Des Fondements Historiques Du Capital Humain Au Concept De Comptabilité Des Ressources
Humaines…………………………………………….……………. Mr. Abdellaziz AMOKRANE
Revue des Sciences Économiques et de Gestion N°08 (2008)
fixe », l’habilité et l’utilité des activités des êtres humains. Il soutient que
« l’habilité de l’homme peut être vue comme une machine qui a un coût
réel et qui génère du profit »
.
Les économistes qui considèrent les êtres humains ou leur habilité et
leur savoir- faire comme capital ont fondamentalement adopté deux (02)
méthodes pour estimer la valeur des êtres humains
.
La première méthode est le procédé du coût de production qui
consiste à évaluer le coût réel (ensemble des dépenses
nécessaires) supporté à la production d’un être humain ;
La deuxième méthode est le procédé de la valeur actuelle des
revenus futurs qu’un individu est susceptible de produire.
L’introduction du traitement des êtres humains dans l’analyse du
capital n’est pas une donnée nouvelle ; Elle remontre aux environs de
1691, quand Sir William Petty (2) tenta, pour la première fois, d’estimer
la valeur monétaire des êtres humains. Selon S.W. Petty, le travail est
« père de richesse » et doit, par conséquent, être inclus dans toute
estimation des richesses nationales. A cet effet, S.W. Petty a estimé la
valeur du stock de capital humain en capitalisant les salaires (fiches de
paie) à perpétuité au taux d’intérêt du marché ; salaire qu’il détermine en
déduisant du revenu national le revenu personnel.
S.W. Petty, dans son analyse, n’a pas tenu compte du coût de
maintenance des travailleurs avant capitalisation de leurs revenus. En
dépit de cette limite, son approche donne une parfaite approximation de
la détermination de la valeur du capital de la nation.
En 1853, William Farr
met en œuvre la première vraie procédure
scientifique qui, aujourd’hui, est retenue et poursuivie par beaucoup
d’économistes et d’autres scientifiques pour trouver le capital ou la
valeur monétaire des êtres humains. Son procédé était de calculer la
valeur actuelle des gains nets futurs d’un individu (gains nets futurs-
dépenses personnelles nécessaires pour vivre). W. Farr a suggéré que
du fait que l’être humain est productif, il doit être considéré comme
capital. Cette même méthode a été utilisée quelques quatre vingt ans (80
ans) après, par Louis Dublin & Alfred Lotka (1930).
Ernest Engel (2), aux environs de 1883, a avancé le « procédé du coût
de production » pour estimer la valeur monétaire des êtres humains. Son
approche découle de celle avancée par S.W. Petty des années 1691, à
laquelle, il apporte quelques modifications, en préconisant une limite du