T H É Â T R E SCÈNE CONVENTIONNÉE J O L I E T T E CONTEMPORAINES POUR LES EXPRESSIONS saison III 2015-2016 * * sous r é s e rv e d e m o d i f i c at i o n m i n o t e r i e DOSSIER DE PRESSE Contact Rachida Rougi / 04 91 90 74 29 / 06 13 31 00 25 / [email protected] ÉDITO* « Cestquoilàquonvoitcommeça » La phrase peut paraître énigmatique surtout prononcée comme ça, d’une seule traite, mais elle a l’avantage de traduire la perplexité qui vous traverse face à ce hiéroglyphe : L’INVISIBLE. Nous voulions marquer cette saison III et à cette occasion, l’artiste de la couverture s’est lancé dans ce slogan, qui fait appel à l’un de nos cinq sens : LAVUE. Ce qui nous a semblé approprié pour de la communication. Mais pour que le concept fonctionne parfaitement il fallait que celui-ci soit accompagné d’une paire de lunettes, des lunettes particulières, celles que l’on se procure pour les films, les films 3D, qu’il ne faut surtout pas confondre avec celles des éclipses, beaucoup plus opaques. Et très vite, il a fallu se rendre à l’évidence : le prix prohibitif des 3D et notre ligne budgétaire « humour communication artistique » étant entièrement à sec, nous avons pris la décision, douloureuse mais sage, d’oublier ces fameuses lunettes et d’exposer la couverture telle quelle, dans toute sa brutalité, amputée de la 3D. Certains d’entre vous, les plus malins, poussés par une extrême curiosité tenteront de traverser cette expérience avortée au moyen de leurs lunettes bas de gamme mais avec un résultat sans doute médiocre, de l’ordre de 2/10 (à l’échelle oculaire). Néanmoins nous gardons un petit espoir pour ne pas dénaturer l’œuvre et observer l’INVISIBLE dans son intégralité esthétique : un 10/10 ophtalmique en quelque sorte. Pour cela, réunir 2 conditions. La première : être détenteur du PASSEPORTJOLIETTE + + La deuxième : renflouer la fameuse ligne budgétaire « humour et communication artistique ». (En parlant artistique, juste un petit aparté très bref QUEL’ONCESSEDEDIMINUERLESBUDGETSDEL’ARTDELACULTUREDEL’ÉDUCATION.) Ces deux conditions remplies, nous lancerons aussitôt la fabrication de ces remarquables lunettes 3D. Trouver une solution pour leur conditionnement, fournir une enveloppe timbrée avec les données requises pour qu’elles arrivent à bon port. ET DIRE QU’ AVEC CES LUNETTES, CET ÉDITO AURAIT PU ÊTRE PLUS BREF ! En attendant cette heureuse conjoncture, tournons vite la page et attardons-nous sur CETTESAISON3-SAISONIII avec l’ensemble des artistes qui la construisent, artistes exigeants-engagés-enragés, auteurs, acteurs, danseurs, chanteurs, musiciens, metteurs en scène qui vont vous donner à voir L’INVISIBLE de leurs univers et de celui qui nous entoure, en proposant SPECTACLESATELIERSRENCONTRES LECTURES SCÈNESOUVERTES TOURSDEPASSEPASSE PROUESSES ETENVOÛTEMENTS dans ce lieu magique LETHÉÂTREJOLIETTEMINOTERIE. Prendre le temps de chiner DANSLABIBLIOTHÈQUE. Boire un verre AUBAR. Discourir au milieu DESARTISTES. Déambuler dans le SUPERBE HALL coiffés de vos LUNETTES 3D INCOGNITO. HaïmMENAHEM/PierretteMONTICELLI * L’énigme de cet édito vous sera dévoilée fin août, lorsque vous aurez entre les mains le programme de saison ! COMPAGNIES EN LONGUE RÉSIDENCE Une compagnie en résidence longue au Théâtre Joliette-Minoterie, en fait… c’est quoi ? « Eh bien, c’est une aventure qui se tisse entre le lieu, son équipe et une compagnie ou un artiste. On pourrait dire une sorte « de coloc » créatrice sur plusieurs mois. Tout d’abord il faut se choisir. En principe, le théâtre connaît et soutient le travail de la compagnie, son engagement artistique, son désir de rencontre et d’échange avec les publics. La compagnie a envie de se poser quelques temps dans ce lieu, dont elle apprécie le projet et où, lui semble-t-il, il fera bon créer, travailler. Une fois les approches faites, il s’agit de définir le contenu de la résidence. Et là, il faut apprendre à se connaître, se parler, s’écouter, s’interroger, s’apprivoiser. La résidence se construit autour de la démarche artistique du lieu, de son fonctionnement, de son architecture, de ses réalités de territoire, de son travail sur les publics. Chaque artiste apporte son regard, ses idées, son univers créatif. Une fois les désirs et attentes de chacun harmonisés, le théâtre ouvre ses portes et la compagnie s’installe. Ainsi naissent créations, ateliers, rencontres, manifestations. Pour cette nouvelle saison, nous accueillons avec enthousiasme : La Compagnie Didascalies and Co dirigée par Renaud Marie Leblanc, metteur en scène, comédien. La Compagnie VoQue dirigée par Jacques Rebotier, auteur, acteur, poète, metteur en scène, performeur et compositeur. Retrouvez le contenu de ces résidences et les actions menées par les compagnies dans les pages « Théâtre en Action(s) » de ce programme, et prochainement en détail dans le Guide du Spectateur. » Pierrette Monticelli Compagie voQue / Jacques Rebotier Mots, sons, émotions, tournent et retournent dans l'air du soir, les divagations de la mer, les places de la Très Joliette marine. Avec sa résidence joyeuse et mouvementée, la compagnie voQue, Jacques Rebotier et John H. B. Oxymoron vous proposent cette saison d'aller enfin dans le bon sens, l'autre. En 1992, Jacques Rebotier - compositeur, poète et metteur en scène - fonde voQue, ensemble de musique et compagnie verbale, qui est à l'origine de nombreuses créations en France et à l’étranger. Y circulent, par dessous les frontières, concert, poésie, performance, installation, lecture. Le travail de Jacques Rebotier porte avec précision sur tous les aspects du langage : jeux, formes, glissement du son et du sens. Ses spectacles, dérangeants et joyeux, allient une écriture exigeante à un esprit insolite, ou plutôt d’ « incongru » : ce qui refuse de se mélanger. La compagnie voQue est conventionnée théâtre et musique par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Île-deFrance) et soutenue par la SACEM. Compagnie Didascalies and Co / Renaud Marie Leblanc « Être en résidence » : être chez quelqu'un, habiter, vivre. Où résidons-nous en général ? Chez nos amis, la famille, les proches... Je crois que c'est cela, en fait, la résidence : vivre un peu ici, comme on vit avec ses amis, sa famille ; on s'aime, on échange, on s'engueule... Et puis on se pose. C'est agréable aujourd'hui de se poser. Ce simple mot, « se poser », et apparaît soudain un temps pour réfléchir, errer, flâner parmi ses rêves. « Du luxe », me direz-vous ? Non, l'essence même de ce qui fait la création, ce temps invisible qui nous est toujours retiré. À la Joliette, on sort du théâtre et on regarde le port, les bateaux cornent : c'est le départ pour une aventure intérieure avec des gens d'ici et d'ailleurs, sans nul doute une aventure humaine... Didascalies and Co a été fondée en 1995 à Marseille par Renaud Marie Leblanc, metteur en scène et comédien. Traquant l'architecture de la langue et la métrique de l'écriture, Renaud Marie Leblanc mène un travail résolument orienté vers le texte, qui le conduit à explorer les écritures contemporaines ; mais il s'intéresse aussi depuis quelques années aux écritures classiques du répertoire, dans lesquelles il y retrouve cette même singularité et cette même intensité. La compagnie Didascalies and Co est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Paca, aidée au fonctionnement par le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille. PRODUCTIONS ET COPRODUCTIONS LES PRODUCTIONS DU THÉÂTRE JOLIETTE-MINOTERIE PAPA PART, MAMAN MENT, MÉMÉ MEURT Papa part, maman ment, mémé meurt de Fabienne Yvert - mise en scène Pierrette Monticelli. Après une première série de lectures au printemps 2015 dans les lycées Blaise Pascal, Diderot, La Fourragère, Montgrand, Saint Exupéry et Victor Hugo, le Théâtre Joliette-Minoterie présentera la création en salle. Spectacle tout public à voir en famille à partir de 10 ans. Création le 6 octobre 2015 (représentations scolaires du 6 au 8 octobre puis du 12 au 16 octobre 2015. Représentations en famille les mercredi 7 et 14 octobre et le vendredi 16 octobre 2015.) Production Théâtre Joliette-Minoterie avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Spectacle proposé aux établissements scolaires dans le cadre du projet de l’Ecole du spectateur. FUCK AMERICA Fuck America d’Edgar Hilsenrath - mise en scène Haïm Menahem. Après sa création au Théâtre Joliette-Minoterie en novembre 2013, sa reprise en 2014-2015 avec notamment un mois à la Manufacture en Avignon, le spectacle est en tournée à l’automne ; au Carré à Sainte-Maxime le samedi 24 octobre 2015 puis à la Comédie de l’Est, CDN de Colmar les jeudi 3 et vendredi 4 décembre 2015. LES COPRODUCTIONS DU THÉÂTRE JOLIETTE-MINOTERIE Création des compagnies en longue résidence DOE [CETTE CHOSE-LÀ] De Marc-Antoine Cyr - mise en scène Renaud Marie Leblanc. Création au Théâtre Joliette-Minoterie le 3 novembre 2015 (représentations du 3 au 10 novembre 2015 dont une représentation scolaire le 9 novembre) Spectacle proposé aux établissements scolaires dans le cadre du projet de l’Ecole du spectateur Les autres créations LIAISONS TERNAIRES Trois pièces courtes en une représentation sous la direction de Geneviève Sorin et Léa Canu Ginoux. Cie Meaari. Création au Théâtre Joliette-Minoterie le 10 décembre 2015 Représentations les 10,11 et 12 décembre 2015 dont deux représentations scolaires le 10 décembre) Production : MEAARI/ Cie Geneviève Sorin. Coproduction : Théâtre Joliette-Minoterie et avec le soutien dans le cadre de résidences de création du CLOUD/ Danslab - Platform for movement & performance - La Haye, Pays-Bas, Le Conservatoire Pablo Picasso Martigues, Klap - Maison pour la danse – Marseille, L'Étang des Aulnes - Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône. LE CAS BLANCHE-NEIGE De Howard Barker - mise en scène Carole Errante. Création au Théâtre Joliette-Minoterie le 21 avril 2016. Représentations du 21 au 23 avril 2016. Production : Cie La Criatura. Coproduction : Théâtre Joliette-Minoterie. Avec le soutien du Théâtre du Merlan, Scène nationale à Marseille, La Ville de Marseille, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône. Le projet d’action culturelle « Nous sommes toutes des reines » développé avec le Théâtre Joliette-Minoterie reçoit le soutien de La Fondation Abbé Pierre, Le Théâtre du Merlan, Scène nationale à Marseille, La Préfecture des Bouches-du-Rhône, La Région PACA, Le CUCS (Gip politique de la Ville et Conseil Général), l’Espace Culturel Busserine. LA BIBLIOTHÈQUE DE THÉÂTRE CONTEMPORAIN La bibliothèque de théâtre contemporain, au cœur du Théâtre Joliette-Minoterie, est un lieu ressource voué aux écritures dramaturgiques contemporaines. Le fonds, régulièrement enrichi depuis 1987, compte aujourd'hui plus de 9 000 références : pièces de théâtre, ouvrages théoriques, tapuscrits de la Maison Antoine Vitez et revues dédiées au spectacle vivant. Sur rendez-vous, nous vous accompagnons dans vos recherches. Partenaire privilégié de projets autour des écritures dramaturgiques contemporaines – établissements scolaires, universités et formations, associations – La bibliothèque propose également : • Des séquences de découverte, de lecture partagée et de sensibilisation aux écritures contemporaines. • Des outils pédagogiques mis à disposition pour accompagner la programmation du théâtre. Les Balises regroupent une sélection de pièces, une analyse synthétique, une bibliographie ainsi que des propositions d'actions de médiation autour de différentes thématiques – l’engagement, la famille, l’altérité… • Une programmation éclectique de rendez-vous tout au long de la saison : lectures, rencontres avec des auteurs, conférences, ateliers de lecture, ateliers d'écriture, laboratoire de lecteurs… « Avis Au lecteur STOP ! Ça suffit ! ne lisez plus laissez tomber Vous avez l’air de quoi ? STOP ET STOP ! trop de mots » Jacques Rebotier 22, Placards ! En pratique LES HORAIRES Ouverture du lundi au vendredi Lundi - de 11h à 17h Mardi & jeudi - de 14h à 18h Mercredi & vendredi - sur rendez-vous LES MODALITÉS La consultation à La bibliothèque de théâtre est libre et accessible à tous. Le Passeport Joliette (cf. informations pratiques) vous permet d’emprunter des ouvrages, un chèque de caution est demandé lors de votre première visite. CONTACT Rébecca PIEDNOIR [email protected] - 04 91 90 83 70 Pour suivre l’actualité de La bibliothèque : Facebook / Bibliothèque de théâtre contemporain Twitter / Bibliothèque théâtre / @bibliotheatre LES SPECTACLES SEPTEMBRE Sa 19 10h à 17h Journées du Patrimoine J5/ArchiCulturel Architecture - Exposition Sa 19 19h Nos petits zommes providentiels Théâtre - Concert-Parole Di 20 10h à 17h Journées du Patrimoine -J5/ArchiCulturel Architecture - Exposition Sa 26 21h Hearing Collaboration Festival actoral - Théâtre Di 27 15h Hearing Collaboration Festival actoral - Théâtre OCTOBRE Ve 02 20h Le Printemps Collaboration Marseille Objectif Danse - Danse Sa 03 19h Le Printemps Collaboration Marseille Objectif Danse - Danse Ma 06 14h scolaire Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création Me 07 15h Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création Je 08 10h&14h scolaires Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création Lu 12 14h scolaire Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création Ma 13 14h (scolaire) &19hPapa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création Me 14 15h Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création Je 15 10h&14h scolaires Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création Ve 16 20h Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création NOVEMBRE Ma 03 19h Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création Me 04 19h Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création Je 05 20h Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création Ve 06 20h Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création Sa 07 19h Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création Lu 09 14h scolaire & 19hDoe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création Ma 10 19h Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création Sa 14 19h Randonnée en terres Beckettiennes Théâtre - Projection vidéos Di 15 12h Randonnée en terres Beckettiennes Brunch - Rencontre Di 15 15h Randonnée en terres Beckettiennes Théâtre - Projection vidéos Je 19 14h scolaire Peau d’âne Théâtre - Dès 6 ans Ve 20 10h&14h scolaires Peau d’âne Théâtre - Dès 6 ans Sa 21 17h Peau d’âne Théâtre - Dès 6 ans Je 26 20h An Old Monk Spectacle musical Ve 27 20h An Old Monk Spectacle musical Sa 28 19h An Old Monk Spectacle musical DECEMBRE Me 09 19h Folk-s_will you still love me tomorrow Collaboration Dansem - Danse Je 10 10h&14h scolaires Liaisons ternaires Danse - Dès 6 ans Je 10 20h Folk-s_will you still love me tomorrow Collaboration Dansem - Danse Ve 11 20h Liaisons ternaires Danse - Dès 6 ans Sa 12 19h Liaisons ternaires Danse - Dès 6 ans Ma 15 19h Krump’n’Break Release Collaboration Klap Maison pour la danse - Danse JANVIER Je 14 20h Vous reprendrez bien un peu de liberté ou comment ne pas pleurer Théâtre Ve 15 20h Vous reprendrez bien un peu de liberté ou comment ne pas pleurer Théâtre Sa 16 19h Vous reprendrez bien un peu de liberté ou comment ne pas pleurer Théâtre Me 20 19h Rome l’hiver Théâtre Je 21 20h Rome l’hiver Théâtre Ve 22 20h Rome l’hiver Théâtre Sa 23 19h Rome l’hiver Théâtre Je 28 19h Programme à venir Collaboration Festival Parallèle - Performance Je 28 19h30 En dépit de la distance qui nous sépare Collaboration Festival Parallèle - Théâtre Je 28 21h Programme à venir Collaboration Festival Parallèle - Théâtre FEVRIER Me 03 15h La Classe vive Théâtre - Dès 7 ans Je 04 10h&14h scolaires La Classe vive Théâtre - Dès 7 ans Ve 05 10h scolaire La Classe vive Théâtre - Dès 7 ans Je 25 20h Schitz Théâtre Ve 26 20h Schitz Théâtre Sa 27 19h Schitz Théâtre MARS Je 03 19h Chemin faisant, Marseille Collaboration Biennale des écritures du réel Théâtre - Projection film Ve 04 19h Chemin faisant, Marseille Collaboration Biennale des écritures du réel Théâtre - projection film Sa 05 15h Auteurs face au réel : le réel en jeu Collaboration Biennale des écritures du réel Lecture - Performance Je 10 20h Occident Théâtre Ve 11 20h Occident Théâtre Sa 12 19h Occident Théâtre Ve 18 20h Le Cabaret de la dernière chance Théâtre - Cabaret - Musique Sa 19 19h Le Cabaret de la dernière chance Théâtre - Cabaret - Musique Me 23 19h Les filles aux mains jaunes Théâtre Je 24 20h Les filles aux mains jaunes Théâtre Ve 25 20h Les filles aux mains jaunes Théâtre Sa 26 19h Les filles aux mains jaunes Théâtre Je 31 19h La Joliette/Nous sommes toutes des reines Théâtre en proximité AVRIL Je 21 20h Le Cas Blanche-Neige Théâtre Ve 22 20h Le Cas Blanche-Neige Théâtre Sa 23 19h Le Cas Blanche-Neige Théâtre Je 28 20h No World/FPLL Théâtre Ve 29 20h No World/FPLL Théâtre MAI Collaboration Festival Les Musiques - Gmem - Musique Temps forts compagnies en longue résidenceThéâtre - Soirées festives Scène ouverte aux lycées option théâtre Théâtre JUIN Scène ouverte à l’Université Aix-Marseille Théâtre Scène ouverte au Conservatoire de Marseille - CNRR Théâtre Nos amateurs en scène Théâtre NOS PETITS ZOMMES PROVIDENTIELS Jacques Rebotier Cie voQue (Paris/France) Compagnie en longue résidence Perfoconférence SEPTEMBRE SAMEDI 19 - 19h « - Monsieur Joseph Cerveau, voulez-vous prendre pour épouse Mademoiselle Cervelle ici à venir ? - Petit 1 : oui, je le sens bien - Petit 2 : non, non pas du tout. » Jacques REBOTIER Une perfoconférence parlée-battue, actualité bienvenue ! avec des invités-donneurs prestigieux : Obama, Hollande, Séguéla, Valls, Sarkozy, Bush, Thatcher, Chirac, Duflot, Barre, Ribéry… Jacques Rebotier poursuit son entreprise de décryptage musical du monde accompagné d’Edward Perraud, polybatteur battant. Armé de son smartphone, monsieur Déloyal enregistre, capture, sample tout ce qui ne bouge pas et ne veut pas bouger. Il surfe en direct-live sur les vagues immobiles de la toile, saisit de volée les pensées pétrifiées et les phrases cucultes, langues de bois vert qui nous pédipulent, emberlificotent, novlanguelèchent, roule-farinent. Pour nous restituer tout cela en une pseudo conférence poétique et mordante, faite de ses ppp, ces petites partitions de paroles dont il a le secret. Attention, cette perfo-poésie-conférence pourra être participative ! Jacques Rebotier est compositeur, poète et metteur en scène. Il fonde la compagnie voQue avec laquelle il invente des spectacles surprenants et joyeux. Musicien de la langue, il se joue des frontières et passe allègrement à travers, enjambe musique, théâtre et performance pour fabriquer des objets artistiques improbables. Voix Jacques Rebotier Batterie Edward Perraud Régie vidéo Frédéric Rui Production voQue. Convention Ministère de la Culture et de la Communication (théâtre et musique) – DRAC Île-de-France. Avec le soutien de la SACEM. Photo @ cie voQue BIOGRAPHIE JACQUES REBOTIER COMPOSITEUR Il écrit une musique libre, expressive, souvent liée au texte, ou virant au théâtre instrumental. Jeux de langage, formes, glissements du son et du sens, le travail de Jacques Rebotier porte avec précision sur tous les aspects du phrasé et de l’articulation, intonation, accentuation, rythme, débit. Ses oeuvres ont été créées par l’Ensemble 2E2M, l’Ensemble Intercontemporain, Ars Nova, Accroche Note, Aleph, l’Orchestre National de Jazz, Les Cris de Paris, l’Ensemble Sillages, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National d’Île-de-France, l’Ensemble Court-Circuit, le Quatuor Tana, etc. POÈTE Il est l’auteur d’une quinzaine de livres édités chez Gallimard,Verticales, Harpo &, La Ville brûle ou Aencrages & Co. Son théâtre est édité aux Solitaires intempestifs. Performeur, il est régulièrement invité à dire ses textes seul ou accompagné de complices, musiciens, chanteurs, comédiens. METTEUR EN SCÈNE Ses spectacles, dérangeants et joyeux, allient une écriture exigeante à un esprit insolite, ou plutôt d’ « incongru » : ce qui refuse de se mélanger. Il fonde en 1992 la compagnie voQue : ensemble de musique et compagnie verbale à l’origine de nombreuses créations à La Comédie Française, au Théâtre National de Chaillot, au Théâtre Nanterre-Amandiers, au Théâtre National de Strasbourg, dans les Opéras de Paris, Lyon, Montpellier et dans de nombreux pays. La compagnie sera en résidence au Théâtre Joliette-Minoterie en 2015 et 2016 et proposera deux spectacles ainsi que des actions artistiques en direction de différents publics. EDWARD PERRAUD Percussionniste, batteur, compositeur, improvisateur et chercheur. Né à Nantes en 1971. Il commence la guitare à l’âge de huit ans, puis apprend le trombone et la percussion classique au CNR de Rennes. Après une maîtrise de musicologie à l’université de Rennes, il intègre dès 1996 le cursus doctoral de l’IRCAM avec Hugues Dufour où il obtient un DEA (EHESS/ENS/IRCAM). Il entre au CNSM de Paris dans la classe de Michael Levinas la même année où il y obtient en 1998 un 1er prix d’analyse musicale. Les musiques classiques, contemporaines, jazz (élève de Daniel Humair pendant 3 ans au CNSM de Paris), indiennes (qu’il étudie avec Patrick Moutal et Ramon Lopez au CNSM puis à Calcutta avec Biplab Battacharia aux tablas) extra-européennes (élève de Gilles Léothaud en ethnomusicologie au CNSM) et l’improvisation libre, marquent profondément son jeu de percussionniste. Membre de l’ensemble de musique improvisée « Hubbub » avec Frédéric Blondy, Jean Sébastien Mariage, Bertrand Denzler et Jean-Luc Guionnet depuis 1999, il fonde aussi le duo BIG avec son alter ego Frederick Galiay (basse électrique) au sein duquel ils déclinent le duo basse / batterie sous de multiples facettes : Big drum&bass, Big world, Big Pop. On compte aujourd’hui à son actif une cinquantaine de disques sur de nombreux labels du monde entier (Allemagne, USA, Portugal, Angleterre, Suisse, etc…). Il crée son propre label en 2005 (Quark-records) qui compte aujourd’hui plus d’une vingtaine de références. En 2008, il fonde un duo avec la chanteuse Elise Caron : « Bitter Sweets » qui explore toutes les formes d’improvisations possibles dans les styles les plus variés. En 2011, il constitue son groupe : « Synaesthetic Trip » avec Benoit Delbecq, Bart Maris et Arnault Cuisinier, son premier groupe en tant que leader qui sera salué unanimement par la critique. Un second opus de son quartet verra le jour en 2015. Depuis 20 ans, il a joué avec beaucoup de musiciens des scènes européennes et américaines. Depuis 2013, il est membre du projet The Bridge d’Alexandre Pierrepont qui favorise l’échange entre les musiciens américains et français. De nombreuses tournées en France et à l’étranger avec ses formations de prédilection dont le fameux trio européen Das Kapital (Daniel Erdmann, Hasse Poulsen, Edward