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Les différents diagnostics
sur le secteur des PME au
Sénégal comme partout
ailleurs en Afrique sont
sans appel ; cette catégo-
rie d’entreprise est un grand corps
malade. Il souffre de plusieurs maux
et il souffre atrocement malgré la
multiplicité des médecins qui s’affai-
rent autour de lui chacun pensant dé-
tenir la potion magique. Les pilules et
autres médicaments qui lui sont ad-
ministrés n’ont jusqu’ici produit qu’un
taux de mortalité inquiétant dans la
population des PME.
Il n’est donc pas étonnant que les
chemins de la réussite soient multi-
ples et qu’il existe toujours un do-
maine où une bonne gouvernance
publique lui permet de réussir. C’est
notamment le cas du secteur des
PME. Ces dernières sont toujours
dans l’expectative et s’impatientent
d’avoir un dispositif cohérent et effi-
cient de coordination des appuis qui
leur sont destinés, des banques et
instruments de financements capa-
bles de redynamiser le secteur, un
accès facilité à la commande pu-
blique, une fiscalité sur mesure…
Avec l’entrée en vigueur du Tarif Exté-
rieur Commun de la CEDEAO depuis le
01 janvier 2015, et à quelques enca-
blures de la nouvelle Loi de développ-
ment des PME, et la signature
imminente des Accords de Partenariats
Economiques avec l’Union euro-
péenne, ne devrons-nous pas nous
inspirer du Small Business Act de
l’Union Européenne qui a permis de
mettre en œuvre un vaste ensemble
de mesures favorables aux entre-
prises ayant pour but de rendre la vie
plus facile aux PME, et avec un prin-
cipe sacro saint intitulé : «Penser aux
PME d’abord»? Un principe qui veut
que la priorité soit accordée aux PME
dans tous les états membres de
l’Union européenne dans la défini-
tion des politiques. Ce vaste pro-
gramme que déroule l’Union
européenne depuis le début de la
crise en 2008, a été conçu pour ac-
compagner les 23 millions de PME
qui forment l’épine dorsale de l’éco-
nomie européenne, soit 98 % des
entreprises européennes tant dans
l’accès aux marchés publics à l’échelle
nationale, et à l’intérieur de l’union,
que dans l’accès aux financements, à
l’internationalisation et à la conquête
des marchés émergents etc.
Nos engagements et les nouvelles
échéances ne nous donnent plus
beaucoup de temps ; parce que nos
entreprises doivent être prêtes à aller
en compétition avec ces PME soute-
nues du reste pendant très long-
temps par leurs états respectifs, et
par la Commission de l’union euro-
péenne elle même. Aussi, une feuille
de route écrite comme une partition
musicale est plus que nécessaire
pour le secteur des Pme. Autrement
dit, un grand dessein, une grande vi-
sion, des mesures fortes, suscepti-
bles de remotiver durablement les
acteurs du secteur des Pme. Ce pré
requis est d’une grande urgence
quant on sait que ces nouveaux défis
ont leurs exigences : plus de produc-
tion locale de matières premières,
plus de transformation de ces ma-
tières premières, plus de compétiti-
vité de nos produits, plus de qualité,
plus de résilience de nos entreprises,
et d’autres grands défis à relever.
Les plus hautes autorités du Sénégal
connaissent parfaitement bien la
problématique de développement
des PME. Il ne reste plus qu’une vo-
lonté forte et éclairée, bref, un vrai
leadership ! Puis, assigner des objec-
tifs qualitatifs de coordination des
appuis, et des objectifs quantitatifs
de financement du secteur à tous les
acteurs concernés, le tout dans un
environnement des affaires pro-
PME.
Enfin, si nous voulons rapidement
atteindre nos objectifs de transfor-
mation structurelle de nos écono-
mies dont les PME doivent être des
artisans premiers, au regard de la
configuration actuelle du tissu éco-
nomique de nos états constitué à
plus de 90% de PME, PMI, TPE et
Micro entreprises, nous ne pouvons
pas ne pas insister sur l’approche
chaînes de valeurs, gage de l’intégra-
tion harmonieuse agriculture-indus-
trie, et vivier important pour le
maillage du territoire national en
PME PMI créatrices de richesse et
d’emplois durables.
Editorial
3
PME-Infos - Magazine de Promotion des PME-PMI - Février -Mars 2015
Priorités aux PME face à
ces nouveaux défis !
Bacary SEYDI, Directeur de la publication