins grand entre la valeur
comptable (rarement réévaluée) et la valeur économique, écart qui dépend lui-même :
- de l’ancienneté des éléments pris en compte dans les capitaux propres, et
- des circonstances dans lesquelles les valeurs comptables ont pu être actualisées (voir des exemples de
ces circonstances en annexe 1).
Les activités fondées sur des actifs anciens non mis à jour font apparaître des ratios artificiellement plus
élevés. Cet inconvénient peut être particulièrement sensible dans le secteur de l’énergie, où les actifs ont une
durée de vie très longue.
Il se produit au cours du temps une distorsion due au fait que les revenus au numérateur de ces ratios
s’actualisent de manière automatique, beaucoup plus rapidement que les capitaux propres au dénominateur.
De même, en ce qui concerne l’endettement, le ratio dette/fonds propres est généralement beaucoup moins
significatif que le ratio dette/EBITDA ou dette/capacité d’autofinancement, qui mesure la capacité de
l’entreprise à faire face au remboursement de sa dette, et qui est privilégié par les agences de notation.
L’augmentation des capitaux propres, qui a souvent un aspect quelque peu artificiel, s’il améliore certains
ratios (comme le ratio dettes/capitaux propres), en dégrade d’autres (comme la rentabilité des capitaux
employés et des capitaux propres).
A compter de 2005 ont commencé à s’appliquer les nouvelles normes comptables dites « IAS »
(International Accounting Standards) ou encore IFRS (International Financial Reporting Standards). Ces
normes s’appliquent aux comptes consolidés et non aux comptes sociaux.
Elles ont pour ambition de faire en sorte que les comptes reflètent mieux la réalité économique des
entreprises, et d’éviter les opérations « hors bilan » qui avaient tendance à se multiplier.
Parmi les questions essentielles soulevées par ces nouvelles normes, on mentionnera :
- La valorisation des actifs : le nouveau référentiel a laissé la possibilité de maintenir les actifs à leur
valeur historique ou de les inscrire pour leur juste valeur ; elle aurait pu avoir des effets massifs,
s’agissant de l’évaluation possible (non obligatoire) des actifs en valeur économique. Mais ni EDF ni
Gaz de France n’ont retenu cette solution ;
- Les durées d’amortissement : les nouvelles normes ont conduit les entreprises électriques et gazières à
revoir, dans le sens de l’allongement, la durée d’amortissement de leurs immobilisations corporelles (par
exemple la durée de vie des centrales nucléaires, ou des canalisations de gaz et des câbles électriques, en
réalité supérieure aux 30 ans jusqu’alors retenus). Il est à noter que l’allongement des durées de vie a
pour effet de diminuer les dotations annuelles aux amortissements, et d’augmenter en conséquence les
résultats après amortissements.
1.2. Les « arguments de vente » auprès des investisseurs en 2011-2015
Le groupe EDF, parmi ses objectifs financiers, s’était fixé pour 2011 une croissance de l’EBITDA comprise
entre 4 et 6 %. Il a atteint une croissance de 6,6 %.
Il a annoncé une trajectoire 2011-2015 comportant les objectifs suivants :
- croissance annuelle moyenne de l’EBITDA : 4-6 % ;
- croissance annuelle moyenne du résultat net courant : 5-10% ;