Perraud) fondé en 2001 ( Concerts en Russie, Mexique, Honduras, Salvador, Kazakhstan, Kirghizistan, Biélorussie, Finlande, Estonie, Lituanie, Danemark, Allemagne…) qui a remporté, avec son hommage au compositeur Hanns Eisler, le prix du meilleur disque de Jazz de l’année 2011 en Allemagne (Preiss der deutsche Kritik). Il obtient avec Thomas de Pourquery Supersonic en tant que batteur et pour son label Quarkrecords le prix du disque de jazz de l’année 2014 aux Victoires de la musique. En automne 2014, il est appelé par le comédien Philippe Torreton avec lequel ils présentent en duo le spectacle « Mec » en hommage à Allain Leprest. Touche à tout artistique, il aime confronter sa musique avec d’autres disciplines : danse, théâtre, cinéma, arts du cirque. HEARING Théâtre Collaboration avec le Festival actoral Amir Reza Koohestani Mehr Theatre Group (Iran/France) SEPTEMBRE SAMEDI 26 - 21h DIMANCHE 27 - 15h « The girls’ dormitory was always like an unattainable castle. » Amir Reza KOOHESTANI Fortement marqué par le film documentaire, Devoirs du soir, réalisé par Abbas Kiarostami en 1989 - qui donne à voir un système éducatif iranien à la violence normative et pathogène - Amir Reza Koohestani souhaite interroger la construction personnelle d’adultes ayant vécu une enfance difficile. Pour sa nouvelle création prévue en juillet 2015 à Téhéran, le metteur en scène réunit quatre comédiennes dans un dortoir universitaire, érigé en une imprenable forteresse calfeutrée et protégée des hommes. L’histoire commence lorsqu’une des étudiantes annonce à la surveillante qu’elle a entendu une voix masculine... L’auteur et metteur en scène Amir Reza Koohestani est un des rares artistes, figure emblématique de la jeune génération du théâtre iranien, dont on peut voir le travail sur les scènes internationales. Son théâtre articule toujours avec délicatesse les enjeux de l’intime, universels et profondément humains, avec ceux liés à la réalité d’une société complexe d’un pays mal connu. Sur le plateau, une sobriété savamment travaillée laisse la part belle à des comédiens troublants de sincérité. Ils déroulent, dans une langue musicale doucement rugueuse, des fables souvent mystérieuses oscillant du symbolisme au réalisme. Texte et mise en scène Amir Reza Koohestani Avec Mona Ahmadi, Ainaz Azarhoush, Elham Korda, Mahin Sadri Assistanat à la mise en scène Mohammad Reza Hosseinzadeh Musique et création sonore Ankido Darash Vidéo et direction technique Ali Shirkhodaei Costumes et accessoires Negar Nemati Spectacle en persan sous-titré en français Traduction et adaptation Massoumeh Lahidji Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - Festival actoral. Production Mehr Theatre Group. Coproduction La Bâtie - Festival de Genève, Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt am Main, BOZAR - Palais des Beaux-Arts, Bruxelles. « Hearing » a été écrit lors d’une résidence à l’Akademie Schloss Solitude (octobre 2014 - mars 2015), à Stuttgart, Allemagne. Spectacle présenté avec le soutien de l’Onda (Office national de diffusion artistique) Visuels © Shohreh Mehran BIOGRAPHIE Amir Reza Koohestani Né en 1978 à Shiraz (Iran), Amir Reza Koohestani publie dès l’âge de 16 ans des nouvelles dans les journaux de sa ville natale. Attiré par le cinéma, il suit des cours de réalisation et de prise de vue. Pendant un temps, il joue aux côtés des membres du Mehr Theatre Group avant de se consacrer à l’écriture de ses premières pièces : « And The Day Never Came » (1999), jamais présentée, et «The Murmuring Tales » (2000). Avec « Dance on Glasses » (2001), sa troisième pièce, en tournée pendant quatre ans, il acquiert une notoriété internationale. Suivent alors les pièces « Recent Experiences » (adaptation de la pièce des auteurs canadiens Nadia Ross et Jacob Wren, 2003) ; « Amid the Clouds » (2005) ; « Dry Blood & Fresh Vegetables » (2007) et « Quartet : A Journey North » (2007), toutes accueillies avec succès en Europe. Koohestani répond également aux commandes du Schauspielhaus à Cologne avec Einzelzimmer (2006), et du Nouveau Théâtre de Besançon en participant, avec les metteurs en scène Sylvain Maurice et Oriza Hirata, à la pièce « Des Utopies ? » (2009) présentée en France et au Japon. Après deux années d’études à Manchester, il retourne à Téhéran en juillet 2009 et crée « Where Were You on January 8th? » En octobre 2011, malgré son service militaire, il créé « Ivanov », une adaptation de la pièce d’Anton Tchekhov, présentée avec succès à Téhéran, pendant plusieurs semaines. En février 2012, le film « Modest Reception », dont il co-signe le scénario avec Mani Haghighi - acteur et réalisateur - remporte le Netpac Award au Festival International du Film de Berlin 2012. En septembre 2012, il crée la pièce « The Fourth Wall », adaptation de la pièce originale « England » de Tim Crouch, présentée 100 fois dans une gallerie d’art à Téhéran. Pour 2013, le Festival actoral à Marseille, lui commande l’écriture d’une nouvelle pièce, « Timeloss ». Amir Reza Koohestani est le premier metteur en scène à remporter deux fois consécutives le prix de la “Meilleure pièce de l’année” en Iran (« Ivanov », 2011 and « The Fourth Wall », 2012). LE PRINTEMPS Danse Collaboration avec marseille objectif DansE Mark Tompkins Cie I.D.A. Mark Tompkins (Paris/France) OCTOBRE VENDREDI 2 - 20h SAMEDI 3 - 19h « La vérité est oppressante / Peut-on cacher le soleil avec un tamis / On m’a tuée, oui on m’a tuée / Je fus sacrifiée J’attendais mon tour / Je me désintégrais toute entière / Oui on m’a tuée / La guerre est moins rude que l’amour » Sawsan DARWAZA Sur la scène d'un Orient rêvé et chatoyant, quatre femmes aux origines et aux parcours différents s'exposent au plus intime dans une pièce chorale étonnante. La palestinienne Kamilya Jubran, chanteuse et joueuse de oud, Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti et Ananda Montange, toutes trois danseuses, performeuses et circassiennes, investissent le plateau pour un moment partagé poétique qui éveille notre imagination et questionne nos représentations du monde. Comment se défaire des facteurs, innés ou acquis, qui forgent l’identité ? Comment se libérer de ses passions, de ses préjugés ? Et si l’émancipation est réalisable, sera-t-elle à la hauteur de nos attentes et de nos espérances ? Danseur, chorégraphe et pédagogue américain vivant en France, Mark Tompkins fabrique des objets performatifs non identifiés. Solos et pièces de groupe, concerts et performances mêlant la danse, la musique, le chant, le texte et la vidéo sont les étapes de ce parcours initié au début des années 70 et poursuivi avec la complicité du scénographe Jean-Louis Badet. Aujourd'hui, ses spectacles évoluent vers le théâtre musical, s’inspirant du music-hall, du cabaret, du vaudeville et de la comédie musicale. Conception Jean-Louis Badet et Mark Tompkins Chorégraphie et mise en scène Mark Tompkins Avec Kamilya Jubran, Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti, Ananda Montange Scénographie et costumes Jean-Louis Badet Lumière Séverine Rième Musique, chant, oud Kamilya Jubran Danse, chant, textes Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti, Ananda Montange Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - marseille objectif DansE. Coproduction La Cie I.D.A. Mark Tompkins, subventionnée par la DRAC Île-de-France / Ministère de la Culture et de la Communication au titre de l’Aide à la Compagnie, Le CDC Toulouse/MidiPyrénées (accueil studio). Avec le soutien du Fonds SACD Musique de Scène, La Villette - Résidence d’Artistes 2015, La Briqueterie CDC du Val-de-Marne, La Ménagerie de Verre (StudioLab), le Centre National de la Danse, micadanses Paris Photos © Gilles Toutevoix BIOGRAPHIE MARK TOMPKINS Après une série de solos et spectacles collectifs, il fonde la compagnie I.D.A. en 1983. Au fil du temps, sa manière unique de fabriquer des objets performatifs non identifiés est devenue sa signature. Solos et pièces de groupe, concerts et performances mêlant la danse, la musique, le chant, le texte et la vidéo sont les étapes de ce parcours initié au début des années 70 et poursuivi avec la complicité du scénographe Jean-Louis Badet depuis 1988. Parallèlement, il mène une recherche sur l’improvisation et la composition instantanée par le biais de son enseignement et de ses performances avec de nombreux danseurs, musiciens, éclairagistes et vidéastes. Ses spectacles récents évoluent vers le théâtre musical, s’inspirant du music-hall, du cabaret, du vaudeville et de la comédie musicale. En 2008, il reçoit le Prix SACD de la Chorégraphie pour l’ensemble de son oeuvre. JEAN-LOUIS BADET Il étudie la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et de Perugia en Italie. A partir de 1970, résidant au Danemark, ses activités de peintre le conduisent à collaborer avec des chorégraphes pour la réalisation de décors et de costumes. De 1980 à 1992, il dirige l'association Espace Danse au sein de l'Institut Français de Copenhague, qui présente et produit de jeunes chorégraphes français et internationaux. Depuis 1988, il est scénographe, costumier et collaborateur artistique de la Cie I.D.A. En 2010, il joue dans « L’oubli, toucher du bois » de Christian Rizzo. Jean-Louis Badet & Mark Tompkins fabriquent des spectacles ensemble depuis 1988. Dans les années 90, ils rénovent une ancienne fromagerie à Arbecey, un petit village dans la région de la Franche-Comté, puis une maison en gîte et studio de danse. Depuis 2002, ils y organisent des stages d’été avec des artistes internationaux et y préparent leurs productions. NOTE D’INTENTION Quatre solos qui s’enchevêtrent, quatre voix qui se mêlent. « Le Printemps » est une pièce chorale évoquant le destin croisé de quatre femmes, danseuses, chanteuses et musiciennes, aux origines et parcours différents, qui interrogent les thèmes de l’émancipation, l’errance et l’exil. S’affranchissant des contraintes sociales ou morales, elles se confrontent, se dépassent, et font entendre leur voix dans un contexte singulier, qui secoue leurs repères et fait chanceler leurs certitudes. La pièce est construite à partir de solos qui dévoilent le cheminement de chacune. La musique originale live de Kamilya Jubran, chanteuse et joueuse d’oud, ainsi que les partitions d’actes et d’états des trois autres interprètes, Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti et Ananda Montange, se répondent et s’interpénètrent. A travers leurs propositions dansées, jouées et chantées, la pièce fait entrer en friction les réalités du monde avec leur imaginaire et celui du public. Comment se défaire des facteurs, innés ou acquis, qui forgent l’identité ? Comment se libérer de ses passions, de ses préjugés ? Et si l’émancipation est réalisable, sera-t-elle à la hauteur de nos attentes et de nos espérances ? N’ignorant rien des conflits et des tensions aussi bien en nous que dans la réalité qui nous entoure, nous éprouvons la nécessité de retrouver la matrice originelle, l’état inconscient d’émerveillement et de bienveillance sur le monde. Quatre personnalités indépendantes et fortes réinventent devant nous le patrimoine connus de tous : la pulsion de vie et de survie plus forte que tout. Le lieu clos de la scène devient le monde. Cie I.D.A. Mark Tompkins PAPA PART, MAMAN MENT, MÉMÉ MEURT Fabienne Yvert / Pierrette Monticelli Théâtre Joliette-Minoterie (Marseille/France) Théâtre / Création Tout public à partir de 11 ans OCTOBRE Mardi 06 - 14h (scolaire) Mercredi 07 - 15h Jeudi 08 - 10h et 14h (scolaires) Lundi 12 - 14h (scolaire) Mardi 13 - 14h (scolaire) et 19h Mercredi 14 - 15h Jeudi 15 - 10h et 14h (scolaires) Vendredi 16 - 20h «Pourquoi y veut partir ? – le chat a mordu papa, papa veut manger le chat, papa veut s’en aller avec le chat, c’est le chat qui lui a monté la tête, c’est un coup monté par le KGB, le chat est un agent de la CIA, ma mère sent trop mauvais.» Fabienne YVERT Rien ne va plus : Papa, snif, veut partir de la maison. Maman flippe comme une bête. Quant à Mémé au crâne de petit cochon sur lequel on aimerait déposer des baisers, elle pourrait bien s’envoler pour les étoiles… Tous les ingrédients semblent donc réunis pour un psychodrame en bonne et due forme et pourtant… L’auteure Fabienne Yvert transmue la crise familiale moderne en exercice de style – soupape jubilatoire. Les mots sont lâchés ! Violemment drôle et tendrement cruelle, la parole débridée, insolente, se déploie, foisonnante. L’imagination et la fantaisie prennent le pouvoir pour faire des drames de la vie un objet artistique singulier et résolument ludique… En 1985, la jeune Fabienne Yvert, alors étudiante aux Beaux-Arts à Paris, fabrique « trois cahiers uniques », objets self-made constitués d’un nombre de pages et de papiers – quadrillé, noir, cristal, buvard… - soigneusement choisis. Trois réceptacles où déverser, sans droit à la rature, les mots à vif au fil de l’inspiration, variant les contraintes matérielles et calligraphiques – stylo, crayon, plume, écriture de la main gauche…-. La metteure en scène Pierrette Monticelli, également co-directrice du Théâtre Joliette-Minoterie, choisit de déposer les mots urgents de l’artiste-typographe sur la scène du théâtre. Au milieu du public, deux jeunes comédiens énergiques et sensibles jouent le poème-exutoire tambour battant. Texte Fabienne Yvert Mise en scène Pierrette Monticelli Avec Lucile Oza, Marc Menahem Production Théâtre Joliette-Minoterie avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Photo © Frédéric Bonnaud / FredB Art BIOGRAPHIE PIERRETTE MONTICELLI Co-directrice du Théâtre Joliette-Minoterie, comédienne, metteure en scène. De 1979 à 1981, elle est comédienne permanente au Théâtre de Lenche sous la direction de Maurice Vinçon. En 1981, elle prend la direction artistique de la Cie Théâtre Provisoire avec Haïm Menahem. En 1985, elle participe à la création du Théâtre de la Minoterie, aujourd’hui Scène conventionnée pour les expressions contemporaines, où elle joue et met en scène plus d’une vingtaine de pièces d’auteurs contemporains. Parmi ses derniers rôles, elle joue en 2009 dans « La femme changée en bûche » de Marie NDiaye. Et parmi ses nombreuses créations, elle met en scène, en 1999, «Donc» de JeanYves Picq, en 2003, « Tous les hommes naissent », d’après les textes de E.Cormann, E.Durif, J.Jouanneau, P.Minyana, J-M. Ribes, G.Robert. De 2010 à 2013, elle crée des spectacles en appartement pour faire découvrir le théâtre contemporain hors les murs. En 2013, elle participe à la création de « Fuck America » avec Haïm Menahem et travaille depuis 2014 à sa nouvelle création « Papa part, maman ment et mémé meurt », à partir du texte de Fabienne Yvert. FABIENNE YVERT Née le 25 juin 1962 à Asnières à 6h45, suivie à 7h, par un frère, mécanicien à Rueil. Traumatisée en CE2 par Charles d’Orléans : yver, vous êtes un vilain ! CM2 avec Roland Cassar, instituteur fantaisiste (& non pas diamantaire, cf. Demy) qui apprend à voler aux oiseaux ; fait ses rédactions en rimes pauvres en écrivant en caractères d’imprimerie (+ ou –). Impressionnée en 6ème par les malheurs de Cosette, profite d’une grippe à répétition pendant les vacances de Noël pour lire « Les Misérables » afin d’en savoir plus (passe un peu les descriptions guerrières). Convoquée la même année par la professeure de français choquée par la description d’un repas de famille, au style trop sec, semble-t-il. Traumatisée en 2de par Alcofribas Nasier & les méthodes de la professeure de français enceinte, qui exige que l’on apprenne le Lagarde et Michard par cœur ; sa remplaçante apportera la joie de faire ses devoirs de français avec le style que l’on entend. 5 au bac à l’écrit avec la jambe plâtrée suite à un accident de moto avec un chien. Hautement rattrapée au lustre persan à l’oral par La Bruyère. Profite de la crédulité de ses parents pour leur faire croire aux multiples débouchés d’un diplôme des Beaux-Arts. Pierre Tilman puis Jean-Claude Silberman en enseignants, stage de litho chez Frank Bordas. Apprend surtout à n’écouter personne, à travailler seule, avec l’aide de ses ami(e)s. Divorce des parents, écriture soupape, papa part, maman ment, mémé meurt. Diplôme ras les pâquerettes. Rêvera (la nuit) pendant des années de l’école, ou ambiance colonie approchante. Après quelques années à Paris, se sauve au Havre (de paix), patrie de Raymond Queneau d’Un rude hiver et du marchand de vin Dubuffet. Technicienne (?) vacataire à l’atelier de litho & sérigraphie des B.-A. du Havre. Travaille beaucoup (petits dessins avec texte – multiples – 1ers livres multiples en offset). Rencontre P. M. à Paris qui vient s’installer à Marseille. Suit le mouvement après 2 ans de correspondance intensive. Du mal à retravailler, se positionner, entre le Je & le Nous. Seconde P. M. dans l’aventure de Harpo & ; devient linotypiste. Un mauvais calcul de départ lors de la conception du projet personnel 20 cm de 4ème dimension fera que ce travail durera 4 ans ! Depuis février 2002, occupée à se raccorder à l’égout, à faire des livres pour Harpo &, de la poterie, des lampes, du tricot, du tricotin & de la couture. Dort beaucoup. In www.cipmarseille.com NOTE D’INTENTION « Un jour nous étions aux éditions « Attila », éditeur du texte « Fuck America » que notre compagnie allait monter et l’éditeur me dit « tiens tu connais cette auteure, Fabienne Yvert, elle habite à Marseille » et il me confie un petit livre au titre percutant, « Papa part, Maman ment, Mémé meurt ». Et là surprise. Outre l’originalité du format et de la mise en page de ce livre objet, je découvre un texte inclassable, traité en fragments rythmés et répétitifs, drôles, sensibles et graphiques. Fabienne Yvert écrit ces 3 textes à 20 ans. Elle est encore aux Beaux-Arts et chez elle c’est l’enfer « ses parents se séparent ». La jeune fille traite son rapport à cette difficile situation par l’écriture, l’humour et les arts plastiques. Elle se donne des contraintes graphiques, calligraphiques et invente des mises en page pour traiter son sujet. Elle écrit « Papa part » en une semaine, le temps de se poser la question « pourquoi papa part de la maison ? » et « Maman ment » en une journée, après une matinée orageuse entre elle et sa mère, maman devenue insupportable car désespérée et désorientée par ce départ. Quant à « Mémé meurt » celle-là, elle l’invente ; sa grand-mère va très bien. Mais tant qu’à traiter tambour battant des sujets qui font mal, pourquoi ne pas en inventer ou devancer ceux qui arriveront de manière incontournable, un jour. Elle m’a montré ces trois cahiers. Il est très émouvant de les parcourir. Petites œuvres d’art à part entière. » Pierrette Monticelli DOE [CETTE CHOSE-LÀ] Théâtre / Création Tout public à partir de 15 ans Marc-Antoine Cyr / Renaud Marie Leblanc Cie Didascalies and Co (Marseille/France) Compagnie en longue résidence NOVEMBRE MARDI 3 - 19h MERCREDI 4 - 19h JEUDI 5 - 20h VENDREDI 6 - 20h SAMEDI 7 - 19h LUNDI 9 - 14h (scolaire) et 19h MARDI 10 - 19H « Oui il était déjà là. L’a toujours été. C’est juste qu’on s’en méfiait pas. Sans doute il aurait fallu. Se méfier. Mais c’est trop tard maintenant. Il est là. » Marc-Antoine CYR Pour booster l'audimat de la célèbre série télé « Dose de toi », la production a décidé d'employer les grands moyens. Une idée magistrale pour sauver l'audience : un nouveau personnage. Mais lorsque Chose, zombie mutique hyperconnecté, fait irruption dans l'espace clos du plateau de tournage, il bouscule les codes de la microsociété incarnée par les acteurs phares du soap. Dit-on bonjour à un zombie ? Peut-on devenir ami avec cet inquiétant étranger ? En tomber amoureux ? Chose intrigue, angoisse, agace ou fascine. Sa présence tend les relations, agit comme un révélateur et interroge les limites de ce que représente notre humanité. En novembre 2014, le metteur en scène Renaud Marie Leblanc présentait « Fratrie [il me ressemble comme l'hiver] », pièce de Marc-Antoine Cyr, au Théâtre Joliette-Minoterie. Avec « DOE [Cette chose-là] », le metteur en scène prolonge la collaboration et passe commande d’écriture à l'auteur québécois. Des séquences vidéo mêlant comédiens amateurs et professionnels accompagnent cette création de la compagnie Didascalies & Co en résidence au Théâtre JolietteMinoterie cette saison. Texte Marc-Antoine Cyr Une commande d’écriture de Didascalies and Co Mise en scène et scénographie Renaud Marie Leblanc Avec Roxane Borgna, Christophe Grégoire, Antoine Lesimple, Charles-Eric Petit Création lumières Erwann Collet Création vidéo Thomas Fourneau Production déléguée Didascalies and Co. Coproduction Théâtre Joliette-Minoterie. Didascalies and Co est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Paca, aidée au fonctionnement par le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille. Photos © Didascalies and Co BIOGRAPHIE RENAUD MARIE LEBLANC Metteur en scène, comédien, directeur artistique de Didascalies and Co, Renaud Marie Leblanc traque l’architecture de la langue en menant un travail résolument orienté vers le texte, qui le conduit à explorer les écritures contemporaines, il s’intéresse aussi aux écritures classiques du répertoire, dans lesquelles il retrouve cette même singularité et cette même intensité. Après sa formation d’acteur et des années de pratique en tant que comédien, Renaud Marie Leblanc fonde en 1995 la compagnie Didascalies and Co à Marseille. Il travaille sur les écritures contemporaines de Thomas Bernhard, Noëlle Renaude, Bernard Chartreux, ou encore Albert Cohen (« Belle du Seigneur », 2005). Il met en scène deux oeuvres de Lars Norén avec « Froid » et « Bobby Fisher vit à Pasadena ». En 2010, il crée deux textes de Christophe Pellet, « Erich Von Stoheim » et « La Conférence». Il s’aventure sur les terres du classicisme français : « Phèdre » de Jean Racine en 2009, (et en parallèle, « Racines » de Noëlle Renaude) et « Le Malade Imaginaire » de Molière en 2011. En 2013 pour l’année Capitale Européenne de la Culture, il met en scène « L’Arlésienne » de Bizet / Daudet. Il revient ensuite à son domaine de prédilection, les écritures contemporaines, et met en espace la lecture de « Chef d’oeuvre » de Christian Lollike. En mars 2014, il crée la version plateau du texte « Fratrie [il me ressemble comme l’hiver] » de Marc-Antoine Cyr précédemment mis en lecture en 2012 dans le cadre du Festival Actoral à Marseille. Il est également auteur (notamment adaptation de « XCA, le Camp » en 2002 de Jean-Luc Payen dont sa mise en scène lui vaut le prix de la Biennale des Compagnies en Région et adaptation de « Une Orestie », trilogie d’Eschyle), collaborateur artistique et metteur en scène d’œuvres musicales. NOTE D’INTENTION Avec « Fratrie [il me ressemble comme l’hiver] » de Marc-Antoine Cyr (créé en mars 2014), nous avons commencé à questionner le thème de l’altérité ; dans cette création, un des thèmes majeurs étant la description et l’appréhension de la différence au sein de la fratrie. L’Autre, comme un territoire inconnu, ami ou ennemi, souvent rejeté, est un objet qui passionne, provoquant malaise ou appréhension. Parce qu’il concerne à la fois des aspects politiques, sociaux, culturels et éthiques, il nous permet d’interroger notre modernité et notre humanisme. Nous souhaitons poursuivre ce questionnement en 2015 avec le projet « Doe [Cette Chose-là] ». Pour cette création, nous avons passé une commande d’écriture à MarcAntoine Cyr, marquant ainsi le prolongement d’une collaboration artistique avec l’auteur de « Fratrie [il me ressemble comme l’hiver] ». Un projet sur les zombies pour aborder l’inquiétante étrangeté (terme freudien) ou l’étrangement familier. J’ai toujours été passionné par les cultures populaires de « genre ». Le « genre » cache souvent une philosophie souterraine qui n’appartient pas toujours qu’au divertissement. Ainsi, les films de zombies de Georges Roméro, aujourd’hui considérés par les critiques de cinéma comme des œuvres d’auteur, sont-ils des réflexions sur la société de consommation, la prédominance de l’armée au sortir de la guerre du Vietnam, ou encore une variation sur la lutte des classes, tout en préservant les codes d’un cinéma indépendant alternatif. Le «genre», comme le conte d’ailleurs, permet d’aborder des situations humaines ou politiques taboues de manière frontale, sans morale. Ces dernières années, en discutant avec des adolescents ou de jeunes adultes lors d’ateliers en milieu scolaire, je me suis aperçu à quel point le zombie était devenu une figure populaire, ancrée dans l’imaginaire d’une génération. On le retrouve partout : au cinéma, dans les séries TV, dans des pubs, dans des jeux vidéo, dans la littérature jeunesse, et jusqu’à certains rassemblements populaires dits « marches des zombies ». Parallèlement à mon interrogation, le jeune philosophe Maxime Coulombe publiait en 2013 un essai passionnant aux presses Universitaires de France, « La Petite Philosophie du Zombie, ou comment penser par l’horreur. » « L’individu est décimé car il est incapable de se concevoir au-delà de sa simple individualité » affirme Maxime Coulombe. La figure du zombie évoque celle de l’étranger, le « presque semblable » (une référence à l’inquiétante étrangeté freudienne), un miroir non civilisé de nous-même qui véhicule avec lui un des tabous majeur de notre société, la mort. Il rappelle aussi l’existence de l’homo sacer grec, cet individu en marge de la société auquel on a retiré le statut de citoyen, et que l’on peut agresser, blesser ou tuer sans enfreindre la loi. Le zombie que l’on tue à tour de bras dans les jeux vidéos, a été lui aussi un citoyen, un humain. Nous voyons là comment le mythe représente une projection de notre propre fin, de notre mise au ban de la société. Le spectacle – au-delà de la pièce, en écriture – renfermera une série de films participatifs réalisés lors de la résidence au Théâtre Joliette-Minoterie avec du public et des habitants. S’y mêleront aussi des citations de l’ouvrage de Maxime Coulombe. Renaud Marie Leblanc RANDONNÉE EN TERRES BECKETTIENNES Samuel Beckett / Danielle Bré In Pulverem Reverteris (Marseille/France) Théâtre NOVEMBRE SAMEDI 14 - 19h DIMANCHE 15 - 12h (rencontre) et 15h (spectacle) « cette fois où tu es retourné cette dernière fois voir si elle était là toujours la ruine où enfant tu te cachais (…) » Samuel BECKETT Samuel Beckett, prix nobel de littérature et auteur du célèbre « En attendant Godot » est un écrivain incontournable du XXème siècle. Pourtant, au-delà de cette pièce souvent citée comme exemplaire du théâtre de l’absurde, il reste un artiste à l’œuvre prolixe - roman, nouvelle, poésie, théâtre, pièce radiophonique, pièce télévisuelle, scénario de film… exigeante et souvent méconnue. Pour nous guider dans une randonnée en terres beckettiennes, la metteure en scène Danielle Bré propose une exploration en trois étapes du dramaturge irlandais, maître en tentative d’épuisement du langage, à l’univers si pessimiste qu’il frôle parfois les crêtes d’un humour ravageur. Au programme de ces soirées beckettiennes : la pièce télévisuelle « Quad », une représentation théâtrale du dramaticule « Cette fois » et la projection, accompagnée au piano, de « Film », écrit par Samuel Beckett, interprété par Buster Keaton. Mais le voyage ne s’arrête pas là ! Rendez-vous est également donné durant le week-end avec au programme : brunch, discussion, conférence et atelier de pratique pour expérimenter la langue beckettienne… Depuis 1980, la compagnie In Pulverem Reverteris s’attache à faire entendre les grandes écritures du XXème siècle toujours soucieuse d’interroger les modes de créations et de production en jeu dans le théâtre d’aujourd’hui. Soirée composée autour de Cette fois de Samuel Beckett Mise en scène Danielle Bré Assistanat à la mise en scène et dramaturgie Mathieu Cipriani Avec Mathieu Cipriani Les voix Gilles Le Moher, Christophe Chave, Bryce Quétel Création lumière Jean Luc Hervé Enregistrement et travail sur le son Julien Sayegh Régie générale Laura Devoitin Régie vidéo Félix Doullay Création musicale et piano Simon Sieger Quad pièce télévisuelle réalisée par Samuel Beckett Film écrit par Samuel Beckett et réalisé par Alan Schneider, avec Buster Keaton Avec le soutien du Bois de l’Aune, du Théâtre Joliette-Minoterie, de la Friche la Belle de Mai, du Théâtre Massalia, de la Régie culturelle régionale, du Théâtre Antoine Vitez. Remerciements à ARTE et à DistriScène BIOGRAPHIE DANIELLE BRÉ Maître de conférences en études théâtrales à l’Université de Provence depuis 1971, elle fonde en 1980 la Compagnie In Pulverem Reverteris dont elle est la directrice artistique jusqu’en 2002. Elle met en scène une vingtaine de spectacles au sein de la compagnie allant de textes contemporains à des textes classiques comme par exemple « J’ai Mort » de Joseph Joliet, « Les gens déraisonnables sont en voie de disparition » de P Handke, « Britannicus » de Racine, « Les vagues » de Virginia Woolf, « Le petit cirque de monsieur K » d’après Kafka, « La vie de Galilée » de Brecht entre autres. Depuis 1992, Danielle Bré est directrice du Théâtre Antoine Vitez d’Aix-en-Provence, théâtre proposant plus de 150 manifestations par an. Depuis 1996, elle est également directrice d’Opening Nights structure menant des études-actions, en prise avec les problèmes de l’institution théâtrale et les relations entre spectacle vivant et société. Et depuis 2000, le travail d’Angela Konrad occupe une place importante au sein de la compagnie. Parmi ses dernières mises en scène : « Des papis dans la tête » Sur Pablo Picasso (2009), « La RéCréation » d’après Robert Walser (2010-2011). NOTE D’INTENTION Il est utile de transmettre aujourd’hui largement des réalisations concrètes de l’œuvre de Beckett et pas seulement sa légende ou l’appareil critique auquel elle a donné lieu. C’est comme si cette œuvre, une fois Beckett disparu, était à jamais protégée de toute trahison mais aussi de tout avenir, par la zone de « création de recherche » où elle est confinée. Elle ne peut donc pas rencontrer le plus grand nombre et rendre actif l’écart entre la vision du monde qu’elle comprend et celle de l’homme quelconque de nos sociétés. La traversée de cet écart est la force politique de l’art. Pour ma part, j’ai exploré deux pistes principales : Quel rapport actif mettre en jeu entre l’homme beckettien et notre existence individuelle aujourd’hui si nous refusons qu’elle soit recouverte par le modèle de l’homme libéral ? Comment le spectateur peut se reconnaître dans ce miroir singulier ? Comment trouver l’évidence perceptive pour le spectateur et le régime émotionnel de cette organisation qui remodèle les paramètres du théâtre ? J’ai fait l’hypothèse qu’il s’agit de l’instauration d’un état ayant à voir avec la contemplation. Au cours de la tenue de ces deux tentatives, « plaire » et « toucher » le spectateur sont restés des critères absolus. Danielle Bré PEAU D’ÂNE Théâtre / Spectacle pour adultes à partir de 6 ans Jean-Michel Rabeux / Charles Perrault La Compagnie (Paris/France) NOVEMBRE JEUDI 19 - 14h (scolaire) VENDREDI 20 - 10h et 14h (scolaires) SAMEDI 21 - 17h « Moralité : il faut obéir à son papa, mais pas à tous les coups. » Jean-Michel RABEUX d’après Charles PERRAULT Il était une fois un grand roi fou d’amour pour sa reine. Cette dernière subitement malade, fait jurer à son époux de se remarier après sa mort. À la promesse s’ajoute une condition : la nouvelle épouse sera plus belle et mieux faite… Le grand roi endeuillé, fou de douleur, pose alors ses yeux sur la seule femme du royaume capable de rivaliser avec la beauté de la défunte : sa propre fille. Mais comme nous le rappelle la Fée marraine : « Une fille n’épouse pas son père, sinon ses enfants seront des crapauds baveux »… Jean-Michel Rabeux s’empare du conte inquiétant et troublant de Perrault pour nous l’offrir sur un plateau dans une version endiablée, inventive et rock’n’roll. Les artifices du théâtre et l’énergie des acteurs sont convoqués pour un spectacle jouissif et subversif qui fait l’éloge de l’insoumission adolescente sans affadir la violence ni le tragique intrinsèque au conte. Directeur de La Compagnie basée en Île-de-France, metteur en scène et auteur, Jean-Michel Rabeux s’intéresse aux auteurs classiques et contemporains : William Shakespeare, Claudine Galea, Racine, Copi, Georges Feydeau, Blaise Cendrars.... « Peau d’âne » est, après « La Barbe bleue » créé en 2010, son deuxième spectacle adapté d’un conte de Perrault. Texte et mise en scène Jean-Michel Rabeux d'après Charles Perrault / Avec Aurélia Arto / Laure Wolf (en alternance), Dianko Diaouné, Hugo Dillon / Julien Kosellek (en alternance) et Christophe Sauger / Décors, costumes et maquillages Pierre-André Weitz / Lumières Jean-Claude Fonkenel / Son Samuel Mazzotti / Assistanat à la mise en scène Geoffrey Coppini / Régie générale Denis Arlot Régie lumière (en alternance) Xavier Hollebecq, Karim Labed / Régie son Cédric Colin / Construction des décors Marion Abeille / Réalisation des costumes Nathalie Bègue, Elisabeth Berthelin Honoré et Sophie Hampe / Effets spéciaux lumière Xavier Hollebecq Production déléguée La Compagnie Coproduction La Compagnie, Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, Théâtre des Quartiers d’Ivry, Scène nationale de Petit-Quevilly / MontSaint-Aignan. Avec l'aide à la production d'Arcadi Ile-de-France. En association avec la MC93 Maison de la Culture de la Seine-SaintDenis – Bobigny. La Compagnie est subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Île-de-France et soutenue par la région Île-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle, et par le département de la Seine-Saint-Denis. Créé le 16 novembre 2012 à la MC93, Maison de la Culture de la Seine-Saint-Denis - Bobigny. Texte édité à L’avant-scène Théâtre – collection des quatre-vents contemporain. Photos © Ronan Thenadey BIOGRAPHIE JEAN-MICHEL RABEUX À l’origine, je viens de la philosophie, j’ai une licence de philo. Les raisons qui m’ont poussé vers la philosophie sont les mêmes que celles qui m’ont poussé à faire du théâtre : dire non à un état des choses. Mon théâtre, ainsi que le théâtre que j’aime, disent souvent non. Bon, c’est juste dit vite, comme ça. Toutes mes créations, et j’y inclus le montage des textes classiques, toutes sont une recherche en moi pour trouver l’autre, le spectateur, le concitoyen, mon frère, mon ennemi. L’utopie : aller chercher en lui des secrets qui le stupéfient, le mettent en doute sur lui-même et le monde, le rendent plus tolérant, plus amoureux des autres, plus intransigeant contre les Pouvoirs. Bon. C’est dit vite. Mon parcours théâtral, comme on dit, peut se lire de plusieurs façons, l’une d’elles est la volonté de m’associer à des théâtres, sur une longue durée, pour pouvoir acquérir cette liberté de proposer des formes nouvelles devant des publics les plus nombreux et les plus divers possible. J’ai été successivement associé à la Scène nationale des Gémeaux, à Sceaux, puis à celle de Cergy-Pontoise, et pour finir, à celle de Villeneuve d’Ascq, dans la banlieue de Lille. La complicité avec cette maison a été très riche et m’a beaucoup appris sur l’articulation entre création et publics. Je travaille à présent régulièrement et en grande connivence avec la MC93, à Bobigny. Ce n’est pas totalement un hasard si toutes ces maisons se trouvent en banlieue. Je suis banlieusard, j’aime la banlieue parce qu’elle offre un espace humain où le théâtre me paraît pouvoir servir concrètement à quelque chose, de l’ordre de la réconciliation. Faire battre du sang dans ce tissu urbain, voilà un but ! J’ai une autre très grande et très ancienne complicité avec le Théâtre de la Bastille, dont j’ai d’ailleurs été conseiller artistique pendant deux saisons, et où je joue beaucoup de mes spectacles. Depuis plus de trente ans que je suis metteur en scène et auteur, jamais l’envie de diriger un théâtre ne m’est venue. Je suis plutôt nomade de tempérament. Je n’ai jamais voulu être encombré par la fonction directoriale au détriment de mon travail artistique. Jean-Michel Rabeux NOTE D’INTENTION Je jubile, voulez-vous jubiler avec moi ? J’ai pris un si grand plaisir aux représentations de « La Barbe bleue » que l’envie m’est venue de repartir au pays des contes. Et « Peau d’âne » m’est arrivé sous la plume, effrayant et drôle, comme il sied à un conte, et profond comme le regard d’un enfant. Je jubile, le suspens est insoutenable, la terreur est effroyable, l’injustice est criante, la féerie féerique, l’amour bouleversant, la douleur trop vraie. Je jubile de jouer avec les amours, toutes les sortes d’amour, les biens venues, les mal venues. Les incestueuses, “ma fille je veux vous épouser,” aïe, aïe, aïe, et les conjugales, “ils furent heureux et ils eurent beaucoup d’enfants”, ouïe, ouïe, ouïe. Je jubile de tenter d’être drôle avec le pire, léger et pas superficiel, trouver une forme qui n’évite pas les abîmes, mais qui nous en ravisse, nous en extraie. Je jubile de ce magnifique parcours initiatique qu’est l’échappée d’une jeune fille hors des griffes du père, vers le monde. Comme toute enfance, celle-ci doit s’achever en s’opposant aux désirs insensés, aux amours impitoyables. Il s’agit d’être profond, en effet, comme le sont les yeux des enfants qui se posent sur nous, énigmatiques, inexorables, et, l’instant d’après, rieurs. Il s’agit de donner du plaisir au plus large public possible, comme on dit, et moi, pour ce faire, j’essaie d’en donner à l’enfant que j’étais, que je suis encore en douce. Comme vous, peut-être. Jean-Michel Rabeux AN OLD MONK Spectacle musical Josse De Pauw / Kris Defoort LOD muziektheater (Gent/Belgique) NOVEMBRE JEUDI 26 - 20h VENDREDI 27 - 20h SAMEDI 28 - 19h « Puis, venue de nulle part, l’envie de danser s’empare de nouveau de lui. Curieux de savoir si le plaisir de la vie s’y cache toujours. Le moine âgé fait quelques pas de danse. Et encore. Et puis encore. » Josse DE PAUW « Le vieux Monk danse. Alors que sa main trace un groove sec, il abandonne le piano, s'étire les bras et les jambes et se met à danser. Il danse sans autre but que de danser, à la fois joyeux et solitaire ». L'acteur et auteur flamand Josse de Pauw et le virtuose Kris Defoort Trio orchestrent un spectacle musical étonnant. Un vibrant hommage à la vie malgré le temps qui, inéluctablement, use les corps. Les compositions inspirées des œuvres du jazzman Thelonious Monk - qui interrompait ses concerts pour offrir au public quelques pas de danse - dialoguent avec la poésie de Josse de Pauw pour un objet artistique à la fois lyrique et nostalgique, élégant et tragique, pudique et drôle. Une invitation à « soulever (s)es vieux os plus haut que ce que l'on attendait ». Acteur au théâtre et au cinéma, auteur de récits et de pièces de théâtre, metteur en scène, réalisateur de films, Josse De Pauw est une figure incontournable du théâtre flamand. Il cofonde en 1977, avec Anne Teresa De Keersmaeker et Jan Lauwers, le collectif Radeis, qui sera à l'origine d'une véritable révolution dans l'univers du théâtre flamand en investissant les lieux publics et le quotidien de leurs habitants. Aujourd'hui, il s'investit particulièrement dans des «concerts dramatiques» au sein desquels la musique s'affirme comme un véritable partenaire des textes et du jeu des acteurs. Texte Josse De Pauw Composition Kris Defoort Inspiré par Thelonious Monk Avec Josse De Pauw & Kris Defoort Trio : Kris Defoort piano Nicolas Thys basse électrique Lander Gyselinck batterie percussions Images Bache Jespers & Benoît van Innis Traduction Monique Nagielkopf Production LOD muziektheater Coproduction Théâtre Vidy-Lausanne Photos © Kurt Van der Elst BIOGRAPHIE JOSSE DE PAUW Acteur au théâtre et au cinéma, auteur de récits et de pièces de théâtre, metteur en scène, adaptateur, dramaturge, librettiste, réalisateur de films. Josse De Pauw est tout cela depuis qu'il cofonde en 1977, avec Anne Teresa De Keersmaeker et Jan Lauwers, le collectif Radeis, qui sera à l'origine d'une véritable révolution dans l'univers du théâtre flamand en sortant de la boîte noire des théâtres pour arpenter les lieux publics et en agissant dans le quotidien des habitants. Il propose des interventions où les corps et les gestes remplacent souvent les mots, privilégiant, au milieu du mouvement urbain, une lenteur méticuleusement travaillée. En 1984, il entame aussi bien des parcours collectifs (Schaamte qui deviendra le Kaaitheater) qu'indépendants. Il occupe alors les scènes avec une boulimie inépuisable, un refus permanent de « refaire » et le désir de toujours être dans une sorte d'inachèvement. Après avoir adapté et joué «Au-dessous du volcan»de Malcolm Lowry, mis en scène par Guy Cassiers, il s'intéresse à un choix d'interviews de Hugo Claus pour construire « Version Claus ». Il s'est investi plus particulièrement dans des spectacles qu'il appelle des « concerts dramatiques » : «L'Âme des termites», « Les Pendus », deux productions LOD, où la musique joue un rôle essentiel, véritable partenaire des textes et du jeu des acteurs. KRIS DEFOORT Il s'est intéressé pendant ses études aux musiques anciennes, en pratiquant la flûte à bec, et au jazz, en devenant pianiste. Compositeur et improvisateur, il réside à New York puis revient en Belgique pour diriger, entre autres, le sextet KD's Basement Party et le trio KD's Decade. Passionné de littérature, il compose des opéras, « The Woman Who Walked into Doors » d'après le livre de Roddy Doyle, « House of the Sleeping Beauties » à partir de l'oeuvre du romancier japonais Yasunari Kawabata, et des spectacles, « The Brodsky Concerts », basés sur des textes du poète russe Joseph Brodsky avec le comédien Dirk Roofthooft, trois productions LOD. C'est avec le Kris Defoort Trio qu'il improvise chaque soir la musique du spectacle « An Old Monk », sa première collaboration avec Josse De Pauw. ENTRETIEN AVEC JOSSE DE PAUW & KRIS DEFOORT Comment s’est construit le spectacle ? Josse De Pauw : À l’origine, j’ai appris que j’étais diabétique et je me suis rendu compte que je devenais vieux. Pour guérir, j’ai senti que je devais faire quelque chose d’artistique en partant de cette nouvelle situation. Comme Kris Defoort et moi partagions la même admiration pour Thelonious Monk, que nous pouvions faire un jeu de mots sur « monk », qui veut aussi dire « moine », nous sommes partis sur ce double sens. Thelonious Monk pour la musique, le vieux moine solitaire pour le texte… J’ai commencé à écrire très vite, nous avons fait une séance de travail avec Kris et, immédiatement, il y a eu un accord entre mots et notes. Kris Defoort vous êtes musicien et compositeur. Si vous semblez n’appartenir à aucune tendance, avez-vous cependant un attachement constant aux «mots » ? Kris Defoort: Oui, j’aime la littérature. Je lis beaucoup et les mots m’inspirent pour écrire la musique. Jusqu’à maintenant, le théâtre musical était pour moi une forme pour raconter une histoire avec une musique qui n’était pas seulement illustrative. Je suis libre; je suis un musicien de jazz, un improvisateur. En fait, je suis d’une nature très curieuse et quand j’écoute quelque chose qui musicalement m’intrigue, je cherche et j’analyse les partitions. Ce sont les sons qui m’inspirent et j’intègre les différentes influences à mon propre univers. Le fait de ne pas avoir fait d’études de composition dans un conservatoire, mais au contraire d’être autodidacte, me permet une grande liberté. Pour « An Old Monk », vous êtes-vous inspiré des thèmes du jazzman Thelonious Monk ? K.D.: Oui, et on peut les reconnaître. Bien sûr ils sont modifiés, transformés. Et comme nous improvisons tous les soirs, nous ajoutons nos propres compositions. J.D.P. : Et si le texte ne change pas en fonction de la musique, il est à chaque fois placé différemment, dit différemment. Il doit entrer dans la musique, pas toujours au même moment, pas toujours de la même façon. Après chaque représentation, nous parlons de ce qui s’est passé sur le plateau. Nous le modifions en fonction des sensations que nous avons eues, de la justesse de tel ou tel moment commun, ou au contraire d’une gêne ressentie à un autre moment. Nous avons développé un langage commun, à quatre, qui fait de moi un musicien. Il n’y a plus un trio et un acteur, mais vraiment un quatuor avec chacun son instrument. C’est la liberté qu’apporte le jazz qui, je crois, a permis cet accord qui n’efface pas les personnalités, mais qui les enrichit au contact des autres. Nous improvisons ensemble, le groupe est toujours un support à celui qui est soliste, musicien ou acteur. K.D. : Nous sommes à l’écoute de Josse De Pauw et nous devons réagir très vite par rapport aux harmonies qui défilent en dessous, à la trame harmonique qui est quand même directive. On peut cependant ralentir un accord pour être en symbiose avec l’acteur et avec le rythme du texte. Biographies et propos recueillis par Jean-François Perrier – Festival d’Avignon FOLK-S_WILL YOU STILL LOVE ME TOMORROW? Alessandro Sciarroni Corpoceleste (San Benedetto del Tronto/Italie) Danse / Collaboration avec Dansem DÉCEMBRE MERCREDI 9 - 19h JEUDI 10 - 20h « Ma guarda, si porta velocemente la mano dietro al collo. Per gesti come questo ci si innamora irrimediabilmente per tutta una vita. » Virginia WOOLF Pas de paysage montagnard, culotte de cuir, bretelles ou edelweiss à l’horizon… Sur la scène, seul un chapeau tyrolien, unique rescapé du naufrage des signes kitsch, et six danseurs qui déclinent les figures du Schuhplattler, danse folklorique bavaroise. Le performeur et chorégraphe italien Alessandro Sciarroni s’empare avec un humour subtil des codes du ballet tyrolien. Il interroge la pratique de cette danse obsédante, à l’origine exclusivement masculine, tout en sautillements, frappecuisses et claque-sol. Dans un éloge du martèlement, de la puissance tambourinaire de corps à l’unisson, ce chorégraphe également formé aux arts visuels et à la pratique théâtrale, nous invite à une sorte de rituel abstrait et envoûtant. Accompagnés d'une musique électro, romanesque, disco, ou du simple silence, les danseurs acharnés font surgir la puissance de formes primitives qui pourraient se répéter à l’infini. En portant hors de son contexte habituel et attendu cet art traditionnel et populaire, Alessandro Sciarroni donne à voir une pièce éminemment contemporaine. Création et dramaturgie Alessandro Sciarroni Avec Anna Bragagnolo, Pablo Esbert Lilienfeld, Francesca Foscarini, Matteo Ramponi, Alessandro Sciarroni, Francesco Vecchi Musique originale, son Pablo Esbert Lilienfeld Vidéo et images Matteo Maffesanti Lumière Rocco Giansante Costumes Ettore Lombardi Coaching Rosemary Butcher Consultant dramaturgie, casting Antonio Rinaldi Consultant chorégraphie Tearna Schuichplattla Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - L‘Officina atelier marseillais de production pour Dansem#18. Production MARCHE TEATRO Teatro Stabile Pubblico ; Progetto Archeo.S ; System of Archeological Sites of the Adriatic Seas. Co-financé par IPA Adriatic CrossBorder Cooperation Program. En collaboration avec Corpoceleste_C.C.00#. Avec le soutien de Inteatro, Amat-Civitanova Danza per “Civitanova Casa della Danza”, Centrale Fies, ChoreoRoam Europe : Centro per la Scena Contemporanea – Comune di Bassano del Grappa, The Place/London, Dansateliers/Rotterdam, Dance Week Festival/Zagreb, Certamen Coreográfico de Madrid. Spectacle créé le 29 juin 2012 au Teatro Stabile delle Marche à Ancône. Photos © Matteo Maffesanti BIOGRAPHIE ALESSANDRO SCIARRONI Artiste italien travaillant dans le paysage des arts performatifs au sens large. Sa pièce « Your girl », produite en 2007, est présentée dans les principaux festivals italiens ainsi qu’à Londres (The Place), Oslo (Dancenshus), Dublin (Dublin Dance Festival), Burgos et Varsovie. En 2008, il est lauréat du prix Nuove Sensibilità avec son projet « If I was Madonna ». Ses pièces sont principalement produites par le Teatro Stabile delle Marche (Théâtre Régional de La Marche – Ancona, Italie) et Corpoceleste_C.C.00#, association culturelle indépendante. Entre 2009 et 2010, ses spectacles s’inscrivent dans le réseau italien de diffusion Anticorpi Explo ainsi que dans Aerowaves, réseau européen de promotion et de mobilité des artistes. Depuis 2009, Alessandro Sciarroni est membre de la faculté de l’école de théâtre du Teatro Stabile delle Marche d’Ancona. Ses recherches, menées à travers plusieurs workshops, se basent sur la pratique de l’art performatif contemporain, les croisements entre les différents langages de la performance avec le théâtre et les arts visuels. En 2010, avec huit autres chorégraphes italiens, il est sélectionné pour le projet Choreographic Dialogueset invité pour une résidence d’un mois au Festival B-motion de Bassano del Grappa (Italie) ainsi qu’au SNDO Institute d’Amsterdam. En 2011, sélectionné pour le projet ChoreoRoam, Alessandro Sciarroni est missionné pour développer un programme de recherches entre les villes de Zagreb, Copenhague, Rotterdam, Bassano del Grappa, Madrid et Londres. Il est également membre de Progetto Matilde, plateforme régionale pour la promotion des jeunes artistes. ENTRETIEN AVEC ALESSANDRO SCIARRONI Dans « Folk-s, will you still love me tomorrow », c’est un groupe de danseurs qui a appris le “Schuhplatter”. Comment s’est déroulé cet apprentissage, et comment vous êtes-vous entraînés ? Alessandro Sciarroni : C’est un moment que j’ai beaucoup apprécié. Étant donné que ce n’est pas ma tradition, j’ai voulu aller dans cette région pour voir cette danse pratiquée en vrai, parler avec les gens qui la pratiquent. La première rencontre que j’ai eue avec une compagnie de “Schuhplatter” s’est assez mal passée. Ils m’ont montré certains pas, et je leur ai demandé s’ils seraient d’accord pour me les apprendre ; ils m’ont dit que ce n’était pas possible, qu’il y avait des règles strictes, et que pour apprendre cette danse, il fallait être né dans le même village – ce genre de choses... Cela m’a un peu déprimé. Puis j’ai réfléchi, et je leur ai proposé autre chose : “si nous venons vous voir, en ayant au préalable appris par nous-mêmes, accepteriez-vous de nous dire si cela correspond bien au “Schuhplatter” ?” Et là, ils ont dit oui ! En retournant les voir, nous étions un peu nerveux, parce que nous avions appris à danser tout seuls, sans la moindre musique; en plus il y avait une fille dans la compagnie – seuls les hommes dansent le “Schuhplatter”, même si des groupes de Schuhplatter féministes commencent à apparaître... Bon, il faut savoir qu’au départ, c’est une danse conçue pour séduire les femmes... quoiqu’il en soit, il n’existe pas de compagnies mixtes... Nous avons dansé devant eux, et nous nous sommes rendus compte que la seule chose qui leur importait était l’unisson, le rythme collectif de la danse. Pour eux, le fait que nous dansions sans musique était juste une difficulté supplémentaire ! Ils ont trouvé que nous dansions bien, ils ont validé notre travail, ce qui était très important pour nous. Cette pièce est accompagnée d’un manifeste, dans lequel on retrouve une dialectique entre des règles strictes, que tous les danseurs doivent suivre, et un principe de liberté fondamental : le fait que chacun puisse quitter l’unisson lorsqu’il sent qu’il doit le faire. Alessandro Sciarroni : Oui, c’est une part très importante. En effet, ces six mois de production ont porté sur l’apprentissage d’une danse, mais également sur le fait de créer un groupe. Ce n’est pas un spectacle pour lequel il était possible de simplement passer une annonce disant “je recherche six danseurs pour faire de la danse folklorique”. C’est un processus que nous avons porté, traversé tous ensemble, et qui nécessitait l’acceptation de tous. Du coup, plutôt que d’écrire une “chorégraphie”, il nous a paru plus juste d’écrire un manifeste fixant ce qui était possible et ce qui n’était pas possible, et définissant les règles du jeu : par exemple, si vous décidez de vous arrêter, quel est votre point de vue à ce moment-là, justifiant cet arrêt ? Ce manifeste comprend également des règles “quotidiennes”, comme le fait de se préoccuper des autres, parce que le groupe est plus important que l’individu... ce genre de règles... LIAISONS TERNAIRES Danse Geneviève Sorin / Léa Canu Ginoux MEAARI (Marseille/France) DÉCEMBRE JEUDI 10 – 10h et 14h (SÉANCES SCOLAIRES) VENDREDI 11 – 20h SAMEDI 12 – 19h Cherchons personnes curieuses pour jeu aventureux. Rendez-vous 30 minutes en amont du spectacle vendredi et samedi. Nombre de joueurs limité ! « Corps et âme s'entrechoquent faisant parfois vriller un certain vide, un drôle d'éclat qui les relie et les distingue. » Daniel SIBONY Les chorégraphes Geneviève Sorin et Léa Canu Ginoux s’associent pour nous offrir une soirée dansée et musicale en trois temps. Un voyage au cours duquel elles nous invitent à explorer les limites d’une danse que le rire métamorphose, à découvrir la relecture sensible d’une pièce musicale composée pour le spectacle « meublé sommairement » de Dominique Bagouet, ou encore à assister à la rencontre d'une pianiste et d'une danseuse, dialogue entre une écriture musicale classique, de Bach à Fauré, et une écriture chorégraphique fondée sur l’improvisation. Au travers de propositions comme autant de fils, œuvres délicates, qui témoignent des liens unissant les deux artistes, Liaisons ternaires évoque le passage d’une génération à l’autre et l’histoire d’une transmission. Dans les années 80, Geneviève Sorin, méditerranéenne de naissance, quitte Paris et les toutes premières compagnies de danse alors émergentes comme Félix Blaska ou Dominique Bagouet. En 1990, elle fonde à Marseille la compagnie MEAARI. Aujourd’hui, la chorégraphe, danseuse, accordéoniste et enseignante souhaite impulser une relève dynamique et pérenne au sein de sa compagnie avec la jeune chorégraphe Léa Canu Ginoux. Elles partagent un même enthousiasme artistique et se rejoignent autour de l’intérêt commun qu’elles portent sur l’individu et la place qu’il occupe dans la société. TOTEM Conception chorégraphique et sonore, interprétation Léa Canu Ginoux / Création lumière Pascale Bongiovanni / Regard musical Sharon Renee Stewart TROUBLÉE Interprétation musicale Geneviève Sorin / Composition pour accordéon Raymond Boni / Création lumière Pascale Bongiovanni BACH ET AUJOURD'HUI AUSSI Chorégraphie Geneviève Sorin & Léa Canu Ginoux / Interprétation Léa Canu Ginoux / Musique, récital piano Valérie de Maria / Toccata en mi mineur de Bach, Nocturne n°6 de Fauré, Improvisation / Création lumière Pascale Bongiovanni / Costumes Virginie Breger L’association MEAARI - Maison des Eléments Autrement Artistiques Réunis Indépendants / Compagnie Geneviève Sorin est subventionnée par la Ville de Marseille, le Ministère de la Culture / DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Régional ProvenceAlpes-Côte d’Azur, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, et selon les projets reçoit le soutien du GIPolitique de la Ville/ CUCS Ville de Marseille, ACSÉ, CUCS CG13 et de la SPEDIDAM. Avec le soutien pour les résidences de création de CLOUD/ Danslab - Platform for movement & performance - La Haye, Pays-Bas, Le Conservatoire Pablo Picasso – Martigues, Klap Maison pour la danse – Marseille, L'Étang des Aulnes - Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône. Photos © Thomas David © Jean Michel Blasco © Léa Canu Ginoux © Meeari BIOGRAPHIE GENEVIÈVE SORIN Danseuse, chorégraphe, accordéoniste et enseignante, elle a signé plus d’une quarantaine de créations chorégraphiques et musicales, un film, deux disques, des performances et des commandes diverses, qu’elle tourne en France et à l’étranger : Allemagne, Espagne, États-Unis, Japon, Suisse, Italie. Elle aime l’univers de l’esquisse, de la suggestion. Liberté et échange la conduisent sur le chemin de l’improvisation qui devient le socle de sa recherche : ses dispositifs d’écriture accueillent et creusent le hasard là où il se présente, dans une polyrythmie de corps et de sons. Sa curiosité pour la rencontre artistique l’amène à régulièrement partager ses projets avec un invité musicien, metteur en scène, chanteur, chef de chœur, chorégraphes... Elle a le goût des circulations, va du centre à la périphérie. De la danse à la musique, aussi. Dans ce prolongement, elle développe un important travail de sensibilisation dédié à la recherche des liens que l’art et les pratiques artistiques engendrent et construisent. Elle ne cesse de croiser et rencontrer les publics les plus divers pour multiplier les territoires et champs d’actions ouverts à la singularité et aux différences. Avec les danseurs de la compagnie, elle mène un important travail pédagogique lié au projet artistique. La transmission aux amateurs comme aux professionnels est pour elle une démarche nécessaire, qui lui permet de développer son travail en proximité immédiate avec le vivant. LE 164 Anciennement une huilerie, transformée en studio, ouvre en 2005. Il devient avec sa compagnie un lieu de création, d’échange, de croisement, d’expérimentation des pratiques dansées et musicales, situé dans les quartiers nord de Marseille. Il devient Pôle 164, en 2015, Pôle de Création et de Développement des Publics à l’Art Chorégraphique, en partage avec la compagnie Itinerrances dirigée par Christine Fricker. LÉA CANU GINOUX Originaire de Marseille, c’est la vue sur l’horizon, l’ouverture à l’inconnu, la rencontre avec l’autre qui guident ses intentions. Jeune fille au rêve dansant, elle rencontre, alors, Geneviève Sorin et participe aux trainings de la compagnie. Puis en 2003, elle continue sa formation au Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse-Midi-Pyrénées. Des PaysBas, elle revient diplômée d’une Licence en spécialisation chorégraphique (ArtEZ, Académie internationale des Arts à Arnhem). Interprète et chorégraphe, elle parcourt l’Europe et multiplie ses expériences d’échanges artistiques et culturels. Performeuse/danseuse, elle a travaillé avec diverses compagnies : Subito Presto (danse/arts-plastiques, France), Melk prod-Marco Berrettini (danse/théâtre, Suisse), PØST Emilie Gallier (danse/installation, France/Pays-Bas), pour le chorégraphe humanitaire tchadien Taigue Hamed, Danshuis Station Zuid (Maison de la Danse à Tilburg, Pays-Bas). A Marseille, elle collabore avec Cahin-Caha. De 2012 à 2014, Léa Canu Ginoux intègre la compagnie Geneviève Sorin, pour l’aventure chorégraphique et urbaine de « Hep !... Garçon ! » et « Garçon, s’il vous plaît ! » pièce jouée en octobre 2013 au Théâtre Joliette-Minoterie. Léa Canu Ginoux est, aujourd’hui, chorégraphe associée à MEAARI. COMPOSITION Trois pièces, trois titres : « Totem » « Troublée » « Bach et aujourd’hui aussi » Impaires, chorégraphiques, musicales, de mouvements indépendants, elles sont reliées. Chacune, avec son souffle propre, s’associe à l’autre par la nature des liens qui unissent les deux chorégraphes Geneviève Sorin & Léa Canu Ginoux. Elles se réunissent dans l'écriture chorégraphique de cette soirée, trente années entre elles deux, passage d'une génération à l'autre, histoire d'une transmission. KRUMP’N’BREAK RELEASE Malgven Gerbes / David Brandstätter Cie Shifts – art in movement (Allemagne/France) Danse Collaboration avec KLAP Maison pour la danse DÉCEMBRE MARDI 15 - 19h « Face à un environnement quotidien parfois difficile ou violent, le Krump et le B-Boying peuvent offrir un réel exutoire, un moyen de canaliser et d’évacuer un trop plein d’énergie, d’images. La danse devient un espace de jeu, une scène pour s’exprimer, jouer un rôle, sublimer, s’échapper. Au sortir de cette transe, l’esprit s’apaise. » compagnie SHIFTS Né au cœur de la violence des ghettos de Los Angeles dans les années 1990, le krump se construit comme un exutoire émancipateur à la souffrance, à la rage et à la colère. Courant du mouvement Hip Hop, souvent pratiqué sous forme de battles et suivant une gestuelle extrêmement codifiée, cette danse impressionne fortement le spectateur. Plus expressif qu’agressif, le krumper prône la non-violence et revendique une dimension spirituelle : défier l’autre, c’est alors l’amener à se surpasser dans sa danse, jusqu’à la transe. Les chorégraphes franco-berlinois Malgven Gerbes et David Brandstätter, fondateurs de l’organisation artistique s h i f t s en 2007 à Berlin, ont coutume d’expérimenter des processus de création collectifs passionnants afin d’accompagner leurs réflexions sur les enjeux chorégraphiques. Avec « Krump’N’Break Release », ils réunissent cinq danseurs venant de France et d’Allemagne pour un voyage qui traverse la fureur dansée du Krump, l’acrobatie virtuose du Break, la perméabilité de la danse Release et la communication intense de la danse Contact. Leur objectif : faire que de cette rencontre entre des danseurs aux parcours de vie et aux techniques différentes émerge une forme de mouvements nouveaux et intenses à partager avec le public. Projet, chorégraphie Malgven Gerbes, David Brandstätter Danse, collaboration Alan Page, Waldo Pierre, Anthony Jean, Emilie Ouedraogo Spencer, Raphael Hillebrand Conseils Dramaturgie Howard Katz Vidéo Christoph Lemmen, Malgven Gerbes Création Lumière Bruno Pocheron, Ruth Waldeyer Musique Jim Sert, David Brandstätter Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - KLAP Maison pour la danse, dans le cadre de festivAnges de la danse pour l’enfance et la jeunesse. Une Production s h i f t s – art in movement. Co-production Les Hivernales d’Avignon, LE TRIANGLE-Cité de la DanseRennes, la Villette - Résidence d’artistes, fabrik Potsdam : Artists-in-Residence, Uferstudios - Tanzfabrik Berlin. Avec le soutien de Hauptstadtkulturfonds Berlin, La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Haute-Normandie, La Région Haute-Normandie. Photos © Caroline Ablain et © David Brandstaetter LA COMPAGNIE SHIFTS, une organisation dédiée à l’art et au mouvement A la croisée des cultures, des modes de transmission et des médias, shifts adapte ses équipes artistiques et ses formes d’expression chorégraphique à chaque projet, faisant naître de nouveaux modèles de collaboration interculturelle, de connexion et de réflexion à chacune de ses créations. Les projets shifts sont conçus et accompagnés par les chorégraphes franco-allemands Malgven Gerbes et David Brandstätter. Les fondements de “shifts - art in movement” sont empreints de la conviction selon laquelle les changements permanents de perspectives, d’équilibres, de points de départ et de paramètres extérieurs sont une condition essentielle à un examen sérieux et continu de la pratique artistique dans laquelle les deux chorégraphes se sont engagés. Malgven Gerbes et David Brandstätter créent des pièces mettant en perspective les certitudes et les incertitudes de leur travail, ouvrant ainsi un champ possible de réflexions et discussions pour les spectateurs. Leurs productions n’ont pas pour but de résoudre des sujets d’étude en simplifiant le réel ; chaque pièce met en perspectives les questions qui ont éveillé leur curiosité, « une vue de près » qu’ils souhaitent partager avec le public. HISTOIRE Depuis 35 ans que la culture hip-hop est implantée en Europe, tout le monde a vu au moins une fois dans sa vie à la télévision ou dans la rue un spectacle de ce mouvement. La danse hip-hop regroupe les figures dansées debout. La célébrissime Moonwalk de Michael Jackson en est un exemple. La breakdance réunit les figures au sol. Le krump – acronyme pour Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise – né au début des années 90 après les émeutes qui enflammèrent les quartiers pauvres de Los Angeles jouit d’une audience bien moindre. Le film « Rize » de David LaChapelle a quelque peu contribué à faire connaître le mouvement dans le monde, ainsi en France lors de sa diffusion sur la chaine Arte. Toutefois, le krump demeure assez confidentiel et « Krump’N’Break Release » a été créé pour que le public des théâtres s’empare de cette danse. Le krump est dès son origine une danse composée de sources multiples : le hip-hop, mais aussi le classique, la boxe et les danses guerrières des tribus d’Afrique comme lorsque les danseurs font vibrer le sol de leur pied à plat pour se nourrir de l’énergie de la terre et pour impressionner ceux qui en sont témoins. Les tensions extrêmes dans le corps le réveillent et l’engagent encore plus. La puissance est telle que l’authenticité du ressenti profond des danseurs ne peut pas se soustraire à la danse. Malgven Gerbes qui a chorégraphié le spectacle aux côtés de David Brandstätter déclarait que lorsqu’elle étudiait la danse contemporaine, elle ressentait une gêne profonde quant au fait qu’on lui demandait d’imiter le professeur puis le chorégraphe et se félicitait que cette époque soit révolue. C’est probablement là que le krump et la danse contemporaine se rencontrent : Emilie Ouedraogo Spencer explique que le krump est très codé, mais qu’il tient plus à l’interprétation du mouvement par le danseur. Il y incorpore les sentiments que celui-ci déclenche en lui, la colère, voire la haine, mais aussi la joie, l’amour. Waldo Pierre confie : « C’est vraiment cet amour que l’on partage pendant les sessions. » Au départ, le krump se dansait dans la rue entre personnes de même culture. Les quatre krumpers et le breaker se partagent le plateau, se hypent (s’encouragent), se défient et surtout partagent l’espace dans la danse en se montrant tour à tour leurs figures. Les chorégraphes ont ponctué de séquences filmées les démonstrations entre danseurs. Ces séquences montrent les danseurs un à un, en gros plans, se présenter, dire ce qu’est le krump pour eux. Cette adresse va au public du théâtre assis et non debout comme dans la rue. Elle va faire le lien entre les deux pratiques – danse de rue, danse contemporaine –, les deux dispositifs – rue, théâtre – jusqu’au point de jonction quand Raphael Hillebrand propose au public de se lever pour un workshop express. Prendre conscience de sa colonne vertébrale. Une porte d’entrée vers la prise de conscience du corps souvent laissé pour compte. Le public expérimente ainsi les premiers pas qu’ont faits avant eux les danseurs qu’ils regardent. Un spectacle comme une invitation réciproque entre deux mondes qui ne se côtoyaient pas et la démonstration que la réponse est positive. In www.unidivers.fr VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE LIBERTÉ OU COMMENT NE PAS PLEURER ? Marivaux / Naomi Klein / Jean-Louis Hourdin GRAT - Cie Jean-Louis Hourdin (Paris/France) Théâtre JANVIER JEUDI 14 - 20h VENDREDI 15 - 20h SAMEDI 16 - 19h « Ne serait-il pas Plus simple alors pour le gouvernement De dissoudre le peuple Et d’en élire un autre ? » Bertolt BRECHT S’affranchissant des conventions et des distinctions de genre et de style, le chef de troupe Jean-Louis Hourdin organise la rencontre fortuite et explosive de deux textes a priori aux antipodes. « L’Île des esclaves » versus « La stratégie du choc » ? Le théâtre classique de Marivaux contre l’essai de la journaliste altermondialiste Naomi Klein ? Ce qui s’annonce comme un combat se mue en une fine et allègre dialectique, ces œuvres éclairant, chacune à leur manière, les mécanismes complexes de l’oppression de l’homme par l’homme. La pièce du XVIIIe et les morceaux choisis de l’essai, portés tour à tour par une même équipe de comédiens, ricochent et s’enrichissent dans une véritable « fête de la pensée pour ouvrir nos intelligences » pour continuer toujours d’agiter joyeusement notre capacité d’indignation et de révolte… Jean-Louis Hourdin, cofondateur en 1976 du Groupe régional d’action théâtrale et culturel (GRAT), est un homme de théâtre au parcours fortement engagé. Sincère défenseur d’un art tout à la fois populaire et savant, profondément humaniste, il s’attache à faire entendre des textes qui résonnent avec l’état de notre monde. Texte Marivaux / Noami Klein Chef de troupe Jean-Louis Hourdin Avec Léon Bonnaffé, Priscille Cuche, Lucie Donet, Stéphanie Marc, Karine Quintana et Laurent Ziserman Compagnon artistique Ivan Grinberg Musique Karine Quintana Costumes Marie Meyer Production GRAT-Cie Jean-Louis Hourdin. Coproduction Saint-Gervais Genève Le Théâtre. Le Grat-Cie Jean louis Hourdin est subventionné par la Drac Bourgogne. Avec la participation du Jeune Théâtre National et le soutien du Conseil Général de Saône et Loire, et de l’Adami. BIOGRAPHIE JEAN-LOUIS HOURDIN Il se forme à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg. De 1969 à 1975, il travaille en tant que comédien notamment avec Jean-Pierre Vincent et Jean Jourdheuil. En 1975, aux côtés de Peter Brook, il participe à l’ouverture des Bouffes-du-Nord en jouant dans « Timon d’Athènes » de Shakespeare. En 1976, il fonde avec Arlette Chosson le Groupe d’Action Théâtre et Culturelle. En 1978, avec Jean-Paul Wenzel et Olivier Perrier, il fonde les Rencontres d’Herisson et le groupe des Fédérés. On reconnaît, à travers ses très nombreuses mises en scène, des auteurs de prédilection comme Büchner (« Léonce et Léna », « La mort de Danton », « Woyzeck », « Casimir et Caroline »), Schnitzler (« La Ronde »), Shakespeare (« Le songe d’une nuit d’été », « La Tempête ») et Marlowe (« Tamerlan ») ou encore Lorca (« Sans Titre »). Il est très attaché aux auteurs contemporains, il monte les textes de Fassinder (« Liberté à Brême »), Michel Deutsch («Coups de foudre»), Eugène Durif (« La maison du peuple » et « Même pas mort »), Evelyne Pieiller (« A l’aventure »), et Slimane Benaïssa (« Les fils de l’amertume » co-mis en scène avec l’auteur). Il adapte également des textes d’Albert Cohen (« Le monde d’Albert Cohen », « Des babouins et des hommes », « Le livre de ma mère »). Il cultive tout particulièrement l’art de la création collective et l’esprit du cabaret politique comme «Cabarets satiriques» composés à partir de textes de Dario Fo, Franca Rame, Karl Valentin, Michel Deutsch (« Tout ça, c’est une destinée normale », « Ca respire encore », « Ca respire toujours », « Farces) ; des créations collectives qu’il concocte avec Olivier Perrier et Jean-Paul Wenzel (« Honte à l’humanité ») et des montage de textes à partir de rencontres et d’entretiens avec la population de Cluny (« Gens de Cluny, légendes »). Ses dernières créations : « Veillons et armons nous en pensée » en 2006, a été écrite à partir du « Manifeste du Parti Communiste » de Marx et Engel, de Brecht, de Büchner, , « Fracas » (2007) (textes de Pierre Henri ) et « Une confrérie de farceurs » (Bernard Faivre) puis « Copeau » en 2008, montage de textes de Jacques Copeau. NOTE D’INTENTION Entre 1716 et 1720 un banquier écossais, John Law, invente un système qui porte son nom. Il entreprend un projet aussi audacieux que visionnaire, lancer une souscription pour créer une banque centrale qui ferait circuler du papier monnaie. Tout d’abord le succès est considérable, mais le système s’emballe rapidement jusqu’à l’inévitable faillite. Elle ruine rentiers, propriétaires de capitaux, bourgeois qui ont vendu terres et maisons pour participer à la fortune promise. Marivaux, qui a lui-même investi une grande partie de ses biens dans l’affaire, est partiellement ruiné par la banqueroute. Cependant la spéculation a aussi enrichi considérablement les plus habiles, nobles et laquais, bien placés pour connaître les nouvelles et pratiquer l’agiotage qui a sévit pendant plus de deux ans. C’est dans ce contexte que Marivaux écrit «L’Île des esclaves». C’est une fable décrivant un joyeux affrontement d’une lutte de classes primitive. Des variations sur le théâtre et la vie, le vrai et le faux, la fiction et la réalité. Une pièce rapide sur la joie et la douleur, l’humain et le drame. Et si le théâtre était la vraie vie ? Et si la vie était un mauvais théâtre ? Et si le temps de la représentation était le temps de changer de rôle et d’apprendre, de revisiter ce qui semble naturel et qui ne l’est pas, de vouloir échanger quelque chose et de ne pas pouvoir, et d’être en colère de ce constat. De vouloir y remédier. Une fête de la pensée pour ouvrir nos intelligences. Marivaux c’était hier, et cela serait la première partie du spectacle. En seconde partie une tentative de quitter le théâtre du classique pour essayer d’inventer aujourd’hui un théâtre de documents à partir du livre de Naomi Klein, « La stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre » (Leméac / Actes Sud, 2008). Ce livre est l’illustration terrible de la doctrine de Milton Friedman, créateur de l’école de Chicago dans les années 1950 et qui prônait un ultralibéralisme sauvage, qui finirait par s’équilibrer à partir de privatisations, de déréglementation et de réduction drastique des services gouvernementaux : santé, écoles, retraites, etc. Le théâtre se doit de passer à travers les larmes et la réflexion. On ne peut plus laisser certains hommes piétiner l’homme. Un spectacle carnavalesque terrible sur le monde d’aujourd’hui à travers les exemples de ce qu’ont vécu, économiquement, les peuples de la terre depuis une cinquantaine d’années. Chansons, poèmes, pensées, musique et sketches dans la tradition de l’agitation poétique. Un spectacle joyeux et grotesque sur l’état du monde. Il s’agira d’abattre le quatrième mur, d’enlever le solennel, d’interpeler le public, aller dans la salle, faire des blagues lourdes de sens. Faire du cirque et le cirque. Oser des choses sur le fil. Prendre le public dans ses bras, lui poser des questions, attendre ses réponses. Nous foncerons généreux dans une tentative d’appréhender le monde, de se l’expliquer, de le comprendre, de prendre des décisions, ensemble. Dans le temps de la représentation, changer ce monde, supprimer le système financier international, dénoncer l’injustice. Nous inventerons la justice, fraternels, joyeux pour tuer le malheur définitivement. Une soirée pour essayer de comprendre et d’éviter qu’hier et aujourd’hui deviennent demain. Jean-Louis Hourdin ROME L’HIVER Ranuccio Bianchi Bandinelli / Noël Casale et Xavier Marchand Théâtre du Commun (Ajaccio/France) Théâtre JANVIER MERCREDI 20 - 19h JEUDI 21 - 20h VENDREDI 22 - 20h SAMEDI 23 - 19h « On croit que ce qu’on voudrait, c’est pouvoir tuer un SS. Mais si l’on y pense un peu, on voit qu’on se trompe. Ce n’est pas si simple. Ce qu’on voudrait, c’est commencer par lui mettre la tête en bas et les pieds en l’air. Et se marrer, se marrer.» Robert ANTELME Rome, mai 1938 : Hitler et Mussolini arpentent les musées et les monuments de la capitale italienne, guidés par un éminent professeur d’art antique réquisitionné pour cette occasion, Ranuccio Bianchi Bandinelli. Antifasciste et communiste, celuici deviendra le chef de file de toute une nouvelle génération d’archéologues italiens sensibles à l’histoire classique et au matérialisme dialectique. Il témoignera dans un récit en forme de journal intime de ces journées particulières. Ici et maintenant, 78 ans plus tard : un mystérieux personnage s’active dans son atelier-laboratoire. Il se saisit des mots de Bandinelli, joue, visionne des bouts de films, les associe à des musiques, et fabrique devant nous le spectacle Rome l’hiver. Deux textes comme un dyptique dont se saisissent deux amoureux des mots. Amis, metteurs en scène et comédiens, amateurs de chemins artistiques de traverse, Noël Casale et Xavier Marchand s’emparent de ces matériaux non-théâtraux pour créer le parcours singulier de leur visite non-officielle de Rome. Une invitation à une promenade sensible dans laquelle politique, histoire, présent, images, intelligence et fantaisie se frottent avec malice. Texte d’après « Quelques jours avec Hitler et Mussolini » de Ranuccio Bianchi Bandinelli Traduction Dominique Vittoz Conception et mise en scène Noël Casale et Xavier Marchand Avec Noël Casale Scénographie-costume Anne Lezervant Lumière Marie Vincent Co-production : Théâtre du Commun, (Ajaccio) Compagnie Lanicolacheur (Marseille). Soutien : Collectivité Territoriale de Corse, Le Hublot à Colombes, Théâtre Joliette-Minoterie à Marseille, Teatro di Roma / Teatro Argentina. Le Théâtre du Commun reçoit le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse – Ministère de la Culture – au titre des compagnies subventionnées et de la ville d’Ajaccio. Pour ce projet, Noël CASALE est Lauréat 2015 d’une Bourse Hors les Murs de l’Institut Français Photos © Eric Rondepierre BIOGRAPHIES NOËL CASALE Acteur, Auteur et Metteur en scène Né en 1960 à Bastia d’un père corse et d’une mère espagnole dans une famille d’ouvriers communistes. Renvoyé du lycée de Bastia à 16 ans, il travaille pendant près de dix ans dans la marine marchande et sur le port de Marseille comme docker. Découvre le théâtre à Paris à 25 ans. Formation auprès de Christian Benedetti, d’Agathe Alexis et, au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, dans les classes de Stuart Seide et Bernard Dort. Passe le Bac en candidat libre et poursuit des études d’Italien (lettres et civilisation) à l’Université de Nanterre (Paris X) jusqu’en Maîtrise. Rencontres déterminantes (dans le travail et en amitié) avec Marie Ève Edelstein, Marc François, Claude Régy et Leslie Kaplan. XAVIER MARCHAND Metteur en scène Xavier Marchand est formé au Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris, sous la direction de Claude Régy et Jean-Marie Patte. En 1987, il fonde la compagnie Lanicolacheur, conventionnée par le Ministère de la Culture en 2000. Il se consacre à la mise en scène d’oeuvres poétiques et d’écritures contemporaines, privilégie un théâtre du langage, du verbe et des écrits non dramatiques, en invitant des formes chorégraphiques, musicales, plastiques... Depuis plusieurs années, il élabore des formes artistiques sensibles, en lien avec différentes communautés qui résident à Marseille, mettant en lumière leurs cultures et leurs parcours individuels, collectifs, poétiques... NOTE D’INTENTION « Nous avons cherché à concevoir un spectacle autour d’un personnage que l’on voit travailler avec ce texte dans une sorte d’Atelier-Laboratoire. Il lit, joue, visionne des bouts de films, d’images, tente de les associer à des musiques… se voue à ébaucher – ici et maintenant - le spectacle Rome l’hiver. Nous pensons qu’il y a là une possibilité de témoigner du récit de Bandinelli par une expérience de théâtre qui, du sérieux au grotesque, pourrait parler « aux femmes et aux hommes de notre temps » (Wallace Stevens).» Noël Casale & Xavier Marchand EN DÉPIT DE LA DISTANCE QUI NOUS SÉPARE Arnaud Saury Mathieu ma fille Foundation (Marseille/France) Théâtre Collaboration avec le Festival Parallèle JANVIER JEUDI 28 – À PARTIR DE 19h En dépit de la distance qui nous sépare sera présenté avec deux autres spectacles/performances lors de cette soirée Parallèle. La programmation complète sera dévoilée à l’automne. « On s’étonne des mystiques, mais le secret est là : leur amour, à la manière des torrents, n’avait qu’un seul lit, étroit, profond, en pente, et c’est pour cela qu’il emportait tout » Gustave FLAUBERT Quelle peut bien être la différence entre extase et délire psychotique, entre révélation et hallucination ? Ou encore, savez-vous distinguer les élans de dévotion doloriste des soubresauts causés par des troubles schizoïdes ? L'ancien danseur atypique qu’est Arnaud Saury s’entoure d’un hiphopeur champion d’échec, d’un plateau de jeu de trivial pois chiche, d’un glaneur de sons, d’une pile de couvertures des hôpitaux de France, d’un lumineux aguerri et d’un vieux matelas de mousse pour mener une singulière enquête. En équilibre sur la frontière ténue qui sépare le grand mystique du fou, il convoque les grandes figures religieuses de Sainte Thérèse d’Avila à Sainte Thérèse de Lisieux, du magistrat allemand Schreber, célèbre pour ses délires, au théologien poète Ibn’Arabî, figure emblématique de l’ésotérisme islamique, de Louise du Néant, mystique internée à La Salpêtrière, à l’ursuline missionnaire Marie de l’Incarnation… Un pari extravagant, pour un spectacle performance à la fois profond et drôle, facétieux et poétique, qui dessine les contours de la cartographie pleine de grâce de notre rapport au divin. Conception Mathieu ma fille Foundation/Arnaud Saury De et avec Arnaud Saury, Manuel Coursin, Yassine Alaoui Ismaili Lumière Bruno Faucher Son Manuel Coursin Assistant Julian Blight Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - Festival Parallèle-KOMM’N’ACT. Une Production Mathieu ma fille Foundation en Coproduction avec Le Théâtre des Bernardines de Marseille - Le Vivat Scène conventionnée pour la danse et le théâtre d’Armentières - Le 3bisf Lieu d’Arts Contemporains d’Aix-en-Provence - Le Centre de Développement Chorégraphique et le Festival Uzès Danse. Aide à la résidence Montevideo Centre d’écritures contemporaines de Marseille - Kunstencentrum BUDA, Courtrai - L’espace Darja de Casablanca - H.A.S Maison Claire Lacombe de Marseille. Pour ce projet Mathieu ma fille Foundation reçoit le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Ministère de la culture et de la communication - DRAC PACA Production Diffusion KOMM’N’ACT, Plateforme pour la jeune création internationale. BIOGRAPHIE ARNAUD SAURY Comédien, metteur en scène. Issu de la deuxième promotion (1994/97) de l’Ecole du TNB de Rennes, il travaille avec Matthias Langhoff, Jean-Luc Terrade (avec qui il coréalise Lenz de Georg Büchner). Membre dissident de La Zouze (Cie du chorégraphe Christophe Haleb) où il occupait entre autre et pendant six ans, un tiers-temps de danseur atypique (« Domestic Flight », « Résidence secondaire », « Dé-camper », « Évelyne House Of Shame », « Liquide », « 2 fresh 2 die », avec le photographe Cyrille Weiner). Il rejoint le groupe de travail Humanus Gruppo (Rennes) en 2006 (« La conquête du pôle sud » de Manfred Karge, « Quai ouest », de B-M Koltès avec Rachid Zanouda, « La Dingoterie » (entretiens avec François Dolto) avec Eric Didry. Il travaille avec Nicolas Frize sur « La Danse des Traductions ». Coréalise « Ce qui reste » d’après Edward Stachura avec Petra Schulz et Espiral avec Léa P.Ning / Viviana Moin. Après avoir entamé un travail en milieu carcéral, il intervient plus récemment en milieu psychiatrique (le 3bisf d’Aix-en-Provence, le Mas Careiron d’Uzès, le centre hospitalier Guillaume Régnier de Rennes). Membre fondateur de Mathieu Ma Fille Foundation (« I’m a Love Result », Cycle « Mémoires du Grand Nord », « Sous nos pas – volet 1 », « Paradis – volet 2 », « Construire un feu – volet 3 » et « Intégrale ». NOTE D’INTENTION « Je veux souffrir par amour et même jouir par amour, ainsi je jetterai des fleurs devant ton trône ; je n'en rencontrerai pas une sans l'effeuiller pour toi... puis en jetant mes fleurs, je chanterai, je chanterai, même lorsqu'il me faudra cueillir mes fleurs au milieu des épines et mon chant sera d'autant plus mélodieux que les épines seront longues et piquantes ». Sainte Thérèse de Lisieux dans ces premières lignes extraites de la vocation de l’amour ne mentionne nullement l’être aimé. Elle finit par le nommer. Jésus. Et Dieu sait combien nombre de mystiques l'ont aimé de tout leur corps. Ces élans parfois doloristes, pouvaient à mon sens relever davantage d’un trouble schizoïde, ou du délire psychotique. Je rejoignais de fait une partie de la psychiatrie et de la psychanalyse qui n’ont cessé de se pencher, avec autant d'intérêt que de scepticisme sur ces états d'exception liés à l'expérience mystique. Il existe malgré tout une différence essentielle avec les hallucinations relatées par certains mystiques : pour Thérèse d'Avila par exemple Dieu la révèle à elle-­‐même. C’est sa soumission à Dieu qui la porte à la béatitude. Daniel Paul Schreber raconte en revanche dans l’ouvrage autobiographique « Mémoires d’un névropathe », que ces communications le placent définitivement en compétition avec Dieu lui-même. Loin de la béatitude de Sainte Thérèse d’Avila, il sombrera alors dans une souffrance indicible et une rivalité de pouvoir qu'il n'a pas voulues. Son corps doit être changé en corps de femme en vue d'abus sexuels. Dans un second temps, son corps devient même le lieu de jouissance de Dieu. Il finit par croire que ce dernier le transforme miraculeusement en femme. Il n'a de choix qu'entre cette transformation et l'anéantissement.[...] L'extase c’est se trouver « en dehors de son propre moi ». Et si l’on considère que notre corps est notre propre maison, le délirant extatique, le « hors de soi » en quelque sorte, aura de fait bien du mal à rentrer chez lui. Je me rappelle dès lors que je reste un grand mécréant. Un de ceux qui porte malgré tout le désir d’embrasser la mystique de ces hommes et femmes comme un amant véritable. Arnaud Saury LA CLASSE VIVE Marion Aubert / Marion Guerrero Cie Tire pas la nappe (Montpellier/France) Théâtre tout public à partir de 7 ans FÉVRIER MERCREDI 03 - 15h JEUDI 04 - 10h et 14h (SÉANCES SCOLAIRES) VENDREDI 05 - 10h (SÉANCE SCOLAIRE) « Écrire c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. » Marguerite DURAS Qui es-tu ? As-tu parfois l’impression d’être quelqu’un d’autre ? Pourquoi as-tu été puni ? Est-ce que tu méritais d’être puni? Qu’est-ce que tu as mangé à la cantine ? Est-ce que tu connais l’histoire du vilain petit canard ? Et « T’en fais pas mon p’tit loup », tu l’as déjà entendue, cette chanson ? Est-ce que tu as déjà eu envie de taper ? De cracher sur quelqu’un ? Qu’est-ce que ça fait, lorsque tu fais la crise ? Voici quelques-unes des questions du « cahier d’imaginaire » posées à plus de deux cents enfants d’écoles primaires par l’auteure et comédienne Marion Aubert afin de récolter les mots beaux et violents qui nourrissent un spectacle au processus de création atypique. Sur la scène, Nestor, huit ans, aimerait bien que sa mère lui écrive une pièce de théâtre avec de la guerre et de l’action. Marion, sa maman, voudrait bien parler de tout : d’amour, de chagrin et de la mort aussi. De son cahier d’imaginaire surgissent alors des personnages forts étranges : la célèbre Marguerite Duras, un maître amoureux, un cancre, un enfant à capuche et même la petite sœur de Nestor, Héliette, qui voudrait bien participer… Marion Aubert, la comédienne Capucine Ducastelle et la metteure en scène Marion Guerrero, fondatrices complices de la compagnie montpelliéraine Tire pas la nappe, dressent le portrait sensible et profond des enfants d’aujourd’hui et de cette période de la vie si intense où s’inventent les histoires les plus folles. Texte Marion Aubert Mise en scène, scénographie et costumes Marion Guerrero Avec Marion Aubert, Capucine Ducastelle et Xavier Bazin Collaboration artistique et musicale Gaëtan Guérin Création lumières Olivier Modol Création vidéo et son Thibault Lamy Réalisation documentaire autour des ateliers Flore Taguiev Production Compagnie Tire pas la Nappe. Direction artistique Marion Aubert et Marion Guerrero. Co-production La Comédie de Saint-Étienne CDN, Ma Scène nationale de Montbéliard, Le Cratère scène nationale d’Alès. Soutien à la production Le Préau, Centre Dramatique Régional de Basse Normandie-Vire ; Aide à la création de la Région Languedoc-Roussillon. Résidence de création au Théâtre de Villeneuve-les-Maguelone (scène conventionnée pour le jeune public en Languedoc-Roussillon), à La Chartreuse, Centre national des écritures du spectacle et à Ma Scène nationale, Pays de Montbéliard. Compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Languedoc-Roussillon. Compagnie associée à La Comédie de Saint-Étienne CDN. Photos © Jean-Louis Fernandez BIOGRAPHIE LA COMPAGNIE TIRE PAS LA NAPPE La Compagnie Tire pas la Nappe est fondée en 1997 par Marion Aubert, Marion Guerrero et Capucine Ducastelle, à leur sortie du Conservatoire de Montpellier, dirigé par Ariel Garcia-Valdès. Elle est codirigée par Marion Aubert et Marion Guerrero. Depuis plus de quinze ans, la compagnie travaille à la création et la promotion des écritures contemporaines et plus spécifiquement celle de Marion Aubert, dans des mises en scène de Marion Guerrero. Auteure d’une vingtaine de pièces, Marion Aubert est éditée chez Actes Sud-Papiers. Certains de ses textes sont traduits en allemand, anglais, italien, catalan et tchèque et représentés sur les scènes internationales : festival Primeurs et le Staatstheater de Sarrebruck en Allemagne, Théâtre Divadlo Na Vinohradech à Prague, festival Voices from à San Francisco, Lark development Center de New York, Hampstead Theatre et Royal Court de Londres, festival de Naples, Teatro Eliseo de Rome dans le cadre du festival Face à Face. De 2003 à 2006, la Compagnie Tire pas la Nappe est accueillie en résidence au Théâtre des Treize Vents CDN de Montpellier, où elle crée, entre autres, « Les Histrions (détail) » de Marion Aubert, joué au Théâtre de La Colline dans le cadre du Festival d’Automne. Marion Guerrero, met en scène la plupart des textes de Marion Aubert dont « Les Aventures de Nathalie Nicole Nicole » et « Orgueil, poursuite et décapitation » présentés au Théâtre du Rond-Point à Paris. En 2012/2013, Marion Aubert est auteure associée au Théâtre Jacques Coeur de Lattes, dirigé par Frédérique Muzzolini et aux Scènes du Jura, dirigées par Virginie Boccard. Depuis 2011, la compagnie est associée à La Comédie de Saint-Étienne CDN, dirigée par Arnaud Meunier. NOTE D’INTENTION De quelques sources d’inspiration. Pressions familiales. Le projet est né d’échanges avec mon fils - Nestor, 7 ans, l’âge de raison. Me voyant souvent partie, parfois loin, en tournée, parfois enfermée dans le bureau, la tête dans mon ordi, Nestor me dit : «Quand donc m’écriras-tu un spectacle?» « Tu crois que je n’ai que ça à faire ?! » J’ai dit. « Va ranger ta chambre ! » (Je suis une maman redoutable). Lorsque Nestor eut bien rangé sa chambre (et fourré toutes ses cartes Pokémon sous son lit), je lui ai dit : « Eh bien, mon fils, sur quoi voudrais-tu que j’écrive ? » « Harry Potter, ou Le Seigneur des anneaux, ou Star Wars. » M’a-t-il aussitôt répondu. Le problème, c’est que ça ne m’intéresse pas tellement. « Ça ne m’intéresse pas tellement, Nestor. » J’ai dit. « Quoi ? ça ne t’intéresse pas, la magie ?!!! » « Tu me parles sur un autre ton là ! » « Oh mais j’ai rien dit là pff. Tu comprends rien! » Nestor est parti pleurer dans sa chambre. « Tu me dis pardon, Nestor ? » « Pardon ! » « Tu sais, Nestor, j’ai peur que tu sois déçu par mes histoires. Je veux dire, moi, ce que j’aime, c’est inventer de nouvelles histoires. Et ces histoires-là, Harry Potter, Star Wars, elles sont déjà écrites. Il nous faudrait inventer une histoire qui serait un peu comme une histoire jamais inventée. » « Oui, mais avec de l’action. » Le problème, c’est que je n’aime pas tellement l’action. « Il y a sans doute des enfants qui n’aiment pas tellement l’action. » Je dis. « Et qu’est-ce qu’ils aiment, alors ?! » « Eh bien, je ne sais pas, moi. L’amour, par exemple. Ça ne t’intéresse pas, toi, l’amour ? » « Bof. (Temps). Ben quoi ?! Chacun son truc ! Et pourquoi est-ce que tu ne pourrais pas écrire un spectacle juste pour moi ? » « Eh bien, parce que nous allons devenir très pauvres si je n’écris que pour toi, mon chéri. » « Ah. » Le lendemain, mon fils me dit : « Qu’est-ce qui t’intéresse, toi ? » « Eh bien, moi, ce qui m’intéresse, c’est ce qui se passe dans la tête des autres. [...] Avec marraine et tata Marion, nous irons dans les classes, et nous essaierons de savoir ce qu’il se passe dans la tête d’autres enfants. » « Tu nous feras une leçon ?! » « Ça sera pas vraiment une leçon. Ça sera plutôt une classe d’imaginaire. On parlera de tout ce dont on a envie de parler. » « Par exemple la question de l’abolition de la peine de mort ? Parce que je ne comprends pas pourquoi on ne tue pas quelqu’un qui tue les bébés et même ceux en train de naître ! Et pourquoiest-ce que tu ne donnes jamais au pauvre, maman ? Tu vois bien qu’il a faim! Imagine un peu !Tu serais à sa place ! Et toi tu passes tu ne lui donnes rien ! » Me dit Nestor la bouche pleine de hot dog en rentrant de la patinoire. « Eh bien oui, nous parlerons des choses du monde. Des choses extérieures, et des choses intérieures. Les choses extérieures qui nous rentrent dedans. » « Je com- prends rien. Moi, il ne m’intéresse plus trop, ton projet. » Me dit Nestor. « Eh bien, nous, il nous intéresse. » Je dis. Marion Aubert SCHITZ Hanokh Levin / David Strosberg KVS Bruxelles (Belgique) Théâtre FÉVRIER JEUDI 25 - 20h VENDREDI 26 - 20h SAMEDI 27 - 19h « Inscrivez s’il vous plaît une somme à trois chiffres, J’ai un gendre indexé au dollar Et une fille au cours du lard ! » Hanokh LEVIN Bienvenue chez les Schitz ! Une famille au sein de laquelle les sentiments se mesurent à l’aune de camions, de saucissons, de harengs au vinaigre et de boulettes de viandes, dans un monde où « la chair humaine a moins de valeur que la viande de porc ». Quand il s’agit de marier, enfin, la fille unique à un arriviste, la cellule familiale explose et chacun laisse libre cours à ses pulsions primitives… Mus par un besoin insatiable de se remplir de nourriture, d’argent ou de sexe pour combler un vide existentiel béant, les personnages campés par l’auteur israélien Hanokh Levin, nous entraînent dans une épopée grotesque et trépidante. Chez les Schitz, pas de place pour la psychologie ! Mais de l’humour, du noir, du lourd, du gras, des sarcasmes, des chansons hilarantes et une bonne dose d’irrévérence… À l’exubérance et à la truculence des mots de cet auteur majeur répond une mise en scène épurée : quatre chaises, une guitare électrique et un quatuor de comédiens percutants, aux corps qui portent les stigmates d’un monde au bord du gouffre. David Strosberg, membre de l’équipe du KVS jusqu’à 2010, est aujourd’hui directeur artistique du Théâtre Les Tanneurs à Bruxelles. Il s’empare de cette pièce politique décapante et en fait une machine à jouer jubilatoire qui met à nu un monde définitivement devenu marchandise. Texte Hanokh Levin Texte français Laurence Sendrowicz Mise en scène David Strosberg Avec Brenda Bertin, Bruno Vanden Broecke, Jean-Baptiste Szezot et Mieke Verdin Composition Bruno Vanden Broecke Musique Bruno Vanden Broecke et Jean-Baptiste Szezot Dramaturgie Hildegard De Vuyst Scénographie Michiel Van Cauwelaert Costumes Lies Van Assche Production : KVS Bruxelles. Avec les remerciements au Vlaamse Gemeenschap, Vlaamse Gemeenschapscommissie, Brussels Hoofdstedelijk Gewest & Stad Brussel. Schitz a connu sa première française au Théâtre de La Bastille Paris le 24/03/2015. Photos © Danny Willems BIOGRAPHIE DAVID STROSBERG Formé à l’INSAS, David Strosberg est actif depuis une dizaine d’années dans les communautés française et flamande. Il a débuté comme metteur en scène au Théâtre Varia avec « L’enfant rêve » d’Hanokh Levin durant la saison 20002001. Ensuite il a mis en scène « Le tueur souriant » de Jean- Marie Piemme en 2003, « Ode maritime » au Theater Zuidpool à Anvers, « un Amour déraisonnable » au Kunstenfestivaldesarts 2006, « Schitz » au KVS, « Djurjurassique bled » et « Incendies» au Théâtre National. Il a également coécrit et joué dans plusieurs projets dont notamment « Un Coq de Cordoue » de Dito’Dito, « We people » d’Union suspecte, « Kroum » de Ruud Gielens et « Minimansmo » du Théâtre de Galafronie. En 2009, il a monté « Mein Kampf (farce) » de George Tabori au Théâtre Varia. D’autre part, il a également une longue expérience en tant que dramaturge ainsi que programmateur. Jusqu’en 2010, il a fait partie de l’équipe artistique du KVS. Depuis 2010, il est directeur artistique du Théâtre Les Tanneurs à Bruxelles. ENTRETIEN AVEC DAVID STROSBERG Comment est né ce projet de mise en scène de « Schitz » ? Pour ma première mise en scène en 2000, j’ai monté « L’enfant rêve » de Hanokh Levin au Théâtre Varia. J’avais découvert ce texte et cet auteur en assistant à une lecture à Paris. Ensuite, j’ai poursuivi ma lecture de l’œuvre de Levin et, au fil de la parution des traductions, j’ai découvert « Schitz », ce devait être en 2002 ou 2003. Mon désir de monter ce texte a été immédiat, très évident, je l’ai proposé au KVS et l’aventure a commencé. « Schitz » appartient à la catégorie des « pièces politiques » de Levin, alors que « L’enfant rêve » faisait partie des « pièces mythologiques ». Chez Levin, l’écriture est très différente selon les pièces, même si l’on reconnaît que l’on a affaire à un seul et même auteur. Et je trouve cela extrêmement riche. Cela ouvre des perspectives de travail riches et multiples. « Schitz » est une pièce centrée sur la maison, l’intérieur, c’est une pièce familiale. Elle a bien sûr une vraie dimension politique, mais au premier abord, le contexte est bien celui-ci : une famille, chez elle, qui vit, qui parle. Alors que dans « L’enfant rêve », l’univers est plus baroque, il y a un plus grand nombre de personnages, on y évoque des rêves, un messie, l’exil. Outrancier, excessif, irrévérencieux, burlesque, cruel, tragique, tels sont les adjectifs auxquels on pense en lisant « Schitz ». Comment mettre en scène un tel texte ? Quels ont été vos choix ? La question de la caricature est tellement appuyée dans l’écriture de cette pièce que mon enjeu a été précisément de ne pas l’amplifier, de rester le plus possible sincère, sobre. Ayant déjà assisté à des mises en scène de « Schitz » qui jouaient au contraire sur un jeu et des costumes caricaturaux, j’ai pu mesurer combien ces choix éloignaient les personnages de nous, combien on pouvait rater alors la dimension proprement humaine de ces personnages et ce qui les relie à nous. Selon moi, les thèmes évoqués par ce texte ne sont pas caricaturaux, et ma mise en scène vise à rendre perceptible la part de fragilité, de sincérité que contiennent aussi ces personnages. Je souhaite que tout le monde puisse se reconnaître en eux. L’un de mes premiers choix de mise en scène a été de rendre obèse toute la famille. Dans le texte, seul la fille qui cherche à se marier est grosse. J’ai souhaité que tous le soient. Cela a été une décision assez instinctive. J’ai ensuite choisi de recourir à des techniques assez chères mais efficaces (au niveau des costumes) pour que l’illusion soit parfaite : les comédiens ne sont pas déguisés en gros, ils ont vraiment l’air d’être gros. Ce fut notre plus gros poste en termes d’investissement scénographique. La scénographie pour le reste est très simple, elle se compose de 4 chaises et d’une guitare. Et quand ils entrent en scène, ces 3 comédiens gros, le père, la mère et la fille, le public rit, mais d’un rire gêné. Comme s’ils riaient non pas d’une farce jouée (là le rire pourrait être franc), mais de quelque chose de plus réel, d’une obésité réelle, non factice. Notre travail sur le plateau a vraiment été guidé par un souci de sobriété, de sincérité : ne pas crier, ne pas sur-jouer, éviter les artifices. Pour les passages chantés par exemple, nous avons choisi de les faire a capela et accompagnés par une guitare, quelque chose de très simple, d’immédiat. La musique a été composée par deux des comédiens. [...] Comment qualifieriez-vous l’écriture de Hanokh Levin ? Hanokh Levin est pour moi un virtuose de l’écriture. Je qualifie son écriture d’écriture mathématique. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il est extrêmement précis : musicalement, au niveau du souffle, des respirations, du rythme. Par exemple, on ne peut absolument pas confondre, dans la pièce, les passages chantés avec les passages dits. Tout est très calculé, très précis. Pour les acteurs, c’est jouissif, il a une musicalité qui facilite la direction d’acteur. On est, avec Levin, dans un théâtre de l’immédiateté, dans lequel les personnages, les acteurs se répondent tout de suite, ce qui n’est pas le cas chez Tchekov ou chez Ibsen par exemple. Chez Levin, il n’y a pas de silences rythmiques, pas de silences d’intention car tout ce qui est pensé est dit. Tout se passe comme si les pensées parlaient. Il ne s’agit donc pas du tout d’une pièce à tiroir, à secrets, ni d’une pièce psychologique. Dans « Schitz », on est dans le bestial, les mots frappent, sont très coriaces. Et il ne s’agit pas pour autant d’un oratorio, ce théâtre est un théâtre physique, une pièce pour des corps, sur des corps, avec des corps. Les acteurs ont une vraie et belle liberté énergétique, physique. Si je devais faire des comparaisons, je dirais que pour la musicalité, Hanokh Levin se rapproche de Thomas Bernhard, et que pour ce qui concerne les personnages, il serait plutôt du côté de Werner Schwab. Entretien réalisé par Stéphanie Chaillou CHEMIN FAISANT, MARSEILLE AUTEURS FACE AU RÉEL : LE RÉEL EN JEU Julien Mabiala Bissila / Aurélia Barbet Alexandra Badea / Jean-François Comminges Théâtre – Lecture – Rencontre – Cinéma Collaboration avec la Biennale des écritures du réel – Théâtre La Cité MARS JEUDI 03 - 19h (Chemin faisant, Marseille) VENDREDI 04 - 19h (Chemin faisant, Marseille) SAMEDI 05 - 15h (Auteurs face au réel : le réel en jeu) « Le grand défi en réalité pour l’artiste comme pour l’intellectuel aujourd’hui, c’est d’exprimer le destin commun. » Éric CORIJN Chemin faisant, Marseille #2 : une plongée au coeur de trois quartiers populaires pour trois projets artistiques nés de la rencontre fructueuse d’artistes avec les habitants. Le réalisateur Jean-François Comminges installe son studio de cinéma participatif dans le ventre de la cité phocéenne : Noailles, un quartier comme un théâtre… Joliette, lattitude 43. Le long du port autonome, entre les immeubles qui poussent et les grues qui s’agitent, la cinéaste Aurélia Barbet fait chanter les habitants. Paroles d’hier et d’aujourd’hui envahissent les rues. Quant à Julien Mabiala Bissila, auteur congolais lauréat en 2014 du prix RFI-Théâtre, il confectionne un spectacle sur mesure nourri de rencontres avec une couturière et les résidents de Saint-Mauront. Trois visages d’une métropole comme la scène sur laquelle l’humain se pense et se raconte. Auteurs face au réel : Julien Mabiala Bissila donne à entendre le récit de son échappée du Congo, en 1997, en pleine guerre civile. Alexandra Badea, auteure roumaine, Grand Prix de Littérature Dramatique en 2013, partage un texte écrit sur le vif qui prend appui sur les images d’actualité circulant sur le net : une fiction poétique pour transcender le réel immédiat. Parce que du local au global, de la ville au monde, la distance est ténue : des propositions pour articuler dans un même mouvement le voir, le faire et le penser. Faire pour penser et peut-être voir autrement… Chemin faisant, Marseille « Jazz, dentelle et taffetas » un spectacle de Julien Mabiala Bissila avec Julien Mabiala Bissila, Rabia Zeroual, Gilles Campaux « Epopées »un film musical d’Aurélia Barbet « Les noaillaux » un film de Jean-François Comminges Production Théâtre La Cité, avec le soutien de la Région PACA, du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, de la Ville de Marseille et de l’Acsé dans le cadre des Contrats Urbains de Cohésion Sociale, de la Fondation Daniel et Nina Carasso. Auteurs face au réel : le réel en jeu « Après une longue apnée » lecture de Julien Mabiala Bissila « Ecritures à Vif ou Connexions » performance de Alexandra Badea Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - Théâtre La Cité, dans le cadre de la Biennale des écritures du réel #3. Une initiative du Théâtre La Cité partagée avec de nombreux lieux de la ville et de la région. Photos © Jean-François Comminges et © Théâtre La Cité NOTE D’INTENTION Chemin faisant, Saint-Mauront « Je me suis posé des questions en arrivant là. Des questions que les habitants pouvaient se poser en me voyant venir arriver. Pourquoi je suis là, pourquoi je dois être là ? Pourquoi doivent-ils me raconter leurs vécus ? Leurs histoires ? Pourquoi c’est à moi de venir écouter ces histoires. Et en fin de compte qu’est ce qui va se passer après ? Pourquoi doivent-ils me faire confiance ? Et si j’étais de la police ? Mes premiers échanges ont été d’une importance capitale pour commencer à écrire. La question de ma place s’est vite posée. Qui j’étais ? Pourquoi je faisais ce travail d’écriture ? J’étais clair. Mon travail sur ce vaste terrain consistait à circuler, observer, provoquer des rencontres pour écrire un texte pour le théâtre et qui sera joué ici et, peut-être ailleurs, avec ou pas les gens que je vais rencontrer ici. Ça dépendra. Certains de mes déplacements étaient surveillés par certains jeunes que je croisais à l’entrée de la cité. Alors la tentation d’improviser un lieu de travail, un bar du quartier, est devenue nécessaire. Dedans, il y avait un groupe de vieux et de jeunes qui jouaient aux cartes. C’était intéressant car pour moi il était question des habitués. Des gens qui vivent la réalité du terrain. J’avais mes habitudes. Je venais, je saluais tout le monde, puis je demandais le café. Y avait un écran qui diffusait le foot, un peu comme dans ma pièce « Crabe rouge » et je discutais au comptoir de tout et de rien. Je m’étais présenté comme artiste et cela a circulé dans le petit bar. Ils ont d’abord fait semblant de m’ignorer et après y en a deux, trois, qui se sont amenés pour me questionner sur ce que j’écrivais. Tout est parti de là. » Julien Mabiala Bissila Chemin faisant, Noailles « Noailles est, selon moi, le quartier des quartiers. Singulier et exemplaire dans sa profusion, il est le lieu de tous les achats et de tous les exotismes. Il est, dans ce petit périmètre palpitant de l’hyper centre, jouxtant la Canebière et le Vieux-Port, toutes les communautés de la ville métissée que j’ai élu mienne il y a déjà 20 ans, Marseille. Peut-être comme tous les lieux singuliers, Noailles fascine et Noailles effraie. Lorsqu’on y rentre, on sait en gros ce qu’on vient y faire : acheter pour consommer. Mais à vrai dire, on ne sait jamais exactement ce qu’on va y trouver, tant ce quartier est un monde en soi, un univers, où chaque croisement est l’occasion d’une réplique ou d’une scène imprévue. D’un petit monde de survivance, fait d’évènements, de récits de vie, d’une concentration de problèmes et d’humanité, Noailles est donc bien un théâtre. Un quartier, comme un théâtre. Dans toute son universalité. Aussi un lieu d’histoires… Des vieilles enseignes, qui sonnent comme autant d’institutions illustres EMPEREUR, le PERE BLAISE, SAUVEUR, LE GRAND HOTEL NOAILLES, devenu désormais HOTEL DE POLICE … Et surtout les primeurs, les commerces de viandes, de poisson, d’épices tenus principalement par les gens du Maghreb. Les boutiques et resto sénégalais. Le coin des asiatiques. Et aussi le coin des indiens. Le commerce illégal, la contrebande, prend aussi sa place. Tous les commerces, et ici on discute, sans cesse ! De quoi discute-t-on au cœur de Noailles ? Mais peut-on tout savoir ? Des souvenirs, des ragots, des affaires… Des récits : témoignages d’à-côté, ou nouvelles du Bled… On ne peut pas tout dire… Mais on doit le dire bien ! Chausser le masque qui nous va le mieux : Comédie, fantaisie, dialogues et raccourcis, inventions collectives et mise en scène d’un « drôle de drame », entre théâtre et cinéma ! » Jean-François Comminges OCCIDENT Rémi De Vos / Dag Jeanneret Cie In situ (Béziers/France) Théâtre MARS JEUDI 10 - 20h VENDREDI 11 - 20h SAMEDI 12 - 19h « Et moi je te balance un truc en travers de la gueule ! Je te balance le fer à repasser dans la gueule ça te fera passer l’envie de dire des saloperies ! Je te fais péter toutes les dents ! » Rémi DE VOS Avec un titre qui évoque le nom d’un groupuscule d’extrême droite des années soixante, Occident annonce la couleur : noire. Mais sur la scène, point de fresque politique. C’est au combat d’un couple pathétique, sur fond de misère sociale et sexuelle, que l’on assiste. Quand dire l’amour n’est plus possible, quand la frustration atteint son paroxysme, reste alors la haine. Les vannes sont grande-ouvertes et chacun laisse libre cours à ses névroses, ses peurs, ses fantasmes. Insultes, propos racistes et humiliations pleuvent comme autant de coups. Et la parole tranchante et décomplexée, les mots au vitriol, les répliques cinglantes et féroces sont balancés avec virtuosité par un duo d’acteurs réjouissants à un rythme si soutenu que le drame pourrait en devenir terriblement comique. Le metteur en scène Dag Jeanneret, membre du collectif de direction de la compagnie In Situ depuis 2002, est aujourd’hui associé à la direction de SortieOuest, domaine départemental d’art et de culture de Bayssan, à Béziers. Il crée «Occident» en 2008 ; depuis, cette chronique de la misère ordinaire écrite par Rémi De Vos a tourné dans de nombreux théâtres – TGP de Saint-Denis, Théâtre du Rond-Point, Théâtre des Halles à Avignon… Une comédie intimiste et violente qui résonne régulièrement avec nos actualités. Texte Rémi De Vos Mise en scène Dag Jeanneret Avec Stéphanie Marc et Christian Mazzuchini Scénographie Cécile Marc Lumières Christian Pinaud Ce spectacle a été créé et joué jusqu’en octobre 2013 avec Philippe Hottier. Pour des raisons de santé, il a dû être remplacé pour cette reprise par Christian Mazzuchini. Production : Cie In situ, associée à sortieOuest, Domaine départemental d’art et de culture de Bayssan – Scène conventionnée pour les écritures contemporaines. In situ - Compagnie conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon. Co-production : Théâtre d’O Montpellier. Avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon. Photos © Christophe Le Dévéhat BIOGRAPHIE CHRISTIAN MAZZUCHINI Il entre dans la danse et s’oriente vite vers le théâtre où il travaille avec Jean-Yves Picq, Pascal Papini, Chantal Morel, Cyril Grosse, Olivier Maurin, Claire Lasne, Bernard Lotti, Philippe Delaigue. Il travaille également pour la télévision et le cinéma, notamment avec Claire Denis, Luc Besson, Patrice Leconte, Hélène Angel, Gérard Pires, Olivier Marchal, Richard Berry, Claude-Michel Rome et à plusieurs reprises avec Karim Dridi, qui se fait son complice sur « Psychiatrie/Déconniatrie ». Il met en scène « Verdi Opéra », avec la famille Zanco Tu aj Me et le « Cabaret Tzigane », ainsi que « Pour expliquer ce que j’étais » de Louis Aragon. Entre 1997 et 2002, depuis la rencontre avec l’écriture de Serge Valletti, il crée, en trois volets, « Gens d’ici et autres histoires » puis « Les autres gens d’ici » et enfin « Encore plus de gens d’ici ». Derniers spectacles: « En attendant Godot » - mise en scène Marion Coutris et Serge Noyelle, « Vagabondage » - mise en scène Christian Mazzuchini, « Manguimos » - mise en espace Xavier Marchand, « Jésus de Marseille » - mise en espace Christophie Correia, « Le vivant au prix du mort » - mise en scène Christian Mazzuchini. STÉPHANIE MARC « Longtemps, j’ai voulu être majorette. Bon, ça ne s’est pas fait. Comédienne, c’était un peu pareil, des costumes, de la musique, des déplacements. Mais avec des textes. J’ai suivi la formation du théâtre universitaire de Montpellier. (A la faculté de Montpellier, il n’y avait pas de section majorette.) J’ai appris que j’aimais dire des textes, je pouvais les jouer parce qu’ils me semblaient miens : « Même si » de Christine Angot, « Les Suivantes » de Michel Foucault, des textes de Brecht et Molière, sous la direction de Denis Lanoy. Avec Eugène Durif et Catherine Beau, j’ai découvert la fantaisie et plus de liberté encore, et la musique, la chanson: « Filons vers les Iles Marquises », « Divertissement bourgeois », « Cabaret mobile et portatif » (spectacles musicaux). J’ai travaillé avec Alain Béhar, Jean-Marc Bourg, Michel Froelhy, Gilbert Rouvière, Frédéric Borie, Jacques Allaire, Luc Sabot, Dag Jeanneret autour de textes de Emmanuel Darley, Jean-Yves Picq, Shakespeare, Jean-Luc Lagarce, JeanPierre Siméon, Heiner Muller, Horvath... Dag Jeanneret sait faire une place essentielle dans son théâtre, à l’acteur et à son interprétation de la langue. « Occident » a été et reste, en autre pour cette raison, et aussi pour ce qui y est dit, un spectacle important et un plaisir immense. J’ai aussi travaillé avec Claude Guerre sur des dramatiques de France Culture, et avec l’Orchestre National de Montpellier dans le cadre des concerts éducatifs. J’ai mis en scène et interprété « Marilyn Monroe/Entretiens » d’après un texte de Michel Schneider, où je joue Marilyn Monroe (parce qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même.) Et j’ai retrouvé la chanson dans un autre spectacle que j’ai mis en scène et chanté, « Amore Variétés », spectacle musical et sentimental autour de chansons de variétés, avec rideau et short paillettes, parce que, longtemps, j’ai voulu être majorette... » Stéphanie Marc NOTES D’INTENTION Dans cette dissection au scalpel des rapports d’un couple et de ce couple au monde, dans un incessant va-et-vient horriblement drôle, il y a comme un concentré de toutes les petites misères humaines, de toutes les avanies quotidiennes, de tous les renoncements mais aussi - et paradoxalement - de tous les espoirs enfouis. « Occident », c’est une bataille à la vie à la mort entre deux êtres perdus, qui se sont comme retranchés du monde policé, dans l’absolue nécessité et la pure vanité de triompher de l’autre, de ne jamais rien céder à l’autre. Sinon, ils s’écroulent ou s’en vont. « Occident », c’est un échange âpre, trivial, dérangeant parfois dans sa violence. « Occident », c’est un art du dialogue consommé, une mécanique de précision presque vaudevillesque où le rire advient brutalement, sauvagement. Puis se glace dans la gorge puis revient encore, toujours plus effrayant. « Occident », c’est aussi la peinture de la descente aux enfers d’un homme qui peu à peu glisse vers l’extrémisme, doucement, sciemment, sans jamais s’en émouvoir. Une petite suée dans le dos de nos bonnes consciences. Dag Jeanneret, metteur en scène « Occident » est une pièce désespérée, atroce dans sa noirceur sans retour. On doit pourtant rire, sinon ça ne marche pas. La pièce, dans ce qu’elle propose, est presque inatteignable. Elle se joue constamment sur le fil du rasoir et demande pour cela de sacrés funambules n’ayant pas peur du vide… J’ai vu une représentation d’« Occident » au Théâtre Gérard Philipe, à St Denis. Dans une mise en scène de Dag Jeanneret. Il s’agissait d’un travail en cours, d’un « chantier », puisque la création est prévue en octobre de cette année. Et bien je ne croyais pas ce que je voyais ! Philippe Hottier et Stéphanie Marc étaient tout simplement incroyables et la mise en scène de Dag Jeanneret déjà d’une précision diabolique. La pesanteur et la grâce, l’amour devenu fou, la drôlerie cruelle, l’envie d’en finir, tout était là… Cela fait quinze ans que j’écris, il est très rare pour moi de voir porter à la scène un de mes textes avec autant de force. Un choc, vraiment. Rémi De Vos LE CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE Jacques Rebotier Cie voQue Compagnie en longue résidence Théâtre - Cabaret MARS VENDREDI 18 - 20h SAMEDI 19 - 19h «45.23. Arts premiers. Les arts des autres sont primitifs ou premiers, voire primaires. Les nôtres sont secondaires, et donc accessoires. » Jacques REBOTIER Bienvenue dans le monde de l’après ! Poésie, musique et politique. En compagnie de ses amis comédiens, musiciens, chanteurs, danseurs... et d’un invité surprise, Jacques Rebotier, orfèvre malicieux des mots et compositeur audacieux, orchestre une joyeuse et extravagante soirée. Il puise à la demande dans son ouvrage Description de l’omme, encyclopédie loufoque du XXIIème siècle. Anatomie, sang, passions, parole, organisation sociale, religion, moyens de production et de reproduction, sexe(s), monnaie, arts, hunivers, tout y passe, et en revue. Et tout s’explique : il y a des boules, et il y a des trous. Et dans ses 2 x 66 Brèves pour instrumentistes-parlants, il pioche à l’envi de petits solos pour différents instruments où les musiciens jouent des partitions qui sont aussi des partitions de parole. Des matériaux de sons et de mots pour nous livrer en direct dead un écho du désordre du monde et des pensées. Bienvenue dans le monde du devant. Leçons de rien et chansons à l’avenant. Du vent ! Compositeur, Jacques Rebotier écrit une musique libre, expressive, souvent liée au texte, ou virant au théâtre instrumental; poète, il crée des objets littéraires décalés et fascinants ; metteur en scène, il invente des spectacles drôles et dérangeants. Musique, texte, voix Jacques Rebotier Guitare électrique Jean-Marc Montera Violoncelle Adeline Lecce Bassons, bombarde, cervelas Marc Duvernois Invité surprise Production voQue. Coproduction L'Apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d'Oise dans le cadre d'une résidence de compositeur dispositif DGCA/SACEM. Convention Ministère de la Culture et de la communication (théâtre et musique) – DRAC Île-de-France Soutien SACEM. Photos © voQue - Les Nouvelles Aventures extraordinaires de John H. B. Oxymoron BIOGRAPHIE JACQUES REBOTIER « Je suis né au moment où je m’y attendais le moins. Tout petit déjà, je. (Papa m’encourageait.) Très déjà, tout petit. Es-tu bien sûr de ton cerveau, mon chéri ? À quatre ans je passai sous un silence. À quel âge êtes-vous passé sous le silence ? À quatre ans. À onze ans, je serai musicien, pour ne pas avoir à ne parler qu’une seule langue. À douze ans écrivain, pour penser dans les coins. À treize, rien. (...) De zéro à x ans, je restai ainsi entre la vie et la mort. Quarante et sept : pas encore dans l’espace, et déjà dans les temps ? » Autobiographies n°47, Jacques Rebotier COMPOSITEUR Jacques Rebotier écrit une musique libre, expressive, souvent liée au texte, ou virant au théâtre instrumental. Jeux de langage, formes, glissements du son et du sens, le travail de Jacques Rebotier porte avec précision sur tous les aspects du phrasé et de l’articulation, intonation, accentuation, rythme, débit. Ses oeuvres ont été créées par l’Ensemble 2E2M, l’Ensemble Intercontemporain, Ars Nova, Accroche Note, Aleph, l’Orchestre National de Jazz, Les Cris de Paris, l’Ensemble Sillages, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National d’Île-de-France, l’Ensemble Court-Circuit, le Quatuor Tana, etc. POÈTE Il est l’auteur d’une quinzaine de livres édités chez Gallimard, Verticales, Harpo &, La Ville brûle ou Aencrages & Co. Son théâtre est édité aux Solitaires intempestifs. Performeur, il est régulièrement invité à dire ses textes seul ou accompagné de complices, musiciens, chanteurs, comédiens. METTEUR EN SCÈNE Ses spectacles, dérangeants et joyeux, allient une écriture exigeante à un esprit insolite, ou plutôt d’ « incongru » : ce qui refuse de se mélanger. Il fonde en 1992 la compagnie voQue: ensemble de musique et compagnie verbale à l’origine de nombreuses créations à La Comédie Française, au Théâtre National de Chaillot, au Théâtre Nanterre-Amandiers, au Théâtre National de Strasbourg, dans les Opéras de Paris, Lyon, Montpellier et dans de nombreux pays. La compagnie sera en résidence au Théâtre Joliette-Minoterie en 2015 et 2016 et proposera deux spectacles ainsi que des nombreuses actions artistiques en direction de différents publics. LES FILLES AUX MAINS JAUNES Michel Bellier / Joëlle Cattino Dynamo Théâtre (Marseille/France) Théâtre MARS MERCREDI 23 - 19h JEUDI 24 - 20h VENDREDI 25 - 20h SAMEDI 26 - 19h « Tu es folle, tu n’arrives pas à soulever des obus et tu veux déplacer des montagnes ! » Michel BELLIER L'opinion publique les baptisait les munitionnettes, les cartouchettes ou les obusettes... Elles, se surnommaient les canaris ou les filles aux mains jaunes, à cause de la poudre de TNT qui marquait à jamais leur peau. Au cœur de la Grande Guerre, ce furent des milliers de femmes qui prirent le chemin des ateliers des usines d'armement une fois les hommes partis au front. Sur le plateau, ce sont Jeanne, Rose, Julie et Louise, quatre femmes de générations et de conditions différentes, qui témoignent par leur « petite histoire » de la grande Histoire, ce moment charnière qui fait basculer notre monde dans la modernité. Elles expérimentent tout à la fois les conditions inhumaines d'un travail extrêmement dangereux et une libération des corps, de la parole et de la pensée qui ressemblent à un début d'émancipation possible... Après le spectacle «Va jusqu’où tu pourras », présenté en mars 2013 au Théâtre Joliette-Minoterie, qui évoquait le destin des femmes migrantes, Dynamo Théâtre prolonge sa réflexion sur la place des femmes. La metteure en scène Joëlle Cattino donne à entendre le texte poignant et documenté de Michel Bellier, auteur associé de la compagnie. Dans un espace théâtral épuré et graphique, en référence à l’univers des films expressionnistes allemands, quatre actrices font sonner les mots, l’intimité des voix se mêlant aux éclats sonores et musicaux. Texte Michel Bellier Mise en scène Joëlle Cattino Avec Valérie Bauchau, Céline Delbecq, Anne Sylvain, Blanche Van Hyfte Création lumière et scénographie Jean Luc Martinez Costumes Camille Levavasseur Composition musicale et interprétation en scène Jean Philippe Feiss (violoncelle) Avec le soutien de Drac Paca, Région Paca, Ville de Marseille, Beaumarchais/SACD, Adami, SPEDIDAM, La Chartreuse-Centre National des Ecritures du Spectacle Villeneuve-les-Avignon, Théâtre Des Doms, Le Sémaphore Scène Conventionnée, Théâtre de Grasse, Scène Conventionnée, Eclats de Scènes-Culture(S) Itinérantes, Théâtre Le Public Bruxelles, Théâtre de Esch sur Alzette Luxembourg. Le spectacle est labellisé « Mission du Centenaire » et bénéficie de l’Aide à la diffusion du département du Pas de Calais. Photos © Bruno Mullenaerts BIOGRAPHIE JOËLLE CATTINO En tant qu’interprète et metteuse en scène, elle affirme depuis ses débuts une sensibilité pour la recherche d’une écriture scénique mêlant formes et styles, pièces contemporaines et adaptations de textes non théâtraux. Étudie la dramaturgie contemporaine auprès de Alain Knapp (l’acteur et la dramaturgie-Théâtre de la Tempête Paris 1991), Philippe Minyana (CNES La Chartreuse Villeneuve-Lès-Avignon 1992). Formation jeu de l’acteur, le clown auprès de Philippe Hottier (Théâtre du Phénix Paris 1986/88). Actrice au théâtre, elle a joué depuis 1984, plus d’une trentaine de pièces, notamment sous la direction de Jean-Louis Hourdin, Dominique Lardenois, Yves Fravéga, Shauna Kanter (New York), François-Michel Pesenti, Anne-M Pleis (Berlin), Gilbert Barba. Sous leurs directions elle crée des rôles issus du texte contemporain comme du répertoire classique (Adamov, Ditlevsen, Shakespeare, Brecht, Slimovitch, Goldoni, Tchékhov, Fo, Bellier, Grumberg,..). Depuis sa première expérimentation, « I don’t want to die, bad trip » d’après le Journal de Danielle Collobert, en collaboration avec Marie-Christine Soma, en 1991 au Théâtre de la Balsamine à Bruxelles, jusqu’à «Ad Vitam», de Joël Jouanneau, une commande du Théâtre d’O, Montpellier en 2009, Joëlle Cattino a mis en scène plus d’une vingtaine de spectacles originaux, mêlant textes du répertoire, textes contemporains, composition musicale et travail sur l’image. En janvier 2009 elle fonde la structure Dynamo Théâtre. Et signe les premiers envois d’une série de travaux qu’elle initie autour de l’écriture dramatique en osmose avec son propre cheminement esthétique. Elle signe entre 2010 et 2013, quatre créations originales. Elle crée également des mesures d’accompagnement culturel en direction des publics jeunes et des publics éloignés des pratiques culturelles et artistiques. MICHEL BELLIER Parallèlement à son métier de comédien, Michel Bellier est écrivain et plusieurs fois boursier (Centre National du Livre, fondation Beaumarchais), il a été lauréat des Journées de Lyon des auteurs de Théâtre 2007. Accueilli en résidence au CNES La Chartreuse, au Théâtre d’O de Montpellier, au Centre Culturel Itinérant du Nord Vaucluse Éclats de Scène, aux Rencontres de la Haute Romanche, dans le Département du Nord, au Centre Des Écritures Dramatiques WallonieBruxelles, la Marelle-Villa des Auteurs Marseille. Il a écrit une vingtaine de pièces qui ont toutes été jouées. Il anime aussi stages et ateliers d’écriture. En direction des enseignants, en milieu scolaire mais aussi à destination de populations « empêchées » et « fragiles ». Il fut observateur pour le théâtre et la littérature lors du projet Directlink 2008, échanges culturels et artistiques entre la France et la Turquie d’Asie. Il est également titulaire du Diplôme d’État pour l’Enseignement du Théâtre. NOTES D’INTENTION Les filles aux mains jaunes évoquent une période historique précise qui couvre toute la période de la 1ère guerre mondiale. Les personnages sont l’éventail des émotions par lequel ces quatre femmes nous font vivre leurs destins particuliers bouleversés par la Grande Histoire. Pour autant, la mise en scène et la scénographie, dans leurs partis pris esthétiques, s’éloigneront de toute tentative de reconstitution historique se voulant réaliste. L’univers industriel, la pénibilité de l’effort, l’accélération des cadences seront matérialisés par tout un vocabulaire de gestus symboliques. Fidèle à ma conception de l’art théâtral, le réel sera transposé. L’idée est aussi de rester au plus près d’un théâtre populaire, suscité par l’esprit du texte. Une scénographie épurée La réalisation scénique privilégiera le texte et surtout l’acteur. C’est autour de son action que s’élaborera l’espace théâtral. D’où la nécessité d’une scénographie épurée, graphique, où prédomineront de violents contrastes noir et blanc, renforçant l’expressivité des corps. Elle fera référence à l’univers des films expressionnistes allemands et constructivistes russes du début du XXème siècle, contemporains du cadre historique du récit. Espace symbolique, empreint d’une sensation de menace, l’usine, omni présente, naitra de la rencontre géométrique de lignes et de plans, de l’opposition entre ombre et lumière. Contraste, découpant, comme au scalpel, l’univers violent dans lequel évoluent ces femmes. Se dégagera de cet univers, une esthétique tourmentée, miroir de l’époque et du lieu, où se déroule l’action de la pièce Une symbiose théâtre et musique Dans ce principe d’une narration alliant assonances et dissonances, la musique prendra part à l’énergie de la scène. Dans cette relation étroite entre le théâtre et la musique, l’intimité des voix se mêlera aux éclats sonores et musicaux. Un conflit sensible, au travers duquel, s’exprimeront les choix de théâtralité de la parole. Joëlle Cattino LE CAS BLANCHE-NEIGE Théâtre Howard Barker / Carole Errante La Criatura (Marseille/France) AVRIL JEUDI 21 - 20h VENDREDI 22 - 20h SAMEDI 23 - 19h « Les jambes de la Reine ma mère sont longues mais les miennes sont plus longues Blanches et longues Exquises mes jambes » Howard BARKER Aficionada de music-hall, la danseuse, comédienne et metteure en scène Carole Errante fait un surprenant et singulier pari. Articuler les mots violents et à forte puissance poétique du dramaturge britannique Howard Barker dans sa réécriture crue et cruelle du conte de Blanche-Neige, à l’univers exubérant, sensuel et potentiellement inquiétant du music-hall. C’est une forme hybride, ludique et libérée autour d’une figure de la féminité que nous sommes invités à découvrir. Une reine, princesse et putain, à la fois fatale, fantasmée et pathétique. Une créature tour à tour fascinante et effrayante, grotesque et tragique dont le corps devient le théâtre d’un combat symbolique et sauvage entre Eros et Thanatos… Autour de la création « Le Cas Blanche-Neige », la compagnie marseillaise La Criatura développe, depuis l’automne 2014, un programme d’actions artistiques en direction de femmes de générations et d’origines différentes autour de la figure du féminin. Ces laboratoires d’échanges ont également pour objectif de multiplier les champs exploratoires et d’accompagner le processus de recherche et de création au sein de l’équipe artistique. Texte Howard Barker Mise en scène Carole Errante Avec Hélène Milano, François Cottrelle, Carlos Martins, Maurice Vinçon, Anne Naudon (distribution en cours) Dramaturge Christelle Harbonn Régisseur lumière Jean-Luc Passarelli Costumières Nicole Mandil (étapes 2013), Aude Amédéo Vidéaste Paule Sardou La création est soutenue par Le Théâtre du Merlan, Scène nationale à Marseille, Le Théâtre Joliette-Minoterie, La Ville de Marseille, Le Conseil Général des Bouches du Rhône. Le projet d’action culturelle en lien avec la création reçoit le soutien de La Fondation Abbé Pierre, Le Théâtre du Merlan scène nationale à Marseille, La Préfecture des Bouches-du-Rhône, La Région PACA, Le CUCS (Gip politique de la Ville et Conseil Général), l’Espace Culturel Busserine. Partenaires de terrain : le centre social des Flamants-Iris (13014) et l’association des « Femmes du Sud » (13015) pour la co-construction du projet ainsi que la Mairie du 15/16 ème pour son prêt de salle du centre culturel Mirabeau. BIOGRAPHIE CAROLE ERRANTE Comédienne, danseuse, metteure en scène Elle a été formée au Conservatoire National d’Art Dramatique à Marseille sous la direction de Jean-Pierre Raffaëlli ainsi qu’à l’Université de Provence où elle a obtenu une maîtrise d’études théâtrales. Initialement formée à la danse classique à l’Opéra de Marseille, puis traversant l’expérience du music-hall comme danseuse de revue, elle s’est ensuite dirigée vers la danse contemporaine puis vers la danse-théâtre. Elle se passionne également pour les danses latines (Salsa, Tango Argentin) et principalement le Flamenco (master-class avec Rafael Campallo, Pilar Ortega, Mercedes Ruiz, Juana Amaya, Israel Galvan ...). Elle travaille régulièrement comme comédienne, danseuse ou metteure en scène avec diverses compagnies telles que le Théâtre de la Mer, Théâtre Sud, Théâtre de Cuisine, Cie Itinérrances, Cie l’ombre Chinoise ou encore le Théâtre des Personnes et des Choses. Parallèlement elle joue et/ou met en scène au sein de La Criatura : « Las Chucherias dans Fuera de Compas », fantaisie théâtrale flamenca « Paradis d’Enfer », music-hall expérience. « Bang Bang », variations sur le thème du dépit amoureux. « Mademoiselle Jule », petite forme cabaret pour une comédienne berlinoise. Parallèlement à cette nouvelle création « Le Cas Blanche-Neige », elle mène, avec La Criatura, un projet d’action artistique et culturelle interrogeant la figure du féminin sur la thématique du music-hall, intitulé «Nous sommes toutes des reines» et qui sera également présenté au Théâtre Joliette-Minoterie en 2016. NOTES D’INTENTION Au cœur de ce projet on retrouve les axes fondamentaux de La Criatura : le corps, l’énergie, la figure du féminin, mis en scène dans une forme hybride et ludique qui se joue des modes, des postures et des clichés par le biais jubilatoire et ironique du jeu. Le plaisir du jeu est le moteur et l’axe principal du travail : jeu théâtral, social, érotique, politique, jeu dans le jeu où se mêlent la fiction et la réalité immédiate du plateau et des acteurs, explorant le rituel de la représentation dans une proximité scène/salle et un rapport direct au public. Ce projet convoque deux visions artistiques et esthétiques à priori fort éloignées : l’une issue du texte et de l’univers d’Howard Barker et l’autre de l’art « cabaresque ». De cet univers « cabaresque » il s’agit surtout de questionner la forme music-hall, ses pluriels, son esthétique, ses codes de jeu, ses modes de représentation ; éprouver cette forme, la déplacer, étirer ses lignes, décaler ses normes, se l’approprier, la réinventer. Au-delà de sa forme, cet art nous questionne sur notre société, ses mœurs, ses valeurs, ses modes de fonctionnement, ses représentations, son imaginaire collectif. En effet, les clichés à l’œuvre dans le monde du striptease, de la revue, du music-hall en général sont des constructions sociales et culturelles de performances de la féminité tout autant que les hommes performent la masculinité, dans une sorte de mythologie occidentale «des gestes qu’il faudrait faire pour séduire». Au-delà de l’imagerie, de l’archétype, la question trouble du genre se pose avec toute son ambiguïté et sa complexité. Aborder ces territoires est une invitation à se servir des codes masculins et féminins afin d’élargir notre vocabulaire physique, déborder, inventer et explorer d’autres voies, questionner les barrières de l’inconscient collectif. Si on peut «jouer à la femme» ou « à l’homme » peut-on alors dé-jouer ? S’agit-il de déstabiliser les distinctions même entre le naturel et l’artificiel, le fond et la surface, l’intérieur et l’extérieur, le caché et le montré ? Savoir qu’un genre se fait et se défait rend attentif à bon nombre d’aliénations, ouvre les possibles ou permet tout simplement de savoir à quoi on joue. En l’occurrence, l’enjeu est ici de jouer avec les mots d’Howard Barker, de se confronter à la langue du poète, de donner corps à ce paysage textuel saillant, à cette écriture cinglante et ciselée, simultanément brillante et obscure. [...] Le spectacle croisera plusieurs disciplines artistiques telles que le théâtre, le chant, la danse, et la musique. Outre les moments purement musicaux, nous voulons construire une véritable architecture sonore en créant un univers singulier révélateur des enjeux du drame. C’est une proposition que nous souhaitons rythmée, énergique, drôle, inquiétante et violente à la fois. L’enjeu de ce projet est d’arriver à créer un univers sensuel, transgressif et ironique, sur le fil entre le rire et l’émotion ; une forme hybride et libérée, féminine, forte et légère. Si légère … « C’est laid et c’est superbe, c’est d’un goût outrageant et exquis, c’est incomplet comme une chose qui serait vraiment belle » Huysmans, « Croquis parisiens », Les Folies Bergères (1879). La Criatura NO WORLD/FPLL Winter Family (France/Israël) Théâtre documentaire AVRIL JEUDI 28 - 20h VENDREDI 29 - 20h « Ode au monde tels que nous sommes. Des modèles, des réponses sans question, la joie planétaire. La beauté du monde est telle, qu’on le partage : lisse, démocratique, sucré, multiculturel, blanc et saturé. » WINTER FAMILY « Célébrons le simulacre ! » L’injonction sonne comme un défi pour un spectacle de théâtre documentaire. Sur le plateau, trois performers et un conférencier nous plongent au cœur du flot incessant des images et des mots qui saturent nos quotidiens hyperconnectés. Miroir tendu à notre société globalisée, « No World/FPLL » emprunte sa structure en neuf tableaux à la « Divine comédie » de Dante. Beauté, social-démocratie, amour, femmes, nourriture, jeunesse, capitalisme, multiculturalisme et joie sont alors comme autant de jalons dans un spectacle performance revisitant les codes des célèbres TED - ces conférences internationales qui réunissent des personnalités de tous domaines afin de partager, à l’heure du net, des idées puissantes pour changer la vie… Le duo franco-israélien Winter Family, remarqué en 2011 avec « Jérusalem plomb durci », un portrait mordant d’Israël, est actuellement « artiste associé » au CentQuatre à Paris. Cette compagnie à l’univers musical étrangement poétique et saturé fabrique des objets inclassables mêlant performance, danse, vidéo et théâtre documentaire. Politique mais non didactique, « No World/FPLL », présenté dans l’édition 2015 du Festival d’Avignon, nous invite à partager une forme nouvelle, embarrassante, apocalyptique et joyeuse avant de nous laisser le choix de chercher, comprendre, décider, agir ou non… Conception, mise en scène, scénographie Winter Family (Ruth Rosenthal et Xavier Klaine) / Avec Johanna Allitt, Mahamadou Gassama, Guy-Marc Hinant, Ruth Rosenthal / Voix additionnelles Emmanuelle Klaine, Evelyne Klaine, Saralei Klaine, Olivier Pérola / Traductions Yves Valentin, Marlon Jones Lumière Jérémie Cusenier, Julienne Rochereau / Conseil chorégraphique Damien Jalet, Silvia Bidegain / Consultant vidéo Jérôme Vernez / Ingénieur du son Sébastien Tondo / Régie son et vidéo Xavier Klaine / Régie Générale Julienne Rochereau / Construction du décor Ateliers Théâtre de Vidy / Remerciements Yael Perlman. Spectacle en français et anglais sous-titré en français et anglais Production Théâtre Vidy-Lausanne et Compagnie Winter Family. Coproduction Centquatre-Paris, Les Quinconces – L’ESPAL, Scène conventionnée Le Mans, Théâtre Paul Eluard, Choisy-le-Roi. Avec le soutien de Centre culturel ABC, La Chaux-de Fonds, La Fonderie, Le Mans. Aide à la production de la Région Ile-de-France et de la DRAC Ile-de-France. Répétitions et création à Vidy. Winter Family sont artistes associés au Centquatre-Paris depuis 2011 Photos © Samuel Rubio BIOGRAPHIE WINTER FAMILY est tout d’abord un duo de musique expérimentale : l’artiste israélienne Ruth Rosenthal et le musicien Xavier Klaine se sont rencontrés à Jaffa en 2004. Ruth dit ses textes et joue de la batterie, Xavier joue du philicorda, du piano, des grandes orgues et des harmoniums. Depuis cette date, ils traversent le monde de New York à Paris, de Jérusalem à la Lotharingie, et composent de la musique. Si trois albums ont été enregistrés depuis 2008, Ruth Rosenthal et Xavier Klaine aiment aussi collaborer avec d’autres artistes, performeurs, compositeurs, chorégraphes, vidéastes, photographes. En 2010, ils sont lauréats de la Villa Médicis-Hors les murs et partent à New York afin de commencer leurs recherches inspirées du concept « Iconographie et Circulation » de Jean Gottmann. Ils créent leur premier spectacle de théâtre documentaire « Jérusalem Plomb Durci » sous-titré « Voyage halluciné dans une dictature émotionnelle » - un spectacle qui, ne se conformant à aucun code du genre, s’est inventé une très active liberté - , lauréat du Festival Impatience à Paris en 2011, qui sera ensuite présenté, entre autres, au Festival d’Avignon en 2012. Ils décident de s’installer à New York et vivront deux ans dans le quartier caribéen de Brooklyn. Participant à la vie active locale, ils collectent images, textes et sons. Au Festival d’Avignon 2012, ils signent la création musicale de « La Mouette » d’Anton Tchekhov, mise en scène par Arthur Nauzyciel, et imaginent un concert intitulé « Brothers » avec orgue et textes en hébreu et en anglais au temple Saint-Martial. Ils résident désormais à Tel-Aviv. RUTH ROSENTHAL Interprétation, conception, mise en scène et scénographie. Née à Haïfa en 1977. Diplômée de la School of Visual Theatre de Jérusalem, elle a créé et participé en tant que performeuse et créatrice-lumières à diverses pièces, installations et performances en Israël et en Europe et a travaillé pendant plusieurs années à l’Opéra de Tel-Aviv. Depuis 2009, Ruth Rosenthal a joué en outre dans « My Flowers » de Valeria Apicella et psalmodie dans «Le Cantique des cantiques - hommage à Mahmoud Darwich» de Rodolphe Burger. XAVIER KLAINE Conception, mise en scène et scénographie Né à Nancy en 1973. Bassiste de plusieurs groupes de hardcore avec lesquels il publie des albums et fait de nombreux concerts dans les années 90, il obtient un Premier Prix (médaille d’or) de piano et de musique de chambre au Conservatoire National de Région de Nancy puis enseigne le piano à Paris. Il poursuit un 3ème cycle de Géographie Politique et Culturelle à l’Université Paris IV Sorbonne et se spécialise dans l’étude des diasporas centre-asiatiques sous la direction de Paul Claval. Il se tourne en 2001 définitivement vers la création musicale. Il collabore alors avec un grand nombre d’artistes puis rencontre rapidement Ruth Rosenthal à Jaffa. Il est l’un des fondateurs du FPLL. ENTRETIEN Dans votre présentation de «No World/FPLL», vous parlez de la beauté du monde. Vous écrivez: elle «est lisse, démocratique, sucrée, multiculturelle, blanche et saturée». Pouvez-vous commenter ce constat, ironique ou désabusé, qui semble être au cœur de votre prochain spectacle ? Xavier Klaine : C’est un constat assez optimiste finalement plutôt qu’ironique. Apocalyptique donc optimiste. Ruth Rosenthal : Dans «Jérusalem Plomb durci», comme dans «No World/FPLL», on a une vision politique, un avis, mais on ne veut pas les déposer comme ça sur le plateau. C’est plus intéressant de découper un morceau de réalité et de laisser les spectateurs comprendre, chercher, décider ou ne pas savoir. «Jérusalem Plomb durci» était un spectacle politique mais pas un acte politique. C’est très différent. L’activisme est utile mais la voie est étroite. C’est peut-être pour ça que ce spectacle a posé des problèmes aux activistes des deux côtés. Dans «No World/FPLL», c’est pareil. On propose ce nouveau produit, le Monde, lisse, démocratique, prétendument multiculturel, fait par les blancs : on le partage beaucoup, jusqu’à la saturation. Nous voulons faire ressentir l’embarras agréable que nous ressentons tous face à cette saturation. XK : Dans cette société de flou, l’indignation rassurante et connectée nous empêche de chercher un nouveau modèle. Ce qui n’est pas très important : il n’y a pas de véritables enjeux de toute façon parce qu’on ne meure pas de faim en masse là où l’on s’indigne sur un ordinateur Apple. Que l’on cache la pomme avec un autocollant Occupy ou pas. Alors on share un lien, on hérite doucement, on prend en photo son assiette et ses gosses. C’est plutôt joli, addictif, et en effet embarrassant. Mais quelle est votre position, alors ? Et pourquoi monter un spectacle ? RR : Peut-être qu’on est nihilistes malgré nous. Ou alors plutôt situationnistes. Avec notre théâtre documentaire, on désire capter les flux, nos apriori face à nos postures, zoomer et les restituer. XK : Ce qu’on cherche aussi, c’est ouvrir la possibilité d’une troisième voie pendant le spectacle. Le FPLL. Va-t-on réussir ou échouer ? On n’en sait rien encore. Nous travaillons avec Guy-Marc Hinant, l’idéologue wallon du FPLL. Ce qui nous intéresse au fond, c’est la nausée perpétuelle. L’embarras doux que nous ressentons tous. C’est comme les résolutions de l’ONU sur la question israélo-palestinienne: l’ONU «reste saisie de la question». Nous aussi, nous restons saisis. On est populistes, mais sans haine, sans ennemi. Est-ce possible ? On verra [...]. LES RENDEZ-VOUS Le Théâtre Joliette-Minoterie propose des rendez-vous réguliers pour vous accompagner et vous surprendre tout au long de la saison. Ces moments de convivialité et de partage sont l’occasion de se rencontrer, de pratiquer ensemble et de découvrir autrement le théâtre et les artistes de la saison. LES RENDEZ-VOUS DE LA BIBLIOTHÈQUE Des rencontres avec des auteurs, des débats, des master-classes, des ateliers d’écriture, des lectures autour des écritures dramaturgiques contemporaines. LES BORDS PLATEAUX Des moments d’échange avec les équipes artistiques à l’issue des représentations. LES IMPROMPTUS D’autres rendez-vous vous attendent au fil de la saison, laissez-vous surprendre par une petite forme en salle, une mise en bouche artistique au restaurant... Suivez l’actualité de ces rendez-vous sur notre site internet www.theatrejoliette.fr, sur nos réseaux sociaux, et en vous inscrivant à la newsletter. L’ATELIER DE PRATIQUE ARTISTIQUE Théâtre, musique et poésie Cette saison, l’atelier de pratique amateur se construit autour de l’univers joyeux et foisonnant de Jacques Rebotier. Cet atelier est ouvert aux adultes désireux de se confronter à une pratique théâtrale, musicale et poétique. Tous les lundis soirs de 19h à 22h au Théâtre Sous la direction d’Agnès Audiffren et François Champeau Réunion d’information le lundi 28 septembre à 19h Début de l’atelier le lundi 05 octobre à 19h Tarifs : 170€ / trimestre Tous niveaux confondus à partir de 18 ans Renseignements et inscriptions auprès du Théâtre au 04 91 90 74 28 – [email protected] LE THÉÂTRE ET VOUS Le service des relations avec le public vous accueille, vous conseille et vous guide tout au long de la saison, alors n’hésitez pas à prendre contact avec nous. Rachida Rougi, Responsable des relations avec le public / 04 91 90 74 29 / [email protected] LES SPECT’ACTEURS PASSEZ DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR, AU CŒUR DE L’INVISIBLE DU THÉÂTRE JOLIETTE-MINOTERIE. Envie de nous accompagner, de nous soutenir, de partager avec nous de belles aventures artistiques et humaines, Devenez Spect’ACTEUR du Théâtre Joliette-Minoterie ! Vivez de l’intérieur le quotidien d’un théâtre Soutenez et défendez le projet artistique en diffusant l’information du théâtre de vos amis, vos collègues, votre famille, dans votre quartier... Proposez vos idées pour que le théâtre rayonne Parrainez toute personne qui serait curieuse de découvrir la programmation. Participez à nos différents rendez-vous Bénéficiez d’un tarif préférentiel pour l’achat du Passeport Joliette Profitez d’invitations tout au long de la saison. Échangeons ensemble sur les projets du théâtre et votre rôle de Spect’acteur lors de rencontres conviviales au théâtre Réunion d’information samedi 19 septembre à 16h LES RELAIS (Comités d’entreprises, associations, groupes d’amis, étudiants…) FAITES PARTAGER VOTRE PASSION POUR LE SPECTACLE VIVANT ! Rassemblez un groupe et devenez relais. Faites bénéficier d’un tarif préférentiel à votre groupe sur l’ensemble des spectacles programmés. En tant que relais, profitez d’invitations ponctuelles aux spectacles, aux pots de premières et aux soirées festives. Tarif groupe à l’unité : 14 euros (au lieu de 20 euros) Passeport Joliette groupe : 10 euros le passeport (au lieu de 16 euros), 8 euros la place (au lieu de 12 euros) Les soirs de votre venue en groupe, il est possible de privatiser un espace au bar pour partager un verre avant ou après le spectacle. LES SCOLAIRES À L’ÉCOLE DU JEUNE SPECTATEUR Proposer « une école du spectateur » à vos élèves, c’est permettre un échange privilégié avec les artistes, et c’est aussi faire découvrir le quotidien d’un théâtre au contact des différentes équipes présentes (artistiques, techniques et administratives). L’école du spectateur leur propose tout au long d’une année scolaire de développer leur connaissance du spectacle vivant, leur esprit critique, leur capacité d’écoute et d’échange autour des spectacles vus. En dehors de ce parcours, il est également possible d’élaborer ensemble un projet à partir de vos centres d’intérêt et de vos objectifs pédagogiques, en lien avec la programmation. PROGRAMMATION SCOLAIRE Papa part, maman ment, mémé meurt Octobre 2015 5ème, 4ème, 3ème et lycée Peau d’âne Dès 6 ans Novembre 2015 du CP AU CM2, 6ème et 5ème Liaisons ternaires Dès 8 ans Décembre 2015 du CE2 AU CM2, collège Classe vive - dès 7 ans Février 2016 du CE1 AU CM2 Il est également possible d’assister aux représentations en soirée. Tarif scolaire (primaire) : 4 euros / Tarif scolaire (secondaire) : 6 euros LES ASSOCIATIONS OSEZ FRANCHIR LES PORTES DU THÉÂTRE ! Vous souhaitez faire découvrir à vos publics l’envers du décor, les métiers, rencontrer les équipes du théâtre et bien plus encore ? Il est possible de construire ensemble un parcours personnalisé en fonction de vos attentes allant de la simple visite des coulisses jusqu’aux étapes de création d’un spectacle, voire un atelier de lecture ou d’écriture en lien avec La bibliothèque de théâtre contemporain. LES ENTREPRISES PARTAGEZ LA DÉCOUVERTE ET LE PLAISIR D’UN MÊME SPECTACLE Organisez votre soirée au théâtre (spectacle et apéritif dînatoire), profitez d’un accueil personnalisé, rencontrez les artistes après le spectacle. Différents espaces du théâtre peuvent être privatisés pour vos événements (séminaires, conférences, soirées événementielles…). Pour la location des espaces uniquement, contactez Haïm Menahem / [email protected]. LE THEATRE EN ACTION(S) Le Théâtre Joliette-Minoterie poursuit sa mission de développement de projets exigeants et fédérateurs tout au long de la saison, signe de son engagement constant pour encourager l’accès aux pratiques culturelles et artistiques pour le plus grand nombre. Ces actions se déroulent dans les écoles, les lycées en passant par les collèges, le secteur associatif, le milieu hospitalier, les entreprises, accompagnées exclusivement par des artistes professionnels qui vont dans le même sens que la structure en matière d’ouverture et de souci de cohésion sociale. LES COMPAGNIES EN LONGUE RÉSIDENCE Après les Cies Cartoun Sardines Théâtre, Lanicolacheur et Tandaim, c’est au tour des Cies Didascalies and Co. et voQue d’accompagner les projets du Théâtre Joliette-Minoterie pour un voyage au long cours de dix-huit mois. Durant cette traversée, ces compagnies dirigées respectivement par Renaud Marie Leblanc et Jacques Rebotier impulseront leurs « marques de fabrique » dans toutes les actions menées au sein du Théâtre. Ainsi, l’atelier de pratique amateur, les ateliers en milieu scolaire, les déambulations artistiques à l’hôpital Européen, certains rendez-vous comme Livraison, se verront offrir des temps de rencontre particuliers avec deux chefs d’orchestre-metteurs en scène que nous sommes heureux d’accueillir cette saison. Ils vous surprendront également au coin d’une rue avec un concert-lecture, au sein de votre entreprise avec « Phèdre », petite forme spectaculaire de douze minutes… LE THÉÂTRE AU LYCÉE Le Théâtre Joliette-Minoterie mène avec des comédiens professionnels des ateliers de pratique artistique auprès des élèves de l'option facultative théâtre des lycées Victor Hugo, Montgrand et Saint-Exupéry. Initiation artistique de qualité, ces partenariats au long cours donnent lieu chaque année à des représentations ouvertes sur le plateau et permettent aux élèves de participer activement à la vie artistique du Théâtre en étant pleinement associés à des manifestations telles que Livraisons, temps de lectures qui rassemblent comédiens, professeurs et élèves. LE THÉÂTRE À L’HÔPITAL Dans la continuité des actions menées au sein du dispositif « Culture et Santé », le Théâtre prolonge sa collaboration complice avec l’Hôpital Européen-Marseille. Que ce soit en chambres mais aussi dans les couloirs, dans certains services de soins intensifs, dans les salles d’attente, les comédiens et musiciens professionnels interviennent auprès des malades et de leurs familles, auprès du personnels soignant. Petites formes théâtrales et musicales, lectures, poèmes sont au rendezvous, une à deux fois par mois. LE THÉÂTRE OUVRE SES PORTES À l’Université d’Aix-Marseille Le Théâtre Joliette-Minoterie initie cette année un partenariat avec l’Université d’Aix-Marseille et accueille en juin 2016 la production universitaire « El Retablo de las Maravillas » (Le Tréteau des Merveilles) de Miguel de Cervantes, avec les étudiants de la section théâtre sur une mise en scène de Marie Vayssière. Miguel de Cervantes n'est pas seulement l'auteur du célèbre Don Quichotte de la Manche, il a écrit aussi de nombreuses pièces de théâtre : drames, comédies et intermèdes. Ces derniers, par leur brièveté et leur côté incisif, donnent à Cervantes l'occasion de se livrer à un véritable jeu de massacre et à une critique sociale virulente et réjouissante. « Le Retable des Merveilles », écrit aux alentours de 1615, est une de ces remarquables petites pièces. Au Conservatoire national à rayonnement régional de Marseille Le CNRR d’art dramatique et le Théâtre Joliette-Minoterie collaborent depuis de nombreuses années. Les espaces de travail du théâtre sont investis par les élèves en fin de saison pour la présentation des travaux qui sont dirigés, au sein du conservatoire tout au long de l’année par Jean-Pierre Raffaelli et Pilar Anthony. Au Festival de théâtre amateur La Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d’Animation organise ce festival depuis 1999. Les spectacles, sélectionnés par un jury, sont accueillis dans les mêmes conditions que les professionnels. Depuis 2008, le Théâtre JolietteMinoterie lui ouvre ses portes pour un rendez-vous festif. LE THÉÂTRE EN PROXIMITÉ « La Joliette / Nous sommes toutes des Reines » En avril 2016, le Théâtre Joliette-Minoterie accueille la création de la compagnie La Criatura « Le Cas Blanche-Neige » écrit par Howard Barker. La Criatura est une compagnie de théâtre dont l'impulsion artistique repose sur le corps, l'énergie, le féminin, suivant une ligne théâtrale et dansée interrogeant le rapport au public dans une forme spectaculaire proche du cabaret ou de la performance. Explorant avec malice les codes de la représentation, La Criatura aime traverser les clichés et notamment ceux qui circulent autour des représentations de la Femme. C’est dans cette voie, jalonnée par des ateliers d’écriture et de théâtre-cabaret, que nous proposons à un groupe de femmes du 2ème arrondissement de Marseille de vivre cette aventure artistique pour aboutir à une présentation publique sur le plateau du Théâtre le 31 mars 2016. En ouvrant des espaces de liberté et de partage, ce travail participe pleinement au processus de création de la pièce à venir. Renseignements auprès de Chantal Enéa 04 91 90 83 71 – [email protected] INFORMATIONS PRATIQUES LE PASSEPORT JOLIETTE « Offrez-vous toute la saison à prix réduits » Les avantages du Passeport • Tarif préférentiel pour tous les spectacles de la saison • Réservation prioritaire pour toute la saison au plus tard un mois avant la date du spectacle • Tarifs préférentiels et offres privilégiées dans les structures partenaires – Festival actoral, Dansem, marseille objectif DansE, Festival Parallèle-KOMM’N’ACT, la Cité-Biennale des écritures du réel, KLAP Maison pour la danse, Festival Les Musiques-Gmem - et le J5/ArchiCulturel regroupant le Silo, le Dock des Suds, le Frac, les ABD Gaston Defferre et le Théâtre Joliette-Minoterie (offres à découvrir dans notre newsletter) • Accès gratuit à La bibliothèque du théâtre (prêt et consultation) • Invitation au spectacle inaugural et à la soirée d’ouverture de la nouvelle saison (dans la limite des places disponibles). FORMULE SPÉCIALE PASSEPORT JOLIETTE ++ A partir de 3 spectacles, bénéficiez d’avantages supplémentaires : • Pour chaque création*, vous bénéficiez d’une place gratuite et vous pouvez faire bénéficier du tarif préférentiel Passeport à une personne de votre choix. • Tarif préférentiel pour nos ateliers de pratique artistique (excepté les ateliers amateurs du lundi) • Invitations à des soirées festives et à d’autres surprises tout au long de la saison. Passeport nominatif, valable une saison. TARIF PLEIN TARIF RÉDUIT (demandeurs d’emplois, intermittents) TARIF RÉDUIT (étudiants) Prix du passeport16 € 10 €10 € Prix du billet12 € 8 € 6 € *Cette saison, quatre créations sont programmées : « Papa part, Maman ment, Mémé meurt », « DOE [Cette chose-là]», « Liaisons ternaires » et « Le Cas Blanche-Neige ». BILLETS À L’UNITÉ Vous pouvez réserver vos billets à l’unité tout au long de la saison. TARIF PLEIN Billet à l'unité 20 € Billet tarif de groupe14 € TARIF RÉDUIT TARIF RÉDUIT TARIF RÉDUIT (demandeurs d’emplois, (étudiants) (moins de 18 ans) intermittents) TARIF RÉDUIT (bénéficiaires des minima sociaux) 12 € 10 € 6 € 3 € 10 € 6 € - - Soirée inaugurale « Nos petits zommes providentiels » le samedi 19 septembre à 19h / tarif unique 14 € MODALITÉS DE VENTE • En ligne (paiement sécurisé) : www.theatrejoliette.fr • Vente au guichet du théâtre, du mardi au vendredi de 10h00 à 13h00 • Vente par téléphone au 04 91 90 74 28, du mardi au vendredi de 10h00 à 13h00 • Réservation par mail : [email protected] • Billetteries extérieures Billets disponibles à l’Espace culture (42 la Canebière, 13001 Marseille) et en ligne : www.espaceculture.net Billets disponibles dans les magasins FNAC et en ligne www.fnac.com Les places réservées doivent être retirées à l'accueil du théâtre au plus tard 20 minutes avant le début de la représentation. Le placement en salle est libre. La billetterie est ouverte une heure avant le début de chaque spectacle. Par respect pour les artistes et le public, nous ne pouvons garantir l'accès aux salles une fois le spectacle commencé. MODES DE PAIEMENT • Espèces au guichet du théâtre • Chèque • Carte bancaire • Chèque l’Attitude 13 du Conseil Général 13 • Pass Culture + du Conseil Régional PACA • Carte AMU (partenariat avec Aix-Marseille Université) HORAIRES DES REPRÉSENTATIONS (Horaires habituels sauf mentions contraires dans la brochure et sur le site internet) Mardi - Mercredi - Samedi : 19h / Jeudi - Vendredi : 20h / Dimanche : 15h Attention ! Pour les spectacles en collaboration, ces horaires peuvent être modifiés, merci de consulter notre site internet. ACCESSIBILITÉ Personnes à mobilité réduite / Des places sont réservées pour les personnes à mobilité réduite. Un ascenseur permet d'accéder facilement aux salles de spectacles. Pour vous accueillir dans les meilleures conditions, pensez à nous prévenir au moment de la réservation. Malentendants / Les deux salles du Théâtre Joliette-Minoterie sont équipées de boucles auditives. Pour en bénéficier, merci de le préciser lors de la réservation. LA BIBLIOTHÈQUE DE THÉÂTRE CONTEMPORAIN La bibliothèque du théâtre vous accueille le lundi de 11h à 17h, le mardi et jeudi de 14h à 18h et le mercredi et vendredi sur rendez-vous. La consultation à la bibliothèque est libre et accessible à tous. Le Passeport Joliette (cf. pages pratiques) vous permet d’emprunter des ouvrages, un chèque de caution est demandé lors de votre première visite. Renseignements au 04 91 90 83 70 LE BAR DU THÉÂTRE Espace convivial et spacieux, le bar du théâtre vous accueille avant et après chaque représentation. Le bar est également ouvert le midi, du lundi au vendredi, et propose une restauration légère, inventive et goûteuse qui change au fil des saisons, et à des prix raisonnables. L’endroit idéal pour se retrouver entre amis, rencontrer les artistes autour d’un verre ou d’une assiette. Il est possible d’effectuer des réservations de groupes pour le déjeuner et le soir des représentations. Réservations au 04 91 90 71 45 HÉBERGEMENT Le Théâtre Joliette-Minoterie travaille en partenariat avec l’Hôtel suite Novotel Marseille centre Euromed. Fournisseur officiel hôtelier de la saison. Réservations au 04 91 01 56 50 - www.suitenovotel.com VENIR AU THÉÂTRE • Métro : Ligne 2 - arrêt Joliette • Tramway : Lignes T2 et T3 (nouveau !) - arrêt Euroméditerranée Gantès • Vélo : 3 stations Le Vélo, autour de la place de la Joliette • Bus : lignes 35, 55, 82 • Voiture : Stationnement parking Espercieux (Sté Q-Park), rue des Docks, à 50 m du théâtre. Parking Arvieux et parking Terrasses du port à 100 m du théâtre. ÉQUIPE Direction Pierrette Monticelli et Haïm Menahem Chantal Enéa secrétariat général / Nadja Leriche administration générale / Anita Menahem entretien / Christian Noël régie générale / Rébecca Piednoir bibliothèque / Rachida Rougi relations avec les publics et presse / Philippe Séjourné secrétariat technique, accueil Le Théâtre Joliette-Minoterie remercie tous les techniciens et artistes intermittents qui travaillent régulièrement ou plus ponctuellement au Théâtre Joliette-Minoterie. PARTENAIRES Le Théâtre Joliette-Minoterie, Scène conventionnée pour les expressions contemporaines, est subventionné par la Ville de Marseille, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, le Ministère de la Culture et de la Communication / Direction Régionale des Affaires Culturelles PACA, et la Région Provence- Alpes-Côte d’Azur. Les collaborations cette saison Festival actoral, Marseille Objectif Danse, Dansem, La Cité-Biennale des écritures du réel, KLAP Maison pour la danse, Festival Parallèle-Komm’n’act, Festival les Musiques- Gmem- CNCM-Marseille, J5 / ArchiCulturel Les partenaires réguliers de nos actions Le CIERES, le Centre social Baussenque, Petitapeti, le GRETE, l’R de la mer, l’association SARA, Culture du Coeur La cité des Entrepreneurs, l’Hôpital Européen-Marseille, le CNRR de Marseille, La Maison Antoine Vitez, la réplique, AixMarseille Université, les lycées Montgrand, St Exupéry, Victor Hugo, les collèges JC Izzo, St Joseph Viala, Olympe de Gouges Les projets d’action culturelle sont financés par le Théâtre Joliette-Minoterie avec l’aide des dispositifs CUCSPolitique de la Ville de Marseille, du Ministère de la Culture et de la Communication - Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Conseil général des Bouches-du-Rhône, de l’Hôpital Européen-Marseille, des Mutuelles France Plus. Théâtre Joliette-Minoterie // Scène conventionnée pour les expressions contemporaines 2 place Henri Verneuil – 13002 Marseille 04.91.90.07.94 (administration) / 04.91.90.74.28 (billetterie) / www.theatrejoliette.fr